Le Capitaine Ibrahim Traoré sans langue de bois face aux Forces vives de la région des Cascades

  • il y a 6 mois
Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE a eu des échanges directs, ce mardi à Banfora, avec les forces vives de la région des Cascades. Venus de la Léraba et de la Comoé, les représentants des différentes couches socioprofessionnelles de la région ont exprimé au Chef de l’Etat leur soutien et lui ont exposé leurs préoccupations.

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Transcription
00:00C'est un immense plaisir de me retrouver ici le 23 avril 2024 qui serait une date
00:06mémorable pour nous dans notre histoire. Merci pour l'accueil chaleureux, merci pour l'humanisme,
00:12merci pour la citoyenneté, merci pour le patriotisme. La région de Cascades est une
00:21région qui a été touchée par le terrorisme depuis quelques années. Plusieurs localités étaient sous
00:26emprise terroriste. Mais grâce à votre dévouement, à vous, par l'accompagnement de différentes
00:32forces de défense et de forces de sécurité, l'engagement des DOZO et l'engagement de la
00:38jeunesse en tant que VDP, aujourd'hui nous pouvons dire que c'est l'une des régions où
00:43nous avons pu vaincre plus ou moins d'hydres terroristes. Félicitations à vous et merci.
00:49J'ai dit de continuer à faire corps avec les différents FDS, de continuer à mener le combat,
01:02parce que certains de ses ennemis n'ont pas été neutralisés, ils se sont retranchés de l'autre
01:08côté de la frontière. Peut-être qu'ils se préparent à revenir, mais il faudrait les réserver
01:15l'accueil qu'il faut, si jamais ils doivent revenir sous quelque forme que ce soit.
01:25J'ai demandé au gouverneur et à l'ensemble des chefs de circonscription administrative
01:32ici présents, je les ai confiés des missions qui vont consister à vous organiser pour organiser
01:39le terrain et accueillir tout type de menaces. Je compte sur vous, je compte sur les autorités
01:47coutumières, les autorités religieuses que j'ai rencontrées ce matin pour passer le même
01:51message jusqu'au fin fond de la région de Cascades. Il faut qu'on reste éveillé,
01:57il faut qu'on reste debout et tenir. C'est à ce seul prix que nous pouvons parler de développement
02:04et de changement au Burkina Faso. L'année passée, il était prévu que nous venions ici pour la
02:12journée nationale du paysan. Mais après maintes réflexions, nous nous sommes posés la question
02:18qu'est-ce qu'on viendrait vous dire, puisque c'est la cité du paysan noir ici, Banfora. Chaque année,
02:27faudrait-il venir échanger avec vous sur la question de l'agriculture et ne pas pouvoir
02:33apporter des solutions? Je ne pense pas que c'était l'idéal. Il fallait réfléchir pour trouver quel
02:42est le problème de notre agriculture. On vous a enseigné que nos sols sont pauvres, on cultive
02:48juste pour survivre et le reste nous importons contre nos richesses que nous avons ici. Est-ce
02:56vraiment le cas? Je ne pense pas. C'est un esprit de colonisation qui nous avait amené à être dans
03:04cette situation. Mais il est temps que nous nous décolonisons et ça commence par la mentalité.
