Les États-Unis ne veulent pas d'une "escalade" ni d'une "guerre" avec l'Iran. Pour en parler, Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale (RDN).
Regardez RTL Evènement du 15 avril 2024 avec La rédaction de RTL.
Regardez RTL Evènement du 15 avril 2024 avec La rédaction de RTL.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL événement.
00:06 Et l'événement ce matin sur RTL c'est bien sûr cette possible riposte d'Israël après l'attaque de l'Iran ce week-end.
00:12 À quoi faut-il s'attendre ? Y a-t-il un vrai risque d'embrasement ?
00:14 Bonjour Général Pélistrandi.
00:15 Bonjour.
00:16 Et merci beaucoup d'être avec nous en studio ce matin, rédacteur en chef je le rappelle, de la revue Défense Nationale.
00:21 On a entendu dans le journal de 7h à la fois ces appels à la désescalade qui se multiplient,
00:27 ce conseil de défense qui a eu lieu en Israël.
00:30 L'armée israélienne peut-elle vraiment ne rien faire ?
00:33 Non, elle fera quelque chose.
00:35 La question est de savoir qu'est-ce qu'elle va faire et comment elle va le faire et quand elle va le faire.
00:40 Donc ce sont ces trois questions qui sont pour le moment sur la table et en cours de discussion
00:44 au niveau des autorités gouvernementales et donc de Benyamin Netanyahou.
00:47 Selon vous, le plus probable c'est quoi ? Une réponse imminente ou... ?
00:52 Non, je pense qu'Israël va prendre son temps.
00:54 D'abord, un avantage c'est que ça met sous tension en fait tout le système iranien
00:59 puisqu'il y aura forcément une réplique après ce qui s'est passé
01:02 qui est aussi un véritable traumatisme pour la population israélienne.
01:07 Même s'il faut souligner l'extraordinaire efficacité de la défense antiaérienne,
01:12 99% des missiles et des drones ont été interceptés.
01:15 Et donc avec à la fois la volonté de ne pas embraser la région mais la volonté de punir,
01:21 ça laisse le temps de préparer cette riposte qui prendra peut-être des formes multiples.
01:26 Vous disiez justement la question c'est quand et comment.
01:29 On entendait notre correspondante sur place évoquer pourquoi pas une cyberattaque.
01:34 C'est quelque chose de possible ça ?
01:35 Oui, en particulier pour viser le programme nucléaire iranien.
01:40 Vous savez que en fait Téhéran depuis des années essaye d'avoir la bombe atomique
01:44 et donc désorganiser par exemple les usines de production d'uranium.
01:49 Une cyberattaque c'est un très gros avantage, c'est à la fois spectaculaire,
01:54 ça ne met pas en cause la vie de population civile,
01:58 mais c'est également en plus très humiliant pour le pouvoir iranien.
02:01 Pour être très clair pour nos auditeurs, Général Pélisserondi,
02:04 il ne faut pas s'attendre à des bombardements dans les prochains jours ou les prochaines semaines ?
02:07 Je ne le pense pas. D'autant plus qu'un bombardement ça signifie quoi ?
02:11 Ça veut dire qu'il faut passer au-dessus de l'espace aérien,
02:14 notamment de la Jordanie, peut-être de l'Arabie Saoudite et de l'Irak.
02:18 Or, ce qui s'est passé hier, c'est que ces mêmes pays ont en quelque sorte aidé Israël
02:25 en fermant leur espace aérien, mais en les ouvrant aux avions de combat israéliens, américains et anglais.
02:32 Donc, hier, Benny Gantz a également parlé d'une coalition,
02:38 c'est-à-dire essayer de fédérer ces pays qui détestent l'Iran.
02:42 Donc il faut prendre son temps, il faut discuter,
02:44 et puis il se passera peut-être quelque chose dans les semaines à venir.
02:48 Revenons sur l'attaque de ce week-end.
02:50 D'après vous, c'est une attaque volontairement calibrée ou l'Iran a fait ce qu'elle a pu ?
02:55 Je pense qu'elle a essayé de faire ce qu'elle a pu,
02:58 et il faut souligner que même s'il y a un impact psychologique et politique très fort,
03:02 puisqu'effectivement, tout le monde a pensé qu'on allait vers quelque chose d'extrêmement grave,
03:08 néanmoins, c'est un fiasco militaire.
03:10 C'est une réussite politique, mais un fiasco militaire ?
03:12 Bien sûr ! Il n'y a eu malheureusement qu'une jeune fille blessée.
03:16 Imaginez s'il y avait eu par exemple des dizaines de morts à Tel Aviv,
03:22 là on rentrait dans quelque chose de beaucoup plus inquiétant.
03:25 Alors vous pourriez...
03:26 On pourrait dire que l'Iran avait intérêt à juste montrer les muscles, en fait, et pas plus.
03:31 Oui, mais mine de rien, ça veut dire quand même que leur technologie,
03:35 elle a été interceptée par cette coalition ad hoc,
03:40 Israël, les États-Unis, la Jordanie, l'Angleterre,
03:44 bon voilà, donc ça veut dire que leur matériel n'est pas aussi performant qu'ils le prétendent,
03:49 et qu'ils l'affichent partout.
03:51 Dernière question, Général Pélisserrandi.
03:54 La France, dans tout ça, on a cru comprendre qu'elle avait participé à l'opération de défense ce week-end.
03:59 Participation pas vraiment volontaire, c'est ça ?
04:02 Alors, il faut bien comprendre que nous avons des bases dans la région,
04:04 et qui aujourd'hui sont engagées dans la lutte contre Daesh.
04:07 Il ne faut pas oublier que le terrorisme islamique reste une réalité.
04:10 Et il se trouve que les drones iraniens sont passés pas loin des bases,
04:14 et qu'il fallait se protéger.
04:16 Et donc, en accord avec les autorités des pays qui hébergent nos bases,
04:20 nous avons détruit un certain nombre d'objets volants.
04:23 On a protégé nos bases plus que protéger Israël ?
04:26 Bien sûr, mais in fine, ça aboutit au fait qu'il y a eu 99% d'interceptions des tirs.
04:33 Merci beaucoup Général Pélisserrandi d'avoir été avec nous ce matin,
04:36 rédacteur en chef, je le rappelle, de la revue des Fondations.
04:38 [SILENCE]