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00:00Un matin d'hiver, en janvier 1993, Robert Cohen part travailler dans le Bronx, à New York.
00:20Il est le patron de la société Unida, une entreprise distribuant des produits d'entretien.
00:32A deux pas de là, Strawberry Jones s'apprête également à commencer sa journée.
00:39C'est une prostituée qui travaille sur Tremont Avenue.
00:44C'est alors que des coups de feu éclatent devant Unida.
00:49Robert Cohen a été abattu.
00:52Et Strawberry est témoin de la fuite du tireur dans un pick-up noir.
00:57La femme de Robert Cohen, Suzanne, qui travaille avec lui, a entendu le bruit des coups de feu.
01:01En 1993, le Bronx est l'un des quartiers les plus dangereux de New York.
01:22Les vols et les crimes liés à la drogue y font rage.
01:27La police arrive en quelques minutes et demande une ambulance.
01:35Robert perd beaucoup de sang, mais il est vivant.
01:38Inconscient, il est incapable de donner des indications à la police.
01:45Les policiers n'ont aucune idée de ce qui s'est passé.
01:48Et dans le coin, beaucoup de gens ne leur font pas confiance.
01:54C'est le début d'une enquête frustrante qui conduira les enquêteurs à travers un labyrinthe de suspects et de mobiles potentiels.
02:02Alors que Robert Cohen s'accroche à la vie, la traque de l'homme qui l'a abattu en plein jour commence.
02:25Avant la fusillade dans le Bronx, Robert et Suzanne Cohen vivent une vie normale et heureuse.
02:30Tous les deux âgés d'une quarantaine d'années, ils sont mariés depuis près de 20 ans.
02:35Ils riaient beaucoup ensemble. Je dirais que leur mariage donnait l'impression d'un mariage heureux et solide.
02:43Ils sont très impliqués dans l'éducation de leurs deux filles de 11 et 14 ans.
02:49Robert et Suzanne avaient de fortes personnalités et lui était très extraverti.
02:54On se voyait souvent pour des barbecues ou des fêtes d'Halloween et il était toujours très drôle.
03:05C'était une famille très aimante et unie.
03:08Il passait beaucoup de temps à faire des activités avec ses filles.
03:12Le foot c'est dans deux semaines.
03:14Génial ! T'es contente ?
03:16Oui, j'ai trop hâte.
03:17Robert et Suzanne faisaient toujours le maximum pour aider.
03:20C'était des gens très gentils, toujours présents pour les autres.
03:25Une fois, ils nous avaient apporté une énorme salade de fruits dans une grande brouette pour une fête qu'on organisait pour nous inviter.
03:33Je repense à Bob qui était si généreux.
03:36Un jour, il nous avait apporté un berceau en bois qui avait servi à leurs filles quand elles étaient petites
03:41pour que, quand notre deuxième enfant est né, j'ai un endroit où la garder pendant la journée quand elle dormait.
03:47Ce geste était vraiment adorable et très attentionné.
03:52Les voisins ont remarqué combien les Cohen étaient soucieux du bien-être de leurs filles.
03:57Tout le monde dit que c'était un homme bien, quelqu'un d'honnête.
04:00Un homme qui aime sa famille, un homme dévoué à sa famille.
04:04Ils semblaient heureux tous ensemble.
04:08Pour offrir un environnement sûr à leurs filles, les Cohen ont choisi de vivre dans la banlieue de Kirtland.
04:13Cela implique un long trajet pour rejoindre le Bronx tous les jours, mais c'est un sacrifice qu'ils font pour leur famille.
04:19Ils habitaient dans une jolie maison. Ils avaient une vie tout à fait normale.
04:24Robert et Suzanne dirigent la société Unida depuis huit ans.
04:28L'entreprise travaillait essentiellement comme distributeur de sacs plastiques à destination des commerces et dans la distribution de sacs poubelles.
04:37C'est une vie agréable, mais tout va changer ce matin de janvier 1993.
04:44Au départ, la police suppose qu'il s'agit d'un braquage qui aurait mal tourné.
04:48L'idée générale, c'était qu'il s'agissait d'un cambriolage raté.
04:52Au début, on a supposé qu'il s'agissait d'une balle perdue.
04:57Ça a été notre première conclusion.
04:59Et étant donné le quartier et la description de l'individu, et aussi l'absence de relation apparente entre le tireur et la victime, on a supposé qu'il s'agissait d'un cas de cambriolage.
05:18On a reçu un appel. Il y a eu des coups de feu dans le coin de Tremont Avenue, dans le Bronx.
05:23Monsieur Cohen s'est fait tirer dessus environ trois ou quatre fois devant son entreprise.
05:28Et le vol aurait dégénéré peut-être parce que Cohen n'aurait pas donné son portefeuille ou sa montre assez rapidement, et le tireur se serait énervé.
05:38Mais l'équipe médico-légale indique alors que Cohen a été retrouvé avec sa montre et son portefeuille, ce qui rend la thèse du vol moins probable.
05:46Même si elle était en bas de la rue, la police espère que Strawberry Jones pourra les aider à comprendre ce qui s'est passé.
06:00Ok, vous pourriez m'expliquer ce que vous avez vu ?
06:03Euh, ouais, en fait, je me trouvais dans la rue et je suis descendue de la voiture d'un ami et j'ai entendu des coups de feu.
06:13Et est-ce que vous avez pu distinguer quelqu'un ?
06:16Euh, ben, j'ai vu un gars qui tombait à terre. Je suppose qu'on lui a tiré dessus et alors pile à ce moment-là, l'autre gars a couru dans le pick-up.
06:24Le pick-up noir s'est enfui.
06:26Vous pouvez le décrire ?
06:28Je dirais qu'il est hispanique. Et je crois qu'il avait une sorte de barbe de trois jours.
06:34Elle a donné une description très précise de ce qui s'était passé.
06:37Et vous pensez que si on fait venir notre portraitiste, vous serez capable de lui décrire l'homme que vous avez vu pour qu'elle le dessine pour nous ?
06:43Ouais. Il avait des yeux noirs et un peu...
