Vers une gestion durable de l’eau _ Bonnes nouvelles de la planète _ ARTE

  • il y a 4 mois
Un tour du monde des solutions les plus innovantes en matière d'écologie. Dans cet épisode : comment redonner vie aux lacs et aux cours d'eau asséchés, dégradés ou pollués.

En France, une gravière abandonnée près de Strasbourg est devenue un refuge pour de nombreuses espèces animales. À Leipzig, on tente de concilier agriculture et eau de qualité en misant sur des méthodes de culture biologique. Dans les Alpes, des travaux ont permis de rendre à la nature la rivière Inn tout en laissant fonctionner les centrales hydroélectriques. Aux Pays-Bas, on abaisse les digues à certains endroits pour redonner de l'espace aux rivières. Sur l'île de Bornéo, les défenseurs de la nature reboisent les rives d'un fleuve, assurant ainsi la survie d'éléphants nains à proximité des plantations.
Transcript
00:00Quand on nous parle de l'état de la planète, c'est presque toujours pour nous annoncer
00:09des catastrophes.
00:10Il est temps de voir les choses sous un autre angle.
00:15Nous vous apportons de bonnes nouvelles de la planète.
00:21En Malaisie, les singes et les éléphants ont à nouveau un avenir, depuis qu'une rivière
00:32tropicale renaît.
00:33Sur les bords d'une rivière parmi celles au débit les plus puissants des Alpes, la
00:45nature retrouve sa place, depuis que des ingénieurs corrigent les erreurs du passé.
00:50En France, l'histoire d'un plan d'eau très particulier montre que les animaux et les
01:00plantes peuvent conquérir des lieux où on ne les attendait pas.
01:04Là où les pêleteuses extraient du sable et de l'eau, les singes et les éléphants
01:34ne peuvent pas.
01:35La forte demande en matériaux de construction laisse derrière elle des paysages détruits
01:45et de profonds trous d'eau où ne vivent que très rarement des plantes et des animaux.
01:49Il existe des milliers de ces plans d'eau artificiels en Europe.
02:01La nature pourrait-elle y avoir une seconde chance ?
02:04La plupart des gravières désaffectées sont devenues des lacs où l'on vient se
02:25rafraîchir en été.
02:26Ces lieux restent plutôt réservés aux humains.
02:31Dans une gravière près de Strasbourg, les choses se passent un peu différemment.
02:42Cet endroit un peu caché ne voit que rarement des baigneurs.
02:57Depuis que l'extraction de gravier a pris fin il y a quelques décennies, la vie a
03:02pu s'y développer sans être perturbée.
03:04Serge Dumont connaît l'endroit mieux que personne.
03:16Ce biologiste de l'université de Strasbourg étudie l'importance écologique de ces plans
03:22d'eau créés par l'homme.
03:24Les gravières sont vraiment de spéciales.
03:31Il faut bien comprendre qu'on a une nappe phréatique en sous-sol et cette eau-là c'est
03:36l'eau de la nappe phréatique.
03:37Donc c'est une eau qui est très pure, qui est très claire comme on peut le voir et
03:42ces gravières sont très profondes et il y a beaucoup de vie qui s'y installe.
03:47Les crapauds communs sont parmi les premiers à investir les nouveaux plans d'eau.
03:55L'ancienne gravière devient vite leur nid d'amour.
03:59Les grenouilles rousses aussi viennent se reproduire dans les gravières.
04:06Et il en va de même pour les libellules.
04:15Comme beaucoup de plans d'eau naturel ont été détruits, les gravières deviennent
04:23un refuge pour de nombreuses espèces.
04:24Par exemple la couleuvre à collier qui chasse la grenouille.
04:32A propos des grenouilles, saviez-vous que certains mâles crachent leurs petits ? Chez
04:43la grenouille de Darwin du Sud, c'est le mâle qui prend les œufs en main, ou plutôt
04:48en bouche.
04:49Dès les premiers mouvements des embryons, il en ingurgit deux poignées et les stocke
04:54dans le sac vocal situé dans sa gorge.
04:56Les tétards éclosent trois jours plus tard.
04:59Ils se nourrissent alors du jaune de leur œuf et d'une sécrétion visqueuse offerte
05:05par papa.
