• il y a 7 mois
A l’occasion du salon VivaTech qui se tient à Paris du 22 au 25 mai, focus sur le secteur de la tech avec cette question : les femmes ont-elles toute leur place dans les métiers du numérique ?
A l’heure où les nouvelles technologies sont de plus en plus omniprésentes dans nos vies, où en est-on de la parité ? Un vent nouveau est-il en train de souffler ? réponse avec Clara Chappaz, directrice de la mission French Tech.
Et puis, comment rendre ce secteur plus inclusif ? reportage à l’Ada tech School et à l’incubateur Willa, deux initiatives qui cherchent à briser ce fameux plafond de verre.
Enfin, aider les jeunes-femmes à intégrer les filières du numérique et à y rester, c’est le combat de l’ex ministre à l’égalité, Elisabeth Moreno. Cette dernière nous racontera comment elle a réussi à s’imposer dans cet univers très masculin de la tech.
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00:00 Promixité vous est présenté par Engie, acteur engagé en faveur de l'égalité professionnelle.
00:06 Bonjour à tous et bienvenue dans ce numéro spécial de Promixité dédié à la tech,
00:24 et oui à l'occasion du salon Viva Tech qui se tient à Paris du 22 au 25 mai. On se demandera
00:30 si les femmes ont toute leur place dans les métiers du numérique, des métiers qui vous le savez sont
00:35 les plus porteurs de notre économie mais qui sont encore bien trop souvent fermés aux femmes,
00:39 à l'heure où les nouvelles technologies sont de plus en plus omniprésentes dans nos vies,
00:44 où en est justement la parité ? Un vent nouveau est-il en train de souffler ? On posera la question
00:50 à notre première invitée Clara Chapaz, directrice de la mission French Tech. Et puis comment rendre
00:56 ce secteur plus inclusif ? La formation et la création d'entreprises sont deux pistes
01:01 intéressantes pour briser ce plafond de verre. Reportage dans quelques instants. Enfin aider les
01:07 jeunes femmes à intégrer les filières du numérique et à y rester, c'est le combat de l'ex ministre
01:12 à l'égalité Elisabeth Moreno qui nous racontera également comment elle a réussi à s'imposer dans
01:17 cet univers très masculin. Mais d'abord ces quelques chiffres pour se rendre compte. En France,
01:23 les femmes ne représentent que 17% des effectifs de la tech, une sous-représentation qui puise ses
01:30 racines dès l'école puisque seuls 37% des filles envisagent de s'orienter vers une école
01:35 d'informatique ou d'ingénieur contre 66% des garçons. Des filles qui ne seront que 25% à
01:41 obtenir un diplôme dans le numérique au niveau européen. Parmi elles, seuls 13% travailleront
01:47 finalement dans ce secteur. Et puis les freins sont également nombreux pour les femmes qui montent
01:52 leurs start-up. 88% des fonds sont levés par des équipes entièrement masculines. Côté salaire,
01:58 les femmes gagnent 25% de moins que les hommes en moyenne et ne sont que 18% parmi les dirigeants
02:05 du numérique. Pourtant notre économie aurait tout à gagner à inclure davantage les femmes,
02:11 la parité dans le numérique générait 10% de PIB supplémentaire d'ici 2025. Bref,
02:18 vous le voyez, le numérique est aujourd'hui un des grands combats pour plus d'émancipation
02:23 et on en parle tout de suite avec notre première invitée, Clara Chapaz. Bonjour.
02:28 Bonjour.
02:29 Alors vous êtes directrice de la mission French Tech, on rappelle que c'est un organisme qui est
02:33 rattaché à Bercy et qui soutient la croissance de nos start-up françaises. Quand on entend ces
02:38 chiffres, c'est vrai qu'on est un petit peu étonnés. La tech est censée être un milieu ouvert,
02:41 progressiste avec des effectifs jeunes et pourtant on a l'impression que comme tous les autres
02:46 secteurs, c'est un secteur qui n'est pas épargné. Est-ce que finalement c'est un secteur tout aussi
02:52 inégalitaire, voire même un peu hypocrite ? C'est complètement le constat que j'ai fait lors de ma
02:58 prise de poste à la mission French Tech. J'ai moi-même fait une carrière dans la tech, dans
03:03 différentes start-up et c'est vrai que plus on était en responsabilité, plus souvent on se
03:09 retrouvait dans des salles qui étaient à peu près à l'opposé de celles-ci, c'est-à-dire qu'il n'y
03:13 avait que des hommes. C'est vrai que c'est assez étonnant. On est dans un secteur, celui des
03:20 start-up, donc de ces jeunes entreprises innovantes qui sont souvent lancées par des personnes elles-mêmes
03:25 jeunes, plutôt ouvertes, plutôt éduquées à cette question de la parité et pourtant tous les chiffres
03:32 que vous venez d'énumérer le montrent. On est très très loin de cette parité dans le monde de la tech.
