Marion Maréchal invitée de "Face à l’Europe"

  • il y a 5 mois
La campagne des élections européennes bat son plein dans Nice-Matin et Var-Matin. Notre émission Face à l’Europe qui accueille les principales têtes de liste candidates au renouvellement du parlement de Strasbourg reçoit ce vendredi Marion Maréchal.

De passage dans les Alpes-Maritimes et le Var, la chef de file du parti Reconquête ! a fait un détour par notre studio pour répondre à nos questions. Avant tout sur l’Europe et son actualité : le discours ce jeudi d’Emmanuel Macron, l’avenir stratégique de l’Union, l’attitude face à la guerre en Ukraine et aux superpuissances, la politique migratoire…

Marion Maréchal est aussi questionnée sur l’actualité : la politique de sécurité, sa prise de position contre la gestation pour autrui. Et sur les enjeux politiques : le positionnement de sa campagne au sein de la droite et en particulier vis-à-vis du Rassemblement national qui écrase tous les sondages.
La candidate s’exprime enfin comme rarement sur des sujets plus personnels, notamment sa relation à Éric Zemmour, à Marine Le Pen et à Jean-Marie Le Pen.

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Transcript
00:00 (Générique)
00:19 Bonjour et bienvenue dans ce studio vidéo du groupe Nice Matin pour notre émission "Face à l'Europe".
00:23 "Face à l'Europe", vous le savez, c'est l'émission qui est consacrée aux élections européennes du 9 juin prochain
00:28 et dans laquelle nous accueillons les têtes de liste des principaux partis en course.
00:32 Aujourd'hui, nous recevons Marion Maréchal. Bonjour Marion Maréchal.
00:35 Bonjour.
00:35 Vous êtes la tête de liste de Reconquête.
00:38 Pour vous interroger, j'ai à mes côtés Frédéric Maurice, le chef d'édition de Nice. Bonjour Frédéric.
00:43 Bonjour Christian. Bonjour Madame.
00:44 Bonjour.
00:44 Nous allons commencer, Marion Maréchal, si vous le voulez bien, avec votre visite niçoise.
00:47 Dites-nous un petit peu la raison de votre présence parmi nous aujourd'hui.
00:50 Déjà, avoir le plaisir d'échanger avec vous en détail durant cette émission.
00:53 Et puis, on a eu l'occasion avec notre représentant local, Philippe Bardon, de faire un marché ce matin.
00:58 Parce que, comme vous le savez, Nice et les Alpes-Maritimes sont un territoire de force de Reconquête.
01:03 Éric Zemmour, à la présidentielle, il a fait un score moyen au-delà de son score national.
01:07 Donc, vous avez bon espoir de pouvoir convaincre encore beaucoup d'électeurs, en particulier ceux de la droite déçus.
01:12 Alors, nous allons passer en revue de nombreuses thématiques. Frédéric.
01:15 Dans l'actualité locale de cette semaine, il y a un lycéen d'Antibes qui a été arrêté.
01:18 On le soupçonne de vouloir projeter une tuerie de masse.
01:23 Si les faits sont avérés, ils sont à mettre au crédit des services de sécurité.
01:26 Est-ce que vous avez confiance en eux, Marion Maréchal ?
01:28 J'ai confiance, évidemment, dans les services de renseignement et de sécurité français.
01:31 Le seul problème, et ils le disent eux-mêmes, c'est qu'ils sont très largement sous-dotés en termes de capacité humaine,
01:36 puisque, d'après eux, d'après l'un des syndicats qui les représente, il faudrait près de 80 000 agents.
01:41 Et ils en sont à peine 4 000 pour pouvoir suivre H24, l'intégralité des personnes suspectes sur les questions d'islamisme.
01:47 Et c'est pour ça que je m'étonne toujours que le ministre de l'Intérieur n'ait toujours pas pris la décision d'expulser,
01:52 notamment, les 3 000 fichiers S pour islamisme étranger, qui n'ont donc pas la nationalité française,
01:58 et dont on s'étonne qu'ils soient toujours sur le sol français, et qui donc pèsent évidemment sur ces services de renseignement.
02:04 On parle aussi beaucoup d'instauration de couvre-feu pour les mineurs.
02:10 Il y en a un qui a été décidé par l'État pour un tapitre, et puis un certain nombre de villes comme Nice qui envisagent ou qui les ont déjà pris.
02:16 Qu'est-ce que vous en pensez de cette mesure ?
02:18 Alors écoutez, moi j'y suis favorable pour les quartiers dits prioritaires, où le taux de criminalité est le plus élevé,
02:25 puisque de toute façon je ne comprends pas qu'on puisse laisser des mineurs de moins de 15 ans vaquer seuls au-delà de 23h,
02:32 mais ça ne peut être qu'une solution d'urgence et temporaire.
02:36 C'est-à-dire qu'à un moment donné, ce sujet de la délinquance des mineurs et de l'abaissement de l'âge de la criminalité dans notre pays
02:43 est un des symptômes de l'explosion de toute façon de la délinquance dans l'ensemble d'ailleurs des domaines,
02:48 qu'il s'agisse des cambriolages, des violences physiques ou des tentatives d'homicide,
02:51 qui est un phénomène constant depuis des années, mais qui a éteint un record sous Emmanuel Macron.
02:55 Et donc là, je le dis clairement, ça n'est pas avec, comme l'annonce Gabriel Attal,
03:00 des cours d'empathie ou des internats basés sur le volontariat deux semaines durant les vacances scolaires
03:05 que l'on va régler ce problème majeur.
03:07 Ce n'est pas non plus en pensant, naïvement ou pas d'ailleurs, que cette délinquance est due essentiellement à la violence sur les réseaux sociaux.
03:15 Parce que si le sujet était Internet, cette criminalité des jeunes et cette explosion de la criminalité des jeunes
03:20 devrait être un phénomène, dans ce cas-là, européen, puisque toute la jeunesse européenne a accès aux écrans.
03:24 Or, on voit bien que les trajectoires qui sont celles de la France ne sont pas du tout similaires dans d'autres pays européens.
03:30 Non, la vraie raison, c'est qu'aujourd'hui, cette explosion de la criminalité et la délinquance des mineurs,
03:35 elle est due à deux choses. D'une part, une politique migratoire complètement chaotique qui, évidemment, alimente l'insécurité.
03:45 Et j'y reviendrai, parce que le préfet lui-même ici a expliqué que 70% des narcotrafiquants dans le quartier des Moulins
03:51 étaient bien des clandestins. Lui-même, d'ailleurs, dénonce le poids, aujourd'hui, des mineurs isolés dans le narcotrafic.
03:57 Vous savez, ici, je ne veux pas vous la prendre, mais on a présenté 60% des condamnés sont étrangers.
04:02 Et je finis juste par là. Et l'autre bout du spectre, et on en reparlera, j'imagine, l'effondrement de l'autorité de l'État et donc le laxisme judiciaire.
04:09 Mais donc, toutes les mesures qui sont prises pour contrecarrer cette violence des mineurs, c'est des gadgets pour vous en ce moment ?
04:13 Ah ben, ce sont des gadgets, puisque une fois de plus, on imagine qu'avec des internats et avec des cours d'empathie,
04:18 ou alors avec l'augmentation de la présence policière. Nos policiers font un travail remarquable, mais les policiers,
04:21 ils sont au milieu de la chaîne. Une fois de plus, si on ne traite pas une des causes en amont, à savoir la politique d'immigration,
04:26 et une des causes en aval, à savoir le laxisme judiciaire, on ne réglera pas le problème. Et donc, je pense que sur cette délinquance des mineurs en particulier,
04:31 il faudrait évidemment, d'une part, priver d'aide sociale les parents de mineurs délinquants, ce qui n'est pas une des options proposées par le gouvernement.
04:39 Il faudrait délictualiser les violences physiques, y compris lorsqu'elles entraînent moins de 8 jours d'ITT.
04:45 Ça veut dire qu'il faut sanctuariser l'intégrité physique et donc pouvoir même faire quelques jours, voire quelques mois de prison
04:50 dès la moindre agression physique, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui selon la gravité. Et puis, il faudrait pouvoir écarter l'excuse de minorité.
04:59 Vous savez que les mineurs ont un statut judiciaire particulier moins dur que pour les majeurs, pour les mineurs de 13 à 18 ans, pour les crimes les plus graves.
05:06 Ça me semble être des pistes beaucoup plus intéressantes et productives que ce que nous a présenté le gouvernement.
05:10 Alors, parlons d'Europe, maintenant, si vous voulez bien. Hier, Emmanuel Macron, le président de la République, a fait un long discours à la Sorbonne,
05:15 un peu comme un début d'entrée en campagne, on va dire. Qu'est-ce que vous avez pensé de ce discours ? Il a parlé de la peur que l'Europe meurt,
05:22 on va dire ça comme ça. Est-ce que c'est aussi votre peur ?
05:24 Oui, alors, sauf que manifestement, on ne pose pas les mêmes menaces existentielles, lui et moi, puisque lui, il parle de la menace du populisme en particulier.
