LE BUREAU DES OVNIS Streaming VF - FanStream

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00:00 Au CNES, le Centre National d'Études Spatiales de Toulouse, se niche dans des bureaux discrets, un service unique au monde.
00:09 Son but ? Étudier un phénomène qui en amuse certains, mais qui en préoccupe sérieusement d'autres, les ovnis.
00:17 Le GEPAND est un groupe spécialisé dans l'analyse des témoignages de phénomènes aérospatiaux qui n'ont pas été identifiés.
00:29 Né d'une volonté de l'État, depuis plus de 40 ans, le GEPAND collecte des informations, recueille des témoignages d'objets volants non identifiés et rend publiques toutes ces enquêtes.
00:39 Aujourd'hui, le GEPAND continue d'être reconnu comme quelque chose d'assez unique au monde.
00:45 Le GEPAND veut prouver que l'étude des ovnis est un sujet sérieux.
00:48 La France est reconnue comme un des pays qui osent en parler tout à fait objectivement.
00:52 Un enjeu scientifique, voire une affaire d'État.
00:56 Ça préoccupe quand même les défenses nationales.
00:59 Ce centre méconnu, au parcours chaotique, tout droit sorti d'un film de science-fiction, est pourtant bien réel.
01:07 Voici son histoire.
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01:48 La grande histoire de l'étude des ovnis en France commence en 1954.
01:58 La gendarmerie et la police reçoivent des centaines de témoignages venant de tout l'Hexagone.
02:05 On observe de curieux phénomènes dans le ciel, des lumières inhabituelles.
02:11 En 1954, la gendarmerie dans ses archives totalise un peu plus de 70 affaires et en gros de 100 témoignages.
02:22 Une pandémie s'est répandue à l'intérieur de l'Europe.
02:26 Les gendarmeries recueillaient des témoignages qui commençaient à s'accumuler.
02:33 La vague d'apparitions d'ovnis touche toute l'Europe.
02:36 En Italie, le 27 octobre, un match de football est interrompu.
02:40 Les joueurs et les spectateurs ont les yeux rivés vers le ciel.
02:43 Des ovnis survolent le stade.
02:46 La France, compte tenu des informations qui arrivaient notamment dans les gendarmeries et par les pilotes,
02:52 se devait de s'intéresser à cette question.
02:56 Pour le gouvernement de l'époque, il est impossible d'occulter le sujet.
03:00 Pierre Mades France est Premier ministre.
03:02 Il convoque le ministre de la Défense Nationale.
03:05 L'État français décide d'agir et crée une commission secrète d'études sur les ovnis.
03:10 La SEMOC, la Section d'études des mystérieux objets célestes.
03:15 Mais le ciel reste silencieux et la SEMOC s'enlise.
03:20 Une vingtaine d'années plus tard, les ovnis reviennent sur le devant de la scène.
03:25 De nouveaux témoignages affluent.
03:28 Jean-Claude Bourret, le journaliste vedette de l'époque, popularise le sujet.
03:32 Et pour la première fois, il réussit à convaincre un ministre de la Défense de s'exprimer sur le phénomène.
03:39 C'est surtout l'interview du ministre Robert Gallet qui a donné effectivement le sentiment
03:46 que les officiels commençaient à prendre au sérieux ces histoires de témoignages.
03:51 Si vos auditeurs pouvaient voir l'accumulation des renseignements de la gendarmerie
03:57 qui ont été transmises au CNES par nos soins, c'est effectivement assez troublant.
04:03 Au sein du Centre National d'études spatiales, Claude Poher, un jeune et brillant astrophysicien,
04:10 se prend de passion pour les ovnis.
04:13 Directeur de la division fusée-sonde au CNES,
04:16 il commence à s'intéresser au rapport de gendarmerie sur ces phénomènes inexpliqués.
04:26 Si nous sommes aujourd'hui dans une salle d'ordinateur,
04:29 c'est précisément parce que les preuves scientifiques et techniques s'accumulent.
04:34 De telle sorte que des scientifiques sérieux, compétents,
04:37 commencent à se préoccuper de la question des ovnis.
04:41 Claude Poher, vous êtes un scientifique, vous vous intéressez au phénomène ovni.
04:47 Le phénomène ovni respecte parfaitement les lois
04:50 que l'on devrait avoir pour des objets qui traversent véritablement le trésor.
04:54 On utilisait les rapports qui émanaient, les témoignages,
04:57 qui émanaient surtout d'un groupement privé,
05:00 une cellule d'ingénieurs, de gens de formation scientifique,
05:05 qui avaient été alertés par ces bizarreries volantes,
05:09 et M. Poher était en relation avec ces gens-là.
05:13 Claude Poher, à ce moment-là, a commencé à s'intéresser à l'étude des dossiers,
05:20 et à l'étude des dossiers sur le terrain.
05:23 On a commencé à correspondre et à envisager de travailler ensemble.
05:27 En fait, on a publié ensemble, dans une conférence américaine,
05:32 le premier article sur les statistiques sur les ovnis.
05:36 Je crois pouvoir démontrer devant mes collègues scientifiques
05:41 que le phénomène ovni est un phénomène physique.
05:44 Jacques Vallée est docteur en informatique.
05:49 Il vit aux Etats-Unis, il a travaillé sur les débuts d'Internet
05:52 et sur encore la première carte de Mars pour la NASA.
05:55 C'est un expert mondial du phénomène ovni.
05:58 Il a même conseillé et inspiré le réalisateur Steven Spielberg
06:02 pour le personnage du Professeur, joué par François Truffaut,
06:05 dans "Rencontre du troisième type".
06:08 Pour convaincre du sérieux de sa démarche,
06:15 Jacques Vallée se rapproche des meilleurs scientifiques mondiaux du sujet,
06:18 comme Joseph Allen Hynek.
06:21 Cet astronome de l'US Air Force a participé au projet Blue Book,
06:24 la plus grande enquête officielle de l'armée de l'air américaine
06:27 sur le phénomène ovni.
06:29 Il partage ses informations avec Claude Poher.
06:32 Hynek m'a envoyé dans son sous-sol,
06:35 parce qu'il avait stocké dans son sous-sol
06:37 les rapports que lui avait envoyés l'US Air Force.
