• il y a 6 mois
Le cerveau est plastique ! C’est-à-dire qu’il est capable de se modifier afin de créer, défaire et réorganiser ses réseaux neuronaux. Cette compétence extraordinaire lui offre une puissance créatrice dans tous les domaines. Encore faut-il savoir comment stimuler les neurones pour développer des solutions créatives face aux défis du quotidien.Avec Sylvie Captain-Sass, neuro artiste, docteure en Arts et sciences de l’art. 

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Le cerveau créatif. Ce soir c'est avec ma casquette d'enseignante,
00:00:09 il y en a qui sont là, bonjour, processus créatif, outils créatifs, auprès d'étudiants en école de
00:00:17 design, maintenant diplômés, bientôt post diplômés, pré-diplômés, et avec celle de formatrice
00:00:24 créativité innovation, auprès de collaborateurs en entreprise que je me présente à vous. J'ai écrit
00:00:30 récemment un livre, que certains ont peut-être pu voir au niveau de mon résumé tout à l'heure,
00:00:34 qui illustre une partie de mes propos, ça tombait bien, il y avait plein d'images,
00:00:37 ça en faisait la pub, ça vous donnait envie, c'est raté. Le cerveau ou la fabrique du bonheur.
00:00:43 Il est là quand même. Et donc je propose une dédicace aussi, c'est beaucoup plus convivial,
00:00:56 finalement, c'est incroyable. Donc il y aura une dédicace dans un deuxième temps dans le hall
00:01:04 d'accueil pour celles et ceux qui voudraient avoir une dédicace. Alors dans d'autres espaces temps,
00:01:08 je suis aussi neuro-artiste, co-fondatrice et co-directrice avec Emmanuel, qui est là,
00:01:14 Carrère, du CIMENDSO, Centre International de Musicothérapie et de Sonothérapie. C'est un
00:01:23 centre de formation qui s'adresse avant tout au personnel soignant. Et on a la chance d'avoir
00:01:28 du personnel soignant qui a été formé ici. Au départ j'arrivais avec un bol quand je donnais
00:01:33 des cours, notamment de modèles vivants, mais après, posture créative et les élèves me voyaient
00:01:39 avec mes bols, ils se disaient "Waouh, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Fermez les yeux ! Ah mais
00:01:43 non ! Qu'est-ce qu'elle veut nous faire faire ?" Et puis après, la semaine d'après, 15 jours après,
00:01:48 "Vous êtes venu avec vos bols ?" Vous allez voir, quand on ferme les yeux et qu'on se met en
00:01:53 disponibilité vibratoire, je pense que vous allez voir qu'on illustre à cet endroit-là le passage
00:01:58 d'un mode cérébral à un autre. Docteur en Arts et Sciences de l'Art à l'Université Paris-Sorbonne,
00:02:02 j'ai fait deux conférences dans ce très beau lieu. Aujourd'hui, mon intention est de partager
00:02:07 quelques éclairages neuroscientifiques pour vous donner des clés d'activation de vos
00:02:11 inépuisables ressources créatives. Comprendre comment fonctionne notre cerveau, comment en
00:02:16 modifier les automatismes, nous offre l'opportunité d'harmoniser valeur et action dans la transformation
00:02:22 des obstacles en ressources. Alors, mon propos est séparé, ça me fait rire, tenez à ma place.
00:02:31 Mon propos était donc réparti de la manière suivante, le cerveau est plastique, le cerveau
00:02:45 est terriblement paresseux et le cerveau est, youpi, très créatif, heureusement. Le cerveau
00:02:53 est plastique, alors on commence à en entendre parler, il y a quand même de plus en plus d'articles
00:02:58 qui confirment qu'en fait l'homme est le sculpteur de son cerveau. C'est une phrase que je dois à la
00:03:05 philosophe française Catherine Malabou et parce qu'elle résume bien à cet endroit qu'on a longtemps
00:03:12 cru que le cerveau stabilisait sa formation vers l'âge adulte et qu'ensuite s'en suivait une lente
00:03:17 et terrible dégénérescence cérébrale ratée, qu'on avait tort, youpi, c'était sans compter sur
00:03:24 la neuroplasticité. Au bout jusqu'au bout on peut apprendre, si vous avez votre maman, votre
00:03:32 grand-mère, une personne d'un âge avancé qui tombe fou ou folle amoureuse d'une personne de son âge
00:03:38 et qui est étrangère et qui parle par exemple le chinois, le japonais, n'empêchez pas votre
00:03:43 grand-mère d'apprendre le chinois ou le japonais. On appelle ça la motivation intrinsèque, sa
00:03:48 plasticité cérébrale est totale, elle apprendra beaucoup plus vite que vous. Ça c'est réjouissant
00:03:54 quand même. Donc parce que notre cerveau est plastique nos interactions quotidiennes ont un
00:03:59 potentiel impact sur notre matière cérébrale. Plus une collection est sollicitée, plus elle se
00:04:05 consolide. Toute activité qui stimule suffisamment le cerveau en modifie la structure et le fonctionnement.
00:04:11 Que nous soyons en train de réfléchir, que nous pratiquions un sport, un instrument musique ou que
00:04:16 nous ayons simplement la tête dans les étoiles, on appelle ça le mode par le fond. Le cerveau est
00:04:23 plastique donc adaptatif mais il nécessite répétition pour consolider les nouveaux apprentissages.
00:04:29 Modifier des habitudes, des modes de pensée oblige à associer ambition dans l'intention de changement,
00:04:36 de la détermination et beaucoup d'humilité parce que cela prend du temps. Personne n'imagine devenir
00:04:41 un grand pianiste, un grand tennisman en quelques leçons. La plasticité cérébrale c'est pareil,
00:04:46 ambition, humilité, détermination. C'est indispensable, cette détermination est indispensable
00:04:52 à tout désir de modification comportementale et je crois qu'aujourd'hui on est bien bien stimulé
00:04:57 dans cette possibilité d'activation d'une bascule cérébrale plus adaptée, plus créative par rapport
00:05:05 aux défis qui se présentent à nous. Slide numéro 7. Percevoir est interprété. Elle était belle,
00:05:16 vous la retrouverez peut-être dans le livre. Ça c'est Lionel Lakache. J'ai croisé pas mal de
00:05:21 neuroscientifiques, de neuroschercheurs. Lionel Lakache fait un peu partie de ces rencontres que
00:05:28 je n'oublierai pas. C'est un homme étonnant, intelligent, bienveillant, très accessible et
00:05:34 plein d'humour et alors ça pour faire passer un message c'est quand même très efficace.
00:05:38 Notre cerveau est plastique, adaptatif, modelable donc, et ça c'est quand même essentiel, notre
00:05:46 rapport au monde est subjectif. Tu as raison, j'ai raison, non tu as raison, non tu as raison,
00:05:50 il a raison, qui a raison ? Rapport au monde subjectif, percevoir est interprété, il va
00:05:56 falloir prendre le temps pour essayer de clarifier qui, quoi, où, comment, où on en est et qu'est
00:06:02 ce qu'on pense en fait finalement d'une situation. L'homme n'a pas de connaissances directes de la
00:06:07 réalité. Chacun développe un rapport au monde intime, singulier, basé sur son histoire familiale,
00:06:13 intra-utéro, déjà ça commence, son environnement social, professionnel, culturel mais aussi
00:06:21 spirituel, géographique et politique. Les pensées développées dès l'enfance définissent nos choix
00:06:28 et construisent nos croyances, qu'elles soient aidantes ou limitantes. Notre cerveau rassemble
00:06:35 les informations filtrées, et là on va pouvoir faire un exercice que je ne pensais pas pouvoir
00:06:39 faire parce qu'on devait être dans la nuit totale, donc on va changer d'exercice, ça va être très bien.
00:06:43 Bref, j'y vais. Notre cerveau rassemble les informations filtrées en construisant une
00:06:53 vision du monde en harmonie avec nos croyances. Une croyance peut au départ nous protéger mais
00:06:59 nous empêcher dans un second temps de répondre aux évolutions du monde et surtout à nos besoins.
00:07:03 Remettre en question nos croyances limitantes est un premier pas pour se donner de nouvelles
00:07:08 chances de réaliser nos rêves. Slide numéro 8, tous biaisés.
00:07:25 Sur la route, j'attendais ça, vous savez c'est comme les one moment show, on en a fait une bonne,
00:07:35 ça n'a pas beaucoup fait réagir. Sur la route des croyances limitantes se trouvent aussi les biais
00:07:41 cognitifs, on en entend là aussi beaucoup parler, plasticité cérébrale, biais cognitif, c'est à
00:07:46 cause de tes biais, t'es biaisé, on va pas y arriver, non mais ça c'est tes biais, tes croyances,
00:07:50 oui mais bien pourquoi pas aussi. Un biais c'est quand on croit prendre une décision rapide,
00:07:55 justifiée, raisonnée, alors qu'elle est, écoutez bien, systématique, subjective et inconsciente.
00:08:03 Souvent utile, ce filtre mental est cependant à la base du jugement erroné,
00:08:09 il freine les envies d'inconnus et les capacités d'adaptation.
00:08:13 On va le faire là maintenant, parce que ça c'est plutôt un exercice de filtre attentionnel,
00:08:22 mais ça illustre un petit peu la façon dont on interprète notre rapport au monde.
00:08:27 Alors je vais vous proposer un petit exercice, puisque là nous nous voyons toutes et tous,
00:08:37 je vais vous demander de regarder autour de vous les éléments qui seraient par exemple verts,
00:08:45 des vêtements verts, des bijoux verts, des choses vêtes, voilà Nina,
00:08:52 sors ton gilet, on a du vert là bas, que ceux qui sont en vert ne se cachent pas,
00:08:57 voilà donc regardez bien autour de vous, il y a du vert partout, voilà,
00:09:04 oui du VERB, voilà, et là, je descends le cerveau, je l'utiliserai tout à l'heure,
00:09:14 on va faire un exercice de création, un icebreaker d'ouverture et de fermeture,
00:09:26 il y en a qui adorent, mais pas Camille.
