• il y a 7 mois
La ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Nicole Belloubet revient sur les mobilisations pro-palestiennes dans les universités.

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00:00 - Et avec Yael Gauze, nous recevons ce matin la ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse,
00:05 dans le grand entretien du 7/10, questions et réactions au 01-45-24-7000 et sur l'application de France Inter.
00:14 Nicole Belloubet, bonjour. - Bonjour.
00:16 - Et bienvenue à ce micro, on va parler dans un instant du sursaut d'autorité voulu par Gabriel Attal
00:21 pour lutter contre la délinquance des mineurs, sujet qui passe évidemment aussi par l'école.
00:27 On évoquera la question des jeunes et des écrans, la revalorisation du métier d'enseignant.
00:33 Mais d'abord quelques mots sur ces blocages qui ont eu lieu dans certaines universités.
00:39 Hier après-midi, la police est intervenue pour évacuer une cinquantaine de militants de la cause palestinienne
00:45 qui avaient installé leur tente dans la cour de la Sorbonne à Paris.
00:48 Vendredi, c'est Sciences Po Paris qui a été bloqué.
00:52 Quel regard portez-vous pour commencer sur ces mobilisations-là ?
00:56 - Moi je comprends que pour reprendre l'expression de Pierre Aschy,
00:59 les vents de folie qui soufflent au Proche et au Moyen-Orient
01:04 suscitent des débats, des interrogations.
01:07 Et c'est le lieu même de l'université que de débattre.
01:10 Ce que je ne comprends pas et je trouve ce qui est inacceptable,
01:14 c'est que ces débats se transforment en blocage, en intimidation.
01:18 Et qu'il y ait d'ailleurs des exploitations politiques, politiciennes de ces situations.
01:23 Et ça je trouve que c'est difficilement acceptable.
01:25 - Pour vous, ces mobilisations, c'est l'activisme d'une minorité agissante et dangereuse,
01:31 pour reprendre les mots de Gabriel Attal,
01:32 ou simplement la liberté de s'engager, de manifester,
01:35 comme on l'a déjà vu par le passé, pour le Vietnam par exemple ?
01:37 - Je pense que beaucoup d'étudiants ont envie de débattre de ces situations
01:41 et de débattre très librement.
01:43 Et c'est le lieu même de l'université.
01:45 En revanche, on voit bien qu'une partie de ces mobilisations
01:48 relève d'exploitations politiques.
01:51 - Est-ce que... - Est-ce que précis vous pensez à qui ?
01:53 - A Pari Mahassan, aux Insoumis, à Jean-Luc Mélenchon ?
01:55 - Quand j'entends Jean-Luc Mélenchon tenir les propos qu'il a tenus,
01:59 je pense qu'il y a une instrumentalisation
02:01 et que c'est difficilement audible au sein de l'université.
02:05 - Vous redoutez que ces mouvements prennent de l'ampleur ou vous estimez que c'est marginal ?
02:09 - À ce stade, il me semble que c'est marginal.
02:12 Je pense qu'il y a la nécessité de débattre, je le redis ici,
02:17 mais il me semble que nous pouvons, par le débat, interrompre ces situations.
02:20 - On a appris hier soir que la présidente de Région Île-de-France, Valérie Pécresse,
02:24 voulait aller suspendre les financements de Sciences Po
02:28 tant que la sécurité d'Itel ne serait pas revenue dans l'établissement.
02:31 Est-ce que vous partagez ce type de mesure ?
02:34 Suspension des financements publics à Sciences Po.
02:36 - Je pense que la direction l'a dit, d'ailleurs, je l'ai lu ce matin
02:40 sous les mots du directeur actuel de Sciences Po.
02:44 C'est évidemment regrettable pour l'institution.
02:46 Il me semble qu'il ne faut pas surréagir immédiatement à une telle situation.
02:50 - Elle surréagit, Valérie Pécresse ?