06:41 Et là j'ai été surpris, parce que c'était confidentiel à l'époque,
06:45 parce qu'il y avait des informations militaires dedans.
06:49 Les témoignages militaires, pourquoi ils sont confidentiels ?
06:51 Parce qu'on décrit le système militaire qui a permis d'observer
06:54 le radar ou l'avion ou le char, etc.
06:57 Et il y avait des placards tout autour
07:00 qui étaient pleins de dossiers avec des témoignages.
07:03 Il y avait aussi des photos dedans.
07:06 Ça c'est une photo qui est prise par un militaire en vol.
07:10 On voit un engin d'ancienne.
07:13 Il y avait des photos comme ça aussi,
07:15 des photos où on voit des triangles avec des lumières.
07:19 Moi je ne connaissais absolument rien,
07:21 mais ça m'a beaucoup intrigué.
07:23 Claude Poer commence à convaincre ses collègues du CNES
07:27 de s'intéresser à ce sujet que beaucoup ne prenaient pas au sérieux.
07:30 Mais cet astrophysicien reconnu n'a pas peur du ridicule
07:33 et continue de collecter de nombreuses et troublantes informations
07:36 sur les OVNIs en provenance d'instances officielles partout dans le monde.
07:40 Ça a donné 300 pages,
07:45 de résultats scientifiques.
07:48 Ce sont des résultats, des statistiques.
07:51 Ces statistiques ont montré qu'il y avait une grande cohérence,
07:55 d'une part, et d'autre part,
07:57 que la nature même du phénomène était complètement inconnue.
08:02 Au départ on pensait que c'était un véhicule fabriqué
08:06 par un pays étranger qui a des fins militaires
08:10 et qui était complètement confidentiel.
08:12 Mais rapidement on s'est aperçu que ce n'était pas possible.
08:15 Les informations collectées décrivent des phénomènes aux caractéristiques communes
08:18 pour le moins étranges.
08:20 Des objets volants à des vitesses hypersoniques
08:23 pouvant s'arrêter instantanément ou accélérer brutalement.
08:27 Dans la plupart des cas, ils n'émettent aucun son
08:30 et laissent rarement une trace sur les radars.
08:33 Et on tombe sur des accélérations de par exemple 100G
08:36 et des vitesses de plusieurs kilomètres par seconde.
08:39 Qui sont complètement impossibles
08:42 avec des systèmes de propulsion normaux.
08:46 Par peur de se discréditer,
08:48 les scientifiques travaillant aux côtés de Poer
08:50 préfèrent rester dans l'ombre.
08:52 Au pays du cartésianisme,
08:54 la science officielle ramène ces histoires d'ovnis
08:56 au rang de croyances surnaturelles.
08:59 Les milieux scientifiques restent sur une position bloquée
09:02 qui est une position qu'ils appellent rationaliste
09:05 mais qui n'est pas rationnelle.
09:07 La position rationnelle en science,
09:09 c'est qu'on regarde les informations,
09:11 on regarde les témoignages et on les analyse ouvertement.
09:14 Dernier document exceptionnel, le film d'un ovni.
09:18 En France, les témoignages sur les objets volants non identifiés
09:22 s'accumulent et font la une des journaux télévisés.
09:25 Oui, un ingénieur en électronique au début de l'année dernière
09:28 a réussi à filmer un ovni près de Paris.
09:31 Cela s'est passé à Crône, en France.
09:33 Un samedi matin à 9h.
09:35 Avec l'addition des cas observés,
09:39 Claude Poher est parvenu à alerter la direction du CNES
09:43 sur l'intérêt à créer une sorte de cellule.
09:48 Il y avait donc à ce moment-là un alignement des planètes
09:51 avec Jean-Claude Bourret au plan médiatique,
09:54 sensibilisation du public.
09:56 Un ministre qui avait exprimé son avis
09:59 sur le sujet et puis le directeur général du CNES.
10:04 Je crois qu'il faut que nous montrions
10:06 qu'en tant que Centre national du spatial,
10:08 nous sommes ouverts à tous les phénomènes
10:10 et que nous n'avons pas peur de la vérité.
10:13 Il a réussi à convaincre sa direction
10:15 qu'il fallait mettre les moyens et des gens
10:18 pour aller voir de plus près en quoi consistait ces choses.
10:22 Et le GEPAN a été créé officiellement
10:25 le 1er mai 1977.
10:29 Claude Poher a réussi.
10:31 C'est la naissance du groupe d'études
10:33 des phénomènes aérospatiaux non identifiés,
10:36 le GEPAN.
10:38 Le GEPAN, au début, c'était deux personnes.
10:41 C'était une secrétaire et moi.
10:44 Néanmoins, nous avions la possibilité
10:46 de recruter des bénévoles au CNES.
10:49 Claude Poher a été un des premiers
10:51 à faire face à la question de la géographie.
10:54 Claude Poher a immédiatement écrit une lettre
10:57 à mon institut de recherche pour me demander
11:00 de participer à leurs travaux.
11:02 Donc je l'ai fait sur mes loisirs.
11:05 Il a fait appel à des secrétaires,
11:07 à des techniciens, des ingénieurs.
11:09 Et c'est ainsi que j'ai pu consacrer 10% de mon temps
11:12 à ces activités pendant un an.
11:15 Donc on a travaillé avec 80 bénévoles quand même.
11:18 On n'avait pas besoin de financer.
11:22 En s'appuyant sur ses volontaires du CNES,
11:24 Claude Poher invente une première méthode unique au monde
11:27 de traitement des observations sur les ovnis.
11:30 Pour le GEPAN, le plus important à ce stade,
11:33 c'est la collecte de données.
11:35 La mise en place des moyens extérieurs au GEPAN
11:39 pour à la fois collecter l'information,
11:42 ensuite la traiter, c'est fait à différents niveaux.
11:45 Mais on est toujours passé par des protocoles
11:48 avec les grandes administrations civiles et militaires.
11:51 Dès le début, la gendarmerie a été partie prenante
11:55 en tant que partenaire privilégié du Centre National
11:59 pour tout ce qui est recueil de témoignages.
12:02 C'est une collaboration qui a été formalisée
12:05 par un protocole qui est encore en cours de nos jours.
