Chloë des Lysses : Une Femme Multifacette à l'Esprit Libre

  • il y a 5 mois
Chloë des Lysses est une artiste française aux multiples facettes, connue pour son talent de photographe, son statut d'actrice de charme et son esprit libre. Son parcours atypique et sa personnalité captivante lui ont valu une reconnaissance croissante dans le monde artistique.

Une Photographe Passionnée et Talentueuse

Chloë des Lysses est avant tout une photographe passionnée par l'art de capturer l'instant et l'émotion. Ses photographies, empreintes de sensibilité et d'esthétisme, explorent des thèmes variés tels que la beauté féminine, la nature et la sensualité. Son œil artistique unique et sa maîtrise technique lui ont permis de se faire un nom dans le milieu de la photographie artistique.

Une Actrice de Charme Charismatique

En parallèle de sa carrière photographique, Chloë des Lysses s'est également lancée dans le monde du cinéma pour adultes. Son charme naturel, son élégance et sa personnalité affirmée ont rapidement attiré l'attention des réalisateurs et du public. Elle se distingue par ses choix audacieux et son approche artistique du genre, contribuant à briser les clichés souvent associés aux films pour adultes.

Un Esprit Libre et Authentique

Au-delà de ses talents artistiques, Chloë des Lysses se démarque par son esprit libre et authentique. Elle assume pleinement ses choix et défend ses convictions avec courage, n'hésitant pas à bousculer les codes et à s'affranchir des conventions. Sa personnalité inspirante et son message d'émancipation séduisent un public de plus en plus large.

Une Influence Grandissante et un Avenir Prometteur

Chloë des Lysses est une artiste en pleine ascension dont l'influence ne cesse de croître. Sa présence dans divers domaines artistiques lui permet de toucher un public large et diversifié, contribuant à diffuser ses valeurs et sa vision du monde. Son talent, sa créativité et son esprit libre font d'elle une figure incontournable du paysage artistique actuel.

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00:00:00 Le premier jour de la fin du film.
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00:01:25 Le premier jour de la fin du film.
00:01:30 Le premier jour de la fin du film.
00:01:35 - Bienvenue dans "Vive l'Europe".
00:01:37 Je suis avec Chloé Delys.
00:01:39 Salut Chloé.
00:01:41 - Bonjour Daniel.
00:01:43 - Merci d'avoir accepté mon invitation.
00:01:45 - Je t'en prie, c'est un plaisir.
00:01:47 - Un certain nombre d'entre vous ne connaissent pas forcément Chloé.
00:01:51 C'est la mode dans cette émission depuis quelques temps.
00:01:54 Avant, je présentais les invités.
00:01:56 Maintenant, je leur demande de se présenter en quelques mots.
00:01:59 Chloé, qui es-tu?
00:02:01 Comment tu te présenterais à mon public?
00:02:03 - Je me présenterais avant tout comme une mère.
00:02:08 Ce qui change énormément mon rapport à la vie et à la mort.
00:02:14 Je me présenterais aussi comme une anarchiste de droite.
00:02:20 Dans le sens baudelairien.
00:02:26 Je fais référence à Antoine Compagnon,
00:02:29 spécialiste de Proust et considéré comme anarchiste de droite.
00:02:33 Ça me convient bien comme définition.
00:02:36 Il y en a une autre que j'aime beaucoup,
00:02:39 tirée du président de Verneuil,
00:02:43 avec Jean Gabin,
00:02:45 qui est un mélange d'anarchiste et de conservateur
00:02:50 dans des proportions qui restent à définir.
00:02:53 Ça me convient pas mal.
00:02:55 - C'est ta ligne politique de pensée.
00:02:58 - Je me reconnais dans aucun autre mouvement.
00:03:02 Ni l'écologie, pas du tout le socialisme.
00:03:06 J'ai un peu de tendresse pour les communistes,
00:03:11 parce que mon père l'était.
00:03:13 Mais ce n'était pas un communiste comme aujourd'hui.
00:03:17 C'était bon communiste d'antan.
00:03:21 La droite républicaine est pour moi un peu trop proche
00:03:24 de la gauche macroniste.
00:03:27 Je suis trop artiste sans prétention
00:03:30 pour être autre chose qu'anarchiste.
00:03:33 - J'attendais que tu emploies le mot "artiste".
00:03:36 Ce qui ressort de ta carrière, c'est vraiment ça.
00:03:39 Tu as fait différentes choses,
00:03:41 mais ce qui ressort, c'est le côté artistique.
00:03:43 Par exemple, quand on a préparé cette émission,
00:03:45 tu m'as donné des informations sur toi que je n'avais pas forcément.
00:03:48 J'ai été étonné d'apprendre que tu as commencé musicienne.
00:03:51 Tu as commencé à faire du piano dans un bar
00:03:54 et malgré tout, faire du jazz dans un piano bar,
00:03:57 il faut quand même un certain niveau.
00:03:59 Comment on en arrive là ?
00:04:01 Comment on se destine à ça ?
00:04:03 - Je n'ai pas de diplôme à part ce premier prix de piano acquis
00:04:07 de haute lutte avec une dame qui s'appelait Ginette Gobert,
00:04:11 une femme très respectable, une immigrée d'ailleurs,
00:04:15 arrivée en France par boat people vietnamienne.
00:04:20 C'est mon seul diplôme et je n'étais pas mauvaise.
