?' la suite d'une réunion organisée ce jeudi matin, le Stade de Reims a décidé de mettre fin au contrat de Will Still à la fin de la saison. L'entraîneur est mis en retrait de ses fonctions immédiatement.
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00:00 On a une réaction exclusive de Will Steele, grâce à madame Séverine Parlacourt.
00:04 Tu nous racontes les coulisses ?
00:05 Alors on a un petit peu discuté, donc ce matin dès que j'ai vu la nouvelle, on a discuté ensemble.
00:09 J'ai demandé un petit peu une réaction par rapport à ce qui se passait.
00:12 Je vais le citer, voilà ce qu'il me dit.
00:15 Il n'est ni un lâche, ni respectueux et qu'il n'a jamais triché.
00:19 J'ai sans doute été maladroit dans ma communication, mais j'ai toujours été droite, très honnête,
00:25 d'où le fait que la fin ici ne soit ni tordue ou compliquée.
00:28 Voilà pour les mots de Will Steele qui réagit à chaud comme ça.
00:31 Est-ce que ça te fait changer d'avis ? Est-ce que vous avez envie de revenir sur ses propos ?
00:34 Je vais laisser la parole à eux pour le moment.
00:35 C'est quand même assez surprenant, Pierre, on n'est pas habitué à ça.
00:37 Non, on n'est pas habitué à ça, mais pour avoir, avec Bertrand, été voir le match contre Montpellier,
00:44 ça avait un peu un parfum de fin de saison et de roue libre.
00:48 Et honnêtement, je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée.
00:51 Je pense que Will Steele en avait un peu besoin parce qu'il avait un peu la tête ailleurs
00:54 et un peu la tête dans les godasses même quand on l'a croisé, ça fait un petit moment.
00:57 Je ne suis pas sûr que l'énergie était là et même auprès du groupe,
01:01 je pense aussi que ça va faire un électrochoc, mais tu sais que tu pars sur un nouveau cycle.
01:06 Donc, il y a des mecs en fin de contrat, il y a des joueurs qui ont peut-être envie de partir,
01:10 qui ont envie de se montrer.
01:11 Ça peut peut-être créer quelque chose sur le troisième match pour atteindre l'objectif.
01:14 Après, complètement d'accord sur le fait que, ce qu'a dit Bertrand,
01:18 sur le fait que Will Steele est un bon entraîneur.
01:21 Ce n'était pas Guardiola l'année dernière et ce n'est pas devenu un entraîneur de DH cette année.
01:26 C'est juste que des fois, quand tu es coach, tu as un contexte.
01:28 Là, le contexte est compliqué, ça sentait un peu la fin de cycle
01:30 depuis ce départ à Londres où il était à l'air en visite.
01:33 Ça a mis un peu la pagaille et voilà.
01:35 Mais maintenant, moi, le timing ne me dérange pas plus que ça.
01:39 Je pense que c'est arrivé à la fin de quelque chose et on se serre la main
01:43 et chacun continue sa route.
01:46 Ça ne me dérange pas plus que ça.
01:47 Et on n'attend pas l'intersaison pour balayer, pour tout changer.
01:50 Tu partages cet avis, Brousse ?
01:51 Moi, si ça s'en est arrivé à ce point, c'est qu'il n'y avait pas le choix de simplement.
01:54 Ils ont atteint le point de non-retour.
01:56 Ça sentait que ça s'était cassé déjà il y a quelques mois.
01:58 C'est dommage parce que c'est vrai que le début de saison, il y avait des choses intéressantes.
02:00 Moi, c'est un entraîneur que j'aime bien, etc.
02:02 C'est rafraîchissant.
02:03 Après, oui, par rapport à son message sur la com, on peut l'interpréter comme on veut.
02:08 Lui, évidemment, il va dire ça.
02:09 Mais bon, je pense que voilà, au-delà de la maladresse et tout,
02:12 par moment, il savait aussi ce qu'il faisait.
02:13 Quand tu te déplaces à droite, à gauche, tu vas en Angleterre, tu fais des allers-retours,
02:16 tu dis des choses, il y avait des déclarations.
02:18 Tu sais très bien ce que ça a provoqué derrière.