12:11 On a passé des protocoles avec la Gendarmerie Nationale,
12:15 la Marine, la Police, l'Armée de l'Air.
12:18 Et également, sur le plan de la recherche,
12:21 un certain nombre de diversités ou de laboratoires.
12:24 Le plus important était de sauvegarder l'information
12:27 telle qu'elle venait à la fois du public,
12:30 des forces armées et des scientifiques
12:33 qui pouvaient s'y intéresser.
12:36 Pour garantir le sérieux de ces informations,
12:39 un conseil scientifique est immédiatement créé.
12:42 Dès le mois de juin 1977,
12:45 il y a eu une première réunion du conseil scientifique du Gépan.
12:52 C'était un conseil scientifique qui avait été établi par Hubert Curien.
12:59 Les membres de ce conseil font partie des plus grands savants de l'époque.
13:03 A leur tête, Hubert Curien, le père de l'Europe spatiale.
13:08 Président du CNES, il deviendra le premier président
13:11 de l'Agence Spatiale Européenne
13:13 et sera à l'origine de la fusée Ariane
13:15 avant de devenir, dans les années 80,
13:17 ministre de la Recherche et de la Technologie.
13:20 C'était très intéressant d'avoir cette confrontation
13:24 entre des scientifiques réputés,
13:27 mais qui ne connaissaient pas le sujet du tout,
13:30 et qui avaient même, je pense, des a priori négatifs,
13:33 et les collaborateurs du Gépan.
13:36 Beaucoup de choses ont été discutées à cette occasion.
13:39 Claude Poerre, par exemple, avait présenté des critiques
13:42 de photographie de l'époque.
13:44 Claude Poerre démontra que certaines photos devenues
13:46 étaient des faux grossiers
13:48 qui ne devaient pas discréditer d'autres pistes sérieuses.
13:51 La ligne entre croyance et science était fine.
13:54 Poerre devait convaincre qu'il était du bon côté.
13:57 En fait, la question qui était posée à l'issue de cette réunion,
14:00 c'est "Est-ce qu'on arrête là ?
14:02 Ou est-ce que ça vaut le coup de continuer ?"
14:04 Le conseil avait répondu "Oui, ça vaut le coup de continuer."
14:07 Afin d'identifier les supercheries ou les méprises,
14:11 le Gépan invente un système de classification des phénomènes.
14:14 Il crée quatre groupes distincts.
14:17 Le groupe A, pour les phénomènes complètement identifiés.
14:20 Il peut s'agir de méprises,
14:22 l'objet observé ne serait par exemple qu'un satellite ou un météore.
14:26 Il représente 4% des cas.
14:29 Le groupe B correspond aux phénomènes probablement identifiés.
14:35 Il représente 37% des cas.
14:38 Le groupe C correspond aux phénomènes non identifiés
14:42 dont le compte rendu est de peu d'intérêt.
14:45 Il représente 25% des cas.
14:48 Enfin, le groupe D, celui des phénomènes non identifiés.
14:54 Ces dossiers sont inexplicables
14:56 et représentent selon la classification de l'époque 25% des cas.
15:00 Pendant les six mois qui ont suivi,
15:05 il y a eu un découplement d'activités.
15:08 On a fait un certain nombre d'enquêtes
15:13 pour former l'équipe du Gépan.
15:17 Comment analyser le sol, comment analyser la végétation, etc.
15:21 Comment prendre des repères géographiques.
15:24 Le point fort de cette période de six mois,
15:31 ça a été une dizaine d'enquêtes qui ont été effectuées sur le terrain.
15:36 Pour comprendre ces cas de type D,
15:40 Claude Poher se déplace personnellement
15:42 pour rencontrer les témoins d'anciennes observations.
15:45 Et parmi elles, il y a une affaire emblématique.
15:49 Lorsque le conseil scientifique nous a demandé d'examiner des cas anciens,
15:54 le cas de Cusac est apparu pour Claude Poher
15:57 comme étant un cas important.
16:01 Parce que c'est un cas qui montrait que des témoins
16:04 avaient été confrontés à un phénomène qui paraît extraordinaire.
16:07 A Cusac, en 1967, une fillette et son grand frère,
16:11 âgés de 9 et 13 ans, partent conduire des vaches dans un pré.
16:15 C'est là qu'ils sont surpris par un phénomène hors du commun.
16:19 Ces enfants avaient indiqué qu'il y avait une boule
16:24 qui était présente dans un champ à côté de l'endroit où gardaient leurs vaches.
16:28 Elle faisait à peu près dans les 5-6 mètres de diamètre, grosso modo.
16:32 Elle était de couleur métallique, brillante.
16:35 Et il y avait des personnages qui évoluaient autour
16:37 et qui se sont aperçus de la présence des enfants.
16:39 Autour de la sphère, les deux enfants voient quatre petits êtres
16:43 qui semblent surpris par leur présence.
16:45 Ces petits êtres prennent alors la fuite
16:47 et regagnent l'objet par le haut en volant dans les airs.
16:53 Quelques jours plus tard, le père des enfants témoigne à la radio.
16:56 C'est mes enfants qui ont vu mes vaches se faire presque affoler au départ de l'appareil.
17:01 Il y a eu l'apparition là, 10h du matin, 10h30.
17:04 Est-ce que vous y croyez vous-même ?
17:08 Oui, oui, oui, monsieur, oui, je crois, parce que j'ai confiance.
17:11 Et moi, je ne m'en fais pas.
17:13 Et c'est réellement les enfants qui ont vu cet appareil.
17:17 Il y a un phénomène très intéressant, c'est que l'engin est parti
17:20 en devenant tellement plus lumineux que le soleil,
17:23 les gamins ont fermé les yeux, forcément.
17:25 Néanmoins, ça les a excités au point qu'ils ont pleuré pendant plusieurs heures.
17:32 Ce n'est pas commun.
17:34 Ce qui est intéressant à Cusac, c'est qu'on a retrouvé, nous,
17:38 un gendarme qui était venu faire l'enquête le lendemain.
17:42 Et ce gendarme, lui, il avait vu les traces.
17:48 Le cas le plus marquant de l'époque permet une enquête sérieuse.
