• il y a 6 mois
Grands témoins : Marylou Magal, journaliste politique à l'Express et Nicolas Massol, journaliste politique à Libération, co-auteurs de « L'extrême droite, nouvelle génération » (Denoël)

GRAND DÉBAT / France - Chine : un commerce équitable ?

« Le récap » par Valérie Brochard

Du 5 au 7 mai 2024, le Président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, est en visite officielle en France. Ce voyage permet au Président français d'éclaircir plusieurs points qui posent problème dans les relations diplomatiques entre les deux pays et d'arracher quelques concessions. En premier lieu, la guerre en Ukraine : Emmanuel Macron a cherché à s'assurer que Pékin n'apporterait pas son soutien à Vladimir Poutine. Le Président français a ainsi déclaré : « nous accueillons favorablement les engagements des autorités chinoises à s'abstenir de vendre toute arme, toute aide à Moscou et à contrôler strictement l'exportation des biens à double usage ». La France et la Chine se livrent aussi à un bras de fer commercial. Sur ce point, Emmanuel Macron a décroché une petite victoire tricolore : les exportations de cognac ne devraient pas être taxées. La France doit-elle faire preuve de plus de protectionnisme pour équilibrer sa balance commerciale avec la Chine ?

Invités :
- Éric Alauzet, député Renaissance du Doubs, Président du groupe d'amitié France-Chine,
- Aurore Lalucq, eurodéputée « Place publique »,
- David Baverez, investisseur, essayiste, auteur de « Bienvenue en économie de guerre ! » (Novice),
- Alain Wang, sinologue, conférencier et enseignant à CentraleSupélec.

GRAND ENTRETIEN / Marylou Magal et Nicolas Massol : extrême droite, la nouvelle génération encore plus radicale ?

Selon tous les sondages, les élections européennes 2024 devraient aboutir à une victoire de Jordan Bardella. Le Président du Rassemblement National, âgé de seulement 28 ans, est la figure de proue de toute une génération qui a renouvelé l'image de l'extrême droite française. Stanislas Rigault, Damien Rieu, Geoffroy Lejeune... Ils sont nombreux à défendre les idées de Marine Le Pen ou d'Éric Zemmour tout en étant maîtres dans l'art des codes et des réseaux sociaux. Ces jeunes identitaires sont-ils réellement en phase avec la jeunesse française ?

Grands témoins : Marylou Magal, journaliste politique à l'Express et Nicolas Massol, journaliste politique à Libération, co-auteurs de « L'extrême droite, nouvelle génération » (Denoël)

LES AFFRANCHIS

- Fanny Guinochet, journaliste économique à France Info,
- Vincent Hugeux, enseignant à Sciences Po et ancien grand reporter,
- « Bourbon express » : Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00Générique
00:05Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver
00:08dans Ça vous regarde, ce soir, plongée au coeur
00:11de la jeunesse identitaire avec vous,
00:13Marilou Magal, bonsoir.
00:15Merci d'être notre grand témoin ce soir.
00:17Journaliste à L'Express, vous signez
00:19avec Nicolas Massol, de Libération,
00:21l'extrême droite, nouvelle génération,
00:24chez De Noël, ils ont 30 ans,
00:26ils viennent du RN, du parti d'Éric Zemmour
00:28et même des Républicains, ils se côtoient,
00:31croient dur comme fer à l'union des droites
00:34et se rêvent au pouvoir.
00:36Comment les digues ont-elles sauté dans cette génération ?
00:39On en parlera dans la deuxième partie.
00:42Xi Jinping, Emmanuel Macron.
00:45On va dresser le bilan de cette visite
00:47d'état du président chinois ce soir.
00:50Guerre commerciale, Ukraine, droits humains.
00:53Le chef de l'Etat français peut-il légitimement
00:56revendiquer quelques victoires ?
00:58C'est notre grand débat sur ce plateau avec mes invités.
01:01Enfin, nos affranchis ce soir,
01:03l'économie, Fanny Guénochet,
01:05l'international, Vincent Eugeux
01:07et Bourbon Express, l'histoire du jour à l'Assemblée.
01:10Voilà pour le sommaire.
01:12On y va, Marilou Magal, ça vous regarde.
01:14Générique.
01:27Il n'était pas venu en France depuis cinq ans.
01:30Au terme d'une visite d'Etat importante,
01:33que retenir des engagements de Xi Jinping ?
01:37Emmanuel Macron attendait un soutien politique sur l'Ukraine
01:40et un peu moins d'agressivité dans sa politique commerciale.
01:43On va faire le bilan ce soir sur le fond comme sur la forme.
01:47Le chef de l'Etat peut-il se prévaloir de quelques victoires ?
01:50Bonsoir, Eric Allezay.
01:52Vous êtes député renaissance du Doubs.
01:54Vous présidez à l'Assemblée nationale
01:57le groupe d'amitié France-Chine.
01:59Vous débattez ce soir avec Aurore Laluc.
02:01Merci et bienvenue.
02:03Eurodéputé place publique,
02:05vous êtes la porte-parole de la campagne
02:08de Raphaël Glucksmann en quatrième position sur sa liste.
02:11Bonsoir, David Bavray.
02:13Vous êtes homme d'affaires, investisseur,
02:15essayiste, installé à Hong Kong.
02:17Merci de venir sur LCP, de passage à Paris, votre essai.
02:21Bienvenue en économie de guerre aux éditions novices.
02:24Économie de guerre dans laquelle doit entrer la France.
02:27On en parlera peut-être.
02:29Bonsoir, Alain Wang.
02:30Bienvenue sur ce plateau.
02:32Vous êtes sinologue, conférencier et enseignant
02:35à Centrale Supélec.
02:37Avant de vous donner la parole,
02:39le mot protectionnisme, on l'entend beaucoup
02:41dans le camp de la droite et même à l'extrême-droite,
02:45intervenir quand vous le souhaitez.
02:47On plante le décor pour commencer, comme chaque soir,
02:50du tapis rouge de l'Elysée au col de Tourmalet.
02:53Tout de suite, le récap de Valérie Brochard.
02:55Musique rythmée
02:59...
03:04Bonsoir, Valérie.
03:05Que retenir de ces deux jours de visite d'Etat ?
03:08Deux jours seulement.
03:10Je peux vous dire qu'Emmanuel Macron a mis le paquet
03:13pour recevoir son homologue chinois en très grande pompe.
03:16Vous l'avez dit, c'est la première fois depuis 2019
03:19que Xi Jinping retrouve le sol européen.
03:21On y va, on sort le tapis rouge et toutes les stars qui vont avec.
03:25Regardez, c'était tiers-soir, lors d'un grand dîner
03:28organisé à l'Elysée.
03:29Une opération séduction a lancé par la France
03:31pour répondre à deux, peut-être trois objectifs.
03:34Le premier, c'est l'enjeu commercial.
03:37Le déficit commercial de la France avec la Chine
03:39est de 40 à 50 milliards d'euros,
03:41mais au niveau européen, ce déficit dépasse les 400 milliards.
03:45Emmanuel Macron le sait, c'est au niveau de l'Union européenne
03:48que la balance commerciale pourrait se rééquilibrer.
03:52Alors, juste avant le grand dîner pailleté,
03:54Emmanuel Macron a demandé à Ursula von der Leyen
03:57de l'accompagner pour accueillir Xi Jinping.
04:00Les Européens ont besoin de la Chine,
04:02mais l'Europe n'oublie pas qu'elle est un marché essentiel
04:05pour l'empire du milieu qui veut concurrencer les Etats-Unis.
04:11Pour que le commerce soit équitable,
04:14l'accès au marché de l'autre doit être réciproque.
04:16Dans le même temps, nous sommes prêts à utiliser pleinement
04:20nos instruments de défense commerciale si cela s'avère nécessaire.
04:23Derrière les sourires, les mots sont fermes.
04:26L'Europe est dépendante de la Chine, mais elle veut peser quand même.
04:29Bruxelles enquête depuis septembre dernier
04:32sur les subventions aux véhicules électriques produits en Chine
04:35puis exportées en Europe.
04:37Une concurrence déloyale du point de vue européen.
04:40Pékin menace d'appliquer des mesures de rétorsion
04:43contre certains spiritueux importés depuis l'Union européenne.
04:46A défaut de sauver le marché européen,
04:49Emmanuel Macron a tenté déjà de préserver le cognac français.
04:53A peine avait-il monté les marches de l'Eglise,
04:55Emmanuel Macron offrait à son homologue chinois
04:58du cognac Hennessy et pour le servir, une carafe Louis XIII,
05:01avec un certain résultat.
05:03Ecoutez.
05:04Je remercie le président aussi de son ouverture
05:08quant aux mesures provisoires sur le cognac français.
05:12Je souhaite ne pas les voir appliquer
05:14pour ce qui est des mesures provisoires.
05:16Bon, voilà, ça, c'est fait.
05:18Deuxième défi, éviter que Pékin ne livre des armes à Moscou
05:22pour mener sa guerre en Ukraine.
05:24La Chine soutient la Russie très officiellement
05:27depuis février dernier.
05:28Une vieille amitié idéologique qui lie les deux pays,
05:31mais qui pourrait bien nuire à la Chine.
05:34Xi Jinping le sait parfaitement.
05:36En tant que deux forces importantes dans le monde,
05:39la Chine et l'Union européenne
05:41doivent rester des partenaires, adhérer au dialogue
05:44et renforcer la confiance mutuelle stratégique
05:46de manière à apporter constamment de nouvelles contributions
05:50à la paix et au développement dans le monde.
