Tom Ayling, caddy de Victor Dubuisson en 2015 nous parle de l'importance du vent dans certains endroits clé du parcours de l'Augusta National.
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00:00 Tu as un souvenir d'une situation un peu casse tête avec Victor, où tu t'es creusé la
00:09 tête pour avoir la bonne attitude avec lui, ou avec le bon coup à taper, tu as des souvenirs
00:15 de ça ?
00:16 Il y en a un qui m'avait vraiment marqué, on était aux 15, le second coup du par 5,
00:21 et Victor avait tapé un super drive, et on avait joué le trou vent avec, d'utti, donc
00:30 on avait un coup relativement court pour le grille, de souvenir, je pense que c'était
00:35 un fair 5 dans ces eaux là, et on attendait que notre partenaire de jeu joue sous les
00:42 arbres de la gauche pour faire le recentrage, et on avait pris le choix du club qui était
00:48 le fair 5, et au moment de jouer, il y a une rafale qui dure suffisamment longtemps pour
00:54 te mettre le doute, qui a fait 180°, donc qui est passé plein contre, et dans l'idée
01:02 c'était passé d'un fair 5 à un hybride, sur le moment, et c'est là la difficulté
01:09 de Gustave, c'est à dire qu'on peut taper un hybride dans ce cas là, et essayer de
01:15 faire confiance à la rafale, ou je pense que ce qu'on voit chez les personnes les
01:21 plus expérimentées, c'est qu'ils attendent à ce que le vent se replace à peu près
01:25 là où il devrait être, et surtout faire un peu abstraction à ce que l'on ressent
01:29 au niveau du corps, on va dire à taille humaine, 2 mètres, enfin un peu moins pour moi, malheureusement
01:37 à 75, mais faire confiance au vent dominant, s'il y en a un sur le jour, et la force
01:47 dominante du jour, ou la balle va voler elle même, parce que c'est quand même une grosse
01:51 différence, et ce qui est dur à Augusta, c'est le vent que l'on sent, si on prend
01:55 un exemple d'un Lynx, je veux dire on joue un Lynx en Ecosse, si le vent est contre de
02:00 la gauche, il est très fort certes, mais on le sent contre de la gauche tout le long,
02:04 donc c'est facile d'y faire confiance, alors qu'Augusta il peut avoir un vent dominant
02:10 en haut, si c'est une journée où le vent est assez consistant, mais la manière dont
02:16 Augusta est fait, tend des pièges, et c'est surtout des pièges dans le ressenti, de vraiment
02:23 faire confiance à ce qui se passe, et pour moi la plus grosse difficulté, c'est ça
02:27 en fait.
02:28 Et donc du coup là, sur ce coup là, Victor avait changé, vous aviez pris hybride ?
02:32 Non, au final sur le moment, on est passé sur hybride, on est repassé sur faire 5,
02:36 et je pense qu'il avait tapé le coup de faire 5, il avait mis bien un bunker de droite,
02:40 en drapeau qui était à peu près au centre du green, donc au final c'était un bon coup
02:45 par rapport aux casse tête de la situation, mais c'est un exemple parmi tant d'autres,
02:52 et c'est vrai que c'est des choses qui n'arrivent que sur ce parcours là, ou sur
03:00 vraiment ce type de parcours là.
03:02 Est-ce qu'on peut parler un peu de la main corner, comment il faut le jouer, comment
03:06 tu as tes souvenirs de ce 11-12-13, on sait, parti charnière un peu de ce parcours de
03:12 l'Augusta National, tu as des souvenirs, comment vous l'aviez abordé, et toi comment
03:17 vous l'avez joué en fait ?
