• il y a 8 mois
Dans une lettre ouverte au garde des Sceaux, le syndicat FO alerte sur la surpopulation carcérale à l’approche des Jeux olympiques. À la maison d’arrêt de Nantes-Carquefou, le cap des 200 matelas au sol a été récemment franchi. Pour Yann Hervé, secrétaire local UFAP-UNSA justice au pénitentiaire de Nantes, un bonjour mal interprété peut déclencher une situation d’agression».

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Transcription
00:00Ah oui, oui, bien bonjour à tous déjà, bien évidemment on est sur une situation hyper fragile au sein de l'établissement,
00:09le quotidien des collègues depuis plusieurs mois est assez pénible à vivre de par cette surpopulation, ce manque de personnel,
00:22à chaque ouverture de porte peut surgir le danger.
00:27Au-delà des places même dans la prison, j'imagine qu'il n'y a pas non plus suffisamment de surveillants pénitentiaires pour les encadrer ?
00:37Ah non, non, et puis en plus on est sur des difficultés de recrutement, des difficultés d'affectation,
00:44on a un manque prédominant d'effectifs qui rendent en plus difficile les conditions de travail et de détention.
00:56Il y a des exemples de situations dans lesquelles les personnels pénitentiaires se sont retrouvés en danger, là récemment dans cette maison d'arrêt ?
01:07Comme je vous dis, le danger il est à chaque ouverture de porte, dès 7h le matin,
01:11quand à la base on doit ouvrir une cellule avec une personne, il y a de la vigilance bien évidemment,
01:19mais quand derrière cette porte il se trouve 3 voire 4 détenus, la moindre petite remarque, ne serait-ce qu'un bonjour mal interprété,
01:31peut déclencher une situation d'agression ou tout au moins de conflit.
01:39Et la situation ne va pas s'améliorer puisqu'on voit une progression des déferlements à Nantes,
01:44c'est un petit peu le serpent qui se mord la queue, évidemment les citoyens attendent de l'action de la part des forces de l'ordre et des enquêteurs
01:51dans le cadre des démantèlements de trafic de drogue dans l'agglomération,
01:55et forcément derrière il n'y a pas suffisamment de place dans les maisons d'arrêt.
01:58Est-ce qu'il y a une solution rapide à tout cela selon vous, sachant que les prisons mettent du temps à se construire, les places de prison,
02:05qu'est-ce que vous attendez vous immédiatement des pouvoirs publics pour régler ça ?
02:10Malheureusement, on est démoli de moyens et qu'est-ce qu'on pourrait attendre ?
02:15Des libertés massives, mais on sait aussi que sur le bureau du procureur,
02:22beaucoup de condamnations en attente d'exécution prennent place,
02:29donc on fait de la nature et en horreur du vide,
02:33encore on peut libérer dix détenus, on aura peut-être ce soir douze à rentrer.
02:40La vie et la criminalité nantaises fait que, sans compter les difficultés que rencontrent les établissements voisins
02:49comme la maison d'arrêt de la Roche-Chorion, la maison d'arrêt d'Angers ou Fontenelle-Comte,
02:53qui eux sont des structures beaucoup moindres et qui ne peuvent pas supporter plus de détenus
03:00qu'on a déjà avec des taux dépassant les 240% en termes d'occupation.
03:05Merci beaucoup.

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