05:52Jusqu'en février dernier,
05:54le premier secrétaire du Parti communiste chinois
05:57clamait sa neutralité sur le dossier ukrainien,
06:00appelait même à un cessez-le-feu,
06:02mais en coulisses, la Chine appuyait économiquement
06:04et même militairement la Russie.
06:06Peut-on lui faire confiance ?
06:08Voici la réponse du président de la République française.
06:11Nous respectons les liens anciens qui unissent la Chine à la Russie
06:15ainsi que les efforts qui ont été déployés
06:17pendant des décennies pour stabiliser cette relation.
06:20Au vu de cette histoire complexe, nous accueillons favorablement
06:24les engagements des autorités chinoises à s'abstenir
06:26de vendre toute arme ou toute aide à Moscou
06:29et à contrôler l'exportation des biens à double usage.
06:32C'était ce que vous m'aviez dit très clairement,
06:34M. le président, il y a un peu plus d'un an,
06:37c'est ce que vous avez réitéré.
06:38Je vous parlais aussi, en introduction,
06:41d'un éventuel troisième défi.
06:44Emmanuel Macron osera-t-il, aujourd'hui,
06:46deuxième jour de visite autour d'une escapade
06:49dans les Pyrénées, évoquer les droits de l'homme ?
06:52C'est peut-être là, dans un cadre moins formel
06:54que le président de la République pourrait peut-être toucher.
06:58Le coeur du numéro un chinois, même si, vous le savez,
07:01Xi Jinping n'a jamais été un grand sentimental.
07:03Merci. Merci beaucoup, Valérie Brochard,
07:06pour ce résumé complet, en image et sur le fond,
07:08de cette visite d'Etat.
07:10On va commencer par la forme, Eric Alhazé.
07:12Recevoir le dirigeant chinois dans ce format-là,
07:15on a vu le dîner d'Etat hier,
07:17et cette partie plus intime, aujourd'hui, dans les Pyrénées,
07:20vous trouvez que c'est totalement normal ?
07:22C'est les relations diplomatiques France-Chine,
07:25au regard, évidemment, de l'agressivité particulièrement aiguë
07:29de la Chine, à notre égard ?
07:30Déjà, c'est pas anodin qu'en venant en Europe,
07:33ils viennent en France, et c'est les liens particuliers
07:36qui unissent la Chine et la France depuis 60 ans,
07:38c'est la raison pour laquelle il y a des relations diplomatiques.
07:42La France, très tôt, a reconnu la Chine
07:44et a noué des relations très particulières
07:46qui font qu'aujourd'hui, dans le concert international,
07:49le poids de la France avec la Chine n'est pas neutre
07:52sur tous les sujets que vous avez évoqués.
07:55Est-ce qu'il sert à quelque chose ?
07:56Vous voulez faire une photographie,
07:58mais c'est un long film qui remonte à 60 ans
08:01et qui va encore se poursuivre pendant des mois.
08:03Les enjeux globaux sur le climat, la biodiversité,
08:06c'est un travail de fourmis pendant des années,
08:09un peu partout dans le monde.
08:10Votre question portait sur le cadre un peu formel à Paris...
08:14-...qui a été critiqué.
08:15-...oui, mais bon, c'est le but du jeu,
08:18on peut tout critiquer, c'est normal.
08:20Simplement, je pense qu'on a intérêt
08:22à modifier les conditions d'échange,
08:24à se décaler, à se décentrer.
08:26D'ailleurs, quand on discute avec la Chine,
08:28il faut se décentrer culturellement,
08:30si on ne connaît pas la culture,
08:32et donc se décentrer à la campagne, à la ville.
08:35On a des relations différentes qui permettent d'aborder
08:38les mêmes sujets avec des facettes différentes.
08:40C'est très utile, au contraire.
08:42Il y a des relations interpersonnelles
08:44entre les deux présidents,
08:46le président Macron et celui des présidents européens
08:49qui a le plus vu Xi Jinping en Chine et en France,
08:52une dizaine d'heures.
08:53Donc cet aspect-là, le personnel, le cadre, les égards,
08:57ça compte.
08:58Manifestement, même si on va détailler
09:00dans les dossiers de fonds le bilan de ces deux jours,
09:04Raphaël Glucksmann dénonce une stratégie d'accommodement
09:07qui ne sert à rien.
09:09On est quand même dans un anniversaire,
09:1160 ans de reconnaissance de la République populaire
09:13par le général de Gauthe.
09:15C'est l'évidence des relations diplomatiques,
09:17ce genre de visite d'Etat ?
09:19Il y a la visite d'Etat et la façon où elles se font.
09:22Malheureusement, on est en train de faire, par narcissisme,
09:26la même erreur qui a été faite avec Vladimir Poutine.
09:30Les éléments de langage étaient exactement les mêmes
09:33avec Vladimir Poutine.
09:34C'est important de bien le recevoir,
09:36de parler à son coeur, de le respecter, etc.
09:39On n'est pas à Versailles avec le dirigeant chinois,
09:42mais on l'emmène dans des lieux très symboliques
09:44pour le président de la République.
09:46On a quand même affaire à un tyran,
09:48on a quand même affaire à quelqu'un
09:50qui attaque nos nations,
09:52qui aide à attaquer l'Ukraine militairement,
09:55qui a parlé d'une amitié illimitée
10:00avec la Russie.
10:01Les mots ont un sens et les actes ont un sens aussi.
10:04On parle d'un pouvoir qui crée des ingérences
10:07sur notre territoire.
10:09On est là aussi dans une forme de déstabilisation
10:12de nos démocraties.
10:13La tête de liste que je représente, par exemple,
10:16est victime d'une campagne de désinformation
10:19orchestrée par le pouvoir chinois,
10:21les services français nous ont avertis,
10:24et d'un gouvernement qui a décidé de ratiboiser,
10:29d'éradiquer une partie de notre industrie
10:32pour nous mettre sous dépendance.
10:34Ca a même été théorisé par le pouvoir chinois.
10:37Donc, en fait, on ne reçoit pas ainsi ce type de personnes.
10:41Je passe même sur la question des droits humains.
10:43La Chine, je suis désolée,
10:45la façon dont elle va se comporter avec le pouvoir chinois...
10:48Il faut lui parler au plus haut niveau.
10:51Le chef de l'Etat doit lui parler et le recevoir.
10:53Le sujet n'est pas là. Le sujet est la forme.
10:56Il faut arrêter de penser qu'on va réussir à charmer les tyrans.
10:59Ca ne fonctionne pas.
11:01Alain Huang,
11:02il est l'ami de la France ou l'ennemi ?
11:06Il est l'ami de la Chine.
11:08Je crois, tout court,
11:10dire qu'il est l'ami de la France, ça serait aller vite.
11:13Il faut reprendre dans l'histoire.
11:15Quand le général De Gaulle reconnaît la Chine,
11:17c'est Mao Zedong qui est en place.
11:19Il ne rencontrera jamais Mao Zedong, d'ailleurs.
11:22Je ne pense pas qu'il en ait eu l'intention.
11:24Depuis, maintenant, 2012,
11:27on a quelqu'un qui a repris une forme de stature de Mao,
11:31c'est-à-dire sur le plan intérieur comme sur le plan extérieur.
11:34Donc, on l'accueille, cette fois-ci.
11:36Je pense que, bon, c'est vrai qu'il est...
11:38-"Certains sinologues vont même aller jusqu'à Staline."
11:41-"Jusqu'à Staline."
11:43Quand on regarde un peu, c'est quelqu'un qui est fasciné par Mao,
11:46parce qu'il l'a côtoyé quand même étant plus jeune.
11:49On sent que, dans la manière dont il a remis en place
11:52le système de surveillance de masse à l'intérieur de la Chine,
11:55ça ressemble à ce que Mao avait fait à une certaine période.
11:58Il a réactivé tous les instruments en les numérisant,
12:01en utilisant le digital.
12:03On se retrouve dans la même circonstance.
12:05Plus les camps de rééducation qu'on a actuellement
12:08au Sintiang avec les Uyghurs, les un million de jeunes tibétains
12:11qu'on a retirés à leur famille,
12:13qui sont dans des pensionnats
12:15qui ont le droit de voir une semaine par an leurs parents,
12:18ce qui est terrible, et qu'on est en train de totalement siniser.
12:21On est dans une sinisation forcée de populations
12:24qui, dans les années où Mao Zedong était au pouvoir,
12:27il y avait 6 % de Chinois au Sintiang,
12:29il y en a pratiquement 50 % en Russie.
12:31Ici, à l'Assemblée, une résolution a même...
12:34Il y a une résolution...
12:35Il y a une résolution au niveau européen
12:37sur l'utilisation des produits qui viennent du Sintiang.
12:40Sur le dosage, on va venir sur le dossier ukrainien
12:43et sur la guerre commerciale dans un instant,
12:45mais entre les égards et la fermeté,
12:47est-ce que vous diriez qu'Emmanuel Macron a trouvé
12:50le bon équilibre ? Il a parlé de règles commerciales
12:53équitables, c'est-à-dire la fin des subventions
12:56aux entreprises chinoises.
12:57Ca, il le dit et il le pose.
12:59Est-ce que cet équilibre est intéressant et habile ?
13:04Comme ils étaient aujourd'hui dans le Sud-Ouest,
13:07je dirais que le président Xi repart sans doute
13:10avec le cassoulet de la grand-mère et l'argent du cassoulet
13:13de la grand-mère, c'est-à-dire qu'il repart
13:16avec ses 300 milliards de surplus commerciaux en Europe
13:19qui ne sont pas atteints et il continue à piller la Russie.
13:22Il a, comme je l'ai dit, le cassoulet de grand-mère
13:25et l'argent du cassoulet de grand-mère.