03:39 Alors je me suis posé un peu la question de pourquoi est-ce qu'on en était là et surtout
03:45 comment est-ce qu'on pouvait briser ce fameux plafond de verre ? Je pense que vous l'avez très
03:50 bien dit, il y a une vraie question autour du nombre de femmes qui se tournent vers les métiers
03:54 techniques que sont ceux de la technologie, mais ça serait un peu trop facile de se dire finalement
04:00 le problème vient pas trop de moi en tant qu'entreprise, il vient d'avant, il vient de la
04:05 formation et donc ce plafond de verre, je ne l'ai pas construit donc c'est pas trop de ma responsabilité
04:11 de le briser vu que c'est pas moi qui l'ai fait. C'est exactement l'approche inverse qu'on a voulu
04:15 prendre et je pense qu'on va le développer. On a lancé une belle initiative qui s'appelle le
04:19 Pacte Parité pour changer les choses. Justement quand on entend qu'une femme sur deux
04:24 quitte la tech avant ses 35 ans, c'est aux Etats-Unis mais quand même, que 46% des françaises qui
04:30 travaillent dans la tech ont déjà été victimes de harcèlement, on se dit que c'est un milieu hostile
04:34 voire même toxique pour certaines femmes en tout cas et que c'est peut-être même pire qu'ailleurs.
04:38 Est-ce que vous êtes d'accord avec ce constat ? Est-ce que vous l'avez vous-même expérimenté d'ailleurs ?
04:42 Je pense qu'il ne faut pas du tout sous-estimer ce ressenti que partagent un certain nombre de femmes
04:46 dans ce milieu. Cependant je mettrais une petite nuance, je ne pense pas qu'il faut non plus tomber
04:52 dans la caricature d'un milieu qui se voudrait misogyne, on est très loin de ça. Quand on a
04:56 lancé le pacte parité, on a parlé à une centaine de dirigeants de la tech et il n'y a pas un seul
05:02 dirigeant qui n'a pas dit "ce sujet c'est un vrai sujet, je veux en faire une priorité, je veux changer
05:08 les choses". Il n'y a pas un seul dirigeant qui s'est dit "content, satisfait de ces chiffres".
05:13 Donc c'est plus le résultat d'un manque de responsabilité sur ce sujet, de prise de conscience
05:20 mais surtout d'action pour changer les choses, qu'une véritable, disons, ambition cachée ou un
05:26 secteur qui serait particulièrement fermé aux femmes. C'est pas pour ça que c'est pas grave,
05:30 au contraire, je pense que ça veut dire qu'il faut d'autant plus redoubler d'efforts mais non,
05:34 le milieu n'est pas plus misogyne qu'ailleurs. – En tout cas, on l'a dit, les femmes sont
05:38 sous-représentées, quand elles arrivent à s'y faire une place, c'est vrai qu'elles sont moins payées,
05:42 on l'a vu, elles ont moins de perspectives de carrière. Est-ce que c'est vrai qu'aujourd'hui
05:45 les femmes, on va dire, sont plus cantonnées aux services RAH, aux services marketing, comme
05:51 alors que les hommes eux accèdent à des postes prestigieux ? Est-ce que c'est pas un peu caricatural,
05:55 un peu cliché ? – Je pense que comme dans beaucoup de secteurs de l'économie, malheureusement,
05:59 c'est vrai. Plus on monte en responsabilité, moins on trouve de femmes. Vous avez cité le
06:03 chiffre de 18% de femmes dans des postes de direction. Nous, celui qui nous a fait nous
06:09 dire "ça suffit, il faut changer les choses", c'est celui de nombre de femmes dirigeantes dans
06:14 le French Tech 120 Next 40. Dans le Next 40, donc les 40 start-up les plus développées d'un point
06:19 de vue économique en France, c'est un programme qu'on a lancé il y a maintenant 5 ans. Il y a
06:24 deux ans, quand on a pris la décision de lancer le pacte parité, il n'y avait pas une seule femme
06:28 dirigeante. Au même moment, on retrouvait trois femmes dirigeantes dans le CAC 40. – Il était
06:33 temps d'agir. – Vous allez me dire que c'est pas non plus exceptionnel, mais quand même, il était temps de changer.
06:37 – C'était moins que dans les grands groupes du CAC. Alors justement, donc ça c'était avant la French Tech
06:41 et telle initiative, vous le disiez, du pacte parité lancé en 2022 avec cinq engagements concrets,
06:45 on va y venir. Et ce qui est incroyable, c'est qu'en seulement deux ans, le nombre de signataires a
06:50 été multiplié par 10. On est passé de 70 signataires, je crois, à 700. Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
06:55 Il y a eu un électrochoc, tout le monde s'est donné le mot, enfin qu'est-ce qui s'est passé en deux ans ?
06:59 – Tout à fait, on a non seulement vu le nombre de signataires et donc le nombre d'entreprises
07:04 s'engager, c'est un véritable engagement dans cette initiative de se dire "on veut faire de la
07:09 parité un sujet stratégique". D'ailleurs, à l'occasion de nos 10 ans, on a sondé plus de 1500 start-up
07:15 et 85% d'entre elles ont dit "la parité est un sujet stratégique pour l'entreprise, pour laquelle
07:20 j'ai une véritable feuille de route". Donc on est sur un écosystème qui veut avancer, qui s'engage.