03:13Je compte sur chacun de vous, chaque autorité pour pouvoir décoloniser les mentalités. Il
03:20faut que vous ayez confiance en vous, que vous ayez confiance en la patrie. Nos ancêtres se sont
03:27battus pour nous réserver ce que nous appelons aujourd'hui le Burkina Faso. Il n'y a pas de
03:33raison que nous ne puissions pas nous battre pour léguer un Burkina meilleur à nos enfants. On
03:40nous a mis en tête que nous sommes pauvres, que nous n'avons rien. Mais vous vous rendez compte que
03:45c'est faux. C'est ça la colonisation. Il faut décoloniser nos mentalités. Il faut avoir un autre
03:52discours et l'éveil des consciences, nous sommes là pour ça aussi. Il ne s'agit pas juste de faire
03:58la guerre, de rester dans cette même mentalité parce que vous serez colonisés encore si on reste
04:03dans ça. Il faut qu'on se décolonise. C'est cette guerre que nous menons. Et si vous suivez très bien
04:09l'actualité, vous comprendrez aisément. Parce que le terrorisme, il sera vaincu. Et lorsque les mentors
04:17se rendent compte qu'il en perd de vitesse et qu'il sera vaincu, ils sont en train de s'organiser
04:30pour venir eux-mêmes faire le combat ici. Eh bien, nous nous préparons, nous sommes prêts, nous
04:37défendrons nos terres jusqu'au sacrifice. Lorsque nous parlons d'indépendance, il y a cette guerre
04:51que nous menons, certes. Mais l'indépendance aussi, c'est à travers ce que nous consommons. Un de nos
04:59combats, c'est l'autosuffisance alimentaire. Voilà pourquoi l'année dernière, nous n'avons pas voulu
05:04venir juste tenir des discours. Nous avons voulu chercher à comprendre le problème profond de
05:10l'agriculture burkinabé. Et quelles solutions apporter. Est-ce que nous pouvons être autosuffisants
05:16sur le plan alimentaire ? Un certain nombre de questions qu'on s'est posées et nous avons eu toutes les réponses
05:23qu'il faut. Parce que nous avons expérimenté au cours de 2023 beaucoup de choses. Nous avons lancé
05:30l'initiative présidentielle pour l'agriculture et l'autosuffisance alimentaire. Avec le ministre de l'Agriculture,
05:36nous avons donc lancé, en fin d'année, l'offensive agricole. Nous avons compris nos potentialités, nous avons
05:44compris nos difficultés et nous nous sommes donc inscrits un certain nombre de lignes que nous devons égrener
05:50au fur et à mesure pour que nous puissions atteindre au plus vite l'autosuffisance alimentaire. La région de
05:56Burkina Faso, c'est une région modèle et je pense que vous savez bien qu'ici, c'est le grenier, ça peut nourrir tout le Burkina.
06:04Dans toutes les spéculations. Mais que faut-il faire ? Que faut-il faire ? La première des choses, c'est ce que vous êtes
06:17en train de faire. Vous avez pris conscience de votre situation. Vous avez pris conscience de vos réalités, vous avez pris
06:24conscience de votre richesse. On doit se mettre au travail pour que notre rêve soit une réalité. Ce que Thomas Sankara
06:32disait, quand le peuple se met debout, l'impérialisme trame. Ça a tout son sens aujourd'hui. Face à l'insécurité, le peuple s'est
06:41mis debout. Face à l'insécurité alimentaire, vous êtes debout. Et face donc à cette mentalité d'esclavage, d'impérialisme,
06:51vous êtes plus que jamais debout. Donc, le bout du tunnel n'est pas loin. Nous savons très bien que nous allons réussir.
07:00Nous souhaitons que tous les jeunes se mobilisent. Parce que dans deux semaines, s'il plaît à Dieu, nous lancerons un programme.
07:09Un programme qui doit soutenir au maximum nos agriculteurs. Pour les accompagner du mieux que nous pouvons.
07:17Pour que nous puissions produire. Vous le verrez, et ce sera de façon concrète. Nous avons fait le maximum pour réunir un certain
07:31nombre de choses. Je ne vais pas l'annoncer ici, mais quand nous allons le lancer, vous verrez de quoi je parle. Et vous devrez
07:38comprendre que nous sommes engagés coûte que coûte à ne plus tendre la main. Ce n'est pas au Burkina Faso qu'on viendra donner des
07:46miettes qu'ils ont faim. Ce n'est pas au Burkina Faso. On ne doit plus nous voir comme des mandiens. C'est nous qui devons donner aux autres
07:59ce que nous n'avons pas fini de consommer. C'est nous qui devons faire la vie. Alors, c'est pourquoi j'ai dit que j'invite les gens à changer
08:13de mentalité. Croyez en vous. C'est possible. Il y a beaucoup de défis. Il y a beaucoup de choses à réaliser. Tout de suite, j'ai discuté avec
08:22les autorités coutumières et religieuses pour le cas, par exemple, des retenues d'eau. Dans la région de Kaskar, il n'y a qu'un seul barrage
08:30et un sablé. Le barrage est construit depuis 1962. Il vous faut beaucoup de barrages ici parce que la région est riche en cours d'eau.