00:04:25 Je n'avais pas le feu puisque je n'en ai pas fait une carrière,
00:04:28 mais j'ai travaillé pendant une bonne dizaine d'années.
00:04:31 Main droite, main gauche, métronome.
00:04:34 - Je connais. C'est dur le piano.
00:04:36 - C'est l'enfer.
00:04:38 Finalement, je me suis retrouvée.
00:04:40 Mon premier job, c'était effectivement au piano bar
00:04:42 de la gare Saint-Charles à Marseille
00:04:44 où j'étais là en bruit de fond.
00:04:49 Mais c'était sympa.
00:04:52 - Quand tu m'as dit que c'était à la gare Saint-Charles de Marseille,
00:04:55 j'ai eu un frissonnement parce qu'aujourd'hui,
00:04:57 on sait ce que c'est devenu la gare de Marseille
00:04:59 et la ville de Marseille.
00:05:01 D'ailleurs, il y a quelques années, il y a eu deux étudiantes en médecine
00:05:03 qui ont été massacrées par qui on sait.
00:05:05 Et je me suis dit, parce que toi c'était dans les années 80,
00:05:07 c'est ça que tu travaillais là-bas ?
00:05:09 - Non, dans les années 80, j'avais 8 ans.
00:05:12 - Plus vers la fin des années 80, début des années 90.
00:05:14 - Moi c'était plutôt 90, 92.
00:05:17 - Et dans 20 ou 30 ans, comment on a pu passer d'une ambiance comme ça,
00:05:20 France jazzy, artistique, à ce bordel que c'est aujourd'hui ?
00:05:24 - Marseille n'a jamais été une ville autre qu'une ville cosmopolite
00:05:28 à tendance maghrébine.
00:05:31 Donc moi, je n'étais pas du tout...
00:05:35 - Choquée ?
00:05:36 - Non, c'est-à-dire que tu ne peux pas à Marseille,
00:05:38 si tu habites Marseille, tu ne peux pas être raciste
00:05:41 ou tu ne peux pas avoir la haine contre les Maghrébins.
00:05:44 Puisque où que ton regard se pose, il n'y a que ça.
00:05:48 Donc je ne sais plus si c'est des proches ou collèges
00:05:51 qui disaient que c'était la première ville traversée par le Paris-Dakar
00:05:56 ou je ne sais plus quelle blague, je n'ai plus les mots.
00:05:59 Mais si tu veux, Marseille, tu es obligé d'accepter.
00:06:02 Et ça a toujours été comme ça,
00:06:04 tu es une espèce de ville un peu grecque, là,
00:06:07 il faut se séparer, tu as l'impression qu'il y a le drame,
00:06:09 la tragédie à chaque coin de rue.
00:06:11 Marseille, ça a toujours été un drame.
00:06:13 Moi, j'ai failli perdre un oeil à Marseille en me battant avec une chitane.
00:06:17 Pour une cigarette, d'ailleurs.
00:06:18 C'est toujours l'aventure, en fait.
00:06:19 C'est Marseille, ce n'est pas une ville française.
00:06:22 Marseille, c'est la seule ville de province, Marseille,
00:06:25 où quand tu dis que tu es marseillais, tu n'es pas un provincial.
00:06:29 Tu as toutes sortes de villes un peu bourgeoises, balsaciennes,
00:06:32 ou un peu endormies, ou un peu trécateaux.
00:06:37 Mais Marseille, c'est autre chose.
00:06:40 Marseille, c'est Los Angeles.
00:06:42 Il y avait même ce côté coupe-gorge.
00:06:45 Complètement.
00:06:47 Moi, j'ai grandi en banlieue, dans les quartiers nord,
00:06:50 à la cité du Parc des Roses.
00:06:52 Ma boulangère avait un bras criblé de balles.
00:06:57 Ce n'est pas drôle, mais...
00:07:00 Non, mais si, c'est drôle, parce que c'est comme dans un film.
00:07:05 J'ai pris mon premier flingue sur la temple, je devais avoir 17 ans.
00:07:09 Je me suis fait pipi dessus.
00:07:11 Dans la rue, comme ça, t'es fait braquer ?
00:07:13 Dans la cité, mais c'est pour ça.
00:07:16 Après, je suis arrivée à Paris, j'avais 20 ans.
00:07:20 Ça me semblait d'un calme.
00:07:23 Mais pourtant, tout le monde dit Paris, la grande ville corrosive, etc.
00:07:28 Mais en fait, Paris, c'était...
00:07:31 Et puis aujourd'hui, je vois ce que les Parisiens sont en train d'endurer.
00:07:35 En fait, Paris glisse inexorablement,
00:07:38 avec l'aide de notre drame de Paris, cette chère Anne Hidalgo,
00:07:44 que Paris est en train de devenir Marseille.
00:07:47 Mais moi, ça me fait rire, parce que les Parisiens ne sont pas du tout habitués.
00:07:50 Alors que moi, je le suis, déjà, c'est un avantage.
00:07:53 Et toutes les villes de France sont en train de ressembler au Marseille que j'ai connue.
00:07:58 C'est ça, ça se calibre, s'équilibre là-dessus.
00:08:00 Et attention, ce n'est pas du tout l'Italie non plus, c'est pas Naples.
00:08:04 Parce qu'il y a un côté, je suis les Italiens, un peu...
00:08:08 un peu valeureux, un peu...
00:08:11 avec des gens qui restent quand même nobles.
00:08:16 Là, on arrive vraiment dans la poubelle, quoi.
00:08:19 C'est comme à Marseille.
