#artus présente son premier film " ' "

  • il y a 5 mois
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Nous l'avons rencontré lors de l'avant-première n°1 à #valence où une partie du tournage a eu lieu. #interviews Sortie le 1er mai 2024.
Transcript
00:00 *Musique*
00:04 Oh putain Marie !
00:05 C'est parti droit dans sa gueule !
00:06 C'est pas grave, ça lui arrive tout le temps.
00:07 *Applaudissements*
00:11 On m'a déjà dit merci à les gens qui l'ont vu, oui.
00:13 Et c'est marrant parce que c'est souvent soit des proches,
00:17 mais aussi des gens qui n'avaient rien à voir.
00:21 La toute première projection qu'on a fait, c'était une projo médiamétrie,
00:25 ça s'appelle "C'est pour voir".
00:26 Donc les gens ne savent pas à ce qu'ils viennent voir.
00:28 Et là, il y a un monsieur qui m'a dit "Honnêtement,
00:30 si j'avais su que c'était un film avec des handicapés, je ne serais pas venu".
00:32 Je vous le dis honnêtement.
00:33 Et il m'a dit "Qu'est-ce que j'aurais été con parce que, putain, merci,
00:36 merci d'avoir fait changer ça".
00:38 Et du coup, ça me touche encore plus parce que,
00:40 évidemment que je veux qu'il plaise aux proches des gens qui ont un petit truc en plus,
00:44 aux éducateurs, tout ça.
00:46 Mais c'est peut-être très prétentieux, mais j'ai pas de doute sur le fait qu'il va leur plaire.
00:50 Parce que je l'ai fait avec eux, parce que je l'ai fait pour eux, je l'ai fait voilà.
00:52 Maintenant, ceux que je veux aller choper, c'est ceux qui n'ont pas ce regard-là.
00:57 Quand on fait un film sur le racisme, le but c'est d'aller choper ceux qui sont encore racistes,
01:00 ceux qui ne sont pas racistes, on s'en fout, ils sont là, ils font partie de la cause.
01:04 Donc là, justement, quand c'est ces gens-là qui ne sont pas touchés,
01:06 qui me disent merci parce qu'au final, j'ai eu envie de devenir éduque
01:09 et de partir en vacances avec eux, ça me touche encore plus.
01:12 Ça a une autre saveur, on va dire.
01:14 Il y a Sofiane qui fait son intéressant encore une fois.
01:17 Soso, va faire un footing, putain.
01:19 Va courir deux, trois mètres, deux mètres même, un mètre.
01:22 Sofiane, c'est un des acteurs qui est dans le film, qui est le seul d'ailleurs qui est en fauteuil.
01:27 Tous les autres marchent, plus ou moins stablement, mais je ne sais pas si ça se dit stablement.
01:33 Mais ça se dit ? Personne n'a la réponse ? Oui, ça se dit.
01:37 Mais voilà, c'est un des acteurs qui a un petit truc en plus et qui est dans le film.
01:41 Il y a quelques signes qui disent que le film, les gens ont peut-être envie de le voir et tout.
01:45 Après, moi, tant qu'on n'est pas le 30 mai, parce que même le premier, il y aura un chiffre,
01:50 mais derrière, il faut que ça continue.
01:52 Voilà, j'aimerais...
01:54 Évidemment, j'ai envie qu'il marche et j'ai envie qu'il marche égoïstement pour moi,
01:58 parce que c'est mon premier film et que j'ai envie qu'il marche.
02:00 J'ai envie d'en faire d'autres, j'ai envie machin.
02:01 Et surtout, j'ai envie qu'il marche parce que si les gens vont le voir,
02:04 ça veut dire que déjà, on aura peut-être gagné une petite bataille sur le regard et sur tout ça.
02:09 Non, ce n'est pas un film sur l'handicap.
02:11 C'est un film avec des acteurs qui ont un petit truc en plus,
02:15 mais ce n'est pas un film sur l'handicap.
02:17 On ne parle pas du handicap, c'est juste qu'on aimait...