08:45Toute la banque frontalière, que ce soit la région de Kaskar ou la région du sud-ouest, il pleut abondamment. Il y a beaucoup de cours d'eau. Nous venons de quitter
08:55le dépôt il n'y a pas longtemps. Nous savons que c'est le même type de climat. Mais combien de retenues d'eau ? Il n'y en a pas. Nous avons pris conscience de cette
09:03situation. Voilà pourquoi j'ai instruit le ministre d'équiper d'abord la sonataire pour qu'elle devienne opérationnelle, c'est-à-dire avoir ses propres engins en mesure
09:12de pouvoir aménager les terres elles-mêmes. Nous sommes aussi en train de réveiller ce qu'on appelait l'Ouenba. Aujourd'hui, nous nous rendons compte que nous avons une
09:23nécessité absolue de réveiller cette structure. C'est cette structure qui a construit la plupart des barrages sous la Révolution. Aujourd'hui, partout au Burkina vous passez,
09:32la plupart des barrages que vous croisez, on vous dira que c'est sous la Révolution ou bien avant la Révolution. Certes, après la Révolution, on a construit
09:40quelques barrages, mais je pense que chaque localité, là où on peut faire une petite retenue d'eau pour que les gens puissent produire en permanence, nous devons pouvoir le faire.
09:49Quant aux spéculations, vous êtes d'accord avec moi que l'idée qu'on nous servait avant pour dire telle ou telle spéculation agricole ne marche pas au Burkina Faso, tout est ironique, c'est faux.
10:02Tout pousse au Burkina, tout marche au Burkina. Vous devez vous engager dès à présent. Nous entamons le mois de mai, débroussez, préparez vos champs, nous allons vous accompagner autant qu'on peut.
10:22Il faut que cette année, nous produisons au maximum et nous comptons sur vous, sur vous qui avez pu combattre, vous qui avez tout fait pour libérer cette zone de l'hydro-terrorisme, il faut que nous puissions produire au maximum.
10:39Mettez tout en oeuvre. Les chefs de circonscription ont été instruits pour consolider et pour faire en sorte que tout se passe très bien.
10:47C'est pour vous dire que la question de l'agriculture nous tient à coeur et la question de la transformation nous tient aussi à coeur. Lorsqu'on va se mettre à produire, immédiatement on va penser à transformer.
10:58En venant sur la route, je regardais nos mamans en train de vendre les mangos. Beaucoup d'entre elles, peut-être dans deux ou trois jours, si elles n'ont pas pu vendre les mangos, vont pourrir.
11:10Elles seront obligées de jeter. Et c'est sûr que depuis l'indépendance, c'est comme ça que ça se passe. Lorsque la période des mangos arrive, quand on arrive à vendre, on vends. Si on n'arrive pas, ça pourrit, on jette.
11:20Pourquoi ne pas mettre en place une structure qui peut transformer ces mangos et que nous ne perdons pas ça?
11:25C'est pour dire que lorsque nous parcourons nos différentes villes, nous voyons les réalités des populations et ça doit nous amener à changer de mentalité.
11:40Je le disais tout de suite à vos députés ressortissants de la zone qui sont à l'ALT, lorsque nous parcourons les campagnes, il faut regarder la vie de nos citoyens.
11:49Et ça doit nous marquer, ça doit nous tiquer. Lorsque nous pensons que nous pouvons faire un effort pour changer leur vie, tout doit être orienté vers ça. Et c'est possible.
11:59Et nous ferons tout pour que nous puissions développer ces industries-là.
12:05Tout de suite, vous parlez de la minopha. Il y a déjà un projet de faire agrandir la minopha.
12:11Avec notre production de blé, nous avons compris que c'est possible. Nous n'avons pas besoin d'importer de la farine au Burkina.
12:19Parce que nous pouvons produire le blé, nous pouvons le transformer. Donc on a compris ça.
12:24Beaucoup d'autres spéculations, nous avons compris. Le sucre, beaucoup de champs étaient là non exploités.
12:29Il faut forcément une nouvelle usine parce que ce qui est là est vieillissant.
12:33Nous sommes aussi lancés sur cette structure que nous devons créer pour avoir une nouvelle usine, pour avoir une grande capacité.
12:40Parce que ce qui est là ne peut pas couvrir les besoins du Burkina Faso.
12:43Bref, il y a beaucoup de projets en chantier après une bonne analyse de la situation de notre pays.
12:48Et tous les membres du gouvernement ici présents, on passe le temps qu'à parler de ça.
12:52Il faut toujours faire le sacrifice pour qu'au plus profond de nos villages, nos villageois puissent vivre heureux.
13:00Et c'est possible. Et nous ferons tout le sacrifice qu'il faut pour que le Burkina Faso, le dernier Burkina Faso, puisse manger et dormir tranquille.

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