00:09:29 Alors donc vous avez bien mémorisé ce qui était vert autour de vous,
00:09:34 de la couleur verte, je vais vous proposer si vous le voulez bien,
00:09:37 merci, de fermer les yeux, je ne vous sauterai pas dessus, je ne partirai pas,
00:09:42 voilà, fermez les yeux un instant et essayez de faire remonter le nombre de choses vertes,
00:09:49 pas de personnes, en tout cas de choses vertes, que vous avez donc pu mémoriser,
00:09:54 1, 2, 3, et tout en gardant les yeux fermés, je vais vous proposer de lever,
00:10:03 je vais proposer à ceux qui se souviennent d'au moins 5 objets vêtements verts,
00:10:08 de lever la main, plus de 5 objets vêtements verts, bon c'est déjà pas mal,
00:10:14 et plus de 10 objets ou vêtements verts, bon il n'y a pas grand monde,
00:10:20 et garder les yeux fermés, qui se souvient de plus de 5 objets oranges ?
00:10:25 Voilà, elle a triché, j'adore cet exercice, ce n'est pas moi qui l'ai inventé,
00:10:32 c'est un gars qui a fait un TEDx génial, qu'est-ce qui s'est passé là ?
00:10:35 Oui j'ai porté votre attention sur une couleur, or le biais, la croyance,
00:10:43 elle fait la même chose, elle vous amène à filtrer votre environnement
00:10:48 en fonction de ce qui vous semble être faisable, pas faisable, acceptable, audible,
00:10:54 le biais et les croyances servent à ça, alors c'est super intéressant quand il faut aller vite
00:11:01 d'un problème à une solution, dans le quotidien c'est génial,
00:11:04 c'est génial, on ne se prend pas trop la tête, voilà.
00:11:07 Et puis en plus il y a quelque chose de supplémentaire,
00:11:10 une vague de récompense dopaminergique, c'est-à-dire une production de dopamine
00:11:15 dans le cerveau, est produite lorsque nos intuitions mais aussi nos certitudes
00:11:19 sont validées par notre environnement.
00:11:21 Les réseaux sociaux s'appuient largement sur ce mécanisme cérébral,
00:11:26 dans une obstruction radicale et efficace à une crise de recul par rapport à nos croyances
00:11:30 et à nos opinions.
00:11:31 L'ouverture à l'actérité et au dialogue ne sont pas prévus au programme des datas.
00:11:36 Alors beaucoup de biais, si vous allez sur internet, vous avez une roue totale,
00:11:41 il y en a je ne sais pas 300, je vais simplement partager avec vous trois des plus importants,
00:11:47 des plus connus aussi, le biais de négativité, là il est important,
00:11:51 la pensée négative voyage plus vite dans le cerveau et un poids plus important que la pensée positive,
00:11:57 le traitement de faits négatifs qui sont plus complexes à gérer que les faits positifs,
00:12:03 mobilise plus de ressources cognitives et attentionnelles.
00:12:06 C'est la raison pour laquelle nous nous souvenons mieux d'événements douloureux que de faits heureux.
00:12:12 On dit, ça c'est Jonathan Lehmann qui dit, on appelle ça le cerveau négatif.
00:12:18 Le biais de confirmation, l'un des plus connus, des plus puissants,
00:12:22 nous amène à donner beaucoup plus de poids à des informations qui renforcent une opinion
00:12:26 sur une croyance initiale. Nous cherchons toujours les arguments qui vont en ce sens.
00:12:31 Je pense que vous vous êtes déjà pris au piège de recevoir plein d'informations
00:12:37 qui confirment votre croyance et un article qui aurait tendance à titiller
00:12:46 ce que vous croyez être la réalité de la situation.
00:12:49 À ce moment-là, on le vire très vite, on retourne, on va se simplifier la vie.
00:12:54 J'ai lu ça, ça, ça, ce que tu m'as dit là, c'est sympa, mais bon, non, ça m'intéresse pas.
00:13:00 C'est fatigant quand même de remettre en cause ses croyances, c'est une réalité, on verra ça tout à l'heure.
00:13:06 Le biais de conformité, il nous pousse à agir et à penser de la même manière
00:13:10 que les membres de notre groupe de référence.
00:13:13 L'être humain est un animal social, il a besoin d'appartenir à un groupe,
00:13:17 même si paradoxalement, on valide et on valorise beaucoup la notion d'individu
00:13:21 et d'individualité aujourd'hui.
00:13:23 Il nous permet de nous sentir en sécurité, d'éviter les conflits.
00:13:27 Les réseaux sociaux, donc, s'appuient sur ce biais comme sur celui de confirmation
00:13:31 grâce à leurs algorithmes en nous suggérant des amis ou des informations
00:13:35 qui nous grossent dans le sens du poil et, et ça c'est pas un détail,
00:13:40 synchronisent nos émotions.
00:13:42 Je reçois un like, pof, un peu de dopamine, je reçois un follower supplémentaire,
00:13:47 tac, encore un peu de dopamine et on se rend pas compte,
00:13:49 une heure, deux heures, trois heures devant son écran,
00:13:52 et puis en plus le geste sur l'écran, il produit un peu d'ocytocine,
00:13:56 idéal pour rester collé à son téléphone sans se demander
00:13:59 si on y a passé une demi-heure ou une heure.
00:14:01 Alors ce serait pas très gênant si, si ça nous laissait dans une ouverture de cœur
00:14:07 qui permette d'augmenter le dialogue, de challenger nos opinions.
00:14:11 C'est malheureusement pour l'instant pas encore le cas.
00:14:14 Résister à ces biais nécessite de reconnaître humblement leur existence,
00:14:18 de se questionner sur l'origine de nos opinions
00:14:21 afin de comprendre ce qui nourrit nos décisions
00:14:23 et éventuellement, éventuellement, de les faire évoluer
00:14:26 en fonction des défis à relever.
00:14:29 Alors, quand j'accompagne, quand j'accompagne en tant que designer
00:14:33 des collaborateurs en entreprise dans un processus de transformation ou d'innovation,
00:14:37 je m'assure justement de la diversité des profils engagés dans la démarche.
00:14:42 Inviter les personnes récalcitrantes, vous vous souvenez ?
00:14:45 Les personnes récalcitrantes, ça assure des échanges de points de vue enrichis.
00:14:51 Parce que ce qu'on se retrouve entre soi, c'est sympa, on est tous d'accord,
00:14:57 bon, on va passer une belle soirée.
00:14:59 Rassembler des profils complémentaires permet d'éclairer les biais cognitifs de chacun
00:15:03 et de co-créer plus efficacement les solutions les plus adaptées aux besoins repérés.
00:15:09 Et ça, ce n'est pas un détail.
00:15:11 Et alors, cette nuit à minuit, j'ai une petite idée, je la partage.
00:15:16 Il est temps de s'intéresser à la biais-diversité si nous voulons avancer ensemble.
00:15:22 Parce que, voilà, croiser nos croyances, challenger nos biais respectifs,
00:15:27 c'est dans la diversité de ces biais que nous parviendrons à créer des narrations
00:15:31 collectives, co-créées de manière...
00:15:36 avec la tête, le corps et le cœur.
00:15:39 Seuls, on va plus vite, ensemble, on va plus loin.
00:15:42 Ce proverbe africain nous rappelle l'importance du collectif pour répondre à des problématiques
00:15:46 complexes et éviter des réponses toutes faites, des recettes devenues parfois obsolètes.
00:15:51 Et alors, une petite phrase d'Einstein qui, à mon sens, illustre bien ce propos.
00:15:57 C'est mieux quand je ne parle pas de...
00:15:59 Oui, oui.
00:16:01 Je peux faire un petit...
00:16:03 Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion,
00:16:07 j'irais même de conscience.
00:16:09 Mais les problèmes qu'il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau.
00:16:15 Réfléchissons, si aujourd'hui, notre façon de penser a créé ces obstacles,
00:16:19 il est peut-être temps de changer de paradigme afin de s'adapter, de trouver d'autres solutions.
00:16:26 Alors là, j'avais une double expérience, slide 9 et 10, expérience des mots croisés.
00:16:31 Alors peut-être que certains d'entre vous l'ont déjà faite.
00:16:34 À ce moment-là, vous pourrez peut-être y retourner.
00:16:38 C'est une expérience que je trouve assez efficace où on a une série de mots.
00:16:42 Rouge, vert, bleu, jaune, orange, bleu, vert, rouge, etc.
00:16:46 Et sur les premières slides, les mots sont écrits dans la couleur.
00:16:51 C'est-à-dire que le mot bleu est écrit en bleu, le mot rouge en rouge, etc.
00:16:54 Donc tout le monde dit ça, pas stoche quoi, rouge, vert, bleu, etc.
00:16:58 La deuxième slide, le mot vert est écrit en rouge, le mot bleu est écrit en jaune,
00:17:02 le mot jaune est écrit en noir et là on est "ouah".
00:17:06 Là, ça prend un peu de temps.
00:17:07 Ce que j'apprécie en fait dans cette expérimentation, c'est que vous êtes à ce moment-là,
00:17:12 dans cette expérience, obligé de faire la bascule dont on va parler juste derrière.
00:17:16 Vous allez passer d'un mode de lecture connu et simple à un mode de lecture complexe.
00:17:25 Alors, partie numéro 2, mais le cerveau est paresseux, il est paresseux.
00:17:33 Le mode mentaux principaux, voilà.
00:17:35 Le cerveau, je l'ouvre hémisphère droit, hémisphère gauche, partie droite gère la partie gauche,
00:17:42 partie gauche au niveau moteur gère la partie droite.
00:17:46 Au centre, plein de petites choses merveilleuses.
00:17:49 Le cerveau reptilien, ici le système limbique où se trouve une grande partie des glandes cérébrales
00:17:56 et tout autour, cette petite partie, cette grosse partie rose avec plein de plis,
00:18:01 les fameux plis cérébraux.
