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Transcription
00:00Il est l'un de nos espoirs de médaille pour les Jeux de Paris 2024.
00:03Le gymnaste français Samir Haïtsaïd est avec nous ce soir en visio.
00:08Bonsoir, tout d'abord merci d'avoir accepté notre invitation.
00:11Vous avez déjà participé deux fois aux Jeux olympiques,
00:14ceux de Rio et de Tokyo.
00:16Et depuis le mois dernier, vous êtes qualifié pour les Jeux de Paris.
00:19Félicitations.
00:20Expliquez-nous comment vous êtes allé la chercher cette qualification.
00:23On imagine que ça ne tombe pas tout cuit dans le bec.
00:27Bonsoir.
00:28Effectivement, ce n'est pas une qualification qui a été offerte.
00:32On a dû aller chercher nos qualifications à l'étape de Coupe du Monde.
00:38On devait en avoir quatre et on devait se situer entre la première place
00:42et la deuxième place sur le ranking mondial.
00:45Voilà, à l'issue des quatre étapes de Coupe du Monde et chose faite
00:48parce que je n'ai pas trop mal travaillé.
00:52Je termine premier du ranking mondial qui me permet d'avoir mon ticket olympique.
00:57Donc ça, c'est chouette.
00:58Vous avez choisi récemment de ne pas participer aux championnats d'Europe
01:02qui ont démarré le 24 avril dernier à Rimini, en Italie.
01:06Pourquoi ? C'est la peur de la blessure à quelques mois,
01:08à quelques semaines maintenant de l'échéance olympique ?
01:11Non, ce n'est pas forcément la peur, mais je me sentais fatigué.
01:15En fait, dès que je suis arrivé à Rimini, je me suis entraîné là-bas, sur place.
01:20J'ai fait le podium, le podium training qu'on appelle ça,
01:23c'est la répétition à la compétition.
01:26Je me sentais quand même pas mal fatigué.
01:28Donc, mon staff a décidé de lever le pied sur cette compétition,
01:33justement pour pouvoir me reposer et rattaquer l'entraînement,
01:37on va dire, en forme, parce que ça va être assez costaud ce qui m'attend.
01:42Justement, à quoi va ressembler le programme de ces prochaines semaines ?
01:45On continue de s'entraîner normalement à l'approche de l'échéance
01:48ou bien on insiste davantage sur la préparation mentale, par exemple ?
01:52Non, la préparation mentale, bien sûr, on y travaille.
01:55Mais c'est vrai que là, on est plus axé sur la préparation physique et la technique,
02:00donc sur les anneaux.
02:01Une journée type, c'est le matin, je vais vraiment faire ma préparation physique,
02:06donc travail de prévention au niveau de mes bras, mes biceps, avant-bras.
02:10Soit travail de cardio dans un sas qu'on appelle la thermotraining room,
02:14c'est-à-dire que je vais faire 45 minutes de vélo en type fractionné
02:21dans une salle à 45-50 degrés.
02:24Ensuite, l'après-midi, je monte sur mes anneaux,
02:27généralement entre 15h30 jusqu'à 19h.
02:31Voilà, ça, c'est une journée type.
02:33Pour revenir un peu sur votre parcours,
02:35vous étiez grièvement blessé lors des Jeux de Rio en 2016,
02:39puis vous étiez revenu en grande forme en 2021.
02:43Vous aviez été justement le porte-drapeau de la délégation française à Tokyo.
02:46Comment vous aviez vécu ce moment ?
02:49Je parle de celui où vous étiez porte-drapeau, c'était un moment particulier pour vous ?
02:54Oui, ça a été un moment très fort pour moi.
02:56C'est vrai que j'ai eu la chance d'être nommé porte-drapeau,
03:00c'est quelque chose d'extraordinaire.
03:03C'est beaucoup d'appeler pour peu d'élus.
03:06Donc voilà, il y a de grands champions en France
03:09qui n'ont pas eu forcément cette chance d'avoir été nommés porte-drapeau.
03:12Moi, ça a été fait.
03:15Je suis quelqu'un de très patriote,
03:17donc c'est vrai que porter toute une équipe de France comme ça derrière soi,
03:20c'est extraordinaire.
03:22Je souhaite à tout sportif de haut niveau de vivre ça un jour ou l'autre dans sa carrière.
