Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé ce lundi 6 mai que «366 faits antisémites» avaient été enregistrés en France au premier trimestre de l’année 2024. Un chiffre en augmentation de 300% par rapport aux trois premiers mois de l’année précédente. Et selon David Lisnard, maire LR de Cannes, «l’histoire est faite de minorités actives, mais le plus grave ce sont les majorités passives».
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00:00En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cet antisémitisme, il explose.
00:03Ce qui a été frappant après le 7 octobre, avant même la réplique d'Israël,
00:07qui a pu servir de prétexte ou pas, d'ailleurs,
00:09c'est qu'au lieu de l'avoir de la compassion pour les Juifs
00:13qui avaient été victimes d'un pogrom,
00:15parce qu'on a vécu de pires depuis la Seconde Guerre mondiale,
00:18il y a eu une explosion des actes antisémites,
00:21c'est-à-dire qu'il y avait un antisémitisme latent,
00:23pas simplement en France, partout dans le monde,
00:25y compris dans les pays anglo-saxons.
00:27Et que ce que l'on constate aujourd'hui,
00:28c'est que le racisme et l'antisémitisme,
00:30qui sont des abjections, comme tout racisme,
00:32parce que c'est traité l'autre, le jugé, non pas pour ce qu'il fait,
00:36mais pour ce qu'il est,
00:38explose notamment dans des univers qui sont plutôt d'extrême gauche.
00:43C'est une réalité factuelle.
00:45Il y a eu un glissement d'un antisémitisme historique
00:48qui était au XXe siècle, notamment à l'extrême droite,
00:51vers l'extrême gauche.
00:52C'est une réalité et qui devient explosive dans un contexte
00:56avec ce mot pompeux d'intersectionnalité,
00:58où il y a une surenchère des victimisations
01:02et la population juive en est souvent la victime.
01:05Précisément de cette victimisation,
01:06c'est tout le paradoxe de l'inversion victimaire.
01:08C'est ce cocktail qu'on est en train de voir dans nos universités.
01:11Est-ce que vous estimez qu'il y a un effet de loupe
01:12et que ce sont des minorités dans certaines de nos universités,
01:15comme à Sciences Po Paris, ou alors au contraire,
01:17que les minorités peuvent faire l'histoire et il faut y prendre garde ?
01:21Vous avez anticipé ma réponse,
01:22c'est-à-dire que l'histoire, elle est faite de minorités actives.
01:25Le plus grave, vous savez, c'est les majorités passives.
01:28C'est ça, le plus grave dans l'histoire.
01:30C'est qu'à un moment donné,
01:32ceux qui ne sont pas capables de se lever contre l'antisémitisme,
01:35c'est ceux qui seront aussi incapables de se lever comme toute forme de racisme.
01:38C'est ceux qui seront les premiers soumis.
01:40Et c'est ce qu'on a connu dans l'étrange défaite en 40.
01:44Qui sont-ils ?
01:45Tous ceux qui sont indifférents, qui ne sont que dans la consommation,
01:49qui s'imaginent que ça ne les touchera jamais, ça ne les concerne pas.
01:52Moi, vous savez, après l'attentat de Charlie,
01:54je faisais partie de ceux qui disaient je suis Charlie,
01:56alors que ce n'était pas un hebdo qui correspondait forcément.
01:59Quand il y a eu le 7 octobre, moi, je ne suis pas juif,
02:02mais j'avais envie de dire ce jour-là, je suis juif.
02:05C'est cette crise du civisme, cette crise de la démocratie,
02:09cette crise de la civilisation dans laquelle nous sommes tombés
02:13depuis une cinquantaine d'années.
02:14Ce n'est pas conceptuel, ce n'est pas abstrait.
02:16Et ce qui s'exprime, c'est pourquoi il faut retrouver une espérance commune.
02:20Mais vous nous avez tracé.
02:20Et la politique doit être l'art de retrouver une espérance.
02:23C'est la scène.