• il y a 6 mois
L'anthropologue Florence Bergeaud-Blackler parle des Frères musulmans :  « La confrérie des Frères musulmans est déjà installée depuis un demi-siècle dans les pays européens. Elle a comme idéologie d'instaurer le califat partout dans le monde».

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Transcription
00:00 Alors peut-être qu'il faut expliquer ce qu'est la confrérie des frères musulmans et l'idéologie qu'elle a produite au cours d'un siècle d'existence,
00:09 d'abord dans les pays musulmans et ensuite à partir des années 60-70 dans les pays européens.
00:15 Donc la confrérie est déjà installée depuis presque un demi-siècle ici.
00:20 Et cette société, cette confrérie a produit une idéologie qui a pour objectif d'instaurer le califat partout sur la Terre.
00:32 Donc c'est évidemment un projet à très long terme.
00:35 Alors le caractère utopique, ce n'est pas à moi d'en juger.
00:38 En tout cas, c'est un projet qui mettra beaucoup de temps, mais qu'ils veulent donc mener à bien.
00:44 Et pour ça, ils veulent rendre nos sociétés libérales, sécularisées, sharia-compatibles.
00:50 C'est un État intermédiaire qui, pensent-ils, amènera donc ces sociétés européennes à vouloir l'islam.
00:56 Donc d'abord acclimater, habituer, acculturer et petit à petit imposer l'islam,
01:05 non pas par la violence, mais plutôt par la séduction et la conviction.
01:09 Quand une société résiste à ses avancées, à imposer le voile, le halal et un certain nombre de choses,
01:18 l'antisémitisme aussi fait partie de l'ADN frériste.
01:22 Quand une société résiste, alors on l'accuse de racisme, d'islamophobie, etc.
01:27 Donc le système est assez bien rodé et le frérisme utilise tous les moyens qu'il a à sa disposition,
01:34 en évitant bien sûr la violence, mais quand elle se produit, il crie immédiatement à l'islamophobie.
01:40 Oui, parce que si on revient à l'étymologie du mot islamophobie, pour revenir sur ce point-là,
01:46 ça veut dire avoir peur de l'islam et ce n'est pas être anti-islam ou raciste.
01:52 Il y a une menace de déstabilisation de la République, dit Gérald Darmanin dans le JDD.
02:00 Les frères musulmans sont vraiment dans une logique de prise de pouvoir en France et en Europe
02:05 pour déstabiliser les fondations, les fondements de la République ?
02:09 Oui, les réseaux fréristes sont dans cette logique-là, mais comme je vous le dis, sur très long terme.
02:14 Alors, on a beaucoup d'informations de terrain qui sont remontées par les différents services de renseignement de la République.
02:21 Moi, je n'y ai pas évidemment accès.
02:23 Par contre, on n'a pas assez, à mon avis, d'éléments d'analyse, de grilles d'analyse.
02:30 En tout cas, il y a une déconnexion entre la production de l'information sur le terrain.
02:35 À l'université, on n'en produit aucune, l'information sur les frères musulmans,
02:39 parce qu'on nie tout simplement leur existence.
02:42 On a une poignée à travailler sur ce sujet.
02:45 Par contre, les renseignements ont beaucoup d'informations.
02:47 Et donc, à la fin, au niveau de l'analyse, à mon avis, on était très en dessous de nos capacités.
02:54 C'est la raison pour laquelle j'ai sorti ce livre "Le frérisme et ses réseaux",
02:58 pour essayer de montrer comment le système frériste
03:01 essaie d'une sorte d'emprise qui n'est pas seulement territoriale, si vous voulez,
03:16 mais qui est aussi sectorielle.
03:18 C'est-à-dire, tout ce qui est infiltration, noyautage, etc.,
03:24 doivent donc amener à changer le climat intérieur
03:28 et à trouver que l'islam, finalement, et cette version en particulier de l'islam,
03:32 l'islamisme, peut être quelque chose qui nous rassemble,
03:37 à nous donner un supplément d'âme, etc., le rendre accessible et séduisant.
03:42 Florence Bergeau-Blacler, les frères musulmans font de l'entrisme à l'école,
03:47 dans les hôpitaux, dans les entreprises.
03:50 Gérald Darmanin parle, je cite, d'une "course contre la montre".
03:54 Tout cela progresse vite.
03:56 Vous auriez également une course contre la montre, il dit à urgence ?
03:59 Oui, parce qu'il n'y a pas de prise de conscience de la population,
04:03 enfin de la population, si, mais peut-être pas des élites, des élus,
04:06 des hauts fonctionnaires, etc.
04:08 Et d'ailleurs, j'ai noté qu'il ne propose pas un rapport d'enquête,
04:11 mais un rapport public.
04:13 Il dit, on connaît déjà un peu ce qui se passe sur le terrain, bon, tant mieux,
04:18 mais il faut un rapport peut-être plus pédagogique, nécessaire,
04:22 pour convaincre la France, je le cite, les institutions, les élus locaux et les décideurs.
04:27 Et j'y ajouterai peut-être la nécessité de convaincre aussi la recherche et l'université
04:32 de s'intéresser vraiment à ce sujet, au lieu de multiplier
04:35 des rapports tout à fait tendancieux sur l'islamophobie.
