Les étudiants de l'université Paul Valéry de Montpellier vont-ils rejoindre le mouvement des universités parisiennes qui soutiennent le peuple palestinien ?
Plusieurs organisations appellent en tout cas à un rassemblement cet aprés midi, à 13h, sur le campus de la fac.
Le rassemblement de cet après-midi a aussi, selon ses organisateurs, pour objectif de pour demander le désengagement des universités avec des intérêts israéliens.
Il est soutenu par BDS Montpellier, l'Association France/Palestine 34, NPA 34, Solidaires ou encore Sud Education.
On en parle ce matin avec Marwan Naciri, membre du comité universitaire de soutien à la Palestine.
Plusieurs organisations appellent en tout cas à un rassemblement cet aprés midi, à 13h, sur le campus de la fac.
Le rassemblement de cet après-midi a aussi, selon ses organisateurs, pour objectif de pour demander le désengagement des universités avec des intérêts israéliens.
Il est soutenu par BDS Montpellier, l'Association France/Palestine 34, NPA 34, Solidaires ou encore Sud Education.
On en parle ce matin avec Marwan Naciri, membre du comité universitaire de soutien à la Palestine.
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00:00 - François Occitanie pour nous regarder aussi. La question donc ce matin, celle qui vous fait réagir sur les réseaux sociaux, sur
00:05 notre page Facebook, sur l'appli France Bleu ici et puis
00:09 et puis au 04 67 58 6000 aussi vous allez pouvoir prendre la parole. Les campus universitaires sont-ils le lieu d'expression
00:16 et de revendication sur la guerre au Proche-Orient ? C'est la question du jour Guillaume. - Et vous êtes presque 200 à avoir voté,
00:22 197 exactement au moment où je vous parle et vous répondez non à une très très nette majorité
00:27 de 26% et 24% seulement à dire oui.
00:29 Marouane Nassiri, notre invité, membre du comité universitaire de soutien à la Palestine. - Bonjour Marouane Nassiri. - Bonjour. - Membre du comité de soutien universitaire à la Palestine
00:38 à Montpellier qui regroupe alors à la fois
00:41 l'université Paul-Valéry où va se dérouler ce rassemblement cet après-midi,
00:45 l'université de Montpellier où vous même étudiez et puis d'autres campus sur Montpellier également ? - Ouais il y a des
00:51 membres du comité qui font du droit, qui font de la pharma, il y en a en thèse.
00:57 Et puis il y en a probablement d'autres, à Paul-Valéry comme vous l'avez dit et à l'UM. - Ce comité de soutien il s'est créé,
01:03 il s'est activé
01:06 plusieurs semaines, enfin combien de temps après le début de
01:09 l'opération militaire israélienne sur la bande de Gazin ? - En fait il y a eu un appel fin octobre ou début novembre
01:16 d'étudiants et d'universitaires de l'université de Berzait en Cisjordanie qui a appelé à la création de comités comme ça universitaires
01:24 pour soutenir, faire parler de ce qui se passe
01:28 à Gaza mais aussi l'apartheid israélien plus généralement et toutes les violations du droit international et des droits fondamentaux des palestiniens.
01:35 Et nous on a répondu à cet appel et on s'est constitué à ce moment là. - Alors c'est pas la première manifestation,
01:41 pas le premier rassemblement
01:44 celui de cet après-midi qui a eu lieu à Paul-Valéry, on a eu un ou deux précédemment là cet rassemblement donc à partir de 13 heures
01:51 pour en soutien au peuple, aux populations civiles de la bande de Gaza mais aussi dites vous pour
01:58 exiger l'université Paul-Valéry
02:01 l'abandon, la fin ou la suspension, je sais pas comment il faut l'appeler, des partenariats avec des universités
02:08 complices du génocide à Gaza. Est-ce que vous pouvez nous en dire un
02:12 petit peu plus ? Qu'est ce que ça veut dire et qu'est ce que vous dénoncez exactement ? - Oui alors c'est une bonne question parce que
02:17 ça peut paraître étrange ou même contre-productif de boycotter des universités.
02:22 En fait ce qu'il faut savoir c'est que les universités en Israël
02:25 sont complices des violations des droits des palestiniens et donc on peut citer plusieurs exemples pour illustrer ça par exemple
02:32 à chacune des guerres successives des quatre guerres en comptant celle actuelle à Gaza, il n'y a pas une seule des universités israéliennes qui a condamné
02:40 les massacres perpétrés par l'armée israélienne.
02:43 Au contraire chaque guerre c'est une opportunité pour rappeler combien
02:47 les universités soutiennent l'effort de guerre, les soldats et la politique du gouvernement.
02:51 Par exemple l'université Tel Aviv qui est une des deux universités avec laquelle Paul Valéry a des accords,
02:57 elle fait du crowdfunding pour
03:01 des colis de soutien aux soldats israéliens, elle donne aussi des primes à
03:06 tous ces 5000 si je me trompe pas étudiants qui ont été appelés pour faire la guerre,
03:10 donc une prime de 1000 shekels donc 250 euros. L'université de Bar-Ilan, la deuxième université
03:15 avec laquelle l'université Paul Valéry a des accords, c'est carrément 250 à 1250 euros de prime pour chacun des
03:24 élèves appelés à faire la guerre.