00:08:21 Ça devient grasseux, même, y compris dans des arrondissements qui étaient épargnés pendant longtemps.
00:08:25 Terrible.
00:08:26 Alors, on n'a quand même pas dit, on a quand même évacué un moment important de ta vie.
00:08:32 Tu as été dans le monde du X, tu as fait...
00:08:35 Tu peux dire le mot porno, on n'est pas sûr.
00:08:37 J'allais y arriver, mais tout en douceur.
00:08:40 Tu as fait du porno pendant pas longtemps, finalement, deux, trois ans, c'est ça ?
00:08:43 Mais même pas, j'ai dû faire une poignée de films en 93.
00:08:47 Mais sur ma page Wikipédia, ils se sont trompés.
00:08:50 Et je n'ai pas accès à ma page Wikipédia, puisque notre culture appartient désormais au monde américain.
00:08:56 Du coup, je ne peux pas corriger.
00:08:58 Mais j'ai fait très peu de films sur une courte, courte période.
00:09:01 Et après, je me suis mariée, donc je ne faisais plus de films, mais j'étais légérie de ce mari.
00:09:07 D'accord, donc ça a duré un an ou deux ans ?
00:09:10 Ça a duré six mois.
00:09:12 Même pas, d'accord.
00:09:13 Oui.
00:09:14 Ça a commencé comment, en fait ?
00:09:16 Tu as été attirée par ce monde ou c'est ton compagnon de l'époque qui t'a plongée là-dedans ?
00:09:20 Je n'ai pas trop réfléchi à comment ça a commencé.
00:09:28 Ça commence parce que tu fais des expériences.
00:09:33 Moi, je voulais faire des expériences.
00:09:37 Comme une aventure, en fait.
00:09:39 Voilà, une aventurière.
00:09:41 Ça a pu être du X, mais j'ai pu partir aussi fumer de l'opium dans la jungle thaïlandaise.
00:09:49 J'ai voulu vivre ma vie, j'espère qu'elle n'est pas terminée, mais j'ai voulu vivre ma vie en connaissant des choses.
00:09:56 Et le X, ça se voit, c'est filmé, comme toi tu filmes, donc il reste quelque chose.
00:10:02 Mais la plupart des gens font des expériences, enfin pas la plupart des gens, mais beaucoup de gens font des expériences sexuelles dans un cadre privé.
00:10:14 Mais moi, je voulais vivre, je voulais comprendre.
00:10:17 Et la seule chose qui est peut-être utile au niveau de cette expérience, c'est que j'ai appris énormément sur l'humain en très peu de temps.
00:10:29 Dans quel sens ? Tu as fréquenté beaucoup de gens différents et ça t'a fait mûrir, c'est ça ?
00:10:34 Non, j'ai fréquenté beaucoup de gens différents au cours de toutes mes expériences professionnelles et de vie.
00:10:40 Mais sur l'humain, le regard qu'on pose sur toi, le regard qu'on pose sur la sexualité, le regard qu'on pose sur la femme, le regard sur le péché,
00:10:52 je pense qu'on devrait presque étudier, pas obliger les gens à tourner des pornos, mais je pense qu'on devrait étudier ça dans les facultés de sociologie, de psychologie, dans les écoles de journalisme.
00:11:09 Ce que tu veux dire, c'est que les gens ne te regardaient pas de la même façon ?
00:11:13 Tu as vu le regard de tes proches peut-être changer, d'amis ou même non ?
00:11:17 Ce que je veux dire, c'est que, je vais être brutale, mais dans nos sociétés, on va plus facilement pardonner à un djihadiste d'avoir rafalé des dessinateurs chez Charlie Hebdo
00:11:32 qu'à une femme d'avoir montré son cul dans des films pornos, c'est ça que je veux dire.
00:11:36 Le pardon n'est plus jamais possible.
00:11:44 Et si tu veux, c'est regrettable parce qu'au fond, quelqu'un qui fait du X ou des films de cette nature pour adultes ne fait de mal à personne, peut-être à elle-même selon son degré de morale,
00:11:57 mais pour les autres, à partir de ce moment-là, c'est terminé.
00:12:03 Je ne suis pas du tout une repentie, personne ne me fera jamais rien regretter, mais même le repentir n'est pas possible.
00:12:11 Rien n'est possible.
00:12:12 Il y a une condamnation qui est...
00:12:14 C'est terminé, mais ça date, je ne sais pas si c'est judéo-chrétien ou si c'était comme ça avant, mais c'est le péché originel, c'est le serpent, c'est la femme, c'est l'art de la connaissance,
00:12:27 il ne faut pas y aller, bienheureux les ignorants, tu mets le doigt et la fesse dans un engrenage, c'est fini après.
00:12:37 Ce qui t'a fait arrêter, c'est que ça ne te plaisait pas tant que ça ou simplement que tu étais embarquée avec ton compagnon, après ça a splité ?
00:12:43 Je n'étais pas embarquée avec ma compagnon, j'ai fait des films toute seule, comme une grande, avec des réalisateurs qui parfois n'étaient pas du tout mauvais.
00:12:50 Je pense à un Italien qui s'appelait Mario Salieri, qui avait une science de l'image et un travail autour de l'érotisme qui était vraiment extraordinaire, très félinien, belle lumière, belle ambiance.
00:13:06 Non, c'est après ces films que j'ai rencontré mon mari, qui lui était photographe, enfin mon ex-mari, qui lui était photographe et qui lui se disant "Bon, elle a fait des films, je peux en profiter pour faire des photos".