02:51 - Je pense qu'il est nécessaire de laisser les événements et la direction agir
02:56 comme elle l'a proposé dans la semaine qui vient.
02:59 Et ensuite, les mesures qui devront être prises pourront l'être.
03:02 - Venons-en au plan contre la violence des mineurs,
03:05 priorité du Premier ministre Gabriel Attal dans son printemps des urgences.
03:10 Des consultations avec les groupes politiques ont démarré hier soir.
03:13 Cette phase doit durer deux mois.
03:16 Qu'en attendez-vous comme ministre de l'Éducation nationale ?
03:19 - Moi, si vous voulez, comme ministre de l'Éducation nationale,
03:22 je suis aussi ministre de la Jeunesse,
03:24 comme ministre de l'Éducation nationale, ce que je dis, évidemment,
03:27 c'est que l'école, c'est le réceptacle de ces violences.
03:30 Et c'est aussi l'antidote à ces violences.
03:32 C'est-à-dire que la mission première de l'école, c'est évidemment l'éducation.
03:36 Et l'éducation, ça passe par le respect,
03:38 parce qu'on ne peut pas, évidemment, développer l'apprentissage des savoirs.
03:43 On ne peut pas développer le savoir-être social
03:46 s'il n'y a pas un minimum de règles et que ces règles soient respectées.
03:49 Donc, vraiment, l'autorité pour moi est un élément du respect des règles.
03:54 Et de ce point de vue-là, évidemment, tout ce qui est proposé mérite d'être étudié.
03:58 - Il y a beaucoup de propositions sur la table.
04:00 Un internat pour les élèves ayant de mauvaises fréquentations,
04:03 le retrait de points au brevet et au bac en cas de perturbations graves
04:06 dans l'établissement scolaire, les travaux d'intérêt éducatif,
04:09 qui serait l'équivalent des travaux d'intérêt général
04:12 pour les mineurs de moins de 16 ans.
04:14 Comment est-ce que vous décrivez la philosophie de toutes ces mesures ?
04:18 On serre la vis ?
04:19 - Tout ne relève pas du ministère de l'Éducation à strictement parler, n'est-ce pas ?
04:23 - La preuve, c'est l'intérieur, c'est la justice et c'est bon.
04:26 - Oui, mais pour ce qui me concerne, moi, je le redis ici.
04:30 La priorité pour moi, c'est de faire réussir tous les élèves.
04:33 Pour cela, il faut un cadre, il faut des règles, il faut que ces règles soient respectées.
04:38 Donc, il y a des éléments qui seront pris en compte.
04:41 Je pense, par exemple, dans le premier degré, il faut que nous ayons un mécanisme de punition
04:46 qui existe déjà, qui soit harmonisé, qui soit clair.
04:49 Il faut également que...
04:51 - Vous pensez du discipline, c'est ça que vous voulez dire ?
04:52 - Non, pas du tout.
04:53 J'ai dit harmonisation des punitions, c'est-à-dire que tous les parents sachent que,
04:57 face à un fait, et tout fait mérite réponse, les punitions seront les suivantes.
05:03 C'est une harmonisation qui, aujourd'hui, n'existe pas.
05:05 Chaque école gère les choses comme elle l'imagine.
05:11 Donc, je pense qu'il y a des éléments sur lesquels nous devons progresser
05:14 pour que les règles soient claires pour tous.
05:16 On a même envisagé, et c'est d'ailleurs, je crois, une proposition du Premier ministre,
05:19 que les parents puissent signer une charte ou un contrat
05:23 lorsque leur enfant s'inscrit à l'école.
05:24 Ça me semble relever du bon sens.
05:26 Donc, il y a des éléments qui méritent vraiment d'être pris en compte, d'être traités,
05:31 et ce sera l'objet de la concertation.
05:33 - Ces réflexions sur l'autorité, vous l'avez dit, sont au carrefour de différents ministères.
05:39 Le gouvernement se dit prêt à débattre de la levée de l'excuse de minorité,
05:43 c'est-à-dire ce principe qui fait qu'un mineur est sanctionné moins sévèrement qu'un majeur.