06:48Nous avons même réalisé un portrait robot de cet individu.
06:51Oui, un peu plus de barbe de trois jours. Il avait un bouc et... Ouais, c'est ça.
06:59Les enquêteurs, toujours dans l'attente des nouvelles de l'hôpital, montrent le portrait robot aux employés des Cohen et aux témoins présents sur les lieux du crime.
07:07Mais la piste tourne court.
07:09Au premier stade de l'enquête, nous n'avons pas pu déterminer un lien quelconque entre le tireur et la victime.
07:15La police a si peu de pistes pour avancer qu'elle espère que Robert Cohen lui-même pourra leur fournir des éléments de réponse.
07:21Mais quand les enquêteurs le revoient, ils comprennent que ce dernier n'est pas prêt de reparler.
07:29Miraculeusement, il a survécu aux trois impacts de balles et à plusieurs heures d'opération chirurgicale.
07:36Mais il est dorénavant plongé dans un coma artificiel.
07:43Suzanne ne quitte pas son chevet.
07:45Madame Cohen, on peut vous parler un moment ?
07:48Est-ce qu'on peut parler ici ?
07:50Est-ce qu'on pourrait vous voir à part ?
07:53D'accord, je t'aime.
07:55Évidemment, l'interrogatoire de la femme de la victime était de pure routine.
08:00Vous savez qui aurait pu vouloir du mal à votre mari, ami, employé, connaissance ?
08:05Mais non, tout le monde apprécie Rob.
08:07Et à la maison, est-ce que ça se passait bien ?
08:09On est mariés depuis longtemps et ça va, tout se passe bien.
08:12Quand il lui demande comment marchait le travail, l'attitude de Suzanne change.
08:17En général, quand quelque chose comme ça se produit, on vérifie l'état financier de la personne.
08:24Est-ce que cette personne doit beaucoup d'argent ?
08:27Et dans ce cas, à qui ?
08:29On regarde si la personne a des polices d'assurance vie qui sont confortables.
08:35Et qui en sont les bénéficiaires ?
08:38En gros, à qui profiterait la mort de la victime ?
08:42Et pour le travail ?
08:44La société de Robert ne marchait pas bien.
08:46La récession avait porté un coup à leur affaire.
08:48C'était une période un peu difficile pour nous, mais on commençait à s'en sortir.
08:53Je veux dire, on était vraiment...
08:55Quand les enquêteurs posent une autre question de routine à Suzanne, sa réponse les met en état d'alerte.
09:00D'accord. Et est-ce qu'il avait une assurance vie ?
09:03Je dois consulter mon avocat et je veux retourner près de mon mari.
09:10Qu'est-ce que ça veut dire ?
09:12Un avocat ? C'est un peu bizarre.
09:14Oui.
09:15Pourquoi les questions sur l'assurance vie de Robert mettent-elles Suzanne si mal à l'aise ?
09:20Dissimulerait-elle quelque chose ?
09:22Quand quelqu'un demande un avocat, nous, on se demande de quoi a-t-il peur ?
09:28Ça nous met en éveil quant aux motifs possibles de l'inquiétude.
09:32Pourquoi elle veut un avocat ?
09:34On se dit, ok, l'affaire est entendue.
09:37Ça signifie qu'elle est impliquée d'une manière ou d'une autre.
09:42La police sait qu'un mobile est plus fréquent que tous les autres dans les actes criminels, l'argent.
09:47Et ils viennent d'apprendre que l'affaire des Cohen traverse une mauvaise passe.
09:52On a eu affaire à beaucoup de cas où la femme avait tué son mari pour toucher sa prime d'assurance vie.
09:59La police se procure la liste des appels de Suzanne et découvre de nombreux appels provenant d'un voisin, Barry Ross.
10:06Ce n'est pas vraiment le moment de parler de ça, d'accord ? Il faut que j'y aille.
10:11Suzanne a-t-elle engagé quelqu'un pour éliminer son mari ?
10:14C'est pas ma faute, écoute-moi !
10:15Pense-t-elle que Robert a plus de valeur mort que vivant ?
10:18C'était nos économies !
10:19Les enquêteurs ont commencé à élaborer une théorie.
10:23De toute façon, leur soupçon était éveillé.
10:30Je dois consulter mon avocat et je veux retourner près de mon mari.
10:34Robert Cohen vient d'être abattu à bout portant par un tireur inconnu.
10:37Quelques heures plus tard, hospitalisé à New York, il est entre la vie et la mort.
10:42Les enquêteurs savent que la situation financière des Cohen est difficile.
10:45À présent, ils se demandent si elle n'est pas plus délicate encore qu'ils ne le pensaient.
10:49Et si Suzanne n'aurait pas orchestré la fusillade pour toucher l'argent de l'assurance vie de Robert ?
10:57Bonjour, qu'est-ce que je vous sers ?
10:58Deux bonbons secs.
11:02Qu'est-ce qui s'est passé d'après toi ?
11:04Ça, c'est pas évident.
11:06Je crois qu'il y a un truc à creuser du côté de sa femme.
11:09Oui, mais c'est peut-être pas si simple.
11:11Voilà ce que j'imagine.
11:16Robert a tenté de protéger Suzanne de la mauvaise nouvelle.
11:22Qu'est-ce que tu fais ici ?
11:24Jusqu'à ce que ce ne soit plus possible.
11:26Dis-moi.
11:27Tu veux savoir ce qu'il y a ?
11:28Oui.
11:30J'ai emprunté de l'argent depuis six mois, juste pour survivre.
11:32Emprunter ? T'as fait quoi de nos économies, hein ?
11:35Il n'y a plus d'économies. Il n'y a plus rien.
11:37Elle est sous le choc.
11:39Est-ce que tu plaisantes ? Qu'est-ce qu'on va faire pour les fous ?
11:41Et là, il lui explique.
11:42Qu'est-ce qu'on va faire ?
11:43Je ne sais pas ! Il me reste mon assurance vie, mais c'est tout !
11:45Comment t'as pu faire ça ? Les économies de toute une vie !
11:48C'est fini ! Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
11:50Il explose.
