L'État veut acquérir une partie d'Atos

  • il y a 6 mois
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé avoir envoyé au géant informatique français en difficulté Atos une lettre d'intention en vue d'acquérir toutes les activités souveraines du groupe.

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Transcription
00:00 Nicolas, ce matin on s'intéresse à Atos parce que l'État annonce vouloir nationaliser une partie du groupe technologique français.
00:08 Le caractère stratégique de certaines de ses activités justifierait une nationalisation ?
00:13 Sans aucun doute. On parle d'une toute petite partie d'Atos qui s'occupe de la simulation des missiles de l'armée,
00:21 la simulation des essais nucléaires, des écoutes de la DGSE, des systèmes de communication des avions-rafales,
00:27 des supercalculateurs où on trouve l'intelligence artificielle et l'informatique quantique et de la partie intitulée BDS,
00:34 tout ce qui est big data et cybersécurité. Évidemment, c'est stratégique. C'est tout petit.
00:39 C'est moins d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires sur un groupe qui en fait 11.
00:42 Ça représente 4 000 salariés sur un groupe qui en compte 110 000 dans le monde.
00:47 Et donc l'État surtout intervient parce que c'est la dernière solution.
00:50 Il y a eu plein de tentatives de négociations de reprise.
00:52 La dernière, un peu crédible avec Airbus, a totalement échoué au mois de mars dernier.
00:57 Et depuis l'échec des discussions avec Airbus sur cette partie de l'activité, l'action a complètement décroché en bourse.
01:03 Elle n'arrive pas à repasser les 2 euros. Sur un an, elle recule de 73 %.
01:07 Donc c'est vraiment le bout, le bout, le bout de l'histoire.
01:09 Donc il n'y a pas de débat. Il faut sauver cette petite partie d'Atos.
01:12 Évidemment. On ne va pas retomber dans l'espèce de psychodrame 2011 quand on s'est demandé si la hiérode de Danone
01:17 pourvoitée par Pepsi a été stratégique. Là, vous avez vu, je vous ai fait la liste des activités.
01:21 Ça ne se discute pas. En plus, l'APE, l'Agence des participations de l'État,
01:26 qui gère en fait les participations de l'État pour Bercy, ne veut pas y aller seule.
01:30 Donc ils sont en train de faire pression sur d'autres groupes industriels français de la défense
01:34 pour les accompagner. Thalès, Airbus à nouveau, mais aussi Dassault Aviation
01:38 et même des géants de l'informatique comme OVH ou encore Devotim,
01:42 qui sont des groupes totalement tricolores et des gros.
01:44 C'est une bonne chose que l'État n'y aille pas seul. Dieu sait si l'État a prouvé qu'il est le pire gestionnaire
01:48 d'entreprises que l'on ait. Je crois que le dossier SNCF en est la preuve.
01:52 Le dossier de direction de l'aviation civile en est la preuve. La gestion de l'EPR par EDF en est la preuve.
01:57 Mais que l'État reste le plus loin possible de la gestion opérationnelle des entreprises.
02:01 Mais en apportant quand même des sous-sous. Comment on va payer la France ?
02:04 Pas beaucoup. L'histoire du prix n'a pas été tranchée. Alors Atos en veut le maximum.
02:08 Ils ont 5 milliards de dettes. Ils sont un peu, hein. Mais on parle d'une partie qui en fait est peu rentable,
02:13 voire parfois en perte. Donc on devrait avoisiner un chèque qui va faire quelques centaines de millions d'euros,
02:18 peut-être proche du milliard. Et plus il y aura de partenaires industriels aux côtés de l'État,
02:22 moins la facture pour la sphère publique sera longue.

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