• il y a 7 mois
L’essayiste, Sabrina Medjebeur, revient sur la multiplication des affaires d’ultraviolence : «L’islamisme a fait son œuvre à partir des années 80».

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Transcription
00:00 Il y a beaucoup de choses qui sont à l'oeuvre.
00:01 Les règlements de comptes, les lois des clans.
00:03 Oui, alors évidemment, il y a cette anthropologie clanique
00:07 qui ne règle ses comptes que par l'expédition punitive,
00:10 l'avant d'État, avec un langage qui veut dire
00:14 on va le terminer ou on va les terminer.
00:16 Ça, c'est leur normative linguistique,
00:19 mais ça fait 40 ans que c'est comme ça.
00:21 Vous savez, Laurence, on a l'impression qu'aujourd'hui,
00:23 on découvre un peu l'eau chaude, mais tout ça,
00:25 c'est le résultat d'une politique de la ville.
00:27 Je rappelle qu'il y a des milliards qui ont été déversés
00:30 pour ces soi-disant quartiers prioritaires de la ville,
00:33 qui ne sont pas des quartiers prioritaires de la ville.
00:35 Ce sont des petites hétérotropies,
00:38 ce que Michel Foucault appelait des espaces de vie
00:40 où on vit un peu avec ses lois, ses codes.
00:43 En dehors de la République.
00:43 Exactement, voilà.
00:45 Mais avec des habitants prêts au piège.
00:46 Parce que eux, ils ne demandent qu'une chose,
00:47 s'ils vivent normalement, on les crée même que nous.
00:50 Tout à fait, en dehors des lois de la République.
00:52 Et ce sont leurs gamins qui se font aussi attaquer.
00:57 Mais c'est encore une fois des enfants d'une génération
01:00 qui était déjà à l'époque violente,
01:03 qui avaient commencé à s'initier avec le trafic de stupéfiants.
01:07 Et ensuite, d'autres codes sociaux se sont insérés dans les quartiers.
01:11 L'islamisme a fait son œuvre à partir des années 80.
01:14 Donc aujourd'hui, on est pris entre le piège de ce qu'est l'adulte aujourd'hui,
01:19 c'est-à-dire à peu près plus rien.
01:20 Il n'y a plus de verticalité en tant qu'adulte.
01:22 Il n'y a plus de figure identificatoire d'adulte et d'exemplarité pour l'enfant.
01:28 Ça, c'est déjà le premier constat qu'on devrait faire,
01:30 la dissolution de l'adultité.
01:33 Ensuite, les modes de règlement de compte.
01:35 Je ne sais pas si vous vous souvenez de l'affaire de Marin Savajon,
01:38 le jeune garçon qui s'était à l'époque interposé un peu,
01:41 de façon similaire à cette histoire.
01:44 Il avait pris 17 coups de couteau.
01:46 Il est encore traumatisé.
01:48 Il a été suivi d'ailleurs par le pédopsychiatre Maurice Berger.
01:51 À l'époque, il avait 17 ans.
01:52 Vous savez combien de condamnations il avait, Laurence, à son casier ?
01:56 21.
01:58 À 17 ans.
01:58 - Parrain ou son agresseur ? - L'agresseur.
02:00 Il avait 17 ans, 21 condamnations.
02:03 Il a été libéré.
02:04 Donc effectivement, il y a un problème anthropologique dans ces quartiers
02:08 et il y a une réponse pénale qui est complètement insuffisante.
02:12 [Musique]
02:16 [SILENCE]

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