• il y a 8 mois
La future réforme de l'assurance chômage entrera en vigueur au 1er juillet. Le Premier ministre privilégie un durcissement des conditions d'affiliation, c'est-à-dire le temps pendant lequel il faut avoir travaillé pour bénéficier d'une allocation chômage.

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Transcription
00:00 Nicolas, les choses se précisent sur la réforme de l'assurance chômage.
00:03 C'est le ministère du Travail qui a mis les points sur les y hier en disant quoi ?
00:07 Il y a un décret, donc gouvernement, qui va réformer le 1er juillet l'assurance chômage.
00:12 Maintenant c'est très clair.
00:13 Alors il y a trois possibilités.
00:15 Soit on joue sur la durée d'indemnisation, c'était l'ambition initiale,
00:19 mais visiblement on a compris en écoutant Gabriel Attal ici, même Julie Sorc,
00:21 que ce n'était plus le sujet.
00:22 L'autre paramètre, c'est de durcir les conditions demandées
00:27 pour pouvoir accéder à l'assurance chômage.
00:30 Combien de temps il faut avoir travaillé pour y accéder ?
00:31 Aujourd'hui c'est six mois sur les 24 derniers mois.
00:33 C'est probablement le sujet qui va bouger.
00:36 Après il y a également le montant des indemnités, voire leur dégressivité.
00:40 Ça n'est pas d'actualité aujourd'hui.
00:41 Donc la nouveauté, c'est que c'est le gouvernement qui reprend la main.
00:43 C'est par décret au début juillet, donc beaucoup plus tôt que prévu
00:47 parce qu'on pensait que ce serait à l'automne.
00:48 Mais Nicolas, agir sur les conditions d'ouverture des droits,
00:51 est-ce que c'est la bonne solution ?
00:52 Là où c'est particulier, c'est que depuis le début, le gouvernement nous dit
00:55 on fait ça parce qu'on veut aller vers le plein emploi et accélérer le retour à l'emploi.
00:58 Sauf que jouer sur les conditions d'accès, ça permet de faire des économies.
01:02 Ça a quel effet ? Ça a le fait de réduire le nombre de personnes qui rentrent ?
01:06 On fait des économies, très vite.
01:07 Mais ça n'a pas d'effet sur le retour à l'emploi.
01:09 L'élément qui a un effet sur le retour à l'emploi,
01:12 et toutes les études empiriques l'ont démontré,
01:14 c'est effectivement de réduire la durée d'indemnisation
01:17 chaque fois qu'un pays l'a fait, il a constaté une accélération du retour à l'emploi.
01:21 Et puis le gouvernement a aussi pris acte hier de l'échec des négociations
01:23 avec les partenaires sociaux sur l'emploi des seniors.
01:26 Comment est-ce qu'il faut interpréter ça ?
01:29 Ça veut dire de facto que c'est la fin du paritarisme.
01:31 Ça veut dire qu'effectivement, là, le gouvernement reprend la main totalement.
01:34 On rappelle ce que c'est le paritarisme ?
01:35 Le fait d'avoir plein d'organismes sociaux, comme l'assurance chômage,
01:38 comme la sécurité sociale, gérés paritairement avec des syndicats de salariés
01:42 et des syndicats de patrons, qui s'appellent les CGT, CFDT, FO, MEDEF, U2P, CPME.
01:47 Et donc l'État en fait sonne le glas du paritarisme, c'est clair, c'est pas nouveau.
01:51 L'échec constaté enterre la précédente Convention unidique du mois de novembre.
01:55 Alors la ministre de Tussauds, Catherine Vautrin, se défend de vouloir écarter les partenaires sociaux.
01:59 "Je vais les consulter", dit-elle.
02:01 D'ici le décret, de toute façon, décret de carence qui va être pris le 1er juillet prochain.
02:06 Ça fait depuis le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron
02:08 qu'on voit qu'on fissure, on fissure, on fissure le paritarisme.
02:11 J'ai envie de dire, en fait, c'est un peu la fin d'une hypocrisie.
02:13 L'État a toujours été le troisième homme à côté des syndicats de salariés et des syndicats de patrons.
02:17 Et puis de toute façon, la dette de l'unidique,
02:18 a toujours été implicitement garantie par l'État français.

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