05:06La raison de ce comportement ? Dans ce sac vocal, les tétards sont bien à l'abri des
05:12dangers extérieurs.
05:13Deux mois plus tard, les grenouilles prêtes à sautiller sont expulsées de la bouche
05:19de leur géniteur.
05:20Le mal a-t-il alors le baby blues ? On ne sait rien à ce sujet.
05:29Il arrive qu'une crue ouvre soudain une voie dans la gravière, une aubaine pour les poissons.
05:36Ils utilisent alors ce chemin, et peu à peu, de plus en plus d'espèces s'installent
05:44dans ce nouvel habitat.
05:45Mais toutes les gravières ne peuvent pas devenir des biotopes riches en espèces.
05:52Celle proche de Strasbourg a la particularité de ne pas avoir été draguée partout à la
05:59même profondeur.
06:00La lumière du soleil pénètre jusqu'au fond dans les zones peu excavées, et une jungle
06:09sous-marine peut s'y développer.
06:11Ce plan d'eau est devenu une nursery pour de nombreuses espèces, le brochet par exemple.
06:19Si on voulait améliorer la façon dont ces gravières sont conçues pour l'instant, il
06:31faudrait avoir des pentes variables, parce que la nature a besoin de diversité d'habitats,
06:37et donc il faudrait créer ces diversités d'habitats dès l'exploitation.
06:41Mais on peut faire encore plus, et très simplement.
06:46Serge se mobilise pour que les arbres tombés à l'eau ne soient pas retirés.
06:50Ils offrent aux poissons un abri contre les grands prédateurs, et sont un repère pour
07:05le silure glane, une espèce en grande partie nocturne.
07:08Des invertébrés colonisent les branches.
07:19Parmi eux, des espèces très rares comme ces briozoaires.
07:23Leurs minuscules tentacules leur permettent de filtrer leur nourriture.
07:28On a trouvé aussi un briozoaire qui n'avait pas été observé depuis 1926 en France, on
07:37l'a trouvé en 1992, elle est présente aussi ici, elle est présente dans trois endroits
07:41seulement en France.
07:42On peut faire des découvertes scientifiques, donc tout ça c'est extrêmement motivant.
07:48La plupart des gravières prennent une toute autre voie.
07:54Elles deviennent souvent des lacs de pêche, où les carpes sont généralement privilégiées.
07:58Les apas utilisés, riches en nutriments, déséquilibrent le milieu.
08:06La présence de ces nutriments entraîne la prolifération des algues.
08:15L'eau devient trouble.
08:16D'autre part, les carpes fouillent le fond du lac et détruisent la végétation.
08:21Ce sont des gravières qui sont sources de pollution.
08:28Ce qui pose le problème c'est plus finalement la deuxième vie de la gravière, c'est-à-dire
08:32qu'est-ce qui va se passer avec la gravière une fois qu'elle est terminée, une fois
08:36qu'on la rend à la nature, et donc c'est plus un problème de gestion finalement.
08:40Serge estime que beaucoup plus de gravières devraient être réservées à la protection
08:47de la nature, afin qu'une telle biodiversité se développe plus amplement.
08:51Même de grands prédateurs comme le brochet trouvent suffisamment de proies dans la petite
09:01gravière.
09:02Des oiseaux comme le grêbe-upé y chassent également.
09:07La gravière près de Strasbourg le prouve, même dans des endroits prétendument morts,
09:13la nature a potentiellement une deuxième chance.
09:16Il existe également plus de 2000 gravières en activité rien qu'en Allemagne.
09:33La bonne nouvelle, si on n'y touche pas, beaucoup d'entre elles peuvent devenir de
09:38précieuses zones humides.
09:39En Allemagne, plus de 125 millions de mètres cubes de lisier sont répandus chaque année
09:50sur les cultures, souvent plus que ce que les plantes peuvent absorber.
09:53Les substances excédentaires polluent les nappes phréatiques et peuvent se retrouver
09:58dans l'eau qui est consommée.
09:59Une ville en Allemagne montre pourtant que l'agriculture peut aussi protéger l'eau
10:11potable.
