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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi 18 avril, il revient sur la popularité de Gabriel Attal malgré un bilan mitigé, cent jours après son arrivée à Matignon.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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NewsTranscription
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:02 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezel.
00:06 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:08 Alors Gabriel Attal passe aujourd'hui le cap des 100 jours à Matignon.
00:11 Alexis, c'est le moment de faire un bilan d'étape. Diriez-vous que ce bilan est globalement positif ?
00:15 Bah, au regard du cahier des charges politique ambitieux qui lui avait été fixé par Emmanuel Macron,
00:20 je vous rappelle que Gabriel Attal devait régénérer le quinquennat rien que ça,
00:24 forcer de constater objectivement que le compte n'y est pas.
00:28 La majorité relative qu'il était censé élargir n'a pas grandi d'un pouce ni à droite ni à gauche,
00:33 le gouvernement devait serrer les rangs et tirer à hue et à dia,
00:36 quant aux élections européennes qu'il devait sauver,
00:39 Jordan Bardella caracole en tête et voilà maintenant que Raphaël Glucksmann vient mordiller les mollets de la majorité, c'est pas un franc succès.
00:46 Si l'on considère maintenant son action à l'aune de son discours de politique générale,
00:50 là encore on ne peut qu'être déçu. En matière éducative,
00:55 Nicole Bigelbecq, il n'a pas choisi, a magnifiquement torpillé tous ses projets. Du côté des agriculteurs, on sent bien que le feu couvre toujours.
01:02 En matière de logement ou de santé, on ne peut pas dire que de grands progrès a été fait et ne parlons pas des finances publiques
01:09 ou de la sécurité.
01:11 Bref, les 100 jours sur le fond, c'est pas le vol de l'aigle.
01:15 Et d'ailleurs les français, s'ils en ont croit le sondage Odoxa Backbone Consulting,
01:21 publié ce matin par le Figaro, jugent sévèrement le bilan du Premier ministre.
01:25 75% estiment qu'en matière d'immigration il n'est pas satisfaisant,
01:28 en matière de gestion des comptes publics c'est 73%, sur la sécurité 67% de mécontents, etc.
01:34 Pourtant, et c'est là que les choses se compliquent et à la fois deviennent intéressantes,
01:39 Gabriel Attal reste un Premier ministre très populaire.
01:43 Plus apprécié qu'Edouard Philippe, Elisabeth Borne ou Jean Castex, après 100 jours, il bénéficie d'une excellente
01:51 image personnelle auprès des français qui le juge sympathique, dynamique, compétent,
01:55 qui est si même qu'il est charismatique rien que ça et qu'il a de l'autorité.
01:59 Mais qu'est-ce que ce serait si sa gestion avait de bons résultats ?
02:02 - Comment vous expliquez ce paradoxe Alexis ?
02:05 - Bah, peut-être, on en est réduit aux analyses, peut-être que ce mécanisme de persistance rétinienne
02:12 en dit long sur les attentes réelles des français, peut-être parce que Gabriel Attal a visé juste
02:17 avant d'être nommé à Matignon, quand il était ministre de l'éducation, en faisant du retour de l'autorité sa priorité
02:23 et surtout en interdisant effectivement la baïa.
02:27 Aujourd'hui c'est sans doute cette corde sensible qui continue de vibrer, les français
02:32 continuent de faire crédier à Gabriel Attal pas de ses résultats mais du moins de ses intentions.
02:38 Et ils sont d'autant plus enclin à se montrer indulgents envers lui qu'au fond ils estiment qu'il n'est pas
02:44 responsable des échecs de la politique gouvernementale, le coupable pour eux c'est
02:48 Emmanuel Macron et quand on leur demande de choisir entre l'un et l'autre
02:52 c'est une écrasante majorité à droite mais aussi à gauche en faveur du premier ministre.
02:58 - Mais vous pensez qu'en cas d'échec aux européennes
03:00 Emmanuel Macron pourrait faire porter le chapeau à Gabriel Attal et se séparer de lui ?
03:03 - Ça on le dit beaucoup mais franchement je n'y crois guère. Dans cette hypothèse,
03:07 à mon sens, le président aura mieux à faire que d'ajouter la crise gouvernementale à la crise politique
03:13 en changeant de premier ministre entre les européennes et les JO.
03:16 Plus réel en revanche est le risque d'une motion de censure déposée par la droite à la rentrée qui emporterait le premier ministre.
03:22 Mais est-ce vraiment un risque pour Gabriel Attal ?
03:27 Là encore tous les journaux qui sont un peu moutonniers parlent de l'épée de Damoclès sur la tête du premier ministre.
03:33 Mais est-on certain que c'est bien son intérêt de rester ?
03:37 Aujourd'hui Gabriel Attal fait jeu égal avec Edouard Philippe comme potentiel présidentiable du camp Macron.
03:43 Mais demain, quand des mois de difficultés en tout genre l'auront essoré,
03:48 parfois il faut savoir partir sur une bonne impression si l'on veut revenir après.
03:53 Question Dimitri, en 2017, de Manuel Valls qui s'est accroché jusqu'au bout à Matignon
03:59 ou d'Emmanuel Macron qui a su à temps quitter Bercy, qui a fait le bon choix ?
04:03 - On va laisser le soin aux auditeurs de répondre. Merci beaucoup Alexis Brezé, l'édito politique sur Europe 1.
04:09 Et je signale la une du Figaro ce matin, dédoublé entre les 100 jours de Gabriel Attal
04:14 et l'école privée qui défend son modèle face aux attaques de la gauche.
04:18 Merci beaucoup Alexis, à demain.