Champion olympique de natation avec le relais 4x100m nage libre à Londres en 2012, Fabien Gilot a participé au relais de la flamme olympique dans les rues de Marseille, ce jeudi. Le nageur, qui est revenu dans « L'Equipe de choc » sur cette expérience, a également été interrogé sur le choix du rapeur Jul pour allumer la vasque sur le Vieux-Port la veille.
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00:00 Je vous propose qu'on aille demander à quelqu'un qui a assisté à l'événement,
00:03 qui est encore à Marseille, qui incarne lui les valeurs de l'olympisme et de Marseille,
00:06 le nageur champion olympique, Fabien Gillot, est avec nous.
00:09 Salut Fabien, bienvenue en direct dans l'équipe de choc.
00:11 Bonjour à tous, comment vous allez ?
00:14 Ça va super, on est en plein débat.
00:16 Juste avant qu'on parle de la soirée d'hier,
00:17 tu nous racontes ce que tu as vécu toi ce matin,
00:19 parce que tu as eu le bonheur de porter cette flamme.
00:21 Raconte-nous.
00:22 Ouais, exactement, la chance de porter la flamme.
00:25 On a fait plusieurs JO, j'ai eu la chance d'être médaillé,
00:28 mais c'est vrai que porter la flamme, c'est une forme de reconnaissance,
00:32 c'est un moment assez singulier.
00:33 Ce qui m'a vraiment marqué, c'est la joie des gens qui étaient au bord du passage de la flamme.
00:38 Et tu vois vraiment que pour eux, c'est le Graal, c'est un moment très particulier.
00:41 Alors nous, on baigne là-dedans et quelque part, ça devient commun,
00:43 mais la joie des gens et des personnes de tout âge, c'était assez fabuleux à vivre.
00:47 Tu as gagné plein de titres, tu as connu le stress de toutes les compétitions,
00:49 tu avais un peu le trac, c'était particulier, c'était une autre ampleur ce relais ?
00:54 Oui, alors le trac, je ne sais pas si c'est le trac,
00:57 mais cette sensation d'une responsabilité importante,
00:59 tu sais, de se positionner correctement, essayer de partager un maximum
01:03 et que les gens en profitent également.
01:04 Donc il y a eu beaucoup de photos, beaucoup d'échanges.
01:07 Donc je dirais plutôt la sensation d'une grosse responsabilité plutôt que le trac.
01:10 Fabien, si tu arrives à stabiliser le téléphone, on aura moins le mal de mer,
01:14 parce que là, ça bouge beaucoup.
01:15 Alors, excuse-moi, je te le mets.
01:17 On rentre dans le vif du sujet, raconte-nous comment tu as vécu cette soirée à Marseille.
01:20 Parce que oui, c'est un vrai succès, c'était la fête et tout,
01:22 mais le fait que ce soit un chanteur qui prenne toute la lumière,
01:25 est-ce que ce n'est pas un peu vexant pour vous, les sportifs ?
01:29 Alors, il y a eu plusieurs débats.
01:31 Il y a eu beaucoup de très grands sportifs qui ont eu la flamme sur cette journée.
01:34 On a parlé beaucoup, beaucoup de sport.
01:36 Forcément, on est à Marseille, il y a les Jeux olympiques à Paris,
01:39 mais Marseille, il doit rayonner.
01:40 Alors, il y a un gros débat.
01:41 Est-ce que Jul, pour allumer le chaudron, c'était une bonne chose ?
01:44 C'est quelqu'un qui incarne Marseille et il a une résonance
01:46 quand on voit le nombre de places qu'il a vendues en moins de dix minutes
01:49 pour le Stade de France et le Vélodrome.
01:51 C'est un personnage marseillais.
01:53 Moi, j'aurais mis un sportif à la fin pour allumer le chaudron,
01:55 qui porte la flamme.
01:56 Je trouve que c'est tout à fait normal parce qu'il incarne Marseille.
01:59 On aime ou on n'aime pas, c'est un tout autre débat.
02:01 Mais par contre, je pense que j'aurais choisi un sportif sur le chaudron.
02:04 Bertrand, ma question est simple et courte.
02:06 Bonjour. Qui ?
02:08 Bonjour.
02:09 Alors, à Marseille, je pense qu'il fallait une icône marseillaise.
02:12 J'aurais peut-être mis, moi, Basile Boli.