05:35 Moi, je considère que la menace existentielle qui pèse aujourd'hui sur la France et sur l'Europe, c'est la menace du grand remplacement migratoire
05:42 et c'est la menace de l'islamisation. Donc c'est une menace, pour moi, identitaire, si je puis dire, et sécuritaire, de fait, avec la menace djihadiste,
05:49 sachant que, bien sûr, les clandestins sont évidemment un vivier de passage des djihadistes. On le sait douloureusement, ici, à Nice,
05:55 vous vous souvenez évidemment de cet attentat dans l'Église qui a entraîné la mort de trois chrétiens.
05:59 Donc tout ça pour dire que je ne partage pas déjà le constat et je ne partage pas non plus les solutions, puisque Emmanuel Macron nous a déroulé tout un plan.
06:07 Alors là, il faut lui accorder dans ce domaine au moins la cohérence. Dans tous les autres, on ne peut pas le suivre.
06:11 Mais dans celui-ci, je dois dire qu'il a globalement décliné les mêmes choses que dans son discours de la Sorbonne en 2017.
06:17 Ce qui veut bien dire, d'ailleurs, que cet homme gouverne davantage par les mots que par les actes, puisque tout ce qu'il promettait à l'époque
06:23 est loin d'être advenu. Et donc quelle est la réponse qu'il propose ? C'est une vision totalement en catagoniste à la mienne.
06:28 – Surtout, quelles solutions vous proposez ? – Oui, oui, je vais y revenir, mais du coup, en fait, par parallélisme d'efforts,
06:33 vous allez voir que ça va répondre à votre question. La réponse d'Emmanuel Macron, c'est de dire l'Union européenne dysfonctionne.
06:38 Et donc, pour cela, eh bien, il faut un État fédéral, il faut un endettement européen, il faut des impôts européens
06:45 qui, donc, s'ajoutent trop aux impôts nationaux, il faut l'élargissement à la Moldavie, à l'Ukraine, aux Pays-Baltes.
06:52 Il faut la fin du droit de veto pour la France. Donc, ça veut dire qu'il faut que toutes les décisions, dorénavant,
06:58 soient prises à la majorité qualifiée, quand bien même la France ne serait pas d'accord. Il faut une armée européenne.
07:03 Il faut une diplomatie européenne. Et donc, si je cumule les deux propositions, ça veut donc dire, dans son esprit,
07:07 que demain, des soldats français, dans le cadre de cette armée européenne, pourraient partir sur le front sans l'accord de la France,
07:13 si tant est qu'il y ait des décisions majoritaires. — Donc, c'est un abandon de souveraineté que vous contestiez.
07:16 — Ah, donc c'est un abandon. Mais là, il y a beaucoup, d'ailleurs, d'abandon de souveraineté, puisque Emmanuel Macron,
07:19 il veut davantage d'intégration européenne. Et surtout, moi, je vous dis, ça n'est pas la solution. Je considère que l'Union européenne
07:24 se mêle déjà de trop de choses. Et je considère que même un certain nombre de... Comment dire ? Compétences devraient être renationalisées.
07:30 — Et donc comment vous voyez l'articulation, vous, l'avenir de l'Union européenne par rapport à la France, par rapport aux États-nations ?
07:36 — Ah eh bien très simplement, déjà, je considère que l'Union européenne ne doit plus être l'usine à normes qu'elle est aujourd'hui,
07:43 illustrée notamment par le fameux pacte vert. On y reviendra certainement. Aujourd'hui, l'Union européenne, c'est 12 nouvelles obligations par mois
07:48 qui pèsent en particulier sur nos économies et nos entreprises. Donc c'est pour ça que je m'amuse quand je vois Emmanuel Macron
07:52 parler de simplification. C'est un homme qui, également, parle de souveraineté alimentaire, sauf que moi, j'ai pas la même façon d'y arriver.
08:00 — Vous, concrètement, comment voyez, encore une fois, qu'est-ce que doit faire l'Europe par rapport à la France ?
08:04 — Eh bien si on doit défendre la souveraineté alimentaire de l'Europe, déjà, on ne soutient pas le fameux pacte vert qui est l'illustration
08:12 et la concrétisation d'un agenda de fanatisme écologique qui... — Parce que vous ne reconnaissez pas le changement climatique ?
08:20 — Non, pas du tout. Mais parce que la manière de lutter contre ce changement climatique passe, selon ce pacte, par des normes, des contraintes,
08:28 des taxes avec des objectifs tellement irréalisables qu'il aboutit à quoi ? Et ça, c'est pas moi qui le dis. C'est tous les rapports qui ont été faits
08:34 sur le sujet en France et en Europe, à la décroissance agricole. Et donc ça n'est pas en organisant la décroissance agricole,
08:40 c'est-à-dire la baisse de la production européenne, et donc – parce que les Européens vont pas arrêter de manger, a priori –
08:45 l'augmentation des importations qu'on va régler, ce problème de réchauffement climatique.
08:49 — Mais de manière générale, à quoi doit s'envire l'UE, selon vous ? — Je finis juste là-dessus. Parce que c'est important,
08:54 cette vision écologique, parce qu'elle est au cœur de beaucoup de préoccupations et qui n'est pas soucieuse de préserver nos paysages
09:00 et notre environnement. Mais la réponse est mauvaise. La moitié, aujourd'hui, des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées
09:07 aux importations. C'est le ministère de l'Environnement qui le dit. Et donc qu'est-ce que je dis, par exemple, sur l'UE ?
09:11 Je dis donc OK, à partir de cette base-là, si on veut avoir une vraie réponse écologique sur la question du climat, eh bien arrêtons,
09:17 par exemple, de signer des traités de libre-échange à tout va, comme l'ont fait les macronistes avec le CETA ou avec le traité
09:23 de Nouvelle-Zélande, qui donc organisent la concurrence déloyale, affaiblit nos propres éleveurs et producteurs.
09:28 — Et pourtant, vous vous dites libérale économiquement. — Ah mais ça n'est pas du tout antinomique. Parce que pour moi,
09:32 libéral, c'est moins d'État à l'intérieur des frontières, mais c'est un État qui protège à l'extérieur. Et les États-Unis, qui d'ailleurs sont,
09:40 on va dire, l'État libéral par excellence, est un pays protectionniste. Et par exemple, il est beaucoup plus offensif que ne l'est la Commission
09:47 sur les droits de droits d'étrangers. Je vous donne un exemple. Les voitures électriques chinoises. Eh bien les droits de voies
09:53 aux États-Unis, c'est 27%. Les droits de douane de l'UE, c'est 10%. Donc moi, je pense qu'il faut avoir une politique commerciale
09:59 beaucoup moins naïve, parce qu'aujourd'hui, nous sommes face à une concurrence déloyale. Et donc il faut pouvoir protéger notre économie.
10:05 — Et donc la façon dont vous concevez l'UE dans ses rapports aux États-nations, c'est quoi ? C'est on met en commun juste ce qu'il faut
10:13 mettre en commun et pas davantage ? — Oui. Bah c'est-à-dire que moi, je considère que le rôle de l'UE, ça n'est pas de s'occuper
10:18 – comme c'est le cas aujourd'hui – du débit des pommeaux de douche, de la hauteur des tables de restaurant...
10:22 — Mais c'est pas que ça, l'UE. — Mais c'est aussi ça. Et c'est beaucoup ça. Contrairement à ce qu'on pense.
10:26 — Regagner la monnaie, aujourd'hui, plus personne ne remet en question la monnaie européenne. Et pourtant, c'est un des fondements
10:29 de fonctionnement de l'UE. — Au-delà de ça, c'est aussi beaucoup ça. Quand je vous disais que c'est une usine à normes...
10:33 — Ça, c'est toujours un peu la caricature. — Ah non, c'est pas la caricature. Et c'est d'autant plus gênant, si vous voulez,
10:37 qu'aujourd'hui, elles s'emparent de compétences qui, pour moi, ne doivent pas relever de l'UE. Je vous donne deux exemples.
10:42 Le droit social et le droit fiscal, aujourd'hui, sont en train d'être investis par l'UE. Je pense que c'est une mauvaise chose.
10:48 Typiquement, c'est très concrètement... C'est l'UE qui a décidé il y a peu de temps que dorénavant, tous les salariés
10:54 qui sont en arrêt maladie doivent pouvoir cotiser pour des congés. Et donc ça, ça va s'imposer à nos entreprises.
11:01 Ça va être un coût évidemment supplémentaire pour nos entreprises. Ça va encore rendre plus difficile leur compétitivité.
11:06 Moi, je suis désolée. Ça n'est pas à l'UE de s'occuper de ça. L'UE, elle doit être là. — Mais alors à quoi doit-elle servir, concrètement ?
11:11 Votre Union européenne, elle fait quoi ? — Exactement. L'UE, aujourd'hui, elle est là d'abord pour protéger nos frontières.
11:16 Première chose sur les questions d'immigration. Et elle n'est pas au rendez-vous. — On va en parler juste après.
