• il y a 5 mois
Transcription
00:00Musique de David Forte
00:04Musique de David Forte
00:10Musique de David Forte
00:15Musique de David Forte
00:20Musique de David Forte
00:25Musique de David Forte
00:30Musique de David Forte
00:35Musique de David Forte
00:40Musique de David Forte
00:45Musique de David Forte
00:51Bon, vous le sentez qu'on s'est fait un kiff ?
00:53On s'est fait un kiff.
00:54Parce que c'est pas souvent que les films dont je parle
00:56font autant la promotion de la débauche.
00:58Et aussi parce que, accessoirement,
00:59je fais partie de cette race de personnes
01:01qui aiment énormément se pinter la tronche avec ses copains.
01:03Du sang hors des choix et je suis même pas désolé.
01:05La fête, la liberté de la fête,
01:07ce catalyseur social qui fait et défait des relations
01:09pour un lendemain ou pour une vie.
01:11Ces fêtes qui rassemblent,
01:12qui donnent envie de s'abandonner
01:13et de lâcher prise sans réfléchir au quotidien.
01:15Et plus j'y réfléchis,
01:16plus il y a des fêtes mémorables de cinéma
01:19Adolescent, j'aurais aimé être l'instigateur du projet X.
01:21J'aurais aimé être dans cette boîte de nuit de Miami Vice.
01:23Ou sur cette plage de Spring Break dans Spring Breakers.
01:26Puis au final on grandit
01:27et les fêtes que j'aurais aimé fréquenter ont changé.
01:29J'aurais aimé croiser en soirée cet homme étrange dans Lost Highway.
01:31Parler vêtement à Xavier Dolan dans Les Amours Imaginaires.
01:34Finir bourré tard dans le bar à vampire du Nuit en Enfer.
01:36Ou assister à n'importe quelle soirée filmée par Baz Luhrmann.
01:38De celle qui finit dans une piscine
01:40à celle qui commence dans une piscine.
01:42En passant par celle où la piscine n'est même pas nécessaire
01:44pour danser le French Cancan.
01:45Mais voilà, je suis juste un Lyonnais Ardechois qui vit à Paris
01:48et mes soirées sont celles-ci.
01:49Un appart, de l'alcool et des copains.
01:51Les trois sans modération.
01:53Enfin faites gaffe quand même, touchez pas à ce genre de merde
01:55parce qu'après ça laisse des tâches et à nettoyer c'est l'enfer.
01:57Et mon quotidien c'est le quotidien de beaucoup de gens,
01:59d'une majorité même,
02:00qui au final finit vite par être lassé de cette routine de week-end.
02:03Si occasion spéciale il y a,
02:04il faut toujours trouver une autre voie,
02:05une porte vers ailleurs, hors de la ville,
02:07hors du pays même peut-être.
02:08Pourquoi pas...
02:09Pourquoi pas en Hongrie tiens !
02:11Quelle coïncidence, c'est fou non ?
02:12Mais pas aussi fou que le film dont on parle aujourd'hui,
02:14Budapest de Xavier Janss.
02:18Alors Xavier Janss, parlons-en.
02:19Xavier Janss est un réalisateur français
02:21qui à l'heure d'internet et de ses self-made men
02:23me rappelle un peu l'ambition de beaucoup de vidéastes
02:25de percer un jour au cinéma.
02:26Après avoir réalisé un long-métrage amateur
02:28et avoir été refusé au marché du film en 1994,
02:30année de naissance d'un type formidable,
02:31il a commencé à apprendre le cinéma
02:33en squattant les plateaux de tournage comme stagiaire
02:35sur des films comme Ronin ou le merveilleux Double Team.
02:43Maintenant c'est ouvert.
02:44Il a ensuite pas mal réalisé de clips
02:45dont le plus connu a totalement hanté mon enfance
02:47et rien que l'évoquer me fait l'avoir en tête à tout jamais.
03:00Putain de bordel de Dieu.
