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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la conférence sur la Palestine qui provoque une polémique autour de La France Insoumise.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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00:00 18h16, on se retrouve en direct d'Ample Shine sur CNews et sur Europe 1, on va évoquer cette conférence de la France insoumise qui doit avoir lieu à l'université de Lille ce jeudi.
00:09 Une conférence qui provoque la polémique puisqu'elle a lieu au nom de l'association libre Palestine qui prône un antisémitisme violent.
00:17 Explication de Noemi Hardy, je vous passe la parole ensuite à Mélekatmi.
00:20 Sur l'affiche, Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan prennent la pause pour cette conférence sur la Palestine qui suscite de vives contestations.
00:30 Organisé ce jeudi par une association étudiante à l'université de Lille, les deux insoumis doivent y intervenir.
00:36 Mais le logo de l'association a fait naître les critiques.
00:39 Selon l'historien Georges Bensoussan, il sous-entend la disparition de l'Etat d'Israël.
00:44 Son slogan c'est "Palestine libre, du fleuve à la mer". Qu'est-ce que ça veut dire "du fleuve à la mer" ?
00:49 C'est l'élimination de l'Etat d'Israël, c'est un slogan génocidaire.
00:52 Plusieurs personnalités politiques réclament l'annulation de la conférence. Le député Rassemblement National du Nord, Sébastien Chenu, dénonce la stratégie électoraliste de la France insoumise.
01:03 Un discours qui n'a qu'un but, c'est faire des voix, aller mobiliser des populations qui sont sensibilisées à ce discours anti-sioniste,
01:13 des populations qui sont sensibilisées à un islam radical, derrière lesquelles Jean-Luc Mélenchon court.
01:19 Et selon la députée Renaissance du Nord, Violette Spilbout, les Insoumis ont infiltré l'université publique.
01:25 Là ce qu'on voit c'est Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, tous les deux en conférence.
01:30 Finalement c'est un meeting électoral déguisé au sein de notre université publique, dans des locaux universitaires, et ce n'est pas leur destination.
01:38 C'est là-dessus que j'ai souhaité alerter le président de l'université en particulier.
01:43 Des responsables de la France insoumise jugent ces critiques infondées ou malveillantes, et affirment que l'université a bien validé cette conférence.
01:51 Amine Elketmi, il y a beaucoup d'indignation autour de la tenue de cette conférence, mais aussi des propos très récurrents de la France insoumise à propos d'Israël.
01:59 Mais la question c'est, est-ce qu'on ne leur fait pas trop de pub en réalité, sur la tenue de cette conférence ?
02:04 Est-ce qu'il faut continuer à en parler comme ça ou pas ?
02:07 Écoutez, il y a deux choses. Moi, que des gens se réunissent pour parler de la Palestine, ou même pour soutenir la cause palestinienne, c'est leur droit le plus absolu.
02:18 Mais qu'on le fasse en prenant comme symbole une carte qui règle Israël, précisément de la carte, puisque le slogan "de la mer au Jourdain",
02:29 je rappelle que le Jourdain, Mme Pannot ne savait même pas le situer sur une carte, "de la mer au Jourdain", ça veut dire qu'Israël n'existe plus.
02:36 Ça, c'est un problème. Et puis, pardon, la deuxième chose qui est un symbole terrible, je n'ai pas le sentiment que ça ait été dit aujourd'hui,
02:44 c'est que l'Université de Lille, en 2017, c'est précisément là où la pièce de charbe a été interdite sur pression de la Ligue des droits de l'homme et du MRAP,
02:55 qui ont hurlé à l'islamophobie, et le précédent président de cette Université de Lille a interdit la tenue de la pièce posthume de charbe,
03:03 deux ans après l'attentat, en prenant le motif de la crainte de trouble à l'ordre public.
03:10 Si une réunion où l'on réclame la destruction d'Israël se tient dans le lieu où les mots de charbe n'ont pas pu être proclamés,
03:19 je trouverais qu'en matière de symbole, il y aurait là quelque chose d'assez révoltant.
03:23 Quelle stratégie poursuit la France insoumise ? En tout cas, à Georges Ben Soussan, qu'on a entendu brillamment, j'aimerais qu'on l'écoute à nouveau.
03:29 Il était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1. Il compare aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon à Jacques Doriot,
03:36 le fondateur du PPF, le parti fasciste. Écoutez Georges Ben Soussan.
03:41 Ce parti, LFI, c'est le parti qui me fait le plus penser au populisme de Doriot. L'authentique risque de fascisme en France, c'est Mélenchon et ses sbires.
03:51 Mélenchon, Doriot, même combat, ça va réagir ce que vous dites ?
03:53 Oui, même combat. Je suis assez historien pour le savoir, pour savoir ce qu'a été le PPF à partir de 1938-1939.