13:27Il est ravi de ces deux jours à Paris.
13:29D'ailleurs, le communiqué de Pékin,
13:31qui, après ces mots, demande de plus d'équité
13:35dans les relations commerciales,
13:37clairement montre que ça n'existe pas
13:41pour les Chinois, cette idée d'une surproduction,
13:44d'une surcapacité, d'une sursubventionnisation
13:47de l'économie.
13:48Les mots de Pékin sont très clairs.
13:51Circuler, il n'y a rien à voir.
13:53C'est ça qu'on ne comprend pas,
13:55c'est que le président Xi de 2024
13:58n'est pas le président Xi de 2019.
14:00Entre-temps, il y a eu un 20e congrès, en 2022,
14:03où le président Xi a décidé de mettre
14:07tout le secteur privé sous contrôle étatique.
14:09Nous avons une rivalité systémique avec la Chine.
14:12Les Etats-Unis ont fait le travail de la définir et d'agir,
14:16en leur coupant la haute technologie.
14:18Mme van der Leyen l'a dénoncée en 2019.
14:20Depuis, nous n'avons ni défini, ni agi.
14:24Vous pouvez nous expliquer,
14:25pour ceux qui nous regardent ?
14:27On n'a pas pris la mesure qu'une économie
14:29totalement sous contrôle de l'Etat,
14:31toute l'économie privée,
14:33aujourd'hui, est subventionnée ?
14:35Depuis le 20e congrès,
14:37l'investissement privé est stable
14:40et toute la croissance vient d'investissements publics.
14:44Ce qui est difficile à comprendre,
14:46je ne suis pas un expert en politique,
14:48c'est d'entendre le président de la République,
14:51il y a dix jours, à la Sorbonne,
14:52dire que l'Europe est mortelle,
14:55qu'il semble que la période soit extraordinaire,
14:59et d'avoir une conférence de presse,
15:01vous l'avez montré, tout à fait ordinaire.
15:04Je n'arrive pas à réconcilier
15:06un comportement ordinaire, des discussions ordinaires,
15:09un peu comme si on était amis,
15:11dans une période qui, par ailleurs, il y a dix jours,
15:14m'a été décrite comme extraordinaire.
15:16On va parler des moyens de réponse pour les Européens.
15:19Un dernier mot, David Baddrey, sur le cognac.
15:22Est-ce qu'on peut faire confiance à Xi Jinping
15:24de lever ces mesures de rétorsion ?
15:27Non, mais le cognac, c'est un gag total.
15:29Il n'y a pas d'entreprise...
15:31Nos producteurs de cognac sont des gens fantastiques,
15:34ils font le meilleur cognac et le meilleur alcool du monde.
15:37Il n'y a pas d'autre entreprise
15:39qui a une marge aussi élevée dans le monde.
15:42Nous sommes accusés de dumping,
15:44c'est-à-dire que nos entrepreneurs qui gagnent le plus d'argent
15:47en Chine sont accusés de vendre à perte.
15:50Ca n'a aucun sens.
15:51Il ne doit pas y avoir la moindre discussion.
15:53Le problème que j'ai, c'est que le président de la République
15:57a juste parlé d'opposition à des mesures provisoires,
16:00mais c'est pas ça, le sujet.
16:01Le sujet, c'est qu'il n'y a même pas de discussion
16:04sur un dumping possible de sociétés
16:06qui sont parmi les plus rentables de France.
16:09Ca n'a aucun sens.
16:10Eric Alouzet,
16:11est-ce que vous répondez à toutes ces critiques,
16:14cette visite d'Etat, c'est vrai ?
16:16Après le discours de la Sorbonne,
16:18l'Europe est mortelle semble en décalage complet.
16:21Non, je crois pas.
16:22Je viens de l'entendre, mes trois partenaires de débat,
16:25j'aimerais leur poser la question,
16:27à quoi aboutit votre discours ?
16:29Il fallait lui dire quoi à Xi Jinping,
16:31publiquement, lui dire, on va taper sur la table,
16:34ça va pas du tout, cette affaire-là,
16:36et puis les Ouïghours...
16:37Mais il prenait l'avion qui suivait, il repartait en Chine.
16:41On est dans la diplomatie.
16:42Ne croyez pas que parce qu'on essaie
16:44d'avoir des relations proches, qu'on ne se dit pas les choses.
16:48Je suis président de groupe d'amitié,
16:50je n'élude aucun sujet avec mes partenaires chinois.
16:53On parle du Tibet,
16:54on parle surtout de la concurrence,
16:56on parle de l'Ukraine sans aucune pudeur et sans retenue.
16:59Convaincu ou pas ?
17:00Le canal diplomatique ne peut pas être rompu.
17:03Quand on critique la forme,
17:05c'est souvent que ça cache une faiblesse sur le fond.
17:07Allons-y sur le fond, parce que la forme, ça se saoule pas.
17:10On parle de l'Ukraine,
17:12parce qu'on va montrer un reportage sur les voitures électriques.
17:15David Bavray ?
17:16Les Etats-Unis ont fait le travail,
17:19ils ont défini leur rivalité systémique.
17:21Il y a 700 milliards de dollars d'échanges
17:23entre les Etats-Unis et la Chine, et ça va très bien.
17:26Quand vous avez défini le cadre,
17:28quand vous définissez le cadre avec les Chinois,
17:31il n'y a plus de problème.
17:32Ce que le président aurait dû faire,
17:34ce que l'Europe doit faire, c'est définir la rivalité.
17:37Il y a deux lignes rouges,
17:38telles qu'Henri Kissinger a demandé qu'on les définisse.
17:42Il y en a deux.
17:43Nous sommes des capitalistes, pas des néo-léninomarxistes.
17:46Chaque fois que vous arrivez avec un produit
17:48qui a bénéficié de subventions étatiques indues,
17:52nous allons le taxer.
17:53Deuxièmement, deuxième ligne rouge, la décarbonisation.
17:57Nous, l'Europe, ça va nous coûter une fortune,
17:593 à 4 % de PNB pendant 40 ans.
18:01Chaque fois que vous venez avec un produit bourré de carbone,
18:04par exemple une voiture électrique...
18:07-"Taxe aux frontières",
18:08c'est ce qui est en train d'être mis en place.
18:10C'est prévu dans le pacte vert.
18:12Vous n'utilisez que les produits bruts, pas les produits finis.
18:15En valeur, il n'y a que 2 % des importations de Chine
18:18qui sont soumises à ce mécanisme d'ajustement.
18:21Donc prenons les mesures, et vous verrez,
18:24plus vous êtes ferme avec les Chinois,
18:27plus ils vous respectent.
18:28Plus vous êtes ferme, plus ils vous méprisent.
18:31Le cadre, si vous le placez de manière ferme
18:34dans un rapport de force établi, comme aux Etats-Unis,
18:37ça marche ?
18:38Ca marche. En général, c'est une culture,
18:41enfin, je veux dire, qui est de confrontation.
18:44Et de trouver ensuite, on va dire, un consensus,
18:48mais sur une base qu'on doit établir,
18:50qui est celle de la réciprocité.
18:52Depuis très longtemps, on parle de cette chose-là à l'Europe.
18:55C'est Michel Barnier qui en avait parlé le premier.
18:58C'est très important de prendre sur la base la réciprocité.
19:01Pas l'égalité. L'égalité, les Chinois,
19:04ça sert pas à grand-chose.
19:05Pour sortir de la naïveté, il faut être tous d'accord.
19:08On y est. Ca veut dire 27.
19:10Les Allemands doivent être d'accord.
19:12Ils cèdent toujours aux Chinois
19:14pour pouvoir vendre leur BMW, leur Mercedes.
19:17On a un vrai sujet pour parler d'une seule voix sur ce dossier.
19:20Je reviens exactement à la phrase du début.
19:23Nous sommes en train de faire, avec la Chine,
19:25la même erreur que nous avons faite avec la Russie.
19:28L'Allemagne nous a mis dans une dépendance vis-à-vis de la Russie
19:32avec le gaz, qui était pas cher, utile pour l'industrie, etc.
19:35On a vu ce que ça a donné d'un point de vue géopolitique,
19:38économique et social.
19:39Xi Jinping dit, je m'engage à demander une crève
19:42pendant les JO. Ca, pas confiance, non plus,
19:45de qui se moque-t-on ?
19:46Il faut être sérieux. La réalité,
19:48c'est que les Etats-Unis ont toujours protégé leur marché.
19:51Ils mettent leur idéologie dans leur finalité,
19:54définissent une stratégie, comme ça a été dit,
19:57et utilisent tous les moyens nécessaires.
19:59Nous, pendant des années, on a mis l'idéologie dans les moyens.
20:02Un peu de protectionnisme, c'est pas bien,
20:05un peu de subvention, c'est mal.
20:07Ce qu'on doit faire aujourd'hui,
20:09face à un marché qui se ferme,
20:11parce que le marché chinois est en train de se fermer,
20:14c'est un peu open bar,
20:15on doit être en capacité, aujourd'hui,
20:17de faire comme les Canadiens.
20:19Quand les Canadiens voient qu'il y a trop de dumping,
20:22ils font une surtaxe, et pas à base de 15 %, 30 %,
20:25ils y vont quasiment à 300 %, autour de 250 à 280.
20:29On doit faire la même chose,
20:31sinon, on aura plus de panneaux solaires,
20:34on aura plus de voitures électriques.
20:36Le continent européen,
20:38qui est le continent de la révolution industrielle,
20:41va complètement passer à côté de la révolution industrielle verte
20:44qui se fait en Chine et aux Etats-Unis.
20:47Donc, il nous faut bannir les produits de l'escavage,
20:49c'est ce que nous avons fait, d'ailleurs, avec Raphaël Glucksmann.
