• il y a 6 mois
Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l'armée pour "sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie, après deux nuits d'émeutes qui ont fait quatre morts dans l'archipel secoué par la fronde des indépendantistes.

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Transcription
00:00 Alors il y a eu des maladresses sur la méthode, oui, ça c'est vrai.
00:02 La première, c'est que c'est un dossier extrêmement compliqué la Nouvelle-Calédonie,
00:06 il faut beaucoup de doigtés, il faut un sens des équilibres, il faut un goût pour le dialogue.
00:09 Et généralement c'est piloté par Matignon, on vient de le voir sur ces images.
00:12 C'est Michel Rocard en 1988 qui négocie l'accord avec les indépendantistes et les loyalistes.
00:16 En 1998 c'est Lionel Jospin, alors Premier ministre, qui le fait.
00:19 Et ça, ça a duré jusqu'à Édouard Philippe.
00:21 Depuis Édouard Philippe, ce n'est plus Matignon qui s'en occupe.
00:23 Ça n'a pas été Jean Castex, ça n'a pas été Elisabeth Borne,
00:26 ça n'a pas été, jusqu'il y a deux jours, Gabriel Attal.
00:28 C'était Gérald Darmanin, donc du point de vue symbolique, déjà,
00:30 ça a été mal ressenti par les indépendantistes.
00:32 Autre chose, puisqu'on est dans les symboles,
00:34 le choix de nommer au gouvernement en 2022 Sonia Baquette,
00:37 qu'on a beaucoup vu ces derniers jours, secrétaire d'État à la Citoyenneté,
00:41 sous la tutelle de Gérald Darmanin, Sonia Baquette, qui est une loyaliste,
00:44 a été vu comme un signe de partialité.
00:47 Même chose, le choix de désigner comme rapporteur du texte sur la réforme du corps électoral
00:51 un élu loyaliste de Lille, ça encore,
00:54 ça a donné des arguments aux indépendantistes pour dire
00:57 que le gouvernement est partiel dans cette affaire, il n'est pas équilibré.
01:01 Puis ensuite, il y a eu des erreurs sur la méthode choisie.
01:04 Alors, oui, on est à la fin d'un cycle qui était proposé par les accords de Matignon,
01:08 les référendums se sont tenus, donc il y a la nécessité politique de passer à autre chose,
01:12 et puis il y a une nécessité démocratique aussi,
01:14 parce qu'en prolongeant ce gel électoral pendant 20 ans,
01:17 on a abouti au fait que 20% des électeurs qui votent pour la présidentielle à la Nouvelle-Calédonie
01:21 ne peuvent pas voter pour les élections provinciales, ce qui est une aberration.
01:24 Mais, généralement, avant une réforme constitutionnelle,
01:27 il faut un accord politique entre les partis, c'est-à-dire entre les indépendantistes,
01:30 entre les loyalistes, et là on a démarré par…
01:32 Est-ce que ce rapport, il est encore possible aujourd'hui ?
01:34 C'est toute la question, et c'est ce que propose Emmanuel Macron aujourd'hui,
01:37 mais c'est un peu tard, c'est-à-dire qu'on dit "voilà quelle est ma décision,
01:39 et maintenant essayez de vous mettre d'accord",
01:41 c'est pas tout à fait la même chose que si vous dites "essayez de vous mettre d'accord"
01:44 et on en tirera une décision ou une conclusion.
01:46 En gros, il a mis la charrue avant les bœufs, il a fait les choses à l'envers,
01:49 ce qui a provoqué la colère des indépendantistes,
01:52 qui se disent à la fois pas assez écoutés, pas assez consultés,
01:55 même s'il y a eu beaucoup de consultations, il faut le dire,
01:57 mais surtout pas entendus, et c'est pour ça qu'on a les émeutes aujourd'hui.

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