10:12La compagnie des eaux Canitz approvisionne depuis plus de 110 ans les habitants de Leipzig.
10:19L'entreprise fournit tous les jours 45 000 mètres cubes d'eau potable de qualité constante.
10:24La concentration en substances nutritives et polluantes doit toujours rester inférieure
10:29aux valeurs limites autorisées.
10:30Une responsabilité de taille pour Roul Richemeyer, le directeur technique.
10:46Mais la tâche est un peu plus facile pour lui que pour ses collègues d'autres services
10:51des eaux.
10:52La situation de départ est très particulière à Leipzig.
11:03Quand le service des eaux a été créé en 1912, les responsables de la ville ont acquis
11:07les terrains tout autour car ils voulaient avoir l'œil sur ce qui se passerait ici.
11:12Au début des années 1990, la nappe phréatique autour de l'usine d'eau de Canitz a été
11:19fortement contaminée par des nitrates suite à une fertilisation excessive.
11:23La ville de Leipzig a alors réagi.
11:26Elle a créé sur les terres qui lui appartenaient le Wassergut Canitz, le domaine hydrique de
11:33Canitz où se pratique une agriculture biologique.
11:36Bernard Wagner exploite 750 hectares.
11:42Ici, lisiers et engrais minéraux sont à bout.
11:45Il a recours à d'autres méthodes.
11:49Pour préserver la nappe phréatique, il pratique des cultures dites intermédiaires.
11:57La luzerne fixe l'azote de l'air et le stocke dans ses racines.
12:02L'année suivante, cet azote nourrit les nouvelles plantations.
12:06Les plantes obtiennent ainsi les nutriments dont elles ont besoin sans que rien ne s'infiltre
12:22dans la nappe phréatique, contrairement à ce qui se produit dans l'agriculture conventionnelle.
12:26Les rendements sont jusqu'à un tiers inférieur, mais la protection de l'eau potable est assurée.
12:36« Je suis tout simplement un agriculteur dans l'âme.
12:48C'est ici que nous appliquons nos méthodes, que nous continuons à les affiner et à les
12:53améliorer par différentes études menées également sur site.
12:56Tout ça pour aboutir à des systèmes de culture sain et une meilleure protection de
13:00la nappe phréatique. »
13:01Le nitrate provenant du lisier ou des engrais minéraux n'est pas la seule substance problématique.
13:10Les agriculteurs conventionnels ont recours à des pesticides de synthèse pour lutter
13:15contre les plantes adventices et les parasites.
13:17Leur usage est interdit dans l'agriculture biologique.
13:20Le désherbage se fait ici à l'aide de ce que l'on appelle un avion de désherbage.
13:36La tâche est pénible et son coût élevé, mais la nappe phréatique et la biodiversité
13:43sont préservées.
13:45A propos d'agriculture, saviez-vous que les oiseaux sont de très bons chasseurs de parasites ?
13:51De la Chine à la Thaïlande, les riziculteurs lâchent dans leurs champs des dizaines de
13:57milliers de canards domestiques.
13:58Cette volaille apprécie particulièrement les escargots et notamment les escargots-pommes
14:05qui détruisent des rizières entières.
14:06Les agriculteurs économisent en moyenne 70% de produits phytosanitaires, mais aussi la
14:13nourriture pour les canards et les engrais.
14:15Et ce n'est pas tout ! Les canards ameublissent le sol et stimulent la croissance des plants.
14:22A la fin de leur mission, les canards servent encore à autre chose.
14:27Ils se retrouvent eux-mêmes dans l'assiette.
14:31Pour vérifier que les résultats escomptés de l'agriculture biologique sont obtenus
14:40sur le domaine hydrique, des mesures sont prises dans des puits répartis dans les champs.
14:44Bernard doit contrôler régulièrement si la nappe phréatique n'est pas polluée,
14:55ou à quel point l'est.
14:56Mais les exploitations biologiques situées en dehors des zones de captage d'eau potable
15:02ne sont pas soumises aux mêmes contraintes.
15:03C'est l'histoire d'une réussite.
15:12Depuis la conversion à l'agriculture biologique, la teneur en nitrate ne cesse de chuter.