04:38 Est-ce que le gouvernement, Florence Bergeau-Blacler, n'est pas ambivalent
04:42 quand il crie au loup à cause de l'entrisme des frères musulmans d'un côté
04:46 et qu'au même moment l'immigration augmente ?
04:49 Alors l'immigration est pour moi un facteur aggravant de l'emprise frérisse,
04:56 puisqu'elle se fait d'abord sur les musulmans.
04:58 Les musulmans qui ne sont pas frérisses, donc, sont endoctrinés d'une certaine manière
05:03 par cette idéologie, et plus il y a de musulmans, et plus l'endoctrinement pèse, évidemment.
05:08 Mais pour moi, les deux sont relativement indépendants.
05:12 C'est juste un facteur aggravant.
05:14 Et j'ai compris qu'il y a quand même des mesures qui vont être prises
05:17 pour limiter justement cette immigration.
05:20 Peut-être qu'elles ne sont pas suffisantes.
05:22 Oui. Alors ce rapport sera divulgué à l'automne, Florence Bergeau-Blacler.
05:27 Il dit que c'est pour convaincre la France, donc "il", c'est Gérald Darmanin,
05:31 dit que c'est pour convaincre la France, les institutions, les élus locaux
05:35 et les décideurs de ce qui se passe dans le pays.
05:37 Ça veut dire qu'il n'y a pas encore de prise de conscience
05:39 de ce qui se passe dans le pays, chez les décideurs ?
05:42 Il semble que le gouvernement, les renseignements ont compris
05:47 que les défenses immunitaires doivent être réactivées
05:51 au niveau le plus proche des citoyens.
05:55 C'est aux citoyens, c'est à leurs élus de prendre conscience du danger,
06:00 de savoir reconnaître aussi les signes de l'islamisme et du frérisme en particulier.
06:05 Donc il y a, je pense, j'espère en tout cas que ça sera
06:09 les conclusions des deux rapporteurs, une nécessité de formation,
06:14 de sensibilisation, mais surtout de formation,
06:16 de bien comprendre à quoi on a affaire parce que c'est une bataille
06:19 qu'on ne peut pas perdre, c'est une guerre pour moi,
06:21 et ce n'est pas des sursauts de radicalisme,
06:24 c'est une guerre à très basse intensité qui de temps en temps produit de la violence,
06:29 mais qui date depuis maintenant 3-4 décennies.
06:33 Donc maintenant il faut effectivement savoir se défendre et le temps est compté.
06:38 Je suis d'accord avec cette formule.
06:40 Une guerre de basse intensité, ils avancent,
06:44 ils donnent des coups de boutoir dans la digue qui nous protège pour le moment.
06:50 Dans quelles institutions est-ce que les frères musulmans avancent le plus,
06:57 progressent le plus ? L'école, la justice, les conseils municipaux,
07:04 on a vu ce qui s'est passé en Grande-Bretagne,
07:06 dans les hôpitaux par exemple également,
07:09 où est-ce que les frères musulmans avancent-ils le plus ?
07:12 À l'université, à l'école, c'est leur priorité.
07:16 Tous les mouvements islamistes, les mouvements fréristes
07:19 se déploient dans une société à partir des universités,
07:22 donc en bloquant d'une certaine manière la connaissance.
07:26 Comme la gauche et l'ultra-gauche sont très très sensibles à l'islamisme,
07:32 et qu'ils sont assez présents dans les universités,
07:35 que ce soit au niveau des enseignants ou des étudiants,
07:37 ça ce sont des secteurs sinistrés je dirais.
07:41 L'école est évidemment très importante,
07:44 on se souvient de l'affaire des foulards de Creil en 1989,
07:48 c'est la première offensive frériste sur le territoire national.
07:52 On n'a pas du tout compris d'ailleurs qui étaient les acteurs,
07:56 on a vu ça comme une attaque via la laïcité, ce que c'était,
08:00 mais on a commencé à s'interroger sur la laïcité, ce qui n'allait pas etc.
08:04 On s'est regardé nous au lieu de regarder l'adversaire qu'on avait en face.
08:08 Après, est-ce qu'il y a des secteurs plus ou moins...
08:12 Les secteurs stratégiques sont évidemment l'objet d'une plus grande attention de leur part,
08:17 parce qu'ils cherchent évidemment l'efficacité, l'efficience.
08:21 Après ça dépend aussi des lieux,
08:24 il y a des territoires qui sont plus favorables que d'autres,
08:27 et comme je le disais, c'est une avancée sur plusieurs générations,
08:33 ils n'ont pas, comme nous, dans le temps politique des cinq ans des élections présidentielles ou autres.
08:43 Donc ils ont le temps long, ils ont le temps.
08:46 Ils passent donc par l'éducation, l'endoctrinement des enfants.
08:50 Je l'explique dans mon livre, tout ça c'est tout à fait planifié,
08:56 il y a une dimension qui est très importante, c'est celle du plan, le plan de Dieu.
09:00 Donc on prépare des programmes pour parvenir à cet objectif.
09:06 [Musique]

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