11:51Rob ! Rob !
11:53Où tu vas ? Rob ! Rob ! Il faut qu'on parte !
11:56Ne fais pas ça, Rob ! Rob !
11:59Rob ! Ne pars pas ! Rob !
12:01C'est pas vrai ! Non ! Non ! Pas ça !
12:04Le voisin voit tout ça.
12:06Peut-être que ce gars... Peut-être qu'il en passe pour Suzanne.
12:11Suzanne ? Suzanne, ça va aller ?
12:12Non ! Non !
12:17Après tout, elle est jolie, non ?
12:18Si.
12:20On a tellement de dettes que je ne sais même pas comment on va pouvoir s'en sortir.
12:24Elle sait que Barry voudrait se débarrasser de Robert.
12:27Alors elle lance la part.
12:28Et maintenant, tout ce qui nous reste, c'est son assurance-vie.
12:33Puis, elle le laisse avancer.
12:35Comment est-ce qu'il a pu nous faire ça ? Comment est-ce qu'on va faire, maintenant ?
12:43Je t'appelle plus tard.
12:45D'accord. Merci. Merci de ta présence.
12:48S'il se débarrasse de Robert, il peut espérer devenir plus qu'un ami.
12:56Salut, Joe. J'ai besoin que tu fasses un truc pour moi.
13:01Mouais, ça me paraît un peu gros.
13:05Et voilà.
13:07Cette affaire est compliquée.
13:09C'est ce qu'on va faire.
13:11C'est ce qu'on va faire.
13:13C'est ce qu'on va faire.
13:14Et voilà.
13:16Cette affaire est étrange.
13:19Les enquêteurs creusent cette théorie.
13:21Peut-être les finances des Cohen sont-elles dans un état plus désespéré que Suzanne ne l'a laissé entendre.
13:26Ils se rendent chez les Cohen pour examiner leur domicile.
13:29Cortland, dans le nord de l'État de New York, est un quartier aisé.
13:34Je suis allé là-bas, à Cortland, pour observer la maison de l'extérieur.
13:37Je ne suis pas entré. Je voulais juste voir le quartier, à quoi ça ressemblait.
13:41Pour un homme endetté, Robert Cohen vit très bien.
13:44Ils vivaient au-dessus de leurs moyens.
13:47Les enquêteurs retournent à Unida pour tâcher d'en apprendre plus sur le couple.
13:51Ils ne se querellent jamais. Ils s'entendaient très bien.
13:54C'est un beau couple. C'est des gens bien.
13:56Sur le lieu de travail des Cohen, on m'a surtout répété que Robert et Suzanne étaient un couple parfait.
14:02En plus, ils étaient amis.
14:04Sans problème. À la fin de la journée, ils fermaient la boutique et boum, à la maison.
14:09La police enquête sur le voisin des Cohen, Barry Ross,
14:11et découvre qu'il n'était pas en ville le matin de la fusillade.
14:15Pour l'instant, Suzanne n'est pas réellement soupçonnée.
14:19Ils l'ont gardée en réserve. L'inspecteur Cotta s'est dit qu'il pourrait toujours se retourner vers elle ensuite.
14:24J'aurais dit que c'était impossible qu'elle soit impliquée là-dedans d'une manière quelconque.
14:29La police cherche un nouvel angle d'attaque.
14:32Ils décident d'explorer la piste financière et d'en apprendre plus sur les dettes de Robert Cohen.
14:36Dans n'importe quelle enquête, quand on recherche un mobile et qu'on veut cerner qui pourrait être responsable au niveau d'une société,
14:43on va aller rencontrer les comptables en charge de l'entreprise.
14:47Mary Hoffman est la chef comptable de la société. C'est aussi le bras droit de Cohen.
14:52Nos finances ne vont pas bien du tout.
14:55Ils ont déjà perdu énormément de fournisseurs.
14:58En fait, l'autre jour, je l'ai entendu parler au téléphone.
15:03J'ai besoin de 30 jours, c'est tout !
15:05Il était avec un fournisseur qui réclamait de l'argent.
15:07Attends, tu veux pas m'écouter juste une minute ? Greg ? Greg ? Greg, attends ! Attends !
15:16Il criait, il hurlait et il a claqué la porte. Mais je l'ai quand même entendu crier à travers la porte.
15:23Écoute-moi bien, espèce d'ordure ! J'ai besoin de 30 jours ! Ma boîte est en train de couler ! Écoute-moi, j'ai simplement...
15:30Je ne l'avais encore jamais vu dans cet état.
15:32Vous savez, nous avons un seul fournisseur. C'est lui qui nous permet de ne pas couler.
15:39C'est un de ses très bons amis.
15:42Sans lui, il est plus que probable qu'on aurait fait faillite il y a un moment.
15:46Et comment s'appelle cet homme ?
15:49Richard Balter.
15:51Et à combien se monte la dette ?
15:54À plus de 1,5 million de dollars au moins.
15:58Il s'avère que Robert Cohen lutte pour garder la tête hors de l'eau.
16:02Un demi-million de dollars ? Ça fait un paquet de fric ?
16:05Ça c'est sûr.
16:07Unida aurait déjà déposé le bilan sans Richard Balter, un fournisseur qui détient l'entreprise Northeastern Polyproducts.
16:14Northeastern Polyproducts était le premier fournisseur d'Unida pour les sacs poubelles qu'il revendait ensuite au détail.
16:21Richard Balter a consenti à Robert Cohen plus d'un demi-million de dollars de crédit.
16:26Les enquêteurs veulent découvrir pourquoi une entreprise accepterait autant de dettes d'un seul client.
16:31Ils se rendent à Fairfield dans le New Jersey pour s'entretenir avec Richard Balter.
16:36D'après ce que j'ai vu de Richard Balter, c'était un homme d'affaires assez prospère et c'était quelqu'un de sociable.
16:43Et Richard Balter ?
16:45Quelqu'un de très ouvert.
16:46Richard Balter est dans le milieu des affaires depuis près de 20 ans.
16:50Il est l'un des millionnaires de Fairfield.