17:51 Le rapport officiel du Gépan conclut
17:53 "Nous estimons que le 29 août 1967, les observateurs ont assisté au départ
17:58 précipité d'un véhicule habité tout à fait inconnu, aux caractéristiques
18:03 et aux performances dépassant largement nos connaissances technologiques personnelles."
18:07 Cusac devient une référence pour les enquêteurs du Gépan.
18:11 Le résultat de ce travail de 6 mois a été présenté.
18:16 Et de nouveau, le conseil scientifique a validé l'approche suivie
18:22 en recommandant de continuer les enquêtes de terrain.
18:26 Au même moment, l'ONU organise sa première conférence sur les ovnis.
18:31 Une approche scientifique de l'étude de ces phénomènes doit être validée à l'international.
18:36 Le secrétaire de l'ONU a demandé qu'il y ait une espèce d'audit
18:41 qui soit fait à l'échelle de l'ONU sur ce sujet.
18:45 Et c'est ainsi que Claude Poerre, Jacques Vallée se sont retrouvés avec le professeur Heineck à être audités.
18:53 Mais le problème de cette réunion, c'est qu'il y a eu un refus des autorités américaines d'y participer en tant que tel.
18:59 Parce qu'on mélangeait un peu tout.
19:01 On mélangeait à la fois des problèmes un peu irrationnels, le mystère des Bermudes,
19:05 enfin bref, tout un ensemble de choses.
19:07 Et je crois que ça a discrédité un petit peu l'intérêt pour les États de prendre en charge cette affaire.
19:13 Exit l'ONU et exit aussi Claude Poerre qui veut relancer un nouveau cycle d'études scientifiques sur ces phénomènes.
19:20 Des études non validées par sa hiérarchie.
19:23 La raison officielle du départ de Poerre, c'est "je vais prendre, comme ça se fait beaucoup aux États-Unis, une année sabbatique".
19:32 En réalité, il partira 18 mois avec son épouse parce qu'ils menaient tous les deux des vies trépidantes.
19:37 Donc ils avaient besoin de se retrouver.
19:39 Quand j'ai émis ces rapports à la direction du CNES et au Conseil scientifique, j'ai dit
19:46 "ce qu'il faut faire au CNES, c'est étudier la gravitation, étudier les méthodes de propulsion gravitationnelles".
19:54 Le CNES s'oppose.
19:57 Pour la direction, le groupe doit limiter son travail au constat des enquêtes et à la récolte de données.
20:04 Claude Poerre, lui, veut comprendre comment ces ovnis fonctionnent et se déplacent.
20:09 Il est persuadé que ces engins viennent d'ailleurs et que la science devrait s'en inspirer.
20:13 Il crée alors son propre laboratoire dans le sous-sol de sa maison où il travaille encore aujourd'hui.
20:28 Un an après sa création, au moment où la France envoie la première fusée Ariane
20:32 et où Jean-Luc Chrétien devient le premier Français dans l'espace,
20:36 le Gépon choisit pour directeur un diplômé de la prestigieuse école polytechnique, Alain Esterle.
20:42 J'étais amené à demander des moyens correspondant à toutes les compétences qui pouvaient être mises en jeu
20:50 et à comprendre comment tout ça pouvait se coordonner.
20:53 La direction du CNES a été extrêmement bienveillante vis-à-vis de tout ça
20:58 parce que pendant les quatre ans où j'ai été responsable, tout ce que j'ai demandé en moyens m'a été accordé.
21:07 Le groupe connaît alors sa période faste.
21:11 Les crédits augmentent et son nouveau directeur dynamise l'activité de l'organisation.
21:17 Le travail qui va se développer actuellement va consister surtout à essayer d'utiliser ceux que nous connaissons
21:24 pour extraire de circonstances, c'est-à-dire les témoignages et ceux qui peuvent rester comme traces physiques,
21:31 d'extraire de tout cela le plus d'approche possible vers une meilleure connaissance du prédomaine.
21:37 Assez rapidement, il a mis en place quelque chose qui est fondamental,
21:41 qui a donc apporté du crédit à l'aspect scientifique du phénomène puisqu'il a mis en place la méthodologie.
21:49 Une nouvelle méthode d'étude des phénomènes est mise en place.
21:53 Elle prend en compte le témoin, la nature du témoignage,
21:56 mais aussi son environnement géographique et son environnement psychosocial, c'est-à-dire les croyances du témoin.
22:02 Je ne découvrais pas le sujet, j'avais participé déjà à ce genre de choses.
22:08 Je pensais que c'était un sujet intéressant sur le plan des enjeux de méthodologie scientifique, qu'il pouvait en sortir.
22:17 Une méthode qui pourra se confronter à la réalité en 1981 avec une nouvelle affaire pour le GEPAN,
22:25 l'affaire de Trans en Provence.
22:31 En 1981, une brigade de gendarmerie nous a interpellés sur l'observation par quelqu'un dans sa propriété
22:41 d'un objet qui avait atterri et qui ensuite avait décollé au bout d'une trentaine de secondes.
22:46 Cette affaire va mettre une nouvelle fois le GEPAN et le sujet OVNI sous les projecteurs,
22:51 mais cette fois-ci dans l'émission culturelle phare de l'époque, droit de réponse.
22:56 Bonsoir, ce soir les OVNI sont sur le plateau, c'est-à-dire les soucoupes volantes, les objets volants non identifiés.
23:03 Alors là c'est Renato Nicolaï qui se trouvait dans son jardin et vous avez exactement la même histoire que M. Henri.
23:10 Il m'a aperçu qu'il y avait quelque chose d'important là.
23:14 Il avait tombé à la maison, je suis apparu à une trentaine de mètres.
23:20 Trente mètres ?
23:22 Oui, c'est là que j'ai noté l'ingénieur, c'était comme si on voulait deux assiettes.
23:27 On se posait ensemble, j'ai des soucoupes comme ça d'environ deux mètres cinquante de diamètre sur un mètre cinquante.
23:36 On a un témoin unique, ce qui est toujours un problème bien sûr pour un enquêteur.
23:44 Un témoin unique peut avoir une vision, peut avoir une absence, peut avoir un rêve éveillé, sauf qu'il y avait des traces.
23:54 Pour nous c'était un cas d'école, il fallait absolument intervenir.
