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Sport
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00:00 Hello et bienvenue sur le podcast "Les Matchs de ma vie".
00:06 A travers 5 matchs de foot, notre invité parle de son amour pour ce sport et nous ouvre
00:10 ainsi sur quelques chapitres de sa vie.
00:12 5 matchs à raconter, beaucoup de bonheur à partager avec vous, où que vous soyez,
00:15 où que vous nous écoutiez.
00:17 Merci déjà de nous avoir choisis.
00:18 C'est parti pour ce nouveau numéro de "Les Matchs de ma vie".
00:21 Avec moi Adam Tulette et notre invité aujourd'hui qui est…
00:24 Sonny Anderson.
00:26 Yes, une petite hésitation Sonny, mais tu t'es souvenu de ton nom effectivement.
00:31 Ravi de t'avoir avec nous Sonny, mon ami, mon collègue de Beansport.
00:35 Pour ceux qui reviennent de la lune ou tout simplement pour les jeunes, les très jeunes,
00:39 Sonny Anderson a été 3 fois champion de France, 3 fois meilleur buteur de Ligue 1
00:43 où il a brillé avec l'OM, Monaco et surtout Lyon.
00:46 Sonny a aussi été champion de Brésil avec Vasco de Gama, champion de Suisse avec Servette
00:50 de Genève et champion d'Espagne avec le Barça.
00:53 Bref, vous vouliez être champion, il vous fallait Sonny ou Sonny Goal,
00:57 comme on l'appelait.
00:58 Avec tous ces titres, tous ces buts, toutes ces aventures Sonny,
01:01 à quel point c'était difficile pour toi de ne choisir que 5 matchs ?
01:05 Difficile ? C'était compliqué.
01:08 Bien évidemment c'était compliqué parce qu'il y avait beaucoup d'émotions
01:12 pendant 20 ans de carrière professionnelle.
01:14 Mais les 5 c'était le choix de cœur.
01:18 Le choix de cœur, c'est ce que nous allons voir.
01:21 C'est parti pour les matchs de la vie de Sonny Anderson.
01:24 Match n°1, Sonny, tu as choisi lequel et pour quelles raisons ?
01:27 J'ai choisi Brésil-Italie en 1982 parce que j'avais 12 ans à ce moment-là
01:34 et j'ai appris pendant toute ma sélection, chaque fois que j'étais en sélection,
01:38 à montrer des images de ce match-là.
01:40 Parce que pour nous c'était la meilleure équipe du Brésil de tout le temps.
01:45 On disait que c'était plus foireux que celle de 1970.
01:48 Avec Junior, avec Socrates, Falcão, Zico, c'était une équipe de Cerezo,
01:54 une équipe de rêve.
01:57 Et on perd contre l'Italie l'erreur qu'avait faite Junior,
02:00 qui était sous le poteau à chaque fois.
02:03 Et en fait, notre coach nous montrait, quand vous êtes défenseur,
02:06 vous montez quand il y a un corner, vous ne restez pas.
02:08 Et Junior il a resté à chaque fois, collé au poteau.
02:12 Et le moment où Paul Rossi marque, c'est que Junior était collé au poteau.
02:17 Et en fait, c'était pour nous, on a grandi avec ça.
02:19 J'ai grandi avec ces histoires-là, avec cette équipe-là.
02:23 Il y avait Zico, qui était mon idole, qui était là.
02:26 Voilà, on a grandi en ayant une équipe nationale, avec cette sélection-là.
02:31 Même pas avec 1970, les autres c'était avec 1982.
02:34 Ah oui, avec 1982, c'est vrai que c'était une très belle équipe.
02:36 Et quand on pense à ces joueurs-là, comme Socrates,
02:39 qui était pour moi un de mes préférés aussi.
02:43 Ils étaient tellement forts à cette Coupe du Monde 1982,
02:45 et pourtant, effectivement, ils ne gagnaient pas.
02:47 Je vous allais évidemment rechercher un petit peu, me rappeler les résultats.
02:51 Vous avez battu les Soviets, l'Écosse, la Nouvelle-Zélande, puis l'Argentine.