15:17Avec 22 mg par litre, elle se situe désormais bien en dessous de la limite légale de 50
15:23mg.
15:24Pour les services des eaux de Leipzig, le bio est déjà rentable.
15:28Si, par exemple, nous n'avions pas réussi à maintenir la teneur en nitrate nettement
15:40en dessous des valeurs limites, nous devrions mettre en place un traitement technique approprié
15:45pour éliminer les nitrates de l'eau potable.
15:47Il faudrait alors investir beaucoup d'argent et les coûts d'exploitation seraient énormes.
15:54Cela entraînerait un surcoût d'environ 12 à 15 centimes par mètre cube d'eau potable,
16:00et donc une nette augmentation des prix pour le client.
16:02Bonne nouvelle ! Les habitants de Leipzig économisent ainsi plus de 2 millions d'euros
16:11par an.
16:12L'agriculture biologique ne protège pas seulement notre eau potable, elle préserve également
16:20le climat et l'environnement.
16:22La force hydraulique est une énergie respectueuse du climat.
16:39Mais les centrales électriques perturbent beaucoup l'équilibre des rivières.
16:43Elles barrent la route aux poissons, par exemple.
16:52En Allemagne et en Autriche, on essaie de mieux concilier la protection de la nature
17:00et la production d'électricité.
17:01C'est en Suisse, près de Saint-Moritz, que l'une des rivières alpines au plus fort
17:08débit prend sa source, l'Inne.
17:14Elle se ferait un chemin sur plus de 500 kilomètres jusqu'à son embouchure dans le Danube.
17:21Dans les gorges d'Imster, en Autriche, peu avant Innsbruck, le courant est impétueux.
17:29L'ingénieur Georg Loy aime les endroits où la rivière est encore sauvage.
17:34Mais ils sont devenus rares.
17:37Depuis le XIXe siècle, les humains ont rectifié le courant.
17:46En Autriche et en Allemagne, l'eau est encore aujourd'hui retenue par des centrales hydroélectriques,
17:51comme à Tögging, en Bavière.
17:53Georg Loy a lui-même construit des centrales électriques autrefois.
18:03Elles ont longtemps été considérées comme le modèle d'une production d'énergie bon marché
18:07et respectueuse de l'environnement.
18:11Mais on sait maintenant que l'énergie hydraulique présente des inconvénients majeurs pour la nature.
18:18Autrefois, les exploitants avaient pour mission de maîtriser la rivière.
18:22C'était la consigne, c'est ce que nous devions faire.
18:25Aujourd'hui, l'objectif est de redonner sa place à la nature.
18:29Et c'est à cette tâche que nous nous attelons.
18:34Les centrales hydroélectriques sont des obstacles infranchissables pour les poissons.
18:38Des milliers d'entre eux meurent dans les turbines,
18:41ce qui a convaincu les législateurs d'imposer la création de canaux de dérivation,
18:45comme ici à Kufstein, en Autriche.
18:50La société qui exploite la plupart des centrales de l'Inne
18:53a décidé d'investir beaucoup d'argent pour réparer, au moins partiellement, les destructions antérieures.
19:03Il a fallu de lourdes machines pour creuser ce ruisseau.
19:07Mais le courant est encore bien trop fort.
19:10De gros blocs de pierre doivent freiner l'eau.
19:13Et derrière de telles barrières, les jeunes poissons trouveront un abri.
19:24Le nouveau cours d'eau ne servira pas seulement de déviation.
19:28Les poissons pourront se reproduire sur le fond de graviers meubles.
19:32C'est en tout cas ce qui est prévu.
19:41À propos de cours d'eau,
19:43saviez-vous que le Rhin offre aux Suisses de vrais transports publics sans émissions de CO2 ?
19:49À Bâle, par exemple, on peut voir en été des personnes flotter sur le Rhin pour se rendre au travail.
19:56Sur la rive, ils se déshabillent, mettent leurs costumes ou leurs tailleurs dans un sac étanche et entrent dans l'eau.
20:03Ils se laissent ensuite dériver en aval au milieu de la ville, jusqu'au moment où ils descendent du fleuve.
20:10On ne sait pas combien de personnes choisissent ce moyen de transport rafraîchissant.