02:13 Plutôt que de mettre Basile qui commençait ce matin à Notre-Dame,
02:16 je pense que j'aurais choisi Basile pour allumer le chaudron.
02:18 Oui, il n'y a jamais le premier.
02:19 Oui, mais Basile, il n'est pas marseillais.
02:22 Basile, c'est l'OM, mais il n'est pas marseillais, Basile Boli.
02:24 Oui, mais c'est les valeurs de l'OM.
02:25 Je suis d'accord avec vous.
02:26 Basile Boli, il a joué dans différents clubs.
02:28 Il n'a pas joué qu'à l'OM.
02:29 Il n'est pas marseillais, marseillais.
02:31 Même ce choix-là, moi, je trouve qu'en fait, Zidane, c'était incontestable.
02:33 Zidane, je pense qu'il n'y avait aucun débat.
02:35 S'il y avait été Zidane, OK.
02:36 Donc, ça veut dire que c'était le bon choix.
02:37 Mais oui, mais il est prévenu peut-être plus tard.
02:39 Je ne sais pas.
02:40 Pardon Fabien.
02:41 Mais la question, c'est ça.
02:42 Est-ce qu'on ne va pas retrouver Zidane un peu plus du moment, dans un moment encore
02:46 plus symbolique et peut-être autour du stade de France ?
02:49 Ça, ça serait un sujet.
02:50 Et nous non plus, on n'est pas marseillais.
02:52 Mais par contre, cette ville, elle a vraiment quelque chose de particulier.
02:54 Tu y es attaché.
02:55 Et que ce soit Basile ou moi, par exemple, je pense qu'on est très attaché à la ville.
02:58 Tu as des infos sur Zidane ou pas ?
02:59 Non, je n'ai pas d'infos, mais ça ne m'étonnerait pas qu'on le voit à un moment.
03:04 Ça me paraîtrait logique.
03:05 Fabien, tu es proche de Florent Manodou au Cercle des nageurs de Marseille.
03:09 Vous avez partagé un paquet de compét' et de podium.
03:11 Est-ce que vous en avez parlé ? Est-ce qu'il avait un peu mauvaise ? Si tu as le droit
03:14 de nous donner deux, trois petits scoops.
03:15 Non, pas du tout.
03:17 Il a été très honoré d'être le premier porteur de la flamme, d'être le parrain du
03:22 porteur de la flamme.
03:23 Mais non, pas du tout.
03:24 Il était vraiment dans la communion.
03:26 Et ça, c'est un truc assez incroyable.
03:27 Parce que quand on voit la photo, et je vais la remettre parce que moi, elle m'a vraiment
03:30 fait du mal de voir en tout petit Florent Manodou, notre bon porteur de flamme, qui
03:35 a passé dix secondes sur le pont et en énorme foule.
03:38 On peut la revoir cette photo.
03:39 Voilà, c'est flagrant.
03:40 Ça ne fait pas mal à ton cœur de sportif.
03:43 Tu n'as pas saigné ? Tu n'as pas eu du mal pour Flo à ce moment-là ?
03:47 Assez certain.
03:48 C'est que la lumeur du chaudron était restée un peu secrète.
03:51 Personne n'était au courant.
03:53 Et je vous rejoins sur le fait que moi, j'aurais vraiment aimé que ce soit un sportif qui ait
03:58 des personnalités françaises, qui porte la flamme avec nous.
04:00 C'est les valeurs du sport.
04:01 Et ça, c'est génial.
04:02 Les valeurs de l'olympisme, le partage et une mixité incroyable.
04:05 Maintenant, pour moi, ça aurait dû être un grand sportif qui allume le chaudron.
04:08 Je suis d'accord avec vous.
04:09 Pierre Goubi n'est pas content.
04:10 Il ne voulait pas que ce soit Jul.
04:11 Et Dieu sait que j'aime la culture.
04:15 Je veux dire, Jul en fait complètement partie.
04:17 Je n'ai pas envie de le sortir de ça.
04:19 Et Ayanna Kamoura, c'est exactement la même chose.
04:23 Je suis même pour ce genre de truc.
04:24 Mais honnêtement, je le vois porter la flamme à la place de Basile Bollier.
04:28 Moi, ça ne me dérange pas du tout.
04:29 Mais allumer le chaudron, c'est quand même assez symbolique.
04:31 Et moi, ce qui me dérange, c'est encore une fois, si on inverse les rôles, c'est
04:35 que ça manque de sens.
