YANNICK NOAH - 1979 -

  • il y a 4 mois
Reportage -
Mars 1979 -
Comm FRA
Transcript
00:00 J'ai jamais rêvé d'être une star, j'ai seulement envie d'être moi.
00:08 Ma vie ne me ressemble pas.
00:14 Je travaille à l'endroit.
00:16 Non, Yannick Noah n'est pas encore une star.
00:20 Pourtant, il fait déjà partie des 50 meilleurs joueurs mondiaux au terme d'une saison 1978 exemplaire.
00:28 Finaliste du tournoi de Nice, vainqueur à Manille et Calcutta, il fait ses débuts en Coupe Davis et remporte également associé à Pascal Porte et Gilles Moreton la Coupe de Galéa.
00:40 Alors, il fait déjà la une de magazine spécialisé et l'on parle de lui comme d'un nouveau Borg.
00:49 La presse veut faire de moi une idole, vous parlez surtout de la presse française.
00:54 Dès que je joue à l'étranger, je me rends bien compte que c'est différent et qu'on parle beaucoup moins de moi.
01:01 Je pense avoir la tête sur les épaules et je ne me leurre pas.
01:07 On parle beaucoup de moi en France.
01:09 Sortie de France, c'est terminé.
01:12 Je pense que je ne suis pas encore au niveau de McEnroe, de Borg et de Rozo à leur âge et j'en suis bien conscient.
01:21 Il est vrai qu'avant lui, plusieurs jeunes ont échoué.
01:25 Georges Goven, champion d'Australie à 16 ans, Christophe Caza, vainqueur de l'Orange Bowl cadet, Jean-Baptiste Chanfraud, auxquels les spécialistes avaient prédit une grande carrière.
01:35 Malédiction ou dilettantisme ? Sans doute un peu des deux.
01:39 Alors, Noah a bien raison de se méfier.
01:41 Le tennis d'aujourd'hui n'est pas fait pour les faibles.
01:44 Il ne donne pas le droit au moindre relâchement.
01:47 Et Yannick semble l'avoir compris.
01:50 S'il n'est pas pourri par l'environnement, disons qu'en Europe, on a beaucoup plus de difficultés à arriver qu'aux Etats-Unis parce qu'on est tout de suite une vedette avant d'être arrivé.
02:04 Et au contraire des Etats-Unis où pour être une vedette, il faut vraiment être le meilleur joueur du monde,
02:11 ici on a tendance à considérer trop rapidement la vedette, future, comme une vedette déjà arrivée.
02:18 Donc si cet environnement ne le gêne pas trop, je veux dire qu'il est vraiment sur le plan moral, il est armé pour arriver au plus haut niveau.
02:25 Je crois que c'est un joueur qui a tous les moyens de réussir, qui a tous les coups pour réussir et il faut absolument qu'il persévère dans ses droits.
02:34 Pour devenir l'un des meilleurs joueurs mondiaux, Noah a sacrifié ses études.
02:38 A 19 ans, il est coupé de sa génération. Sa vie, le tennis, son univers, les cours.
02:44 Aujourd'hui, Noah ne compte plus les heures d'entraînement, les heures perdues pour atteindre la perfection.
02:50 Un joueur professionnel qui veut faire du tennis à plein temps est obligé de passer entre 5, 6, parfois 7 heures par jour sur le cours.
03:03 Il ne peut pas sortir, il a quand même un régime alimentaire suivi.
03:09 Ça demande quand même pas mal de sacrifices. Il y a les voyages, il n'y a pas de possibilité, ou alors très difficilement d'avoir une famille.
03:18 C'est pas toujours facile. L'argent arrive bien sûr, mais enfin ce n'est pas de la chance, ce n'est pas par hasard.
03:25 Les joueurs de tennis sont des gens qui font quand même des sacrifices et je pense qu'il faut vraiment que ça se passe bien.
03:32 Il faut faire des sacrifices et je pense que ce n'est pas une mauvaise chose qu'ils soient payés pour ça.
03:37 Dans moins d'une semaine, la Coupe Davis avec une rencontre test face au Néerlandais Tom O'Kair.
03:45 Mais quoi qu'il advienne, il lui faudra à l'avenir vaincre le découragement, son plus dur adversaire.
03:51 [bruit de la ville]