Nouvelle-Calédonie : Fabien Roussel en faveur «d'un processus de décolonisation» pour les Calédoniens

  • il y a 4 mois
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Transcript
00:00 - Oui, mais justement, la question, vous dites, c'est au nouveau néo-kalédoïdien,
00:04 il exige de trancher, mais la question doit se poser à nouveau ?
00:06 Un nouveau référendum sur l'indépendance est nécessaire ?
00:08 - D'abord, je vais vous donner mon avis à moi, celui de ma formation politique.
00:14 Le parti communiste français s'est toujours battu auprès des peuples
00:19 qui se battaient pour retrouver leur indépendance.
00:22 Donc, pour la décolonisation, notamment en Algérie,
00:27 nous avons toujours été de ces combats pour la paix et pour la liberté des peuples.
00:31 Je me bats aussi pour la justice sociale en France,
00:33 et de la même manière, je soutiens ceux qui l'exigent là-bas, en Nouvelle-Calédonie,
00:37 où les inégalités sociales sont extrêmement fortes.
00:40 Concernant l'indépendance, je voudrais d'abord dire que c'est aux habitants de la Nouvelle-Calédonie
00:47 de décider de ce processus qui doit les conduire à vivre ensemble.
00:52 Et je reviens sur cet accord de 88 qui ne tient qu'en une page.
00:56 Mais la question n'est pas close pour vous.
00:58 Non, mais parce que c'est écrit dans ce document qu'il faut respecter,
01:03 c'est construire un destin commun avec toutes celles et ceux qui y vivent aujourd'hui,
01:09 c'est-à-dire des Canaques, des Canaques le peuple premier,
01:12 des Vietnamiens, des Européens, des Français,
01:15 et des Métissés qui vivent ensemble.
01:18 Donc, ils doivent ensemble écrire ce destin commun.
01:22 Donc, un quatrième référendum.
01:23 Moi, je dis, dans notre histoire, je vous le dis,
01:28 pour vous répondre très précisément,
01:29 que ce soit en Nouvelle-Calédonie ou en Polynésie,
01:34 je suis moi pour que ces peuples prennent leur destin en main
01:38 et s'engagent dans un processus de décolonisation.
01:41 Qui aboutirait à l'indépendance.
01:42 Qui doit aboutir à une forme d'indépendance
01:45 qui est la leur avec une coopération des liens étroits avec la République française,
01:51 puisque c'est notre histoire.
01:53 Une forme de commune loire de la française.
01:55 Et donc, nous pouvons construire,
01:56 et d'ailleurs, quand j'en parle avec mes collègues polynésiens,
01:59 ils se battent pour leur indépendance,
02:01 mais sans se couper de la France.
02:03 C'est-à-dire en ayant une coopération avec la République française
02:06 dans des matières telles que la défense, la recherche,
02:11 on a besoin de travailler ensemble.
02:13 Et donc, nous pouvons construire de tels liens
02:16 avec la Nouvelle-Calédonie comme la Polynésie
02:18 et respecter ces peuples et toutes ces sociétés.
02:21 - Si je peux me permettre, vous me corrigerez,
02:23 les Kanaks, qui représentent moins de la moitié du corps électoral aujourd'hui,
02:27 sont majoritairement pour l'indépendance,
02:29 ce qui n'est pas le cas des populations issues du Pacifique plus largement,
02:32 et des Kaldoch, des Blancs.
02:34 Donc, si vous parlez du peuple d'origine,
02:36 le peuple d'origine a fait le choix de l'indépendance
02:38 et les autres populations n'y sont pas favorables.
02:40 Comment criez-vous une communauté de destin à travers cela?
02:42 - Mais là, je me permettrais de dire tout simplement
02:46 que c'est à eux de décider et d'y écrire.
02:48 - Mais ils ont décidé.
02:49 - Parfois.
02:50 - Je le trouverais...
02:50 - Non, mais par trois fois, par deux fois, oui.
02:53 - Oui.
