L’avis de Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne.
Pour répondre à la baisse du lectorat de la presse, Marianne adopte une nouvelle formule en réduisant son nombre de pages (de 88 à 52) et en baissant son prix à 3,50 euros.
Retrouvez cet échange : https://youtu.be/ns1MDS9CVJY
Pour répondre à la baisse du lectorat de la presse, Marianne adopte une nouvelle formule en réduisant son nombre de pages (de 88 à 52) et en baissant son prix à 3,50 euros.
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00:00 Le rôle des médias n'est pas d'agiter les peurs, mais d'éclairer les citoyens.
00:03 Dans un monde aussi complexe que le nôtre,
00:05 il n'y a pas de meilleur projet politique que la démocratie.
00:09 Je ne vois pas bien comment on règle les sujets, comment on y répond autrement,
00:13 dans la mesure où c'est la seule façon de faire émerger une forme de justice dans les décisions.
00:19 Donc, revenir au peuple, aux citoyens éclairés.
00:23 Je crois qu'il faut faire advenir un système réellement démocratique,
00:27 en revenir à ce projet extraordinaire qui est celui de 1789, le peuple souverain.
00:32 Donc le rôle des médias, il doit être celui-là,
00:35 de donner aux citoyens la possibilité d'exercer leur rôle,
00:40 c'est-à-dire les nourrir intellectuellement, les nourrir d'informations,
00:43 leur permettre d'arbitrer, ne pas leur dicter ce qui est le bien et ce qui est le mal,
00:47 mais leur permettre de décider entre différentes options.
00:51 La question du débat démocratique, c'est de dire qu'il n'y a pas le bien face au mal.
00:55 Il y a des options diverses et on va arbitrer, et on va arbitrer ensemble.
01:00 Donc sur chaque décision va se dégager une majorité.
01:03 Si la majorité est toujours la même face à toujours les mêmes minorités,
01:07 alors ça crée des fractures qui sont extrêmement dangereuses.
01:09 Mais si on arbitre en fonction de ce qu'on croit être le bien commun,
01:13 et qu'on arrive à en discuter ensemble, alors on fait émerger quelque chose.
01:17 C'est pour ça que la vision qui consiste à dire "oh les médias font peur parce qu'ils critiquent".
01:20 Alors d'abord quand on critique, c'est pas qu'on fait peur.
01:22 Pour ma part, je ne manie jamais la peur. Je me fous de la peur.
01:26 J'essaye d'éclairer les débats, justement pour qu'on puisse avoir un débat
01:30 qui ne soit pas un débat sur un soi-disant bien, un soi-disant mal.
01:34 Or ça fait 20 ans, 30 ans, que je vois des débats politiques, des débats médiatiques sur le thème
01:40 "vous êtes pour ou contre l'ouverture ? Vous êtes pour ou contre l'autre ? Quel système on veut ?"
01:44 Ceux qui aujourd'hui disent "ce n'est pas bien, les médias agitent les peurs"
01:48 sont en général ceux qui veulent que le système ne change pas du tout.
01:51 Et le rôle des médias n'est pas d'agiter les peurs, mais d'éclairer les citoyens.