07:24 Je pense qu'il y a dix ans, ce chiffre devait être sacrément différent. Mais surtout, c'est une
07:30 initiative qui porte ses fruits. On a fait à l'occasion des deux ans un premier sondage pour
07:34 voir les résultats, parce que signer des pactes, c'est très bien, mais voir changer les choses, c'est mieux.
07:40 – Ce qui est cool, c'est qu'en deux ans, les engagements ont déjà porté leurs fruits.
07:44 – Oui, complètement. – On voit des actes concrets qui ont été faits.
07:46 – Vous parliez du 18% de femmes dans des postes de direction dans la tech. Sur les signataires,
07:51 les 700 entreprises signataires, on a aujourd'hui 43% de femmes managers et 38% aux comités de direction.
07:58 Ce n'est pas encore les 50%. – On s'approche un petit peu de la parité.
08:01 – On s'approche, donc qu'est-ce qu'on voit ? On voit que ça marche. Ça marche de, déjà, mesurer.
08:06 Je pense que ça, c'est le B.A.B.A. se dire… – Vous avez prévu des points d'État réguliers,
08:11 justement, pour mesurer. – On mesure, on regarde où on en est et on prend conscience.
08:14 Ensuite, une fois qu'on a mesuré, on met des personnes responsables.
08:17 On se dit qui va être responsable de ce sujet dans l'entreprise.
08:19 Et ce n'est pas le sujet des ressources humaines, non. C'est le sujet de chaque manager.
08:23 De s'assurer que dans son équipe, on met en place des politiques pour pouvoir changer les choses.
08:28 Et ensuite, on prend des actions très concrètes. C'est revoir les processus de recrutement.
08:32 Parce que, bon, si on recherche un développeur informatique,
08:36 on risque de ne pas avoir beaucoup de femmes qui postulent. C'est aussi former les managers.
08:40 – C'est bien. – C'est réviser les fiches de poste, en fait.
08:41 C'est ça, avec des mots qu'on ne verra plus, des mots clés comme "ambition", "leadership", "challenge".
08:46 C'est des mots clés qui, justement, pouvaient renvoyer à des stéréotypes.
08:50 – Oui, je pense que ce n'est pas ambition, le problème.
08:52 On a beaucoup de femmes très ambitieuses qui seront très intéressées
08:55 pour postuler à ce genre de poste. Mais c'est plutôt la façon dont on présente les choses,
08:59 le côté un peu "ici, c'est la guérilla, on va tous se battre pour y arriver".
09:05 Un vocabulaire qui peut être un peu… – De manière inclusive.
09:08 – Inconsciente, en fait, c'est ça. – Et puis dans le processus de recrutement aussi.
09:12 Si on ne voit que des hommes dans le processus de recrutement,
09:15 peut-être qu'on ne se sent pas très à l'aise, on ne se sent pas bienvenue.
09:18 D'ailleurs, une entreprise nous racontait que, depuis qu'elle a mis en visibilité
09:22 des femmes dans des postes de direction, dans des métiers techniques,
09:25 ces fameux métiers techniques où seulement moins de 20% des femmes s'orientent,
09:30 les métiers de développeurs informatiques, de product managers, ce genre de métiers,
09:34 et bien, bizarrement, tout d'un coup, ils ont reçu 10 fois, 15 fois le nombre de célé.
09:39 – Ça crée des modèles féminins auxquels finalement s'identifier,
09:41 et ça donne de l'espoir aux femmes. – Tout à fait.
09:43 C'est pour ça qu'un des engagements, c'était celui de créer ces fameux rôles modèles,
09:47 de montrer qu'on peut être une femme en interne dans l'entreprise et en externe,
09:51 en position de responsabilité, dans des métiers techniques,
09:54 dans des métiers de direction, et que ce monde est finalement ouvert
09:57 aussi bien aux femmes qu'aux hommes. C'est très important.
10:00 D'ailleurs, on parlait d'une ex-40 précédemment.
10:03 Il y a aujourd'hui une femme dirigeante dans l'ex-40, c'est Léonore Crespo,
10:07 la fondatrice et co-CEO de Pigment,
10:09 qui est une entreprise dans la planification financière.
10:12 Il y a aussi des femmes dirigeantes comme Justine,
10:15 la fondatrice de MycoFito dans notre programme French Tech 2030.
10:19 Toutes ces femmes participent à montrer qu'il est possible d'être une femme
10:23 et de lancer son entreprise. Ça, c'est très important.
10:25 – Il y a un aspect aussi, formation des managers sur la lutte contre les discriminations,
10:29 ça c'est fondamental parce que ça permet quelque part de changer
10:32 toute la culture de l'entreprise, et ça, ça passe par les managers justement.
10:35 – C'est extrêmement important, mais vous savez,
10:37 ce n'est pas d'ailleurs se former seulement les hommes,
10:39 c'est un processus qui touche toute l'entreprise.