00:13:19 On revient sur le "pas pardonnable mais exploitable".
00:13:25 Parce qu'après ça a dérivé, tu as été après modèle plus érotique, plus esthétique ?
00:13:31 Après j'ai rencontré le producteur d'Ardisson et de Michel Onfray, Stéphane Simon, j'avais 20 ans.
00:13:38 Il avait une tête de bébé, il était trop marrant.
00:13:42 Je suis allée le voir, je me suis dit "Je voudrais être journaliste", il m'a dit "Bon, quoi ?"
00:13:45 Et donc à 21 ans, j'étais chez Entrevue, qui est un magazine qui était inspiré du magazine de Andy Warhol, Interview.
00:13:54 Je m'en souviens.
00:13:55 Et j'ai commencé en fait comme pigiste.
00:13:59 Et le dimanche et le samedi, mon ex-mari m'exploitait pour faire ses photos.
00:14:04 Mais sinon, j'avais une vie, j'ai toujours eu une vie.
00:14:07 C'est ça qui est drôle, c'est que j'ai une vie tellement...
00:14:11 Pas ennuyeuse, parce que je ne m'ennuie pas, mais laborieuse.
00:14:17 Je travaille, moi je travaille, je suis chez moi depuis toujours.
00:14:22 Tu es assez casanière en fait ?
00:14:23 J'aime bien être casanière, mais j'aime bien voyager aussi.
00:14:26 Mais il me faut des moments de solitude, d'isolement, parce que je suis bien avec moi, je n'ai pas peur de la solitude.
00:14:33 Donc j'aime bien aller chercher l'autre dehors, l'aventure dehors.
00:14:37 Et après, en faire quelque chose, il faut être chez soi.
00:14:41 Mais c'est comme toi, tu vois, tu fais des films, donc tu vas rencontrer des gens, des lieux, des aventures.
00:14:47 Et puis après, quand tu fais ton montage, tu peux rester des heures tout seul chez toi.
00:14:51 Oui, c'est vrai.
00:14:52 Et bien voilà, c'est la même chose.
00:14:53 Il y a deux côtés un peu.
00:14:54 C'est du travail en fait.
00:14:56 Je passais 99% de ma vie à travailler, à transpirer.
00:15:00 Alors, c'était l'expérience de journaliste, tu as commencé à partir du milieu des années 90, c'est ça ?
00:15:05 Quand tu as mis de côté le X.
00:15:07 94.
00:15:09 Quels étaient les sujets que tu abordais en fait ? C'était varié ?
00:15:13 Au début, c'était des sujets de société qui tournaient évidemment.
00:15:17 Parce que dans les années 95, je dirais, il y avait quelque chose d'un peu libre.
00:15:29 C'était post-80, donc les années freak, bling bling.
00:15:33 Et là, on arrivait à un paroxysme, pornographie, freak.
00:15:40 Il y avait Claudia Schiffer et Tabata Cash qui faisaient des couvertures de magazines.
00:15:45 Oui, je m'en souviens de ça.
00:15:46 C'était ces années-là, donc on en parlait, mais il n'y avait pas encore le poids du politiquement correct.
00:15:56 C'était vraiment la suite logique des années 80.
00:16:00 Donc, c'était très vulgaire, très bling bling.
00:16:04 C'était les années pornochics d'ailleurs.
00:16:06 Oui, c'est un peu à l'image de cette émission que je regardais quand j'étais petit ado, c'est Paris-Dernière.
00:16:12 Petit ado, j'adore.
00:16:14 Je devais avoir 13-14 ans, mais déjà ça me titillait ces trucs-là.
00:16:17 C'était chaud pour 13-14 ans, Paris-Dernière.
00:16:18 Oui, c'était parfois chaud, mais parfois c'était simplement mondain.
00:16:21 Il y avait un côté un peu des cadences chic qui n'était pas pour me déplaire.
00:16:24 Il y avait une esthétique, il y avait quelque chose, j'aimais bien le concept.
00:16:26 Il y avait Frédéric Talley aussi.
00:16:28 Oui, c'est lui qui filmait en fait en gros.
00:16:30 D'abord, c'était Ardisson et puis il a passé le flambeau.
00:16:33 J'ai participé trois fois à Paris-Dernière.
00:16:35 Donc, il y a eu d'abord Ardisson qui m'a filmé devant la Banque de France en pleine séance photo osée.
00:16:43 Ensuite, avec Tadeï, on a fait deux émissions, dont une, et c'est vrai, c'était une émission chouette.
00:16:55 Chouette parce qu'elle allait au très fond des gens, des histoires.
00:16:59 Moi, j'ai beaucoup aimé et je pense que Frédéric Tadeï, c'est un grand journaliste par ailleurs.
00:17:04 Oui, c'est vrai.
00:17:05 Je trouve que la disparition de son émission sur France 3, ce soir ou jamais, c'était finalement le dernier espace un peu.
00:17:11 Vous voyez des choses qu'on ne voyait pas ailleurs, mais ça a complètement disparu.
00:17:14 Il n'était pas dans le jugement. Il posait plein de questions.
00:17:17 Il allait au fond des choses, mais sans juger. Du coup, on se livrait.
00:17:21 Moi, c'est quelqu'un que j'aimais bien, mais je crois qu'il travaille toujours pour RT, non ?
00:17:25 Oui, RT. Finalement, il fait la même émission, mais chez les Russes.
00:17:30 Voilà.