03:01Il continue en parallèle à tourner des courts-métrages
03:02et est finalement repéré par Luc Besson
03:04qui produira son premier long d'horreur,
03:06le bien connu
03:07Frontière.
03:08Il y a certaines limites à ne pas franchir.
03:12Et Frontière, héhé...
03:14Frontière.
03:15Je vais pas refaire l'histoire du contexte de l'époque.
03:17Je l'ai fait dans un documentaire
03:18qui s'appelle Genre c'est du cinéma
03:19et qui est sorti sur cette chaîne il y a quelques semaines.
03:21Le lien est d'ailleurs trouvable en description.
03:23Mais Frontière...
03:24Bah j'ai du mal en vrai.
03:26J'adore la plastique du film,
03:27j'adore les prises de risques
03:28d'avoir pris par exemple un Samuel Lebihan
03:29qui cabotine comme il faut
03:30ou l'avalanche d'hémoglobine
03:31qu'on se ramasse régulièrement sur la tronche.
03:34Mais ouah, j'y arrive pas quoi,
03:35j'y arrive pas du tout.
03:36Je trouve le film creux,
03:37je trouve le propos du scénar' vraiment brocal
03:38et je trouve que certaines scènes appuient tellement l'hommage
03:40que c'en est indécent.
03:41Oui, j'ai vu Massacre à la tronçonneuse,
03:43j'ai vu la ref',
03:44est-ce que tu peux me le laisser maintenant ?
03:45Et au final, j'en garde un goût amer
03:46parce que le film tente vainement
03:47de me raconter un truc super mal branlé,
03:49faut dire qu'il l'a écrit en 11 jours
03:50et ça se sent,
03:51mais va quand même aligner les trucs
03:52qui viennent me caresser la rétine.
03:54Et c'est un constat que je peux faire quasiment
03:55à tous ces films.
03:56Par exemple,
03:57Hitman est esthétiquement sympatoche
03:58mais tout le scénar' s'est fait bouffer
04:01pour en devenir ridicule.
04:02Pourquoi il y a une scène de sabre ?
04:03Elle a pas de sange ?
04:04On porte pas des sabres comme ça,
04:05M. Chauve, on fait pas ça !
04:06The Divide, idem,
04:07on est harcelé de mouvements de caméra vertigineux
04:08et le film est réellement impressionnant,
04:10mais sans que ça raconte vraiment un truc palpitant.
04:11Ça se la joue un peu malsain,
04:12mais ça devient très vite subversif, level CP.
04:14Même son court-métrage dans ABC of Death
04:16me fait cet effet.
04:17Ouah, ce plan-clac,
04:18y'a une super belle composition,
04:19mais c'est quoi ce propos de merde
04:20sur l'obésité, sérieux ?
04:21Je ne me risquerais pas
04:22à parler de ces deux derniers films,
04:23car je ne les ai pas vus
04:24et qu'ils sont pas encore arrivés en France.
04:25Mais bien que Cold Skin m'intrigue,
04:27Crucifixion, lui,
04:28sent le bousin formaté par des prods américaines
04:30et ça, ça me fait un peu mal au cœur pour être honnête.
04:32Et ça me fait chier de dire du mal de cet homme,
04:34car après l'avoir vu à plusieurs reprises,
04:35c'est vraiment un bon gars
04:36qui est honnête dans sa démarche,
04:37qui essaye pas de se foutre de la gueule des gens
04:39et qui en plus a pour lui
04:40d'être un vrai cador de la technique,
04:41car s'il y a bien une chose
04:42qu'on retient de ses films,
04:43c'est la puissance de ses images.
04:45Et pour le coup,
04:46s'il a été annoncé aux mains d'une comédie,
04:47je m'inquiétais un peu,
04:48lui qui avait toujours trempé dans l'horreur.
04:50Et puis...
04:51J'ai fait vraiment le film que j'avais envie de faire.
04:53C'est-à-dire que c'est des films qu'on a portés
04:55comme on porte un film de genre.