24:02 Dès le lundi 12 janvier au matin, la gendarmerie se rend sur place, effectue les premiers prélèvements d'échantillons sur le sol et en informe le GEPAN.
24:10 C'est un objet qui faisait à peu près deux mètres cinquante de diamètre.
24:14 C'était très curieux parce que cette empreinte présentait des éléments vraiment très marquants au sol,
24:21 à savoir des espèces de stris autour d'une couronne qui était formée en empreinte sur le sol.
24:26 Il y a eu effectivement des phénomènes qui ont affecté à la fois le sol, probablement des masses importantes, peut-être un choc au sol.
24:37 Grâce à ces empreintes et à ces mesures, on a pu déterminer que l'objet avait une masse de l'ordre de 500 à 700 kg,
24:45 ce qui pour un objet de deux mètres cinquante de diamètre était relativement léger.
24:48 On a pu faire des prélèvements à la fois du sol et des herbes.
24:52 L'objet en question était probablement métallique puisque des échantillons ont permis d'essayer des traces infimes de zinc et de fer.
25:01 On a entrepris justement de faire analyser ces traces dans des laboratoires scientifiques.
25:06 Qu'est-ce que vous avez trouvé dans les échantillons de terre ?
25:08 J'ai été le premier surpris.
25:10 Toute la série d'expériences a démontré que des effets tout à fait significatifs, des perturbations physiologiques extrêmement grandes,
25:18 subsistaient non seulement dans les jours qui suivaient les prélèvements,
25:22 mais également dans les prélèvements d'échantillons qui ont été faits par le géoplan près de quarante jours plus tard.
25:27 Apparemment, c'était comme un espèce de vieillissement accéléré des herbes avec probablement une estimation de dépenses d'énergie majeures à proximité de ces herbes.
25:43 J'ai fait engager des études ensuite par un laboratoire à Bordeaux
25:47 qui étudiait l'action des rayonnements électromagnétiques sur les végétaux et sur l'humain.
25:52 Et on a pu se rendre compte qu'en insolant des micro-ondes à la fois pulsées ou en continu sur des végétaux, on obtenait des résultats similaires.
26:01 Un an plus tard, on a refait des mesures sur la même surface et on a constaté que le phénomène avait disparu.
26:08 L'enquête sur l'affaire de Trans en Provence permet de produire une note technique très complète,
26:13 plus de soixante pages comportant des analyses de sol, des photos, des traces et les PV de gendarmerie.
26:18 Le tout sera rendu public.
26:20 C'était intéressant d'avoir un recueil de données comme ça.
26:25 En soi, on ne peut pas dire que ça ait permis d'aller très très loin dans l'interprétation.
26:32 On n'a pas pu déterminer quelle était la nature de cet objet, puisque de toute façon il avait disparu.
26:37 Mais en tous les cas, il avait laissé des traces qui rappelaient un certain nombre d'éléments qu'on avait déjà recueillis ou qu'on avait vus dans la littérature.
26:45 Donc ça voulait dire que la présence de ces phénomènes, elle était marquée physiquement et qu'elle pouvait agir sur l'environnement dans lequel elle était confrontée.
26:54 Dans ses conclusions, le GEPAN confirme une affaire exceptionnelle, mais peine à apporter des réponses.
27:01 Ainsi, une enquête comme celle que nous venons de présenter pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses.
27:07 Mais cette fois-ci, les questions semblent être bien posées. Et à ce titre, cette enquête du GEPAN est plus enrichissante que toute celle faite jusqu'à présent.
27:15 C'est difficile d'aller plus loin, bien qu'on ait les traces, bien qu'on ait ces résidus, parce que, encore une fois, c'est un phénomène unique avec un seul témoin.
27:26 Ce qu'il aurait fallu, c'est qu'il y en ait deux ou trois comme ça, là on aurait pu dire qu'on était vraiment entrés dans une démarche scientifique.
27:34 Le principe de la démarche du laboratoire, c'est que les expériences soient répétables.
27:42 On est encore dans un balbutiement de collecte de données, mais on en est au stade, encore préliminaire, oui.
27:52 Comme dans toute discipline scientifique, les experts du GEPAN analysent les moindres données disponibles et parviennent à établir des regroupements.
28:00 Pour les cas de type D, les cas non expliqués, voici les points communs observés.
28:05 Ces phénomènes peuvent atteindre des vitesses fantastiques, avec des accélérations ou des ralentissements brusques.
28:11 Ils sont souvent indétectables au radar, mais surtout, ils volent silencieusement.
28:16 C'est une anomalie majeure, une énigme scientifique.
28:20 Normalement, quand un appareil vole vite et franchit le mur du son, voici ce qu'on entend.
28:25 [Bruit de tonnerre]
28:29 Ce son d'explosion est un bang supersonique récemment causé par un avion de chasse en intervention à proximité de Paris.
28:37 [Bruit de tonnerre]
28:39 Pour tenter d'expliquer cette anomalie, le GEPAN s'est rapproché de Jean-Pierre Petit, un scientifique spécialiste de la MHD, la magnéto-hydrodynamique.
28:51 Je me suis demandé comment pouvaient marcher ces machines volantes, et je suis parti de la chose suivante.
28:55 Il y a une vingtaine d'années, les scientifiques disaient que si ce sont des objets légers, on dit que ça va très vite, donc il devrait y avoir un bang supersonique.
29:02 Or, il n'y a pas de bruit, donc ça n'existe pas. J'ai pris ce problème en me disant, est-ce qu'on peut voler à vitesse supersonique sans bruit ?
29:08 Le CNES avait passé un contrat d'études avec Jean-Pierre Petit, justement pour travailler sur ces questions.
29:14 Et pendant un an et demi, il a produit notamment une expérience. Ça peut générer des travaux pour des systèmes de propulsion.
29:22 Le GEPAN publie une note technique sur cette prometteuse MHD.
29:27 D'autres pays, comme la Russie et les États-Unis, se montrent très intéressés.
29:31 Mais en France, la direction du CNES considère que le GEPAN a dépassé le cadre de ses attributions.
29:37 Les détracteurs du GEPAN montent au créneau.
29:41 Tous les membres de la direction du CNES n'étaient pas enthousiastes sur l'existence même du GEPAN.