20:14En tout cas, la ville a installé des douches et des toilettes le long du parcours pour les passagers du fleuve et les autres baigneurs.
20:21Ainsi que des bois de sauvetage.
20:25On ne sait jamais.
20:29Gheorgh Loï a fait construire une passe à poissons sur l'île, en aval de la centrale électrique des Rhin.
20:35Avec ses 2,6 km, c'est la plus grande passe à poissons sur l'île.
20:40Les travaux ont coûté 9 millions d'euros.
20:44Beaucoup d'argent, sans la moindre garantie que les poissons empruntent la déviation.
20:55Tous les poissons qui s'engagent dans la déviation sont comptés.
20:59Pour cela, les scientifiques ont installé une nasse.
21:04500.
21:08345.
21:16500.
21:18En l'essence, on peut dire qu'il y a plus d'un millier de poissons sur l'île.
21:22C'est-à-dire qu'il y a plus d'un millier de poissons sur l'île.
21:26C'est-à-dire qu'il y a plus d'un millier de poissons sur l'île.
21:30500.
21:32En l'espace de quelques mois, nous avons déjà attrapé bien plus de 35 000 poissons ici, dans cette nasse.
21:40La plus grande surprise a été de pouvoir identifier une espèce de poisson qui existait en aval de la centrale il y a quelques années.
21:48Le goujon du Danube.
21:50C'est une espèce qui était considérée comme disparue en Allemagne.
21:55Et lors de ce suivi, nous avons effectivement détecté ce goujon ici, dans cette passe de dérivation.
22:03Les rives de la passe semblent un peu désertiques.
22:06Mais cela aussi devrait changer.
22:12Georg examine les signes précurseurs d'une forêt alluviale.
22:16De grands arbres borderont le cours d'eau.
22:24Il ne s'agit pas seulement des poissons.
22:26Nous voulons remettre en état l'ensemble de l'environnement.
22:29Après cette ingérence de l'hydroélectricité il y a des décennies, dans le processus de planification,
22:34le plus important était de discuter avec les différents spécialistes
22:37et de leur demander qu'est-ce qui était typique de la rivière auparavant.
22:41Et à présent, quelles sont les structures qui manquent.
22:46Une partie de l'eau est détournée de la passe de dérivation pour faire revivre une forêt alluviale déjà existante.
22:53Celle-ci avait reçu trop peu d'eau pendant des années et risquait de dépérir.
23:07La forêt alluviale abrite à nouveau des espèces rares.
23:11Des martins pêcheurs d'Europe creusent des couloirs de nidification dans les berges et y élèvent leurs progénitures.
23:33Des hirondelles de rivage nichent également ici.
23:37Et les biorhauts gris sont en chasse.
23:42A Hering, un petit bout de nature sauvage revit, car les exploitants de la centrale ont pris en compte les besoins des habitants de la rivière.
23:57Une bonne nouvelle, sur les rivières aussi, certaines erreurs du passé peuvent être corrigées.
24:03Peu à peu, l'île est renaturée sur un nombre croissant de tronçons.
24:16Les poissons peuvent remonter et descendre la rivière, pendant que les centrales continuent à produire une électricité respectueuse de l'environnement.
24:25Avec la crise climatique, un autre problème est de plus en plus fréquent.
24:30Les fortes pluies et les inondations dévastatrices qu'elles engendrent.
24:35Pendant longtemps, les habitants de l'île ne pouvaient plus s'occuper de la rivière.
24:40Ils étaient obligés de s'occuper d'eux-mêmes.
24:44Avec la crise climatique, un autre problème est de plus en plus fréquent.
24:49Les fortes pluies et les inondations dévastatrices qu'elles engendrent.
24:53Pendant longtemps, on ne connaissait qu'un seul moyen pour lutter contre les crues.
24:58Les digues et les fortifications.
25:01Toujours plus hautes et plus chères.
25:04Au Pays-Bas, on mise désormais sur un tout autre concept pour se protéger.
25:15Un bon quart des Pays-Bas se trouve en dessous du niveau de la mer.
25:19Pendant des siècles, les humains ont gagné des terres sur l'océan.
25:33Pour cela, les néerlandais ont dû se mûrer.