00:18:04 Là, à cet endroit-là, notamment ici, on a le cerveau préfrontal.
00:18:10 Donc, mode mental automatique, celui sur lequel vous avez en fait,
00:18:15 vous auriez pu faire cette expérience simple, facile.
00:18:19 C'est le mode mental sur lequel en fait, on est au quotidien.
00:18:22 C'est un mode mental qui est rapide, c'est un système rapide, automatique,
00:18:27 parfaitement adapté aux situations simples et connues.
00:18:31 Très efficace au quotidien, c'est celui donc qu'on active la plupart du temps.
00:18:34 Alors, il aime contrôler les situations, le oui-mais est un de ses mots favoris,
00:18:40 surtout quand il est contrarié dans ses certitudes.
00:18:43 Alors là, on créa, dans les règles de créa, c'est non.
00:18:47 "Ouais, mais ça ne marchera pas, on l'a déjà dit."
00:18:51 "On n'a pas le temps, ça va coûter super cher le pire."
00:18:54 "Oui, mais..." Et alors là...
00:18:58 "C'est totalement impossible."
00:19:02 Tu vois ce que je veux dire, Delphine ?
00:19:03 "Ah non, ce n'est pas possible."
00:19:05 Alors là, on est foutu, on passe à autre chose.
00:19:08 Il est conformiste, très sensible au regard d'autrui, à son jugement.
00:19:12 Alors "ou", conjonction de subordination, et alors j'adore subordination,
00:19:19 ça va tout à fait avec le mode de fonctionnement,
00:19:23 le mode cérébral, le mode mental automatique.
00:19:28 Cette conjonction "ou" le représente parfaitement.
00:19:31 Et alors là, c'est le mode mental automatique,
00:19:34 quand je me présente, je suis généreuse.
00:19:37 Alors derrière, je ne peux pas être radine, il faut que je fasse gaffe.
00:19:40 Je suis dynamique, mais alors quand je suis molle, vous ne me verrez pas.
00:19:44 Avec le mode mental automatique, il faut que je fasse un choix
00:19:47 sur ce qui me qualifie sur le long terme.
00:19:50 Le seul petit problème, c'est que d'abord, on a le droit de changer,
00:19:54 et que quand on se coince soi-même, ou qu'on se laisse coincer
00:19:58 face aux croyances limitantes, dans un rôle avec un ou deux,
00:20:02 allez, soyons généreux, trois masques,
00:20:04 on se refuse la liberté de changer et d'évoluer.
00:20:08 Alors, ce mode mental est très efficace, et pour être très efficace,
00:20:12 il est paresseux.
00:20:14 L'avantage, contrairement au mode mental préfrontal,
00:20:17 c'est qu'il demande peu d'efforts.
00:20:19 (Sonnerie de téléphone)
00:20:21 Je vais vous prier d'éteindre vos téléphones.
00:20:23 (Rires)
00:20:25 (Rires)
00:20:26 Le cerveau représente 2% de la masse corporelle globale,
00:20:30 et consomme à peu près quand même 20% de l'énergie totale.
00:20:34 20%. 20%. Et là, il est paresseux.
00:20:37 Imaginez quand quelque chose vous prend la tête,
00:20:39 que vous êtes fatigué, vous aurez du mal à prendre une décision
00:20:43 qui sera en cohérence avec le challenge.
00:20:45 Et ça, c'est un peu normal.
00:20:47 Le mode mental préfrontal, donc,
00:20:51 mode mental automatique, limbique, central, émotionnel,
00:20:55 c'est celui par lequel les émotions apparaissent.
00:20:58 Le mode mental préfrontal,
00:21:00 lui, il est rationnel.
00:21:03 C'est le cerveau rationnel, cerveau émotionnel, cerveau rationnel.
00:21:06 Il est activé en situation inconnue, inconnue, complexe.
00:21:10 Ce système est plus lent.
00:21:12 Vous l'auriez pu, évidemment, constater aussi.
00:21:16 Il recherche la nuance.
00:21:18 Il s'intéresse à l'écosystème dans sa complexité.
00:21:20 Il permet de prendre du recul.
00:21:22 Il interroge la relation de cause à effet.
00:21:24 Il est curieux.
00:21:26 Il questionne l'étrange et l'étranger.
00:21:28 Il accueille ce qui est étrange, indéterminé,
00:21:30 non pas comme un danger,
00:21:32 comme le ferait le mode mental automatique,
00:21:34 dangereux, pas dangereux,
00:21:36 mais comme une ressource capable d'éclairer
00:21:38 notamment ses biais et croyances limitantes,
00:21:40 capable d'enrichir son rapport
00:21:42 subjectif au monde.
00:21:44 Évidemment,
00:21:46 il lit le monde
00:21:48 dans son impermanence.
00:21:50 Là, il y en a qui commencent à se dire,
00:21:52 "Oh là là, il y en a beaucoup, par exemple."
00:21:54 Ça m'arrive des fois pendant les conférences.
00:21:56 - Pas tant que ça.
00:21:58 - Vous êtes encore là ?
00:22:00 Ça va ?
00:22:02 Parce qu'au bout de 20 minutes,
00:22:04 on commence à descendre. Au bout d'une demi-heure,
00:22:06 45 minutes, une heure et demie, il n'y a plus personne.
00:22:08 Donc le cortex préfrontal
00:22:10 permet de gagner en créativité,
00:22:12 en sérénité, en agilité.
00:22:14 Il permet d'innover
00:22:16 en situation inconnue et complexe.
00:22:18 Contrairement au "ou"
00:22:20 du mode mental automatique, il est caractérisé
00:22:22 par la conjonction de coordination.
00:22:24 L'autre, c'est subordination.
00:22:26 Il n'y a pas de détail.
00:22:28 Là, on est dans une conjonction de coordination
00:22:30 et, oui et,
00:22:32 ce mode mental s'intéresse
00:22:34 à l'expérience avant de chercher la solution.
00:22:36 Il aime faire des détours, se perdre un peu.
00:22:38 Oui et, je peux être colérique.
00:22:40 Vous ne l'avez pas encore vu.
00:22:42 Et paisible.
00:22:44 Je peux être autoritaire,
00:22:46 vous allez peut-être vous en prendre des comptes,
00:22:48 et conciliante.
00:22:50 Mais bon, pour ne pas exagérer,
00:22:52 autoritaire, c'est bien.
00:22:54 Ce qui me qualifie sur le moment dépend en fait
00:22:56 de mon état émotionnel, de mon état
00:22:58 de fatigue éventuelle,
00:23:00 et de nombreux facteurs contextuels autour.
00:23:02 Et ça, le mode mental automatique
00:23:04 ne le gère pas.
00:23:06 Quand on se dit "je me prends la tête",
00:23:08 on ne sait pas pour rien qu'on a le front
00:23:10 dans la main, parce qu'il est vraiment
00:23:12 indispensable
00:23:14 de commencer à activer
00:23:16 cette partie du cerveau.
00:23:18 En conclusion,
00:23:20 de cette partie, l'être humain dans sa relation
00:23:22 quotidienne au monde réagit souvent de manière automatique.
00:23:24 Il a besoin de sécurité.
00:23:26 Il résiste à toute forme de changement.
00:23:28 Réoccupé par le regard d'autrui,
00:23:30 il craint le jugement.
00:23:32 Alors c'est très bien au niveau des routines quotidiennes,
00:23:34 mais bon, quand nos réponses à une situation
00:23:36 d'adversité sont inefficaces,
00:23:38 c'est qu'on a choisi le mauvais
00:23:40 mode cérébral, et qu'il faut
00:23:42 un peu faire la bascule, et on va voir très vite
00:23:44 comment. Alors,
00:23:46 pas de raison sans émotion.
00:23:50 Contrairement à ce que l'on pourrait croire,
00:23:54 et ça c'est...
00:23:56 Bon, mes élèves, quand je leur dis
00:23:58 "essayez de retenir un truc", je leur dis "retenez ça",
00:24:00 parce que vous savez, les capacités d'attention
00:24:02 sont fragiles chez l'être humain,
00:24:04 particulièrement
00:24:06 chez les autres.
00:24:08 Ça ne sera pas enregistré,
00:24:10 j'espère.
00:24:12 La grande liberté, je me dis, ça va pas
00:24:14 passer après, c'est génial.
00:24:16 Alors, contrairement à ce que l'on pourrait croire,
00:24:18 le cerveau humain est d'abord un cerveau émotionnel.
00:24:20 Nos émotions se présentent plus vite
00:24:22 à lui que notre raison,
00:24:24 et influencent directement nos choix.
00:24:26 Il n'y a pas de raison
00:24:28 sans émotion.
00:24:30 Vous pourrez avoir envie de prendre la décision
00:24:32 la plus raisonnable possible,
00:24:34 elle s'appuiera sur vos pieds,
00:24:36 vos croyances, et les émotions
00:24:38 qui auront accompagné l'expérience
00:24:40 que vous aurez faite.
00:24:42 C'est la qualité de la relation entre le cerveau
00:24:44 émotionnel et rationnel qui définit
00:24:46 la pertinence de nos comportements
00:24:48 quotidiens.
00:24:50 L'émotion joue un rôle direct
00:24:52 dans les processus de raisonnement
00:24:54 et la prise de décision.
00:24:56 Une seule respiration
00:24:58 de pleine conscience permet de prendre
00:25:00 le temps indispensable pour passer de la
00:25:02 réaction à l'action.
00:25:04 Une respiration de pleine conscience.
00:25:06 De l'émotion à la raison.
00:25:08 Il s'agit de prendre la distance émotionnelle
00:25:10 essentielle au choix de la réponse
00:25:12 la plus adaptée.
00:25:14 Là, du coup,
00:25:16 on va faire une petite expérience.
00:25:18 Je vais vous donner un bol.
00:25:20 Pour que ce soit plus convivial.
00:25:22 Si vous le voulez bien,
00:25:24 je vais vous proposer de fermer les yeux
00:25:26 mais après vous les rouvrez.