04:36 Moi, je trouve que c'est une erreur.
04:37 Mais sans porter de jugement sur Jul, je l'envoie au JPD.
04:41 Je trouve que c'est un vrai signe d'ouverture.
04:46 Et des grands sportifs, au moins, qui font l'unanimité.
04:48 En Méditerranée, il n'y en a aucun.
04:49 Même si ça avait été Florent Manonou, je sais qu'il a une histoire avec Marseille.
04:52 Florent Manonou est né à Villers-Bannes, etc.
04:54 Et Florent Manonou, ce n'est pas une...
04:57 Mais tu as d'autres.
04:58 Il y en a d'autres.
04:59 Mais il n'y en a pas 150.
05:00 Il n'y en a pas 200.
05:01 Il n'y en a pas 200 des mecs marseillais ou affiliés à Marseille qui font le consensus.
05:06 Je te dis, en Méditerranée, ils auront tous des points forts et des points faibles.
05:07 Mais si on fait un remplissage de places, tu mets Emilien Farmer, tu mets Céline Dion,
05:10 tu en mets d'autres.
05:11 Non, mais c'est exagéré.
05:12 Oui, mais c'est la vérité.
05:13 Fabien ?
05:14 Non, mais il n'y a rien à voir.
05:15 Il y a un vrai sujet autour des Jeux.
05:17 Et c'est aussi pour ça qu'il y a eu des nouveaux sports qui sont rentrés, comme
05:19 le surf, le skate, le breakdance.
05:22 Il y a aussi un sujet de moderniser les Jeux olympiques, de les rendre plus attractifs
05:25 pour une jeune génération.
05:26 Et Jul, on a beau dire ce qu'on veut, il attire les jeunes générations.
05:30 Et quand tu vois l'engouement qu'il y a eu autour du Vieux-Port hier, ça a fait
05:32 son effet.
05:33 Il faut prendre ça en compte, effectivement.
05:34 Le public a réagi au moment où il est arrivé.
05:36 Ça a fait la diff.
05:37 Ça fait vraiment un bruit.
05:38 Il faut prendre en compte aussi la vie du public marseillais.
05:40 Et ça a été largement salué par les organisateurs de Paris 2024.
05:43 Je pense à Tony Estanguet, le président de Paris 2024, qui a tweeté, enfin qui a
05:47 sur X sur ses réseaux sociaux, "Emersez la zone".
05:50 C'est une expression chère à Jul.
05:51 Pareil, le Premier ministre, eh bien Gabriel Attal, le JCLES, la flamme est arrivée que
05:58 la fête commence.
05:59 Même les politiques, Fabien, s'en sont emparés, j'ai envie de dire, de cette histoire.
06:04 - Jul, une fois de plus, je n'aurai aucun jugement sur la personne parce que je trouve
06:10 que ce qu'il fait, c'est admirable et ce qu'il est capable de générer.
06:13 On ne peut pas l'évoquer.
06:15 C'est une personnalité marseillaise.
06:17 C'est quelqu'un en France aujourd'hui qui est passé devant Johnny Hallyday en termes
06:20 de vente de disques.
06:21 Tu ne peux pas l'éluder.
06:22 C'est une personnalité marseillaise.
06:24 Maintenant, qu'il soit à ce moment-là, je pense que c'était une erreur, qu'il soit
06:27 porteur stratégique de la flamme à Marseille, c'était évident.
06:31 - Fabien, j'avoue, j'étais un peu surpris de l'engouement populaire qu'il y a eu hier.
06:37 Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde.
06:38 C'était un peu l'inconnu.
06:39 Est-ce que toi aussi, tu as été surpris ? Est-ce que Paris 2024, c'était un truc d'en
06:44 parler à Marseille ou pas du tout ? D'un coup, il y a eu une explosion hier et tu penses
06:48 que ça peut durer ?
06:49 - Oui, moi, je pense que c'est ce qu'on essaye de faire à Marseille.
06:54 Bien entendu, les Jeux, c'est Paris 2024, mais on a la chance d'avoir la voile et le
06:58 foot à Marseille.
06:59 C'est une ville qui a un adhérent sportif très marqué.
07:02 Les gens adorent le sport ici.
07:03 On le voit autour du foot, on peut le voir autour du cercle des nageurs, c'est évident.