02:54 - Sans aucune contestation, mais le troisième référendum
02:58 qui a fait l'objet de plus de 54%, 55% d'abstention...
03:02 - Ou de boycott, à cette époque.
03:04 - Il a été boycotté par les forces indépendantistes
03:06 parce qu'il n'a pas été tenu dans des bonnes conditions.
03:10 - Mais si on en fait un quatrième, ils vont le boycotter aussi.
03:12 - Mais pas forcément.
03:13 Pourquoi ne pas faire confiance à celles et ceux
03:17 qui ont su écrire l'histoire il y a 30 ans
03:20 et ces 30 dernières années.
03:21 Ils ont quand même réussi cet équilibre-là.
03:23 - À quelle échéance il faut organiser ce quatrième référendum ?
03:26 - C'est une idée aussi de Marine Le Pen, un quatrième référendum.
03:29 - D'abord...
03:30 - Vous êtes d'accord avec elle ?
03:30 - Mais si c'est ce qu'ils décident, faisons-le.
03:34 Moi, je pense que c'est suffisamment compliqué
03:38 pour que ce ne soit pas nous, ici, depuis Paris,
03:41 de leur dire ce qu'il faut faire.
03:42 Et c'est pour ça que l'envoi d'une mission plurielle,
03:46 pluraliste, respectueuse de tout le monde
03:49 et admise par tous, est essentiel.
03:51 Il faut renouer avec ce qu'avait fait Christian Blanc à l'époque.
03:55 Nous avons su le faire.
03:56 Il faut respecter l'impartialité de l'État.
03:59 L'État doit rester impartial.
04:00 - Avec quelle échéance ?
04:01 - Alors, nous pouvons...
04:03 J'adore l'expression utilisée par les canaques qui nous disent
04:10 "Vous avez la montre, nous avons le temps."
04:13 Parce que ça fait des décennies qu'ils se battent, eux,
04:15 pour retrouver leur indépendance,
04:17 depuis qu'ils ont été réduits à l'indigénat.
04:22 - Ils disent "Nous, on vote pour l'indépendance,
04:24 mais pas l'ensemble des populations de la Nouvelle-Calédonie."
04:26 Donc comment respecter le droit de détermination du peuple d'origine ?
04:29 - Les canaques, les forces indépendantistes,
04:32 aujourd'hui, avaient écrit que si les trois référendums
04:36 disent non à l'indépendance,
04:38 eh bien nous trouverons ensemble les voix du DGEL,
04:41 du corps électoral.
04:42 Ils ne sont pas contre le DGEL.
04:43 Ils ont dit "Il faut que ça s'inscrive dans un...".
04:45 - C'est écrit "non" au DGEL, partout,
04:46 sur toutes les banderoles de l'île, aujourd'hui.
04:48 - Ce sont les représentants, les partis indépendantistes,
04:52 pas les gens qui sont dans la rue aujourd'hui.
04:54 - Essayez d'écouter précisément ce qui se dit,
04:57 et avec des nuances,
04:58 parce que tout n'est pas noir et blanc.
05:00 Voilà.
05:01 C'est beaucoup plus nuancé que ça.
05:03 Et donc, bien sûr que la question du DGEL électoral
05:06 est inscrite à l'ordre du jour de toutes les forces,
05:08 y compris indépendantistes.
05:09 Ce qu'ils disent, c'est "Pas maintenant, pas de cette manière-là."
05:13 Et c'est ça qui suscite la colère,
05:15 et une colère qui explose sur un fond d'inégalité sociale,
05:19 de crise avec le nickel, qui est énorme.
05:22 Il faut entendre que 70 % des Canaques
05:25 vivent sous le seuil de pauvreté, aussi.
05:29 Et qu'aujourd'hui, il y a une explosion sociale...
05:32 - C'est un peuple colonisé, selon vous ?
05:34 - Bien sûr, oui.
05:35 - Encore aujourd'hui ?
05:36 - Encore aujourd'hui.