02:20 Donc pour moi, justement, il a provoqué un peu ça.
02:23 Et là, ça lui permet...
02:24 - Tu vois pas ça comme un manque d'expérience, toi ?
02:26 - Non.
02:27 Non, parce que je pense que c'est quelqu'un d'intelligent.
02:29 - Je pense pas que tout était calculé.
02:31 Je pense pas que toute sa communication s'était calculée non plus.
02:33 Peut-être...
02:33 - Quand t'es jeune entraîneur...
02:34 - Je pense qu'il y a pas mal de calculs.
02:35 Il a peut-être été pris de court à un moment donné, je pense.
02:38 Peut-être, tu vois.
02:38 Mais je pense que c'est quelqu'un qui est quand même assez malin et intelligent
02:42 pour savoir ce qu'il fait.
02:42 Et dans le foot, quand tu fais ce genre de choses,
02:44 tu sais que ça va faire réagir, tu sais que ça va faire parler.
02:47 - Mais...
02:47 - Voilà.
02:48 - Pour très bien le connaître, c'est quelqu'un de très, très entier,
02:50 tu vois, qui est très nature, qui joue absolument pas un rôle.
02:54 Vraiment pas.
02:54 - Moi, je l'aime bien.
02:55 - Et...
02:56 Non, mais tout à fait.
02:57 Et c'est très bien.
02:58 Mais...
02:58 Non, non.
02:59 Et donc, il joue absolument pas un rôle.
03:00 Je pense qu'il y a pas grand-chose qui est calculé.
03:03 Par contre, ce qui est vrai, effectivement, il le dit lui-même,
03:05 mais il était maladroit dans sa communication.
03:06 En faisant certaines choses,
03:07 il savait très bien les répercussions que ça allait avoir.
03:10 Ça, c'est sûr et certain.
03:11 - Il pensait peut-être pas perdre le vestiaire comme il l'a perdu.
03:13 - Non, ça, je pense pas.
03:14 Ça, clairement pas.
03:15 Et je pense qu'à un moment donné, il était désemparé.
03:16 Et je pense qu'il était...
03:17 Voilà, même, on le voit...
03:18 Je pense que c'était son interview, là, ce week-end, après la défaite.
03:21 Enfin, il est...
03:22 - C'était déjà pareil la semaine d'avant où on y était.
03:24 Il était déjà à deux doigts de pleurer, là, clairement.
03:25 - Il a laissé tranquille à but.
03:26 Mais c'est ça, mais bien sûr.
03:27 - Mais le problème est, moi, ce que...
03:27 - C'est qu'il tient plus, mais effectivement...
03:29 - Ce que tu dis, je veux bien le croire.
03:31 Mais c'est un vrai problème.
03:32 C'est-à-dire que si ton entraîneur est incapable de gérer tes émotions,
03:34 c'est le problème.
03:35 C'est moi, c'est ce que je lui reproche.
03:36 - Mais il se pense pas qu'il est incapable de gérer ses émotions.
03:38 - Ben, la preuve...
03:38 - Non, mais c'est un travail à faire.
03:39 - Il a besoin d'évoluer.
03:40 - Il est tout jeune, c'est un jeune entraîneur aussi.
03:42 Moi, je crois que c'est plus ça.
03:43 - C'est pourquoi je dis, je ne l'accable pas.
03:44 Je dis simplement, encore une fois, on l'a vu...
03:46 - Il est passé à Armez pour faire ce métier ?
03:58 - Non, mais il n'est pas prêt vers ton âge.
03:59 - Il n'est pas prêt du tout.
04:00 - Non, mais d'accord.
04:01 - En fait, en début de saison...
04:02 - Il y a une marge de progression quand t'es coach.
04:03 - Mais bien sûr, c'est-à-dire que là, ça me paraît énorme ce qu'il a accompli.
04:05 C'est-à-dire qu'en début de saison, on allait voir Reims-Monaco.
04:07 Reims perd contre Monaco.
04:09 En début de saison, tout se passe bien.
04:10 Monaco a un meilleur effectif que Reims.
04:12 Tu perds, t'es déçu, normal.