03:27Là, vous allez vivre vos troisième Jeux Olympiques.
03:30Qu'est-ce que vous retenez de vos expériences passées ?
03:32Est-ce qu'il y a des choses que vous comptez faire différemment cette fois-ci ?
03:36Oui, oui, oui.
03:39En fait, entre ma qualification et ma finale,
03:42généralement, on a dix jours de battement.
03:44Donc, il faut vraiment bien gérer ce temps-là
03:48parce que c'est court, mais en même temps, c'est très long, dix jours.
03:51Entre une qualification et une finale.
03:53Et c'est vrai que l'erreur que j'ai faite à Tokyo,
03:55c'est qu'entre la qualification et la finale, je n'ai pris aucun repos.
03:59Je travaillais deux fois par jour, mais à fond.
04:03Là, on a opté pour une manière un peu différente.
04:07Je prends un peu plus de récupération et ça me permet d'arriver plus frais
04:11et je veux dire en forme.
04:13Donc, on va utiliser plutôt cette manière-là d'entraînement.
04:17Il va avoir quelle saveur ces Jeux pour vous,
04:20ces Jeux qui vont être organisés en France ?
04:25C'est une chance, c'est une chance.
04:27Déjà, c'est une chance de vivre les Jeux olympiques,
04:29mais encore plus dans notre pays.
04:30C'est vrai que pas énormément de sportifs, pas énormément d'olympiens
04:35pourront dire j'ai fait les Jeux chez nous, en France.
04:39Donc, ça, il faut savoir, entre guillemets, sauter sur l'occasion.
04:44Moi, il était inconcevable pour moi de passer à côté de ces Jeux olympiques-là.
04:47Je m'étais interdit d'échouer.
04:49Je voulais absolument participer et clairement, entre nous,
04:53si j'avais le choix entre annuler mes deux autres Olympiades,
04:58que ce soit Rio ou Tokyo, même annuler mon titre de porte-drapeau
05:03pour justement faire seulement les Jeux de Paris,
05:06c'est ce que j'aurais fait.
05:07Et concrètement, vous visez quoi ?
05:10Je vise cette médaille olympique.
05:12J'ai envie de briller chez moi.
05:14J'ai envie de faire retentir cette Marseillaise à la maison
05:16et on ne va pas se mentir, de toute façon,
05:19même une breloque à la maison, ça serait extraordinaire chez nous.
05:23Non, non, non, je vise la médaille.
05:25Quatrième, c'est ce que j'ai fait à Tokyo, ça ne me va pas du tout.
05:29J'ai échoué vraiment à rien du podium.
05:32Donc non, là, je veux cette médaille chez nous, dans notre pays.
05:36Et c'est qui que vous avez dans le collimateur, justement,
05:39pour arriver premier cette fois-ci ?
05:41Tous. Je ne sous-estime personne.
05:44Tout le monde est potentiellement dangereux,
05:47que ce soit chinois, grec, arménie, angleterre, tout le monde.
05:53Tous ceux qui seront là-bas, pour moi, ils seront dangereux.
05:57Si tu es arrivé aux Jeux olympiques, c'est que tu peux être dangereux.
06:01Un dernier message peut-être à vos compatriotes
06:04qui n'ont pas encore obtenu cette fameuse qualification
06:07pour les Jeux olympiques et qui sont encore nombreux ?
06:11Malheureusement, les qualifications chez les garçons sont terminées.
06:15Je suis le seul à représenter la France du côté masculin aux Jeux olympiques.
06:21Donc voilà, ça a été très, très dur pour nous, qui est quinquanifié.
06:28Mais en tout cas, je vais me battre vraiment pour toute cette équipe de France.
06:32Je vais me battre vraiment pour toute la délégation,
06:35pour toute cette fédération où on en a quand même pas mal bavé,
06:39que ce soit avec les blessures ou le reste.
06:42Donc non, je vais tout faire pour que les kick-games,
06:47les gymnastiques artistiques masculines soient représentés au mieux.
06:52On vous souhaite bonne chance, Samir Haïd Saïd.
06:54On espère avoir l'occasion de vous retrouver sur nos antennes dans les prochaines semaines
07:00et peut-être même pour commenter une victoire.
07:03Bonne chance à vous.

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