00:25:28 Sinon, je vais être un peu mal.
00:25:30 Voilà, on va simplement...
00:25:32 Je vais vous proposer de fermer les yeux
00:25:34 quelques instants. Je vais les fermer moi-même.
00:25:36 Et je vais vous proposer
00:25:38 de vous concentrer sur votre
00:25:40 respiration au niveau de l'abdomen.
00:25:42 Tranquillement.
00:25:44 Vous allez peut-être
00:25:46 constater que votre abdomen
00:25:48 se gonfle sur l'inspire
00:25:50 et se dégonfle sur l'expire.
00:25:52 Vous allez peut-être constater que
00:25:58 votre respiration sur l'inspire
00:26:00 soulève les épaules
00:26:02 qui redescendent
00:26:04 sur l'expire.
00:26:06 Vous allez peut-être entendre les bruits autour.
00:26:12 Et vous allez surtout
00:26:14 prendre de la distance avec
00:26:16 votre cerveau compulsif.
00:26:18 Alors je vous propose de revenir
00:26:22 avec moi, de rouvrir
00:26:24 les yeux.
00:26:26 Cette expérience,
00:26:28 quand on ferme les yeux, c'était Milène Koudera
00:26:30 qui disait "Si vous voulez voir l'infini,
00:26:32 fermez les yeux". Parce que
00:26:34 l'infini est beaucoup plus disponible
00:26:36 quand on a les yeux fermés couverts.
00:26:38 On comprends qu'on peut voir l'infini.
00:26:40 Quand on a les yeux fermés couverts,
00:26:42 on comprend pourquoi, avec notre
00:26:44 façon radicale de tout contrôler,
00:26:46 notamment avec ces 95%
00:26:48 de rapport visuel au monde,
00:26:50 quand on ferme les yeux, on devient un peu plus fragile,
00:26:52 donc un peu plus disponible,
00:26:54 et notamment, éventuellement,
00:26:56 à l'expérience étonnante.
00:26:58 C'est aussi un moment,
00:27:00 comme vous avez suivi votre respiration,
00:27:02 où normalement, avec un peu de chance, vous n'avez pas
00:27:04 laissé vos pensées vous traverser.
00:27:06 60 000 pensées par jour, je ne sais pas
00:27:08 qui a pu définir qu'on en avait 60 000,
00:27:10 je pense que j'en ai beaucoup plus. Il y en a qui trouvent
00:27:12 qu'ils en ont eu beaucoup moins.
00:27:14 En tout cas, elles sont très nombreuses.
00:27:16 La plupart d'entre elles sont totalement
00:27:18 involontaires, incontrôlées.
00:27:20 Et quand on a envie
00:27:22 de se rendre en disponibilité
00:27:24 préfrontale, disponible à l'autre,
00:27:26 il faut vraiment faire silence.
00:27:28 Silence par rapport à tout ce qu'on a envie
00:27:30 de projeter de ce que l'on croit connaître
00:27:32 du monde, grâce à notre mode
00:27:34 mental automatique.
00:27:36 Aussi, on parle d'intelligence émotionnelle.
00:27:38 Les émotions nous renseignent à chaque
00:27:40 instant sur la qualité de notre
00:27:42 rapport au monde. Elles nous informent
00:27:44 de nos besoins fondamentaux.
00:27:46 Être à l'écoute de nos
00:27:48 émotions, les accueillir, nourrit
00:27:50 notre intelligence émotionnelle, un des moteurs
00:27:52 les plus puissants du lien, de la créativité
00:27:54 et du bien-être. Aujourd'hui,
00:27:56 en entreprise, on parle de plus en plus
00:27:58 au niveau des intelligences, de l'intelligence
00:28:00 de créativité, de l'intelligence
00:28:02 émotionnelle, et on comprend pourquoi
00:28:04 dans les
00:28:06 défis que nous traversons
00:28:08 aujourd'hui, la possibilité de prendre
00:28:10 des décisions collectives
00:28:12 efficaces
00:28:14 nécessitent
00:28:16 d'augmenter ces capacités d'intelligence
00:28:18 émotionnelle
00:28:20 et d'ouverture à l'altérité
00:28:22 et aux opinions
00:28:24 qui ne nous semblent pas au départ
00:28:26 particulièrement séduisantes.
00:28:28 Alors,
00:28:30 le pouvoir de la narration,
00:28:32 prendre des décisions
00:28:34 avec un cerveau total,
00:28:36 c'est-à-dire activation
00:28:38 émotionnelle, mode mental automatique,
00:28:40 activation préfrontale, raisonnable.
00:28:42 La narration tient une place
00:28:44 de choix à cet endroit. On trouve un espace
00:28:46 d'expression apaisé, efficace,
00:28:48 système limbique et préfrontal
00:28:50 sont sollicités de concert
00:28:52 et ils permettent d'engager
00:28:54 de nouvelles pratiques de façon
00:28:56 pérenne. Pour nous adapter
00:28:58 aux changements sortis de nos conditionnements,
00:29:00 il faut créer de nouveaux récits collectifs
00:29:02 en activant
00:29:04 le cerveau total.
00:29:06 Ce sont des narrations qui nous permettent
00:29:08 d'estisser nos futurs.
00:29:10 C'est au moyen d'histoires
00:29:12 que nous donnons du sens à notre monde,
00:29:14 que nous révélons nos valeurs et donnent
00:29:16 nos formes à nos rêves, nos espoirs
00:29:18 mais aussi nos peurs.
00:29:20 Une façon de prédire le monde
00:29:22 est bien de le rêver.
00:29:24 La narration,
00:29:26 ce que j'apprécie beaucoup dans mon travail
00:29:28 en tant que designer,
00:29:30 en dehors des étapes qu'on franchit,
00:29:32 en dehors de l'activation de cette posture préfrontale,
00:29:34 du fait de se questionner,
00:29:36 de s'interroger sur pourquoi
00:29:38 cette chose m'a irritée, pourquoi cet homme
00:29:40 est-il récalcitrant, pourquoi je suis
00:29:42 énervée par l'autre.
00:29:44 L'autre est un peu un révélateur,
00:29:46 un miroir
00:29:48 de ce que nous avons aussi à travailler intérieurement
00:29:50 et plutôt que
00:29:52 de sortir le récalcitrant, on devrait
00:29:54 le remercier de nous permettre
00:29:56 de révéler
00:29:58 à certains endroits
00:30:00 des obstacles sur lesquels nous avons la possibilité
00:30:02 de travailler. Et la narration,
00:30:04 elle permet, quand on travaille
00:30:06 en design, sur la dernière étape,
00:30:08 le prototypage, on travaille sur
00:30:10 les scénarios d'usage
00:30:12 et quoi que l'on trouve comme solution,
00:30:14 on raconte une
00:30:16 histoire. Et on raconte une histoire
00:30:18 pas pour enfumer l'autre,
00:30:20 on raconte une histoire parce que
00:30:22 nous sommes des êtres humains qui avons besoin
00:30:24 d'activer nos émotions
00:30:26 et notre raison, pas de raison sans émotion,
00:30:28 afin de nous engager
00:30:30 de manière co-créative
00:30:32 vers des solutions.
00:30:34 Il y a du boulot.
00:30:36 Alors,
00:30:38 slide 18,
00:30:40 le cerveau est créatif. Voilà, il était plastique,
00:30:42 il est paresseux, mais heureusement
00:30:44 il est créatif. Alors une phrase
00:30:46 que j'utilise assez, avec
00:30:48 beaucoup de plaisir, un adulte
00:30:50 créatif est un enfant qui a survécu.
00:30:52 Voilà, alors on se
00:30:54 souvient, toutes et tous, plus ou moins,
00:30:56 d'enfants
00:30:58 qui nous accompagnent, qui sont les nôtres ou pas,
00:31:00 dans la forêt, et alors il faut vraiment
00:31:02 prendre son temps, quoi. Parce que l'enfant
00:31:04 s'arrête devant, on ne sait pas
00:31:06 très bien, un caillou, une feuille,
00:31:08 une herbe,
00:31:10 et alors, on attend.
00:31:12 Wow, ça doit
00:31:14 être merveilleux. Je vois pas,
00:31:16 je comprends pas, mais wow, c'est sympa.
00:31:18 Donc, voilà, on voit à cet endroit
00:31:20 l'enfant développer ses capacités
00:31:22 d'émerveillement, remettre
00:31:24 sur le... parce que si on repasse la semaine
00:31:26 prochaine, il va s'émerveiller de nouveau sur le même
00:31:28 brin d'herbe et le même caillou.
00:31:30 Qui s'émerveille
00:31:32 à chaque jour qui passe sur le même enfant,
00:31:34 le même parent, le même mari,
00:31:36 la même femme, en se disant "Wow,
00:31:38 brand new".
00:31:40 C'est intéressant, mais c'est aussi
00:31:42 comme ça que l'on définit
00:31:44 de manière créative
00:31:46 la qualité relationnelle qu'on peut avoir
00:31:48 avec les gens qui nous entourent
00:31:50 et surtout ceux qu'on aime.
00:31:52 Alors,
00:31:54 l'adulte dans tout ça,
00:31:56 alors, la créativité,
00:31:58 alors, beaucoup de préjugés
00:32:00 sur la créativité. On est
00:32:02 créatif ou on l'est pas.
00:32:04 Alors, j'ose pas vous demander... Ah si, je vais vous le demander.
00:32:06 Qui se sent créatif ?
00:32:08 Allez !
00:32:12 Bon, alors, vous avez le droit... alors, maintenant,
00:32:14 vous avez... tout le monde doit...
00:32:16 Vous pouvez tous lever la main. Là. Allez !
00:32:18 Parce que ça, c'est la réalité.
00:32:20 Ça, c'est la réalité.
00:32:24 Tout est, tous, potentiellement créatif.
00:32:26 La créativité, capacité d'adaptation
00:32:28 en situation d'adversité.
00:32:30 Vous êtes pas en face d'adversité quotidienne, là ?