07:06 Et on a plein d'autres sportifs qui sont ici aujourd'hui.
07:08 Moi, je pense que l'engouement va durer.
07:10 En tout cas, la pratique du sport à Marseille, ne serait-ce que les joggers le long de la
07:13 corniche, c'est de plus en plus fréquent.
07:15 Et je pense qu'on est à un virage dans notre pays sur la pratique du sport au sens large.
07:19 On ne parle pas que de sport de haut niveau.
07:21 Et ça, c'est une bonne chose.
07:23 On doit se servir de la notion d'héritage.
07:25 On en a assez souvent parlé.
07:26 Au lendemain des Jeux, il faut qu'il y ait plus de Français qui pratiquent le sport.
07:29 - La flamme a entamé son Tour de France et les Dom-Tom, on l'a vu ce matin, puisque
07:33 toi aussi, tu as fait partie du relais.
07:35 Il y aura énormément de sportifs, de légendes qui vont la porter et aussi des non-sportifs.
07:39 On a fait une petite liste avec Juju.
07:40 - Oui, oui, des personnalités célèbres françaises qui vont porter cette flamme.
07:44 Je pense aux comédiens Djamal Debbouze ou encore à Jean-Pascal Zahedi, aux journalistes
07:48 Denis Brognard ou Camille Combal, les chefs cuisiniers Anne-Sophie Pics ou encore Thierry
07:55 Marc, le youtubeur Thibaut Hunchape, les ex-Miss France Sylvie Tellier ou encore Marine Lorphelin
08:01 ou le chanteur Patrick Bruel.
08:02 - Toi, tout à l'heure, tu disais "ça ne me dérange pas, c'est normal qu'il fasse
08:05 partie de ce relais".
08:07 Toi qui as fait quatre Olympiades, tu ne te dis pas "je préférerais que ce soit mon
08:11 pote nageur ou un autre pote athlète qui fasse le relais plutôt qu'une Miss France".
08:15 Et j'adore les Miss France.
08:16 - Ce qui est génial, c'est ça aussi la valeur des Jeux.
08:21 C'est aussi la seule compétition où tous les pays sont représentés, ce qui n'est
08:25 pas toujours le cas en Championnat du monde, par exemple, parce qu'il y a des temps de
08:27 qualification.
08:28 Là, il y a un quota minimum par pays.
08:30 Et le côté des Jeux, moi ce que j'aime, c'est les valeurs du sport.
08:33 Et les valeurs du sport, pour les porter, pour les véhiculer, pour les gens qui ne
08:36 sont pas amoureux du sport et pour les sensibiliser à ce qu'est le sport de haut niveau, il
08:40 faut forcément mettre des personnalités extérieures au monde du sport.
08:43 Et aujourd'hui, quand tu parles avec, que ce soit des politiques, des artistes, quels
08:47 qu'ils soient, quand ils viennent voir de grands matchs, quand ils viennent voir de
08:50 grandes compétitions, ils comprennent l'énergie qu'il peut y avoir autour du monde du sport
08:53 et on a besoin d'eux pour véhiculer les bonnes valeurs du sport.
08:56 Ça, je pense que c'est indispensable.
08:57 - Tu l'as donné à qui, toi, pour le relais, ce matin ?
09:00 - Moi, je l'ai donné à une petite Marseillaise d'une petite vingtaine d'années qui n'est
09:05 ni sportive de haut niveau, qui avait été tirée au sort.
09:07 - Oh, sympa, Georges.
09:08 - Non, mais bon, moi, je m'en remettrai en vrai de Jul, qui a allumé le chaudron.
09:12 Ça ne m'a pas empêché de dormir, comme dirait Bertrand à chaque fois.
09:16 Moi, ce qui m'intéresse surtout, c'est qui va être le dernier relayeur.
09:18 J'espère que ce sera Marie-Josée Perrec.
09:20 Toi, tu veux voir qui allumait la masque à la cérémonie d'ouverture ?
09:23 - Je pense que… - Patrick Boulle.
09:27 - Quand on réfléchit, icône internationale du sport, parce qu'il faut que ce soit une
09:31 réicône internationale du sport français, Lorme Anodou est déjà passé, Tony Parker
09:36 est passé, Marie-Jo, je pense que ça peut être une option.
09:39 Je sais que tout le monde a un coin dans un coin de la tête Zidane, peut-être.
09:42 Ça peut être aussi une vraie éventualité.