Vivre et grandir à l'hôpital | Reportage

  • il y a 5 mois
À l’hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion, les enfants et adolescents malades peuvent suivre leur scolarité et des activités adaptées à leur pathologie pendant toute la durée de leur hospitalisation.

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Transcript
00:00 C'est pas comme un hôpital où il n'y a que le stress, les soins.
00:04 Oui, oui, oui.
00:06 C'est juste là où on peut se soigner,
00:08 être bien dans son corps, s'amuser aussi.
00:11 C'est trop bien.
00:11 Super !
00:13 Champion, champion !
00:13 Hop là !
00:14 Voilà mademoiselle.
00:20 Tu peux me donner ma suspension à gauche s'il te plaît ?
00:23 Et me passer le stylo s'il te plaît.
00:26 Pour éviter de le faire tomber.
00:27 Oh !
00:29 Nadia.
00:30 Nous nous trouvons à l'hôpital de pédiatrie de rééducation de Bulliou,
00:34 qui aujourd'hui a pour vocation de prendre en charge des enfants
00:37 porteurs de maladies chroniques ou aigus,
00:40 pour poursuivre les soins et apporter toute la rééducation qui va être utile.
00:44 Je suis ici pour plus progresser dans ma pathologie.
00:53 Ça s'appelle la mielite en fait.
00:56 Ça m'est venu d'un coup et en fait si je ne mange pas beaucoup,
00:59 on me fait passer de l'alimentation et de l'eau.
01:02 C'est quoi comme soin que tu es en train de faire ?
01:06 Un aérosol, c'est pour humidifier les sécrétions.
01:09 C'est des trucs qu'on a dans la gorge, mais moi je ne peux pas tousser donc je respire.
01:13 Je ne vais pas manger de la mousse Elodie.
01:15 Si tu la manges.
01:15 Non.
01:16 Toujours pareil Elodie, pourquoi tu m'embêtes à chaque fois ?
01:23 Ils ont tous une chambre avec leurs doudous,
01:26 leur environnement qu'on essaie de recréer un petit peu autour de leur lit.
01:28 Et en fait, quelle que soit la pathologie,
01:31 on essaye de respecter le temps de l'enfant avec les rythmes,
01:34 et les rythmes différents en fonction des âges.
01:36 Ils se lèvent le matin, ils vont faire leurs soins,
01:39 ils vont à l'école, ils vont faire la rééducation.
01:41 Ils reviennent pour le déjeuner, ils repartent à leurs activités
01:44 et ils reviennent le soir pour le dîner et dormir dans leur unité.
01:47 Je veux des fesses gardées.
01:49 Moi aussi s'il te plaît.
01:50 Il s'appelle !
01:51 On y va Mia, on va se mettre sur la table ?
01:58 Sur un petit fauteuil.
02:00 Ouais.
02:01 On a perdu les chaussons.
02:04 Mia, on est vraiment sur des séances de détente
02:10 pour qu'elle se relâche, qu'elle soit bien,
02:12 pour essayer de lui mobiliser les jambes.
02:14 On la voit aussi en piscine pour essayer de la relâcher.
02:17 Souvent le retour au fauteuil est compliqué pour Mia à la fin de la séance,
02:20 donc je pense qu'elle apprécie ces séances de relaxation.
02:24 Mia, on essaie de plier un peu le genou ?
02:27 On accueille vraiment tous les enfants de 0 à 17 ans,
02:30 mais il y en a qui restent même plus longtemps
02:32 parce qu'on ne trouve pas forcément de centre après pour les accueillir.
02:35 Et on va soigner vraiment de tout.
02:37 On peut recevoir des brûlés qui vont avoir besoin de posture.
02:41 On fait du soin palliatif.
02:43 Il y a aussi un service d'oncologie,
02:45 des séances de rééducation après un AVC.
02:48 Beaucoup d'enfants qui viennent pour des pathologies au niveau digestive
02:52 et avec qui on va faire tout un travail d'oralité pour la nutrition,
02:57 pour qu'ils réapprennent à manger.