00:17:31 Il a rusé chez les Russes.
00:17:33 Exactement.
00:17:34 J'ai vu aussi que tu as fait des articles sur des célébrités qui n'ont absolument rien à voir avec le milieu érotique.
00:17:39 Tu as fait pas mal d'articles en tout genre. Est-ce que tu as fait des rencontres qui t'ont marquées dans la culture, dans la politique ?
00:17:46 Chaque rencontre me marque. Ce n'est pas forcément une célébrité.
00:17:53 Alors, évidemment, il y a des gens que j'ai adorés et qui sont devenus des amis.
00:17:59 Par exemple, Paul Bocuse.
00:18:01 Ah oui.
00:18:02 J'ai travaillé beaucoup dans le rock.
00:18:06 Attends, je reprends.
00:18:09 Après les films de cette nature, je suis passée à journaler, je suis retournée à l'école.
00:18:16 J'ai eu une école du multimédia. J'ai pu commencer l'Internet et le multimédia dès 97.
00:18:24 Ah oui, c'était tôt.
00:18:25 C'était tôt et j'ai vu toute l'évolution des choses.
00:18:30 Ensuite, j'ai eu ma carte de presse. C'est pas mal, je trouve.
00:18:35 Elle n'a jamais été renouvelée en revanche.
00:18:37 Tu t'imagines, ça aurait été trop beau, une femme comme moi qui a une carte de presse.
00:18:42 Les journalistes, ils ne sont pas contents.
00:18:45 Ensuite, en 2000, j'ai complètement arrêté.
00:18:50 Je me suis dit que j'arrête d'écrire. De temps en temps, j'écris encore des articles.
00:18:55 Là, je suis passée côté photo.
00:18:57 Le truc qui me fascine le plus, c'est la photo et depuis toujours.
00:19:01 Là, on arrive dans la carrière même que tu as toujours.
00:19:04 Tu as toujours plaisir à prendre des photos.
00:19:06 J'aime ça.
00:19:08 Mais si tu veux, les rencontres, encore une fois, c'est du travail.
00:19:14 Je lis, je me cultive, je regarde tes émissions.
00:19:18 Tu n'es pas obligé d'être un journaliste, mais pas un spécialiste.
00:19:26 Sinon, tu ne serais pas journaliste.
00:19:28 Quand tu prépares bien tes interviews, à moins d'aller dans des choses extrêmement pointues où je ne vais pas,
00:19:34 logiquement, tu peux transmettre.
00:19:37 C'est un monsieur très bien qui m'avait dit qu'il faut t'exprimer à la fois pour la concierge de ton immeuble et pour le spécialiste.
00:19:45 C'est ce que j'essaie de faire tout le temps dans mon travail.
00:19:49 Mais oui, tu rencontres des gens.
00:19:52 Ma règle, c'est de mettre en valeur de la même façon la femme de ménage et l'homme politique.
00:20:00 Je ne fais absolument pas ça.
00:20:02 C'est mon côté communiste, égalitariste.
00:20:05 Mais je ne veux pas faire de différence.
00:20:08 C'est pareil en photo. Si je photographie un petit chef dans sa cuisine qui débute,
00:20:16 dans une cuisine, il fait chaud, il va suer, je vais lui enlever les cernes, je vais lui mettre un peu de bon teint.
00:20:23 Je ferai la même chose à Charlotte-Gainsbourg, par exemple.
00:20:26 Pour moi, c'est le respect.
00:20:30 Tu traites d'égal à égal la personne que tu interviews.
00:20:34 Après, il y a de la chance. Il y a des photos qui sont plus réussies, des photos qui sont moins réussies.
00:20:39 J'ai raté parfois aussi.
00:20:41 Mais le but, c'est de toujours faire en sorte que la personne soit belle et intelligente sur la photo.
00:20:47 Comment on commence la photographie ?
00:20:48 Est-ce que tu as eu des maîtres ? Est-ce que tu as été dans une école de manière autodidacte ?
00:20:52 Comment ça a commencé ?
00:20:54 Tu étais loin d'être née, tu n'étais même pas envisagée par tes parents.
00:20:59 Ça a commencé quand j'étais petite parce que mon père était fou de photos.
00:21:04 Et dans mon enfance, on avait des flashs qui explosaient.
00:21:07 Tu sais, quand quelqu'un me faisait des photos avec le flash, ça faisait "pschouu".
00:21:12 Et de temps en temps, je lui prenais des petits bouts de flash.
00:21:15 Je me souviens de ça.
00:21:17 Mon père était cadre chez EDF.
00:21:21 Il y avait à l'époque des comités d'entreprise qui étaient vraiment super,
00:21:27 où tu avais des labos photos, des choses comme ça.
00:21:31 Et mon père faisait ses tirages lui-même.
00:21:33 Ma mère peignait aussi un petit peu.
00:21:36 Et je pense que c'est de là que me vient ce goût de l'image.
00:21:41 Après, comme tu sais, j'ai fait des films.
00:21:44 Et dans les films, il y a de l'image.
00:21:47 Oui, il y a du cadrage.
00:21:48 Tu as appris de tout ça finalement un peu ?
00:21:49 Si tu veux, contre toute attente, le porno, c'est le cinéma le plus compliqué.
00:21:54 Pourquoi ?
00:21:55 Parce que le corps humain, c'est ce qu'il y a de plus compliqué à traiter.
00:21:58 C'est-à-dire une main, un pied.
00:22:00 Mais tu le vois quand tu regardes la peinture.