02:56 13 buts marqués en 4 matchs, ça a l'air facile.
02:59 Et puis pour ce match contre l'Italie, parce qu'on avait une drôle de situation,
03:03 il y avait deux phases de poules pour se qualifier.
03:05 Là, vous aviez besoin juste d'un match nul contre l'Italie.
03:09 Et pourtant, le Brésil a joué comme si souvent à cette époque-là,
03:13 comme s'il fallait gagner, comme s'il fallait mettre 10 buts.
03:16 Parce que peut-être qu'aujourd'hui, avec la mentalité qui a changé,
03:20 vous auriez gagné, parce que l'Italie, qui s'est déjà qualifiée de justesse,
03:25 parce qu'ils avaient fait trois matchs nuls en phase de poules,
03:29 l'Italie avait besoin de gagner.
03:31 Mais même si, finalement, Pablo Rossi va marquer un triplé,
03:35 c'est toute une histoire aussi, parce que Pablo Rossi, qui était à ce tournoi-là,
03:39 il avait été interdit du football pendant un moment,
03:42 pour l'histoire de Sordid, de Paris et tout,
03:45 mais il marque, Socrates marque pour égaliser.
03:47 Rossi de nouveau, Falcao égalise à peu près un quart d'heure de la fin.
03:51 Et à ce moment-là, c'est bon, vous avez votre place,
03:54 vous êtes qualifié pour les demi-tours,
03:56 sauf que le Brésil continue à attaquer avec, je ne sais pas, une certaine panache.
04:01 Mais quelques minutes avant la fin,
04:03 vous avez concédé ce troisième but de Rossi, c'est terrible.
04:05 Oui, parce que le Brésil, on ne connaissait pas le match nul.
04:08 En fait, quand vous êtes une équipe nationale au Brésil, il faut une victoire.
04:12 À ce moment-là, aucun joueur pensait "Allez, on va jouer défensivement, on va le garder".
04:16 Il n'y avait pas cette mentalité-là, à cette époque-là.
04:19 En fait, les joueurs qui avaient offensif le côté du Brésil,
04:22 quand vous êtes sur le terrain avec Falcao, Cerezo, Socrates, Zico, Eder,
04:28 ce sont des joueurs qui jouent offensivement.
04:31 Le Brésil voulait marquer le troisième but pour gagner,
04:34 se qualifier avec une victoire, et pas vraiment le match nul.
04:38 Et on fait une erreur, on prend ça.
04:40 Mais c'est vrai que ce qui est triste, c'est de dire que c'était la meilleure sélection que ça jouait.
04:44 Jusque-là, il a dominé la Coupe du Monde et on perd pour la Cotto d'Italia,
04:49 qui n'était pas vraiment la favorite à ce moment-là.
04:52 Effectivement, parce que Pablo Rossi s'est réveillé contre vous.
04:55 Il a marqué un doublé en demi, puis il marque en finale.
04:58 Il a dit qu'Italia était la championne du monde, finalement.
05:01 Mais cette équipe de Brésil te faisait rêver alors.
05:05 Effectivement, tu as presque douze ans le jour de cette finale,
05:09 parce que tu es né le 19 septembre 1970,
05:13 quelques semaines seulement après le sacre du Brésil à la Coupe du Monde.
05:16 C'était déjà le troisième.
05:18 C'était au Mexique, avec une victoire sur l'Italie en finale.
05:22 Tu étais où? Est-ce que tu te souviens du match dont on parle en 1982?
05:27 Je me souviens, j'étais dans une ville qui s'appelle Guaira,
05:30 c'était à l'intérieur de São Paulo.
05:32 Et nous, chaque fois que le Brésil jouait,
05:36 on sortait dans la rue, on sortait le petit ballon, le foot,
05:40 on traçait la rue, le petit terrain et on jouait.
05:44 Et je me souviens que ce moment-là, quand on perd,
05:46 il n'y a plus personne qui est sorti.
05:48 Et nous, parce que le Brésil a perdu,
05:50 on perd ce match-là quand on est éliminé.