10:41 Parce que même en tant que femme, on va avoir un certain nombre de biais,
10:45 peut-être même d'ailleurs parfois plus de biais que nos collègues masculins,
10:48 sur la façon dont une femme va prendre la parole,
10:51 va s'exprimer dans une réunion, va peut-être partager son point de vue
10:55 avec peut-être plus d'émotion qu'un collègue masculin.
10:58 Prendre conscience de ces biais, c'est très important
11:00 parce qu'une fois qu'on attire les femmes, grâce au rôle modèle,
11:02 grâce au processus de recrutement inclusif,
11:04 si on ne crée pas un environnement inclusif, il se passe ce que vous disiez,
11:08 la moitié quitte l'entreprise avant les 35 ans,
11:11 ce n'est pas utile pour personne, ni pour la personne qui a rejoint l'entreprise,
11:15 ni pour l'entreprise elle-même.
11:16 – Alors la suite c'est quoi ? Parce qu'on a 700 signataires, c'est très bien,
11:19 mais on imagine que vous ne comptez pas, vous arrêtez là.
11:21 Alors justement l'idée c'est d'embarquer combien d'entreprises dans votre pacte parité,
11:24 puis peut-être aussi de l'enrichir d'ailleurs avec d'autres thématiques
11:27 en fonction des retours d'expérience.
11:28 – Tout à fait, l'idée c'est vraiment de pouvoir s'adresser à toutes les entreprises,
11:33 et d'ailleurs j'en profite pour appeler toutes les start-up qui nous écoutent
11:36 à rejoindre le pacte parité.
11:37 On a un réseau incroyable de communautés, de capital French Tech partout en France
11:42 qui relaient cette initiative,
11:44 mais aussi qui accompagnent les entreprises signataires
11:46 à pouvoir mettre en place les engagements.
11:49 Mais peut-être encore plus important pour nous,
11:52 c'est de s'assurer qu'une fois que les engagements ont été pris,
11:55 on peut aider les entreprises à les tenir.
11:57 Parce que comme je le disais tout à l'heure,
11:59 signer des chartes c'est très bien,
12:01 mais délivrer les résultats c'est encore mieux.
12:03 Il y a peut-être un engagement sur lequel on voit
12:06 qu'il est un peu plus difficile d'avancer,
12:08 c'est celui des conseils d'administration.
12:10 Alors on a la moitié des entreprises signataires
12:13 qui ont déjà atteint l'objectif qu'on avait fixé,
12:15 qui est calqué sur la loi Copez-Himmermann,
12:17 donc 20% de femmes dans les conseils d'administration d'ici 2025.
12:21 Mais ça cache une petite disparité,
12:23 parce qu'il y a 16% des entreprises aujourd'hui
12:25 qui n'ont aucune femme dans leurs conseils d'administration.
12:27 Donc ceux-là il faut aller les chercher effectivement.
12:29 Il faut aller les chercher.
12:30 C'est votre prochain défi.
12:31 Et c'est le grand défi parce que les startups
12:34 sont souvent représentées par les fonds d'investissement
12:37 aux conseils d'administration,
12:38 et c'est un monde qui reste aussi très très masculin.
12:41 Merci en tout cas, merci Clara Chapaz.
12:43 On rappelle que vous êtes directrice de la mission French Tech.
12:46 Alors on va continuer à parler de ces solutions
12:48 pour rendre la tech plus inclusive.
12:51 Reportage Alada Tech School et Alain Cubateur.
12:54 Oui là, deux initiatives qui cherchent à briser
12:57 ce fameux plafond de verre.
12:58 Manuel Naegre.
12:59 En France, 7 des 10 secteurs les plus rémunérateurs
13:04 sont trustés par les hommes,
13:06 comme la tech par exemple.
13:07 Mais alors, pourquoi les femmes sont-elles sous-représentées ?
13:11 Quelles sont les initiatives mises en place
13:13 pour les inciter à s'engager ?
13:14 On imagine souvent la tech comme un des domaines
13:19 qui serait en avance sur le temps,
13:22 le domaine de l'innovation.
13:23 Or, en termes d'égalité femmes-hommes,
13:25 dans la tech, on n'y est pas du tout.
13:26 41% des Français estiment que les femmes
13:30 sont moins douées que les hommes dans ce domaine.
13:32 Alors, pour prouver le contraire,
13:34 Chloé Ermary a fondé il y a 5 ans
13:36 une école féministe et inclusive
13:39 dans l'univers du codage, en plein cœur de Paris.
13:42 Qu'est-ce que c'est le codage ?
13:43 C'est un langage qui nous permet
13:45 de communiquer avec nos ordinateurs.
13:48 Autrement dit, le codage,
13:50 c'est la partie que l'on ne voit pas,
13:51 mais qui permet aux sites internet,
13:53 jeux vidéo ou applications de fonctionner.
