L'interview d'actualité - Jackson Richardson

  • il y a 5 mois
Marie Portolano reçoit Jackson Richardson, entraineur et ancien joueur de handball français, chef de mission de la délégation française aux JO 2024. Il revient sur sa mission, qui a pour objectif de mettre les sportifs dans des conditions idéales et créer une équipe unifiée, fondée sur l'entraide, afin de performer. Une mission parfaite pour cette légende de son sport, en effet,  Jackson Richardson a été meilleur joueur du monde en 1995, meilleur joueur français, deux fois champion du monde et a participé à quatre jeux olympiques. 

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Transcript
00:00 Bonjour Jackson Richardson.
00:05 Bonjour.
00:06 J'ai tellement dit votre nom si vous saviez.
00:08 C'est vrai.
00:09 Je suivais. Allez Jackson, allez !
00:11 C'est l'émotion.
00:12 On va revenir sur votre parcours évidemment.
00:14 Avant cela, expliquez-nous, qu'est-ce que c'est votre job ?
00:17 Qu'est-ce que c'est un chef de mission de délégation française aux Jeux olympiques ?
00:21 C'est quoi votre rôle ?
00:22 Déjà, le chef de mission, comme vous le savez, c'est le CNOSF,
00:26 le Comité National Olympique de Sportsifs Français.
00:29 Avec mon équipe, l'objectif, c'est de mettre en condition idéale
00:33 tous les athlètes, toutes les fédérations, pour pouvoir pratiquer les Jeux.
00:37 Et moi, c'est la première fois que le chef de mission, il y a un sportif.
00:40 D'habitude, c'est toujours un président.
00:43 Oui, c'est réservé au président de fédération, du conseil, etc.
00:47 En fait, mon rôle le plus important, c'est surtout d'être très proche des athlètes.
00:50 Mon objectif, c'est surtout de créer une équipe unifiée,
00:53 une équipe pour pouvoir s'entraider, pour pouvoir performer.
00:57 Vous leur parlez de sportif à sportif.
00:59 Voilà, c'est transmettre un peu mon expérience,
01:02 transporter aussi mon vécu.
01:05 Parce que, comme vous le savez, il y a les habitués,
01:07 qui ont fait deux ou trois ou quatre Jeux olympiques,
01:09 mais il y a ceux aussi qui n'ont pas l'habitude.
01:11 Mon objectif, c'est justement d'initier tous les anciens,
01:15 qui ont pratiqué, de donner la possibilité à la nouvelle personne
01:19 pour pouvoir performer dans les bonnes conditions.
01:21 Vous parliez de votre expérience.
01:23 On va quand même faire un petit rappel.
01:25 Je disais « Allez Jackson », parce que franchement,
01:27 vous avez été une légende de votre sport.
01:29 Le handball, regardez, pour mémoire,
01:31 meilleur joueur du monde en 1995,
01:33 nommé meilleur joueur français du siècle par la Fédération française de handball,
01:36 deux fois champion du monde, quatre participations aux Jeux olympiques,
01:39 dont une médaille, on va y revenir.
01:41 Belle carrière. Alors, cette mission, c'est quoi pour vous ?
01:43 C'est la suite logique ? C'est un accomplissement ?
01:46 Comment vous le prenez, vous, personnellement ?
01:48 Moi, je le prends surtout comme une récompense.
01:50 Récompense, pourquoi ?
01:51 Moi, je veux dire, c'est l'histoire des Jeux qui fait appel à moi.
01:54 C'était en 2004, comme vous l'avez dit, j'étais porte-drapeau.
01:57 Et 20 ans après, me revoilà ici, justement, en plus à Paris.
02:01 Pour moi, c'est une récompense, au-delà qu'elle soit personnelle,
02:04 mais c'est surtout pour mon sport.
02:06 Aujourd'hui, comme vous savez, le handball apporte énormément dans le sport français.
02:11 Et moi, c'est une transmission, par rapport à mon expérience.
02:14 Et j'ai envie, justement, de retransmettre mon vécu à cette nouvelle génération,
02:20 parce que la France mérite largement à éclore dans le monde entier.
02:25 Alors, porte-drapeau pour un athlète, qu'est-ce que ça représente ?
02:29 Vous l'avez été en 2004, vous l'avez dit.
02:31 C'est magique. C'est magique, pourquoi ?
02:33 Parce que vous êtes le capitaine de la délégation française.
02:36 Qu'est-ce que vous ressentez au moment où vous entrez avec le drapeau français ?
02:40 C'est impressionnant, parce que, comme vous savez, nous, on est dans les gymnases,
02:44 on a un maximum, enfin, moi, j'ai pas connu les 20 000 spectateurs.
02:48 J'ai connu Bercy, 15 000.
02:50 Déjà, c'est magique qu'on rentre dans une grande salle comme celle-là,
02:53 pour les footballeurs, les rugbymans, ceux qui font de l'athlétisme,
02:57 ils connaissent les grands stades et tout ça.
03:00 Et quand on rentre en premier lieu avec son drapeau,
03:03 parce qu'on est dans un couloir où c'est tout noir,
03:06 et là, on rentre, il y a la lumière, on entend la France,
03:09 on est la première personne qui rentre sur le terrain.
03:11 Et là, on se dit, t'sais, on a l'impression qu'on tire notre équipe, notre délégation.
03:15 Et c'est là où on se dit, t'sais, les Jeux Olympiques commencent,
03:18 c'est un moment magique, parce qu'on pourra jamais...
03:21 Parce que, comme vous connaissez, comme je l'ai dit, je suis un sport collectif.