02:19 Mais comme l'était le huitième jour, comme l'était Jean,
02:22 ce n'était pas un film sur l'handicap, c'était un film avec un acteur qui avait un univers.
02:26 D'ailleurs, c'est marrant parce qu'il avait cette passion de Luis Mariano
02:30 et moi, j'ai au final Arnaud dans le film qui est fan d'Alida.
02:33 Donc voilà.
02:34 Mon regard, il n'a jamais été...
02:37 En fait, c'est justement pour ça que j'ai voulu faire ce film.
02:39 C'est que moi, depuis tout petit, je n'ai jamais mis un regard dessus.
02:42 C'est plus que je mettais un regard sur les gens qui sont isolés et j'allais vers eux.
02:47 Et souvent, malheureusement, c'était eux.
02:48 Moi, j'avais un jeune qui s'appelait Victor, qui était autiste au collège
02:51 et il était toujours un peu seul dans la cour.
02:53 Et donc, je suis allé spontanément le voir pour comprendre pourquoi il était seul.
02:55 Et il était passionné de locomotifs, de trains.
02:57 Il ne parlait que de ça.
02:59 Et voilà.
03:00 Je me souviens de l'avoir invité à mon anniversaire.
03:02 Et je me souviens que sa mère avait appelé ma mère en lui disant
03:05 "Je peux parler à votre fils ?"
03:06 Et elle m'avait dit "Pourquoi tu l'invites ?"
03:08 Je lui ai dit "Parce que je l'aime bien, parce qu'il est cool."
03:10 Elle m'a dit "C'est pour se moquer de lui, c'est ça ?"
03:11 Et en fait, j'avais trouvé ça fou cette réponse.
03:12 J'avais 12 ans quoi.
03:13 Et j'avais trouvé ça fou de me dire...
03:14 En fait, je n'avais même pas réalisé qu'il y en a peut-être qui pouvaient le faire pour ça.
03:18 Et donc, je lui ai dit "Ah non, pas du tout. C'est juste que je l'aime bien."
03:21 Et moi, vraiment, j'ai toujours eu ce truc de leur parler normalement.
03:25 D'ailleurs, après à l'anniversaire, à un moment, je me souviens de lui avoir dit...
03:27 Il me dit "T'avais les locomotifs ?"
03:29 Je lui ai dit "On s'en branle, t'as les locomotifs. Vas-y, viens jouer avec nous à la balle aux prisonniers."
03:33 Et en fait, sur le coup, ça m'a un peu choqué.
03:34 Parce que je me suis dit "Putain, on ne m'a jamais parlé comme ça."
03:36 Et à un moment, après, il est venu, il a joué avec nous.
03:38 Mais donc voilà, je n'ai jamais eu ce truc de...
03:40 Ils ne sont pas différents.
03:44 Pareil, la normalité, qui décide de ça ?
03:46 Qui a décidé qu'eux, ils étaient normaux ?
03:48 Enfin, pas normaux, et nous oui.
03:50 Moi, je me sens beaucoup plus proche d'un Arnaud, d'un Ludovic,
03:53 que d'un mec qui tabasse sa femme et qui a une croix gammée tatouée dans le dos.
03:57 Donc elle est où la normalité ?
03:59 Qui mérite d'être sous tutelle ?
04:03 En fait, oui, le but, c'est vraiment que les gens comprennent qu'il n'y a pas de manière d'aller vers eux.
04:07 Il n'y a pas de pincettes à prendre.
04:10 En fait, c'est tout le problème.
04:12 Et il y a beaucoup de gens, beaucoup de gens qui ont vu le film, qui m'ont dit merci.
04:15 Parce que, de toute classe sociale, pardon, je rote en même temps.
04:18 Mais de toute classe sociale et de tout milieu,
04:21 qui m'ont dit "En fait, je ne sais pas comment aller vers eux."
04:24 Et ce n'est pas de la méchanceté, parce que ce ne sont pas des gens endiphobes.
04:27 C'est plus un truc de maladresse, de peur de faire mal, du coup, je n'y vais pas.
04:32 Alors qu'en fait, il n'y a rien à faire.
04:34 Il y a juste y aller, parler normalement.