13:56 Selon les entreprises,
13:58 on a une très faible mixité,
14:00 notamment dans les équipes techniques
14:02 où les femmes ne sont représentées à moins de 10%
14:05 dans les équipes qui sont celles qui pensent
14:07 et qui développent les algorithmes
14:09 et les outils numériques de demain.
14:10 L'école accueille 250 élèves,
14:13 dont 70% de femmes,
14:15 comme Canelle, 39 ans,
14:17 qui s'est enfin décidée à se lancer dans la tech
14:20 19 ans plus tard.
14:21 J'étais en troisième et je disais
14:24 j'ai envie de travailler dans l'informatique.
14:25 On m'a vraiment dit, ce n'est pas un milieu pour les femmes,
14:27 ce n'est pas un milieu qui est accessible,
14:30 ça demande de grandes études,
14:31 ça demande d'être bon en maths,
14:32 alors qu'en fait, pas toujours et pas du tout même.
14:36 Et déjà, qu'on nous apprend assez vite
14:38 que les femmes sont mieux dans les métiers
14:41 plutôt littéraires, dans ce qu'on appelle les sciences molles.
14:44 Ce plafond de verre, il est assez solide
14:46 pour certains d'entre nous.
14:47 Et à un moment, je me suis dit,
14:49 il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas.
14:50 75% des élèves signent un CDI en sortie d'école.
14:54 Les autres choisissent pour la plupart
14:56 de poursuivre leur cursus dans d'autres établissements.
14:59 Si aujourd'hui ce modèle fonctionne,
15:02 il n'a pas été simple à concrétiser.
15:04 Chloé a elle aussi dû se battre,
15:06 notamment pour trouver 3 millions d'euros.
15:09 Car les femmes n'attirent que 1 à 5%
15:12 du montant total des levées de fonds en France.
15:14 J'ai créé cette société, j'avais 24 ans.
15:18 J'étais seule, j'étais une femme.
15:20 Donc j'ai été évidemment confrontée à tous les freins
15:22 que peuvent rencontrer aujourd'hui les entrepreneuses
15:25 qui sont les sujets de la légitimité,
15:26 qui sont les sujets des levées de fonds, etc.
15:28 Et puis par ailleurs, effectivement,
15:30 je veux porter un projet d'une femme pour les femmes.
15:33 Dans l'éducation, qui est en plus un secteur
15:36 à la fois millénaire,
15:38 mais aussi très sexiste aussi,
15:42 parce que les enseignantes sont souvent des femmes,
15:45 mais les personnes qui pensent au système
15:46 sont souvent la politique, qui sont des hommes.
15:49 Depuis son succès à Paris,
15:51 Chloé a ouvert 2 nouveaux établissements,
15:53 à Lyon et à Nantes,
15:55 et envisage maintenant de s'implanter à Lille.
15:58 Pour atteindre la parité dans la tech,
16:00 il y a plusieurs leviers,
16:01 comme l'accès à certaines formations,
16:03 mais aussi l'accompagnement des femmes dans l'entrepreneuriat.
16:07 Aujourd'hui, les chiffres sont très mauvais.
16:11 On a moins de 1 CEO sur 8 en France qui est une femme.
16:15 Nous sommes chez Ouila,
16:16 une association qui aide les femmes à monter leur boîte.
16:19 Tu n'as pas employé le mot "tabou".
16:21 Oui, c'est vrai que c'est très dommage.
16:23 Alors on y va, je vais t'écouter.
16:25 Apprendre à pitcher en public,
16:27 savoir réaliser un business plan.
16:29 Ici, un pool d'experts dans le marketing,
16:31 la finance et le juridique
16:32 accompagne 500 femmes et 150 startups.
16:36 Objectif, faire tomber les barrières.
16:38 On va parler de manque de confiance en soi,
16:40 de syndrome de l'imposture.
16:42 Il y a des facteurs qui sont internes à la personne,
16:44 et puis ensuite, il y a un autre type de facteur aussi qui joue.
16:47 C'est l'écosystème autour de la femme qui se dit
16:50 "si je me lance, ça va être le parcours de la combattante".
16:53 Sur les 8 milliards d'euros de levées de fonds en 2023,
16:57 seules 400 millions ont été captées par les femmes.
17:00 Et même pour de plus petits montants,
17:02 elles rencontrent des difficultés.
17:04 J'ai une entrepreneuse qui me dit "je ne comprends pas,
17:07 j'ai besoin d'un prêt bancaire, j'ai besoin de 50 000".
17:10 Je suis allée voir mon conseiller
17:13 et la première question qu'il m'a posée dans mon projet,
17:15 une fois que j'avais pitché,
17:17 c'est "que fait votre mari dans la vie ?"
17:20 Aujourd'hui, une femme a deux fois plus de risques
17:23 d'avoir un refus de la banque.
17:25 Mais toutes ces difficultés les renforcent
17:27 et permettent à celles qui vont au bout
17:29 d'obtenir de meilleurs résultats.
17:31 Selon une étude menée par Women Equity,
17:34 les entreprises dirigées par des femmes
17:36 sont plus rentables de 32%.
