• il y a 5 mois

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00:00 Dans l'écho d'ici, ce matin, un couple qui a repris la plus ancienne marque de pastels en France,
00:05 les Pastels Giro, installés à Montignac en Périgord Noir, qui vient d'ouvrir sa nouvelle galerie en centre-ville.
00:11 Sa coprésidente répond à vos questions ce matin Thibaut Delmas.
00:14 Bonjour Karine Loiseau.
00:15 Bonjour.
00:16 Vous êtes à la tête du plus ancien fabricant de bâtons de pastels en France.
00:21 L'entreprise a été fondée en 1860, vous l'avez reprise en 2016.
00:27 Au départ, ce métier, ce n'était pas du tout le vôtre de fabriquer des pastels.
00:31 Non, ce n'était pas le nôtre.
00:34 Par contre, 1780.
00:36 1780, pardon.
00:38 C'est la plus ancienne marque au monde.
00:41 Ce n'était pas du tout notre destinée, je dirais.
00:47 On avait des métiers complètement différents.
00:49 Vous faisiez quoi ?
00:50 On était dans des grandes entreprises, employés dans des grandes entreprises parisiennes.
00:54 La sécurité de l'emploi, quelque chose de plutôt banal par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui.
00:59 Comment on en vient à fabriquer des pastels, à reprendre une entreprise aussi ancienne
01:04 avec un savoir-faire si particulier ?
01:06 On a la chance que ce soit dans la famille.
01:10 C'est mon oncle qui, en juillet 2015, nous a contactés et nous a dit
01:16 "J'arrête la fabrication et j'aimerais que vous repreniez, sinon les pastels giro c'est terminé".
01:22 On pourrait se dire que les pastels, c'est peut-être quelque chose qui est aussi dans la main de l'industrie.
01:28 On retrouve, je vais vous dire ça assez bêtement, quand on fait de l'art plastique,
01:32 quand on est au collège ou au lycée, on achète des pastels de grandes marques en magasin.
01:36 On ne se tourne pas forcément vers des petites entreprises.
01:38 Quel est l'intérêt aujourd'hui de faire ce genre de produit à une échelle moins importante
01:45 et surtout avec ce savoir-faire si ancien ?
01:47 Déjà on a la qualité du savoir-faire français, du savoir-faire artisanal.
01:53 On est quand même labellisé EPV, donc Entreprise du Patrimoine Vivant,
01:58 qui reconnaît une excellence de savoir-faire en France.
02:02 Et au niveau de la qualité, les retours, il n'y a pas de discussion possible.
02:08 Pour ceux qui nous regardent à la télévision, vous nous avez apporté une valise avec une...
02:13 Il y a combien de morceaux de pastels ?
02:15 Alors là, il y a 300 teintes.
02:17 300 teintes différentes. Et pour chacune d'entre elles, pour que la teinte soit exacte à chaque fois,
02:23 vous avez des méthodes très particulières de peser notamment.
02:26 On pèse effectivement au centième de gramme près.
02:29 Donc les mélanges se font de manière très très précise et ça depuis très longtemps.
02:35 Et alors j'imagine que vos clients, ce ne sont pas les filles de Louis de Bergevin en art plastique.
02:39 Pourquoi pas ?
02:41 Ce sont aussi des artistes, j'imagine, qui ont besoin de couleurs très précises ou des musées ?
02:46 Oui, alors ce sont des artistes mais au sens très large.
02:49 C'est-à-dire qu'on a effectivement bon nombre d'artistes peintres pastelistes professionnels,
02:54 mais aussi des amateurs au sens noble du terme, enfants comme adultes.
02:59 Et c'est à la marge, mais c'est vrai que parfois on a des musées qui nous recommandent certaines couleurs
03:04 pour de la restauration de grandes œuvres notamment.
03:06 Est-ce que vous avez peut-être des teintes qui n'existent pas ailleurs ou en tout cas qui sont moins précises ?
03:10 On a un nuancier historique auquel on s'attache.
03:13 On n'est pas dans la création de nouvelles couleurs par rapport à certains autres fabricants par exemple.
03:18 Et effectivement on essaye par tous les moyens possibles de garder les teintes historiques.
03:23 Donc c'est important pour ça, oui.
03:25 L'entreprise était à Paris avant, elle est arrivée en Dordogne il y a environ 25 ans, c'est ça ?
03:29 Oui, 98.
03:31 Quel est l'intérêt d'être venue ici en Dordogne et en plus aujourd'hui de vous agrandir encore dans le centre-ville de Montignac ?
03:36 Comment est-ce qu'une entreprise parisienne vienne finalement se développer ici en Dordogne ?
03:41 En fait c'est un coup de cœur de mon oncle et ma tante pour la région.
03:44 Ils ont souhaité s'installer ici en 98 et notamment mon oncle y a vu un clin d'œil, un signe par rapport à la grotte de Lascaux.
03:56 Bien sûr, juste à côté.
03:58 On est sur la même commune et c'est les origines de l'art.
04:01 On aime bien dans notre jargon dire que les premiers pastelistes ce sont les Cro-Magnons puisqu'ils utilisaient eux aussi des pigments pour peindre les murs des grottes.
04:10 Merci beaucoup Karine Loiseau d'avoir été avec nous ce matin dans l'éco d'ici.
04:14 Je prendrai une boîte pour les filles de Louis de Bergevin.
04:16 Quelle générosité, t'es beau Dolma !
04:19 Vous pouvez retrouver en vidéo pour voir toutes ces belles pastelles sur francebleu.fr

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