11:20 — J'imagine qu'on y reviendra. L'UE, elle est là pour garantir la souveraineté alimentaire de l'UE et donc faire en sorte que
11:27 les conditions de production en Europe permettent 1) de tenir la concurrence et de produire suffisamment en local
11:33 pour permettre d'alimenter les Européens. Et donc pour ça, elle devrait se réformer typiquement dans l'accès des marchés publics
11:38 aux produits locaux. Vous savez que le droit européen, aujourd'hui, interdit de mettre en place une priorité nationale ou locale
11:44 dans les marchés publics de la restauration collective. Ça, c'est un scandale. L'UE, elle devrait être là sur la question
11:50 de la souveraineté numérique et donc typiquement de la régulation des questions numériques. — C'est ce qu'elle fait, pour le coup.
11:55 — C'est ce qu'elle essaye de faire. Mais on en reparlera avec... — Pas facile, non plus. — Parfois, en effet, des mesures qui vont dans le bon sens,
12:00 d'autres moins. Mais en tout cas, je considère que sur ces sujets... Sur les grands projets, les grands projets d'infrastructures.
12:06 Par exemple, ici, en France, on a des projets comme le Lyon-Turin. Là, l'UE devrait être en accompagnant et en soutien...
12:14 — Félicitations. — ...projets ou d'ailleurs auxquels s'oppose la gauche, alors que là, c'est une réponse écologique.
12:19 Quand on sait que le Lyon-Turin va permettre de sortir par exemple 1 million de camions des routes, c'est évidemment ce genre de choses
12:24 qu'il faut soutenir. — Sur les grandes questions qui se posent notamment pour ces élections-là, on parle donc éventuellement
12:29 de ce projet d'armée européenne, de défense européenne. Si j'ai bien compris, vous n'êtes pas du tout favorable.
12:34 — Ah non, j'y suis radicalement opposée. Je considère que l'armée comme la diplomatie... Parce que les deux vont ensemble,
12:39 évidemment, doivent rester de l'ordre total de la décision des États. Maintenant, je considère que bien sûr, il faut faire en sorte
12:46 que la sécurité des États européens ne soit pas déléguée, comme ce fut longtemps le cas aux États-Unis. Beaucoup d'États européens
12:53 ont peu ou pas investi... — Donc il faut sortir du commandement intégré de l'OTAN ? — Non, pas du tout. Je pense que les deux
12:57 ne sont pas incompatibles. C'est-à-dire que je pense qu'on peut garder une alliance atlantique, mais qu'il ne faut pas s'en remettre
13:02 intégralement à cette alliance atlantique. Et ce qu'ont fait la tentation de beaucoup de pays depuis des années, y compris d'ailleurs
13:07 la France, qui a largement sous-investi dans sa défense au prix de sa sécurité pendant des années, c'était de dire
13:13 « Bon, bah comme les Américains sont derrière, inutile d'investir dans la production, inutile d'investir dans les munitions,
13:17 inutile d'investir dans l'armement, parce qu'ils sont là derrière ». Voilà. Moi, je pense que c'est une erreur. Donc il faut en effet
13:22 que les pays prennent conscience de cela. Et j'espère qu'ils sont en train de le faire pour investir dans leur défense.
13:26 Et par exemple, il faut en effet que les crédits européens soient réservés prioritairement aux achats de matériel européen.
13:33 Et il faut qu'il y ait une solidarité européenne dans ces achats, ce qui n'est pas toujours le cas, et pas seulement d'ailleurs
13:37 en matière de défense. — L'idée d'un dôme de fer défendu par Emmanuel Macron au-dessus de l'Europe, vous y souscrivez ?
13:42 — Oui. Ça peut faire partie en effet des investissements de défense communs. Pourquoi pas ? Mais attention...
13:46 — Donc ça, il pourrait y avoir une utilité européenne de défense quand même autour de ça. — Non, il peut y avoir une utilité de coopération,
13:50 bien sûr. Mais d'ailleurs, pourquoi... Moi, je veux dire, je défends l'idée de l'Europe à la carte. C'est-à-dire que je considère
13:55 qu'il est illusoire et pas forcément efficace de vouloir tout faire à 27. Moi, l'UE, telle que je me la représente,
14:01 c'est une Union européenne qui permet la souplesse. Ça veut dire qu'après tout, on n'est pas tous obligés d'avoir
14:06 les mêmes niveaux d'intégration. On peut avoir intérêt parfois à avoir des projets à 4 ou 5, à 10 ou 12 ou à 27.
14:12 Et je considère qu'aujourd'hui, malheureusement, l'UE, au contraire, organise l'impuissance. Imaginez quand même...
14:18 Je vous donne un exemple très significatif. Là, d'ailleurs, il faudrait revoir aujourd'hui la politique de lutte
14:23 des concentrations de l'UE. Si aujourd'hui, des pays, en l'occurrence l'Allemagne et la France, voulaient refaire Airbus...
14:30 Airbus, voilà, vous connaissez, qui est le résultat de la coopération de l'État allemand et de l'État français...
14:35 — Qui est une grande réussite européenne, incontestablement. — Exactement. Qui est une grande réussite de coopération bilatérale
14:39 de ces deux pays. — C'est pas quand même... — Exactement. Qui est un des fleurons, évidemment, de l'industrie aérospatiale.
14:45 Eh bien si on voulait le faire aujourd'hui, l'UE ne le permettrait pas dans le droit actuel. Parce que l'UE ne permettrait pas
14:51 que le marché soit tenu à plus de 50% par une seule société. Et donc voilà l'un des exemples qui n'est pas tenable.
14:59 — Vous continuez à penser qu'une armée française peut demeurer crédible avec les moyens de la France aujourd'hui.
15:06 Même si on augmente ses moyens, vous pensez vraiment qu'aujourd'hui... — Je pense qu'un pays libre et un pays indépendant
15:13 doit pouvoir compter sur lui-même pour assurer sa sécurité. Mais attention, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des coopérations
15:19 avec d'autres pays. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des projets communs. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas une interopérabilité.
15:23 C'est ce qu'organise d'ailleurs l'OTAN. Et c'est plutôt une bonne chose, c'est-à-dire de faire en sorte que les matériaux puissent être
15:30 utilisés partout, par tous les pays, de manière plus efficace. Donc ça, j'ai pas de problème avec ça. Mais ne remettons pas
15:35 notre sécurité à d'autres. Et malheureusement... Parce que moi, je finis juste là-dessus. Et malheureusement, depuis des années,
15:40 on a tellement sous-investi qu'il faut quand même en avoir conscience. Nous n'avons pas plus aujourd'hui de 3 jours de munitions
15:45 devant nous. Et nous ne serions pas capables, en cas de guerre de haute intensité, de tenir plus de 100 km de front. Donc nous sommes
15:51 exposés de ce point de vue-là.
15:52 Consustantiellement à cette question, il y a la question de l'Ukraine. Qu'est-ce que vous préconisez aujourd'hui pour la crise ukrainienne ?
15:59 Alors moi, j'ai été très claire depuis le début. C'est-à-dire que la Russie a violé le droit international en déclenchant cette guerre.
16:05 Elle a violé évidemment la souveraineté de l'Ukraine. Et donc moi, je souhaite bien sûr que l'Ukraine puisse défendre sa souveraineté
16:12 en tant que peuple libre. Et donc depuis les origines, j'ai expliqué que je souhaitais pouvoir, en tant que Française, aider l'Ukraine
16:19 à résister dans cette guerre, tout en tenant un équilibre de nuance. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas la France qui est en guerre
16:27 avec la Russie. Il n'est pas souhaitable, bien sûr, que la France entre en guerre avec la Russie. Et donc l'idée, c'est bien sûr de pouvoir
16:34 aider l'Ukraine sans non plus faire la guerre à sa place. Et donc il y a...
16:38 Donc c'est ce qu'on fait aujourd'hui, que ça vous convient.
16:39 Et donc il y a un équilibre à trouver qui, pour moi, va bien sûr dans l'aide logistique, l'aide humanitaire, l'aide financière,
16:46 mais qui ne doit pas inclure l'envoi de troupes, l'envoi d'armes...
16:53 D'armes offensives, c'est pas si clair que ça, non plus offensives, défensives.
16:55 Non, en réalité, voilà, il n'y a pas de véritable différence, sauf à devenir véritablement des co-belligérants. Et puis surtout,
17:01 ne pas promettre à l'Ukraine, ce qui a malheureusement été fait dans l'accord de défense, une entrée dans l'OTAN.
17:07 Parce qu'une entrée dans l'OTAN, même les Américains l'ont admise, ça signifie automatiquement une troisième guerre mondiale
17:12 avec un conflit nucléaire derrière.
17:13 Dans l'OTAN et dans l'Union européenne aussi.
17:15 Et dans l'Union européenne, mais d'ailleurs l'Ukraine, ça n'est pas, moi, me concernant, ça n'est pas l'Ukraine pour l'Ukraine.
17:19 Je suis opposée aujourd'hui à tout nouvel élargissement, parce que je considère qu'on a déjà beaucoup de dysfonctionnements à 27
17:24 et qui seraient irresponsables d'ouvrir à de nouveaux pays, une fois de plus dans les salaires moyens ou les salaires minimaux.
17:29 Mais même pour soutenir l'Ukraine qui est dans cette situation très particulière aujourd'hui.