00:22:02 Moi, j'ai la chance d'être âgée.
00:22:05 Et en même temps, la chance et la malchance, si je puis dire.
00:22:09 Mais moi, je viens de l'époque où on dessinait encore,
00:22:13 où on allait encore au musée, au Louvre,
00:22:16 où on regardait, on apprenait le nombre d'or,
00:22:19 et les proportions, etc.
00:22:22 Et quand tu fais du nu,
00:22:25 ce n'est pas comme faire un portrait ou un truc habillé.
00:22:27 Parce que selon la disposition du corps,
00:22:29 tu peux vite avoir un pli disgracieux,
00:22:32 une jambe plus courte que l'autre, un menton prognate.
00:22:36 Il y a beaucoup de paramètres.
00:22:37 Mais c'est horrible.
00:22:38 Les ombres, les lumières, une main où tu mets comme ça,
00:22:42 ça va te faire le doigt coupé sur l'image,
00:22:44 alors que tu ne t'en rendras pas compte dans la réalité.
00:22:47 Donc au fond, déjà, les films, tu comprends que tu vas galérer.
00:22:52 Ensuite, j'ai été modèle pendant des années pour mon ex-mari photographe.
00:22:57 Et c'est moi qui choisissais au compte-fil sur les planches,
00:23:01 puisque maintenant, en numérique, tu n'as plus de planches.
00:23:03 À l'époque, tu avais des planches contact comme ça, de 36 vues,
00:23:07 avec des petites vignettes comme ça que tu regardais à la loupe.
00:23:10 Après, tu faisais un tirage avec un bout d'essai
00:23:13 pour voir si en agrandissement, ce n'était pas trop horrible.
00:23:16 Et si le bout d'essai n'était pas mal,
00:23:18 parce que ça coûte cher en plus la photo argentine,
00:23:20 là, tu te lançais dans le grand tirage.
00:23:22 Et j'en ai vu des défauts.
00:23:24 J'en ai vu.
00:23:25 Et tu apprends comme ça.
00:23:27 De toute façon, Daniel, il n'y a pas de travail.
00:23:29 Tout le monde le dit.
00:23:30 L'art, c'est 99 % de transpiration, 1 % de chance.
00:23:34 Le doigt de Dieu.
00:23:35 Est-ce que l'arrivée des réflexes numériques a pas ringardisé la photo,
00:23:40 mais rendu plus facile,
00:23:42 un art qui autrefois a été un art d'initié ?
00:23:44 Ou est-ce qu'au contraire, tu vois la différence
00:23:46 entre les photographes du dimanche et ceux qui ont un vrai œil ?
00:23:49 Alors là, je reviens au tout début de l'interview et à Baudelaire,
00:23:54 qui a écrit un texte horrible sur l'arrivée de la photo.
00:23:58 En gros, il a dit que la photo, c'est de la merde totale.
00:24:02 Mais tu n'as pas l'impression que c'est toujours ça
00:24:04 à chaque fois qu'il y a un nouvel art ?
00:24:05 Par exemple, quand le cinéma arrivait,
00:24:06 les photographes disaient que c'était de la sous-photographie.
00:24:09 Les écrivains disaient que ça n'avait pas de profondeur.
00:24:12 C'est ça. C'est exactement ça.
00:24:15 Donc Baudelaire, il y a un texte, je ne l'ai pas en tête,
00:24:17 parce qu'en plus, je n'ai pas vraiment beaucoup de mémoire.
00:24:19 C'est d'ailleurs pour ça que je préfère la photo.
00:24:21 Il y a un texte où il dit que la photo, c'est la fin de l'art,
00:24:24 c'est la mort de l'art.
00:24:25 Et si tu veux, moi aujourd'hui, quand je vois les gens avec les téléphones portables,
00:24:31 c'est incroyable ce que tu arrives à faire avec un téléphone portable.
00:24:34 Du sépia, des machins super beaux.
00:24:37 Alors que moi, je suis basique, mais basique.
00:24:40 Moi, je cherche une bonne composition, une bonne lumière,
00:24:44 un corps respectable et un air intelligent.
00:24:47 Et là, je vois les types avec leurs petits téléphones comme ça.
00:24:50 Mais ils me laissent, mais loin derrière.
00:24:54 Donc, c'est rageant, mais c'est le progrès.
00:24:56 C'est comme ça.
00:24:57 Alors toi qui as été devant et derrière l'appareil,
00:25:02 maintenant que tu es seulement photographe,
00:25:05 je ne sais pas si tu continues à être modèle,
00:25:07 peut-être tu fais des autoportraits parfois, de temps en temps.
00:25:10 J'ai du mal à me supporter.
00:25:12 Non, écoute, je n'en ai pas fait depuis 2-3 ans.
00:25:17 Ça m'énerve.
00:25:19 Il faut te maquiller, il faut t'habiller.
00:25:24 En plus, je n'ai pas de déclencheur à distance.
00:25:27 Donc, je mets sur 10 secondes, je prends la pose,
00:25:31 je réc' mes 10 secondes, hop, hop, hop, hop, je cours,
00:25:33 je prends la poche, je reviens, c'est au rage.
00:25:35 Oui, c'est le moins à faire.
00:25:36 Puis bon, au bout d'un moment, ça va.
00:25:38 Il y a une photographe que j'aime beaucoup,
00:25:40 qui s'appelle Cindy Sherman, qui est une Américaine
00:25:43 qui a fait énormément de photos et à toutes les périodes de sa vie,
00:25:47 en se grimant de toutes les sortes d'Américaines possibles,
00:25:52 la bourgeoise, l'ouvrière.