17:38 L'objectif final pour Ouila, c'est la mort de cette association.
17:42 C'est bizarre de le dire comme ça,
17:44 mais c'est parce qu'on n'aurait plus besoin d'exister,
17:47 on n'aurait plus besoin d'actions, d'associations comme Ouila
17:49 pour l'égalité professionnelle parce qu'en fait on l'aurait atteinte
17:52 et on aurait 50% de start-ups en France.
17:54 – Et on va continuer à parler de la tech avec notre grand témoin,
17:59 Elisabeth Moreno, ancienne ministre déléguée à l'égalité hommes-femmes
18:03 et présidente de la fondation Femmes Hattes Numériques.
18:07 Bonjour et merci d'être avec nous sur Public Senar
18:10 pour cette émission spéciale sur la place des femmes dans le numérique,
18:13 un secteur d'ailleurs que vous connaissez très bien
18:15 puisque vous y poursuivez une brillante carrière
18:18 depuis les années 2000 au sein de grands groupes,
18:20 alors je ne vais pas tous les citer,
18:21 mais France Télécom, DEL ou encore Lenovo.
18:24 Est-ce que vous avez l'impression que depuis 20 ans,
18:27 la situation des femmes s'est améliorée
18:29 ou au contraire que plus le numérique prend de la place dans nos sociétés,
18:32 finalement plus la place des femmes recule ?
18:35 – Merci pour votre invitation Émilie Chossier,
18:37 je suis ravie d'être ici et pour parler d'un sujet
18:40 qui me tient tellement à cœur
18:42 et quand j'y suis rentrée il y a une vingtaine d'années,
18:45 j'étais déjà fascinée par tout ce que la technologie
18:48 permettait aux femmes de faire,
18:49 c'est-à-dire que autant que les lois, j'ai envie de dire,
18:52 le numérique permet aux femmes d'avoir accès à de l'information,
18:56 faire en sorte que leur voix soit entendue,
18:58 pouvoir gérer différemment leur temps de travail,
19:00 et on parlera de la charge mentale si on a le temps ou pas,
19:03 mais je trouve que les outils technologiques
19:06 offrent parfois une liberté extraordinaire.
19:08 – Est-ce qu'en 20 ans les choses se sont améliorées ?
19:12 – Je vous dirais oui et non.
19:13 Oui parce que le numérique est de plus en plus populaire,
19:18 parce qu'aujourd'hui tout le monde a un téléphone,
19:20 quasiment tout le monde a un téléphone dans sa poche
19:23 et quasiment tout le monde est équipé de matériel informatique,
19:27 tout le monde sait comment utiliser le web,
19:29 on sait comment l'utiliser pour s'informer,
19:31 comment pour étudier, pour travailler,
19:33 donc il fait partie de notre espace
19:35 et surtout le numérique est présent dans tous les domaines de notre vie,
19:39 qu'on le veuille ou pas.
19:41 – Et les femmes dans tout ça ?
19:43 – Eh bien justement, figurez-vous qu'en France,
19:46 le nombre de femmes dans le numérique régresse,
19:49 ils ne stagnent pas, ils régressent.
19:51 C'est-à-dire qu'à un moment où on dit qu'un métier sur trois
19:55 qui sera créé dans les cinq prochaines années
19:57 aura une composante numérique,
19:59 ou scientifique, ou technologique, ou mathématique, etc.,
20:03 eh bien les filles s'y intéressent de moins en moins.
20:05 On a à peine 4000 filles qui étudient chaque année
20:09 dans les nouveaux systèmes d'information,
20:11 par exemple dans le domaine des nouveaux systèmes d'information.
20:13 Et pourquoi ?
20:14 Parce qu'on parle de numérique,
20:16 mais on en fait quelque chose de très technique,
20:19 de très théorique, de très geek,
20:21 alors qu'en vérité le numérique est présent dans le secteur de la santé,
20:26 dans le secteur de l'éducation, dans la musique,
20:28 dans l'art, dans l'architecture, dans l'agriculture,
20:32 donc plutôt que de parler du numérique de manière très abstraite,
20:36 il faudrait expliquer aux jeunes filles
20:37 que tous les métiers qu'elles ont envie de faire demain
20:41 auront cette composante numérique
20:43 et que le numérique a besoin d'elle
20:45 si on veut que le monde soit plus équilibré.
20:46 - Et alors ce n'est pas qu'une question de justice ou d'émancipation,
20:49 j'ai envie de dire,
20:49 parce que c'est aussi une question de performance économique.
20:51 D'ailleurs beaucoup d'études nous le disent,
20:53 que les boîtes dirigées par des femmes surperforment,
20:56 et on a l'impression qu'en écartant ainsi les femmes
20:59 de ces métiers-là, c'est quand même la moitié de nos talents,
21:01 on prive le numérique aussi de quelque chose de fort.
21:04 - Écoutez, moi je pense, en vous entendant parler,
21:07 je pense à Catherine MacGregor qui dirige Engie.
21:11 Élisabeth Richard dirige l'un des plus gros réseaux féminins
21:15 de l'entreprise et de toutes les entreprises du CAC 40.