17:31 Oui, mais à un moment donné, la solidarité, ce n'est pas le suicide, si vous voulez.
17:34 Si l'Ukraine, demain, rentrait dans l'Union européenne, ce serait la mort de nos agriculteurs français.
17:38 L'Ukraine, il faut imaginer, c'est un quart des terres agricoles.
17:40 C'est des exploitations qui sont parfois grandes, comme le Jura.
17:44 Ce sont des élevages, par exemple, de volailles qui vont jusqu'à un million de têtes.
17:48 Ce ne serait pas tenable en termes de concurrence déloyale pour nos agriculteurs.
17:52 Et donc, ce ne serait pas raisonnable, surtout à un moment donné où on vit l'une des plus grasses crises agricoles depuis des décennies.
17:57 Alors parlons d'immigration. Après des mois de négociations, le Parlement européen a voté le pacte sur la migration et l'asile,
18:04 avec d'ailleurs le vote de Nicolas Bay.
18:07 Sur une partie du texte.
18:08 Ex-Rassemblement national. Ce qui a fait hurler Jordan Bardella, qui lui a voté contre.
18:13 Quel est votre avis, vous Marion Maréchal, sur ce texte ?
18:15 Est-ce qu'il va quand même dans le bon sens ? Et qu'est-ce qu'il aurait fallu faire de plus ?
18:18 Ce n'est pas un texte, c'est plusieurs textes.
18:21 Et donc, évidemment, lorsque l'on a regardé ces textes, il se trouve qu'une minorité d'entre eux
18:27 nous semblait, bien que très insuffisant, aller dans le bon sens.
18:30 Et notamment, une des mesures de filtrage qui permettait de faciliter l'expulsion des personnes entrées clandestinement,
18:36 et donc l'étude de leur dossier, sans qu'elle soit automatiquement accueillie sur le sol européen.
18:42 Et je m'étonne d'ailleurs du reproche fait par Jordan Bardella sur ce sujet, puisque ses propres élus au Parlement européen
18:51 avaient voté ce texte en commission.
18:53 Et lorsqu'il est arrivé en séance, ils ont changé leur vote, alors que c'était le même texte.
18:57 Bon, je ne sais pas, je ne sais pas quel est le raisonnement politique derrière.
18:59 En tout cas, je n'ai pas accepté de sa part qu'il sous-entende que Reconquête aurait pu vouloir soutenir une mesure pro-immigration.
19:06 Enfin, je veux dire qu'on me fasse beaucoup de reproches, mais reprocher une ambiguïté sur ce sujet m'apparaît malvenue.
19:11 Maintenant, ce qui est vrai, c'est que le problème de ce texte, et ça nous avons voté contre,
19:15 c'est qu'il organise une répartition forcée des migrants sur l'ensemble du territoire européen.
19:20 Il faut le filtrage à l'entrée, vous n'êtes pas d'accord sur la partie du texte qui concerne la répartition des migrants, une fois qu'ils sont sur le sol européen.
19:25 Exactement, et qui en plus est une répartition forcée, puisque si les pays refusent cette répartition, ils sont obligés de payer une amende.
19:31 Et surtout, ce texte est très insuffisant, parce que la réalité aujourd'hui, c'est que si on voulait lutter efficacement contre l'immigration clandestine,
19:38 il faudrait d'une part que le droit européen de l'asile soit très largement restreint, nous avons aujourd'hui une lecture de ce droit beaucoup trop large,
19:45 il faudrait, comme le voulait Giorgia Meloni, auquel s'est opposé le gouvernement allemand et français, un blocus naval en Méditerranée,
19:51 donc là typiquement, j'attends l'Union Européenne là-dessus, une coordination des moyens militaires, humains et matériels,
19:58 pour bloquer l'arrivée des embarcations, lutter contre les trafiquants et détruire les embarcations aux côtes lorsqu'elles ne sont pas encore parties,
20:07 et puis il faudrait le financement de "hotspots", c'est-à-dire des centres finalement d'études, des dossiers à l'extérieur des frontières européennes,
20:14 c'est par exemple ce qu'a fait l'Australie en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec beaucoup de succès, et puis il faudrait également une réforme de Schengen,
20:22 c'est-à-dire qu'il faudrait que la libre circulation soit réservée aux personnes de nationalité européenne et non plus aux extra-européens.
20:27 À propos de "hotspots" que vient de mettre en oeuvre le Royaume-Uni à l'envoi des migrants vers l'Oranda, comment vous voyez la chose ?
20:35 Oui, moi je pense que c'est une solution d'urgence qui doit pouvoir être envisagée, même si je crois davantage aujourd'hui aux accords, là aussi portés par l'Union Européenne,
20:43 alors là aussi portés à l'initiative de Giorgia Melloni avec les pays de départ, comme la Tunisie.
20:48 Il y a eu un accord fait avec la Tunisie il y a quelques temps qui a permis de baisser de 70% les débarquements.
20:54 Maintenant, comprenons bien qu'au-delà, et c'est pour ça que l'immigration, attention, c'est une réponse européenne mais c'est aussi une réponse nationale,
21:00 au-delà de savoir comment on bloque les arrivées, la question est de savoir comment on dissuade même l'envie de venir.
21:07 Et là, c'est vrai qu'il faut se poser la question en France de l'attractivité particulière de notre modèle social,
21:13 de la perspective de pouvoir entrer clandestinement et de ne jamais être expulsé, parce qu'on sait qu'en France, même quand on est débouté du droit d'asile,
21:19 il n'y a que 7% d'application d'OQTF, donc on ne sort jamais, de la perspective de pouvoir être régularisé.
21:26 Peut-être aussi l'exploitation vers le pillage des richesses de ces pays-là par l'Occident, c'est peut-être.
21:30 Oui, mais moi je finis juste là-dessus, sur la régularisation et la perspective même d'être nationalisé.
21:35 Je crois qu'on ne réglera pas le problème de l'immigration si d'abord on ne casse pas les incitations à venir.
21:40 Et ça, c'est national, le droit du sol et compagnie.
21:42 Maintenant, moi je vous dis, je ne considère pas que la France pille les ressources.
21:47 C'est un fantasme à l'heure actuelle, lorsqu'il y a des collaborations sur les ressources,
21:53 c'est dans le cadre de contrats faits avec les États, avec évidemment l'acceptation des États,
21:59 et souvent des contrats dans lesquels on paye, et on paye parfois très cher.
22:03 Donc, attention à ne pas faire des raccourcis sur ce sujet.
22:06 Alors, vous parliez de Georgia Belloni tout à l'heure, parlons de la frontière franco-italienne.
22:10 La défenseure des droits a rendu un avis sur le traitement des migrants à la frontière franco-italienne.
22:14 Elle dénonce des violations systématiques des droits des personnes par les autorités françaises.
22:18 Qu'est-ce que ça vous inspire, ça ?
22:19 Alors, j'ai regardé la synthèse de ce rapport.
22:22 Vous savez, le défenseur des droits est souvent indéniablement quand même positionné à gauche.
22:29 J'ai eu l'occasion moi-même de le constater à plusieurs reprises.
22:31 Vous contestez sa légitimité ?
22:32 Je conteste en tout cas quand je vois ce qui est présenté.
22:35 Ça veut dire qu'en fait, elle critique le seul fait même de contrôler,
22:38 et le seul fait même de faire des palpations sur les personnes
22:43 pour pouvoir contrôler qu'il n'ait pas des objets dangereux sur eux.
22:45 Donc, j'ai l'impression que c'est le principe même de la frontière, en fait,
22:48 qui dérange cette personne et qui lui est insupportable.
22:52 Parce que j'ai cru comprendre qu'elle reprochait le fait qu'il y ait des contrôles
22:57 dans lesquels étaient présupposées des origines, et donc ça n'allait pas.
23:01 Elle s'appuie sur les textes de loi et elle dit qu'on outrepasse parfois la loi.
23:05 Oui, ça m'apparaît objectivement complètement déconnectée du terrain.
23:08 Pour vous, le travail est bien fait aux frontières, le suivi est grand, voire même peut-être pas assez.
23:13 J'ai confiance pour le coup dans nos policiers, et je crois au contraire
23:17 que non seulement la pratique n'est pas satisfaisante, parce qu'elle est laxiste justement,
23:23 non pas parce qu'elle est mal faite.
23:26 Donc dire aujourd'hui qu'il y aurait un zèle ou un abus m'apparaît totalement déconnectée des réalités
23:31 quand on sait la passoire aujourd'hui malheureusement qui est devenue menton.
23:34 Alors on passe à un autre sujet puisque vous avez fait de l'actualité avec ce sujet cette semaine.
23:38 Oui, vous avez marqué la semaine sur les réseaux sociaux.
23:40 Lundi, le couturier français Simon Porte-Jacquemus et son époux Marco Maestri
23:45 ont annoncé sur Instagram la naissance de jumeaux, laissant penser à un recours à la gestation par autrui.
23:50 La GPA qui est interdite en France.
23:52 Jeudi, vous y avez réagi en écrivant sur "X, où est la maman ?" avec un point d'interrogation,
23:57 post qui a suscité beaucoup de réactions et d'hostilité.
24:02 Est-ce que vous êtes contente de votre effet ?