16:52D'après sa réputation, c'est un entrepreneur intelligent et avisé.
16:56Je vous offre à boire ?
16:57Non.
16:58Vous êtes en service.
16:59Non, merci beaucoup.
17:00En quoi puis-je vous aider ?
17:01En fait, nous avons une mauvaise nouvelle.
17:04Robert Cohen s'est fait tirer dessus devant son bureau.
17:07Robert ?
17:09C'est pas vrai.
17:11Est-ce qu'il va bien ?
17:13Est-ce qu'il va bien ?
17:15Il est hospitalisé, on ne sait pas s'il va s'en sortir.
17:18Robert est mon client depuis longtemps.
17:22Vous savez ce qui s'est passé ? Vous avez des pistes ?
17:25Eh bien, c'est ce sur quoi nous enquêtons.
17:27C'est terrible.
17:29Son meilleur ami,
17:31Ken Cutler, il travaille pour moi.
17:34Est-ce que je peux le prévenir ?
17:36Ils étaient amis depuis toujours.
17:38Ken Cutler était le témoin de Bob Cohen à son mariage.
17:42On pourrait dire leur degré de complicité.
17:45Il y a des photos d'eux mangeant un morceau de gâteau au mariage.
17:49Leur relation remontait à un certain nombre d'années.
17:53Qu'est-ce qui est arrivé à Robert ?
17:55Robert s'est fait tirer dessus devant son bureau.
17:58Mais est-ce qu'il va bien ? Est-ce qu'il est mort ?
18:01Non, il n'est pas encore mort, mais il ne va pas bien.
18:04Mais qui a bien pu faire ça ?
18:06C'est là-dessus que nous enquêtons.
18:08Oh non, c'est horrible.
18:10Inspecteur, est-ce qu'on peut vous aider ?
18:12Nous avons appris qu'il vous devait beaucoup d'argent.
18:16Oui, mais ce n'est pas le seul.
18:19Beaucoup de clients nous sont redevables.
18:22Robert avait des hauts et des bas,
18:24mais c'était un de nos très bons clients, alors on lui faisait confiance.
18:27Mais il sait y faire.
18:29C'est mon meilleur ami.
18:31D'accord.
18:33Alors, si vous avez des informations qui pourraient nous aider, contactez-nous.
18:36Cette amitié pourrait expliquer pourquoi Balter a accordé tant de facilités de paiement à Cohen au fil des années.
18:42Mais il n'est pas certain que cela explique tout.
18:46Les enquêteurs veulent en savoir plus sur l'entreprise de Balter,
18:49et ils savent que la meilleure façon d'obtenir des informations de l'intérieur,
18:52c'est de gagner la confiance de ceux qui les détiennent.
18:55Merci, messieurs, pour votre visite.
19:00L'inspecteur Cotta a engagé la conversation avec un employé de Balter.
19:05S'il vous plaît, monsieur.
19:07Oui ?
19:08Vous travaillez ici ?
19:09Oui, oui.
19:10Je suis l'inspecteur Cotta.
19:12Vous pouvez me parler de Richard Balter ?
19:15Non, je ne sais rien du tout.
19:16Qu'est-ce que vous faites pour lui ?
19:17Je suis chauffeur.
19:19Alors vous entendez des discussions qu'il a.
19:21Vous pourriez nous en parler ?
19:23Je vous demande pardon. Je dois partir, je suis en retard.
19:32Trois jours après que Robert Cohen a été abattu, la police n'a toujours aucune piste.
19:37Ils se rendent à l'hôpital pour voir si Cohen peut parler.
19:40Dans ce genre d'affaires, le meilleur témoignage qu'on puisse espérer est celui de la victime.
19:45Elle peut vous dire ce qu'elle a vu.
19:48Docteur, comment va monsieur Cohen ?
19:51Il a été conscient un moment, mais il est reparti dans le coma.
19:55Est-ce qu'il a pu parler des tirs et il a donné des informations ?
19:58Pas que je sache, non.
20:00Il n'y avait plus que ses fonctions vitales qui fonctionnaient.
20:04Les enquêteurs craignent que la victime ne soit plus jamais en mesure de leur dire ce qui s'est passé.
20:08Mais ils ne peuvent pas sauter de l'esprit que tout ça est lié à l'argent.
20:12Et ils se demandent jusqu'où Robert Cohen a pu aller pour sa famille.
20:17Il ne pouvait pas sauter d'un pont ou se coller un flingue sur la tempe,
20:21mais s'il se faisait tuer, potentiellement, sa famille pourrait toucher l'argent de la suronce-vie.
20:26Ça va patron, tu sais que tu peux tout me dire.
20:30Je dois éliminer quelqu'un.
20:38Robert Cohen a été abattu par un tireur inconnu.
20:41Trois jours après, la police n'a encore aucun suspect.
20:45La seule chose qu'ils ont pu déterminer, c'est que la victime était couverte de dettes.
20:49Cet homme dévoué à sa famille, aurait-il pu imaginer quelque chose d'aussi radical pour se tirer d'affaires ?
20:55Il y avait une théorie selon laquelle M.Cohen, par souci et par amour pour sa famille,
21:01pour tenter de leur venir en aide, aurait lui-même payé un tueur à gage pour l'exécuter.
21:07Afin que l'argent de son assurance-vie, à hauteur de 600 000 dollars, revienne à ses proches.
21:15Bien sûr, j'ai eu des cas où des gens se sont assurés à outrance avant de mettre en scène leur propre mort et de disparaître.
21:22Et c'était leur femme ou autre qui récupérait l'argent de la prime d'assurance-vie.
21:26Ce sont des possibilités qui existent.
21:29Si Robert avait effectivement voulu se tuer pour l'assurance-vie, il aurait dû maquiller son suicide en crime.
21:36Docteur, on est passé plus tôt. Il y a une amélioration dans l'état de Robert Cohen ?
21:41Il est encore dans le commun.
21:43On ne peut pas se suicider et récupérer l'argent de son assurance-vie.
21:46Il ne pouvait pas sauter d'un pont, ni se coller un flingue sur la tempe.