02:59 Il y a vraiment de tout.
03:01 Je m'appelle Raphaëlle, j'ai 13 ans,
03:10 et j'ai vu ma meilleure vie.
03:12 Ma pathologie, c'est une maladie à Sarah,
03:14 une amyostrophie spinale.
03:16 C'est une maladie qui atrophie les muscles
03:19 et qui touche aussi la molépinière.
03:21 C'est pour ça que j'ai aussi un fauteuil électrique.
03:23 Si tu ne veux pas écrire tout, comme je t'ai dit,
03:25 tu ne fais que certains mots.
03:28 Oui, oui.
03:28 Franchement, je vais faire juste ça.
03:30 J'aime bien l'encre aussi.
03:31 Le niveau n'est pas forcément très élevé,
03:34 mais c'est un scénario qui apprend beaucoup de choses à ses élèves,
03:38 qui s'adaptent et les profs sont super sympas.
03:41 Tu prends "Documents" et "Problèmes d'histoire".
03:45 C'est bon ? Tout à fait.
03:46 Ce n'est pas comme un hôpital où il n'y a que le stress, les soins.
03:50 Non, c'est juste un endroit où on peut se soigner,
03:53 être bien dans son corps, s'amuser aussi.
03:56 C'est trop bien.
03:58 À mardi.
03:59 À mardi, bonne semaine.
04:00 Merci.
04:01 Déjà, les familles sont forcément auprès de leurs enfants
04:03 et tout leur est proposé pour qu'ils puissent rester au plus près.
04:05 Il y a aussi les enfants qui sont pris en charge par l'aide sociale.
04:08 Là, on a parfois soit pas de parents du tout qui sont présents,
04:10 soit des parents qui sont en visite médiatisée,
04:13 soit parfois des marraines qu'on arrive à mettre en place,
04:15 de façon à ce que l'enfant est un référent adulte à l'extérieur de l'hôpital si possible.
04:19 Vas-y.
04:21 Attends que je te débranche.
04:22 Un, deux, trois.
04:24 Oh, il m'a saupelé dans la crosse.
04:31 Tu peux mettre un peu une chose ?
04:33 Je te mets ça.
04:35 Ah oui.
04:37 C'est rapide les extraits.
04:39 Ouais.
04:40 Voilà.
04:42 Tous les professionnels ont effectivement un contact privilégié avec les enfants
04:45 puisqu'ils les accompagnent au quotidien et parfois sur plusieurs mois.
04:48 Donc, il se crée forcément des liens avec l'enfant et avec la famille de l'enfant.
04:52 C'est mieux juste.
04:54 La rame de neige.
04:55 Vas-y.
04:56 Deux, un.
04:58 Deux, un.
04:59 Effectivement, après, il y a une posture professionnelle.
05:01 On ne sera jamais un parent, on ne sera jamais la fratrie.
05:03 On reste un partenaire de soin à un moment de la vie de l'enfant.
05:06 Euh, un, deux, trois.
05:10 Bon alors là.
05:12 Bien joué mesdames.
05:14 Pour réussir à faire faire les exercices aux enfants, il faut passer par le jeu.
05:18 Donc, c'est une recherche permanente de comment adapter l'exercice que je veux faire
05:22 pour qu'il soit ludique et qui donne envie à l'enfant de le faire.
05:26 Parce que répéter 50 fois le même exercice pour les enfants, ce n'est pas possible.
05:31 Oui, oui, oui.
05:33 C'est bien. Encore, encore.
05:34 Ça ne m'aide pas, ça ne m'aide pas, ça ne m'aide pas.
05:36 Ok.
05:37 Pour moi, c'est impossible de ne pas m'attacher.
05:39 Ils font partie de mon quotidien.
05:41 Il y en a que je vois tous les jours.
05:43 Je pense qu'ils s'attachent à nous aussi.
05:45 Ça va ?