04:56C'est-à-dire que c'est pas des films qu'on a subis.
04:58Il faut faire hyper gaffe à ça
04:59parce qu'en fait,
05:00il y a des gens qui vont faire l'amalgame
05:01en se disant
05:02« Oh, ils reviennent en France avec une comédie
05:03parce qu'ils ont pas le choix. »
05:04Et au final, on l'a fait
05:05parce qu'on a vraiment eu envie
05:06et puis on a des gens qui nous ont suivis
05:08parce qu'ils font confiance à notre mise en scène.
05:10Ils ont vu au-delà de ce qu'on est capable de faire
05:13en film de genre.
05:14Et je me suis dit
05:15« Tiens, c'est une super opportunité
05:18d'essayer de faire une comédie. »
05:19Je remercie encore mes producteurs
05:21de me l'avoir proposé
05:22parce que sinon, j'y serais jamais allé.
05:24C'est un extrait de mon docu.
05:25Vous savez, j'ai fait un docu,
05:26il s'appelle « Genre c'est du cinéma. »
05:27Est-ce que tu l'as vu ou pas ?
05:28Est-ce que tu as vu mon documentaire ?
05:29Il y avait donc de quoi être rassuré
05:30avec de tels propos.
05:31Mais sortons-nous du film
05:33avec la même assurance.
05:35« Budapest Donc », on y vient enfin.
05:37Tes intros de deux heures n'aiment plus que toi, Victor.
05:38« Budapest Donc » est un film écrit par Manu Payet
05:42qui ne s'est illustré auparavant dans cette catégorie
05:44qu'avec le long métrage
05:45« Situation amoureuse, c'est compliqué ».
05:48Tandis qu'on est pote et on s'emballe,
05:49c'est pas non plus le meilleur moyen d'être pote.
05:54Je te sens, t'es perturbé.
05:57Je vais lui dire.
05:58C'est une idée à la con.
05:59D'abord, tu la caimes
06:00et après, t'as la prise de conscience.
06:03Ce dernier parle de tromper ou non sa meuf.
06:05Ce qui rejoint un petit peu son perso dans Budapest.
06:07Je pense que si tu prends les deux
06:08et que tu fous les infidèles au milieu,
06:10y'a moyen de créer un truc du genre
06:11le Manu Payet tromperie cinématique universe.
06:14Et franchement les gars, ça fait rêver.
06:16« Budapest Donc » raconte l'histoire vraie de deux amis
06:18interprétés ici par Jonathan Cohen et Monsieur J'ai des trucs à exorciser
06:20avec mes films Manu Payet
06:22qui, du jour au lendemain, ont tout lâché
06:23pour aller monter une boîte d'enterrement de vie de garçons à Budapest.
06:26Et aussi fou que ça puisse paraître, c'est vrai,
06:27la boîte existe toujours d'ailleurs
06:29et si on fait un tour sur leur site,
06:30on peut se monter un petit devis des familles
06:32qui proposent notamment d'éclater des voitures,
06:34de se faire réveiller avec de la pizza et une meuf,
06:36de conduire un char d'assaut,
06:37de prendre au stop quelqu'un, c'est une meuf,
06:39de tirer à la K-47,
06:40de faire une croisière avec une meuf,
06:42de se battre contre un chien
06:43ou encore de faire des combats de boue contre des meufs.
06:46Qui existent aussi en version XXL pour les plus audacieux.
06:48Nous pouvons déclarer que ce monde est officiellement merveilleux.
06:51Pour revenir au film,
06:52ils seront accompagnés sur place par Monsieur Poulpe,
06:53un expat qui connait tous les coins sympas
06:55et par sympas j'entends boîte à partout, bien évidemment.
06:57Tout cela en ayant à gérer dans le privé
06:59leurs relations avec leurs copines respectives,
07:01à savoir Alice Belaydi et Alix Poisson.
07:03Et je crois que j'ai tout dit, je crois que j'ai tout dit.