03:18 En fait, de comment on l'a abordé, finalement je crois qu'on n'avait pas très bien,
03:24 on n'avait pas vraiment bien fait je crois en général, on avait dû rater le cut de
03:28 deux ou trois coups peut-être, et la main corner de mes souvenirs on ne l'a pas spécialement
03:32 bien gérée, enfin on n'a pas bien scoreé, c'est compliqué à dire, en fait ce qui
03:42 est intéressant, moi je pense vraiment que ce passage de parcours, comme le reste d'Augusta,
03:47 mais d'autant plus avec celui là où le vent il est un peu plus coquin qu'au reste
03:52 du parcours, c'est qu'en fait l'expérience d'avoir été dans une situation où on s'est
04:02 un peu cassé la figure, nous permet d'être meilleur la prochaine fois, pour moi il y
04:12 a une grosse partie d'expérience de savoir à quoi faire confiance, pas faire confiance,
04:18 et il y a aussi une grosse part de réussite, taper au bon moment, mais ça ça revient
04:24 aussi à l'expérience, à faire confiance à ce qui se passe là-haut, pas ce qu'on
04:28 ressent, donc je ne sais pas, je pense que la première fois où on y va, il faut avoir
04:39 un tout petit peu de réussite sur le genre de vent qu'il y a, les types de vent qu'il
04:42 y a, est-ce qu'il n'y en a pas trop, et surtout essayer, bien sûr essayer de limiter
04:51 le score le plus possible sur ce passage là, après la main corner c'est vrai que
04:58 par rapport à la race creek et tout ça, on y met 11, 12, 13, mais j'ai presque envie
05:04 de dire que le 10, historiquement parlant, il est le second ou le premier trou le plus
05:08 dur, donc disons que les dégâts commencent un peu plus tôt en plus, avant la main corner,
05:15 mais c'est un passage du parcours qu'il faut arriver à négocier et accepter qu'un
05:24 4 sur le par 3 ou un 5 sur le 11, ce n'est pas spécialement des mauvais scores, alors
05:29 ce n'est peut-être pas le score idéal à ce moment là dans la position où on est
05:33 dans le tournoi, mais sur papier à la fin du tournoi, si on finit par faire un 4 et
05:38 3-3 au 12, on n'est pas perdant.
05:43 Le 12 justement, parlons nous de ce trou, ce par 3 finalement mythique où il s'est
05:50 joué pas mal de masters finalement.
05:52 Oui, je pense que c'est toujours un peu le débat, est-ce qu'on peut perdre le masters
05:58 sur la main corner, on peut le perdre un peu n'importe où, mais c'est vrai que historiquement
06:03 en parlant, on a vu quand même pas mal de catastrophes sur ce 12, plus que les autres
06:10 trous, je veux dire le 11 c'est juste un par 4 solide, long, j'ai pas envie de dire
06:18 dur de faire 7, mais intelligemment joué, on peut faire 5.
06:25 Le 12, on peut essayer de le jouer intelligemment, et malheureusement la variable fait qu'on
06:31 peut prendre un bouillon, et on a juste à regarder un peu les dernières années, en
06:37 remontant même jusqu'à, je crois que c'est Willett qui avait gagné peut-être en 16,
06:43 avec Jordan, c'est des situations qui n'arrivent nulle part ailleurs, ce trou il est très
06:52 particulier mais encore une fois, c'est rien sans le vent, c'est-à-dire que la complexité
06:58 d'Augusta, c'est qu'il y a des arbres qui font 25-30 mètres de haut, du point haut
07:06 jusqu'au point bas, il y a à peu près 100 mètres de dénivelé, et donc quand on a
07:11 le vent qui vient de certains sens, et qui tape contre les buts, et je pense, moi l'image
07:16 que j'aime bien donner c'est un peu le vent qui remplit un peu tous les couloirs, comme
07:20 si c'était de l'eau qui remplissait, et bien en fait on a des fois le vent qui peut,
07:26 sur ce numéro 12, plus que les autres trous, parce qu'il est en bas, et parce qu'il y
07:31 a le 13 qui revient, on peut de temps en temps avoir des vents d'ouest qui sont censés
07:34 être contre de la droite du départ, qui viennent taper sur le 13, derrière à droite,
07:41 et qui prennent un couloir de vent, et qui passent tout contraire de ce qu'il devrait
07:45 être, et donc c'est juste super dur, alors peut-être de temps en temps pas passer le
07:51 contraire, mais pas l'affecter autant qu'il ne devrait, parce qu'il y a des grands arbres
07:57 derrière aussi, donc c'est vraiment super dur à quantifier, super dur à quantifier.
08:02 Quand tu disais 7 tout à l'heure, c'était quand tu fais 7 sur l'ensemble de la main
08:06 corner c'est ça ? Non, non, pardon, je disais par exemple, je
08:08 veux dire quand tu prends le départ du 11, si tu fais 7 sur le trou, c'est un peu que
08:15 tu l'as cherché, si tu fais 7 au 12, je veux dire ça peut arriver en un claquement
08:19 de doigts, je veux dire le 11 si tu es hors position, tu peux rejoindre le cours à droite
08:26 et accepter, ça paraît facile comme ça, et c'est loin de l'être, mais je trouve que
08:31 le trou catastrophe, le 12, le compteur il peut monter assez vite.