24:04 Non, je n'ai pas cherché à faire un effet particulièrement,
24:07 j'ai cherché à interpeller sur aujourd'hui la banalisation dans l'espace public,
24:12 parce qu'il y a eu énormément d'articles "people",
24:15 et cette naissance a d'ailleurs été rendue publique sur la banalisation d'une méthode
24:19 que je trouve honteuse et condamnable, qui est celle de la mère porteuse.
24:24 Moi je suis une femme, et je ne suis pas un utérus à louer,
24:28 les enfants ne sont pas des objets de commerce et des biens de consommation.
24:31 Quand on connaît aujourd'hui les pratiques de GPA,
24:33 ou dans les pays pauvres où les femmes sont exploitées indéniablement pour l'argent,
24:37 ou dans les pays plus riches, où on voit parfois des clauses de garantie de deux ans
24:40 en cas de décès de l'enfant, y compris, j'ai vu ça, dans un accident de voiture,
24:44 ou dans des accidents domestiques, on peut remplacer l'enfant,
24:46 comme si c'était un poisson rouge dans un aquarium.
24:48 - Mais c'est quand même des clauses qui manifestement sont,
24:50 si elles existent bien, je ne sais pas, mais qui sont exceptionnelles quand même.
24:53 - Non, non, c'est très facile à vérifier.
24:54 Vous savez qu'il y a même des clauses d'avortement quand il y a des grossesses gémélières,
24:57 où les parents d'intention adoptif peuvent demander l'avortement d'un des enfants.
25:01 - Parce que moi j'ai posé la question à des gens qui évidemment ont bénéficié,
25:03 donc ils pourraient très bien peut-être mentir,
25:05 mais qui m'ont dit "on n'a jamais vu des clauses comme ça, et on n'y aurait pas souscrit".
25:08 Là je parle de cas au Canada et aux Etats-Unis.
25:10 - Et pourtant, ça existe, mais qu'importe, de toute façon, le seul fait même, pardonnez-moi,
25:14 d'accepter la marchandisation du corps humain et la marchandisation de la maternité,
25:17 pour moi, est un acte insupportable.
25:19 Alors j'entends, on me dit "oui, selon les règles, il y a des GPA éthiques, pas éthiques",
25:22 c'est pas vrai.
25:23 Je suis désolée, commercial ou pas commercial, salaire ou pas salaire,
25:26 le seul fait de concevoir un enfant avec l'intention d'organiser l'abandon par la mère à la naissance,
25:31 je suis désolée pour moi, est quelque chose de profondément...
25:34 - C'est quelque chose qu'on pourrait la GPA, quelle qu'elle soit, c'est niate.
25:36 - Mais quelle qu'elle soit !
25:37 Je veux dire, quand je vois par exemple Paris Hilton faire une GPA pour ne pas avoir de vergeture,
25:41 je trouve ça odieux, voilà, et je trouve ça...
25:44 - Oui mais là, vous choisissez un cas extrême, il y a d'autres situations délicates pour des couples qui ne peuvent pas avoir d'enfant.
25:49 - Non mais pour ça, pour vous dire que ça n'est pas de l'homophobie, c'est ça que je veux dire,
25:51 parce qu'on m'est tombée dessus, on m'est tombée dessus, en disant "oui, en fait, elle est homophobe",
25:55 c'est pas de l'homophobie, je veux dire, si c'était des couples qui étaient hérosexuels,
25:58 qui étaient stériles, ou des personnes comme Paris Hilton, ou en l'occurrence ce couple,
26:03 pour moi, de toute façon, le recours à ce procédé est insupportable, dans tous les cas.
26:07 - Sur la question identitaire, je vous propose de regarder un extrait, le 21 mars,
26:11 le vice-président de la Duma, la chambre basse du Parlement russe, Piotr Tolstoy,
26:15 descendant de Tolstoy, parlant très bien français, a été interviewé sur BFM TV,
26:19 je vous propose qu'on regarde un extrait.
26:21 - Regardez votre gouvernement. Est-ce qu'on peut vraiment, à 21e siècle,
26:30 penser que c'est pas décadent d'avoir des gens si spéciaux dans le gouvernement ?
26:39 - Est-ce que vous faites référence au fait que notre premier ministre, Gabriel Attal,
26:42 est ouvertement homosexuel ?
26:44 - Oui, je fais référence qu'aujourd'hui, la France est gouvernée d'une partie par les pervers,
26:51 tout simplement.
26:53 - Être homosexuel, c'est être spécial, voire pervers ?
26:55 - Tout à fait, pour nous, oui, absolument, mais c'est pas assez.
26:59 - Donc il n'y a pas d'homosexuel en Russie ?
27:01 - Non, bien sûr, il y en a, mais il n'y en a pas dans le gouvernement.
27:04 - Est-ce que les homosexuels en Russie peuvent vivre librement et protégés par le gouvernement ?
27:09 - Bien sûr, bien sûr, leur vie privée est protégée, mais ils n'ont pas droit à la propagande ouverte
27:13 de leur mode de vie.
27:17 - Marion Maréchal, comment vous réagissez à ces propos ? Est-ce que vous avez des points d'accord ?
27:21 - Oui, je les avais vus, c'est évidemment totalement odieux, mais ça fait partie, vous savez,
27:25 du récit organisé par la Russie pour trouver des alliés dans ce qu'on appelle le Sud global,
27:29 c'est le fameux récit anti-occidental de cet Occident décadent qu'il faudrait combattre.
27:35 Donc moi, je trouve ça absolument odieux, une fois de plus.
27:38 Les prises de position que j'ai pu avoir sur la GPA ne tiennent pas à la vie privée ou personnelle des personnes.
27:44 - Quand vous défendez, par exemple, la politique de Viktor Orban,
27:46 qui s'appuie sur une partie de cette politique-là, puisqu'il a banni le prosélytisme homosexuel,
27:51 ça revient à ce qu'a dit à la fin de la série.
27:53 - Viktor Orban, il n'a jamais tenu des propos similaires, ne disons pas n'importe quoi.
27:56 - Pas sur le gouvernement, mais sur la politique d'anti-prosélytisme, c'est le même.
28:00 - Il a lutté contre l'activisme LGBT qui existe aussi, il y a quand même un lobby LGBT dans notre pays
28:04 qui fait preuve d'un activisme militant avec des positions parfois extrêmement radicales,
28:08 notamment sur la GPA, et qui se font les promoteurs, en particulier, moi,
28:11 de quelque chose que je combats profondément, qui est la théorie du genre, notamment dans les écoles,
28:16 et il s'est en effet opposé à ce prosélytisme-là. Bon, de ce point de vue-là, ça ne me choque pas.
28:20 - Simplement, quand on a vu cet élève qui s'est suicidé parce qu'apparemment,
28:26 on le harcelait pour des raisons liées à sa potentielle homosexualité,
28:31 vous avez condamné à l'époque le fait qu'il était contraint de se suicider,
28:39 mais qu'est-ce qu'on met en œuvre pour empêcher ça, puisque vous profondez les théories du genre ?
28:43 - De toute façon, toute forme de discrimination et de violence, d'où qu'elle vienne et quelle qu'elle soit,
28:49 est insupportable. Maintenant, ce qui est vrai dans les écoles, et c'est le drame des parents
28:52 et des témoignages de parents qui sont confrontés à des enfants harcelés pour différentes raisons,
28:56 c'est que très souvent, l'école et la pratique du pas de vague entraînent le fait que ce sont bien souvent
29:05 les élèves harcelés qui sont contraints de changer d'établissement,
29:08 plutôt que les élèves harceleurs qui en sont exclus.
29:12 Donc oui, c'est là où j'aurais attendu le gouvernement, typiquement.
29:15 Quand on est face à des harceleurs violents, récidivistes, il faut pouvoir les expulser
29:21 beaucoup plus vite et beaucoup plus fermement de l'école.
29:23 Il faut priver, une fois de plus, les parents des aides sociales pour qu'ils puissent être responsables
29:28 devant leur carence éducative. Et il faut pouvoir proposer de manière forcée,
29:32 et non pas de manière volontaire, ces élèves à aller dans des internats,
29:35 et non pas sur deux semaines, mais sur l'intégralité des années scolaires, le temps nécessaire
29:40 pour les recadrer et surtout protéger les élèves qui veulent pouvoir travailler et vivre en toute liberté
29:46 sans être ennuyés pour leur orientation sexuelle ou je ne sais quelle autre raison.
29:50 Alors, revenons à la campagne de ces élections européennes.
29:53 Comment vous expliquez le fossé qui sépare aujourd'hui la liste de Jordane Bardella,
29:56 qui est autour des 30%, voire un peu plus parfois, et la vôtre qui est entre 5 et 7%,
30:00 parfois un petit peu plus dans les instituts de sondage ?
30:03 Vous êtes quand même sur les mêmes thématiques, globalement, mais avec quelques points différents.
30:06 Certes, mais pourquoi une telle différence ? Qu'est-ce qui justifie ?
30:09 Déjà, le Rassemblement National est un parti qui existe depuis maintenant 50 ans.
30:12 C'est une marque installée et bien installée.