20:53Il nous faut ensuite un Buoy European Act,
20:56c'est-à-dire faire exactement ce que les Américains ont fait
20:59avec l'Inflation Reduction Act,
21:01on met les moyens avec de l'argent public,
21:03on y va massivement.
21:04Il faut protéger nos industries, relancer l'industrie européenne
21:08et faire du protectionnisme quand c'est nécessaire.
21:11David Bavret.
21:12On invite M. Draghi dans la campagne électorale européenne
21:16et on ne lui dit pas, comme c'est le seul
21:18qui a dénoncé la gouvernance d'hier
21:20et qui a proposé une gouvernance de demain,
21:23on ne lui dit pas de se taire jusqu'au lendemain
21:25de l'élection européenne.
21:27Il est peut-être dans la course à la présidence
21:30de la Commission européenne.
21:31C'est le seul qui a quelque chose à nous proposer
21:34pour le monde de demain.
21:35Vous êtes sur la guerre commerciale
21:37et la réponse européenne.
21:39Regardez ce sujet sur la voiture électrique.
21:41Pékin inonde après casser le marché européen.
21:44Que peut faire l'Europe ?
21:45C'est signé Stéphanie Despierre.
21:53Des voitures électriques chinoises à perte de vue.
21:56Des milliers stationnés sur les parkings
21:58des ports d'Anvers et de Bruges, en Belgique.
22:01C'est un raz-de-marée qui s'apprête à déferler sur l'Europe.
22:04L'industrie chinoise tourne à plein régime.
22:07Plus de 15 millions de voitures électriques
22:09produites en 2023.
22:11Les constructeurs de l'empire du milieu
22:13cherchent à écouler leurs stocks sur le vieux continent.
22:17Le marché chinois est en train de ralentir.
22:19Il va grossir moins vite qu'il l'espérait avant.
22:22La concurrence à l'intérieur du marché chinois
22:25est extrêmement forte.
22:26Du coup, ils ont tous majoritairement décidé
22:30d'aller attaquer le marché européen
22:32avec des espérances de croissance entre fois 3 et fois 7
22:36selon les constructeurs chinois.
22:38Ils ont tous construit un plan de conquête de l'Europe.
22:42Une voiture électrique chinoise est en moyenne 20 % moins chère
22:45qu'une française.
22:46C'est la double peine pour les constructeurs européens.
22:50Alors que les ventes de voitures électriques baissent,
22:52les marques chinoises grignotent des parts de marché.
22:55Si le phénomène est encore circonscrit,
22:58la concurrence va s'accentuer.
22:59Pour protéger son industrie automobile
23:02et ses 200 000 emplois,
23:03la France a durci les critères du bonus écologique
23:06pour l'achat d'un véhicule électrique.
23:087 000 euros maximum pour les ménages les plus démunis
23:12pour une voiture européenne, mais rien pour une chinoise.
23:15Estimant que la Chine subventionne sa filière automobile,
23:18l'Union européenne, elle, a lancé une enquête
23:21pour concurrence des loyales.
23:23A la sortie d'une réunion avec Xi Jinping et Emmanuel Macron
23:26hier à Paris, la présidente de la Commission européenne
23:29a mis en garde Pékin.
23:31L'Europe n'hésitera pas à prendre des décisions fermes
23:34nécessaires pour protéger son économie et sa sécurité.
23:39Bruxelles réfléchit à augmenter les droits de douane
23:42sur les voitures électriques chinoises dès cet été,
23:45mais l'enjeu est déjà ailleurs.
23:47Pour éviter les frais de transport,
23:49les marques chinoises cherchent à s'implanter en Europe
23:52pour fabriquer ici.
23:54Le gouvernement français l'a bien compris
23:56et cherche à attirer ces futures usines dans l'Hexagone
23:59pour créer des emplois.
24:00Mais pour l'instant, les géants chinois
24:03regardent plutôt vers la Hongrie, le Portugal, l'Espagne
24:06et même l'Afrique du Nord.
24:07Éric Alloset, on est en deçà.
24:10Franchement, honnêtement, ce sont des faits.
24:13L'économie de guerre que réclame David Bavray,
24:16et tout le monde en parle, c'est une expression
24:19qui a été reprise par le chef de l'Etat,
24:21c'est beaucoup plus d'agressivité,
24:24de surtaxe sur les produits, de droit de douane.
24:27On parlait de 300 % au Canada.
24:29Qu'est-ce qu'on attend ?
24:31Est-ce que c'est parce que les Allemands n'en veulent pas ?
24:34A la fois, l'Europe est active, mais trop lente.
24:37Elle est active.
24:38On parle du dispositif américain qui a été mis en place,
24:41l'Europe a voté le Net Zero Industry Act.
24:43C'est pas les mêmes sommes.
24:45Mais l'intention est là, ça va pas assez vite.
24:48Donc l'Europe n'est pas inactive.
24:50J'espère que vous y contribuez activement
24:52pour que ça advienne.
24:53Je vais vous citer des exemples concrets.
24:56Je pense que sur la voiture, sur les capteurs solaires,
24:59sur l'éolien, on est dépassé, on est débordé.
25:01C'est pas faute d'avoir prévenu,
25:03c'est pas faute d'avoir prévenu
25:05qu'il fallait se mettre aux voitures électriques.
25:08On est débordé.
25:09On est débordé.
25:10Donc maintenant, l'enjeu, c'est effectivement
25:13de travailler dans certaines situations
25:15avec les Chinois, qui s'implantent en France,
25:18en partenariat avec les entreprises françaises,
25:23en transposant pas seulement la fabrication
25:26des modèles de voitures, de capteurs solaires,
25:28mais la recherche et le développement.
25:31Vous y croyez quand on est à l'époque
25:33de la surveillance généralisée en Chine ?
25:35A Montbéliard, l'entreprise Data Solar,
25:38la deuxième entreprise la plus grosse chinoise
25:40sur les capteurs, les cellules les plus performantes,
25:43va s'installer en France avec un partenariat français
25:46avec des brevets utilisés par les Français.
25:48C'est tout à fait jouable.
25:50C'est possible, ça, d'accueillir
25:52les entreprises chinoises sur notre château
25:54quand on connaît les stratégies de surveillance
25:57sur la recherche et le développement ?
25:59Ce qui est intéressant, c'est de voir
26:01ce qu'on fait avec la France et la Hongrie.
26:04C'est un pays au sein de l'Europe qui est favorable à la Chine,
26:07qui vote toujours contre nous pour la Chine.
26:10On voit très bien que la récompense
26:11qui est donnée actuellement, on verra quand il va passer en Hongrie,
26:15c'est que BYD, le patron de BYD, n'est pas venu en France.
26:18Il est en train de créer un plan de production de voitures
26:22en Hongrie, donc il y sera certainement.
26:24Un second constructeur automobile chinois
26:26s'installe aussi en Hongrie.
26:28Nous, ce qu'on récupère pour l'instant,
26:30c'est plutôt des coopérations dans la fabrication de batteries
26:33ou de cellules qui sont incorporées aux batteries.
26:36Pas grand-chose, quand même, il faut être relatif.
26:39Donc, je pense qu'il faut faire très attention.
26:41Pour l'instant, la Chine est en train de regarder la Hongrie
26:44et, futurement, la Serbie peut-être,
26:46puisque la Serbie rentrera peut-être un jour dans l'Europe.
26:50Ses amis, c'est ces deux-là.
26:51Et la préférence européenne, alors, au Rorlaluc ?
26:54C'est l'idée, ce By European Act,
26:57en réservant aux entreprises européennes
26:59les marchés publics, on n'y est pas ?
27:01Non, c'est absolument essentiel de le faire.
27:04On s'est battus pendant cinq ans pour pouvoir le faire,
27:07pour tenter d'anticiper.
27:08Malheureusement, on est toujours en réaction.
27:11On fait trop tard et pas assez.
27:12L'Union européenne a brisé un certain nombre de tabous.
27:15On peut enfin parler de politique industrielle,
27:18qui était avant un gros mot.
27:20On peut parler de la nécessité d'avoir du protectionnisme,
27:23de parler de commandes publiques, de reparler des outils
27:26de politique industrielle pour de vrai.
27:28Mais on n'est pas encore dans la mise en oeuvre.
27:30Il faut le faire.
27:32Moi, je suis toujours un peu navrée,
27:34parce que là, on voit très bien
27:35tout le tableau qu'on a sous les yeux,
27:38on voit très bien le drame qui se joue,
27:40et on est en train de se dire qu'on va mener des enquêtes
27:43et, si ça ne va pas dans le bon sens,
27:45on va mettre une taxe.
27:46Il faut y aller tout de suite.
27:48Il y a une question aussi, c'est le financement.
27:50Il faudra investir de façon massive
27:52par centaines de milliards d'euros.
27:54Emmanuel Macron a parlé entre 600 et 1 000 milliards d'euros par an
27:58pour la défense, pour l'industrie.
28:00Qui va payer ?
28:01Le financement n'est pas un problème.
28:03Regardez les Etats-Unis, 7-8 % de déficit public.
28:06Simplement, en économie de guerre,
28:08vous pouvez faire tous les déficits publics que vous voulez,
28:11il n'y a qu'une condition,
28:13c'est que vous les dirigez vers la production.
28:15Donc, 7-8 % de déficit budgétaire aux Etats-Unis,
28:20les marchés les financent sans aucun problème.
28:225,5 % de déficit en France
28:25pour maintenir seulement artificiellement
28:27une demande des inactifs,
28:29puisque un inactif en France, en moyenne,
28:31gagne plus d'argent qu'un actif,
28:33ça, les marchés disent non.