05:53 Et en fait, c'était pour nous, déjà pour moi, deux ans, une catastrophe,
05:58 parce que c'était la vraie Coupe du Monde,
05:59 que je me souviens vraiment, la première.
06:02 Parce que en 78, non, j'ai vu des images, c'est trop petit.
06:07 En 82, je me suis dit, voilà, quelle sélection.
06:09 On est en pleine dedans.
06:11 Je me souviens de cette petite maison de mes parents,
06:14 qui était juste, on avait tous ses copains qui étaient là.
06:17 Et dès que le Brésil jouait, finissait les matchs, on sortait, on allait jouer.
06:21 Et là, on n'a même pas mis la tête dehors.
06:23 On a resté tous fermés dans la maison à pleurer.
06:25 Trop triste.
06:26 Ah oui, parlons de cette maison et de tes parents.
06:30 Alors, il y avait qui à la maison quand tu es petit?
06:32 On était cinq garçons et quatre garçons et une fille.
06:38 Et ma maman, qui ne connaissait pas beaucoup le football,
06:42 qui subissait à chaque fois la terreur, parce que mon père,
06:46 à ce moment, la Coupe du Monde, les clubs, ils s'arrêtent.
06:49 Mon père, il était coach à cette époque là.
06:51 Il arrêtait. Il est venu à la maison.
06:53 Il y avait mes autres frères avec moi et ma soeur.
06:56 Et on était dans le salon à regarder le match.
07:01 On ne faisait même pas l'apéro parce que nous,
07:03 on n'avait pas de moyens de faire.
07:04 On avait juste le moyen de regarder les matchs et tout ça.
07:07 Il y avait le bonheur après de sortir.
07:09 Et je me souviens que mon père, quand il analysait les matchs,
07:13 on écoutait, on ne parlait pas.
07:14 On n'avait pas vraiment le droit de parler parce que c'était lui
07:17 qui nous donnait quand même les choses.
07:19 Nous, on criait quand il y avait un but.
07:20 On sautait, on lançait les autres et tout.
07:22 Et on sortait.
07:24 Le Brésil, quand il marquait un but, on sortait.
07:26 On allait dans la rue comme ça et on fêtait.
07:28 On revenait vite dans la maison parce que c'était une petite maison.
07:32 Et du coup, c'est de bons souvenirs parce qu'on a vécu ça en famille.
07:38 Vous étiez quatre garçons.
07:39 Alors, est-ce que tout le monde jouait au foot ?
07:41 Alors, avec un papa qui est coach, j'imagine que oui.
07:43 Oui, oui, parce que moi, on a eu trois garçons sur les quatre.
07:48 Parce que j'ai un frère qui a une paralysie à la jambe,
07:50 qui a fait du foot, mais en salle.
07:52 Il était gardien.
07:54 J'ai un frère qui a fait une carrière professionnelle.
07:56 Il s'appelle Toninho, qui jouait plutôt une carrière au Japon.
08:00 Il a fait six ans au Japon, les années 85-86.
08:05 Avec une sélection aussi.
08:07 Avec une sélection, avec l'équipe du Brésil.
08:09 Il a joué surtout à Portuguesa, une équipe de São Paulo.
08:14 Il a fait une carrière.
08:15 Il a joué à Flamengo aussi, même à Vasco.
08:18 Il a joué.
08:19 Il était en sélection.
08:20 Et après, j'ai un autre frère qui, pour nous, c'était le plus doué.
08:23 C'était le plus doué, mais il n'était pas sérieux.
08:26 Tout ce que mon père nous expliquait à nous pour être sérieux pour le football,
08:29 pour la carrière, lui, il faisait au contraire.
08:31 - Ah oui, le rebelle.
08:32 - Le rebelle, voilà.
08:33 Et lui, il avait déjà, pratiquement de naissance, le pied gauche et le pied droit.
08:38 Il fait aussi fort.
08:39 Nous, on était obligés de travailler.
08:41 Moi, j'étais obligé de travailler mon pied gauche.