07:05Et il faut bien dire ce qui est,
07:07j'ai passé un moment vraiment cool devant Budapest.
07:09Et même pire que ça,
07:10je crois que c'est le meilleur film de Xavier Janss.
07:12Et je peux parfaitement comprendre que ce que je dis là,
07:14ça puisse étonner,
07:15vu à quel point la com est assez mal branlée,
07:17traitant le tout comme un Very Bad Trip à la française,
07:19ce qui est pour moi la pire manière de le décrire.
07:21C'est pas ça, genre pas ça du tout.
07:22Warner, vos boîtes de com,
07:23elles ont sniffé la poutre qui est restée du tournage,
07:25là c'est pas possible.
07:26Budapest, aussi fou que ça puisse paraître,
07:27et bien qu'il ait des défauts et des vraiment pas cool
07:29sur lesquels je reviendrai,
07:30est un vrai bon moment de cinéma,
07:32avec un auteur technique à la barre
07:34et un vrai propos de fond.
07:36Laissez-moi vous expliquer.
07:38Déjà, et bon point de départ,
07:39Xavier Janss n'a pas touché au scénario.
07:40Et vu ce que je disais sur les précédentes productions,
07:42c'est tant mieux, Xavier,
07:43tu peux poser ton stylo maintenant,
07:44tu attrapes ta caméra et tu nous fais kiffer, s'il te plaît.
07:46Cette charge revenant entièrement à Paillé,
07:48il a pu distiller tout du long
07:49un récit sur lequel la com ne s'est absolument pas penchée,
07:52ce qui est un scandale,
07:53à savoir la détresse émotionnelle des gars paumés à 30 ans.
07:56Ils sont paumés dans leur boulot,
07:57paumés dans leur relation de couple,
07:58ils peinent à s'exprimer
07:59et trouvent via cette création
08:00la possibilité d'enfin se libérer
08:02de toutes les barrières mentales qu'ils se sont imposées.
08:04On n'est pas sur un film qui va réduire son propos à
08:06Alors ça c'est des culs,
08:08ça aussi c'est des culs,
08:09ça c'est des gros chars,
08:10ça c'est des culs sur des gros chars,
08:12ça c'est un chien,
08:13et bien il chie.
08:14On a la fête, l'envers de la fête,
08:15tout ça saupoudré d'humour et de moments de réa impressionnants.
08:17Parce qu'il faut être honnête deux secondes,
08:19c'est pas dans la comédie française actuelle
08:20qu'on trouve les plus grands partis pris esthétiques.
08:22On pourrait citer la comédie plus indépendante
08:24qui tente des choses vraiment sympas,
08:25mais dès que c'est pour la masse,
08:26on se fait pas trop chier
08:27et on capitalise juste sur le côté bankable du casting.
08:30Pour ça, il suffit de voir le premier long métrage de Payet,
08:32on y retrouve son humour,
08:33mais les idées de mise en scène,
08:34tu repasseras, y'a pas grand chose à voir.
08:36L'astuce ici a été de foutre chaque élément de l'équipe
08:38dans des cases où il excelle,
08:39sans qu'il se perde dans des choses qu'il ne maîtrise pas.
08:41Payet reste à l'écriture parce qu'il sait faire ça,
08:43Janss prend la réa et ne touche surtout pas au script,
08:46surtout pas Xavier !
08:47On laisse de la place à Cohen pour improviser
08:48et on fout Poulpe en taré sous extra
08:50parce que juste le voir avec cette coupe de cheveux,
08:52bah moi ça me met en joie.
08:53Et si on doit aborder la réa,
08:55putain mais quel plaisir !
08:57Vu que Janss n'avait à se concentrer que sur ça,
08:59il a pu chercher à enrichir la direction artistique
09:01avec plein d'éléments qui lui sont propres,
09:02des lumières néons dans tous les sens,
09:04des ralentis ultra stylisés,
09:05tout ça pour monter des séquences sous drogue surréaliste
09:08au cadre distordu et à l'ambiance vraiment prenante.