28:35Donc, le financement n'est pas...
28:37Chaque fois que vous avez une bonne idée,
28:39le financement est bon.
28:40Le problème qu'on a, c'est que le président Macron
28:43et le président Xi Jinping ont eu des problèmes à discuter hier
28:46parce qu'ils ne vivent pas dans le même monde.
28:49Il y en a un qui est en économie de guerre depuis 12 ans,
28:52la production était ce qui tirait l'économie.
28:54Les Etats-Unis l'ont réalisé tard, mais c'est il y a deux ans,
28:58ils ont réagi extrêmement rapidement.
29:00Nous, l'Europe, nous réveillons à peine aujourd'hui
29:04en disant qu'il va falloir qu'on prenne des mesures.
29:07Donc, il y a urgence.
29:08Et l'Europe n'est absolument pas mortelle,
29:11moi, j'y crois pas.
29:12Si vous avez 25 ans, aujourd'hui,
29:14et que vous pouvez travailler partout dans le monde,
29:17vous n'allez pas aux Etats-Unis,
29:18vous n'avez pas la liberté de penser à cause du wokisme,
29:21vous êtes obligés de vous allonger sur le canapé
29:24car vous n'avez pas la liberté d'agir.
29:26Le seul endroit où quelqu'un de 25 ans
29:28a la liberté de penser et d'agir, c'est l'Europe.
29:31Donc, vous n'allez pas me dire que l'Europe est mortelle.
29:34On peut s'arrêter sur cette note optimiste.
29:36On n'a pas parlé de l'Ukraine et des armes,
29:39mais il y a peu de chances, d'un mot, peut-être, à la Wang,
29:42pour que Pékin arrête de se tourner vers Moscou
29:45dans sa livraison.
29:46Ca s'arrêtera pas, parce que les courants économiques
29:49qui ont été mis en place entre la Russie et la Chine
29:52sont très actifs.
29:53Les Chinois n'arrêtent pas.
29:55Merci à vous.
29:56Merci beaucoup d'être venu débattre sur LCP.
29:58Vous restez avec moi, Marie-Lou Magal.
30:01Dans une dizaine de minutes, les parties prises
30:03de nos affranchis.
30:05Ce soir, l'offensive sur Rafa ou la fuite en avant
30:07de Benyamin Netanyahou sera dans le billet de Vincent Eugeux.
30:11Farondou, remerciez, Fanny Guinochet revient
30:13sur le remplacement du patron de la SNCF après les JO.
30:16C'est le moment express, ma chère Elsa Mondingava.
30:19Clap de fin pour la commission d'enquête sur la TNT
30:22avec une journée pleine de rondissements.
30:24A tout de suite, les amis, mais d'abord,
30:26on va plonger au sein de cette génération identitaire
30:29que vous disséquez avec Nicolas Massol, Marie-Lou Magal.
30:32C'est une enquête passionnante, très éclairante
30:35sur le moment politique que nous traversons.
30:38Il va nous rejoindre, Nicolas Massol,
30:40dans un tout petit instant.
30:41Vous suivez depuis de nombreuses années
30:43les centenaires décomplexés qui gravitent entre l'ERN,
30:46Reconquête d'Éric Zemmour et les plateaux de CNews.
30:49L'extrême-droite, nouvelle génération.
30:51Regardez l'invitation de Maïté Frémont.
30:54Interview, double interview, juste après.
31:02Si on vous invite, Marie-Lou Magal et Nicolas Massol,
31:05c'est pour nous parler de cette nouvelle génération
31:08d'extrême-droite qui se voit déjà aux portes du pouvoir.
31:12Dans l'extrême-droite, nouvelle génération,
31:14vous décryptez l'ascension d'un des chefs de file,
31:17Jordan Bardella, en tête des sondages
31:20un mois avant les élections européennes.
31:23Porté par cette jeunesse,
31:25issue autant de l'UMP que du Front national de l'époque,
31:29des jeunes qui semblent avoir coupé le cordon sanitaire.
31:32Depuis 10 ans, cette génération qui a grandi,
31:35qu'on voit aujourd'hui sur les plateaux,
31:37que ce soit Jordan Bardella, Sarah Knafo,
31:39des personnalités plus méconnues,
31:41ils boivent des coups ensemble.
31:43Depuis 10 ans, au Cap-Saint-Germain,
31:45ils discutent et se disent qu'ils pensent la même chose.
31:48Ce qui nous préoccupe le plus, c'est la question de l'identité.
31:53La peur qu'ils ont tous,
31:55c'est celle qu'ils appellent du grand remplacement.
31:58Marie-Lou Magal et Nicolas Massol,
32:00vous êtes tous les deux journalistes,
32:02l'un à L'Express, l'autre à Libération.
32:04Vous avez l'âge de cette génération, Sarah Knafo,
32:08Geoffroy Lejeune, Stanislas Rigaud,
32:11biberonné au saïd identitaire d'Éric Zemmour.
32:14Dans votre ouvrage, vous y décrivez avec minutie
32:17les réseaux qui ont permis à ces jeunes de se rencontrer.
32:21À partir de 2013,
32:23quand la loi sur le mariage pour tous les a mis dans la rue.
32:26Et comment, 10 ans plus tard, la digue a sauté.
32:30Comme lors de cette grande soirée organisée par Valeurs Actuelles,
32:34où la droite républicaine, jusqu'aux groupuscules radicaux,
32:38était réunie autour d'une cause commune,
32:41le combat civilisationnel.
32:43L'enjeu principal des 50 prochaines années,
32:46c'est l'identité, la préservation de notre civilisation.
32:49Marie-Lou Magal et Nicolas Massol,
32:51on a une question pour vous ce soir.
32:53Ces jeunes identitaires sont-ils plus radicaux que leurs aînés ?
32:59Bonsoir, Nicolas Massol.
33:01Merci de nous avoir rejoints.
33:03Vous avez écrit ce livre à quatre mains
33:06avec Marie-Lou Magal,
33:07avant de répondre sur la radicalité de cette nouvelle génération.
33:11Est-ce qu'elle est différente de la précédente ?
33:13D'abord, ça change quoi d'enquêter sur des militants
33:16qui ont le même âge que vous ?
33:18Est-ce que ça change quelque chose dans la facilité
33:21à obtenir des infos ?
33:22Peut-être... Dans la facilité, je ne sais pas.
33:24Peut-être que le fait qu'on ait le même âge qu'eux
33:27et qu'on les prenne au sérieux,
33:29à savoir qu'ils ont quelque chose d'important à dire
33:32et qu'ils vont prendre le pouvoir,
33:34fait que, peut-être que là où ils se confieraient moins
33:37à des journalistes plus chevronnés que nous,
33:39ils se sont plus confiés parce qu'ils ont envie
33:42aussi de montrer qu'ils arrivent et qu'ils arrivent au pouvoir.
33:45Ce qui frappe quand on lit votre livre,
33:48c'est que cette nouvelle génération,
33:50elle est totalement présentable.
33:52Elle s'habille comme les jeunes d'aujourd'hui,
33:55elle est partout sur les plateaux de télé.
33:57On est vraiment aux antipodes.
33:59Moi, l'extrême droite, quand j'étais à la fac,
34:02elle allait au coup de poing dans les facs.
34:04Elle n'avait pas de cheveux, elle avait le crâne rasé.
34:08Est-ce que ça veut dire qu'il y a moins de radicalité
34:11dans le rang ou pas du tout ?
34:12C'est tout le propos du livre,
34:14de montrer qu'aujourd'hui, la génération qui arrive
34:17et qu'on voit de plus en plus sur tous les plateaux,
34:20dans les médias, est présentable, est plus lisse,
34:23a une façade qui passe mieux,
34:25mais sur le fond, tout notre propos est de dire
34:27que c'est une génération qui est tout aussi radicale
34:30que la précédente, même si elle est moins marginale.
34:33Jordan Bardella, il joue un rôle important
34:37dans le déverrouillage, dans le côté normalisation.
34:40Est-ce que le fait qu'il ne s'appelle pas Le Pen
34:43fait en sorte qu'il permet une banalisation,
34:46un côté décomplexé de cette jeunesse ?
34:49Oui, sans doute.
34:50On s'en rend compte quand on parle avec des militants,
34:53y compris du RN,
34:54que le fait qu'il ne s'appelle pas Le Pen
34:57est un verrou de moins.
34:58Jordan Bardella est intéressant
35:00car c'est un objet du parti.
35:02C'est quelqu'un qui a grandi sous l'aile
35:04des proches de Marine Le Pen depuis des années,
35:07y compris des gens très radicaux,
35:08comme les amis de jeunesse de Marine Le Pen
35:11qui viennent du groupe Union Défense,
35:13qui, eux, faisaient le coup de poing à la fac.
35:16Jordan Bardella.
35:17L'enfant a été formé par ces gens-là.
35:19Ce qui distingue Jordan...
35:21Ce qui met Jordan Bardella
35:22comme tête d'affiche, comme tête de pont de cette génération-là,
35:26c'est qu'il est le premier à avoir fait carrière
35:29de façon brillante dans ce parti-là.
35:31C'est à la fois une tête de pont,
35:33un pur produit de ce que c'est que le Front national,
35:36et en même temps, le symbole de cette génération
35:38qui met des costumes.
35:40Il trace des passerelles.
35:41On va regarder cette nébuleuse de plus près.
35:44Certains sont connus, d'autres un peu moins.
35:46On va voir cette infographie s'afficher
35:49avec la galaxie de ces jeunes gens venus du RN,
35:52les voilà, de génération Zemmour,
35:54ou même des Républicains.