05:48 Y êtes-vous favorable ?
05:49 Vous qui avez été ministre de la Justice, il n'y a pas si longtemps, quand même,
05:53 avant d'être ministre de l'Éducation et de la Jeunesse.
05:55 Vous avez quand même...
05:57 - Je ne veux pas du tout empiéter sur le terrain de mon collègue, Garde des Sceaux.
06:00 - Ça vous concerne aussi.
06:01 - Je dois dire que lorsque j'étais garde des Sceaux,
06:05 j'ai porté vraiment la dernière réforme du Code de justice pénale des mineurs,
06:11 avec, me semble-t-il, beaucoup d'évolutions positives.
06:14 Je m'étais opposée à cela.
06:15 C'était déjà une question qui était arrivée sur le débat, et je m'y étais opposée.
06:21 Je considère en effet que le mineur, c'est toujours un être en devenir,
06:27 et que donc l'éducation, c'est d'ailleurs la philosophie de l'ordonnance de 45,
06:31 l'éducation doit primer.
06:32 Je ne suis pas naïve.
06:33 Je ne suis pas naïve, c'est-à-dire que je me rends bien compte
06:36 qu'il faut réagir de manière systématique dès lors qu'il y a un fait de violence.
06:40 Pour autant, en tant qu'ancienne garde des Sceaux,
06:42 je ne reviens pas sur les positions que j'avais alors défendues.
06:44 - Donc vous ne partagez pas cette idée de Gabriel Attal d'ouvrir le débat sur la levée de l'exclusion des minorités ?
06:49 - Non, le Premier ministre a raison d'ouvrir le débat.
06:51 Je vous donne ma position.
06:52 - D'accord.
06:53 Sur le cas de la jeune Samara, 13 ans,
06:55 agressée sauvagement par un groupe d'adolescents le 2 avril devant son collège de Montpellier,
06:59 cinq mineurs sont mis en examen pour tentative d'homicide.
07:03 La mère de Samara avait accusé l'équipe pédagogique de ne pas avoir pris assez de mesures pour protéger sa fille.
07:09 Et les profs indignés à l'époque du collège Arthur-Rimbaud avaient refusé de donner cours le jour de la rentrée.
07:15 Vous aviez déclaré que votre main ne tremblerait pas.
07:18 Que dit l'enquête administrative que vous avez diligentée ?
07:21 - Bien, écoutez, l'enquête administrative dit deux choses, me semble-t-il, très importantes.
07:27 Elle dit d'une part que ce collège, le collège Arthur-Rimbaud, est très engagé dans la lutte contre le harcèlement
07:33 et que sur le cas particulier de la jeune Samara, qui est un drame pour nous tous, il faut quand même le dire,
07:39 et j'ai eu l'occasion d'être en contact à plusieurs reprises avec sa maman,
07:43 sur ce drame-là, le collège, au vu des éléments qui étaient portés à sa connaissance,
07:47 a fait tout ce qui était dans sa possibilité de faire, c'est-à-dire qu'il y a eu un suivi de l'élève,
07:52 elle a été entendue plusieurs fois, je veux dire, par les équipes éducatives avant le drame qui s'est produit,
07:58 et au vu des éléments qui étaient portés à leur connaissance, les équipes éducatives ont fait ce qu'elles pouvaient faire.
08:03 - Pas de négligence du collège ?
08:04 - Je n'ai pas relevé, et l'enquête administrative n'a pas relevé négligence.
08:08 Mais en revanche, ce qui clairement a été relevé, et d'ailleurs juste simplement pour dire aussi,
08:13 il est très important que les chefs d'établissement des collèges où sont scolarisés les enfants agresseurs
08:19 prennent les mesures disciplinaires d'exclusion sans doute, qui s'imposent,
08:24 c'est-à-dire qu'on ne peut vraiment, il faut être très ferme vis-à-vis des élèves qui sont considérés comme agresseurs.