29:46 Certains ont considéré que les moyens qu'y mettait le CNES étaient quand même un peu supérieurs à ce que le CNES pouvait y allouer.
29:56 Parce qu'il était quand même tout à fait à la marge des travaux du CNES.
30:00 Le conseil scientifique ne se réunissait plus régulièrement.
30:05 Et puis, un des membres de ce conseil scientifique, le professeur Pellat, un jour arrive dans le bureau d'Alain Sterl
30:14 et lui indique qu'il serait peut-être souhaitable pour lui d'arrêter ses activités.
30:21 Ça s'est fait proprement puisqu'il y a eu un audit, il a fait un rapport,
30:26 et il a jugé que non pas qu'il fallait supprimer le GEPAN, mais qu'il fallait réduire ses moyens.
30:32 J'aurais eu envie de partir de toute façon.
30:35 Maintenant, si en plus on me dit "C'est bien joli tout ça, mais on va diminuer les moyens significativement",
30:43 ça ne devient plus très très exaltant.
30:47 Un nouveau directeur est nommé Jean-Jacques Vélasco.
30:55 Jean-Jacques a pris la succession d'un GEPAN qui tenait la route, qui avait des moyens.
31:03 Quelques années après, probablement à la suite de changements de direction dans le CNES,
31:08 parce que c'est toujours la même chose, une question de sensibilité des dirigeants,
31:11 il y a eu un moment où tout a été réduit considérablement.
31:15 Le GEPAN se fait couper la majorité de ses moyens et de ses missions.
31:20 Le Conseil scientifique n'est plus convoqué.
31:23 Les notes techniques et les résultats de recherche ne sont plus publiés.
31:27 Le problème c'est que dans des organismes comme le CNES,
31:31 les gens restent en poste pendant deux ans, trois ans, et puis ensuite ils changent,
31:36 mais ils ne se préoccupent pas des projets qui sont en cours et qu'on doit suivre.
31:41 Et là en l'occurrence, je dois dire que j'ai été lâché par ma hiérarchie.
31:45 Le GEPAN est attaqué de toutes parts.
31:48 Certains ufologues, les spécialistes du sujet, reprochent au groupe de cacher des informations sur les OVNIs.
31:55 Le milieu scientifique conteste jusqu'à l'existence même du GEPAN.
32:00 Lassé, le CNES renvoie tout le monde à la maison,
32:03 sauf son responsable Jean-Jacques Velasco qui reste à la tête d'un GEPAN vide et rebaptisé en CEPRA,
32:09 Service d'Expertise des Phénomènes de Rentrée Atmosphérique,
32:13 un nouveau nom un peu moins sous coupe volante.
32:16 Un service moribond jusqu'au soir du 5 novembre 1990.
32:29 Mesdames et Messieurs, bonsoir. Vous avez été très nombreux hier soir à nous appeler pendant le journal
32:33 et juste après pour nous signaler les étranges phénomènes que vous constatiez un peu partout dans le ciel de France.
32:38 Il est 19h30, les gendarmeries vont être inondées de coups de téléphone,
32:44 des centaines, des milliers de témoins vont apercevoir dans le ciel un énorme objet.
32:50 Pour certains, d'autres, c'était simplement des points lumineux qui se déplaçaient dans le ciel.
32:53 Les suivis jusqu'à ce qu'ils disparaissent derrière les maisons qui sont là.
32:56 Jean-Jacques Vélasco, le responsable du modeste CEPRA, est interviewé dans tous les JT de l'époque.
33:01 Si l'objet se trouve à plusieurs kilomètres d'altitude,
33:04 il peut être observé en de nombreux points du territoire comme la France,
33:08 voire même dans différents pays européens.
33:11 Le CEPRA repart en enquête. Le centre traite des centaines de témoignages en une semaine.
33:24 Et parmi eux, celui du général Bruno Mignot,
33:27 ancien directeur du Centre National des Opérations Aériennes de l'Armée de l'Air.
33:31 A l'époque, il est pilote militaire.
33:34 Le soir du 5 novembre, en vol, lui et son équipage aperçoivent un objet volant non identifié.
33:41 Une histoire qu'il n'avait à ce jour jamais rendue publique.
33:45 On était à 1500 pieds, c'est-à-dire à peu près 500 mètres du sol,
33:50 et à ce moment-là, j'ai vu sur mon côté gauche une sorte d'énorme avion,
33:56 comme un gros 747 qui nous fonçait dessus.
33:59 Alors vous imaginez que ça fait un peu peur.
34:01 On a évidemment demandé tout de suite à la tour, au contrôle,
34:05 qu'est-ce que vous avez comme trafic sur le radar, qu'est-ce que c'est que ça ?
34:07 C'est pas normal, vous auriez dû nous le dire.
34:09 Ils ne revoyaient rien.
34:10 On a évidemment fait ce qu'il fallait pour l'éviter,
34:12 puis petit à petit, il est passé sur notre gauche,
34:15 et en le regardant, il était quasiment à notre niveau.
34:18 J'ai vu passer quelque chose qui ressemblait à un gros porte-avions, en vol.
34:24 Je sais que les gens de la Vigie, dans la tour de contrôle, sont sortis dehors pour regarder,
34:28 et ils ont vu la même chose que nous.
34:29 Ils voyaient une sorte de grand triangle avec des lumières plus incandescentes que les autres.
34:34 Le tout cachait les étoiles du ciel.
34:36 Pour résoudre cet énigme, l'équipe du CEPRA est renforcée.
34:42 Le centre interroge les autorités aériennes, civiles et militaires,
34:45 les services de météorologie et la NASA.
34:48 Le 8 novembre, la réponse tombe.
34:51 La NASA affirme qu'il s'agit d'un nuage de débris issu d'une fusée soviétique.
34:57 Les services du CNES certifient cette version,
34:59 et confirment la trajectoire de cette rentrée dans l'atmosphère
35:02 qui traverse à la France du golfe de Gascogne à l'Alsace.
35:06 Pourtant, un doute s'installe au sein même de la communauté scientifique.
35:11 Dès qu'il y a eu un début d'explication rationnelle,
35:14 on est resté sur cette explication "rationnelle" de la rentrée d'un satellite,
35:21 et on n'a pas vraiment poussé l'étude.