35:57Alors, Stanislas Rigaud, Pierre Gentillet,
35:59Damien Rigaud, Samuel Laffont,
36:01Pierre-Romain Thiollet,
36:02franchement, personne ne les connaît,
36:04pourtant, ils croient dur comme fer à cette union des droites.
36:08Qu'ont-ils en commun ?
36:09Ce qu'ils ont en commun, c'est un même combat
36:12contre la plus grande peur qui les rassemble aujourd'hui,
36:15celle qu'ils appellent communément celle du grand remplacement.
36:18Ils sont tous d'accord sur le fait qu'ils sont éclatés
36:21dans des partis différents,
36:22que ce soit parce qu'ils sont arrivés là par hasard,
36:25que ce soit par stratégie, par idéologie aussi,
36:28mais qu'ils sont aux portes du pouvoir
36:30et que le jour où ils seront amenés à travailler,
36:32ils le feront ensemble car ils ont un objectif commun.
36:35Pour ces jeunes-là, la digue a complètement sauté.
36:38L'idée d'un cordon sanitaire entre l'extrême droite,
36:41des Le Pen, Jean-Marie, Marine,
36:43et même les Républicains d'aujourd'hui,
36:45n'existe pas.
36:46Ca n'existe plus car ça fait 10 ans qu'ils partagent
36:49les mêmes soirées, qu'ils fréquentent
36:51les associations universitaires qui rassemblent toutes les droites,
36:55que certains passent de l'UMPLR au FN,
36:59de l'UMPLR à un petit syndicat qui s'appelle la Cocarde,
37:03telles associations eurosceptiques.
37:06Et c'est vraiment ce côté, ce qu'on raconte,
37:08les coulisses de ça.
37:10En 2015, vous avez un nouvel an qui rassemble des jeunes LR,
37:14une soirée vraiment de gamins,
37:15qui rassemblent des jeunes de LR et du FN.
37:18Ca sort dans la presse, c'est un scandale.
37:20Aujourd'hui, vous avez trois jeunes,
37:23un chef de parti, le mouvement des jeunes,
37:26le chef des jeunes LR, le chef des jeunes RN
37:28et le chef des jeunes de Zemmour,
37:30qui s'affiche à la tête d'un...
37:32On va la regarder. L'incorrect.
37:34Ca fait plus scandale.
37:36Le père, c'est quoi, son prénom à Carayon ?
37:38Il m'échappe.
37:39Lui, c'est Guilhem Carayon, le fils de Bernard.
37:42Stanislas Rigaud.
37:43Qui est-il, là ?
37:44C'est Pierre Romain Thionnet.
37:46Lui, c'est le président des jeunes RN.
37:48On a les trois prérogatives.
37:50Là, on a l'union des droites,
37:52à la une d'un magazine, certes d'extrême droite,
37:55mais de façon claire et évidente.
37:57Marine Le Pen ne reprend pas le concept
37:59de grand remplacement.
38:01J'ai l'impression que Jordan Bardella
38:03est plus ambiguë sur cette question.
38:05J'ai raison de le penser ?
38:07Oui, totalement.
38:08En fait, Jordan Bardella envoie des clins d'oeil
38:10aux radicaux et à toute cette jeunesse-là,
38:13qu'il ne s'agit pas de perdre avec l'accord de Marine Le Pen.
38:16Romain Thionnet écrit souvent les tribunes de Jordan Bardella.
38:20Au lieu de dire grand remplacement,
38:22il dit attention au remplacement de nos populations.
38:25Il parle de continuité du peuple historique,
38:27ce qui renvoie à un déterminant ethnique
38:30de la nation française.
38:31Ce sont des expressions qui ne veulent pas dire grand-chose,
38:35qui ne renvoient pas à un imaginaire
38:37pour les non-initiés, mais qui, pour les jeunes radicaux,
38:40qui sont au courant des clins d'oeil,
38:42c'est un appel du pied.
38:44Vous allez nous dire ce qu'il faut comprendre
38:46par cette expression de peuple historique.
38:48Sarah Knafo sur CNews, hier.
39:10Peuple historique,
39:11on n'est pas très loin d'une idée de pureté de la race, là, non ?
39:15Qu'est-ce que ça veut dire, ce mot-là ?
39:18Et quel réflexe,
39:20dans l'inconscient de ces jeunes-là, ça réveille ?
39:24C'est lié à ce qu'ils ont en commun,
39:26c'est la peur du grand remplacement.
39:28Le grand remplacement, ça veut dire voir le peuple
39:31de souche historique être remplacé par une population extérieure.
39:35Pour eux, la conception même de l'identité française
39:38ne peut subir aucun métissage, que ce soit un métissage culturel,
39:41voire ethnique, pour beaucoup d'entre eux.
39:44C'est un signal qu'il leur a envoyé ?
39:46On retrouve ces expressions ailleurs ?
39:48Pour quelqu'un comme Sarah Knafo,
39:50qui se revendique de ne pas être issue du peuple historique,
39:53il s'agit de maintenir l'intégrité de ce peuple-là,
39:56donc une intégrité de sang ethnique,
39:59avec, évidemment, quelques heureux élus
40:02qui auront fait un effort terrible pour s'assimiler, en fait.
40:05Mais c'est absolument pas...
40:07Oui, c'est vraiment totalement le sang
40:09et le fait que les non-européens, surtout,
40:12parce que ça concerne surtout les non-européens,
40:14ne pourront jamais s'intégrer à la nation française.
40:17La grande nouveauté, c'est l'écosystème médiatique
40:20à leur disposition, avec les médias de Vincent Bolloré,
40:23Geoffroy Lejeune pour le JDD, Eugénie Bastier au Figaro Vox,
40:27Charlotte Dornelas, également,
40:29à la fois sur CNews et dans le JDD.
40:32Ils se battent tous pour en être, aujourd'hui.
40:35Ca leur offre une caisse de résonance extraordinaire.
40:38C'est aussi le grand changement, par rapport aux années
40:41que vous évoquiez, c'est qu'il y a une dizaine d'années encore,
40:44l'extrême droite radicale n'avait comme moyen d'expression
40:48que des médias tout à fait marginaux,
40:50que personne ne connaissait ou ne lisait.
40:52Aujourd'hui, Sarah Knavaux peut se permettre
40:55de parler de peuple historique
40:57à l'antenne avec plusieurs millions d'auditeurs.
41:00Et ça, c'est fou de se dire ça,
41:03que ça passait pas il y a encore quelques années,
41:06cinq ou six ans.
41:07Le basculement identitaire,
41:09il s'opère avec un événement clé,
41:11la Manif pour tous en 2013, c'est ce que vous expliquez.
41:14On prend comme point de départ la Manif pour tous
41:17parce que c'est le moment où tous ces jeunes-là,
41:20qu'ils soient d'un côté du cordon sanitaire ou de l'autre,
41:23s'aperçoivent qu'ils peuvent faire quelque chose en commun.
41:26C'est un moment de prise de conscience
41:29très important pour beaucoup de militants qui se comptent.
41:32Donc c'est important dans leur trajectoire politique.
41:36Après, c'est des gens qui ne se rassemblent pas
41:40autour d'une morale ou d'un conservatisme moral.
41:42C'est des gens qui se rassemblent autour d'une vision de l'identité.
41:46C'est ça qui prime.
41:47C'est ça, la différence.
41:49Le tournant est moins la Manif pour tous que les attentats.
41:52Les attentats de 2015, qui créent une bascule
41:55sur la peur de l'autre.
41:58Alors, ce qui est très intéressant aussi,
42:00c'est que vous racontez leur socialisation,
42:02leur repère historique, les caves Saint-Germain,
42:05le très chic 6e arrondissement de Paris, rue des Canettes.
42:09Ici, il passe quoi, clairement, dans ces soirées ?
42:13En fait, c'est comme les premiers chrétiens
42:15se réunissaient dans les caves
42:17quand ils n'avaient pas le droit de se voir.
42:19Les premiers artisans, on va dire, de l'Union des droites
42:22se sont réunis depuis 10 ans au cave Saint-Germain,
42:25où, la nuit, en fait, on n'a pas de compte à rendre aux partis.
42:28On a le droit, en étant un jeune LR,
42:30de trinquer avec un jeune RN.
42:32On a le droit, quand on est un jeune RN,
42:34de trinquer avec un type du GUD, par exemple.
42:37Donc, c'est un lieu de sociabilisation
42:39qui fait que, comme on est ensemble,
42:41comme on discute, le lendemain, sur un plateau télé,
42:44on va moins s'écharper, on va moins considérer
42:46qu'on est du même corps, en fait.
42:48En même temps, même s'il y a toutes ces nébuleuses
42:51qui se parlent, vous parlez des associations SOS chrétien,
42:54les universités, vous parliez de la cocarde,
42:57un nouveau syndicat étudiant, les instituts de formation,
43:00qui sont maintenant à Lyon, avec Marion Maréchal.
43:03N'empêche que, pour l'instant, l'union des droites,
43:05on ne la voit pas. Cette union des droites,
43:08elle n'a pas lieu aux élections européennes.
43:10Comment vous l'expliquez ?
43:12On ne la voit pas parce que c'est encore dans les appareils,
43:15en tout cas, LR et le RN,
43:17les anciennes générations qui ont la main.
43:19Ce sont les vieux qui tiennent la digue.
43:21C'est la différence, c'est que cette union des droites
43:25dans les faits, elle s'est faite sous les radars médiatiques,
43:28elle s'est faite dans des soirées, dans des endroits qu'on décrit,
43:31et c'est le jour où cette génération arrivera au pouvoir
43:35qu'on verra concrètement les effets de cette union
43:37parce que ça fait des années qu'ils travaillent ensemble.