03:27 Il y a aussi une sorte de connexion très étroite entre l'armée, l'industrie de l'armement sécuritaire et les universités,
03:34 qu'il n'y a pas par exemple en France et
03:36 et donc
03:39 régulièrement l'université Tel Aviv à nouveau accueille des forums où il y a toutes les industries de l'armement qui viennent présenter ce qu'elles font et attirer
03:46 les cerveaux qui vont travailler chez eux. - Donc ça c'est pour ce qui concerne les deux universités
03:52 israéliennes, avec qui dites-vous l'université de Paul Valéry a un certain nombre de partenariats que vous décrivez, de quoi s'agit-il
04:00 exactement, de quel type de partenariat il s'agit ? - Alors là les partenariats
04:05 c'est des accords de collaboration, on appelle ça des accords cadres et ça prévoit notamment la mobilité de personnel et d'étudiants d'étudiantes.
04:12 Donc ça peut être des semestres
04:14 des semestres d'échange qui donc sont validés et reconnus par Paul Valéry et inversement.
04:21 Mais en fait la nature des accords est presque secondaire et
04:24 parce qu'en fait il y a une position de principe à adopter, nous c'est ce qu'on défend et c'est ce que la société civile
04:30 palestinienne dans son appel au boycott défend.
04:33 C'est que pourquoi est-ce qu'une université en France
04:36 entretiendrait des liens privilégiés avec des universités qui, comme je le décrivais tout à l'heure,
04:41 sont complices des violations des droits humains des palestiniens.
04:45 Et donc il nous semble que tout comme ça a été fait pour la Russie, il y a une position de principe qui doit être adoptée
04:50 de "non nous c'est pas avec ces universités là qu'on veut entretenir, avoir des liens". Et du coup une fois que
04:57 toutes les universités font ça, d'ailleurs il y en a cinq en Norvège qui ont coupé leur
05:02 accord avec les universités israéliennes,
05:04 l'idée c'est que les universités se retrouvent sous pression.
05:07 - Alors vous demandez à ce que ces liens soient rompus entre Paul Valéry et les deux universités que vous avez citées, vous demandez aussi à
05:14 la direction de l'université Paul Valéry du publié communiqué
05:17 reconnaissant, je cite, le risque plausible de génocide à Gaza.
05:22 - Ouais alors en fait Paul Valéry, l'université Paul Valéry a publié un communiqué le 16 janvier
05:29 qui allait dans le bon sens, donc on en prend acte comme quelque chose de positif mais il nous a paru extrêmement tiède,
05:35 euphémisant et notamment ça nous paraît pas dépeindre de façon fidèle la réalité.
05:41 Donc si je peux faire une petite comparaison c'est comme si on appelait la guerre en Ukraine, on disait il y a des
05:46 "heures" ou quelque chose comme ça. En fait c'est euphémisant et ça décrit pas correctement la réalité.
05:52 - C'est de la réalité c'est ça que vous dites ?
05:54 - Ouais exactement.
05:54 - Dans la terminologie employée ?
05:56 - Ouais c'est ça et en fait par exemple la rapporterie spéciale de l'ONU à Gaza et dans les territoires occupés, elle a publié son rapport fin mars
06:03 intitulé "Anatomie d'un génocide". Donc en fait ça serait pas
06:06 pousser le bouchon trop loin que dire génocide potentiel par exemple, au contraire ça nous paraît être quelque chose qui décrit fidèlement la réalité
06:13 sans dire génocide forcément, on attend
06:16 la décision de la cour internationale de justice mais à minima génocide plausible.
06:20 - 0467586000, je rappelle le numéro de téléphone et surtout je rappelle la question qu'on vous pose ce matin,
06:26 les campus universitaires sont-ils le lieu d'expression de revendications sur la guerre au Proche-Orient ?
06:30 Vous pouvez prendre la parole pour répondre à cette question, pour poser des questions, pour intervenir, pas de problème appelez nous tout de suite
06:35 0467586000.
06:37 - Alors Marouane Nassiri, je rappelle que vous êtes membre du comité universitaire de soutien à la Palestine à Montpellier,
06:41 je voudrais venir avec vous sur la mobilisation d'un certain nombre de campus en France. Donc là pour l'instant Paul Vanne il ne s'agit que d'un
06:48 rassemblement à 13h, il n'y a pas d'occupation
06:50 contrairement à ce qu'on a pu voir à Sciences Po ou à la Sorbonne, vous en pensez quoi d'ailleurs ?
06:56 Est-ce que c'est aller trop loin que d'occuper des campus universitaires ?