08:28 Le deuxième point qui est relevé par l'enquête administrative,
08:32 bien que nous n'ayons pas pu avoir accès au téléphone portable des élèves, parce que ça relève de l'autorité judiciaire,
08:38 le deuxième point qui est à relever, c'est évidemment le fait que les réseaux sociaux,
08:42 et notamment ces fameux comptes fichas, sont sans doute à l'origine de ce qui s'est passé,
08:47 avec des images qui ont circulé, qui étaient considérées comme porteurs de mépris, de haine, etc.
08:52 Y a-t-il une dimension religieuse dans ces actes dont Samara a été victime ?
08:57 Ce que dit l'enquête administrative, que je rendrai publique d'ailleurs,
09:01 en tout cas en enlevant les données personnelles qui n'ont pas à être publiques,
09:04 mais ce que dit l'enquête, c'est qu'il y a certainement un contexte communautaire,
09:08 mais que celui-ci s'est sans doute trouvé accentué par les images qui ont été véhiculées sur ce compte fichas.
09:14 Selon son avocat, la mère de Samara souhaite maintenant scolariser sa fille dans le privé.
09:18 Est-ce que ce n'est pas un échec pour l'école publique ?
09:21 Je considère que la situation est tellement particulière qu'on ne peut pas parler d'échec.
09:26 Nous le savons, il y a plusieurs modalités de scolarisation qui ont d'ailleurs été proposées à Samara,
09:31 c'est-à-dire à la fois l'instruction en famille, je crois qu'elle est d'ailleurs actuellement toujours dans sa famille,
09:35 ou bien l'instruction en établissement, c'est le choix de la mère que je respecte en l'occurrence.
09:39 Mais d'autres collèges publics pouvaient l'accueillir et nous l'avons proposé bien sûr.
09:43 - Nicole Belloubet, pour couper un jeune de ses mauvaises fréquentations,
09:47 Gabriel Attal propose aux parents un hébergement en internat,
09:50 soit pendant les vacances scolaires, soit toute l'année.
09:55 Sur le fond, est-ce que l'accord des parents ne va pas limiter la portée d'une telle mesure ?
10:00 Puisqu'il faut l'accord des parents, évidemment, pour envoyer un enfant en internat.
10:04 - Alors, j'étais hier à Toulouse et justement je suis allée voir des internats.
10:10 Et l'internat au fond s'est fait, je le redis ici, pour assurer la réussite éducative de tous les jeunes.
10:16 Et donc nos internats permettent d'accueillir des jeunes qui sont soit distants géographiquement,
10:21 soit qui ont des difficultés sociales et avec le reste à charge zéro que nous mettons en place,
10:26 c'est un élément important, soit pour prendre en charge des jeunes qui veulent se couper de leur environnement.
10:31 Mais dans cette triple dimension, éloignement géographique, éloignement social, éloignement comportemental,
10:37 l'objectif c'est toujours celui de la réussite éducative et c'est ce que nous voulons faire avec les internats
10:42 dont j'ai la responsabilité, qui sont les internats pendant le temps scolaire.
10:45 L'internat, que j'appelle Dupont-Moretti pour simplifier,
10:50 a une autre visée dans laquelle je suis moins partie prenante, je suis moins acteur de ce schéma-là.
10:55 - On va passer au standard d'inter où nous attendent beaucoup d'auditeurs.
10:59 Guylaine, bonjour !
11:00 - Oui, bonjour !
11:01 - On vous écoute !
11:02 - Voilà, je m'interroge et je vous interroge sur la place grandissante accordée aux écrans à l'école,
11:11 sous forme de tablettes par exemple.
11:14 Ça me semble paradoxal, alors que le gouvernement et bien d'autres souhaitent réfléchir à l'exposition des jeunes aux écrans.
11:25 - Alors, on pourrait me répondre qu'il s'agit précisément de faire une éducation à l'utilisation des écrans.