43:40Vous le dites au futur, quasiment,
43:42le jour où cette génération sera au pouvoir.
43:45Alors, eux veulent gouverner.
43:47Tiens, pour terminer, est-ce qu'ils considèrent Marine Le Pen ?
43:50Parce que ça, elle est absente, quasiment,
43:53de toutes ces chapelles.
43:56Vous avez quelques mots à la soirée anniversaire de Valeurs actuelles.
44:00Vous dites que les amis de Le Pen
44:02se sentent toujours un peu regardés de haut,
44:04comme toisés par les cathos, les intellos,
44:07qui lisent Maurras, Zemmour et votre plus volontier Fillon,
44:10que Marine, la candidate des femmes de ménage.
44:13Quel mépris !
44:15Très souvent, en fait, toute cette droite hors les murs,
44:18ce qu'on appelait la droite hors les murs,
44:20l'extrême-droite hors RN, avait beaucoup de mépris
44:23pour Marine Le Pen, qui était la candidate,
44:26à savoir pas de cette bourgeoisie catholique réactionnaire
44:29qui lit Valeurs actuelles.
44:30En revanche, Jordan Bardella, lui,
44:32a les faveurs de cette bourgeoisie d'extrême droite.
44:35Il a les faveurs du socle de Marine Le Pen,
44:38parce qu'il lui est fidèle, et en même temps,
44:40il a les faveurs de cette petite bourgeoisie,
44:43ces quelques pourcents qui manqueraient à Marine Le Pen
44:46en 2027. C'est ce que pense cette génération-là.
44:48Si je vous comprends bien, cette union n'aurait lieu
44:51que si Jordan Bardella se présente à l'élection présidentielle.
44:55C'est le candidat le plus à même de la réaliser.
44:57On s'arrête là. C'est passionnant,
44:59c'est éclairant, c'est à la fois une plongée
45:02dans une génération façon Hamon-Rotman sur 68,
45:06sauf que ça fait un peu plus peur.
45:08C'est à lire chez De Noël, l'extrême-droite,
45:11Nouvelle Génération, Nicolas Massol et Marie-Lou Magal.
45:14C'est lors des parties prides,
45:16nos affranchies, qu'on accueille tout de suite.
45:25Musique rythmée
45:28-"Fanny Guinochet pour l'économie",
45:30tous les matins sur France Info et une fois par semaine
45:33sur LCP, Vincent Hugeux pour l'International.
45:36On va commencer avec vous, Fanny.
45:38Alors, un petit tour et puis s'en va.
45:41Un mandat et il s'en va,
45:43le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.
45:46Il n'est pas reconduit.
45:47Il faut-il voir un lien direct avec l'accord
45:50qu'il vient de signer sur les retraites ?
45:52Oui, oui, oui, là, pour le coup, ça ne fait aucun doute.
45:56Le gouvernement a acté son départ, on l'a appris aujourd'hui.
45:59Normalement, Jean-Pierre Farandou
46:01essayait d'avoir un mandat reconduit après le 13 mai,
46:05mais on a appris qu'après la compétition des JO,
46:08donc la présidente de l'Assemblée nationale
46:10et le président du Sénat seront saisis
46:13par le président de la République pour lui trouver un successeur.
46:16En fait, le gouvernement et notamment Bruno Le Maire,
46:19le ministre de l'Economie, n'ont absolument pas digéré
46:23l'accord que Jean-Pierre Farandou a signé avec les syndicats,
46:26un accord de fin de carrière
46:29qui permet aux cheminots de la SNCF de partir plus tôt,
46:32notamment ceux qui ont fait des métiers pénibles,
46:35et de partir jusqu'à plus d'un an à taux plein
46:37en étant payés 75 %
46:40et en étant chez eux sans avoir besoin de travailler.
46:43C'est un accord qui contourne cette réforme des retraites ?
46:46Effectivement, c'est comme ça que les syndicats l'ont présenté,
46:49en disant que c'était des faits de guerre,
46:52parce que les quatre syndicats, dont la CGT et Sud,
46:55ont signé, ce qui est quand même assez rare.
46:57Mais pour Jean-Pierre Farandou,
46:59il s'est défendu cet après-midi devant le Sénat.
47:03Il a expliqué que c'était un bon accord,
47:05que c'était un accord qui permettait
47:07d'améliorer les fins de carrière, de travailler l'emploi des seniors,
47:11de travailler sur les conditions de travail.
47:14On l'écoute.
47:15Ma conviction, c'est que c'est un bon accord
47:17qui ne contourne pas la loi sur les retraites,
47:20qui est dans les pratiques des entreprises privées.
47:23Son coût est raisonnable, avec de vrais bénéfices pour l'entreprise.
47:26Il ne coûtera rien ni aux contribuables,
47:29ni aux clients, ni aux caisses de retraite.
47:31Est-ce qu'on peut imaginer que ni l'Elysée, ni Bercy, ni Matignon
47:35n'aient pas été au courant de cet accord ?
47:37La question a été posée cet après-midi,
47:39et Jean-Pierre Farandou est tombé de sa chaise en disant
47:42qu'il ne comprenait pas les procès d'accusation qui lui étaient faits,
47:46d'opacité, de manque de transparence,
47:49parce que le gouvernement savait qu'il négociait.
47:51D'ailleurs, Elisabeth Borne, quand elle était à Matignon,
47:55a demandé à la direction de la SNCF
47:57de négocier des accords de fin de carrière.
48:00Donc, c'était parfaitement public.
48:02Et Matignon, en plus, récemment, a demandé à la direction de la SNCF
48:06d'éviter d'avoir des grèves pendant les JO.
48:09Donc, tout le monde était au courant.
48:11Malentendu.
48:12Malentendu, parce que Jean-Pierre Farandou
48:14pense avoir rempli le cahier des charges,
48:17avoir fait les choses comme il fallait.
48:19C'est le signe, en plus, pour lui,
48:21que le dialogue social est vivant, productif,
48:23que le coût est modéré, il parle de 35 millions d'euros.
48:27Ca peut sembler énorme, mais quand on regarde la SNCF,
48:30ça l'est pas.
48:31Mais au gouvernement, rien à faire, la pilule ne passe pas.
48:34Visiblement, Bercy n'était pas dans la boucle,
48:37ou en tout cas, n'avait pas les modalités de l'accord.
48:40La question de laisser penser,
48:41que l'on puisse contourner la réforme des retraites,
48:44qui a été si difficile à faire adopter par l'exécutif,
48:48c'est également ce qui arrive à Jean-Pierre Farandou,
48:52un avertissement envoyé à tous les autres patrons,
48:55notamment la RATP, à tous ceux qui pourraient imaginer,
48:58à leur tour, être tentés de faire la même chose
49:01et de contourner la réforme.
49:03Merci beaucoup, Fanny Guidochet, un bouc émissaire.
49:06La bonne définition politique, c'est rude, parfois.
49:08On enchaîne avec vous, Vincent.
49:11Vincent Hugeot voulait revenir sur la situation à Gaza,
49:15où l'offensive sur Rafa a commencé.
49:17Fuite en avant de Benyamin Netanyahou.
49:207 octobre, 7 mai,
49:227 mois jour pour jour après l'abjecte carnage
49:25perpétré par le Hamas et ses supplétifs,
49:27prélude à une campagne de représailles israéliennes
49:30aussi aveugle que dévastatrice.
49:32La bande de Gaza et tout le Proche-Orient,
49:34entre l'espoir ô combien ténu d'une trêve
49:36et le spectre de la fuite en avant.
49:38Pour preuve, le déclenchement, ce mardi à l'aube,
49:41d'une offensive sur Rafa à l'extrême sud
49:44de l'enclave meurtrie,
49:45et ce, malgré le désaveu de Washington.
49:47Objectif affiché, liquider les ultimes bataillons
49:50des brigades Ezzedine El Kassam,
49:52la branche armée du mouvement islamiste.
49:54Les incurables optimistes,
49:56mises sur une opération limitée, ponctuelle,
49:58qui aurait pour vocation ultime d'infléchir au profit d'Israël
50:02l'accord apprement négocié par l'entremise
50:04d'électeurs égyptiens, catharis et américains,
50:07accord dont on a pu croire, samedi, à la conclusion imminente.
50:10Vous n'êtes pas du tout optimiste.
50:12Vous savez, par les temps qui boitent,
50:14un optimiste, vous connaissez la formule,
50:17est souvent un pessimiste mal informé.
50:19Le scénario des heures est coulé.
50:21Hier soir, le bureau politique du Hamas donne son aval,
50:24moyennant quelques retouches mineures au texte de la médiation.
50:27Deux heures plus tard, le cabinet du Premier ministre,
50:30Benjamin Netanyahou, dégaine une fin de non-recevoir.
50:33C'est loin des exigences essentielles d'Israël,
50:36alors que ces termes s'avèrent de l'aveu d'un émissaire américain
50:39proche de ceux approuvés par Bibi soi-même fin avril.
50:42Le Premier ministre, que pour leur malheur,
50:45les Israéliens ont porté au pouvoir, est tombé dans le piège par lui tendu.
50:49Il avait fait le pari que le Hamas retoquerait le projet.
50:52Pari pour le moins hasardeux.
50:54Dès lors, avance un éditorialiste du quotidien libéral à Arez.
50:57Netanyahou s'est employé à saboter le processus,
51:00pris en tenaille entre les bouts de feu fascisants
51:02et la réunion exaspérée.
51:04Le patron du Likoud sait qu'il joue dans cette affaire
51:07sa survie politique, laquelle, à l'évidence,
51:09lui importe davantage que le sort des 128 otages détenus à Gaza.