21:49Mais s'il se faisait tuer potentiellement, c'était un suicide.
21:52Robert Cohen lui-même est-il à l'origine du crime ?
21:55Était-il assez désespéré pour engager quelqu'un pour le tuer ?
21:59Tout le monde adore ce gars, non ?
22:01Sauf peut-être lui-même.
22:03Je crois que je sais ce qu'il s'est passé.
22:07Robert est désespéré.
22:10Tout lui tombe dessus.
22:12Patron, tu vas bien ?
22:15Salut, Pedro.
22:17J'espère que tu vas bien.
22:18Patron, tu vas bien ?
22:21Salut, Pedro.
22:24Je ne pensais pas te retrouver ici.
22:27Et si. Donc, tout ce qui lui reste, maintenant, c'est sa prime d'assurance-vie.
22:32J'ai besoin de ton aide.
22:34Ça va, patron ? Tu sais que tu peux tout me dire.
22:38Je dois éliminer quelqu'un.
22:42Un homme vraiment très mauvais.
22:46Je dois m'en débarrasser.
22:49Écoute-moi, fais pas ça, patron.
22:52Si.
22:54Je vais le faire.
22:56On lui présente le tueur à gages.
23:04Robert ?
23:08Oui, c'est ça.
23:10Je suis un ami de Pedro.
23:13Tu veux quoi ?
23:15Je veux que tu élimines quelqu'un pour moi.
23:19C'est qui ?
23:23C'est moi.
23:26On peut boire quelque chose, ici ?
23:29Assieds-toi.
23:35Une fois le crime commis, la famille touchera la prime d'assurance-vie.
23:40Vas-y !
23:42Fais-le !
23:44Sa femme et ses gosses vivront tranquillement.
23:47Et lui, meurt en martyr.
23:55On a tué Robert ! Quelqu'un lui a tiré dessus !
24:03Voilà ce qui s'est passé.
24:05De l'avis de tous, d'après son attitude en famille avec ses deux filles et son attitude au travail,
24:11c'était quelqu'un de très heureux et d'insouciant.
24:15À présent, toutes les théories tentent à faire de l'assurance-vie l'explication de la fusillade.
24:20Les enquêteurs rencontrent la courtière en assurance de Robert Cohen
24:24et sont surpris d'apprendre que Richard Balter est impliqué dans l'assurance-vie.
24:28C'est le cas.
24:29Les enquêteurs rencontrent la courtière en assurance de Robert Cohen
24:32et sont surpris d'apprendre que Richard Balter est impliqué dans l'assurance-vie.
24:36Bonjour, comment puis-je vous aider, dites-moi ?
24:39L'assurance-vie de Robert Cohen, vous pouvez nous en dire deux mots ?
24:42Oui. Alors...
24:46Il a souscrit une assurance-vie d'un montant total de 600 000 dollars.
24:51Salut, Richard.
24:53Tu sais, c'est un mythe urbain que les gens baisent à la fenêtre des hôtels.
25:00Ecoute, je suis venu pour te remercier.
25:03J'apprécie ce que tu as fait pour moi, tu sais, mais j'ai besoin de...
25:06J'ai besoin d'un peu de temps.
25:08Tu sais, Robert, je voulais te demander...
25:10Tu as des garanties ?
25:12Non.
25:16Tu as une police d'assurance ?
25:18Je ne peux pas faire ça.
25:20Balter a convaincu Robert que sa police d'assurance couvrirait ses dettes
25:24au cas où il viendrait à mourir.
25:26Richard Balter a payé la prime d'assurance et dit à Robert de lui faire confiance.
25:31Cette police d'assurance avait été signée conjointement par Bob Cohen et par Richard Balter
25:37comme une sorte de preuve de bonne foi de la part de Cohen.
25:41Et qui en est le bénéficiaire ?
25:44À l'origine, c'était la femme de Robert Cohen.
25:47Mais Richard Balter a fait modifier le contrat pour que ce soit lui.
25:51Est-ce que Robert Cohen le savait ?
25:53Il l'a su et il a tenté de le faire modifier.
25:55Seulement, le problème, c'est que la personne qui paie la prime à tout pouvoir sur l'assurance,
26:00c'est la loi.
26:02C'est une particularité de la législation new-yorkaise qui fait que M.Cohen
26:06ne pouvait pas lui-même faire modifier sa police d'assurance.
26:09Non, mais non, c'est impossible.
26:11C'est ma femme qui en est la bénéficiaire.
26:13Robert est de plus en plus mal à l'aise par rapport à cet arrangement.
26:17Tu as changé mon assurance-vie ?
26:19Je ne vois pas de quoi tu parles.
26:21C'était au nom de ma femme.
26:23Et tu l'as changé.
26:25La seule opération, c'est de me payer.
26:27Bon, alors, merci beaucoup.
26:29De rien.
26:31Robert Cohen était très inquiet, très angoissé par tout ça,
26:34et il ne savait pas à qui en parler.
26:36Les enquêteurs se rappellent à quel point Suzanne Cohen s'était alarmée
26:39quand on lui a parlé d'assurance-vie.
26:41Je dois parler à mon avocat.
26:43Et qu'elle voulait appeler un avocat.
26:45Les Cohen vivaient-ils dans la terreur de Richard Balter ?
26:48Le soupçonnaient-ils d'être capables de tuer Robert pour cet argent ?
26:52Toutes ces bribes d'informations prenaient soudain un autre sens
26:56et toutes pointaient dans la direction de Richard Balter comme suspect numéro un.
27:02Les policiers enquêtent alors sur Richard Balter.
27:05Mais cela prend du temps.
27:07Il faut vérifier.
27:09Les semaines passent.
27:11Robert Cohen reste gravement atteint.
27:13Je me souviens d'avoir apporté un repas à Suzanne et aux filles à cette époque
27:18et d'avoir pleuré avec elles dans leur maison.
27:21Six semaines après la fusillade, Robert Cohen perd la bataille
27:26et emporte son secret dans la tombe.
27:28A l'aide !
27:30Le cas devient officiellement un homicide.
27:33Mais quelque chose d'autre entre en jeu.