09:10Bon alors il a tendance à retomber dans ses travers d'hommage par instants
09:13qui peinent à se créer une vraie personnalité,
09:15parce que la lumière c'est clairement Spring Breakers,
09:17la musique va carrément citer Argento,
09:18et le montage pompe allègrement des gimmicks à la Edgar Wright
09:21ou à la RQM For A Dream,
09:22chose qu'il avait déjà fait à l'époque dans Frontier.
09:24Mais parfois c'est tellement intelligemment fait !
09:26Le personnage de Gabor par exemple,
09:27c'est un mélange pour Janss de Mimir dans God of War
09:30et de Otis de The Devil Reject,
09:31et ça fonctionne, ça fonctionne tellement bien
09:33que le film m'a fait oublier que Gabor
09:35est joué par Arthur Benzaquen,
09:37à savoir le réalisateur des Nouvelles Aventures d'Aladin.
09:46Ce film m'a fait oublier Aladin,
09:47est-ce que c'est pas déjà un putain de miracle ?
09:49C'est rafraîchissant, c'est un vrai film de Xavier Janss
09:51qui ne sonne pas comme un égarement dans sa filmographie
09:53mais bien une suite cohérente.
09:55Et il faut avouer que ouais,
09:56quand on compare les affiches,
09:57on a du mal à imaginer que ce soit cohérent,
09:59mais je vous assure que ça l'est.
10:00Ce que je reproche aux comédies françaises actuelles,
10:02c'est de jamais prendre de risques
10:03et de rester dans des zones de confort préétablies,
10:04et de ne jamais vraiment chercher plus loin que ça.
10:06Et rien que par ses parties prévisuelles,
10:08le film ne fait qu'aligner les idées risquées
10:10et inhabituelles dans le médium,
10:11et Xavier Janss trouve une place forte
10:13qui fait du bien à ce genre.
10:14Et quand une vraie limite arrive au final,
10:16c'est à cause de Manu Payet et de la place des acteurs.
10:19Tout le monde a envie de se faire kiffer,
10:21et je comprends, moi aussi j'adore me faire kiffer,
10:23là tu vois je suis en train de kiffer,
10:24est-ce qu'on a vu que je kiffais ?
10:25Très bien, passons à autre chose.
10:26Toutes, et je dis bien toutes,
10:27les scènes d'échange entre Cohen et Payet
10:29sont trop longues et tirent trop sur la corde.
10:31Et bien que j'ai énormément de sympathie pour les deux,
10:33je trouve la démarche parfois très
10:35« Eh vous avez vu comme on est drôle ? »
10:36« Eh vous avez vu comme on est rigolo ? »
10:37« Eh vous avez vu quand même ? »
10:39Ces scènes ne sont que du ping-pong verbal,
10:41parfois drôle, parfois rythmé certes,
10:42mais qui veut toujours en faire trop,
10:44comme si le film se transformait soudainement
10:45en « Cohen et Payet foune des blagues »
10:47plus qu'un vrai long métrage.
10:48« Ouais c'est marrant. »
10:49Et puis Janss à côté,
10:50il galère pendant ces scènes là,
10:51parce que c'est deux gars dans un avion
10:52qui discutent assis,
10:53et qui ont envie qu'on voit bien bien bien leur gueule.
10:55Tu peux pas trop tenter de frivolité avec ça.
10:57Tu fais un champ contre champ,
10:58un plan fixe au milieu,
10:59et tu peux difficilement innover plus.
11:01Cette démarche de poseur nombriliste me dérange,
11:03et me donne envie de raboter
11:04toutes ces scènes de bien 30 secondes,
11:05parce que oui les gars,
11:06on a vu que vous étiez drôles,
11:07on a vu que votre alchimie fonctionne,
11:09mais là j'ai l'impression de voir
11:10tonton Roger bourré
11:11qui raconte une vanne qui dure une éternité,
11:12ça devient la longue juste lourde,
11:14et c'est dommage.