11:32 En réalité, ça va bien au-delà, c'est considéré comme un outil pédagogique
11:38 et à mes yeux, l'école est justement le lieu par excellence où on devrait privilégier le livre.
11:44 Voilà, je veux savoir l'opinion de notre ministre.
11:46 - Merci infiniment pour cette question.
11:48 Cécile, sur l'application d'Inter, va dans le même sens,
11:51 comment mieux réguler les écrans quand l'éducation nationale a distribué à grande échelle des tablettes dès le collège,
11:59 sans aucune ou si peu de formation et d'accompagnement ?
12:03 - J'ajoute que la Suède est revenue en arrière et que les manuels scolaires ont fait leur retour dans les écoles suédoises.
12:07 - Nicole Belloubet.
12:09 - Je n'oppose pas le livre au numérique.
12:11 D'ailleurs, cet été, nous lançons une grande opération, j'espère avoir le concours de France Inter,
12:16 qui s'appellera "Cet été je lis" où nous donnons des livres aux élèves de CM2.
12:21 Pour autant, je suis très claire sur le fait qu'il faille distinguer, de mon point de vue,
12:25 et nous verrons ce que dit la commission écran qui rendra son rapport cet après-midi,
12:29 il faut distinguer selon moi l'usage du téléphone, des réseaux sociaux,
12:34 qui doit être à mon avis totalement réglementé, en tout cas pour les enfants,
12:38 de l'usage du numérique pédagogique.
12:41 Et pour moi, un outil numérique accompagné, c'est-à-dire avec l'enseignant à proximité,
12:48 qui mesure les apprentissages et les progrès des apprentissages.
12:52 Je crois que ce n'est pas quelque chose qui doit être rejeté,
12:54 parce qu'il est absurde de penser que notre société future se fera sans numérique.
12:58 Et si l'école ne travaille pas à l'utilisation du numérique avec les enfants,
13:02 alors je crois que notre école de demain est totalement ratée.
13:05 - Alors ce rapport, vous en parliez à 16h au Miel-Élysée,
13:08 commandé en janvier, une dizaine d'experts dedans.
13:10 Les conclusions sont claires, il faudrait, selon les experts qui remettent leur document à Emmanuel Macron,
13:16 interdire l'usage des écrans au moins de 3 ans,
13:19 et interdire les téléphones portables au moins de 11 ans.
13:22 Le rapport pointe des conséquences sur la santé, le développement des enfants.
13:25 Enjeu civilisationnel, dit le rapport.
13:28 Comment on fait pour réguler ça ?
13:30 Est-ce que la loi est compatible avec ce qui se passe dans l'enceinte familiale, dans le privé ?
13:34 - C'est évidemment très difficile.
13:35 Moi, je suis très favorable à ces mesures-là, qui n'ont pas encore été présentées.
13:39 Je dis, mais enfin, j'y suis très favorable.
13:41 Et j'ai moi-même parlé, il y a quelques temps, d'une pause numérique au collège,
13:45 en disant vraiment qu'il fallait éviter à tout prix la circulation des téléphones portables dans les collèges.
13:51 - On les interdit à l'entrée ? Comment on fait ?
13:53 - Mon idée, alors à vérifier pour la mise en œuvre, on peut l'expérimenter,
13:57 il y a une loi qui interdit cela.
13:59 Mais l'idée, c'est évidemment que les portables puissent être déposés à l'entrée,
14:02 et qu'ils ne circulent pas dans les collèges, puisque c'est ça qui s'est passé sur l'affaire Samara.
14:06 - Ça va se faire ? C'est matériellement possible ?
14:08 - Je pense que c'est matériellement possible, je voudrais vraiment que nous puissions faire cela.
14:11 Après, c'est une autre question que celle que vous posez,
14:13 sur l'interdiction de l'utilisation des réseaux sociaux,
14:17 et l'autorisation parentale entre 13 et 15 ans.