00:32:32 Je voulais faire un poulet rôti,
00:32:34 j'ai pas de poulet, j'ai plus de four.
00:32:36 Je voulais me promener
00:32:38 en forêt, ma voiture marche pas
00:32:40 et mon vélo a été
00:32:42 embarqué par ma fille, par exemple.
00:32:44 Je voulais prendre le train,
00:32:46 pof, je l'ai raté. Voilà.
00:32:48 Capacité d'adaptation en situation d'adversité.
00:32:50 Le créatif, c'est pas
00:32:52 "Waouh, la personne créative, c'est celui
00:32:54 qui a écrit le bouquin, c'est l'artiste
00:32:56 plasticien,
00:32:58 c'est le récard, voilà,
00:33:00 celui qui est créatif, pof, la solution lui tombe
00:33:02 dessus, comme ça, d'un seul coup." Ah, pas du tout.
00:33:04 Mais pas du tout.
00:33:06 La créativité, c'est pas pour les experts.
00:33:08 La créativité,
00:33:10 en fait, c'est un processus.
00:33:12 Un processus.
00:33:14 Une énergie, un état
00:33:16 d'esprit. Et comme le cerveau
00:33:18 est plastique,
00:33:20 la créativité s'apprend,
00:33:22 se muscle et elle se décide.
00:33:24 Elle se décide.
00:33:26 C'est-à-dire qu'il faut avoir
00:33:28 une attitude active.
00:33:30 Là, ce matin, je vais au bureau.
00:33:32 Bon, ça va me prendre un peu plus de temps.
00:33:34 Je vais marcher lentement et je vais
00:33:36 redécouvrir la route
00:33:38 qui me sépare de mon appart
00:33:40 au métro. Là, ça va
00:33:42 prendre du temps.
00:33:44 Et je vais regarder, je vais regarder
00:33:46 les gens que je croise. Je vais
00:33:48 les regarder avec curiosité.
00:33:50 En commençant déjà par ceux qui sont dans la
00:33:52 maison. "Oh, vous êtes où ?
00:33:54 Oh !"
00:33:56 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:33:58 Hein ?
00:34:00 - Touristes à la maison. - C'est ça.
00:34:02 Touristes à la maison, voilà. Capacité
00:34:04 d'émerveillement.
00:34:06 C'est facile de s'émerveiller face à une personne
00:34:08 qu'on n'avait jamais vue, face à un super
00:34:10 paysage. C'est beaucoup plus difficile
00:34:12 de s'émerveiller près de quelqu'un
00:34:14 qu'on connaît ou sur des routes
00:34:16 que l'on a déjà traversées plusieurs fois.
00:34:18 Challenger le quotidien
00:34:20 pour voir les choses avec
00:34:22 curiosité et émerveillement, ça se décide
00:34:24 face à certains. Ça prend du temps.
00:34:26 Le mode mental très frontal,
00:34:28 il est lent.
00:34:30 Lent. J'adore
00:34:32 la lenteur. L'homme pressé est déjà
00:34:34 mort.
00:34:36 Heureusement qu'il parle pas de femmes.
00:34:38 Alors,
00:34:40 c'est le regard curieux
00:34:42 que vous choisissez de poser sur votre environnement
00:34:44 quotidien, votre capacité à vous émerveiller
00:34:46 de situation routinière.
00:34:48 La créativité
00:34:50 nous fait le cadeau de redécouvrir
00:34:52 le quotidien dans sa dimension précieuse,
00:34:54 unique, dans la puissance de son
00:34:56 impermanence.
00:34:58 Alors, être créatif, ça veut dire quoi ?
00:35:00 Savoir être solitaire,
00:35:02 se mettre en observation,
00:35:04 comme le petit avec son brin d'herbe et son caillou,
00:35:06 que ça nous énerve.
00:35:08 Aimer vivre, évidemment, de nouvelles expériences,
00:35:10 être à l'écoute des autres,
00:35:12 curieux des autres, surtout quand ils nous irritent.
00:35:14 Sortir de sa zone de confort.
00:35:16 Il y en a
00:35:18 plein d'autres, évidemment. Faire silence
00:35:20 pour laisser, oh oui, sortir de sa zone de...
00:35:22 Bah oui, ça fait partie des règles de création.
00:35:24 Sortir de sa zone de confort.
00:35:26 C'est une grosse injonction quand on
00:35:28 travaille à l'école de design, et après, peut-être aussi.
00:35:30 Ça, c'était un
00:35:32 apparté, là, aussi.
00:35:34 Alors, capacité
00:35:36 d'adaptation en situation d'adversité,
00:35:38 ça, je vous l'ai dit, parce que, comme ça me
00:35:40 gave, parce que, de toute façon, il n'y a plus de slides,
00:35:42 maintenant, j'y vais
00:35:44 free-wheeling.
00:35:46 Voilà.
00:35:48 Reconnaître que nous avons
00:35:52 des ressources créatives
00:35:54 quotidiennes,
00:35:56 légitimes, l'activation
00:35:58 de nos potentiels d'adaptation
00:36:00 au monde. S'il y a
00:36:02 bien un souhait que je
00:36:04 porte, entre le moment où vous serez
00:36:06 rentré ici et où vous ressortirez,
00:36:08 c'est que vous vous sentiez légitime
00:36:10 dans le fait de regarder
00:36:12 et redécouvrir des choses
00:36:14 qui sont d'une banalité incroyable
00:36:16 si on ne s'arrête pas tranquillement
00:36:18 devant.
00:36:20 La créativité se
00:36:22 décide. Et plus vous
00:36:24 musclez cette créativité, plus vous
00:36:26 vous mettez en disponibilité préfrontale,
00:36:28 plus ce sera facile.
00:36:30 Et plus vous serez
00:36:32 gourmand de l'autre
00:36:34 quel qu'il soit.
00:36:36 Et moins vous aurez besoin
00:36:38 d'activer vos
00:36:40 réseaux de récompenses dopaminergiques.
00:36:42 Ils s'activeront dans un deuxième,
00:36:44 troisième temps, ou peut-être même dans un premier temps,
00:36:46 tellement vous serez heureux
00:36:48 de découvrir l'autre.
00:36:50 Là aussi,
00:36:52 bon, c'est du boulot,
00:36:54 mais bon, on a la vie.
00:36:56 Alors,
00:36:58 la créativité,
00:37:00 ça c'est Einstein,
00:37:02 encore, deux fois c'est tout,
00:37:04 c'est l'intelligence
00:37:06 qui s'amuse, c'est l'intelligence
00:37:08 qui s'amuse. La personne créative
00:37:10 comprend qu'elle a les ressources pour rebondir
00:37:12 face à une difficulté. Elle sait que
00:37:14 chaque défi contient un cadeau
00:37:16 car il l'oblige à trouver de nouvelles
00:37:18 réponses, de challenger ses
00:37:20 valeurs. Et il nourrit en retour sa
00:37:22 confiance le cadeau de l'audace.
00:37:24 L'ignorant n'a pas connaissance
00:37:26 de ses pouvoirs de transformation
00:37:28 et peut entrer facilement en état de stress
00:37:30 poussé par ses croyances limitantes
00:37:32 et ses multiples impossibles.
00:37:34 Son ignorance
00:37:36 nourrit sa souffrance.
00:37:38 Nous sommes tous, à certains
00:37:40 endroits, à plein d'endroits,
00:37:42 ignorants, et dans cette ignorance,
00:37:44 nous souffrons parce que nous ne comprenons
00:37:46 pas, nous mettons de côté, mais il se
00:37:48 passe quelque chose au niveau cérébral qui dit "il y a un truc
00:37:50 qui va pas". Il y a un truc qui va pas parce
00:37:52 qu'on n'est pas allé basculer
00:37:54 vers le préfrontal en disant "ok,
00:37:56 qu'est-ce qui se passe ?"
00:37:58 Face à l'adversité, le créatif se
00:38:00 réjouit, l'ignorant s'enfuit.
00:38:02 Développer sa créativité participe de la
00:38:04 transformation des obstacles en
00:38:06 défis. C'est un premier pas vers la liberté
00:38:08 de décision et l'autonomie.
00:38:10 Alors il y a d'autres phrases comme ça,
00:38:14 "créer, c'est résister".
00:38:16 Je trouve ça pas mal. Alors maintenant
00:38:18 que vous avez compris, c'est résister aux
00:38:20 barrières, résister aux croyances, aux préjugés,
00:38:22 aux réponses toutes faites,
00:38:24 aux généralités.
00:38:26 J'en donnerai pas,
00:38:30 j'en ai trop là.
00:38:32 Alors,
00:38:34 un point intéressant,
00:38:36 c'est dans un livre que Catherine Malabou
00:38:42 a écrit,
00:38:44 elle fait la différence
00:38:48 entre adaptation et
00:38:50 flexibilité.
00:38:52 Et alors là, je laisse à
00:38:54 chacun d'entre vous la possibilité de décider
00:38:56 si elle dit vrai ou pas.
00:38:58 Pour la philosophe Catherine Malabou,
00:39:00 être flexible, c'est s'adapter
00:39:02 sans créativité.
00:39:04 Donc, sans s'engager
00:39:06 réellement. On ne s'engage pas
00:39:08 quand on ne co-crée pas tête,
00:39:10 corps, cœur, raison, émotion,
00:39:12 les solutions de manière
00:39:14 collective.
00:39:16 On se soumet.
00:39:18 Pour elle, le modèle de flexibilité sociale
00:39:20 illustre la plasticité,
00:39:22 moins son génie.
00:39:24 Une personne
00:39:26 ne concèdera profondément à un
00:39:28 changement que si elle y participe,
00:39:30 s'y engage de manière active,
00:39:32 souvent en co-création,
00:39:34 en y donnant du sens, en exprimant
00:39:36 du plaisir à la tâche. Et là, je crois que je n'avais pas mis
00:39:38 "travamuser". Ah si,
00:39:40 "travamuser", "travamuser",
00:39:42 qu'est-ce que ça veut dire "travamuser" ?