04:36 Et ils représentent la société.
04:39 Il y en a des cons, il y en a des gentils, il y en a des pas aimables.
04:42 On a le droit de les engueuler quand ils font un truc pas bien.
04:45 De dire "Putain, tu es en train de me rouler sur le pied avec ton fauteuil."
04:48 En fait, ce sont des gens...
04:51 Il n'y a pas de case à mettre. On ne change pas sa façon de parler quand on s'adresse à...
04:55 Je ne sais pas, on ne prend pas l'accent du Sud quand on parle à un sudiste.
04:58 On ne prend pas l'accent du Nord quand on parle à un gars du Nord.
05:00 Bon, ben voilà, on ne va pas leur parler "Euh, euh, euh."
05:02 Non, on leur parle normalement.
05:04 J'ai entendu plein de choses que je ne pensais pas que j'allais entendre un jour en 2024.
05:07 Mais oui, il y a des gens qui nous ont dit clairement "On ne viendra pas sur le film
05:11 parce qu'on n'a pas envie de voir 10 handicapés à l'écran.
05:14 Personne n'a envie de voir ça. Ne le faites pas, ça ne va pas marcher.
05:17 On ne veut pas de voir 10 handicapés sur un écran géant."
05:20 Donc voilà, mais tant mieux parce que du coup, ça prouve que ça n'aurait pas été des bons partenaires.
05:25 Et puis, ça m'a motivé pour encore plus me dire "Tu sais quoi, je vais faire un bon film.
05:31 Comme ça, vous allez un peu manger votre caca."
05:36 Moi, j'aime bien en tout cas ce mélange.
05:38 Sans aller... Là, c'était tout le truc du film.
05:43 Je ne voulais pas aller... J'ai essayé plein de musiques différentes.
05:45 En fait, c'est les musiques qui font énormément.
05:47 Sur une scène, la musique qu'on va choisir fait que...
05:50 En vrai, tu peux faire pleurer sur un mec qui prend un taxi.
05:53 Si tu mets la bonne musique, tu fais pleurer.
05:55 Tu mets la musique de Alice Schindler sur un mec qui prend un taxi, tu chiales.
05:59 Mais je voulais trouver le truc...
06:02 Parce que je n'aime pas non plus dans le cinéma, quand je regarde un film,
06:04 et que je me dis "Là, ils veulent me faire chialer. Là, ils m'emmènent sur un truc."
06:08 Donc je trouve qu'il fallait trouver le juste milieu.
06:10 Moi, je suis fan du cinéma de Nakasho Ledano et je trouve qu'ils ont toujours ce truc.
06:13 Ce truc bien de...
06:15 C'est joyeux, il y a de la musique et en même temps, il y a des trucs qui nous amènent un peu plus à pleurer.
06:21 Donc oui, je...
06:24 En tout cas, j'aime les comédies sincères et j'aime les comédies où on ne se dit pas "ça joue".
06:29 Mais on a l'impression de vivre un vrai moment avec des vrais gens de notre monde.
06:35 Après, il faut des grosses comédies, comme fait la bande à fifi et tout ça.
06:37 Mais c'est moins mon ADN.
06:39 Là, normalement, je meurs en mois de juin.
06:40 C'est prévu, j'ai la date. Je crois que le 6 juin, je meurs.
06:43 Mais...
06:44 Tout s'est un peu enchaîné. J'ai fait le tournage du film, ensuite je suis parti en montage.
06:48 On l'a monté vite parce que je voulais qu'il sorte vite.
06:50 Parce qu'il y a aussi des gens qui ont des petites pathologies qui sont toujours incertaines.
06:55 Donc je voulais que le film sorte vite.
06:57 Derrière, je suis parti en tournée de spectacle.
07:00 Donc là, j'ai terminé les trois mois et demi de tournée dimanche dernier.
07:04 Et lundi, j'étais en promo.
07:06 Donc là, ça pique un peu.
07:08 Mais c'est pour ça que des fois, je fais des petits rires.
07:10 Je suis allé me coucher une heure parce qu'il fallait que je...
07:12 Sinon, je vais mourir.
07:13 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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