14:21 On a des idées sur la manière de faire,
14:24 nous disposons à l'Éducation Nationale d'un portail qui s'appelle EduConnect,
14:28 il faut mesurer sur la question de savoir si cela peut être utilisé,
14:32 ou s'il y a des difficultés en matière de données partagées,
14:35 ça c'est un point qui mérite d'être travaillé.
14:37 - Retour au standard, Bertrand nous appelle de Biarritz,
14:40 soyez le bienvenu, on vous écoute.
14:42 - Bonjour, j'avais une question pour Mme Belloubet,
14:46 puisqu'on entend, vous venez de le dire, il faut harmoniser des punitions,
14:51 un versant très répressif des couvre-feu dans les tomes,
14:57 par M. Darmanin, interdire le téléphone.
15:00 En fait, je me demandais simplement,
15:02 où en était le versant éducatif et accompagnement éducatif,
15:07 que ce soit des parents, des jeunes enfants ou des adolescents ?
15:10 On a un métier qui s'appelle EducSpé, EducDeRu,
15:16 qui ne fait que chuter, il en manque énormément en France,
15:19 il y en a 65 000,
15:21 et c'est un métier qui devrait pouvoir répondre à de nombreuses questions.
15:27 - Vous êtes enseignant ?
15:28 - Non, je suis interné.
15:31 - Merci en tout cas pour cette intervention, Bertrand.
15:35 Nicole Belloubet vous répond.
15:37 - Moi je réponds très clairement, l'éducation nationale,
15:39 sa première mission c'est d'éduquer tous nos enfants,
15:42 et c'est les apprentissages,
15:43 et je le dis franchement parce que c'est ce à quoi je crois profondément,
15:47 et c'est d'ailleurs ce que j'aimerais porter,
15:49 c'est vraiment ne laisser personne au bord du chemin,
15:51 et c'est travailler sur cet aspect éducatif pour tous.
15:55 Cela étant dit, il me semble que les apprentissages
15:59 ne se réalisent que dans un climat de sérénité,
16:02 sinon on n'arrive pas à apprendre,
16:04 et c'est la raison pour laquelle nous avons besoin de différents types d'enseignants.
16:08 Monsieur parlait à l'instant des éducateurs spécialisés,
16:11 il parlait en tout cas en filigrane des psychologues de l'éducation nationale,
16:15 des infirmiers, il est infirmier,
16:17 nous avons besoin de tous ces personnels,
16:19 et oui je le reconnais, nous avons une faiblesse,
16:21 nous n'avons pas assez de médecins scolaires,
16:22 pas assez de psychologues, pas assez d'infirmiers,
16:25 et nous devons faire un effort important de ce point de vue-là.
16:27 - Comment vous allez faire, puisqu'on a vu il y a un débat budgétaire hier à l'Assemblée,
16:31 comment vous allez faire, votre ministère doit déjà concéder 700 millions d'euros d'économies
16:36 sur les 10 + 10 de 2024,
16:41 il y a une pression budgétaire aussi pour vous ?
16:43 - Bien sûr, il y a une pression budgétaire,
16:46 si vous voulez, en tant que membre du gouvernement,
16:47 il est normal que je participe à cet effort budgétaire.
16:51 Nous avons veillé à ce qu'aucun poste ne soit supprimé,
16:55 c'est évidemment très important,
16:57 et par ailleurs nous essayons de gérer mieux le potentiel
17:00 dont nous disposons, et c'est le cas notamment avec les évolutions sur la formation des enseignants.
17:05 - Mais pour être clair, vous n'êtes plus sanctuarisé ?
17:07 - Je ne sais pas si on l'a jamais été.
17:09 En tout cas, c'est une priorité, l'éducation, clairement,
17:12 et je me bats pour cela, je me bats pour avoir des emplois,
17:16 c'était évidemment tout à fait essentiel,
17:17 mais je le redis ici, au fond nous devons mieux recruter,
17:22 parce que c'est ça qui nous permet d'avoir des profs devant les élèves.