25:36Ils ont tenté de se prémunir contre les tempêtes et les crues
25:39en construisant des digues et des barrages toujours plus imposants.
25:54Les polders longent ainsi la meuse de Bergen.
25:57Il s'agit de terres situées en contrebas et protégées des inondations par des digues.
26:03Dans le polder d'Auvergne-d'Ypse, vivent surtout des producteurs laitiers.
26:13Stan Fleerackers est l'un d'entre eux.
26:24Lui et sa femme Yvonne se sont longtemps sentis en sécurité dans leur maison.
26:33Chez nous, dans le polder, il n'y avait pas de problème.
26:38L'ancienne digue était haute et nous protégeait des inondations.
26:42L'eau était belle.
26:45C'était un plaisir.
26:48Pour notre photo de mariage, nous étions dans un bateau.
26:55Nous vivions proche de l'eau.
26:57Mais dans les années 1990,
27:00deux crues d'une ampleur exceptionnelle ont ébranlé leur confiance.
27:04Les niveaux n'ont cessé de monter jusqu'à ce que les digues cèdent.
27:21Des communes entières ont dû être évacuées.
27:24Pour le couple, tout a changé d'un coup.
27:32La digue était surveillée.
27:36On se couchait la nuit avec la crainte d'une inondation.
27:41On avait peur d'une inondation.
27:44On avait peur d'une inondation.
27:47On avait peur d'une inondation.
27:49On se couchait la nuit avec la crainte d'une inondation.
27:55L'eau a commencé à s'infiltrer dans la digue.
27:59Quand j'accompagnais les enfants à l'école le matin,
28:02à certains endroits, beaucoup d'eau passait à travers.
28:06Je ne me sentais plus en sécurité.
28:10Étonnamment, les autorités veillant à la protection contre les inondations
28:15n'ont pas réagi en renforçant les digues le long de la meuse.
28:17Au contraire, celles-ci ont été rabaissées
28:20ou alors complètement ouvertes sur de nombreux polders.
28:25L'objectif était de redonner plus d'espace aux rivières.
28:28Désormais, en cas de cru, les polders se remplissent
28:32et le niveau des rivières ne monte plus autant.
28:36De fait, l'agriculture n'est plus possible dans ces polders.
28:40Les paysans concernés ont certes été indemnisés,
28:43mais ils ont dû renoncer à leurs exploitations.
28:48Le polder d'Auvergne-d'Ypseu devait subir le même sort
28:51et les digues y être rabaissées.
28:54Lors d'une prochaine grande crue, le polder aurait alors été inondé
28:58et les villes en aval se seraient trouvées à l'abri.
29:01Mais la ferme des Fley-Rackers n'aurait plus été en sécurité.
29:05Cela signifie que 3 ou 4 mètres d'eau
29:08auraient envahi notre logement et les étables.
29:11Nous aurions dû évacuer tout.
29:14C'est pourquoi nous avons décidé
29:17d'investir dans la ferme des Fley-Rackers.
29:20C'est pourquoi nous avons décidé
29:23d'investir dans la ferme des Fley-Rackers.
29:26C'est pourquoi nous avons décidé
29:29d'investir dans la ferme des Fley-Rackers.
29:31Nous aurions dû évacuer tout.
29:34Tout aurait dû être évacué.
29:38C'était le plan initial du gouvernement.
29:41C'était irréel. C'était impossible.
29:46Nous étions prêts à nous battre.
29:49Ça ne se passera pas comme ça, disions-nous.
29:55Mais les machines de démolition ont fini par arriver.
29:58Les habitants des polders avaient cependant obtenu un compromis.
30:01Une crue extrême pouvait certes inonder leurs terres,
30:04mais leurs maisons devaient rester en sécurité à tout moment.
30:12Avant que les digues ne soient rabaissées,
30:15le gouvernement a racheté les fermes,
30:18ce qui a permis d'en construire de nouvelles.
30:22Elles sont situées sur des collines
30:25où les habitants et leurs bétails sont en sécurité,
30:28même en cas de crue extrême.
30:31Les Fley-Rackers ont même pu agrandir leur exploitation
30:34et acheter des terres et du bétail.