30:15 Reconquête, c'est un jeune mouvement qui a un peu plus de deux ans d'existence maintenant,
30:19 qui se fait petit à petit connaître des Français, et je crois qu'ils comprennent aujourd'hui
30:23 qu'il y a une véritable singularité à Reconquête, puisque nous sommes très engagés, évidemment,
30:28 sur les questions identitaires, ça n'aura échappé à personne.
30:32 Ça ne nous a pas échappé.
30:34 Tant mieux, c'est déjà ça de gagné.
30:36 Nous défendons un programme pour faire simple, économiquement, de droite,
30:39 très différent de ce que propose d'ailleurs le Rassemblement National,
30:41 qui est plus dans un projet étatiste, fiscaliste et interventionniste pour faire simple.
30:47 Nous sommes plus conservateurs sur les sujets de société.
30:50 Vous l'avez constaté sur la GPA, par exemple.
30:54 Et donc, c'est cette singularité qui fait qu'aujourd'hui, nous justifions notre existence
30:59 et notre plus-value dans le débat, et que nous avons aussi des passerelles particulières.
31:03 Moi, je le vois dans nos cadres avec beaucoup d'anciens républicains
31:06 qui aujourd'hui n'ont plus envie de soutenir un parti qui, je le rappelle,
31:09 fait partie actuellement de la majorité du recelive-underlayer du Parlement européen.
31:12 Vous vous considériez, ou reriez, aujourd'hui plus proche du Rassemblement National
31:16 ou plus proche des républicains de François-Xavier Déray ?
31:19 Nous sommes distincts.
31:20 C'est-à-dire la droite des républicains.
31:21 Si on devait simplifier, on serait probablement plus proche sur les questions sécuritaires,
31:25 identitaires du Rassemblement National, mais plus proche économiquement des républicains.
31:29 Même s'il y a une vraie différence, parce que par exemple,
31:31 même avec le Rassemblement National sur la question d'identité,
31:33 aujourd'hui, nous, nous considérons qu'il y a un choc de civilisation sur le sol français
31:37 avec la civilisation islamique.
31:39 Et toute l'actualité récente nous le démontre.
31:41 On a quand même des jeunes filles.
31:42 Et la direction du Rassemblement National réfute cette idée,
31:45 alors même que, je le rappelle, il y a quand même ces dernières semaines,
31:49 une police des mœurs islamiques qui a sévi dans notre pays,
31:52 avec des jeunes filles lynchées, tabassées,
31:54 c'est une horreur pour avoir refusé de porter le voile
31:57 ou pour ne pas avoir respecté le Ramadan.
31:59 Et un homme tué, vous imaginez, on peut mourir en France,
32:02 en 21ème siècle, pour avoir bu une bière pendant le Ramadan,
32:05 c'est ce qui s'est passé à Bordeaux.
32:07 Donc c'est un phénomène qui est de moins en moins anecdotique
32:09 et qui, je le dis, deviendra le quotidien français dans ces quelques années
32:12 si nous ne faisons rien sur les questions migratoires.
32:14 Alors le problème, c'est que vous vous dites un petit peu
32:17 entre les deux parties, de droite ou d'extrême droite,
32:20 et le problème, c'est que ça ne prend pas vraiment,
32:21 parce que vous ne leur prenez pas de poing, ni aux uns, ni aux autres.
32:24 Alors c'est pas tout à fait vrai.
32:25 À force d'être dans l'entre-deux, est-ce qu'il ne faut pas avoir des...
32:27 À force d'être dans l'entre-deux, puisque nous avons une fois de plus
32:29 une vraie singularité, et que moi je crois aujourd'hui
32:31 qu'il y a beaucoup de républicains qui ne veulent plus suivre
32:35 typiquement leur parti, parce que, bah, un parti qui a trop trahi,
32:38 trop déçu, et qui une fois de plus manque de cohérence.
32:40 Mais ça ne se trahit pas dans les sondages pour vous ?
32:42 Ah bah j'en suis pas convaincue, vous verrez que déjà les sondages
32:44 ne sont pas les suffrages, et je reprends date avec vous le 9 juin,
32:47 je suis convaincue que nous serons la surprise de cette élection,
32:49 et surtout, le plus important, parce que l'objectif de cette élection,
32:51 c'est quoi ? C'est d'avoir des élus.
32:53 Voilà, pour avoir des élus aux élections européennes, je rappelle,
32:55 proportionnel un tour, il faut faire minimum 5%.
32:57 Donc il n'y a pas de vote perdu aux élections européennes.
33:00 Si vous faites plus de 5%, vous avez des élus.
33:02 Et donc moi je suis convaincue qu'on aura des élus,
33:05 et surtout, moi c'est ce que j'essaye de faire comprendre
33:08 aux personnes qui nous regardent, l'objectif de ces élections européennes,
33:11 c'est pas tellement de battre Emmanuel Macron au niveau national.
33:14 Je veux dire, le RN est arrivé premier la fois dernière,
33:16 il est arrivé premier également la fois précédente aux élections européennes.
33:18 Ça n'a pas changé le fait qu'Emmanuel Macron a gagné,
33:21 et puis gagné de nouveau.
33:23 Le but de ces élections européennes, pour moi,
33:25 c'est de battre Emmanuel Macron au Parlement européen.
33:27 Et donc de battre son groupe au Parlement européen.
33:29 Et donc de sortir la majorité à laquelle il appartient,
33:32 qui est la majorité du centre et de gauche derrière Ursula von der Leyen.
33:35 Et ça, c'est quand même important de le dire,
33:38 c'est que le seul groupe aujourd'hui qui est en capacité
33:41 de faire basculer la majorité, et de sortir Ursula von der Leyen,
33:45 et de dépasser le groupe d'Emmanuel Macron, c'est le nôtre.
33:48 C'est le groupe des conservateurs européens.
33:50 Et ça, ce n'est pas moi qui le dis, c'est tous les sondages.
33:52 Et donc oui, je crois qu'il est très utile de voter Reconquête,
33:54 parce qu'en votant Reconquête, vous allez voter pour un parti de droite authentique
33:57 qui va venir renforcer le groupe de droite le plus influent
34:00 qui demain peut changer la politique européenne.
34:02 En dehors de vous et de votre numéro 2, Guillaume Pelletier,
34:05 on ne sait pas grand-chose des 81 candidats qui composeront la liste.
34:09 Contraient-elles des VIP comme la liste du RN ?
34:12 Alors il y a Nicolas Bay, aussi également,
34:14 qui est 4e ancien numéro 2 du RN.
34:19 Et il y aura évidemment l'annonce de la liste dans les semaines à venir.
34:25 Vous en saurez assez rapidement.
34:27 Mais est-ce que comme le RN, vous allez chercher un super flic, un super quelque chose ?
34:29 Il n'y a que des gens super, c'est ça ?
34:31 Il n'y a que des gens super, tout le monde est super.
34:33 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que nous avons une large représentation de la société civile,
34:36 parce que nous avons la chance à Reconquête d'avoir des cadres de très bon niveau et très divers.
34:41 Maintenant, le dépôt de la liste est dans un mois,
34:43 et donc vous saurez tout en temps et en heure.
34:45 Mais il n'est pas exclu qu'il y ait des surprises.
34:47 Est-ce qu'il y aura quelqu'un de la Côte d'Azur ?
34:49 Évidemment.
34:50 En place éligible ?
34:51 Évidemment qu'il y aura des personnes de la Côte d'Azur,
34:53 et même plus largement de la Provence-Alpes-Côte d'Azur,
34:57 en bonne position, puisque ça fait partie, bien sûr,
35:00 des territoires très prometteurs électoralement pour nous,
35:02 et donc il est important de correctement représenter ces territoires.
35:05 À l'occasion de son déplacement à Mayotte,
35:07 Marine Le Pen a été interrogée par une consoeur de Mayotte la 1re.
35:10 Je vous propose de regarder ces images.
35:12 Le parti allemand, AfD, avec qui vous siégez au Parlement européen,
35:15 au sein du groupe Identité et Démocratie, du moins sa présidente,
35:18 a dit ceci dernièrement,
35:19 "La France doit restituer l'archipel de Mayotte à l'union des Comores."
35:23 Comment les Mahorais peuvent-ils vous faire confiance,
35:25 alors même que vos alliés ne veulent pas de Mayotte au sein de la France ?
35:28 D'abord, pardon, mais enfin, je pense que les Mahorais savent pertinemment
35:31 que je défendrai Mayotte française jusqu'au bout de ma vie.
35:34 Bon.
35:35 Les alliés, vous avez des alliés qui disent des énormités.
35:38 Donc, moi, je vais demander à ces alliés de revenir sur ces propos,
35:42 et s'ils ne reviennent pas,
35:43 je pense que nous irons à la rupture, parce que je trouve ça inadmissible.
35:46 Parce que Mayotte française, pour moi, si vous voulez,
35:48 c'est le fondement de mon combat pour Mayotte.
35:50 Marie-Marie Chaleur,
35:52 y a-t-il fait la même réponse que Marine Le Pen ?
35:54 Je ne vais pas commenter les bisbilles entre le RN et ses alliés allemands,
35:57 qui ne sont pas les miens, en l'occurrence au Parlement européen.