03:24 - Oui. - J'ai jamais eu vraiment cette opportunité d'avoir...
03:27 - Oui, c'était votre moment. - ...de partager quelque chose de personnel.
03:30 En fait, comme vous voyez là, j'ai l'impression d'être à l'aise,
03:33 mais en fait, je parlais avec mon drapeau. - Oui. Vous disiez quoi ?
03:36 - Je disais, qu'est-ce qu'on est bien, ici.
03:39 - Alors, on connaît pas encore les portes-drapeaux, là, pour Paris 2024.
03:42 Vous verriez qui ? On le saura en juillet, à peu près.
03:44 - Bah, y a plein d'athlètes. C'est difficile, c'est difficile de faire un choix.
03:48 - Vous avez votre mot à dire, vous, en tant que chef de mission de délégation ?
03:51 - Non, non, non, on n'a pas... Enfin, non, c'est pas l'objectif.
03:54 C'est justement de donner à la fédération pour pouvoir sélectionner des athlètes.
03:58 Et après, ce sont les athlètes, les 560 athlètes,
04:02 qui vont voter pour pouvoir désigner les deux portes-drapeaux.
04:05 - Et vous, vous voudriez voir qui en portes-drapeaux ?
04:08 - Y a tellement de sportifs, je veux pas... - Y a pas une personne où vous dites,
04:11 "Ah, bien, ça serait pas mal, quand même, de le voir ou de l'avoir porter le drapeau."
04:14 - Oui, bah, on pense à Florent Maloudou.
04:17 C'est vrai que lui, il le mérite largement, il a la tête pour...
04:20 Et puis, moi, j'aurais aimé voir une handballeuse, aussi.
04:23 - Ouais ? Bah, en plus, quel parcours des handballeuses françaises !
04:27 D'ailleurs, le handball français se porte vraiment très, très bien.
04:30 L'équipe de France a été sacrée championne olympique il y a 3 ans aux Jeux de Tokyo.
04:34 Là, elle est féminine aussi. On est favoris pour ces Jeux-là ?
04:37 - Favoris, on va dire oui, parce qu'on était championne d'Europe dernièrement.
04:41 - En plus ? - Mais on reste quand même focus sur l'idée
04:44 qu'il faut encore faire plus, parce que c'est très difficile,
04:48 parce que les Jeux, enfin, les Danois, ils vont être encore revanchards,
04:52 parce qu'à chaque fois, c'est toujours cette rivalité.
04:54 Les Suédois aussi, comme en demi-finale, le dernier but encaissé,
04:58 la dernière seconde, après, pour aller chercher la prolongation.
05:01 - Mais ce statut-là, en plus, le statut de favoris, quand même,
05:04 quand on est championne olympique en titre, c'est difficile à porter ?
05:08 - Je dirais non pour ces jeunes, parce qu'en fait, ils ont du caractère.
05:11 Ils aiment bien ça, parce que le handball, on a réussi à toujours aller chercher
05:15 des résultats, ça a toujours continué, c'est parce qu'on en veut toujours plus.
05:19 On en veut toujours plus, c'est pas parce qu'on en veut,
05:22 mais c'est parce qu'en fait, on veut vraiment valoriser notre sport.
05:25 Je pense qu'on n'est pas encore à la hauteur de ce qu'on mérite
05:28 et on est toujours en train de prouver.
05:30 Et le fait de vouloir prouver, ça nous donne encore la possibilité
05:34 d'aller chercher encore des titres pour pouvoir être à la place qu'on mérite.
05:38 - Il y a encore cette hargne, donc même avec la breloque en or,
05:41 qui est quand même le graal pour un athlète.
05:43 - Tout à fait.
05:44 - Cette médaille olympique, c'est quand même l'accomplissement d'une carrière ?
05:48 - Peut-être, comme vous dites, peut-être parce qu'on est gourmand.
05:51 Quand on est gourmand, en plus, on a envie d'aller chercher encore plus.
05:53 Comme vous voyez, comme un joueur comme Karabatic,
05:55 c'est l'un des joueurs les plus titrés en France ou dans le monde.
05:59 Et lui, il a toujours cette soif.
06:02 Je pense qu'un joueur comme Nico, qui a cette motivation,
06:06 les jeunes, ils n'ont qu'une seule envie, c'est de suivre ce grand monsieur
06:11 et de dire, en plus, les Jeux olympiques à Paris,
06:14 il n'y a pas de meilleurs moments pour performer.
06:16 - Et puis, il y a votre fils qui est déjà champion olympique,
06:19 qui va être là aussi.
06:21 - Ça dépend le choix de l'entraîneur, mais comme vous savez,
06:25 nous, c'est déjà l'espoir collectif.
06:28 - C'est Melvin, à votre espèce.
06:30 - C'est ça, et en fait, la décision va être prise juste avant la compétition.
06:34 Ça sera au mois de juillet.
06:36 C'est tout le bien que je le souhaite.
06:38 - En tant que papa, vous avez envie de le revoir sur cette grande compétition ?
06:42 - Oui, quand on est papa ou maman, on a une seule envie,
06:45 que nos enfants brillent.
06:47 - Merci beaucoup, Jackson Richardson, d'avoir été avec nous.
06:49 Je rappelle, alors, cette une du parisien.
06:51 Aujourd'hui, J-100 avant les Jeux.
06:53 Les 100 Français qui font briller les Jeux,
06:55 vous êtes évidemment dans la liste, Jackson.
06:58 C'est un dossier à découvrir dans l'édition spéciale du Parisien,
07:01 aujourd'hui, et sur leparisien.fr.
07:03 - Qu'est-ce qu'ils ont fait, Paris, hier ?
07:05 - Ils se sont qualifiés. 4-1.
07:07 Remonte-t'as à l'envers, la revanche de 2017.
07:10 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.

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