11:15« Ah ouais c'est marrant. »
11:16L'écriture aussi ne peut pas s'empêcher par instants
11:18de tomber dans des travers
11:20Ce qui ne m'a pas dérangé
11:21vu la justesse du propos tout le long du film,
11:23mais qui a l'air de vouloir rusher
11:24dans sa scène finale
11:25pour un truc très prout-nian-nian,
11:27vraiment en décalage avec tout le reste.
11:28Et au fond,
11:29je suis sûr que Janss aurait aimé
11:30une fin plus hardcore,
11:31et je suis sûr que Payet
11:32aurait même aimé une fin plus dure,
11:33mais il fallait pour que le film existe
11:35cette note de positivisme naïf
11:36qui, au final,
11:37me laisse un sale goût dans la bouche
11:39alors que j'ai pris mon pied
11:40sur les 90% d'avant,
11:41parce que le film est drôle,
11:42touchant,
11:43et prenant.
11:44Et voilà voilà,
11:45le souci en vrai c'est l'écriture,
11:46sa longueur,
11:47son côté franchouillard forcé
11:48et sa fin précipitée.
11:49Mais jamais sa justesse
11:50et sa qualité d'interprétation.
11:53Je vais être honnête avec vous,
11:54et ça se sent très souvent,
11:55mais à la toute base,
11:56je suis un gamin du web.
11:57J'ai grandi en regardant des films,
11:58c'est sûr,
11:59mais une grosse partie
12:00de mon adolescence
12:01s'est faite à travers les webséries
12:02et à travers une chaîne
12:03dont je regrette la disparition,
12:04No Life.
12:05Et à l'époque,
12:06sur No Life passait une série
12:07dont je considère toujours
12:08la saison 4
12:09comme une des meilleures choses
12:10arrivées aux séries françaises,
12:11et dont est issue
12:12un acteur du film,
12:13Nerds.
12:17Si vous ne connaissez pas Nerds,
12:18on va être honnête 3 secondes,
12:19on n'est pas sur le truc
12:20le plus fin du monde.
12:21Je sens qu'il y en a un
12:22qui va lui toucher le clitorisme.
12:27Mais c'est avec ça
12:28que j'ai connu Poulpe
12:29dès 2007,
12:30et à l'époque de la saison 4,
12:31j'y ai découvert aussi
12:32un jeune acteur
12:33totalement inconnu,
12:34Jonathan Cohen.
12:37C'est même marrant de se dire
12:38que déjà en 2010
12:39et sur No Life,
12:40Poulpe faisait une interview
12:41dans la saison 4
12:42avec un acteur
12:43totalement inconnu,
12:44Jonathan Cohen.
12:45Poulpe faisait une interview
12:46de Xavier Janss
12:47dans J'irai le laisser aux tombes,
12:48émission souvent imitée
12:49mais rarement égalée.
12:50Donc j'ai une affection
12:51toute particulière
12:52pour ces deux gars là,
12:53parce qu'ils ont fait mon adolescence,
12:54que j'ai grandi avec eux
12:55et que ma subjectivité,
12:56bah je peux clairement
12:57me la foutre au cul,
12:58parce que tout ça
12:59c'était juste un prétexte
13:00pour parler de Nerds,
13:01regardez Nerds,
13:02c'est génial Nerds !
13:03Alors face au film,
13:04je ne sais pas
13:05si j'ai été objectif ou non,
13:06mais une chose est sûre,
13:07j'ai trouvé le casting
13:08vraiment très bon.
13:09J'ai trouvé Payet bon
13:10parce que dans son rôle
13:11J'ai trouvé Cohen bon
13:12parce que dès qu'il improvise,
13:13il est fantastique,
13:14mais parce qu'il arrive aussi
13:15à être touchant
13:16dans son rapport au fait de grandir,
13:17de trouver sa place dans son couple,
13:18il sonne sincère
13:19et je me suis par exemple
13:20toujours parmi
13:21de ce putain de final
13:22de Serge le mytho.