08:42 Lui, il l'avait déjà.
08:43 Il avait déjà ça.
08:44 C'était le plus doué.
08:45 Il jouait le numéro 6.
08:46 Mais comme il n'était pas sérieux dans sa vie,
08:49 tellement sérieux qu'on l'a perdu en 2009.
08:55 On l'a perdu pour une maladie.
08:57 Voilà, parce qu'il s'est perdu dans la vie.
08:59 - Ah, c'est triste.
09:00 C'était lui le plus doué quand même.
09:01 - C'était lui le plus doué.
09:02 À chaque fois, mon père, quand je suis petit,
09:06 je disais à tout le monde,
09:08 "Ca va être lui le plus...
09:09 Parlez de moi, ça va être lui le plus fort."
09:11 Mais nous, on savait que c'était notre frère qui était le plus fort.
09:14 Et il était tellement fort, parce qu'il n'était pas sérieux.
09:18 Les vacances en décembre au Brésil, on fait des matchs.
09:21 On fait des matchs entre les copains et tout.
09:24 Il s'est cassé deux fois la jambe.
09:26 Il s'est cassé une fois, parce qu'il était tellement fort.
09:29 Il chambrait les autres joueurs.
09:32 Il y en a un qui est venu casser sa jambe.
09:33 Il était dans un club où j'étais formé à Jaou.
09:36 Et du coup, l'année d'après, il est re-belote.
09:39 Il se récupère, il va jouer, il fait la même chose.
09:42 Et on casse la jambe.
09:44 Et là, il a perdu sa carrière.
09:47 - C'est dur quand même.
09:48 - Quand t'es gamin.
09:49 - Quand t'es gamin, surtout quand t'es doué.
09:51 Et quand les parents, surtout mon père, disaient que t'étais le plus fort.
09:55 Nous, on disait que t'étais le plus fort.
09:56 Mais il n'a pas réussi à le faire.
09:58 - Toi, alors, quand tu as 12 ans et que tu regardes le Brésil perdre contre l'Italie,
10:02 tu es déjà joueur dans un club ?
10:04 - Pas du tout.
10:05 Pas du tout. Moi, j'ai joué dans la rue.
10:08 Mes clubs, c'était mes copains.
10:10 Dès qu'on finissait l'école, on arrivait à la maison,
10:13 on posait les affaires et on posait les affaires de l'école.
10:16 Parce que c'était ça pendant toute l'année.
10:18 En fait, ma maman ne pouvait pas laver tous les jours.
10:20 Et du coup, les affaires, on les a enlevées.
10:22 On mettait un petit short, pieds nus, torse nu.
10:25 Et on allait dans la rue, dans la rue jouer.
10:27 Je suis rentré en centre de formation, j'avais 14 ans.
10:31 - Ah oui ?
10:32 - Et je ne connaissais pas.
10:33 - Tu as été recruté ? Quelqu'un t'a vu ?
10:34 Comment ça s'est passé ?
10:35 - En fait, mon frère est né, qui jouait déjà à Jaou.
10:38 Mon père, il était coach là-bas.
10:41 Et moi, j'ai dit, je vais y aller, je vais y aller, je vais y aller, je vais y aller.
10:45 Et ma maman, elle disait, non, non, tu ne vas pas partir.
10:47 Ton père est déjà parti, ton frère est déjà parti.
10:49 Tu as qu'à 14 ans, tu ne vas pas quitter la maison.
10:52 J'ai dit, maman, il faut que je vais y aller, je vais y aller, je vais y aller.
10:55 Et on était à 8 heures de l'habitée.
10:59 Et donc, comment faire ?
11:01 Là-bas, à l'époque, la seule communication qu'il y avait, c'était des lettres.
11:05 On ne pouvait pas faire autrement.
11:06 Ça veut dire que ma maman, quand elle écrivait une lettre,
11:08 il fallait répondre une semaine après.
11:09 Elle n'avait pas de téléphone, on ne pouvait pas s'appeler.