00:39:44 Allez !
00:39:46 Voilà !
00:39:48 "Travailler", "s'amuser". Isabelle Jacob,
00:39:50 une femme extraordinaire,
00:39:52 qui avait un organisme de formation
00:39:54 à la créativité, nous avons
00:39:56 été plusieurs à
00:39:58 apprécier, pour le moins.
00:40:00 "Travailler", "s'amuser", "travailler",
00:40:02 "raison", "s'amuser", "émotion".
00:40:04 Toujours activation des deux cerveaux.
00:40:06 Il s'agit
00:40:08 de donner envie à chacun de contribuer
00:40:10 sincèrement et collectivement au changement
00:40:12 et non pas de l'imposer.
00:40:14 Il est question d'harmoniser raison et émotion.
00:40:16 Et alors l'exemple que je donne,
00:40:18 qui est un exemple, je pense, qui devrait parler
00:40:20 à un certain nombre parmi vous,
00:40:22 il est question de passer de la sobriété
00:40:24 punitive à la sobriété
00:40:26 heureuse.
00:40:28 Rabie,
00:40:30 pour la deuxième phrase, la première,
00:40:32 j'ai oublié.
00:40:34 Sobriété heureuse, sobriété heureuse.
00:40:40 Suspendre le jugement. Alors la suspension
00:40:42 de jugement, c'est une posture incontournable,
00:40:44 très préfrontale.
00:40:46 Il faut passer de "t'en penses quoi ?", "qu'est-ce qu'ils vont en penser ?",
00:40:48 "ah, mais qu'est-ce que j'en pense
00:40:50 vraiment ?", "qu'est-ce que là, à l'intérieur,
00:40:52 j'ai envie d'en faire ?".
00:40:54 "Comment est-ce que je mets mes stratégies en veille ?".
00:40:56 "Comment j'accueille le présent
00:40:58 dans ses infinies possibilités ?"
00:41:00 Suspendre le jugement, c'est faire silence,
00:41:02 se mettre à l'écoute des signaux faibles.
00:41:04 On demande souvent, j'ai été la première
00:41:06 à le faire, en situation d'adversité,
00:41:08 je vais voir mes copines,
00:41:10 je raconte, "qu'est-ce que t'en penses ?",
00:41:12 "qu'est-ce qu'il y a d'autre ?",
00:41:14 "qu'est-ce qu'il se passe ?". La personne qui vous écoute,
00:41:16 elle n'est pas dans un rapport émotionnel de confusion
00:41:18 automatique par rapport à la
00:41:20 situation. Donc elle peut
00:41:22 être sur une dimension plus raisonnable,
00:41:24 distance, prise de recul,
00:41:26 et elle verra les choses avec plus
00:41:28 de tranquillité, de sérénité,
00:41:30 mais elle sera en capacité, évidemment,
00:41:32 à ce moment-là, éventuellement, de vous donner des
00:41:34 pistes d'explication.
00:41:36 Sauf que
00:41:38 les réponses,
00:41:40 vous les avez. Sauf que le cerveau,
00:41:42 il en envoie tellement
00:41:44 dans ses biens de négativité
00:41:46 et ses pensées, le cerveau négatif
00:41:48 et le cerveau compulsif, qu'on n'entend pas
00:41:50 les solutions.
00:41:52 Nous sommes les vraies personnes
00:41:54 en capacité d'entendre les réponses,
00:41:56 mais il y a tellement de bruit,
00:41:58 beaucoup,
00:42:00 qu'elles n'ont pas la place.
00:42:02 Et moi, je suis là,
00:42:04 je suis à la place.
00:42:06 Et on verra à quel endroit on peut faire cesser
00:42:08 ce bruit, comme on l'a fait d'une certaine
00:42:10 manière il y a quelques instants.
00:42:12 Suspendons le jugement, remplacer le
00:42:14 "oui, mais" par le "oui, et".
00:42:16 "Oui, mais", ça ne va pas, ce n'est pas possible. "Oui, et",
00:42:18 "dis-moi en plus", on va voir comment
00:42:20 on va pouvoir éventuellement voir la nuance,
00:42:22 décrypter la complexité,
00:42:24 et puis agir peut-être sur ce
00:42:26 levier qui est le seul levier
00:42:28 qui rend cette situation impossible.
00:42:30 Et peut-être que dans 3 ans, 5 ans,
00:42:32 2 mois, c'est impossible, ce sera tout à fait possible.
00:42:34 Mais là, j'ai une spécialiste
00:42:36 dans la salle.
00:42:40 Je parle ici des impossibles,
00:42:42 de Marc Raison notamment, les fameuses idées jaunes.
00:42:44 L'erreur
00:42:46 comme source d'apprentissage, évidemment, ça va
00:42:48 avec. Demandez la rappelle,
00:42:50 je ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends.
00:42:52 Il rappelle ici que faire des
00:42:54 erreurs, c'est apprendre. Le biais
00:42:56 d'aversion à la perte,
00:42:58 encore un biais. Le cerveau
00:43:00 a horreur de se tromper.
00:43:02 Vous avez dû le remarquer quand même.
00:43:04 Si l'erreur n'est pas mise en perspective positive.
00:43:06 L'erreur, dans ce cas
00:43:08 de perspective positive,
00:43:10 déclenche une reconfiguration
00:43:12 des réseaux neuronaux et permet au cerveau
00:43:14 de se corriger.
00:43:16 Test and learn, et test and learn, et la fameuse
00:43:18 itération design qui permet d'aller chercher,
00:43:20 de se tromper,
00:43:22 de grandir, et d'avancer.
00:43:24 Apprendre de ses erreurs, mais aussi
00:43:28 de celles des autres, nécessite de mettre en place
00:43:30 un cadre bienveillant et stimulant. Évidemment,
00:43:32 si vous êtes à l'école et qu'on
00:43:34 vous dit "Oh là là, trop trop nul,
00:43:36 ça va pas du tout, tu es,
00:43:38 ou tu n'es",
00:43:40 alors là, mode mental automatique,
00:43:42 on est cadré, c'est bon, on a le masque,
00:43:44 on a du mal à s'en sortir.
00:43:46 L'effet Pygmalion,
00:43:48 il est dans sa disponibilité pour un
00:43:50 prof d'aller vers l'élève,
00:43:52 quel qu'il soit, de lui faire confiance.
00:43:54 De s'assurer que de toute façon,
00:43:56 ça prendra le temps, les chemins que ça doit
00:43:58 prendre, mais l'élève, l'étudiant,
00:44:00 la personne, y arrivera.
00:44:02 Parce qu'on est tous singuliers,
00:44:04 on n'a pas besoin, on ne peut pas utiliser les mêmes outils
00:44:06 et emprunter les mêmes routes.
00:44:08 Donc, innover
00:44:12 suppose d'accepter de ne pas tout savoir
00:44:14 et de se mettre en posture d'explorateur.
00:44:16 Il est important de mieux
00:44:18 comprendre nos rapports émotionnels à l'erreur
00:44:20 vis-à-vis de soi et des autres,
00:44:22 d'en définir les bénéfices, les effets
00:44:24 motivants et favorables
00:44:26 au succès. Car craindre
00:44:28 l'échec n'autorise pas
00:44:30 l'erreur.
00:44:32 C'est du boulot, hein ?
00:44:38 La créativité
00:44:40 pour incarner sa vie.
00:44:42 Alors là, je vais
00:44:44 me permettre
00:44:46 de partager avec vous quelques
00:44:48 des clés
00:44:50 que j'active plus ou moins régulièrement
00:44:52 pour
00:44:54 me mettre en disponibilité
00:44:56 préfrontale, pour être curieuse,
00:44:58 pour être en paix, pour être
00:45:00 disponible et
00:45:02 être en capacité
00:45:04 d'aller chercher des solutions
00:45:06 qui justement ne sont pas dans mon
00:45:08 catalogue de recettes.
00:45:10 Alors, prendre soin de soi, d'abord.
00:45:12 Je vous avais dit tout à l'heure,
00:45:14 2% de la masse totale,
00:45:16 20% d'énergie.
00:45:18 Si je suis fatiguée, si j'ai pas
00:45:20 bien dormi, si j'ai pas bien mangé,
00:45:22 il va pas falloir qu'on me demande d'être disponible.
00:45:24 Et d'ailleurs, il m'arrive de temps en temps,
00:45:26 je sais pas si je l'avais fait avec vous, d'arriver
00:45:28 en cours, d'être fatiguée de prévenir
00:45:30 mes élèves, en leur disant
00:45:32 "Là, les chéries, vous êtes mignons,
00:45:34 mais il va falloir
00:45:36 augmenter
00:45:38 vos capacités d'attention,
00:45:40 de disponibilité, parce que je vais
00:45:42 avoir du mal, moi,
00:45:44 à être totalement
00:45:46 disponible." Ce qui permet
00:45:48 à un élève qui arrive le matin
00:45:50 de mauvais poil,
00:45:54 d'exprimer
00:45:56 cette difficulté, cette fragilité,
00:45:58 je l'ai vécu il y a quelques
00:46:00 mois. Un élève était là,
00:46:02 il était installé, il était prostré,
00:46:04 manifestement, il était pas content
00:46:06 d'être là, et donc
00:46:08 je lui ai simplement demandé s'il allait bien,
00:46:10 si
00:46:12 je pouvais l'aider par rapport à la situation
00:46:14 dans laquelle il était. Il m'a dit simplement
00:46:16 "Non, je suis très contrarié,
00:46:18 je suis fatigué, c'est pas grave."
00:46:20 Et puis, pof, il est passé
00:46:22 à autre chose. Il avait déposé
00:46:24 l'état dans lequel il était,
00:46:26 et derrière, il a simplement
00:46:28 il s'est rendu disponible, parce que
00:46:30 il avait pu déposer.