21:20 Évidemment que les femmes vont être plus sensibles
21:23 au manque de femmes dans certains milieux,
21:25 parce que quand vous arrivez dans une réunion
21:28 et que vous voyez huit hommes et deux femmes,
21:30 vous savez que ça risque d'être compliqué
21:32 de faire entendre votre voix,
21:33 sauf quand vous êtes la patronne.
21:34 Moi je pense que si on veut véritablement faire en sorte
21:39 que notre pays qui manque de 230 000 jobs,
21:43 qui ne sont pas aujourd'hui remplis parce qu'on manque de ressources,
21:47 et ce sont des ressources,
21:49 je dis au passage que la plupart de ces métiers
21:51 sont à Paris et Île-de-France,
21:53 je voudrais juste rappeler que nous avons des talents
21:55 extraordinaires dans nos zones rurales,
21:57 que nous avons des femmes exceptionnelles
21:58 sur les territoires ultramarins,
22:00 mais comme c'est un milieu extrêmement fermé,
22:02 que les filles ne vont pas y aller spontanément et naturellement,
22:06 et bien évidemment 50% de la population française
22:09 est composée de femmes.
22:11 Nous avons 230 000 métiers qui ne sont pas remplis aujourd'hui
22:15 parce que ces femmes ne vont pas vers ce secteur.
22:17 Et c'est une question de flux.
22:20 Si vous avez des jeunes filles qui rentrent
22:22 dans les études technologiques, numériques,
22:24 et bien vous aurez des filles qui iront dans les entreprises.
22:27 Sauf qu'aujourd'hui on ne les attire pas suffisamment,
22:30 et le peu de femmes qui vont dans ce secteur
22:33 se sentent tellement seules que beaucoup n'y restent pas.
22:36 Donc je pense qu'il y a un travail à faire
22:38 au niveau des entreprises,
22:40 Clara Chapaz le disait tout à l'heure,
22:41 sur la manière dont on recrute,
22:43 dont on construit les fiches de poste,
22:45 pour montrer que les femmes ont leur place
22:47 dans tous ces métiers,
22:49 c'est important de leur dire qu'on a besoin d'elles
22:51 parce que c'est un secteur très genré,
22:53 où il y a beaucoup de femmes,
22:54 mais on continue de croire que ce sont seulement
22:57 les femmes qui réussissent.
22:58 Moi je connais un tas de femmes,
23:00 et d'ailleurs la Fondation Femmes Intenumériques
23:02 les a répertoriées,
23:03 on a plus de 3000 femmes qui réussissent extraordinairement,
23:08 qui performent extraordinairement,
23:09 qui créent, qui innovent, qui inventent
23:12 des solutions pour les hommes,
23:13 mais aussi des solutions pour les femmes.
23:14 - C'est ça, et on ne leur donne pas forcément toujours la parole.
23:16 En tout cas vous l'avez évoqué à demi-mouille
23:17 à ce problème de la formation,
23:19 et c'est sans doute là que tout commence.
23:20 Les filles, effectivement, ne les poussent pas
23:22 à faire des maths et des sciences.
23:24 - L'éducation est au-delà.
23:26 Il faut justement ouvrir les yeux,
23:29 que toute la société ouvre les yeux,
23:30 les profs, les parents, les filles elles-mêmes,
23:32 qu'elles arrêtent de se mettre des barrières aussi.
23:33 - Moi je veux envoyer un message aux parents.
23:36 Je suis maman.
23:37 Ce qui me préoccupe aujourd'hui,
23:39 c'est de m'assurer que mes enfants fassent des études
23:41 qui leur permettent d'avoir un métier digne,
23:44 qui leur permettent de vivre correctement,
23:46 et dans lequel elles puissent s'amuser.
23:48 Eh bien, à tous les pères, et à tous les mères,
23:50 et à toutes les personnes qui ont la responsabilité
23:53 de la jeunesse, parce que ça commence à la maison
23:55 avec les parents, mais ça se poursuit aussi
23:57 au sein de l'école.
23:59 Beaucoup de professeurs ont des stéréotypes
24:01 dont parfois ils n'ont même pas conscience.
24:04 Moi j'ai une jeune fille qui me disait la dernière fois,
24:06 j'ai dit à mon prof que je voulais devenir électromécanicienne,
24:08 et il m'a dit que ce n'était pas un métier pour les filles.
24:10 Donc en fait, il faut prendre conscience
24:12 que nous avons tous et toutes des biais et des préjugés,
24:16 et que si les parents encouragent leurs jeunes filles,
24:18 si les professeurs encouragent ces jeunes filles,
24:22 si les entreprises sont ouvertes, accueillantes,
24:25 et qu'elles forment les femmes, et qu'elles font tout ce qu'elles peuvent
24:28 pour que ces femmes restent, en fait c'est toute la société
24:30 qui va y gagner, et ça n'est pas qu'une question économique,
24:33 évidemment c'est une question économique,
24:34 mais c'est aussi une question de justice sociale.