05:37 - Vous n'aimez pas la référence,
05:39 vous partagez ce diagnostic avec Jean-Luc Mélenchon.
05:41 C'est une situation coloniale.
05:42 - Le Parti communiste français l'a écrit depuis longtemps,
05:46 mais c'est pas que nous.
05:47 Vous pouvez ouvrir une fiche Wikipédia,
05:49 j'ai écrit aussi.
05:50 - J'entends, j'entends, il a dit "situation de diagnostic".
05:52 - Je suis désolé, mais enfin quand même,
05:54 nous avons envoyé des navires là-bas,
05:56 il y a eu des milliers de morts vis-à-vis du peuple premier primitif Canaque
06:01 que nous avons réduits à l'indigénat,
06:03 que nous avons exposés dans des eaux vivants à Paris, en Europe,
06:07 en les faisant passer pour des cannibales.
06:09 Ils n'ont eu le droit de voter qu'en 1954.
06:11 - D'accord, mais aujourd'hui, en 2024,
06:14 est-ce que les Blancs qui vivent sur l'île sont des colonisateurs ?
06:17 - Non, ceux qui vivent sur l'île aujourd'hui
06:20 veulent pouvoir y vivre tous et ensemble.
06:24 - Les émeutiers ne veulent pas.
06:25 Monsieur Roussel, les émeutiers, ils leur disent
06:28 "les Blancs, vous foutez le camp".
06:29 Ils n'y sont pour rien.
06:30 - Aujourd'hui, il y a des émeutes,
06:34 elles sont graves parce qu'elles provoquent des morts,
06:39 il ne doit plus y en avoir.
06:41 Nous avions nous alerté sur le fait que le pire pouvait arriver.
06:44 Et le pire est arrivé.
06:45 Je redis que le gouvernement porte une grave responsabilité
06:48 parce que nous l'avions alerté et aujourd'hui,
06:50 même le gouvernement, aujourd'hui, ça lui échappe.
06:52 Ça lui échappe ce qui est en train de se passer.
06:54 On peut dire que les cannacks, ça leur échappe,
06:55 les loyalistes, ça leur échappe,
06:57 mais le gouvernement, c'est le premier à dire que ça échappe.
06:59 - Le gouvernement a raison d'envoyer les forces de l'ordre pour établir l'ordre.
07:02 - La première chose que le gouvernement aurait dû faire,
07:05 et c'est ce que j'ai demandé, c'est ce que nous avons demandé,
07:08 c'est que le gouvernement dise, "papapap, OK,
07:12 on a compris que nous allions peut-être un peu trop vite,
07:15 et donc on lève le pied, on ne convoque pas le Congrès d'ici fin juin,
07:20 tant qu'il n'y a pas..." - On reporte, on reporte le dégel.
07:22 - Et d'ailleurs... - C'est votre réponse politique,
07:23 mais la réponse des forces de l'ordre est la même, c'est ça ?
07:25 - La réponse, elle est d'abord politique, elle ne doit pas être...
07:28 - En ce moment, ce n'est pas d'abord une réponse de sécurité,
07:30 le gouvernement dit, c'est le rêve des forces de l'ordre.
07:33 - Mais bien sûr, aujourd'hui,
07:35 je ne cautionnerai jamais l'attaque de supermarchés,
07:39 des incendies, etc.
07:43 Et bien sûr qu'il faut des forces de l'ordre pour protéger les espaces de vie,
07:47 les endroits où on peut acheter de quoi se nourrir,
07:50 oui, permettre l'acheminement de la nourriture, oui, il faut le faire.
07:53 - Fabien Roussel, vous voulez une indépendance.
07:55 - Mais ce que je veux dire, c'est que la réponse, elle doit d'abord être politique.
07:57 Or, aujourd'hui, quel message envoie le gouvernement ?
08:00 Monsieur Darmanin. - Fabien Roussel, vous parlez d'un débat...
08:04 Ce n'est pas comme ça qu'on va calmer la situation.
08:06 Au contraire, on jette de l'huile sur le feu.

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