00:46:32 Alors, mettre
00:46:34 son corps en mouvement, le mettre au soleil,
00:46:36 bien sûr, cultiver la sobriété
00:46:38 digitale, les datas,
00:46:40 on a bien vu, biais de négativité,
00:46:42 confirmation, conformité,
00:46:44 fracteur externe,
00:46:46 on a un téléphone qui est simplement sur vibreur,
00:46:48 il y a un petit bout du cerveau qui attend
00:46:50 "On ne sait jamais, je vais peut-être rater un truc",
00:46:52 on appelle ça les faux mots. "Fear of missing out".
00:46:54 Est-ce que
00:46:56 quelqu'un m'aurait appelé ? Là, je retourne
00:46:58 sur ma boîte mail, est-ce que j'ai pas
00:47:00 raté un truc ?
00:47:02 "Fear of missing out". Voilà.
00:47:04 Faire des pauses.
00:47:06 Alors, j'ai réalisé
00:47:08 un peu en relation
00:47:10 avec la situation Covid dans laquelle on était,
00:47:12 à ce moment-là, j'étais encore prof de
00:47:14 modèle vivant, prof de modèle vivant
00:47:16 en distanciel,
00:47:18 face à l'adversité, le créatif se réjouit.
00:47:20 Ça a mis du temps,
00:47:24 c'était pas... voilà.
00:47:26 Mais bon, on a trouvé des alternatives,
00:47:28 on s'est beaucoup marré,
00:47:30 on vous passe les détails, c'était très intéressant.
00:47:32 Et du coup,
00:47:34 voilà, en distanciel,
00:47:36 en présentiel, capacité d'attention
00:47:38 moyenne, 20 minutes, pic à 12, au bout d'une
00:47:40 heure, on en parle à moitié, 45 minutes,
00:47:42 on passe à autre chose. Une heure et demie, j'en parle même pas.
00:47:44 Donc, j'ai créé
00:47:46 des cartes-pause, des cartes
00:47:48 où les gens prenaient simplement le temps
00:47:50 de s'étirer, où les gens
00:47:52 regardaient autre part,
00:47:54 où les personnes fermaient les yeux pour écouter
00:47:56 quel était leur environnement
00:47:58 sonore, où on faisait
00:48:00 un portrait chinois. "Bah là, tiens,
00:48:02 là tout de suite, moi si j'étais un animal,
00:48:04 je serais ça, si j'étais un objet, je serais ça, etc."
00:48:06 Et donc, je les ai développées
00:48:08 et dans un deuxième temps, elles ont été publiées
00:48:10 par les éditions d'Angle.
00:48:12 C'est un jeu de cartes-pause,
00:48:14 il y en a 84,
00:48:16 je crois, à peu près.
00:48:18 Et le dos
00:48:20 de ces cartes est en fait
00:48:22 structuré
00:48:26 avec 9 couleurs
00:48:28 différentes, qui correspondent
00:48:30 aux 8 couleurs des intelligences
00:48:32 multiples de Wargardner. Wargardner
00:48:34 un jour a été interrogé,
00:48:36 on ne comprenait pas pourquoi le test de QI
00:48:38 ne fonctionnait pas vraiment, en tout cas pas
00:48:40 pour tout le monde, et on lui a demandé
00:48:42 d'aller challenger
00:48:44 ce qu'est l'intelligence humaine finalement.
00:48:46 Évidemment, il est allé voir des enfants,
00:48:48 leur plasticité cérébrale est encore
00:48:50 un peu plus disponible que la nôtre.
00:48:52 Et en fait, il a constaté que
00:48:54 dans leur motivation intrinsèque,
00:48:56 les enfants, quand ils sont petits,
00:48:58 développent des capacités
00:49:00 différentes. Il y en a un qui aura envie
00:49:02 de danser tout le temps, il y en a un autre,
00:49:04 qui aura envie d'être un peu seul, au debout qu'il est,
00:49:06 il y en a un troisième, il va peindre, le quatrième,
00:49:08 il sera là, toujours en train de "waouh, j'ai envie
00:49:10 de bouger, danser", etc.
00:49:12 Et donc, ces 8 intelligences,
00:49:14 ce bouquet d'intelligence est disponible
00:49:16 chez chacun d'entre nous à la naissance, un peu
00:49:18 comme les capacités de créativité,
00:49:20 sauf qu'avec la façon
00:49:22 dont notre cerveau plastique est modelé
00:49:24 par rapport à l'éducation
00:49:26 que nous recevons,
00:49:28 familiale, évidemment, sociale,
00:49:30 éducation, politique, etc.
00:49:32 Au fur et à mesure,
00:49:34 il y a des intelligences qu'on met en valeur.
00:49:36 Le test du QI a valorisé
00:49:38 pendant de très nombreuses années,
00:49:40 un test depuis Binet, début du XXe siècle,
00:49:42 l'intelligence verbale-linguistique
00:49:44 et l'intelligence...
00:49:46 Celle que j'adore,
00:49:48 c'est pour ça que je l'oublie chaque fois, la logique mathématique.
00:49:50 (Rires)
00:49:52 Voilà.
00:49:54 Et évidemment, quand on est
00:49:56 dyscalculique et dyslexique,
00:49:58 on est mal barré.
00:50:00 Et justement, les 10 sont
00:50:02 connus comme étant des personnes
00:50:04 particulièrement créatives parce que
00:50:06 capacité d'adaptation en situation
00:50:08 d'adversité. Et là, on refait pas l'histoire.
00:50:10 Donc voilà.
00:50:12 Ces cartes-pause, on les utilise pour soi,
00:50:14 on les utilise avec d'autres.
00:50:16 Je connais des personnes en entreprise
00:50:18 qui distribuent le matin
00:50:20 à chacun et chacune
00:50:22 de leurs collaborateurs une carte
00:50:24 que la personne, de manière libre,
00:50:26 utilisera, réutilisera, puisque tout n'est
00:50:28 qu'impermanence. Si je fais mon petit portrait chinois
00:50:30 le matin et que je me définis
00:50:32 en tant qu'objet, un peu comme une vieille chaussette
00:50:34 parce que vraiment, j'ai pas assez dormi,
00:50:36 peut-être qu'en début d'AP, en tant qu'objet,
00:50:38 je me définirais comme une plume légère
00:50:40 parce que j'aurais récupéré
00:50:42 de la disponibilité, etc.
00:50:44 Et ces exercices permettent, surtout quand on les répète
00:50:46 sur une même journée, de sentir
00:50:48 toute la richesse
00:50:50 de notre singularité
00:50:52 dans son déploiement temporel.
00:50:54 Ça, c'était l'art
00:50:56 de faire des bascules.
00:50:58 La pause n'est donc pas une activité
00:51:00 optionnelle.
00:51:02 Mieux, nous nous repensons.
00:51:04 Mieux, nous travaillons. Mieux, nous gérons
00:51:06 nos émotions et nos capacités de décision.
00:51:08 Et c'est pas un détail. Il m'est arrivé
00:51:10 d'avoir, par exemple,
00:51:12 j'ai travaillé avec les gradués de programme,
00:51:14 donc des personnes qui
00:51:18 arrivaient de Chine, du Japon,
00:51:20 de Norvège,
00:51:22 de plein de pays
00:51:24 qui avaient un décalage horaire
00:51:26 important quand même. Pour certains, ils venaient arriver
00:51:28 le jour d'avant, ils étaient,
00:51:30 vous imaginez un peu, dans une capacité de disponibilité
00:51:32 préfrontale réduite.
00:51:34 Je proposais à ce moment-là
00:51:36 que la personne aille, j'avais des tatamis,
00:51:38 je disais, ben, va, va, 20 minutes,
00:51:40 une demi-heure, parce que sinon, c'est là,
00:51:42 vous savez, les gens, vous avez des fois dans vos réunions
00:51:44 des gens qui sont là.
00:51:46 Là, vous dites, ah non,
00:51:48 ça va pas, encore.
00:51:50 Prendre le temps. Je suis pas disponible,
00:51:52 je suis fatiguée, il vaut mieux, je demande
00:51:54 toujours aux personnes avec lesquelles je travaille, à mes étudiants,
00:51:56 prends soin de toi,
00:51:58 apprends à écouter
00:52:00 tes ressources et tes limites. Si là, maintenant,
00:52:02 il y a quelque chose qui va pas,
00:52:04 écoute-le, reconnais-le et voyons ce qu'on peut en faire.
00:52:06 Ensuite,
00:52:10 célébrer l'instant présent.
00:52:12 Bon, le cerveau est compulsif, je vous le disais tout à l'heure,
00:52:14 60 000 pensées,
00:52:16 comment mettre ces stratégies envahissantes
00:52:18 en silence ?
00:52:20 Déguster, prendre le temps
00:52:22 de déguster. Le premier thé,
00:52:24 le premier café sera le premier
00:52:26 et le dernier de votre vie. Ça sera jamais
00:52:28 la même eau, ni le même café,
00:52:30 ni le même moment.
00:52:32 Et chaque instant est précieux.
00:52:34 Et si on arrive à un moment de se dire
00:52:36 de temps en temps dans la journée,
00:52:38 là, je vais me concentrer sur cette action,
00:52:40 je vais être en pleine présence à cette action,
00:52:42 on sera pas sur le mode mental automatique.
00:52:44 On sera pas traversé par ces pensées,
00:52:46 on sera simplement en disponibilité.
00:52:48 Et là, on fait silence.
00:52:50 Et c'est pas pour rien que dans
00:52:52 les... Je pense à David Bousin,
00:52:54 évidemment, que dans tous ces instituts
00:52:56 où on retrouve des personnes
00:52:58 en psychiatrie, des personnes vulnérables,
00:53:00 fragiles, qui ont fait des burn-out,
00:53:02 qui sont en dépression profonde, c'est pas pour rien
00:53:04 qu'aujourd'hui, on installe,
00:53:06 merci Christophe André,
00:53:08 la méditation de pleine conscience
00:53:10 pour leur permettre justement, à un moment,
00:53:12 de trouver un espace de silence
00:53:14 entre ces pensées négatives qui se
00:53:16 superposent les unes aux autres.