00:25:55 Ça pourrait être intéressant, mais bon,
00:25:57 moi, je préfère travailler de manière alimentaire,
00:26:00 donc je fais des photos alimentaires.
00:26:02 Et mon rêve quand même ultime, c'est de glisser,
00:26:07 mais alors là, je vais énerver les artistes,
00:26:09 vers la peinture à l'huile.
00:26:11 Parce qu'au fond, moi, mon truc, c'est la peinture à l'huile.
00:26:15 D'accord.
00:26:16 Et j'aime l'art, j'aime la peinture à l'huile.
00:26:18 Il y a de la matière, c'est sensuel.
00:26:20 La photo numérique, ça m'ennuie, parce que c'est pas manerie.
00:26:26 Mais j'aimerais, mon grand regret,
00:26:29 j'aurais aimé être peintre en vérité.
00:26:31 Parce qu'il n'est pas trop tard.
00:26:33 C'est pas trop tard.
00:26:34 Tu as commencé un peu, pour l'instant,
00:26:36 tu n'oses pas te dire peintre,
00:26:37 parce que tu as à peine commencé, c'est ça,
00:26:39 dans la peinture à l'huile ?
00:26:40 Non, j'en fais de temps en temps,
00:26:42 mais je jette tout, comme Bacon d'ailleurs.
00:26:45 Ça ne te convient pas, c'est ça ?
00:26:46 Écoute, j'ai dû garder deux toiles.
00:26:48 Alors, celle que j'ai gardée, elle me convient.
00:26:50 Ça fait 10 ans que je vis en l'ayant sur ma cheminée,
00:26:55 et chaque fois que je la vois, je me dis,
00:26:57 la chance du débutant peut-être.
00:26:59 Qu'est-ce qu'il a réussi ?
00:27:00 Il y avait tout, là.
00:27:01 Mais il y a tout, elle est super.
00:27:03 Mais en fait, la démarche que j'ai en peinture,
00:27:06 c'est l'inverse de la démarche que j'ai en photo,
00:27:09 c'est de faire du flou.
00:27:11 C'est de faire des photos floues en peinture à l'huile,
00:27:13 avec des jus.
00:27:15 Et je pense qu'il y a quelque chose à faire,
00:27:17 et je le ferai.
00:27:19 Quel genre de choses tu aimes,
00:27:21 ou tu aimerais peindre ?
00:27:23 Plutôt des portraits, plutôt des natures mortes ?
00:27:25 Tu as un univers particulier ?
00:27:27 J'aime beaucoup l'abstrait,
00:27:29 mais en même temps,
00:27:31 un abstrait figuratif, c'est compliqué.
00:27:33 Comment dirais-je ?
00:27:40 J'ai envie d'arriver en peinture au pictorialisme photographique.
00:27:43 C'est des choses comme Demachi,
00:27:45 c'est les débuts de la photo.
00:27:47 Je tends vers quelque chose de flou,
00:27:50 avec des lumières un peu diffuses.
00:27:55 Tu devines.
00:27:58 C'est ce vers quoi je tends.
00:28:00 D'accord.
00:28:02 J'imagine que lorsque tu as fait du porno,
00:28:04 et qu'ensuite tu as fait des photos,
00:28:06 tu as traîné un peu avec la Jet Set,
00:28:08 tu as rencontré des gens connus, etc.
00:28:10 Est-ce que tu as maintenu le lien avec ces gens-là,
00:28:12 dans les années 2000,
00:28:14 quand tu as eu une carrière un peu plus confidentielle ?
00:28:16 Est-ce qu'ils ont continué de te solliciter ?
00:28:18 Comment ça s'est passé ?
00:28:20 J'ai quasiment fait des loopings en Falcon 2000
00:28:24 avec Olivier Dassault, je nomme.
00:28:26 C'est vrai en plus.
00:28:28 J'ai posé pour Olivier Dassault,
00:28:30 qui est par ailleurs photographe aussi.
00:28:32 Tu as rencontré plein de gens connus.
00:28:34 On a dit que tu étais tout à l'heure au café.
00:28:36 C'est génial.
00:28:38 J'ai rencontré plein de gens connus.
00:28:40 Le lien, comment te dire ?
00:28:44 Oui, j'avais des liens.
00:28:46 J'ai des liens, comment te dire ?
00:28:52 Tu sais, c'est des familles, après.
00:28:54 Tu te reconnais.
00:28:56 Par exemple, Paul Bocuse,
00:28:58 qui est un homme que j'ai vraiment mévénéré.
00:29:00 Il était comme mon grand-père, par exemple.
00:29:04 Quand j'allais chez lui
00:29:06 pour faire des reportages,
00:29:08 j'y allais toujours avec mon chat
00:29:10 que je ne voulais pas laisser tout seul.
00:29:12 C'était à Colonge, à Lyon.
00:29:14 Pour ne pas déranger,
00:29:16 je laissais le chat dans la voiture,
00:29:18 sauf s'il faisait 50 degrés, bien sûr.
00:29:20 Mais en hiver, je laissais le chat dans la voiture.
00:29:22 J'ai rencontré quelqu'un,
00:29:24 et il disait "Vous allez chercher le chat de Mme Chloé,
00:29:26 et vous ouvrez le salon pour lui mettre son chat."