30:46Comme le polder d'Auvergne-d'Ypseu
30:49ne se remplit qu'en cas d'inondation extrême,
30:52ils peuvent continuer à cultiver leurs terres.
31:02Nous protégeons 4 millions de personnes
31:05en permettant l'inondation des polders.
31:09Je pense que ces 4 millions ne se rendent pas compte
31:12de tout ce qui s'est passé ici, dans cette petite commune,
31:15pour que ça soit possible.
31:21Au lieu de brider le fleuve,
31:24on lui offre un nouvel espace,
31:27ce qui protège les habitants
31:29des régions densément peuplées en aval.
31:37Et bonne nouvelle,
31:40la nature en profite.
31:43Là où les rivières ont de la place,
31:46se forment des zones humides, riches en plantes et en animaux.
31:49À propos de vie au bord de l'eau,
31:52saviez-vous que dans l'Égypte ancienne,
31:55il y a quelques 3 000 ans,
31:58une ville somptueuse a dû être déplacée ?
32:01Pyramsès était situé sur un bras d'une île
32:04qui s'en sablait.
32:07Tant et si bien que la ville a fini par être au sec.
32:10Pourtant, Ramsès II n'avait fait construire cette métropole
32:13que dans les années 70.
32:15La ville et ses monuments ont donc été déménagés
32:18à travers le désert sur une trentaine de kilomètres
32:21vers un nouveau site sur les berges du Nil.
32:24Les socles de certains monuments se sont brisés
32:27et sont demeurés sur l'ancien site.
32:30C'est ainsi que ses vestiges témoignent aujourd'hui
32:33de l'endroit où le Nil coulait autrefois.
32:40Dans les régions,
32:42tropicales d'Asie du Sud-Est comme ailleurs,
32:45la plupart des rivières sont loin
32:48d'être des espaces sauvages intacts.
32:51Elles servent souvent de moyens de transport
32:54pour pénétrer dans les forêts primaires.
32:57Les entreprises forestières arrivent en premier,
33:00puis ce sont les plantations.
33:03Mais sur l'île de Borneo,
33:06on veut s'opposer à ce développement.
33:13L'un des fleuves les plus importants de Borneo
33:16est le Kinabatangan.
33:19Il serpente sur plus de 500 kilomètres
33:22à travers l'état malaisien de Sabah.
33:26Ici vivent des nasiques,
33:29des singes fortement menacés.
33:36Ainsi que quelques centaines d'éléphants pygmés de Borneo,
33:39dont il ne reste plus que 2 000 individus
33:42au total.
33:46Le cours inférieur du fleuve
33:49est bordé de mangroves.
33:55Elles abritent des roussettes
33:58dont l'envergure atteint près d'un mètre et demi.
34:13Mais ce paradis est en danger.
34:16La forêt a été défrichée en de nombreux endroits
34:19pour laisser place à d'immenses plantations de palmiers à huile.
34:36Ces plantations qui s'étendent jusqu'aux rives du fleuve
34:39bloquent les chemins de migration des animaux.
34:42Les éléphants traversent donc régulièrement les plantations.
34:56De telles rencontres peuvent s'avérer dangereuses.
35:08Sans compter les dégâts causés par les animaux.
35:12Leur stratégie pour les protéger
35:15est la suivante.
35:18L'écologie.
35:21L'écologie.
35:24L'écologie.
35:27L'écologie.
35:30L'écologie.
35:33L'écologie.
35:36L'écologie.
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35:42L'écologie.
35:45L'écologie.
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35:57L'écologie.
36:00L'écologie.
36:03L'écologie.
36:06L'écologie.
36:09L'écologie.
36:13L'écologie.
36:16L'écologie.
36:19L'écologie.
36:31Cet endroit est très particulier.
36:34C'était autrefois un corridor forestier important.
36:36Le problème, c'est que le sol est assez marécageux par endroits.
36:45Les débuts de Marc et de son équipe ont été difficiles.
36:48Les jeunes plants s'effondraient dans le sol détrempé.
36:51Ils ont mis du temps à trouver des espèces pouvant supporter plusieurs inondations par an.
37:01C'est un travail agréable.