24:37 Parce que si on considère que notre société
24:39 est inégalitaire vis-à-vis des femmes aujourd'hui,
24:42 je vous laisse imaginer ce qui va se passer
24:44 avec l'intelligence artificielle qui occupe
24:46 tous les espaces de notre vie, si il est déséquilibré
24:50 et qu'il n'est que masculin dans son approche.
24:52 Nous avons besoin des femmes, et dans tous les secteurs de la société.
24:56 Et alors justement aider les femmes à trouver leur place
24:59 dans le monde de la tech, et y rester, c'est justement
25:01 la mission de votre fondation, la Fondation Femmes à Numérique
25:05 que vous présidez, concrètement qu'est-ce que vous faites sur le terrain ?
25:07 Je crois savoir que vous organisez des stages de 3e
25:10 pour faire découvrir ces métiers aux jeunes filles,
25:11 et ça c'est primordial de faire naître des vocations.
25:13 Chacun sait que nous sommes le résultat des 5 personnes qui nous entourent.
25:17 Si vous n'avez personne autour de vous
25:19 qui a été dans le monde de numérique,
25:21 et c'est quand même quelque chose d'assez nouveau, il faut le dire,
25:23 et bien vous n'aurez pas à l'oreille cette petite voix qui vous dit
25:27 "Va vers ce secteur", de la même manière qu'on dit
25:29 "Il faut que tu deviennes médecin, il faut que tu deviennes avocat,
25:32 il faut que tu..." Et bien la seule manière de découvrir
25:35 des métiers que vous ne connaissez pas, c'est de faire des stages.
25:39 Et il faut arrêter de faire des stages genrés.
25:41 Vous voyez, les inégalités commencent à l'école.
25:43 Ça commence dès la 3e, dès le stage.
25:45 Vous voyez, dès la 5e.
25:46 Quand on découvre les métiers, il faut s'assurer,
25:49 et là les entreprises ont un rôle à jouer,
25:50 et moi je suis extrêmement reconnaissante aux 40 entreprises mécènes
25:54 qui accompagnent la Fondation Femme et la numérique,
25:57 elles ne font pas que nous accompagner financièrement,
25:59 parce que c'est important, mais c'est aussi un accompagnement d'ouverture,
26:04 d'accueil de ces jeunes filles qui vont découvrir des métiers
26:07 autres que les ressources humaines et le marketing, c'est important,
26:10 mais il n'y a pas que ça.
26:11 Il n'y a pas que des métiers de collage,
26:13 il n'y a pas que des métiers de la cybersécurité.
26:16 Vous avez envie de voir vos données personnelles,
26:19 le compte en banque qui est le vôtre,
26:21 ou vos données de santé exposées au grand public ?
26:24 Non.
26:25 Eh bien la cybersécurité va devenir l'un des sujets les plus essentiels demain.
26:29 Il faut expliquer aux jeunes filles qu'elles peuvent apporter des choses.
26:32 La géopolitique peut se faire par le numérique.
26:35 MeToo a beaucoup changé la prise de parole des femmes,
26:38 et s'il n'y avait pas eu le numérique,
26:40 nous n'aurions pas réalisé que nous étions aussi nombreuses partout dans le monde
26:45 à subir les mêmes inégalités.
26:46 Je voulais vous faire réagir très vite sur votre parcours.
26:49 En un mot, on l'a dit, vous poursuivez depuis plus de 20 ans
26:52 une brillante carrière dans le numérique,
26:53 mais à la base vous vous destinez à être avocate.
26:56 Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
26:57 Comment est-ce que le numérique est entré dans votre vie ?
26:59 Je suis née aux Îles-du-Cape-Vert.
27:02 Il y a 30 ans, les courriers mettaient trois mois pour arriver,
27:06 quand ils arrivaient.
27:08 Et j'ai réalisé qu'avec Internet, ils arrivaient en un instant.
27:12 Et j'ai vu ce pouvoir de création, d'invention, d'innovation,
27:17 et je me suis dit que je voulais faire partie de cette aventure,
27:20 sans savoir qu'aujourd'hui ils seraient au cœur de notre vie.
27:24 Est-ce que ça a été dur de s'imposer dans un milieu d'hommes ?
27:26 Est-ce que vous avez dû faire face à des stéréotypes ?
27:28 On imagine que oui.
27:29 Évidemment que j'ai fait face à des stéréotypes,
27:31 mais vous savez, les hommes arrêtent de préjuger
27:34 quand vous leur démontrez que vous savez autant que,
27:37 si ce n'est plus.
27:39 Très bien, merci en tout cas.
27:41 Merci Elisabeth Moreno d'avoir été notre grand témoin
27:43 à l'occasion de ce numéro spécial consacré à la tech.
27:47 Et merci à toutes et à tous de nous avoir suivis.
27:50 On se retrouve très bientôt sur Public Sénat.
27:53 [Musique]
28:02 Promixité vous a été présenté par Engie,
28:05 acteur engagé en faveur de l'égalité professionnelle.

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