00:29:28 C'est avec quelqu'un qui arrivait avec le panier,
00:29:30 qui mettait le chat dans le salon.
00:29:32 Et M. Bocuse, par exemple,
00:29:34 il m'a fait faire des photos de lui.
00:29:36 J'étais enceinte, pléthorique.
00:29:38 Lui, il avait 84 ans.
00:29:40 Il voulait absolument que je le photographie
00:29:42 dans les niches du Palais des Beaux-Arts de Lyon.
00:29:44 Donc, il avait fallu tous les deux
00:29:46 qu'on monte à 2 ou 3 mètres du sol,
00:29:48 lui, pour se faire mettre dans la niche
00:29:50 tel une espèce de karyatide
00:29:52 soutenant ses trois étoiles.
00:29:54 Moi, en face, sur des escabeaux,
00:29:56 avec Fifi Barnachon,
00:29:58 le chocolatier, mais c'était un truc de...
00:30:00 C'était terrible !
00:30:02 - Il voulait sa photo de légende, je comprends.
00:30:04 - Il neigeait, c'était des conditions
00:30:06 dantesques. Et chaque fois
00:30:08 qu'on se voyait, il m'appelait ma cocotte,
00:30:10 il me donnait à manger,
00:30:12 comme si j'étais...
00:30:14 Enfin, tu sais, genre "Non, non, mais donnez-lui
00:30:16 avant qu'elle parte, donnez-lui des..."
00:30:18 "Donnez-lui un casse-croûte, foie gras, truc."
00:30:20 - Ouais, casse-croûte, le truc, c'est le meilleur truc
00:30:22 que t'as jamais mangé.
00:30:24 - C'est des choses... Tu lis
00:30:26 des liens comme ça avec des gens, mais parce que...
00:30:28 Parce que...
00:30:30 Comment dire ?
00:30:32 Au fond, il y a une espèce d'ADN commun.
00:30:34 - Ouais. - Tu vois, Paul Bocuse,
00:30:36 c'est un type qui a pris une balle pendant la guerre,
00:30:38 qui a été sauvé par un Allemand,
00:30:40 qui avait 3 étoiles,
00:30:42 3 pontages
00:30:44 et 3 femmes, parce que c'était un polygame aussi.
00:30:46 - En même temps ? - Ouais, ouais.
00:30:48 - Ah, d'accord. - C'est très connu.
00:30:50 - Je ne savais pas. - Et si tu veux,
00:30:52 t'es un homme libre.
00:30:54 Donc, quand
00:30:56 t'as un homme libre comme ça, qui est en face
00:30:58 de toi et qui sait que t'es aussi
00:31:00 un peu rescapé, pas forcément d'une balle
00:31:02 à la guerre, mais un peu rescapé pour
00:31:04 d'autres choses, et que t'as été
00:31:06 dans des goûts de liberté,
00:31:08 tu le vois dans les yeux
00:31:10 des gens, ça passe.
00:31:12 Il y a un petit fil invisible
00:31:14 qui est lié entre des gens
00:31:16 qui, au fond, sont
00:31:18 de la même famille. C'est pas le sang,
00:31:20 mais c'est l'âme. Je pense
00:31:22 qu'il y a une famille d'âmes et qui fait que
00:31:24 tu... Voilà.
00:31:26 Donc après, ça dépend des gens. Moi, quand j'ai photographié
00:31:28 Charlotte Gainsbourg, on n'a jamais...
00:31:30 On ne s'est jamais revues.
00:31:32 - Oui, c'était une collaboration professionnelle.
00:31:34 - C'est purement professionnel,
00:31:36 mais c'était ma sœur.
00:31:38 - Ah oui. - J'avais tellement
00:31:40 le trac, je faisais tomber tout, mes
00:31:42 appareils photo et tout. Elle me les ramassait,
00:31:44 elle me les remettait.
00:31:46 Et si tu veux, c'était ma sœur, parce qu'on a eu le même genre
00:31:48 de père un peu
00:31:50 chelou, alcoolique, etc.
00:31:52 Ben voilà, c'était ma sœur.
00:31:54 Ça a duré deux heures.
00:31:56 J'ai fait des photos magnifiques,
00:31:58 elles ont fait le tour du monde, grâce à Charlotte surtout.
00:32:00 Et voilà. Mais on n'est pas
00:32:02 devenues amies pour autant. - Oui, c'était
00:32:04 à quelle période, ça ? - Ça, c'était en 2005,
00:32:06 2006. - Ah oui, c'est à peu près...
00:32:08 Elle a commencé à faire pas mal de films au cinéma, à ce moment-là.
00:32:10 Elle a tourné "Claire's Bone Trair", elle a fait des bons films.
00:32:12 - Et puis elle a pas peur.
00:32:14 On l'a accusée d'être aussi...
00:32:16 parce qu'elle avait fait des films
00:32:18 avec des hommes de couleur,
00:32:20 à distinct... - Ah oui, exactement.
00:32:22 Oui, je me souviens, effectivement, il y a une scène
00:32:24 en infomaniaque où on la voit avec des Noirs.
00:32:26 Mais qui n'est pas forcément à l'avantage des Noirs, d'ailleurs, cette scène.
00:32:28 Parce qu'ils n'arrivent même pas à se la faire tellement...
00:32:30 - Ah !
00:32:32 Je ne sais pas que répondre.
00:32:34 Je crois que je ne vais pas répondre.
00:32:36 - Passons, passons.
00:32:38 - C'est parti.
00:32:40 (musique douce)
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