27:35Richard Balter est désormais le bénéficiaire officiel de l'assurance
27:39pour laquelle les enquêteurs pensent qu'il a tué.
27:41Après avoir interrogé les associés de Richard Balter,
27:44ils commencent à se forger une idée plus précise de la personnalité de l'homme d'affaires.
27:48La vérité, c'est que c'est un hypocrite, un manipulateur et un idiot.
27:54Il s'avère ainsi que Richard Balter est connu pour être ouvertement et bruyamment misogyne.
27:59Mais il est horrible. C'est une personne vraiment, vraiment horrible.
28:03Asseyez-vous.
28:05Toutant à le désigner comme un véritable obsédé.
28:10Il est vraiment pas net.
28:12C'est-à-dire ?
28:15C'est un vrai porc.
28:18Et est-ce qu'il s'en est déjà pris à vous, personnellement ?
28:22Il y a une fois vraiment, où il a été...
28:26Ça me met très mal à l'aise, je peux même pas croire que je vous raconte tout ça.
28:30C'est tellement gênant pour moi de penser que je suis restée.
28:34En fait, on avait une fête au bureau pour Noël l'an dernier.
28:43Devine qui c'est.
28:48J'ai une surprise pour toi.
28:51Un cadeau.
28:54Je me suis dit, c'est trop gentil.
28:57Je trouvais ça très gentil, vraiment.
28:59Et là, j'ai ouvert la boîte et à l'intérieur, j'ai vu cette horrible pièce de lingerie.
29:05C'était tellement dégoûtant.
29:07Alors là, tu vas être sexy à croquer, tu sais.
29:11Essaie-la.
29:13Je l'ai jamais portée et j'ai honte de dire que j'ai continué à travailler pour lui.
29:17C'est mon salaire de ce travail.
29:21L'espoir ressurgit quand Alex Franck, le chauffeur du suspect,
29:24accepte enfin de leur dire ce qu'il sait sur ce dernier.
29:27Excusez-moi pour l'autre jour, mais vous savez, au bureau,
29:30c'est difficile de dire des choses sans se faire repérer.
29:33Et je ne peux pas vraiment me permettre de me retrouver au chômage.
29:36Mais maintenant, on est ici, alors ne vous inquiétez pas pour ça.
29:39Ça restera privé, soyez sans crainte.
29:41Vous ne risquez rien.
29:43Parlez-moi de Richard Balter.
29:45Et qu'est-ce que vous voulez savoir ?
29:47Ce type est arrogant.
29:49On peut...
29:51Je vous jure que si je pouvais lui rouler dessus en bagnole, je le ferais.
29:55La police pense que Richard Balter a trempé dans le meurtre,
29:58et il est probable qu'il a eu de l'aide.
30:00On a besoin de votre aide. Il faut qu'on trouve des trucs sur lui.
30:03Est-ce que vous pourriez prendre des photos des voitures de fonction ?
30:06Vous ne risquez rien, ne vous en faites pas.
30:08On vous soutiendra.
30:10D'accord, je vais tenter.
30:12Je ferai de mon mieux.
30:14C'est tout ce qu'on vous demande. Et on vous protège, ne vous en faites pas.
30:17L'enquêteur continue de chercher le pick-up noir vu sur les lieux du crime,
30:21espérant que celui-ci les conduira jusqu'au suspect que Strawberry Jones a vu s'enfuir.
30:25Je lui ai demandé des photos de tous les véhicules,
30:28et aussi de tous ceux qui travaillaient ici.
30:30Il m'a dit, de toute façon, je veux vous aider, et je vais vous trouver ça.
30:35Tout va bien, messieurs. Très bien.
30:37Finalement, les policiers retrouvent la trace d'un ancien comptable de Richard.
30:40C'est le jackpot.
30:42Non, non, je n'ai rien fait de mal. Vous...
30:44Non, je n'ai rien à me reprocher, n'est-ce pas ?
30:45Non, non, tout va bien. On veut juste des informations.
30:49D'accord. Et vous voulez savoir quoi ?
30:52Quels étaient leurs accords ? Qu'est-ce qu'ils trafiquaient ?
30:55Écoutez, oui, c'est vrai, il est mouillé jusqu'au cou.
30:59D'après l'agent comptable, Richard Balter et Ken Cutler se livrent à des escroqueries depuis des années,
31:04allant des pots de vin jusqu'au blanchiment d'argent.
31:07Son comptable m'a donné toutes les informations qu'il avait.
31:10Ça allait des fausses factures au détournement de fonds de la société.
31:16J'ai une idée pour toi.
31:18Ça te dirait de te faire 50 plaques ?
31:22À quoi est-ce que tu penses ?
31:24Entre lui et Ken Cutler, ce sont des centaines de milliers de dollars qui ont été détournés.
31:28C'est pour ce dont on vient de parler.
31:31Tu vois, ça, c'est ce que tu pourrais te faire chaque semaine.
31:35J'ai une meilleure idée.
31:36Si tu venais bosser pour moi, à plein temps.
31:40Bonne idée.
31:41Ouais, et tout ce qu'on a à faire, c'est de nous occuper de Robert.
31:46Ton pote, il me doit un paquet de fric.
31:49Et il ajoute qu'on ne peut pas parler de ça ici, il pourrait nous écouter.
31:53Ça se pourrait même qu'il nous surveille déjà, Bodo.
32:07Six mois après le meurtre de Robert Cohen,
32:09la police rassemble des preuves contre Richard Balter et Ken Cutler,
32:12les deux hommes qu'elle soupçonne d'être à l'origine du crime.
32:17À quoi est-ce que tu penses ?
32:19Ken Cutler est une recrue stratégique.
32:21Il doit utiliser son amitié avec Robert Cohen pour recouvrer l'argent de la dette.
32:26Il se voit confier la responsabilité de récupérer la dette de 600 000 dollars.
32:31Il est en charge de ce qu'on appelle la Northeastern Polyproducts,
32:35le problème unida.
32:37Il s'occupe de la dette et doit faire tout ce qu'il faut pour amener Robert Cohen à rembourser.
