Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste et député du Nord, est l'invité du “Face à Face" de BFMTV et RMC.
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00:00 J'en viens sur Peugeot quand même, Stellantis.
00:02 Il y a une usine chez moi, à Ordin,
00:05 où plus de 1000 salariés qui produisent des véhicules utilitaires.
00:08 Nous apprenons là, par des sous-traitants,
00:11 que les moules, les pièces qui servent à ces utilitaires,
00:14 normalement à Ordin,
00:16 sont envoyées en Turquie, où la même usine a été construite.
00:21 - Vous craignez la fermeture de l'usine ?
00:22 - Nous craignons la délocalisation.
00:23 Donc j'interpelle directement le président Carlos Tavares,
00:27 en lui demandant des garanties
00:29 pour que cette usine voit bien son avenir,
00:31 et les salariés, ici, chez moi, dans le Nord, à Sèvres-Nord.
00:34 - Puisque vous évoquez Carlos Tavares,
00:36 son salaire a fait couler beaucoup d'encre,
00:37 36,5 millions d'euros l'an dernier.
00:41 Mais qu'est-ce que vous pouvez faire Fabien Roussel ?
00:43 L'entreprise, son siège social est aux Pays-Bas,
00:45 il n'est pas en France.
00:46 - Mais vous vous rendez compte qu'un homme,
00:48 un homme, un être humain,
00:50 comme vous, comme moi, qui est malade,
00:52 il vit, il travaille, beaucoup,
00:55 mais comme les salariés qui travaillent chez lui,
00:56 en 3/8, la nuit, le matin, etc.
00:59 36,5 millions d'euros.
01:02 Vous savez ce que ça me veut dire ?
01:03 Dans une société humaine,
01:05 ça, ce n'est pas normal,
01:07 et c'est un recul de civilisation.
01:09 Ça, c'est un recul de civilisation.
01:11 36,5 millions d'euros pour un homme,
01:14 parce qu'il est PDG,
01:15 ça, c'est de la décivilisation.
01:17 - Vous vous rendez compte que Stellantis,
01:18 c'est 15 entreprises, ce n'est pas juste Peugeot,
01:20 c'est un groupe mondial.
01:22 - Une cariste, qui travaille, justement, à Ordin,
01:25 chez moi, une cariste, ou à Lasman,
01:27 elle gagne 1 650 euros net
01:30 par mois, après 20 ans d'activité.
01:33 1 650 euros net, après 20 ans d'ancienneté,
01:37 quand lui, il en gagne 100 000 par jour.
01:42 En une semaine, le PDG de Peugeot
01:46 gagne autant que cette femme en une vie.
01:49 Et c'est normal, ça ?
01:50 Mais c'est indécent.
01:52 Donc, ce que doit faire la loi, le gouvernement ?
01:55 - C'est ça, que fait le politique là-dessus ?
01:57 - Nous devons légiférer,
01:59 et nous proposons, nous, la gauche,
02:00 et toutes les forces de gauche,
02:01 et c'est la différence avec la droite et l'extrême droite,
02:04 c'est que les écarts de salaire dans les entreprises
02:06 ne doivent pas excéder de 1 à 20.
02:08 - Sauf que l'entreprise est aux Pays-Bas.
02:09 - Et bien voilà.
02:10 Et donc, j'allais venir à ça.
02:11 Deuxième chose, c'est que sur ces groupes internationaux,
02:15 mais français, avec des actionnaires français,
02:17 dans la famille Peugeot,
02:19 ces groupes doivent avoir leur siège dans notre pays.
02:22 Ils sont allés s'installer aux Pays-Bas
02:24 pour faire de l'optimisation fiscale.
02:26 - Et c'est en Union européenne.
02:27 - C'est du vol.
02:28 - À l'approche des élections européennes,
02:29 c'est dans l'Union européenne.
02:30 - Et c'est bien la campagne que nous menons avec Léon D. Fontaine,
02:33 notre tête de lice,
02:35 courageux, valeureux, 28 ans,
02:37 et c'est le combat que nous voulons porter au Parlement européen,
02:40 cette lutte contre la fraude et l'évasion fiscale,
02:42 le respect du monde du travail,
02:45 faire en sorte que les hommes et les femmes qui travaillent dur
02:47 soient respectés dans leur dignité,
02:49 et qu'il n'y ait plus ces écarts de salaire,
02:51 qu'il n'y ait plus cette fraude et cette optimisation fiscale,
02:54 qu'il n'y ait plus ces délocalisations
02:56 dans des pays tiers,
02:58 que ce soit dans l'Union européenne ou extérieure à l'Union européenne,
03:00 comme la Turquie,
03:01 qui font tant de mal à notre industrie comme à notre agriculture.