• il y a 6 mois
À l'appel de syndicats étudiants, un rassemblement en soutien à la cause palestinienne, a réuni entre 300 et 400 personnes, place du Panthéon à Paris. À proximité, l'Union des étudiants juifs de France, a tenu une « table du dialogue ».

Suite à un appel unitaire de syndicats étudiants d'universités d'île-de-France, regroupant l'Unef, l'Union étudiante, mais aussi des militants du Poing Levé, du NPA jeunes et des Jeunes insoumis.es, plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblés en soutien à Gaza, place du Panthéon à Paris, .

« Quand on parle avec notre administration, ça leur arracherait la bouche de demander simplement un cessez-le-feu et sous couverture de neutralité académique, c'est impossible de s'exprimer et cela n'est pas possible », s'indigne Emma à notre micro, étudiante à l'École normale supérieure Ulm. « Assimiler l'État d'Israël à tous les juifs dans le monde est un appauvrissement de l'identité juive » tient également à préciser Marie, ancienne étudiante de Sciences Po et de confession juive, venue soutenir la cause palestinienne.

« Ce sont actuellement de nombreuses universités qui se mobilisent en Île-de-France et maintenant il faut continuer », avertit Mathis, militant au NPA jeunes.

Une « table du dialogue »

Place de la Sorbonne, à quelques centaines de mètres du Panthéon, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a tenu pendant une bonne partie de la journée une « table du dialogue », avec plusieurs invités, dont le dessinateur Joann Sfar. Depuis le 7 octobre, il y a de fortes crispation au sein de la société et les étudiants juifs en souffrent beaucoup. L'UEJF, fidèle a ses traditions a souhaité créer un espace de rencontre et de dialogue car c'est comme ça qu'on apaise les tensions », affirme Samuel Louzon, secrétaire national de l'UEJF.

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Transcription
00:00 Le silence est un positionnement.
00:02 Et laisser un génocide se dérouler, c'est déjà aussi avoir une position politique.
00:07 [Cris de la foule]
00:15 On a l'impression, quand on parle avec nos directeurs, avec nos administrations,
00:21 que ça leur arracherait la bouche de demander simplement un ccp,
00:23 alors que c'est le minimum syndical.
00:25 Même Macron a appelé un ccp.
00:28 Et sous couverture de neutralité académique,
00:32 c'est impossible de s'exprimer et ça, c'est pas possible.
00:35 Nous sommes tous les enfants de l'État.
00:38 Israël se revendique comme l'État juif.
00:41 Et donc forcément, quand on critique l'État d'Israël,
00:44 on fait l'amalgame et on dit qu'on critique les juifs.
00:46 Sauf qu'il y a plein de juifs déjà dans la diaspora, dans le monde entier,
00:50 qui n'ont pas de lien avec Israël, qui critiquent ce que fait l'État d'Israël.
00:54 Et ils ne sont pas antisémites.
00:56 Assimiler l'État d'Israël à tous les juifs dans le monde,
00:59 en fait c'est un appauvrissement de l'identité juive.
01:02 Il assimile l'identité juive à une opinion politique
01:06 plutôt qu'à l'appartenance à la religion juive et à la culture juive.
01:10 On voit que Rapha est sous la menace d'une invasion imminente
01:17 alors qu'il y a 1,4 million de réfugiés.
01:19 On sait en fait que c'est une question d'enjeux international immense.
01:24 Mais aussi le mouvement étudiant aux États-Unis,
01:26 il est en train d'influencer le mouvement étudiant à l'international en France, etc.
01:31 Et donc nous, peu importe ce que vont dire les politiciens pendant les élections européennes,
01:36 nous notre préoccupation est d'arrêter les massacres
01:39 en imposant à Macron l'arrêt de tous les partenariats de nos universités
01:43 avec les grands groupes qui sont complices des massacres.
01:45 Oui c'est un mouvement qui s'amplifie.
01:48 On a tous vu les images de Sciences Po Paris il y a une semaine,
01:51 on a vu la Sorbonne le lendemain.
01:53 Et là maintenant c'est toutes les universités qui d'une manière ou d'une autre
01:56 voient des équipes militantes, des assemblées générales, des blocus.
01:59 C'est des centaines de personnes qui se mobilisent,
02:01 qui commencent à se coordonner à une échelle,
02:04 la région parisienne par exemple,
02:05 avec une assemblée inter-fac qui s'est réunie hier soir à Paris 8,
02:09 qui a réuni plus d'une centaine de personnes,
02:10 qui couvrait en fait la majorité des universités de région parisienne.
02:14 Là ce qu'il faut c'est continuer.
02:22 L'objectif c'était de créer du dialogue, de la rencontre, de la discussion.
02:26 Depuis cet octobre, depuis que la guerre entre Israël et le Hamas a commencé,
02:31 il y a de fortes crispations au sein de la société,
02:33 et en particulier dans les universités.
02:36 Les étudiants en souffrent beaucoup, et en particulier les étudiants juifs.
02:40 Et on s'est rendu compte, on se rend compte au quotidien,
02:42 qu'il y a une grande méconnaissance de l'autre.
02:45 Et donc l'UEJF, fidèle à son histoire, fidèle à ses traditions,
02:49 a voulu une fois de plus créer un espace, un moment de rencontre
02:53 entre des gens qui ne viennent pas forcément de milieux identiques,
02:57 qui n'ont pas l'habitude de se rencontrer,
02:58 qui sont, comme on peut le voir, pas d'accord,
03:00 mais qui discutent parce qu'on pense que c'est comme ça qu'on apaise les tensions.
03:04 On peut être d'accord de ne pas être d'accord en fait,
03:06 et on va expliquer nos positions, on va expliquer aussi nos peurs, nos problèmes,
03:12 et entendre aussi la voix des étudiants ou des passants
03:16 qui nous disent ce qui se passe à Gaza et en Israël peut aussi les indigner.
03:24 On entend très bien ça, et il faut l'entendre pour justement créer cette parole.
03:30 Si on ne s'entend plus, on ne parle plus,
03:32 et on ne peut pas être dans une société sereine,
03:35 dans une société qui fonctionne,
03:36 et notamment avec des étudiants à l'université, notamment juifs,
03:40 qui se retrouvent isolés en Amphi du fait qu'on leur colle automatiquement
03:45 "ah il est juif, il est sioniste, il est pro-Netanyahou",
03:49 il faut se parler.
03:50 On peut pareil être "juif de France" ou même israélien,
03:59 et ne pas forcément soutenir le gouvernement,
04:02 comme nous en France, on peut être français
04:05 et ne pas forcément soutenir le gouvernement en place.
04:08 Israël est une démocratie, certes en péril, mais ça reste une démocratie,
04:11 et l'objectif de cet événement, c'est de se dire qu'on n'est pas obligé
04:16 d'être l'un contre l'autre, mais plutôt débattre, discuter,
04:21 donner son point de vue, et passer un bon moment finalement.
04:23 [Brouhaha]

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