04:02 Les points de M. Ben Soussan sont vraiment très très forts pour moi, Louis de Ragnel.
04:07 Moi, je souscris au fond de ce que dit Georges Ben Soussan. En revanche, c'est vrai que moi, les comparaisons historiques, j'ai toujours un peu de mal,
04:14 parce qu'évidemment que Jean-Luc Mélenchon est tout ce qui vient d'être dit, mais bon, je trouve que c'est toujours un peu risqué de faire ces comparaisons.
04:22 Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est que Jean-Luc Mélenchon n'est plus dans l'ambiguïté, même s'il se protège systématiquement derrière des artifices,
04:30 derrière le droit, derrière tout ce que vient de dire Amin El Khatmi. Et puis, ce que je trouve assez choquant, particulièrement dans cette séquence,
04:38 c'est que Jean-Luc Mélenchon va faire campagne à l'université. Moi, je pense que les universités, pendant les campagnes électorales, ne devraient pas accueillir de candidats.
04:48 - De conférences politiques. - De conférences politiques ou de débats. Parce qu'on sait très bien que ce n'est pas pour la stimulation intellectuelle,
04:53 c'est simplement pour faire du racolage, pour trouver des militants. Et ça sert uniquement à ça, de faire des meetings politiques dans les universités.
05:00 Et Jean-Luc Mélenchon joue un peu sur la confusion, parce que demain soir, il tient un meeting à Roubaix, donc le lendemain, il sera à Lille.
05:07 Et donc, il dit aux journalistes, "Mais attendez, moi, j'ai le droit de tenir une réunion publique à Roubaix, qu'est-ce qui choque ? Qu'est-ce qui pose problème ?"
05:14 Alors qu'en réalité, on ne parle pas du meeting politique, on parle de sa conférence à l'université de Lille.
05:20 Les mots de Ben Sousan m'ont fait penser à cette intervention de Léo Ferré en 1971, où il disait qu'une certaine gauche, c'était la salle d'attente du fascisme.
05:32 Je trouve qu'on en est là aujourd'hui, malheureusement. Et on parle souvent d'entrisme. Déjà, il y a le symbole de l'université qui est entaché.
05:41 Mais pour moi, c'est plus que de l'entrisme, en fait. À partir du moment où c'est une colonisation mentale, c'est une colonisation, c'est une ingérence dans l'université.
05:52 Et puis, par ailleurs, on est en pleine campagne électorale sur les européennes, et on oublie la construction européenne.
05:59 L'Europe s'est construite après la Shoah. Donc, en fait, on est complètement en décalé...
06:05 - L'Europe n'est pas leur sujet, Rachid. - Mais je sais bien.
06:08 - On ne parle jamais d'Europe. - Après, c'est Gaza.
06:13 C'est de se dire qu'on a le monopole de la lutte anti-racisme, que cette lutte, lutter contre l'apartheid, lutter contre les génocides, lutter contre la colonisation,
06:24 c'est le cheval de Troie pour mettre à terre notre République et notre Europe.
06:30 Amin Al-Khatmiz, cette gauche-là, ce n'est pas votre gauche, la gauche de la France insoumise. C'est peu de le dire.
06:35 Ah non, oui, c'est peu de le dire. La rupture est définitive, elle est irrévocable.
06:43 Pour moi, la presse 7 octobre, ça avait commencé avant, mais la presse 7 octobre signe une rupture totale.
06:53 On se vote dans l'apologie du terrorisme, on explique que d'abord, on ne qualifie pas la Hamas d'organisation de terrorisme,
06:59 puis après, on dit que c'est une organisation de résistance. On fait des blagues sur des bébés dans le four et des femmes éventrées.
07:06 Bon, je ne vais pas vous refaire la longue liste des abjections et des horreurs qui ont été commises.
07:12 Mais, pardon, je termine là-dessus. On dit souvent que c'est une stratégie qui conduira Mélenchon à l'échec.
07:22 Je n'en suis pas tout à fait certain, voyez-vous. Je pense que c'est une stratégie du chaos qui lui assurera sa petite boutique,
07:29 puisque je ne crois pas qu'au fond de lui-même, son ambition soit de devenir président de la République.
07:33 Il a compris que ça ne se ferait pas, mais il a besoin d'une petite épicerie avec les ingrédients.
07:39 Et je pense que cette stratégie-là lui assure l'ouverture de son épicerie.
07:44 Alexandre Devecchio, vous êtes d'accord avec ça ?
07:46 Oui, je suis tout à fait d'accord. Il peut même être prélu président de la République, je n'y crois pas,
07:51 mais je crois que son objectif est présent au second tour, en rensembleant finalement, malgré tout,
07:56 une grande partie de la gauche, parce qu'il sera le meilleur en campagne et que la gauche n'a pas nécessairement de candidats alternatifs.