13:27Et Poulpe,
13:28j'ai dû lui parler
13:29deux fois dans ma vie,
13:30d'ailleurs si vous voulez
13:31une photo honteuse,
13:32voilà, une photo honteuse,
13:33rien à foutre j'assume.
13:34Poulpe dans un premier rôle
13:35au cinéma,
13:36avec un rôle qui a du fond,
13:37un rôle plus complexe
13:38qu'il n'y paraît
13:39qui n'est pas juste
13:40Poulpe.
13:41Putain mon gars,
13:42tu l'as fait,
13:43ça y est,
13:44je suis vraiment tellement fier de toi,
13:45t'es bon,
13:46et tu mérites que ce rôle
13:47t'amène encore plus loin
13:48que tu ne l'es déjà.
13:49C'est un oui sûrement peu objectif,
13:50mais pour moi,
13:51c'est un oui immense.
13:52Mon vrai regret par contre
13:53est que le film contient aussi
13:54deux personnages féminins très forts
13:55et plus qu'importants pour l'intrigue,
13:56mais que l'affiche
13:57ou les bandes annonces
13:58ne se sont même pas donné
13:59la peine de faire trop apparaître.
14:00Warner,
14:01vous arrivez à afficher
14:02une partouche géante dans le fond
14:03et il n'y a pas de place
14:04pour deux personnages
14:05Je me suis donc permis
14:06de corriger l'affiche
14:07parce que j'ai du temps libre
14:08et des tocs.
14:09Le lien pour la télécharger
14:10est dans la description.
14:11J'espère que vous ne parlerez
14:12du film sur les réseaux sociaux
14:13qu'avec cette affiche
14:14s'il vous plaît,
14:15sachez que je compte sur vous.
14:16Parce que Alice Belaidy
14:17et Alex Poisson,
14:18que j'avais très peu vu avant,
14:19sont de véritables révélations,
14:21talentueuses au possible,
14:22d'une force implacable
14:23et que j'ai envie de voir
14:24le plus souvent possible au cinéma.
14:25Belaidy a ce côté de meuf parfaite
14:26mais pas celle de l'idale pourrie
14:27des magazines de mode,
14:28non,
14:29une vraie femme,
14:30celle que n'importe quel mec
14:31de ne pas la décevoir.
14:32Ce personnage me parle
14:33et personnellement me touche.
14:34Et Alex,
14:35dans sa dureté,
14:36a ce côté plus complexe
14:37qu'il n'y paraît,
14:38qu'un seul regard peut faire vriller.
14:39Là aussi,
14:40il y a du gros talent.
14:4140 ans et toujours pas de César
14:42pour cette femme,
14:43moi j'appelle ça un scandale.
14:44Il en ressent
14:45un casting formidable,
14:46qui s'amuse,
14:47qu'on s'en s'insère dans sa déconne
14:48mais aussi dans son envie
14:49de parler des difficultés
14:50que lui rencontrent leurs personnages.
14:51Et une sincérité
14:52mêlée à un véritable talent comique
14:53qui ne s'appuie pas
14:54sur des ressorts classiques gerbants,
14:55Putain les gars,
14:56ça fait du bien.
14:57Au final,
14:58j'aime Budapest
14:59et malgré les défauts
15:00que j'ai pu relever,
15:01je ne peux m'empêcher
15:02de penser que Janss
15:03n'a jamais fait quelque chose
15:04d'aussi abouti dans sa carrière
15:05et que ce film va permettre
15:06à beaucoup de ses acteurs
15:07de prendre un tournant de carrière
15:08vraiment important.
15:09Ouais ok,
15:10il y a des scènes trop longues,
15:11ouais la fin est prout prout
15:12et en vrai le film
15:13n'est même pas si trajos que ça.
15:14Ce qui peut décevoir
15:15ceux qui s'attendent
15:16à voir un Very Bad Trip ultra hardcore.