32:43La révélation d'une fraude financière impliquant l'US Mail est une bonne nouvelle.
32:49Elle permet d'inviter les agences fédérales à s'emparer du cas.
32:54On a un cas de meurtre de commandité sur les bras.
32:56Je crois qu'on a besoin de votre aide.
32:58Inspecteur ?
32:59Oui ?
33:01Trois mois après les faits,
33:03une équipe spéciale destinée à faire tomber Richard Balter est constituée.
33:07Alors, qu'est-ce qu'on a ?
33:08C'est notre victime.
33:10Ça, c'est son entreprise.
33:11Et le hasard fait bien les choses, car juste à ce moment...
33:14Voilà tout ce que j'ai pu trouver pour vous.
33:16Son chauffeur fournit à la police les photos qu'il a prises autour des locaux de Northeastern Polyproducts.
33:23Tu vas là-bas ?
33:24C'était pas prévu.
33:26Prévois-le.
33:27Et là, j'ai dit « Ah non, c'est celui-là ».
33:30L'une des photos montre un pick-up noir.
33:35C'était le véhicule dans lequel le témoin avait vu le tireur s'engouffrer et s'enfuir.
33:42D'après la plaque d'immatriculation du pick-up,
33:44son propriétaire est un des employés de Balter.
33:47Son nom, Gustavo Gilles.
33:50Les policiers se demandent si lui aussi a été recruté par Balter pour régler le problème UNIDA.
33:58Inspecteur Cota, Gustavo Gilles ?
34:00C'est à vous, le pick-up noir, dehors ?
34:02Oui, il est à moi.
34:03Et c'est le même que sur cette photo ?
34:06Oui.
34:07Est-ce qu'on peut entrer ?
34:10En gros, on lui a dit « Tu vas aller en taule, il n'y a pas de doute là-dessus ».
34:13Maintenant, la question c'est de savoir combien de temps tu vas y passer.
34:16Si tu te mets à table, on sera indulgents.
34:19On sait que votre pick-up était sur les lieux de la scène d'un crime.
34:23On sait que ce n'est pas vous le tueur.
34:25Mais on sait que c'était vous le conducteur.
34:28Écoutez, je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
34:31Parfait.
34:32Réfléchissez bien, et venez nous voir.
34:35Sinon, vous tomberez comme tous les autres.
34:39Et ils lui ont laissé leur carte.
34:41Ils lui ont dit « Pense-y, si tu veux nous parler, c'est l'occasion ».
34:45Les enquêteurs ignorent si Gilles viendra les trouver.
34:48Mais finalement, leur calcul va payer.
34:52Gus Gilles est venu nous voir environ trois jours après notre visite.
34:56Inspecteur.
35:00Vous allez bien ?
35:01Asseyez-vous.
35:05Écoutez, j'ai repensé à ce que vous m'aviez dit.
35:09Aidez-moi à m'en sortir.
35:11Si vous acceptez de collaborer avec nous, il va y avoir du travail.
35:14Il a accepté de coopérer avec les enquêteurs.
35:17En gros, Balther, il m'a demandé de lui trouver quelqu'un.
35:22Quelqu'un dans le milieu.
35:24Alors, je lui ai présenté le mec pour le contrat.
35:28Mais je ne m'attendais pas à ce que ça aille si loin.
35:33Alors, vous voulez que je fasse quoi ?
35:37On va vous enregistrer.
35:41Oui, je comprends.
35:42Gustavo Gilles avoue avoir servi d'intermédiaire entre Balther et un tueur expérimenté du nom de Chris DeRessus.
35:51C'est un coup de maître.
35:52On a quelqu'un qui est impliqué dans le meurtre,
35:55et on l'équipe d'un enregistreur avec un transmetteur pour pouvoir suivre la discussion et tout ce qui se passe.
36:02T'inquiète pas pour les flics, tout se passera exactement comme je t'ai dit que ça se passerait.
36:05Gus, tu tombes bien, ferme la porte.
36:07D'accord.
36:08Écoute, calme-toi.
36:11Écoute, calme-toi. Tu vas voir, tout va se dérouler exactement comme prévu, d'accord ?
36:15Non, ça me plaît pas, ça me plaît pas du tout.
36:17Reste calme.
36:19Patron, vous devez payer les gars.
36:21Les gars vont toucher leur argent, Gus.
36:23T'en fais pas pour ça. Est-ce qu'ils n'ont pas eu la première part comme je l'avais promis ?
36:27Ça va aller, d'accord ?
36:29Écoute, je leur paierai le reste. Qu'est-ce qui t'inquiète comme ça ?
36:32Je le vois dans tes yeux.
36:34Contacte-les pour moi.
36:36Et surtout, dis-leur que tout roule, mais ne prends pas ton portable.
36:40Prends un téléphone jetable, d'accord ?
36:42D'accord.
36:43On ne sait pas quand ils peuvent écouter.
36:46On peut très bien être surécoute pour ce qu'on en sait.
36:50Je rigole, ça va aller.
36:52Bon, Ken, si tu t'occupais de ce coup de fil, hein ?
36:55Enfin, Richard Balter se lâche.
36:57Allez, Gus, c'est pas la peine de t'inquiéter.
37:01Cet abruti d'inspecteur du Bronx, t'occupe pas de lui, hein ?
37:04Allez, ça va bien se passer.
37:05Les confidences ont commencé à pleuvoir.
37:08Il a tout balancé sans aucune retenue.
37:11D'accord, on va pas s'inquiéter pour lui, tout se passe très bien.
37:14D'accord.
37:15Contacte tes gars, d'accord ?
37:16Très bien.
37:17Hé, reste cool, parce que...
37:21s'ils nous tombent dessus, on plonge tous en même temps.
37:25Ok ?
37:31Au cours des semaines qui suivent,
37:32les quatre hommes impliqués dans le crime sont surveillés en permanence.
37:35Et la police rassemble des preuves contre eux.
37:38On plonge tous en même temps.
37:40Les procureurs nous ont félicités pour ce travail.
37:42On était très contents de nos enregistrements.
37:45Bien joué.
