• il y a 8 mois

Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 Mais d'abord, comme chaque... non, pas comme chaque jour d'ailleurs !
00:03 C'est un n'importe quoi !
00:05 Bonjour Gaspard Proust !
00:06 Bonjour tout le monde et bravo pour les chiffres !
00:08 Alors pour nos auditeurs qui n'ont pas l'image,
00:10 Gaspard est en train de s'embrasser le biceps, ça va ?
00:13 Oui, je me serais bien embrassé autre chose mais je ne suis pas assez souple.
00:15 Bref, et là Anissa dirait "Oh la lourdeur ultime !"
00:18 Oui, bon, on en a parlé ici Gaspard hier,
00:21 vous souhaitiez réagir au fait que Berlouti va habiller les athlètes de la délégation française olympique.
00:27 Vous pensez que c'est une bonne idée ?
00:28 On voudrait démotiver les mecs qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
00:31 Comment ça démotiver les athlètes ?
00:32 Réfléchissez un peu Dimitri, parmi les athlètes de la délégation,
00:34 il n'y a pas que des méga stars qui gagnent des millions par an.
00:36 La plupart des athlètes, c'est des salaires modestes,
00:38 c'est des gens comme Anissa ou moi.
00:40 La grosse star olympique, c'est l'OM Baïa qui cache la forêt.
00:44 Franchement, là d'un coup, ils vont se retrouver à la cérémonie d'ouverture,
00:47 pleine lumière, apporté sur eux des co-stars qui coûtent 3 ans de salaire,
00:49 ils vont choper le boulard, enfin le baper,
00:51 ils vont passer plus de temps à se regarder dans une glace que s'entraîner.
00:54 Vous croyez que ça va se passer comme ça ?
00:55 Bien sûr, toujours, toujours.
00:57 Ils vont passer plus de temps à faire des selfies sur Insta
01:00 qu'à faire des longueurs dans une piscine.
01:01 Ça va être comme les mecs dans les salles de muscu,
01:03 vous connaissez ça Dimitri, vous qui êtes un compagnon du kettlebell,
01:06 on sait comment ça se passe dans une salle de muscu.
01:08 T'es là devant ton banc, à travailler tes biceps devant le miroir,
01:11 t'as toujours un confrère de la créatine qui passe devant et qui dit
01:13 "Allez, bande-moi ce muscle Biguet, bande !"
01:16 Enfin, les gens de la muscu vont comprendre.
01:18 Non mais alors, il faudrait les habiller en quoi,
01:20 les athlètes d'après vous, pour les motiver ?
01:21 C'est très simple, la cérémonie d'ouverture,
01:23 tu les fais tous défiler en kiabis, zara, pieds nus,
01:26 ou mieux avec des vêtements de chez Maüs.
01:28 Vieux pull, façon Père Noël est une ordure, sandales dépareillées,
01:31 ce serait écologique, citoyen, festif, engagé, enfin tout ce qu'on aime.
01:34 Et les autres pays diraient "Ah la France, toujours à l'avant-garde de la mode, bravo !"
01:38 Et pour la cérémonie de clôture, pour ceux qui ont ramené des bétailles,
01:40 et ben voilà, allez hop, le berluti, la caisse de cheval blanc, merci bravo !
01:44 Bon, oui, n'importe quoi.
01:45 C'est comme ça qu'on motive les gens, Dimitri ?
01:46 Je ne suis pas sûr, si je peux me permettre,
01:48 j'ai quand même l'impression que les Jeux Olympiques ne vous passionnent pas plus que ça.
01:51 Et c'est un doux euphémisme, Dimitri.
01:52 Non, très sincèrement, je n'en ai rien à carrer.
01:54 Surtout que, pardon, mais c'est même plus la fonction,
01:56 vous pouvez avoir les Jeux dans le temps.
01:58 Et c'est l'ancien guide du Musée Olympique de Lausanne qui vous le dit,
02:01 vous pouvez vérifier, j'ai bossé là-bas durant mes études.
02:03 Guide du Musée Olympique de Lausanne ?
02:04 Oui, c'est vrai.
02:05 Alors donc c'est vrai, on a vérifié,
02:07 mais c'était quoi exactement votre fonction ?
02:10 Non, pas ma fonction, la fonction des Jeux, c'est ce que je voulais dire.
02:12 Ah, les Jeux, pardon.
02:13 Ça arrive, bref, on est bientôt le week-end.
02:15 Donc, disons à la base, c'est tout con,
02:17 le but des Jeux Olympiques, c'est quoi ?
02:18 C'est réunir sur dix jours des pays qui ne pouvaient pas se piffrer,
02:21 ou potentiellement en guerre, à qui on dit,
02:23 bon, plutôt que de vous mettre sur la gueule pendant 14 jours ou 10 jours,
02:25 vous allez déposer les armes et régler vos différends,
02:28 ou s'en mettre à la lutte ou en GRS.
02:30 Donc, c'est vraiment ce qu'on avait voulu faire des Jeux Olympiques,
02:32 conforme à l'esprit de Coubertin.