15:17Parfois d'ailleurs,
15:18on a même l'impression
15:19que certaines scènes
15:21décrit un truc
15:22qui inclut une vache
15:23et une sulfateuse.
15:24Franchement,
15:25faut assumer les gars,
15:26faut aller au bout.
15:27Mais malgré ça,
15:28j'aime le film.
15:29J'aime le film
15:30parce qu'il arrive
15:31à un moment de ma vie
15:32où je commence à me poser
15:33des questions qui y ressemblent
15:34et qu'il arrive à me rassurer.
15:35Je l'aime parce qu'il ne ment pas
15:36dans sa démarche
15:37et que chaque élément
15:38fait son maximum
15:39pour essayer d'être le meilleur
15:40dans sa catégorie.
15:41Je l'aime parce que je sens
15:42que le sujet de fond,
15:43au-delà des fiestas,
15:44tient au coeur de Paillé
15:45et que même si j'en rigole,
15:46ses histoires de couple instables,
15:48et qu'il a enfin,
15:49dans un long métrage,
15:50la place qu'il mérite
15:51entre émotions
15:52et déconnes improvisées.
15:53Je l'aime parce que
15:54ses personnages féminins
15:55ne sont pas vains
15:56et tiennent le film
15:57autant que ses acteurs masculins,
15:58personnages profonds et importants,
15:59pas juste faire valoir au fond.
16:00Je l'aime parce que je sens
16:01que Xavier Jean s'amuse
16:02et qu'il nous amuse à notre tour
16:03et vu son parcours blindé d'embûches,
16:04rien que savoir ça
16:05me fait du bien.
16:06Et je l'aime parce que Poulpe,
16:07parce que Poulpe,
16:08parce que Poulpe
16:09et parce que Poulpe.
16:10Poulpe enfin sur une affiche,
16:11Poulpe enfin reconnu
16:13Poulpe a sa place
16:14au sommet de son talent.
16:15C'est pour ça que j'aime le film
16:16et au final,
16:17j'ai envie d'être dans
16:18ces soirées angroises,
16:19j'ai envie de rencontrer
16:20ces personnages
16:21et d'aller taper l'after
16:22jusqu'à 9h du mat
16:23dans les boîtes
16:24les plus cheloues de Budapest.
16:25Au bout d'1h40,
16:26le film se termine.
16:27Et pourtant,
16:28j'ai envie que la fête continue.
16:29Car même si elles sont plaisantes,
16:30ces soirées finissent
16:31inévitablement par s'arrêter.
16:32Même si elles permettent
16:33l'union des uns et des autres,
16:34ces soirées laissent au final
16:35sur les corps
16:36seulement la sueur
16:37du moment passé.
16:38Bon,
16:39parfois,
16:40elles laissent des souvenirs
16:41un peu plus visibles
16:42et vraiment pas malins
16:43mais ça,
16:44c'est un autre sujet.
16:45Et même si elles me laissent moi
16:46toujours dans un état second,
16:47un état entre la léthargie profonde
16:48et ce qu'on appelle plus communément
16:49un bon gros décès des familles,
16:50je les aime ces soirées.
16:51J'aime ces rassemblements,
16:52j'aime les amis qui s'y trouvent
16:53et j'aime le moment
16:54qu'on y partage,
16:55tous oubliant le quotidien morose
16:56qui nous entoure.
16:57Je veux la sueur,
16:58je veux l'ivresse,
16:59je veux les passions
17:00et les corps qui s'entrechoquent
17:01dans un rythme commun.
17:02Je veux l'inconscience,
17:03je veux l'abandon de soi,
17:04je veux ce que je ne trouverai pas ailleurs
17:05et que j'aime retrouver ici.
17:06Je veux tout ça.
17:07Et je veux que malgré tout,
17:09cela finisse.
17:12Il faut que tout cela s'arrête.
17:14Parce que sinon,
17:16comment est-ce que ça pourrait recommencer ?
17:33Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org