00:53:18 Alors, il se raconte que la compulsivité du mental,
00:53:22 contre la compulsivité du mental, une pratique de 10 minutes
00:53:28 par jour de méditation rend plus heureux,
00:53:30 plus intelligent, permet de vivre plus longtemps.
00:53:32 C'est un peu tentant, oui, ça m'étonne.
00:53:36 La gratitude.
00:53:40 Alors, le cerveau est compulsif,
00:53:42 en face, on peut pratiquer quelques
00:53:44 instants, voilà, de pleine présence,
00:53:46 au moment.
00:53:48 Le cerveau est négatif,
00:53:50 les pensées négatives, comme je vous l'avais dit tout à l'heure,
00:53:52 ont un poids plus important que les positives.
00:53:54 Il faut un peu lutter contre cette tendance pour résister
00:53:56 à la tyrannie du mental.
00:53:58 Cultivez la gratitude.
00:54:00 En fait,
00:54:02 que votre plaisir
00:54:04 soit grand ou soit petit, la quantité
00:54:06 d'hormones, des fameuses 4 hormones
00:54:08 du bonheur produit sera la même.
00:54:10 Le "waaah" ou le "mmmmh",
00:54:12 là-bas, ça sera pareil.
00:54:14 Sauf qu'après, on a le mental
00:54:16 qui récupère, qui déguste,
00:54:18 qui prolonge, etc.
00:54:20 Donc, si on a envie d'être en disponibilité,
00:54:22 de gagner en confiance,
00:54:24 en sérénité, pour être plus disponible
00:54:26 justement à ce qui fait différence,
00:54:28 à ce moment-là,
00:54:30 faire des choses petites.
00:54:34 Petite gratitude, petite fierté,
00:54:36 petit moment, parce qu'on a toujours
00:54:38 l'impression qu'il faut passer d'un état
00:54:40 à un état.
00:54:42 La bienveillance, c'est "on y va"
00:54:44 avec ambition et humilité.
00:54:46 Et voilà, vous croisez
00:54:48 une personne, vous voyez votre
00:54:50 boulangère qui vous fait un sourire,
00:54:52 vous pourriez ne pas la voir
00:54:54 parce que vous êtes là "oui, merci, bien sûr,
00:54:56 ok, vous avez donné la monnaie, mais pas la monnaie".
00:54:58 Voilà, restez en contact et
00:55:00 il y a plein de choses dont on peut se réjouir par jour.
00:55:02 C'est Charles-Ange Schreiber qui a écrit un bouquin
00:55:04 qui s'appelle "Trois kiffes par jour".
00:55:06 Trois kiffes,
00:55:08 trois moments le soir,
00:55:10 vous repérez, vous revenez légèrement en arrière,
00:55:12 vous fermez les yeux,
00:55:14 je vais déposer sur mon journal
00:55:16 trois moments agréables
00:55:18 que j'ai pu passer.
00:55:20 Et les déposer,
00:55:22 ça les rend encore plus précieux
00:55:24 et ça leur donne plus de place.
00:55:26 Ça permet aussi,
00:55:28 le journal permet de mettre à distance
00:55:30 émotionnel tout ce
00:55:32 que l'on vit au quotidien,
00:55:34 journal du matin ou journal du soir,
00:55:36 en fonction des envies.
00:55:38 Alors là, j'étais censée
00:55:42 vous parler de ma propre pratique artistique.
00:55:44 Alors,
00:55:48 mon dernier travail,
00:55:52 "Devant la diversité et la créativité"
00:55:56 Ouais, bah ouais, ouais.
00:55:58 Mais alors là, j'ai même pas, voilà.
00:56:00 Bon, écoutez, c'est pas grave.
00:56:04 Ça fait 15, 20 ans que je suis musicothérapeute.
00:56:06 Musicothérapeute, c'est-à-dire que j'ai beaucoup travaillé,
00:56:10 je travaille surtout en
00:56:12 maison de retraite auprès de personnes vulnérables.
00:56:14 J'ai découvert des personnes incroyables,
00:56:18 j'ai découvert des singularités
00:56:20 étonnantes, j'ai été émue,
00:56:22 mais aux larmes.
00:56:24 J'ai été conquise par des silences joyeux.
00:56:26 J'ai été surprise
00:56:28 de pas comprendre et ça me réjouissait
00:56:30 de pas comprendre.
00:56:32 Et en fait, quand j'ai fait mon travail
00:56:34 en tant que neuroplasticienne,
00:56:36 en tant que doctorante,
00:56:38 je me suis rendue compte de l'importance
00:56:40 de la plasticité du cerveau, mais aussi de sa dimension
00:56:42 plastiquante, dégénérative.
00:56:44 Et de cette façon dont
00:56:46 on
00:56:48 n'efface
00:56:50 le mode mental automatique assez rapidement,
00:56:52 ce qui fait différence,
00:56:54 obstacle à la bonne
00:56:56 poursuite de ses activités.
00:56:58 Et j'ai eu envie
00:57:00 de leur rendre hommage
00:57:02 à ces personnes différentes.
00:57:04 Ces personnes âgées, mais aussi
00:57:06 toutes personnes que l'on peut croiser
00:57:08 et qu'on voit pas.
00:57:10 Les fameuses invisibles aussi.
00:57:12 Pas besoin d'aller trop loin pour que tout le monde le comprenne.
00:57:14 Et en fait, il s'est passé quelque chose
00:57:16 d'étonnant, c'est qu'au départ, je travaillais
00:57:18 sur des toiles assez larges, et puis je regardais
00:57:20 ces plis cérébraux,
00:57:22 je regardais des photos,
00:57:24 et je me disais "ouais, j'étais complètement
00:57:26 fascinée". Et comme je suis un peu
00:57:28 graphiste,
00:57:30 j'en prenais des petits bouts,
00:57:32 et je les fragmentais
00:57:34 en fait, sur mes toiles. Et puis je me suis
00:57:36 rendue compte qu'il y a une espèce de récurrence,
00:57:38 un moment qui s'est mis en place,
00:57:40 et j'ai pris une feuille,
00:57:42 j'ai récolté l'ensemble
00:57:44 de ces signes,
00:57:46 de ces pictos,
00:57:48 sur l'ensemble des toiles que j'avais, et j'en ai récupéré
00:57:50 un certain nombre, et j'en ai sélectionné
00:57:52 trente.
00:57:54 Ces trente signes,
00:57:56 alors une amie parle de runes, je trouve ça sympa,
00:57:58 c'est une sorte de proto-écriture,
00:58:00 je disais les signes nomades de l'oubli,
00:58:02 l'oubli de soi, l'oubli de l'autre,
00:58:04 l'oubli de ce que l'on croit connaître aussi,
00:58:06 c'est important, et en fait, cette
00:58:08 proto-écriture, ce que je souhaite,
00:58:10 c'est que chaque personne
00:58:12 qui la lit,
00:58:14 puisse y mettre ses propres narrations.
00:58:16 Cette proto-écriture,
00:58:18 elle est là, elle n'est pas finie pour que vous puissiez vous-même
00:58:20 la finir. Quand je masque
00:58:22 des cartes avec ces
00:58:24 signes, quand je mets ces signes
00:58:26 sur un œuf d'autruche,
00:58:28 quand je mets ces
00:58:30 signes
00:58:32 sur des bandes dessinées
00:58:34 dont je masque la plupart
00:58:36 des titres et des dialogues,
00:58:38 pour n'en laisser que quelques éléments,
00:58:40 c'est pour que chacun puisse
00:58:42 de manière
00:58:44 poétique, peut-être,
00:58:46 légère, en tout cas, joyeuse,
00:58:48 remplir,
00:58:50 remplir avec sa différence.
00:58:52 Voilà, donc, pour moi,
00:58:54 cette proto-écriture, elle est vraiment dans
00:58:56 le prolongement de ce que pourrait être
00:58:58 mon activation
00:59:00 du préfrontal, mon désir d'accueillir
00:59:02 la différence, mon désir
00:59:04 de faire accueillir cette différence,
00:59:06 parce qu'encore une fois,
00:59:08 je crois que j'essaye,
00:59:16 avec l'humilité du colibri,
00:59:18 de participer à la paix dans le monde.
00:59:20 La paix dans le monde, c'est la paix en soi.
00:59:22 La paix en soi, c'est la possibilité
00:59:24 de comprendre comment son cerveau fonctionne,
00:59:26 pourquoi, à quel moment,
00:59:28 on réagit très très fort, au lieu d'agir,
00:59:30 réagir émotionnel,
00:59:32 action, j'interroge l'émotion.
00:59:34 Une émotion n'est qu'une information
00:59:36 sur un besoin.
00:59:38 Une émotion, ce n'est qu'une information
00:59:40 sur un besoin. Toutes les émotions
00:59:42 qui nous traversent toute la journée,
00:59:44 quand elles ne sont pas accueillies,
00:59:46 sont des informations qui sont rendues
00:59:48 inutiles.
00:59:50 Avec les fake news
00:59:52 et les surproductions d'informations qu'on a tous les jours,
00:59:54 s'occuper
00:59:56 des informations que notre corps
00:59:58 nous propose,
01:00:00 ça participe aussi d'intelligence émotionnelle.
01:00:02 Et si on arrive
01:00:04 à activer sa posture créative,
01:00:06 si on comprend qu'on est légitime dans ses capacités
01:00:08 de créativité, à ce moment-là,
01:00:10 on se réjouira
01:00:12 devant l'adversité,
01:00:14 on se retournera vers la personne à côté
01:00:16 pour s'engager et co-créer
01:00:18 des futurs durables et désirables.
01:00:20 Et mes narrations
01:00:22 j'irrite,
01:00:24 j'aimerais qu'elles permettent à chacun
01:00:26 à chacun
01:00:28 c'est ma dernière phrase
01:00:30 de prédire le monde
01:00:32 dont il rêve. Voilà, merci.
01:00:34 (Applaudissements)
01:00:36 (...)
01:00:38 (...)
01:00:40 (...)
01:00:42 (...)

Recommandations