37:04Le reboisement, ce n'est pas stressant.
37:08La forêt est un peu comme notre bureau.
37:13On se lève tôt le matin et on va sur notre lieu de travail.
37:20On voit beaucoup d'animaux.
37:23Des nasiques ou des aigles.
37:27Parfois, on rencontre un éléphant.
37:29Il faut alors être très prudent.
37:32C'est important.
37:38Le travail ne s'arrête pas à la plantation de jeunes arbres.
37:41Ils sont constamment menacés d'être envahis et étouffés par des plantes grimpantes.
37:46Ils ne pourront être livrés à eux-mêmes qu'après 10 ans de surveillance.
38:02L'équipe plante les arbres en longue rangée, de manière très pragmatique.
38:09Une canopée fermée devrait ainsi se former rapidement.
38:12Mais les animaux vont-ils vraiment emprunter ces voies de migration nées sur une planche à dessin ?
38:26Pour le découvrir, Marc et son équipe installent des pièges vidéo.
38:31Ils se déclenchent à chaque fois que quelque chose bouge devant l'objectif.
38:45Les images dépassent les attentes de Marc.
38:49Elles montrent beaucoup de singes.
38:54Mais aussi de rares ours malais.
39:02Des orangs-outans en migration.
39:12Et même les éléphants de Borneo utilisent les nouvelles routes de la jungle.
39:24À propos d'éléphants, savez-vous comment est produit l'un des caractéristiques ?
39:28Il existe, dans le nord de la Thaïlande, un centre d'accueil pour les éléphants maltraités.
39:34Les animaux sont nourris de riz et de bananes, mais aussi de cerises de café cueillies à la main.
39:39Et quand elles ressortent à l'arrière, les grains sont nettoyés, séchés et torréfiés.
39:45Leur prix laisse supposer que le café a un arôme très riche.
39:49Le kilo est à plus de 2300 euros.
39:51Une partie des recettes va au centre d'accueil,
39:54et aux personnes qui s'occupent des éléphants et de leurs grains de café raffinés.
39:59Éléphantesque.
40:07Sur certains affluents du Kinabatangan,
40:10les arbres nouvellement plantés pourront s'adapter à l'environnement.
40:14Mais il y a un problème.
40:17Sur certains affluents du Kinabatangan,
40:20les arbres nouvellement plantés sont encore très petits.
40:23Il manque de grands arbres avec de longues branches
40:26par lesquels les animaux pourraient passer d'une rive à l'autre.
40:42Les écologistes leur donnent un petit coup de main.
40:47Ils installent des ponts provisoires.
40:53Les orangs-outans ne sont décidément pas des nageurs.
40:56Pour eux, le petit affluent était une barrière impranchissable.
41:04Le pont en corde va jusqu'à l'eau.
41:07L'eau va jusqu'à l'eau.
41:10L'eau va jusqu'à l'eau.
41:13L'eau va jusqu'à l'eau.
41:16Comment va-t-il changer la donne ?
41:23Les images des pièges vidéo le prouvent.
41:26Les singes se sentent en sécurité sur le pont artificiel.
41:30Et l'utilisent même comme toilette.
41:38Le gouvernement de l'état de Sabah a placé sous protection
41:41une surface de 27 000 hectares sur le Kinabatangan.
41:43De meilleures lois environnementales
41:46et le travail des protecteurs de la nature contribuent
41:49à ce que les orangs-outans aient à nouveau un avenir ici.
42:00Ce que je fais, ce n'est pas seulement pour moi aujourd'hui.
42:03Nous ne protégeons pas la forêt pour notre génération,
42:06mais pour le futur, pour mes enfants.
42:08Bonne nouvelle !
42:11En Malaisie, l'espoir renaît pour le Kinabatangan
42:14et pour les habitants de ces rives.
42:20Partout, des personnes engagées
42:23cherchent des solutions aux problèmes de notre planète.
42:27Et beaucoup de bonnes idées mises ensemble
42:30peuvent changer les choses.
42:33Nous pensons qu'il est temps
42:35d'avoir encore plus de bonnes nouvelles de la planète.
43:05Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
43:35La vidéo n'a pas été réalisée sans l'accompagnement d'Amara.org

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