17:25 Mieux recruter, c'est la formation des enseignants,
17:26 avec, vous le savez, l'effort qui va être fait,
17:28 notamment un effort financier, puisque après le concours,
17:32 les élèves fonctionnaires seront rémunérés.
17:34 - Avez-vous trouvé les 2330 postes nécessaires ?
17:39 - Oui, non mais je les ai.
17:41 Oui, je les ai.
17:42 Nous cherchons les hommes et les femmes qui s'assieront sur ces chaises.
17:47 - Vous les cherchez encore ? Vous avez le budget, mais vous n'avez pas les gens, c'est ça ?
17:49 - J'ai le budget, nous cherchons les gens,
17:51 pas sur ces postes-là, spécialement.
17:54 Nous avons besoin de recruter, je le dis ici,
17:57 parce que nous n'avons pas assez de fonctionnaires titulaires,
17:59 ce qui est notre objectif ultime.
18:00 Nous avons besoin de recruter des personnels contractuels.
18:03 Nous sommes en cours de recrutement pour les former avant la prise de fonction.
18:07 - La formation des enseignants, vous en parliez,
18:09 avec un nouveau type de master pour les futurs profs,
18:12 des élèves fonctionnaires payés 900 euros en master 1.
18:16 L'Élysée avait parlé de 1400. Pourquoi finalement 900 ?
18:19 - Ça n'est pas tout à fait tranché, cette question-là.
18:22 D'abord, nos étudiants qui auront le concours au niveau de la licence
18:26 seront rémunérés dans les deux années qui suivent,
18:28 années au cours desquelles ils seront à la fois en stage devant les élèves
18:32 et en même temps en poursuite d'études de master.
18:35 Les secondes années seront rémunérées 1800 euros.
18:38 Sur les premières années, il y a encore un débat entre 900 et 1400.
18:42 Mais je rappelle que l'année dernière, il n'y avait pas de rémunération.
18:45 - Ce n'est pas la même chose pour motiver les futurs enseignants ?
18:47 - Non, mais je pense que la carrière telle qu'elle se dessine,
18:50 avec un parcours d'excellence, sera un atout considérable.
18:54 - On retourne au standard. Bonjour Eugénie.
18:57 - Oui, bonjour.
18:57 - On vous écoute.
18:58 - Merci.
18:59 Madame la ministre, il manque plus de 200 000 AUSH en France,
19:03 et donc 200 000 enfants et 200 000 familles qui sont impactées par ce problème.
19:08 J'aimerais savoir quand est-ce que le gouvernement et vos services
19:10 mettront les moyens suffisants pour payer correctement ces AUSH,
19:14 les recruter, les former, et arrêter le scandale qui en découle,
19:18 c'est-à-dire la bataille sur le terrain des parents
19:21 à qui criera le plus fort au pial pour permettre d'avoir un AUSH
19:26 pour l'inclusion de son enfant en situation de handicap ?
19:28 - Merci.
19:29 - Merci.
19:30 - On rappelle AUSH, accompagnant des élèves en situation de handicap.
19:32 - Absolument.
19:33 - Nicole Belloubet, réponse ?
19:35 - Je voudrais juste dire que je comprends parfaitement la douleur des familles
19:38 qui se trouvent dans cette situation-là.
19:40 L'école, aujourd'hui, sur la volonté du président de la République,
19:43 est devenue ce qu'on appelle l'école pour tous,
19:45 c'est-à-dire une école qui accueille tous les élèves.
19:49 Nous avons actuellement plus de 400 000 élèves qui sont porteurs de handicap,
19:53 qui sont accueillis dans les écoles, et c'est tout à fait naturel.
19:56 Nous avons créé, autour de cette nouvelle politique publique,
20:00 un nombre de postes extrêmement important, notamment en recrutant des AUSH,
20:04 et nous avons plus de 150 000 personnes qui, actuellement, jouent ces fonctions d'AUSH.