05:46 Oui ?
05:49 Ça va ?
05:50 Ça va ?
06:00 Tu me dis, hein.
06:03 Tu veux que je te revientine ?
06:05 Oui.
06:06 Après cette parenthèse dans leur vie où on s'est occupé d'eux tous les jours,
06:16 il y en a pour lesquels c'est difficile de partir et de retourner à une vie plus normale.
06:22 Bonjour !
06:31 Bonjour Hugo ! Tu vas bien ?
06:33 Oui.
06:34 On va aller sur le parcours ?
06:35 On y va ?
06:36 On a des enfants dont on sait qu'ils ne vont pas forcément guérir de la maladie.
06:43 Donc c'est une forme de soin palliatif, mais pour autant ils vont bien.
06:45 Et donc tant qu'ils vont bien, ça reste des enfants.
06:47 Pourquoi ?
06:50 Parce que tu as glissé ?
06:51 Ça t'a fait peur ?
06:52 On avait des enfants qui décèdent effectivement à l'hôpital,
06:58 entourés de leur famille quand c'est possible.
07:00 Il la raccroche ! Super !
07:02 J'en peux un ! J'en peux un ! Hop là !
07:04 T'as peur ? T'as peur ?
07:07 Ah non, non pas du tout.
07:08 Mais t'as peur ?
07:09 Ah mais regarde tes baisers sourds !
07:10 Mais t'as peur ?
07:11 C'est toi qui as peur !
07:12 C'est toi qui as peur la dernière fois !
07:14 La dernière fois je t'ai raccroché, t'as pas assumé !
07:16 Non, t'as peur ?
07:17 Non, t'as peur ?
07:18 Non, t'as peur ?
07:20 Bah, il t'a dit non, pourquoi t'insistes ?
07:22 Ici c'est plus... On connaît les vacances.
07:28 On vit dans une vie en communauté finalement.
07:31 On est tous dans le portable, il y a entre elles.
07:33 On s'aime bien, il n'y a pas vraiment de personnes toutes seules ou quoi.
07:37 Pour leur apprendre un petit peu la vie extérieure ou normale,
07:47 les éducateurs organisent des sorties.
07:49 Ça peut être d'aller découvrir comment on fait des courses,
07:51 comment on va sur le marché, comment on va au théâtre.
07:54 On essaye à tout prix, à tout prix de les laisser,
07:57 de leur garder cette naïveté, cette candeur de l'enfant.
08:00 C'est parfois compliqué, ils grandissent beaucoup plus vite que d'autres.
08:03 Mais c'est vrai que les temps de jeux, les temps d'émerveillement,
08:06 les temps de spectacle, tout ce qu'on peut essayer de construire autour,
08:09 on essaye justement de garder un tout petit peu une forme de normalité.
08:12 Là, viens Raphaël, regarde.
08:16 T'as besoin de la souris ?
08:18 Oui.
08:19 Touche comme ça.
08:21 Alors ça, de près comme ça, c'est pas forcément incroyable,
08:27 mais de plus loin, je trouve vraiment que ça y ressemble.
08:30 Le travail
08:32 Au final, on se rend compte qu'on a de la chance,
08:35 qu'il y a toujours pire que ça.
08:37 Tant qu'on n'est pas vraiment très très mal,
08:40 on n'a pas à se plaindre de nulle part que ce soit.
08:42 C'est vrai qu'il y a des défauts, partout.
08:46 C'est vrai qu'on peut en avoir marre des soins, de la nourriture,
08:50 mais en soi, on s'amuse bien ici.
08:53 On m'a toujours considéré aussi comme un enfant normal,
08:56 sans pathologie différente.
08:59 Je ne me perds pas.
09:01 Et j'étais comme ça, toujours avec le soin.
09:04 Le travail
09:10 Loulane !
09:13 Je triche, je suis pas là !
09:16 Attends, t'es encore sur la table !
09:18 C'est quoi, là ?
09:20 6, 1 !

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