L'ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner est l'invité de BFMTV ce dimanche pour évoquer l'attaque iranienne contre Israël samedi.
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00:00 Est-ce qu'on peut dire ce soir, Bernard Kouchner, que le monde entier, le concert des nations retient vraiment son souffle ?
00:08 – Je pense qu'on peut dire ça.
00:10 Et on peut dire aussi que ce fut une rude journée.
00:15 Ce qu'on peut dire pour le futur m'échappe un peu,
00:18 mais j'ai l'impression que les Américains ne veulent pas accompagner
00:23 ce qui était prévu dans l'esprit de tout le monde depuis de nombreuses années,
00:28 une attaque directe sur l'Iran.
00:32 Et ça c'est très important parce que je ne vois pas comment seul Israël
00:40 pourrait bombarder l'Iran de façon suffisante pour arrêter
00:46 l'enchaînement du processus nucléaire et donc éventuellement
00:50 la construction d'une bombe atomique.
00:52 Donc après cette journée très difficile, enfin ce n'est pas vous qui avez commenté,
01:02 mais bon, l'attaque iranienne n'a pas marché.
01:06 Alors bien entendu on peut penser qu'ils ne voulaient pas forcer trop
01:11 et qu'ils ne voulaient pas en faire plus.
01:13 – Vous les avez fait une attaque maîtrisée selon vous ?
01:15 – 99% des missiles, enfin des drones etc. qui ont été interceptés,
01:23 si on en croit les chiffres, c'est beaucoup.
01:26 Donc voilà, est-ce qu'ils vont en rester là ?
01:30 Il y a une interrogation sur la riposte israélienne éventuelle,
01:34 je ne la vois pas tout de suite, mais je peux me tromper complètement,
01:38 je pense qu'on n'en restera pas là.
01:41 Il y a quelque chose dont on ne parle pas assez,
01:44 c'est quand même que tout ça se fût une besogne,
01:51 disons se furent des chiites qui ont attaqué.
01:55 Et que le problème entre les chiites et les sunnites
01:57 est loin d'être réglé et qu'il faudra en tenir compte.
02:00 – Est-ce que ça participe du tout ?
02:01 – Mais je ne veux pas conclure cet espèce de tableau résumé
02:09 sans parler de l'État palestinien.
02:11 Tout ça c'est quand même, pas seulement pour le Moyen-Orient,
02:15 mais aussi pour nous, c'est d'avoir oublié
02:17 qu'il y avait une réclamation très forte en faveur d'un État palestinien,
02:23 qu'il faudrait l'oublier dans le futur.
02:25 Au contraire, ça fait partie, je crois, de l'ensemble du problème
02:29 que nous devrons, puisque nous y participons,
02:33 puisqu'on dit que la France a participé à la défense de l'État d'Israël.
02:38 Je voudrais que ce ne soit pas oublié maintenant,
02:41 parce que sinon ça recommencera.
02:42 – C'est-à-dire que vous faites un lien précis
02:44 entre ce qui s'est passé hier et justement la création de cet État ?
02:48 – Non, ça ne veut pas dire ça, mais ça veut dire que les Iraniens
02:51 qui sont à la base de tout ce qui s'est passé de fâcheux,
02:55 et en particulier dans les guerres, je parle de Gaza, je parle de…
02:59 Il y a aussi, sur le fond, et s'appuyant sur cette demande des Palestiniens,
03:05 il y a la nécessité d'un État palestinien.
03:07 Ce n'est pas facile, c'est facile à dire, mais ce n'est pas facile à faire,
03:10 je sais bien entendu, tout ça est extraordinairement compliqué,
03:14 mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer, pour parler futur,
03:19 dans des contacts qui ont déjà eu lieu, d'oublier cette demande pressante
03:25 et nécessaire d'y remédier si on veut, mais enfin de faire face à cette demande.