20:10 À la rentrée prochaine, 3000 AUSH supplémentaires.
20:13 Mais il est vrai, je le reconnais ici,
20:16 que nous n'arrivons pas encore suffisamment à accueillir dans de bonnes conditions
20:20 l'ensemble des élèves porteurs de handicap.
20:22 Il faut que je travaille avec ma collègue Catherine Vautrin,
20:25 parce que c'est au fond un mécanisme santé-éducation
20:29 qui doit travailler ensemble pour accueillir ses élèves dans de bonnes conditions.
20:32 - Les élections européennes, dans 41 jours, vous étiez ministre, mais aussi militante,
20:36 en meeting hier avec Valérie Ayé à Toulouse.
20:39 Liste largement devancée par celle du RN,
20:41 et aujourd'hui concurrencée par celle de Raphaël Glussmann.
20:44 Pourquoi la campagne ne prend pas chez vous ? Qu'est-ce qui se passe ?
20:48 - Je crois qu'il n'y a pas que chez moi, je crois que la première des choses...
20:50 Chez moi que chez nous...
20:52 Je crois qu'il n'y a pas que...
20:54 Si vous voulez, la première des choses, c'est d'inciter les Français à voter.
20:58 Parce que l'Europe, c'est notre quotidien.
21:01 On a beaucoup de mal à faire comprendre ça,
21:03 mais l'Europe, c'est notre quotidien.
21:05 De tout point de vue, qu'il s'agisse d'éducation, c'est Erasmus,
21:08 qu'il s'agisse de justice,
21:10 on voit bien qu'une décision qui est aujourd'hui prise par le tribunal de Toulouse,
21:13 elle est immédiatement applicable en Allemagne.
21:16 - Mais votre liste a-t-elle encore le monopole de l'Europe ?
21:18 - Donc, moi, ce que je veux dire, c'est qu'il faut absolument aller voter.
21:21 Ensuite, la liste portée par Valérie Ayé,
21:23 qui est une candidate très tonique et très sérieuse,
21:26 par le rôle qu'elle a joué et qu'elle joue encore au sein du Parlement européen,
21:29 dit à quel point l'Europe, c'est vraiment une bataille au quotidien
21:34 pour essayer de faire avancer les dossiers.
21:36 Prenez le pacte Isil-Asile et Immigration,
21:38 on peut dire qu'il n'est pas suffisant,
21:40 on peut dire qu'il ne répond pas à tous les objectifs,
21:43 mais il existe et il va permettre de faire évoluer les choses.
21:45 Ce que je remarque, c'est que Valérie Ayé l'a portée,
21:48 c'est que M. Glucksmann ne l'a pas adoptée.
21:50 Et donc, c'est évidemment un point majeur de différenciation
21:53 dans l'attitude que nous avons au sein des instances européennes
21:56 et c'est la raison pour laquelle je pense que notre liste doit être privilégiée.
22:01 - Eh bien, c'est...
22:03 - Oui, on a encore une question.
22:04 - Gabriel Attal a longtemps hésité à débattre directement avec Jordan Bardella.
22:08 Depuis hier, on sait qu'il est prêt à le faire.
22:11 Étiez-vous de ceux qui l'incitaient à entrer dans ce duel-là,
22:14 est-ce que ça a un intérêt ou est-ce que ça vous enferme dans le rôle de challenger ?
22:17 - Non, je pense qu'on a toujours intérêt à débattre
22:19 et que, franchement, montrer que M. Bardella a des positions
22:23 qui soit ne sont pas réalistes, soit qui sont parfois contradictoires,
22:27 eh bien, le rôle de Gabriel Attal, de ce point de vue-là, est tout à fait essentiel.
22:30 Et je suis sûre, je connais le talent du Premier ministre
22:33 et évidemment, il n'aura aucun mal à montrer
22:35 à quel point le travail qui est conduit par les élus réunis au niveau européen est essentiel.
22:41 - Merci Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse,
22:45 d'avoir été au micro de France Inter.

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