04:13 Mais t'avais l'impression qu'il avait perdu ses parents.
04:15 Tu peux pas.
04:15 - Non, mais t'as 25 mecs à manager.
04:17 - Il est comme ça.
04:17 - T'as une énergie...
04:18 - Oui, mais c'est quelqu'un...
04:18 - Oui, mais il est comme ça, d'accord ?
04:19 Mais c'est le problème.
04:20 - Je vois ce que tu veux dire, Martin.
04:21 - C'est-à-dire que t'es manager, tu dois amener les autres avec toi.
04:22 Si ton coach, il a le droit de chialer chaque fois que tu perds, c'est un problème.
04:25 - Mais est-ce que ça manque pas un peu dans ce monde-là,
04:26 avoir un coach avec de l'humanité et de l'émotion ?
04:28 - Moi, je vois ce que tu veux dire, mais c'est quelqu'un qui vit vraiment le foot.
04:30 Il adore ce sport.
04:32 - Il n'y a pas de souci.
04:33 - Il va peut-être apprendre à se canaliser, parce que c'est vrai qu'il est extrêmement jeune, tu vois.
04:37 Mais sur ça, je pense qu'il peut progresser.
04:39 - Mais quand t'es un manager, tu dois donner le cap.
04:41 Et quand tu donnes le cap, tu ne peux pas te permettre des failles.
04:43 - Je suis d'accord sur ça.
04:43 - Moi, honnêtement, je ne vois pas d'autres exemples.
04:45 D'ailleurs, moi, je ne fais pas ce métier-là depuis 25 ans,
04:47 mais je n'ai jamais vu des entraîneurs à ce point livrés, se livrer à ce point-là.
04:51 Alors, c'est des magnifiques moments de télé, etc.
04:53 C'est génial, c'est un super client.
04:54 On était tous ravis de l'écouter.
04:56 Mais moi, si je suis ses dirigeants ou si je suis ses joueurs, ça peut poser un problème.
04:59 Et la preuve, ça a posé un problème.
05:01 Donc, il n'a que 31 ans et il sera meilleur à 50 ans qu'à 30 ans.
05:04 Dans tous les métiers, a priori, avec l'expérience, tu progresses.
05:06 Mais pour moi, il y a du taf.
05:09 - On a des idées sur la suite de son parcours, Angleterre, on ne sait pas encore.
05:12 - Aucune idée.
05:13 - Très bien.
05:13 On peut faire un petit bilan quand même, parce qu'il était arrivé il n'y a pas si longtemps que ça.
05:17 Au Stade de Reims, ça a donné quoi ?
05:18 - Il était arrivé en octobre 2022 au Stade de Reims en tant que coach numéro 1.
05:22 C'est 65 matchs à la tête du club, 40 % de victoire.
05:27 La saison dernière, Reims s'est terminé 11e, alors qu'ils étaient très, très mal embarqués en début de saison.
05:33 Et puis, souvenez-vous de cette série d'invincibilité,
05:35 invaincue lors de ses 14 premiers matchs.
05:38 Voilà, cette saison, ils sont aussi 11e, on le rappelle.
05:40 - C'est un bon bilan ou un mauvais bilan, ça ?
05:42 - C'est plutôt un bon bilan pour une première.
05:44 Mais en fait, ça dit quelque chose du profil qu'est Will Steel.
05:48 Tu le mets dans un club pour essayer de remonter un club ou essayer de sortir un club,
05:51 enfin en mode pompier, il ne faut pas l'appeler.
05:53 Parce qu'en fait, s'il perd tous les week-ends et qu'il perd de l'énergie comme ça à chaque fois,
05:57 là, c'est compliqué quand même, ce que disait Bertrand.
06:01 Tu le fous à Clermont alors qu'ils sont sur 7 défaites d'affilée,
06:04 lui il arrive et il gagne au bout du cinquième match.
06:07 T'as intérêt de t'accrocher maintenant le lendemain, le lundi matin,
06:09 quand tu le recroises dans les bureaux avec la tête dans les bodasses.
06:11 Ce n'est pas facile.
06:12 - Bon, sur race en évolution et on remercie Sébastien Parracout de nous avoir donné cette exclusivité.