35:25 Ça a mis le CNES, et en particulier Jean-Jacques,
35:30 dans une position très difficile,
35:32 parce qu'il y avait un certain nombre de témoignages
35:35 qui allaient dans un sens tout à fait différent.
35:38 Il semblerait qu'on ait deux phénomènes décrits,
35:43 de manière différente en tout cas, lors du 5 novembre 1990.
35:47 Une rentrée atmosphérique, effectivement, a priori bien décrite,
35:52 et puis par certains témoignages,
35:55 il semblerait qu'on ait eu affaire à un autre phénomène.
36:00 J'ai vu qu'il y avait des anomalies statistiques sur la reconstitution.
36:04 C'est-à-dire qu'il y avait la trajectoire du phénomène observé, très clairement,
36:09 mais il y avait aussi, bizarrement et curieusement,
36:14 des trajectoires parallèles qui allaient du sud au nord de la France.
36:19 Pour moi, c'est resté un mystère à ce jour.
36:23 Alors maintenant, ce qui peut très bien se passer,
36:27 c'est que le 5 novembre se soit produit d'autres phénomènes,
36:32 ce serait même surprenant qu'il ne s'en soit pas produit.
36:35 Malgré ces témoignages, le CEPRA en reste à la version unique d'une rentrée atmosphérique.
36:42 De quoi alimenter les fantasmes.
36:45 Il s'est avéré qu'il y a une espèce d'emballement médiatique
36:50 qui a immédiatement enflammé beaucoup de personnes.
36:55 Mais ce qui s'est passé, c'est qu'il y a des gens dont la notoriété n'est pas forcément celle des scientifiques,
37:01 qui en ont pris la parole.
37:03 On a toujours l'impression qu'on veut cacher la vérité aux gens,
37:06 parce qu'on ne veut pas leur faire peur, on ne veut pas les effrayer.
37:08 Ça c'est une histoire qui date de très longtemps aux Etats-Unis aussi.
37:10 Paraît-il qu'au Pentagone, on a récupéré des OVNI, etc.
37:13 Mais on ne dit rien parce qu'on ne veut pas effrayer.
37:15 Moi, personnellement, ça me fait rêver.
37:16 Je ne crois pas du tout à cette explosion du satellite russe
37:21 qui aurait traversé la diagonale post-Strasbourg comme ça.
37:23 Non, je n'y crois pas.
37:25 Cette affaire est l'un des plus important dossiers de l'armée de l'air et du Gépant
37:30 par son nombre de procès-verbaux et ses témoignages très crédibles,
37:34 comme celui de ce général ou du spationaute Jean-Pierre Aigneret,
37:38 qui demeurent marqués par cette apparition.
37:41 Mais impossible d'aller plus loin.
37:43 Hormis ces témoignages, aucune preuve tangible.
37:47 Un écho-radar incontestable, c'est le graal pour nos enquêteurs du Bureau des OVNI.
37:53 Mais en 1990, en France, aucune trace radar du phénomène n'a encore été enregistrée.
38:00 Quand j'ai commencé cette activité, je me disais,
38:03 est-ce qu'on aura un jour un cas qui nous permettra de passer du pan,
38:07 phénomène aérospatial non identifié, au cas OVNI.
38:11 Mais pour pouvoir dire que c'est un objet volant non identifié,
38:15 il faut pouvoir enregistrer de manière physique la présence de cet objet.
38:21 Nous sommes en janvier 1994.
38:24 Le commandant de bord Jean-Charles Duboc et la copilote Valérie Chauffour
38:28 sont aux commandes d'un Airbus A320 de la compagnie Air France.
38:32 Ils survolent l'île de France pour un vol Nice-Londres.
38:36 Ce jour-là, la visibilité est excellente et les pilotes voient quelque chose.
38:42 Valérie Chauffour en parle pour la première fois.
38:46 Il fait beau, c'est un vol tranquille et on arrive en région parisienne.
38:52 À un moment donné, un steward vient nous rendre une petite visite au cockpit.
38:58 Il regarde par la fenêtre et il dit, tiens, il voit quelque chose.
39:04 Qu'est-ce que c'est ? C'est un ballon météo ?
39:07 Et un peu discrètement, je fais, oui, oui, le commandant de bord regardait aussi.
39:13 Le commandant de bord regardait aussi de ce côté-là et il dit, ah non, non, non,
39:19 ce n'est pas un ballon météo ça.
39:22 Donc, on se retrouve tous les trois à regarder à gauche et à se demander ce qu'on est en train de voir.
39:30 C'était brun, gris, sombre.
39:34 On l'a observé pendant un temps qui est aussi un petit peu difficile à définir,
39:38 mais je dirais moins d'une minute, subitement, l'objet a disparu de notre vision.
39:44 Au même moment, au centre des opérations aériennes de Tavernier, les radars militaires s'affolent.
39:57 Ils enregistrent un écho non identifié qui croise la trajectoire de l'avion.
40:04 Et j'ai eu la grande surprise d'apprendre que ça avait été un événement,
40:10 quasiment un branle-bas de combat pour les radars,
40:14 quand ils ont observé ça, parce qu'ils l'ont observé au moment où on le voyait, nous.
40:18 Ils volaient au-dessus de Paris, ils volaient à 180 km/h.
40:22 Et les images radars ont confirmé parfaitement la description à la fois de la trajectoire et de ce qui s'était passé.
40:28 Les militaires redoutent une collision en vol, mais soudainement, l'écho radar disparaît.
40:33 Beaucoup de pilotes ont fait ce genre d'observation.
40:37 Des pilotes militaires qui, pendant longtemps, n'ont pas été autorisés à en parler.
40:42 Des pilotes civils qui auraient pu en parler, mais qui très souvent n'en parlaient pas.
40:48 Oui, j'y ai repensé souvent, oui.
40:53 Et plus j'y ai repensé, plus j'ai eu le sentiment d'avoir vu quelque chose qui n'était pas d'ici.
41:00 Sur le vol Air France 3532, le travail du CEPRA a été précieux.
41:05 Pourtant, le CNES et les autorités s'interrogent toujours sur le bureau des OVNIs.
41:10 Son existence est à nouveau en danger.