36:00 Tout ce que ça révèle, en tout cas, ou ce que ça rappelle,
36:02 c'est qu'il y a une donnée quand même à avoir,
36:04 c'est que quel que soit le score très important du RN en France,
36:07 ils font partie d'un groupe au Parlement européen qui est très isolé.
36:11 Un groupe qui ne parvient pas à influencer les politiques européennes.
36:15 Et c'est pour ça d'ailleurs qu'ils auraient besoin,
36:18 d'une certaine manière, d'avoir des alliés comme Reconquête
36:21 qui arrivent au Parlement européen,
36:23 et qui leur permettent, avec un autre groupe,
36:25 de pouvoir constituer demain des minorités de blocage,
36:28 ou des majorités de projet.
36:30 Parce que moi, vous savez, je suis une défenseuse ardente,
36:33 depuis toujours, de l'Union des droites.
36:36 Je continue de penser que c'est le chemin nécessaire
36:39 pour faire gagner nos idées en France,
36:41 comme au Parlement européen.
36:43 Je regrette juste aujourd'hui de ne pas être entendue
36:45 ni par le RN ni par les LR,
36:47 parce que tout le monde y aurait intérêt au final.
36:49 Alors, parlons un peu de votre parti Reconquête.
36:51 On dit beaucoup que l'entente avec Éric Zemmour
36:53 n'est pas toujours au beau fixe.
36:55 Qu'en est-il vraiment de votre relation ?
36:57 Oui, j'ai tout entendu.
36:59 Beaucoup de bêtises, d'ailleurs, comme d'habitude.
37:01 Maintenant, ce qui est vrai, c'est qu'il y a des débats.
37:03 Pas des tensions, mais des débats, des débats parfois vifs,
37:05 sur la manière de conduire la campagne.
37:07 Vous avez deux personnalités qui n'ont pas les mêmes parcours.
37:09 Est-ce que vous avez les coups défranches ?
37:11 Oui, j'ai les coups défranches.
37:13 Et moi, j'ai quelque chose que j'apprécie beaucoup avec Éric.
37:15 C'est qu'on peut se dire les choses
37:17 très franchement et très directement.
37:19 Lui, c'est vrai qu'il vient du RPR,
37:21 il a été candidat à la présidentielle.
37:23 Moi, je viens du Rassemblement national.
37:25 Donc, on n'a pas tout à fait la même sensibilité,
37:27 la même approche sur tout.
37:29 Mais en tout cas, ce qui est sûr,
37:31 c'est que nous sommes unis dans un objectif commun,
37:33 qui est celui d'avoir le maximum d'élus.
37:35 Et donc, nous avons trouvé la manière
37:37 de travailler ensemble de manière efficace.
37:39 Il vous reproche de ne pas se démarquer, si j'ai bien compris,
37:41 du RER, des Républicains, non ?
37:43 Non, ce n'est pas tout à fait ça.
37:45 En l'occurrence, nous avons des différences
37:47 avec le Rassemblement national, et nous les assumons.
37:49 Simplement, lui et moi n'avons pas
37:51 la même manière de les exprimer.
37:53 D'accord, c'est bien ça.
37:55 Comment dire ? Je suis qui je suis,
37:57 et je viens d'où je viens.
37:59 J'ai aussi, d'une certaine manière,
38:01 un rapport un peu affectif avec les électeurs
38:03 du Rassemblement national, et une histoire particulière.
38:05 Et avec leurs dirigeants ?
38:07 Quelles sont aujourd'hui vos relations avec votre tante Marine Le Pen ?
38:09 Une fois de plus, moi j'ai des très bonnes relations
38:11 avec Marine, ce qui peut paraître un peu schizophrène
38:13 parfois, nous sommes en concurrence électorale.
38:15 Vous avez passé les vacances ensemble, et vous êtes mariée ?
38:17 La famille, ça reste la famille.
38:19 Maintenant, ce qui est vrai, c'est que si aujourd'hui je ne suis pas au Rassemblement national,
38:21 c'est parce que, une fois de plus,
38:23 je n'ai pas envie de défendre
38:25 leur programme économique,
38:27 je n'ai pas envie de défendre leur position sur les sujets de société,
38:29 je n'ai pas tout à fait les mêmes solutions,
38:31 y compris sur les questions
38:33 relatives à la défense de notre identité,
38:35 donc je veux pouvoir garder cette liberté,
38:37 et je considère qu'au contraire,
38:39 il est utile qu'il y ait différents partis
38:41 à droite, une fois de plus,
38:43 le tout étant qu'ils puissent s'entendre le moment venu et travailler ensemble.
38:45 Si en 2022, Marine Le Pen gagne la présidentielle,
38:47 vous serez fière d'être la nièce de la nouvelle présidente de la République ?
38:49 Mais, vous savez,
38:51 les choses ont été très claires,
38:53 la fois dernière, aux dernières élections présidentielles,
38:55 au second tour, Éric Zemmour,
38:57 qui n'a pas été qualifié, a appelé à voter Marine Le Pen,
38:59 il n'a pas d'ailleurs présenté de candidats face à elle,
39:01 ni face à Éric Ciotti,
39:03 ni face à Nicolas Dupont-Aignan,
39:05 donc je veux dire, nous, on ne se contente pas de mots,
39:07 cette union...
39:09 Vous pensez que ce sera elle, la prochaine présidente de la République ?
39:11 Je ne sais pas, moi, rien n'est impossible,
39:13 voilà, rien n'est impossible.
39:15 Maintenant, ce qui est sûr, indéniablement,
39:17 c'est qu'après la présidence,
39:19 l'élection à la présidence, il y a les élections législatives,
39:21 et qu'aucun parti politique,
39:23 quel qu'il soit,
39:25 du centre, de la gauche, de la droite,
39:27 n'a jamais gagné seul sous la Ve République.
39:29 Alors, on peut le déplorer, on peut imaginer que rien n'est comme avant,
39:31 mais moi, je continue de penser
39:33 que faire 50 + 1,
39:35 et donc avoir 289 députés,
39:37 pour avoir la majorité,
39:39 je rappelle que le RN en a aujourd'hui 88,
39:41 eh bien, aucun parti
39:43 n'est en capacité de pouvoir l'obtenir seul.
39:45 Je considère que c'est pour ça que je défends
39:47 cette idée de coalition, parce que je pense que c'est la complémentarité,
39:49 finalement, des sensibilités, qui fait qu'on peut y avenir.
39:51 Voilà, maintenant, je vais vous dire,
39:53 nous, on trace notre sillon,
39:55 on défend notre programme,
39:57 et puis, on ne fait pas notre vie par rapport à nos concurrents.
39:59 Que se passe-t-il, Marion Maraisal,
40:01 si au soir du 9 juin, vous ne faites pas les 5%,
40:03 qui vous permet d'aller à l'Assemblée, au Parlement européen,
40:05 est-ce que, comme on l'a entendu,
40:07 vous seriez prête à retourner au RN ?
40:09 Non, pas du tout.
40:11 Ecoutez, moi, je veux dire, si j'avais voulu retourner au RN,
40:13 je l'aurais fait. Vous savez, moi, je suis partie
40:15 du RN en 2017,
40:17 alors que j'étais députée sortante
40:19 et conseillère régionale, présidente du groupe d'opposition,
40:21 d'ailleurs, face à Christian Estrosi en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
40:23 J'ai quitté la vie politique pendant 5 ans,
40:25 j'ai monté une école de sciences politiques et de management
40:27 à Lyon, que j'ai dirigée, j'en étais très heureuse.
40:29 Je suis revenue en politique parce que,
40:31 quand j'ai vu Éric Zemmour arriver,
40:33 il défendait la ligne que je défendais
40:35 à l'intérieur du RN,
40:37 et qui était une ligne, d'ailleurs, qui était combattue
40:39 à l'époque par un certain
40:41 Florian Philippot, on s'en souvient.
40:43 Et je suis revenue parce que
40:45 j'ai voulu m'engager pour mes deux petites-filles,
40:47 qui ont aujourd'hui 2 et 9 ans,
40:49 et que j'ai peur, et je ne veux pas
40:51 qu'elles grandissent dans la France telle qu'elle se profile
40:53 aujourd'hui et dans les années à venir.
40:55 Donc, je...
40:57 Si j'avais voulu simplement choisir la facilité
40:59 et être élue, j'aurais pu le faire, voilà.
41:01 Mais c'est pas mon combat. Mon combat, c'est de pouvoir défendre les idées auxquelles je crois,
41:03 et c'est de pouvoir les faire avancer,
41:05 et donc, je ne regrette absolument pas
41:07 d'être à Reconquête, et je continuerai,
41:09 bien sûr, de me battre à Reconquête après les élections
41:11 du 9 juin.
41:13 Quelques questions diverses, pour calmer.
41:15 Mathilde Panot, la patronne des députés insoumis,
41:17 a annoncé mardi qu'elle allait être convoquée par la police
41:19 pour apologie du terrorisme.
41:21 C'est la toute première fois dans la Ve République qu'une présidente
41:23 d'un groupe d'opposition est convoquée
41:25 pour un motif aussi grave. Qu'en pensez-vous ?