37:47Oh, attendez, le meilleur pour la fin.
37:49Cet abruti d'inspecteur du Bronx,
37:51il verrait pas son nez au milieu de ces figures.
37:53C'est pas la peine de s'inquiéter.
37:55Tout se passe très bien.
37:57Enfin, les enquêteurs ont assez d'éléments pour procéder aux arrestations.
38:02Très marrant.
38:06Police, l'aimant en l'air ! Fais voir, t'es mort !
38:10J'ai rien fait !
38:12Non, j'ai rien fait !
38:17L'inspecteur Cotta s'offre le plaisir d'arrêter lui-même Richard Balter.
38:22Je lui ai dit, vous savez qui je suis.
38:25Et il a dit non, je ne sais pas qui vous êtes.
38:27Je suis l'abruti d'inspecteur du Bronx.
38:30Je vous arrête pour le meurtre de Robert Cohen.
38:32Passez-lui les notes.
38:33Vous avez le droit de garder le silence.
38:35Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant les tribunaux.
38:38Vous avez le droit de faire appel à un avocat.
38:40Vous avez bien compris les droits que je viens de vous lire ?
38:54Plusieurs mois plus tard, le cas passera en justice.
38:57Le procureur va donner tous les détails de ce meurtre commandité par deux hommes
39:01que Robert croyait être ses amis.
39:06Richard Balter est un homme d'affaires qui est multimillionnaire.
39:09Mais être riche n'a pas suffi à se meurtrier à vie des sens scrupules.
39:14Robert Cohen avait le bonheur d'avoir une femme magnifique et deux enfants superbes.
39:20Mais ce bonheur a été détruit par un meurtrier cupide, Richard Balter.
39:27Il mérite de passer le restant de sa vie derrière les barreaux.
39:34Je croyais que tu étais capable de gérer une situation de ce genre sans difficulté.
39:39Je ne sais pas quoi faire.
39:40Tout d'abord, Balter demande à Ken Cutler de s'occuper de récupérer l'argent de la dette de Robert.
39:44Mais il n'y parvient pas.
39:46Je bosse avec ce type depuis un moment. Je lui ai fait crédit plusieurs fois.
39:49Mais je ne supporte pas qu'on me prenne pour un abruti.
39:54Je sais ce qu'on va faire.
39:57Balter monte un plan machiavélique.
40:00Il convainc Robert de prendre une assurance vie correspondant au montant de sa dette.
40:07Merci.
40:09À partir de là, il ne lui reste qu'une chose à faire.
40:13Il attire dans l'affaire un de ses anciens contacts, Gustavo Gill.
40:17J'ai besoin de m'en débarrasser.
40:20Définitivement.
40:22D'accord.
40:23Gill, qui traverse une mauvaise passe, accepte de lui trouver un tueur à gage professionnel.
40:28Puis, il conduit ce dernier jusqu'à Robert.
40:41Richard Balter a orchestré le meurtre prémédité d'un homme innocent.
40:47Et il mérite de passer le restant de ses jours à moisir derrière les barreaux.
40:55En tout, l'accusation présentera 11 cassettes au juré, attestant l'implication des quatre hommes.
41:01On plonge tous en même temps.
41:03Ces cassettes étaient catastrophiques pour la défense.
41:06Est-ce que ton père te manque beaucoup ?
41:08La femme et les filles de Robert Cohen témoignent devant la cour.
41:11Pas une minute ne se passe sans que je pense à mon père.
41:14Les deux filles sont venues et ont dit, nous n'avons plus personne.
41:27Pour nous emmener au foot.
41:31Les délibérations sont très courtes avant l'annonce du verdict.
41:35Nous avons déclaré les prévenus coupables des chefs d'accusation.
41:39Après six semaines de procès, le jury a délibéré trois heures et demie pour rendre son verdict.
41:45Le mobile de Richard Balter paraît clair pour tout le monde.
41:49Cet individu-là était millionnaire.
41:51Je ne pense pas qu'il avait besoin de ces 600 000 dollars de plus.
41:55C'était juste de l'avidité.
41:57Comme il a coopéré avec la police, Gustave Ogil est condamné à une peine réduite de 12 ans de prison.
42:02Richard Balter et Ken Cutler sont condamnés à perpétuité sans possibilité de remise de peine.
42:09Dans mon souvenir, Suzanne a accueilli le verdict avec des larmes et des embrassades à ses proches.
42:16Elle a dû passer tout le temps du procès à chercher à comprendre comment son mari avait été tué.
42:23Et tout ça pour de l'argent.
42:25Chris Teresous est également condamné à perpétuité sans possibilité de remise de peine.
42:29Quand ils ont été condamnés à la prison à vie, ça veut vraiment dire à vie. Ils ne sortiront jamais.
42:36Aujourd'hui encore, les enquêteurs ne se remettent pas de la trahison et de la perfidie qui ont causé la mort de Robert Cohen.
42:43Il avait une famille.
42:45Ça me sidère que ce type ait pu croire pouvoir s'en sortir comme ça.
42:50Robert a perdu la vie pour une histoire d'argent.
42:53Il n'aura pas eu le temps de devenir l'homme qu'il était.
42:57Il n'aura pas eu le temps de devenir le père et le grand-père qu'il aurait voulu être.
43:02Et c'est vraiment triste.
43:05C'est le genre d'histoire qu'on pourrait facilement écrire dans un roman ou dans un scénario hollywoodien.
43:10Quand vous prenez une assurance vitre écouteuse et que vous mourrez juste après, on peut supposer que la police débarquera chez le bénéficiaire.
43:16Et c'est ce qui s'est passé.
43:18Qu'un homme d'affaires ait pu penser que ça marcherait, c'est stupéfiant, mais c'est ce qu'il a cru.
43:24Dans l'esprit de Richard Balter, c'était un crime parfait.
43:28Il avait tout prévu, tout calculé pour qu'on ne puisse même pas s'approcher de la vérité.
43:33Mais si Richard Balter finira ses jours en prison, donc ce n'était visiblement pas un crime parfait.
43:39C'était une bonne enquête, mais pas un meurtre parfait.