• il y a 6 mois
Déjà victime de quatre ruptures des ligaments croisés, le capitaine du FC Metz Matthieu Udol a partagé son expérience après l'annonce de la blessure de longue durée de Lucas Hernandez, touché mercredi soir sur la pelouse du Borussia Dortmund.

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Transcription
00:00 On a le plaisir d'accueillir Mathieu Hudol, qui est le capitaine du FC Metz, défenseur latéral gauche.
00:04 Bonsoir Mathieu, merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:07 Bienvenue dans l'équipe de Greg.
00:09 Mathieu, on vous a sollicité parce que vous avez connu quelque chose de très rare pour un footballeur,
00:15 quatre ruptures des ligaments croisés.
00:17 Et on s'est dit qu'à votre niveau aujourd'hui, on avait envie de connaître votre témoignage par rapport à ça.
00:22 Comment vous, vous avez fait pour revenir à chaque fois aussi fort ?
00:28 Déjà, bonsoir à tous.
00:31 C'est vrai que la blessure du ligament croisé, c'est une grosse blessure.
00:35 Ça demande beaucoup, beaucoup de boulot et de travail pour pouvoir revenir.
00:39 C'est jamais simple, surtout quand c'est des récidives.
00:44 La durée de convalescence est, on va dire, de plus en plus longue avec l'accumulation.
00:49 Mais voilà, c'est une blessure qui travaille notre mental et qui permet de beaucoup bosser.
00:58 Mais après, c'est jamais simple de revenir parce qu'on peut avoir des choses qui nous freinent dans notre éducation.
01:06 Mais le plus important, c'est de se fixer un objectif et de prendre le temps pour revenir en bonne santé.
01:12 Moi, je suis très impressionné par l'idée.
01:14 Je comprends le jour même ou le lendemain ou après l'opération, on retrouve la force.
01:19 Mais il y a forcément des moments de creux.
01:20 On se raccroche à quoi dans ces moments-là ?
01:24 C'est sûr qu'il y a des moments difficiles.
01:26 Moi, pour mon cas personnel, après la quatrième, c'est vrai qu'on peut songer parfois à dire stop parce qu'on sait ce qui nous attend.
01:35 Et puis au niveau aussi de plus tard, c'est quand même pas rien de se faire opérer autant de fois.
01:42 Mais malgré tout, une fois que l'opération est passée, je pense qu'on a tous cet état d'esprit de se dire
01:48 on va tout faire pour revenir sur le terrain.
01:52 Et une fois qu'on repart dans la rééducation, l'objectif est de revenir sur le terrain et retrouver notre niveau.
01:58 - Mais est-ce que vous avez eu peur quand vous revenez, quand vous avez repris le jeu ?
02:01 Parce que c'est le genou droit qui a été impacté.
02:03 Si je ne dis pas de bêtises, c'est quatre fois le même genou, ce qui est assez dingue.
02:07 Ça veut dire qu'il y a une fragilité, Mathieu, les médecins vous l'ont dit, il y a une fragilité très claire.
02:11 Est-ce que vous y pensez quand vous rentrez sur le terrain ?
02:14 - Aujourd'hui non, mais c'est sûr que quand on revient de blessure, les premiers matchs, on a toujours un peu d'appréhension.
02:22 Mais une fois qu'on enchaîne les matchs, c'est quelque chose que malgré tout, je pense que pour mon cas en tout cas,
02:28 on oublie assez vite et on retrouve les sensations d'avant et on rejoue sans crainte.
02:35 - Dava Padoue, une question pour vous Mathieu.
02:37 - Oui, bonsoir Mathieu.
02:38 Quand on se fait cette blessure plusieurs fois, à répétition,
02:42 et dans le cas de Lucas Hernandez finalement, dans un laps de temps assez serré,
02:46 c'est de 2019 je crois à aujourd'hui 2024, donc ça fait trois fois en cinq ans.
02:52 Est-ce qu'on revient avec le même potentiel physique à partir du moment où on a bien fait les choses évidemment,
02:57 ou est-ce qu'on est obligé d'adapter un petit peu son jeu à son nouveau physique ?
03:03 Est-ce qu'on est obligé de s'adapter ?
03:07 - Je vais dire que oui quand même parce que c'est vrai que moi qui,
03:12 avant mes premières blessures, étais un latéral encore plus explosif,
03:19 j'ai dû changer mon style de jeu parce qu'on revient en général encore un peu plus musclé, peut-être un peu plus lourd.
03:26 Donc on doit s'adapter à ça.
03:28 Mais après, avec le fil du temps, on peut quand même retrouver les sensations d'avant,
03:32 mais c'est sûr que c'est jamais exactement pareil.
03:35 - Question de Jérôme Alonso également autour de la table Mathieu.
03:37 - Bonsoir Mathieu, juste tu l'as abordé un tout petit peu en début d'interview,
03:41 tu parlais du temps de réhabilitation qui n'était pas le même entre ta première et ta dernière blessure.
03:47 Tu peux nous dire ta première, combien de temps d'arrêt et ta dernière par exemple,
03:50 combien il y a eu d'écart au niveau du temps de reprise ?
03:55 - Sur les deux premiers croisés, au bout de quatre mois et demi, cinq mois,
03:58 je pouvais être de retour sur le terrain du moins pour les entraînements
04:01 et à six mois en tous les cas reprendre la compétition.
04:04 Et troisième et quatrième, ça tournait plus autour des dix mois pour rejouer.
04:09 - Ça veut dire que pour Lucas Hernandez, c'est déjà la troisième blessure,
04:13 on pourrait donc ne pas le revoir après, avant Noël de manière très claire, très nette.
04:18 - Ça peut correspondre à ça.
04:19 - Ça peut correspondre à ça.
04:22 Mathieu, est-ce que quand vous faites des courses, quand vous allez au contact,
04:26 parce que vous m'avez dit non, mais vous nous avez quand même dit
04:28 que vous avez un peu changé votre manière de jouer,
04:30 est-ce qu'on est obligé de se réinventer même techniquement, voire tactiquement ?
04:34 Est-ce qu'on écoute les consignes du coach de la même façon ?
04:36 Est-ce qu'on défend sur un élié de la même façon ?
04:40 Ou est-ce que, inconsciemment même, on pense à un éventuel choc ?
04:45 - Par rapport à la blessure, non, on ne pense plus à se faire mal, etc.
04:51 Mais c'est sûr qu'on s'adapte aux qualités qu'on peut avoir, qui ont peut-être changé.
04:55 On a peut-être perdu un petit peu en explosivité, etc.
04:58 Mais après, je pense que ces blessures-là nous permettent aussi de plus travailler notre cerveau
05:05 et jouer intelligemment par rapport à ça.
05:07 - Évidemment, c'est la façon de se réinventer et de travailler différemment.

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