51:13Sur quoi bloquent les négociations ?
51:15En apparence, on chope sur des détails,
51:17là où se niche le diable, mais tout indique
51:19que l'on est passé à un cheveu d'indénouement.
51:22Les deux parties en étaient à marchander la trêve initiale
51:25et le taux de change retenu pour le troc humain
51:28entre captifs israéliens et prisonniers palestiniens.
51:31La question d'un processus en trois phases de 42 jours,
51:34chacune est du retour à la liberté d'un premier contingent
51:37de 33 otages, morts ou vifs, avancés le Hamas,
51:40tous vivants, intimés d'Israël.
51:42Si macabre soit-il, ce marchandage occulte l'essentiel,
51:45à savoir la tenue du calme durable,
51:48le sustainable calm, promis par le compromis avorté.
51:52Simple pause ou cesser le feu définitif ?
51:55Quid du retrait des unités de Tsaïl ?
51:57Total ou partiel ? Réversible ou pas ?
51:59Quid aussi du retour des déplacés palestiniens
52:02dans leur foyer ou le tas de gravats qui en tient lieu ?
52:05Donc, c'est le retour en arrière,
52:08l'offensive va avoir lieu ?
52:09Le pire n'est pas toujours sûr.
52:11Jouant sur les deux tableaux,
52:13la loi des armes et le levier de l'annego,
52:15Israël a renvoyé ce mardi au Caire une délégation de haut niveau.
52:19Mais ne rêvons pas, quand deux jusqu'au bouddhisme
52:22se font la courte échelle, la sagesse n'a plus cours.
52:25Et quand les belligérants s'adonnent à ce que l'on appelle
52:28la responsabilité de l'échec, un jeu stérile, dérisoire,
52:31dont les civils sont immanquablement les dupes.
52:34Merci beaucoup. Merci, Vincent Huguet, évidemment,
52:37on vous retrouvera pour d'autres décryptages
52:40sur ce qui se passe à Gaza.
52:42On termine, allez, un peu plus léger,
52:44avec Bourbon Express, Elsa Mozingava, tout de suite.
52:47Générique
52:49...
52:55Histoire du jour, à l'Assemblée, signée la belle Elsa.
52:58Bonsoir, Elsa.
52:59Je vais vous raconter l'histoire d'un rapport menacé,
53:02presque enterré, finalement adopté.
53:04Je remonte le fil, tout commence ce matin
53:07avec une info de France Info, ça tombe bien.
53:09La majorité, aidée par la droite et le Rassemblement national,
53:13va voter contre le rapport de la commission d'enquête TNT.
53:16On en a beaucoup parlé, ici, de cette commission.
53:19Elle a été mise en place à la demande des Insoumis,
53:21avec des auditions très commentées, très regardées.
53:24On peut penser à celle de Vincent Bolloré,
53:26en toute confiance à l'Assemblée nationale,
53:29Cyril Hanouna, qui avait dû partir à 16h30
53:31pour cause de goûter, on s'en rappelle,
53:33ou encore Yann Barthez, le producteur et présentateur
53:36de l'émission Quotidien.
53:38Pourquoi la majorité ne voulait pas de ce rapport ?
53:41Parce qu'elle était en désaccord
53:42avec 19 des 47 recommandations du rapporteur,
53:45celles qui concernaient la fonction d'éditorialiste,
53:48l'interdiction des dessins animés le matin,
53:50la fin du projet de holding de l'audiovisuel public
53:53ou la création d'une redevance pour les fréquences de la TNT.
53:57Être contre le rapport, voter contre,
53:59ça entraîne sa non-publication.
54:02Rapidement, les Insoumis se sont organisés.
54:05Ils ont dénoncé une censure, puisqu'on le rappelle,
54:08c'est eux qui ont le poste de rapporteur,
54:10c'est Aurélien Saint-Aul, c'est-à-dire que c'est lui
54:13qui a écrit son rapport, et donc il parlait de censure.
54:16Le rapport, on ne l'a pas encore, mais il fait déjà débat.
54:19Il fait débat, pour des raisons qui m'échappent,
54:22parce qu'aujourd'hui, les macronistes organisent
54:24une espèce de chantage en disant
54:26qu'ils ne laisseront pas publier le rapport
54:28si 19 des 47 propositions ne sont pas retirées.
54:31C'est un chantage inadmissible
54:33qui s'inscrit dans un contexte de censure des oppositions
54:36qui me paraît très inquiétant et dangereux.
54:38Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce rapport n'est pas public.
54:42Les membres de la commission ont pu le consulter,
54:45mais ils n'avaient pas le droit de le photographier
54:47ni même de communiquer dessus, c'était illégal.
54:50On se l'est changé tous sous le manteau,
54:52celle des quatre colonnes, et ensuite,
54:54ce rapport, il fallait le mettre en voie.
54:57Cette commission s'est réunie tout à l'heure, à 16h30.
55:00D'ici là, la majorité avait fait redescendre les enchères.
55:03C'était neuf propositions sur 47 qu'elle trouvait inadmissibles.
55:06Tout le monde est rentré dans cette réunion de commission
55:10assez figée sur ses positions.
55:11Deux heures plus tard, nouveau coup de théâtre,
55:14on nous informe que le rapport est adopté.
55:16Énième rebondissement dans cette commission d'enquête,
55:19votre rapport est adopté, racontez-nous.
55:22Oui, alors, le groupe macroniste,
55:24enfin, les groupes macronistes, ont fini par concéder
55:27qu'effectivement, il ne s'agissait pas
55:29d'une adhésion de fonds à l'ensemble des propositions.
55:32La manœuvre qui a été tentée ce matin a été désamorcée.
55:35Il a fallu batailler, les argumenter pour les en convaincre,
55:39mais on a réussi, donc c'est une bonne chose.
55:41Pour les insoumis, on a interrogé la majorité
55:44pour savoir si elles n'avaient pas un peu rétro-pédalé.
55:47Ils seront bien dans le rapport ?
55:49Ils ne sont pas au titre du...
55:51Non, parce que c'est 9 points, c'est ça, la différence.
55:54C'est que ces 9 points ne deviennent pas 9 propositions
55:57de la commission d'enquête,
55:58ce sont seulement portées par Aurélien Saint-Aoul
56:01en tant que député et non plus en tant que rapporteur
56:04de la commission d'enquête.
56:06On permet à Aurélien Saint-Aoul de porter des propositions
56:09qui, pour lui, sont importantes, mais pour nous, inacceptables.
56:12Elles sont écrites, c'est la transparence, la démocratie,
56:16mais elles ne sont pas validées par la commission d'enquête,
56:19c'est au contraire pas un rétro-pédalage.
56:21Pour la majorité présidentielle, c'est une victoire sur le fond.
56:24Le rapport sera rendu public mercredi,
56:26même si on le connaît déjà dans les moindres détails.
56:29C'est un gros gâchis, cette histoire.
56:32C'était un vrai travail parlementaire
56:34que de se poser la question de l'attribution
56:36des chaînes de TNT qui sont remises en jeu
56:39quand on connaît le pouvoir des chaînes de Vincent Bolloré,
56:43dont vous parlez dans le livre,
56:44et tout ça pour ça, non, finalement ?
56:47Oui, mais en tout cas, ça ne fera pas frémir Vincent Bolloré,
56:51qui a vraiment une importance immense
56:53pour la génération qu'on raconte.
56:55Il faut savoir que quand on débute le récit de cette génération,
57:00en 2012, il y a peut-être deux ou trois sites d'extrême droite
57:03vraiment obscurs.
57:05Là, maintenant, c'est des jeunes qui ont la capacité
57:08d'être formés dans des écoles et d'avoir un travail sur ces news
57:11dans différentes chaînes, au journal du dimanche,
57:15et ça participe de cet écosystème-là.
57:19C'est des copains de Bardella qui bossent au JDD,
57:22qui bossent à ces news et qui ont une vision du journalisme
57:25qui est de combat culturel plus que de travail acharné
57:28et de vérification des faits.
57:30C'est du journalisme ou pas ?
57:32L'arrivée de Bolloré et son essor
57:34a permis un fonctionnement en vase clos
57:36de cet écosystème où, ce que disait Nicolas,
57:39il y a des écoles maintenant,
57:40des écoles qui s'appellent IFP-ILDJ,
57:42où des jeunes journalistes sont formés,
57:45destinés à investir ces news, le JDD, etc.,
57:48pour ensuite...
57:50Des écoles de formation pour ces chaînes en particulier.
57:54Exactement.
57:55C'est pas vendu comme ça, mais c'est comme ça.
57:57C'est un peu le fêchage.
57:59L'agenda de Bolloré, c'est quoi, pour 2027 ?
58:04Un minima de modeler l'opinion.
58:06Ce serait qui, alors, le candidat de Bolloré ?
58:09C'est pas Marine Le Pen.
58:10C'est pas vraiment Marine Le Pen.
58:12Je pense qu'il pousse quand même,
58:14vu la façon dont les députés RN se sont comportés...
58:17C'est plus Jordan Bardella.
58:19Je pense qu'ils préfèrent un peu Jordan Bardella,
58:22mais ils servent un petit peu le RN comme ça, quoi.
58:27Ils sont portes ouvertes.
58:28Pour tous ceux que cette nébuleuse
58:30de la jeunesse identitaire intéresse,
58:32plongez dans l'extrême droite, nouvelle génération,
58:35c'est-à-dire chez De Noël.
58:37Merci, Marie-Lou Magal, Nicolas Massol.
58:39A très vite. On fait une petite pause,
58:41parce qu'LCP... On se retrouve la semaine prochaine.
58:44SOUS-TITRAGE ST' 501

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