La sociologue Sabrina Medjebeur était l’invitée de Midi News ce lundi 8 avril sur CNEWS. Elle s’est exprimée au sujet de l’hyperviolence chez les jeunes, imputable, selon elle, au manque d'un cadre posé par les parents : «Nous vivons dans une société adulescente»
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00:00 Regardez le mineur de 14 ou 15 ans qui a agressé cette vieille dame à Cannes et qui lui rend sa fin de vie relativement délicate,
00:08 parce qu'il y a quand même des séquelles à tout cela, il a eu un an de sursis probatoire, ce qui l'a fait changer de corporation, d'agresseur,
00:14 il est devenu dealer. Donc voilà, on a été avec lui, encore une fois, me semble-t-il, d'une faiblesse absolument totale.
00:22 Parce qu'on cherche des excuses, c'est pourquoi il a fait ça. Il a peut-être eu une enfance difficile.
00:26 On écoute tout ça.
00:27 On écoute tout ça, on met les hommes dans l'omisme. Attendez, qui est la victime ? Qui est la personne qui a tué ?
00:32 Et puis à un moment, il faut arrêter aussi. Moi, ça me choque ce qu'elle dit, Manon.
00:35 Les causalités misérabilistes liées à la précarité, la ghettoïsation, tout ça, c'est entièrement faux.
00:42 Il parlait tout à l'heure du docteur Maurice Berger, mais on peut parler également du sociologue Laurent Mukheli,
00:47 qui l'explique très bien qu'il n'y a pas de causalité entre la précarité et la violence.
00:51 Vous avez un ouvrage même de Boussade Boussena qui s'appelle "Ces enfants d'immigrés qui réussissent".
00:56 Et ils réussissent pourquoi ? Parce que la parentalité s'exerce au nom de la parentalité, c'est-à-dire que les parents sont des adultes verticaux
01:02 parce que le vrai problème en réalité dans cette société, enfin un des vrais, c'est l'adultité.
01:06 Nous vivons dans une société adolescente. Les adultes ne sont plus capables de porter des projets affectifs verticaux pour leurs enfants.
01:14 Ils ne sont plus capables de leur expliquer ce que c'est que l'individualité et la singularité. C'est un des problèmes majeurs.
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