41:14 Il y avait un seul point d'accord entre tout le monde, c'est que tel que c'était, ça ne pouvait pas marcher.
41:19 Le pauvre Jean-Jacques qui travaillait tout seul, qui avait une demi-secrétaire à 1 km de son bureau,
41:23 qui n'avait pas les moyens de se faire payer des trajets pour aller faire des enquêtes,
41:27 enfin bon, ça n'avait ni que ni que.
41:29 Le CNES ne souhaitait pas vraiment mettre les moyens.
41:33 Il avait simplement maintenu les activités, le cahier des charges était le même, seulement les moyens ont été réduits.
41:40 La direction du Centre National d'Études Spatiales confie alors un audit à un expert extérieur,
41:45 un spécialiste de l'imagerie spatiale.
41:48 Et j'ai dit bien sûr que oui, et j'ai fait ce travail, en fait je l'ai fait entièrement moi-même.
41:53 Cet audit doit dire si le centre est nécessaire et s'il est efficace.
41:56 Pour cela, l'expert rencontre politiques, scientifiques et journalistes.
42:00 L'idée était que j'aille voir tous ces gens-là et que je leur pose les questions suivantes, si vous voulez.
42:04 Est-ce qu'il est justifié, et si oui pourquoi, de poursuivre une activité de collecte d'informations sur ces phénomènes ?
42:10 Et si c'est le cas, quel est l'endroit le mieux adapté ?
42:15 Les conclusions sont unanimes. Ce centre doit continuer.
42:19 Il est nécessaire pour la science, mais aussi pour la société.
42:22 Il faut une entité pour traiter les observations et y répondre avec sérieux.
42:27 À la fois le public et certaines entités comme l'armée de l'air, l'aviation civile, sont demandeurs d'explications sur ces phénomènes.
42:35 Si l'État n'a rien pour répondre, on ouvre la porte à toutes les charlataneries possibles et imaginables, les sectes, les raëliens, etc.
42:44 En 2005, le GEPAN renaît de ses cendres.
42:50 Une nouvelle lettre s'ajoute à l'acronyme du groupe, la lettre I pour "information",
42:56 car c'est bien l'une des nouvelles priorités du GEPAN, informer le public.
43:01 Tout le monde pourra bientôt consulter sur Internet les dossiers du Centre National d'Études Spatiales consacrés à l'observation des ovnis.
43:10 Deux ans plus tard, c'est l'ouverture du site Internet du GEPAN.
43:14 La majorité de leurs archives sont alors mises en accès libre.
43:18 Immédiatement, le site est pris d'assaut.
43:21 Ça a été un événement assez extraordinaire parce que toute la planète "l'attendait".
43:27 Nous avons une couverture de presse qui a été mondiale, vraiment mondiale.
43:32 Pour la première fois au monde, il y a un pays qui communiquait et qui rendait publiques ses archives.
43:39 Et quasiment aussitôt, le site Web du GEPAN s'est écroulé.
43:45 Face au trop grand nombre de connexions, le site sature.
43:49 Les gens ne pouvant pas y accéder ont été sur www.kness.fr.
43:54 Et là aussi, assez rapidement, tout s'est arrêté.
43:59 Il faudra plusieurs jours au service informatique du CNES pour que les sites Internet fonctionnent à nouveau.
44:04 L'ère moderne du GEPAN s'ouvre sur un raz-de-marée populaire.
44:08 Aujourd'hui, le Centre reçoit 600 témoignages par an.
44:12 Pour la plupart des cas, il s'agit de mépris, comme récemment avec les satellites Starlink ressemblant à un train de lumière.
44:20 Le Bureau des OVNIS doit encore traiter des cas déroutants,
44:23 comme les survols de centrales nucléaires par d'étranges lumières,
44:26 ou encore cette photo prise à Nice en 2015 que l'équipe du GEPAN n'explique toujours pas.
44:32 40 ans après, ils continuent de se battre pour faire évoluer la science et rendre ces découvertes accessibles à tous.
44:39 Je crois qu'aujourd'hui, le GEPAN continue d'être reconnu comme quelque chose d'assez unique au monde.
44:45 Les autres pays commencent à en parler aussi,
44:47 mais la France est reconnue comme un des pays qui ose en parler tout à fait objectivement.
44:51 Hors de nos frontières, le GEPAN est même devenu un modèle à suivre.
44:56 Aux États-Unis, en avril 2020, le Pentagone a officialisé pour la première fois
45:01 trois vidéos d'OVNIS filmées par des avions de chasse.
45:04 [Musique]
45:15 Ce qui est important, c'est qu'il y a eu une confirmation d'officialisation,
45:19 comme quoi c'était bien des films qui avaient été pris par des avions de chasse.
45:24 Et c'était important puisque le DOD est un département officiel
45:28 qui confirme qu'il y avait des observations non connues.
45:31 Les États-Unis ont fini par créer leur propre bureau officiel.
45:35 Au mois d'août 2020, le Pentagone lance l'UAP Task Force, le cousin américain du GEPAN.
45:43 Son premier rapport très attendu sera livré au Sénat et rendu public en juin 2021.
45:49 Des nouveaux cas d'OVNIS devraient être déclassifiés très prochainement par les États-Unis.
45:53 [Musique]
45:55 Les Américains, qui furent si discrets sur le sujet pendant des années,
45:59 ouvrent au grand public leurs informations sur les OVNIS.
46:03 Ils rejoignent ainsi le GEPAN et tous ceux qui se sont battus pour son existence.
46:09 Plus de 40 ans après sa création, les experts du GEPAN poursuivent la mission de ses fondateurs,
46:14 enquêtés, documentés et informés avec sérieux et rigueur
46:19 pour, un jour peut-être, percer les mystères des phénomènes aérospatiaux non identifiés.
46:27 [Musique]
46:29 Les Américains, qui ont été les premiers à le faire, sont les plus nombreux à être en mesure de faire face à l'évolution du monde.
46:35 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
46:39 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
46:43 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
46:47 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
46:51 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
46:55 [Musique]
46:59 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
47:03 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
47:07 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
47:11 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
47:15 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
47:19 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
47:23 Ils sont les premiers à faire face à l'évolution du monde.
47:27 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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