Les élections européennes approchent, l'occasion pour Charline de nous rappeller que ce scrutin semble invisibiliser les femmes, à gauche comme à droite, avec un zoom sur le dernier discours d'Emmanuel Macron. Une prise de parole de deux heures avec au centre... l'Europe et sa puissance, évidemment.
Retrouvez toutes les chroniques de Charline Vanhœnacker sur https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-charline-vanhoenacker
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00:00 Bonsoir la France Inter ! Alors c'est bon, ça y est, vous êtes inscrits pour voter aux européennes ?
00:09 Un peu d'enthousiasme ! Non, je devrais dire voter aux européens, parce que là, ça y est, les femmes sont invisibilisées.
00:17 Ah, Manon Aubry a disparu, c'est Mélenchon qui a le crachoir. Valérie Hayer a disparu, c'est Macron qui a parlé pendant deux heures.
00:25 Puis déjà, Jordan Bardella, bon, il a invisibilisé Marine Le Pen. Et Raphaël Glucksmann, il a invisibilisé Léa Salabet.
00:36 Mais que dans la matinale, que dans la matinale, pour l'instant. Donc on va prendre les dossiers un par un.
00:41 Jeudi, le président Macron a parlé de l'Europe pendant deux heures. Et sur ces deux heures, il aurait pu consacrer deux petites minutes à Valérie Hayer.
00:48 Il aurait pu nous la présenter. On ne sait rien d'elle, on ne sait même pas si ça se prononce « Hayer » ou « Hayé », comme dans « Hayé, c'est fini, on a perdu ! »
00:59 En ce moment, le slogan, c'est un petit peu « Pour une Europe qui a des couilles ! ». Il n'y a qu'à voir le vocabulaire utilisé pendant la campagne.
01:06 La force de l'Europe, l'Europe-puissance, le redressement de l'Europe. On est en plein priapisme électoral.
01:14 Jeudi, le président a joué la dramaturgie, il a dit « L'Europe est mortelle ». C'est vrai, c'est vrai, l'Europe est mortelle.
01:23 En tout cas, c'est ce que disent les migrants qui traversent la Méditerranée.
01:26 Alors l'opposition souhaite que le discours de Macron soit décompté du temps de parole de la candidate Renaissance. Mais non ! Mais non, pas d'amalgame !
01:34 Dans son discours, le président a parlé d'Europe. Ça n'a rien à voir avec les Européennes, enfin ! Encore une fois, vous manquez de nuances, je trouve, dans cette salle.
01:43 Ensuite, chez LFI, si je vous demande qui est tête de liste aujourd'hui, vous allez me dire Mélenchon, parce qu'on n'entend plus que lui.
01:49 Eh non, c'est Manon Aubry. Alors, ouais, j'exagère un tout petit peu, c'est-à-dire que ces derniers temps, elle apparaît sur plusieurs photos derrière Mélenchon.
01:56 Et derrière Manuel Bompard. Et Adrien Quatennens. Donc faites comme tout le monde, prenez une loupe et vous verrez qu'elle est derrière.
02:02 Chez Jordan Bardella, là, vous, attention, ça c'est particulier, parce que lui, il se débrouille pour s'invisibiliser lui-même au Parlement européen,
02:11 pendant les débats et les questions des journalistes, pendant sa propre conférence de presse.
02:17 Alors, même à gauche, les femmes sont invisibilisées. Après, c'est pas nouveau, ça avait commencé il y a déjà plusieurs années, quand on a perdu de vue les électrices du PS.
02:25 Et chez les écologistes, me direz-vous, alors la tête de liste, c'est ? Marie Toussaint. Il y a beaucoup d'enthousiasme, pardon.
02:33 C'est bête, parce que même si Yannick Jadot s'était mis devant, comme il est transparent, on aurait vu au travers.
02:40 Chez LR, il n'y a même pas besoin d'un homme pour invisibiliser les femmes. Et puis au PC, ils s'embêtent pas, les européennes, c'est comme un barbecue géant.
02:48 Et enfin, chez LR, ils ont choisi un homme, parce qu'à la présidentielle, ils avaient donné la visibilité à une femme, et résultat, c'est elle qui a invisibilisé les électeurs.
02:59 Voilà, allez, conclusion, haut les cœurs, on peut s'attendre à tout avec l'Europe. Je veux dire, il y a bien un socialiste qui a plus de 10% dans les sondages. Tout peut arriver !
03:09 (Applaudissements)