08:03 Il l'a fait presque une fois, il était à plus de 20 %. Il ne faut jamais l'oublier à la dernière présidentielle.
08:08 Et il parie aussi sur une forme de basculement démographique en France pour aller chercher des voix dans des quartiers qui seraient islamisés.
08:17 Ça peut tout à fait réussir. Et l'étape d'après, c'est effectivement de ne pas prendre le pouvoir de manière démocratique,
08:23 parce que quel que soit le candidat en face, il perdra évidemment, mais de produire le chaos,
08:28 en particulier s'il est face au Rassemblement national, pour dénier toute légitimité au RN s'il était élu.
08:35 Donc voilà effectivement la stratégie de Jean-Luc Mélenchon.
08:38 Maintenant, pour en revenir à la conférence, je suis toujours embêté, je ne pense pas qu'il faille interdire,
08:43 parce que justement je suis pour la liberté d'expression et j'ai peur que ce genre de réflexe se retourne contre ceux qui justement veulent combattre l'islamisme.
08:51 Mais ce qui m'inquiète en réalité, c'est qu'il va y avoir du monde à cette conférence.
08:55 Mais c'est ça, c'est ce que je disais.
08:57 C'est là où Amina El Ketmi a raison, c'est qu'ils recrutent parmi des minorités actives, d'ailleurs qui ne sont pas que dans les cités islamisées,
09:04 mais effectivement dans les universités ou aussi parfois dans un univers très bourgeois et très bourgeois de gauche.
09:12 Et donc il va y avoir du monde.
09:15 Parce qu'on en a parlé, malheureusement.
09:19 Oui, mais il faut aussi savoir, je pense que la meilleure des choses à faire est quand même de déconstruire tout ça,
09:26 de nommer clairement l'adversaire.
09:28 Sabrina Medjibeur ?
09:29 Oui, par rapport à la stratégie électoraliste de Jean-Luc Mélenchon, je suis d'accord avec ce que disait Amine.
09:35 Effectivement, lui est dans la surenchère parce qu'il a intérêt à maintenir ses petits intérêts de boutiquier,
09:41 d'incarner une forme de leader, vous savez, comment dire, de ce qu'on appelle la convergence des luttes,
09:49 qui se transforme en convergence des rages sur fonds d'identité miétée, assignations identitaires, etc.
09:56 Mais dans un même temps, j'observe que, par exemple, l'Union des musulmans de France
10:00 commence déjà à rédiger des listes dissidentes pour les prochaines échéances électorales.
10:06 Donc est-ce que le discours, finalement, ou en tout cas la substance, comment dire, identitaire de la France insoumise
10:14 à travers la transidentité, l'écologie punitive, etc.,
10:19 tous les mantras qui constituent le discours politique de Jean-Luc Mélenchon
10:23 va réussir finalement à infiltrer là où il pensait faire une opéra sur le vote communautaire des quartiers ?
10:30 Ce qu'il y a quand même, c'est juste pour préciser, effectivement, il a eu un grand succès en Seine-Saint-Denis.
10:35 Il y a eu des bureaux de vote qui ont atteint plus de 80% de vote pour Jean-Luc Mélenchon.
10:39 - 12 députés sur 12. - Exactement.
10:41 - Il y a une liste qui est suivie comme le lait sur le feu par la France insoumise.
10:45 - Attendez, pas tous en même temps.
10:47 - La liste, c'est Palestine, exactement.
10:49 - Le lait sur le feu par la France insoumise. - Absolument, par la France insoumise.
10:53 Donc il peut y avoir aussi une dissidence qui peut déstabiliser la société.
10:56 - Durant les élections européennes, durant la présidentielle, ça ne paraît plus compliqué.
10:59 Mais vous avez raison, il y a une opposition.
11:01 Et là, je demande à réfléchir à des gens qui se prétendent progressistes,
11:05 qui défendent les droits des homosexuels, des LGBT,
11:08 mais les islamistes, c'est vos pires ennemis.
11:11 Si demain, ils arrivent au pouvoir, vous serez les premiers à être décapités.
11:16 Pardonnez-moi de parler comme ça.
11:18 - C'est le précédent, puisqu'on parlait de l'Iran tout à l'heure.
11:20 C'est la révolution islamique, où il y a eu une alliance entre les communistes et les islamistes.
11:24 On a vu comment ça a fini avec les communistes en prison et massacrés,
11:28 dès que les islamistes ont pris le pouvoir.
11:30 Donc c'est une stratégie, effectivement, très dangereuse.
11:33 - Amine El Khamili. - Exactement.
11:35 - Parce que j'en ai qu'à la fin, ça risque de mal tourner pour eux.

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