02:34 On devrait se réjouir, faire participer des territoires qui se détestent,
02:36 entre eux comme l'Ukraine et la Russie, l'Iran et l'Israël,
02:39 les États-Unis et la Chine, ou la France et Paris-Entremuros.
02:42 Hein ?
02:43 Je veux dire, pour rappel, durant la guerre froide,
02:45 les Jeux Olympiques étaient aussi une forme de soupape de sécurité
02:47 entre l'Est et l'Ouest.
02:48 Donc, les Jeux Olympiques, sans athlètes russes ou sous bannière neutre,
02:51 ça ne s'appelle plus les Jeux Olympiques,
02:52 mais une fête à la saucisse progressiste ou à un interville walkiste.
02:55 Voilà.
02:55 Toujours dans l'outrance, quoi.
02:56 Toujours, c'est une hygiène de vie chez moi.
02:58 - Bon, dites-moi, Gaspard, le gouvernement ne s'interdit plus de ne pas être...
03:01 peut-être pas faire la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques sur la Seine,
03:04 comme c'était prévu.
03:05 Vous avez une idée, vous, à quel endroit elle pourrait avoir lieu ?
03:08 - Bien sûr, j'ai une idée.
03:09 - Oui ?
03:09 - Moi, je pense que la chose la plus sûre serait pas de faire
03:11 la cérémonie d'ouverture sur la Seine, mais sous la Seine.
03:13 - Comment ça, sous la Seine ?
03:14 - On coule tout le monde et qu'on n'en parle plus de ces JO.
03:16 Ça n'a pas commencé que ça me pompe déjà l'air.
03:18 Non, mais vraiment, c'est la chose la plus sûre.
03:19 Sous la Seine, tu convoques les délégations, tu leur dis, voilà, le défilé, c'est simple.
03:23 Vous allez sauter du bout de l'île Saint-Louis.
03:25 Rendez-vous, pont Alexandre III à la nage.
03:27 Celui qui mouille le drapeau de son pays a un gage.
03:29 Mais ne vous inquiétez pas, on a tout prévu.
03:31 Comme durant le Covid, on a déclenché le plan blanc.
03:33 Donc, on pourra accueillir tout le monde sur les lits des hôpitaux.
03:35 Du coup, les Jeux, ça va durer une soirée.
03:37 Après, on bâche.
03:38 Paris olympisé, Paris outragé, Paris hidalgotisé, mais Paris libéré.
03:43 - Mais c'est pas sérieux comme idée, non ?
03:45 - Mais si, c'est sérieux.
03:46 - Mais à votre avis, Dimitri, pourquoi est-ce que tous les hommes politiques de Macron et Hidalgo,
03:49 ils nous répètent en boucle qu'ils vont bientôt se baigner dans la Seine ?
03:51 Ils vont bien se baigner dans la Seine, se baigner dans la Seine.
03:54 Mais parce qu'ils ont leur petite idée derrière la tête.
03:56 Je vais vous dire, les délégations, elles n'ont pas d'autre choix que de nager.
03:58 - Mais pourquoi elles se sentiraient obligées de nager dans la Seine ?
04:01 - Je vous explique.
04:02 Les délégations, elles vont arriver en confiance.
04:04 On va leur dire, bon, avant d'aller au village olympique, on va faire un petit tour de Paris.
04:08 Là, comme de par hasard, on va s'arrêter devant le bus, devant la tour Eiffel.
04:11 On va leur dire, "descendez, descendez". Ils vont descendre, bon, ils vont se retrouver dans la tour Eiffel,
04:15 pont du Troca, et là, tu auras une table de Bonto avec Macron.
04:18 "Bonjour ! Ça, c'est la boule rouge. Ici, elle est là, elle est bleue, là, elle est bleue, là, elle est bleue, là.
04:22 Si tu trouves la boule rouge, tu fais la cérémonie au sec. Si tu ne trouves pas, zoo la piscine."
04:26 Et là, il y a un complice qui va arriver, un Hidalgo, il va faire semblant de jouer.
04:29 "Oh, j'ai trouvé la boule rouge !"
04:31 Là, il va se prendre au jeu, première fois de sa vie qu'il trouve un truc.
04:33 Et là, il y a les sportifs autour.
04:34 Ils vont arriver en touriste, ils ne vont pas se méfier, jamais ils ne vont trouver la boule.
04:37 Donc, je vous le dis, ça sera baignade pour tout le monde.
04:39 Et ils rentreront chez eux avec un beau dicton, orteil dans la Seine, "Welcome la gangrène".
04:43 - Voilà, vous n'aimez pas les jeux, mais ça vous inspire en tout cas, Gaspard Proust.
04:47 - Généralement, les trucs qui m'énervent.
04:48 C'est pour ça que deux jours par semaine, je m'ennuie, et à la troisième, je trouve un truc vraiment qui me saoule.
04:53 Et là, j'y vais.
04:53 - Allez, vivement jeudi prochain alors.
04:56 - Ouais, bah c'est ça.
04:56 - Allez, merci Gaspard.

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