41:27 Alors déjà, sur le fond,
41:29 je n'ai évidemment aucune espèce de sympathie
41:31 pour les ambiguïtés
41:33 indéniables de la France insoumise
41:35 aujourd'hui à l'égard
41:37 des islamistes du Hamas,
41:39 probablement d'ailleurs dans une forme de clientélisme électoral
41:41 décomplexé, qui paye un peu quand même,
41:43 disons-le, puisque le dernier sondage révélait qu'aujourd'hui,
41:45 près de 40% des Français musulmans
41:47 voulaient voter pour la France insoumise.
41:49 Et donc,
41:51 ils instrumentalisent finalement ce sujet
41:53 épidermique et dramatique
41:55 de Gaza pour pouvoir en récupérer
41:57 les fruits électoraux en France et attiser
41:59 les tensions communautaires, ce que je trouve évidemment
42:01 absolument détestable.
42:03 Maintenant, ceci étant dit, sur le fond,
42:05 sur le principe,
42:07 moi je suis contre la judiciarisation
42:09 de la parole publique,
42:11 d'où qu'elle vienne. Voilà, moi je souhaite
42:13 que dans une démocratie mature,
42:15 tous les responsables politiques,
42:17 évidemment dans le cadre du respect de la loi,
42:19 pas d'appel à la haine, à la violence, puissent quand même
42:21 s'exprimer sans immédiatement
42:23 être traînés devant les tribunaux
42:25 et en affaiblissant en plus
42:27 ce sujet extrêmement
42:29 grave de l'apologie du terrorisme
42:31 qui aujourd'hui est une réalité
42:33 quotidienne, malheureusement,
42:35 sur notre territoire, venant de djihadistes
42:37 en puissance. Donc voilà,
42:39 je ne vais pas vous dire que je suis à l'aise avec le
42:41 procédé, même si évidemment,
42:43 la LFI pour moi est
42:45 l'un des adversaires que je combattrai
42:47 avec le plus d'énergie
42:49 dans les années à venir, tant il me
42:51 semble être un danger pour notre pays.
42:53 Quelqu'un qui a connu
42:55 beaucoup la judiciarisation de sa parole, c'est
42:57 votre grand-père Jean-Marie Le Pen. Est-ce qu'on peut vous demander ce qu'il devient ?
42:59 Alors mon grand-père,
43:01 écoutez, il va sur ses 96 ans,
43:03 je l'ai vu récemment,
43:05 il se porte bien, il suit la vie
43:07 politique de loin,
43:09 voilà, mais toujours
43:11 intéressé évidemment par la situation de son pays.
43:13 Toujours alerte ? Toujours alerte,
43:15 je crois qu'il est immortel.
43:17 Il va tous nous enterrer là.
43:19 Marion Bréchard, est-ce que vous avez toujours des relations
43:21 avec un ancien ami proche,
43:23 Olivier Bettati, ancien colistier aux élections régionales,
43:25 qui a rejoint le maire de Nice,
43:27 Christian Estrosi, maire horizon,
43:29 donc macroniste.
43:31 Vous voyez toujours le délégé. Et puis, pour autant, ne tari
43:33 jamais des loges sur vous. J'ai toujours
43:35 des relations
43:37 sincères et amicales avec
43:39 Olivier, pour qui je ne partage pas
43:41 évidemment ses cheveux politiques, même
43:43 voilà, je sais quelles sont ses motivations
43:45 puisque c'est un passionné de la ville de
43:47 Nice, mais ça reste un ami auquel je suis
43:49 très attachée personnellement, même si évidemment
43:51 je ne suis pas du tout d'accord avec son choix et que
43:53 évidemment, moi je suis aux côtés de l'opposant
43:55 principal à Christian
43:57 Estrosi, qui est notre représentant
43:59 Philippe Vardon, pour qui j'ai là aussi
44:01 une amitié et une estime immense.
44:03 Et puis dernière question, les Jeux
44:05 Olympiques seront à Paris cet été, on en parle
44:07 beaucoup, elles seront aussi dans les Alpes
44:09 françaises en hiver 2030, le CIO
44:11 est d'ailleurs en train de visiter les sites,
44:13 les futurs sites niçois. Est-ce que vous êtes favorables,
44:15 Marion Maréchal, à l'organisation de ces gigantesques
44:17 événements, tant sur le plan de la sécurité, on a entendu
44:19 beaucoup parler de ça récemment,
44:21 que des coûts que ça engendre et des empreintes
44:23 carbone que ça génère ? - Le problème,
44:25 c'est que si vous voulez, sur le principe, j'aurais envie de vous dire
44:27 oui, parce que c'est une tribune extraordinaire et puis c'est
44:29 un levier économique majeur. Le problème, c'est qu'on ne tient pas les
44:31 budgets, parce qu'on annonce des budgets qui sont multipliés
44:33 par 4 à chaque fois. - C'est pas le cas pour Paris.
44:35 - Oui, Paris, non pas tout à fait,
44:37 c'est quand même dépassé.
44:39 - C'est là, dans ses proportions.
44:41 - Non, non, pas dans ses proportions, mais enfin c'est quand même
44:43 assez largement dépassé malgré tout.
44:45 C'est vrai que, bien sûr,
44:47 la menace djihadiste existe dans notre pays,
44:49 mais on ne peut pas non plus interdire de
44:51 vivre malgré cette menace.
44:53 Maintenant, ce qui me dérange dans les JO
44:55 actuelles, c'est ce qu'on veut en faire.
44:57 C'est-à-dire que j'ai l'impression que
44:59 ce ne sont pas les JO de la France, c'est les JO du 93.
45:01 C'est-à-dire qu'on fait ce village
45:03 des JO dans le 93, très bien,
45:05 c'est toujours les mêmes qui sont servis. - Et qu'on apporte les jeux
45:07 dans des territoires un peu en déshérence, c'est plutôt
45:09 une bonne chose. - Ce ne sont pas des territoires en déshérence,
45:11 quand vous regardez les investissements des politiques
45:13 de la ville, croyez-moi qu'ils sont beaucoup mieux servis
45:15 que la plupart des campagnes françaises et de très très loin.
45:17 Mais au-delà de ça, dire que du coup
45:19 on apprend par ailleurs qu'on va délester
45:21 des populations de migrants qui dérangent
45:23 du 93 pour ne pas gêner les JO
45:25 dans les campagnes françaises, en cas de timidité
45:27 dans le dos des maires, donc le reste de la France
45:29 sert de délestage
45:31 des populations qu'on ne veut plus à Paris.
45:33 Et puis surtout, c'est toute la symbolique qu'on met derrière.
45:35 On est censé montrer au monde
45:37 ce qu'on est et notre fierté d'être français.
45:39 On fait une affiche dans laquelle
45:41 on efface la croix sur le dôme des Invalides
45:43 parce que vous comprenez, il ne faudrait quand même pas assumer
45:45 qu'on soit un pays aux racines chrétiennes.
45:47 On envisage de faire chanter
45:49 Ayanna Kamoura pour
45:51 introduire la cérémonie des JO.
45:53 Bon, je n'ai rien personnellement contre elle.
45:55 - Elle est française, Ayanna Kamoura ? - Oui, mais d'accord,
45:57 mais elle ne chante pas en français. C'est quand même un problème
45:59 dans le pays de la langue de Molière de ne pas choisir
46:01 quelqu'un qui puisse incarner
46:03 cette culture française. Et puis je rappelle
46:05 que ça part anecdotique, mais symboliquement,
46:07 en politique, tout est important. C'est une chanteuse
46:09 qui s'est fait connaître
46:11 en chantant une romance
46:13 avec un narcotrafiquant.
46:15 Est-ce qu'aujourd'hui, au regard du drame
46:17 du narcotrafique dans nos
46:19 quartiers, de la pression que ça exerce
46:21 sur les populations, de l'explosion de la
46:23 consommation, est-ce que participer de cette
46:25 banalisation, c'est vraiment le moment ?
46:27 - On fait chanter qui à la cérémonie de l'ouverture ?
46:29 Si c'est vous qui faites le choix. - Michel Sardou.
46:31 - Demandons aux français. Ils se sont exprimés sur le sujet.
46:33 J'ai cru voir passer
46:35 Florent Pagny, Clara Luciani...
46:37 - Magnum, c'est pas le choix
46:39 qui manque. J'ai vu aussi Soprano.
46:41 Prenons des chanteurs qui déjà n'ont pas été condamnés
46:43 par la justice et puis qui chantent
46:45 en français. Ce sera déjà bien.
46:47 - Ce sera le mot de la fin. Merci Marion Maréchal.
46:49 - Merci à vous. - Merci Frédéric Maurice.
46:51 Vous pourrez voir et revoir cette émission sur notre
46:53 chaîne YouTube, sur nos pages Facebook
46:55 du groupe d'ici ce matin, sur les sites internet du groupe également.
46:57 Merci à Sophie Doncet
46:59 et Philippe Bertigny pour la réalisation de l'émission.
47:01 Nous vous souhaitons une excellente soirée et à très vite.
47:03 (Générique)
47:18 »

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