07:00 - Moi je pense que c'est regrettable que ce soit à des étudiants de devoir se mobiliser,
07:04 mais face à l'inaction du gouvernement par exemple qui n'a pas cessé d'envoyer des armes à Israël alors que le Canada l'a fait par exemple,
07:11 qui n'a pas rappelé son ambassadeur, qui n'a pas interdit le commerce avec les colonies illégales,
07:15 et bien en fait les gens qui se soucient de ce qui se passe se voient obligés d'agir
07:21 comme ils peuvent, et donc pour les étudiants qui sont des gens, enfin on est jeunes, on est très politisés,
07:27 on a des convictions, on veut les défendre, c'est forcément sur les campus là où on est et là où on pense pouvoir faire jouer,
07:34 faire pression,
07:36 qu'on le fait. Donc c'est un peu parce qu'on n'a pas d'autre choix.
07:39 - Ces occupations même, ce qu'il s'agit d'occupations dans certains cas, sont légitimes selon vous ?
07:45 - Oui je pense que c'est légitime, surtout si on met en regard
07:50 combien ça fait rater des cours etc aux gens en France. En revanche ça cherche à prévenir la continuation d'un génocide potentiel
07:57 ou un minima de massacre et de crimes de guerre. Donc les enjeux semblent tellement
08:02 forts que ça me paraît justifier le fait d'avoir ces petites
08:06 gênes occasionnées en France.
08:08 - Alors que pensez-vous du résultat de notre mini-sondage ? Quand 75 ou 76, je ne sais plus, 76 je crois pour cent de nos auditeurs disent que
08:16 ce n'est pas aux étudiants de se mobiliser, que les campus ne sont pas le lieu d'expression de revendications sur la guerre au Proche-Orient.
08:21 Ça vous inspire quelle réflexion ?
08:24 - C'est un peu ce que j'avais dit avant, c'est
08:26 d'accord mais dans ce cas qu'est ce qu'on fait ?
08:28 Parce qu'il n'y a pas de grande mobilisation hors des campus, même dans les campus elle n'est pas énorme,
08:34 même si ça se répand. Donc en fait que faire d'autre ?
08:38 Et c'est un peu pareil que quand il y a la grève, quand il y a quoi que ce soit d'autre, c'est pas que ça nous amuse,
08:43 c'est que qu'est ce qu'on peut bien faire d'autre ?
08:45 - Dans les
08:47 revendications entre guillemets que vous exprimez à travers le rassemblement de cet après-midi, vous demandez aussi à l'université de Paul-Valéry qu'aucune pression,
08:53 sanction, là je vous cite, aucune pression, sanction ou menace ne plane sur les personnels ou étudiants qui manifestent leur soutien avec le peuple palestinien.
09:01 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y en a eu des sanctions, des pressions ou des menaces jusqu'à présent ?
09:06 - Non, à ma connaissance à l'université de Paul-Valéry il n'y en a pas eu. - Pourquoi le demandez-vous ?
09:10 - Parce qu'à Sciences Po Paris par exemple, on a vu que c'était quelque chose qui s'est passé
09:14 et donc c'est un peu mieux vaut prévenir que guérir. On tire des enseignements de ce qui se passe ailleurs et
09:20 mais effectivement pour être tout à fait clair, Paul-Valéry n'a pas
09:25 sanctionné ou menacé qui que ce soit pour le moment. En revanche,
09:28 ils ont annulé
09:32 la réservation d'une salle pour une conférence et donc ça c'est aussi une de nos revendications, qu'il n'y ait aucune forme de censure.
09:38 Et on pense que ça, ça en était une, de forme de censure.
09:43 - Rassemblement donc
09:45 en soutien au peuple palestinien et pour demander la fin des partenariats avec des universités complices
09:51 israéliennes du génocide à Gaza. C'est l'intitulé de ce rassemblement organisé à 13h cet après-midi devant le bâtiment administratif en fait
09:59 de l'université Paul-Valéry et soutenu par plusieurs organisations, je ne les ai pas citées, BDS Montpellier, AFPS 34 qui est l'association France Palestine,
10:07 Le Point Levé,
10:09 NPA 34, Solidaires étudiants, Sud Education, Sud Recherche et Ligue de la jeunesse révolutionnaire.
10:14 Merci Mahouane Nassiri d'être venu ce matin. - Merci de m'avoir invité.
10:18 - Et vous pouvez retrouver cette interview sur notre site internet comme toujours francebleu.fr, les infos d'huit heures après les infos d'huit heures.
10:24 On va aller au Cap d'Agde, enfin plutôt le Cap d'Agde va venir à nous puisque le Cap
10:28 accueille ce week-end la sixième édition du salon de la mobilité électrique.
10:31 Ça va durer tout le week-end sur les quais du centre-port au pied de la Grande Ronde avec
10:35 toutes sortes d'engins électriques qui vont être présentés. Que va-t-il se passer réellement ? On va en parler
10:39 après les infos donc de 8 heures sur France Bleu et Rhum. Mais d'abord voici Paul McCartney dans le 6/9.