11:14 C'était dur pour elle, c'était dur pour moi,
11:16 mais j'avais quand même à côté de moi mon papa et mon frère.
11:20 Et l'année d'après, ils sont venus déménager à Javoux.
11:24 D'accord, pour être ensemble.
11:26 Tu étais toujours attaquant, Soney ?
11:28 Moi, mon rêve au départ, c'était d'être gardien.
11:32 Non.
11:33 Oui.
11:33 Avant, pourquoi ?
11:34 Tout au début, parce qu'en fait, je ne sais pas pourquoi,
11:36 mais quand on est petit, on aime ça être gardien.
11:39 Et vite, mais ça n'a pas duré longtemps.
11:41 Et moi, je voulais être élié gauche.
11:43 Moi, je faisais à l'école, l'équipe de l'école, j'étais élié gauche.
11:48 Et mon frère, il était numéro 8.
11:51 Il avait le numéro 8 à l'ancienne, il marquait beaucoup de buts.
11:55 Mon père, il était numéro 6 quand il jouait au foot.
11:58 Et moi, je voulais être comme mon frère après.
12:00 Je disais, je veux être 8.
12:02 Et en fait, quand je suis passé au centre de formation à 14 ans,
12:06 j'avais un coach qui était professionnel.
12:09 Il a vu quelques matches de moi.
12:11 Et là, il me dit, est-ce que tu veux marquer des buts ?
12:14 Je dis oui, j'adore.
12:15 Est-ce que tu veux être connu ?
12:16 J'ai dit oui.
12:17 Est-ce que tu veux gagner de l'argent ?
12:18 J'ai dit oui.
12:19 Mais je vous mets en off.
12:20 Il faut que tu ailles mettre en off, parce qu'on ne va parler que de ceux qui marquent des buts.
12:25 Et c'est à ce moment-là où j'ai changé.
12:27 Petit déclic.
12:28 Et tu commences à marquer des buts.
12:30 Tiens, ça nous amène au match numéro 2 ce année.
12:33 Six ans après cette défaite traumatique du Brésil à la Coupe du Monde,
12:36 tu vas jouer contre Zico, contre ton idole, dans le stade mythique du Maracana.
12:42 On est en 1988.
12:44 Ton club Vasco de Gama affronte le Flamengo de Zico.
12:47 Quels sont tes souvenirs de ce match-là ?
12:50 C'était un super souvenir, mais assez triste quand même,
12:53 parce que je venais de signer mon contrat professionnel à Vasco,
12:57 de 17 ans et demi à 18 ans.
12:59 Je vais jouer la première fois au Maracana, un match aussi important.
13:04 J'ai joué face à Zico il y a quelques mois.
13:07 J'étais à l'époque supporter de Flamengo et supporter de Zico.
13:12 Et là, je rentre dans un Maracana qui avait entre 150 000 et 140 000 personnes.
13:18 Et j'avais à peine 18 ans.
13:21 Et j'avais qu'une chose quand je rentre,
13:23 parce qu'au Brésil, à l'époque, c'était un club qui rentrait en premier pour les supporters.
13:27 Et après, tu avais l'équipe qui rentrait aussi de l'autre côté.
13:30 Il y avait deux tunnels qui se séparaient.
13:32 Et on rentre d'un côté noir et rouge, et de l'autre côté, le Vasco noir et blanc.
13:39 Et j'ai tremblé. J'avais les jambes qui tremblaient tout le match.
13:44 J'attendais qu'une chose, c'est qu'à la mi-temps, je sors.
13:48 - Ah oui, à ce point-là ? - Je sors et je rentre.
13:50 Je ne demande pas de sortie, mais dans ma tête, je disais,
13:53 je faisais tellement de mauvais matchs, je n'arrivais pas.
13:55 J'avais les jambes qui tremblaient.
13:56 Il y avait Leonardo qui jouait avec Flamengo.
14:00 Et j'avais qu'une chose, c'est de sortir.
14:02 Et j'arrive dans le vestiaire, je n'ai pas un mot, je reste dans mon coin.
14:05 Et quand le coach annonce un changement, et c'est moi, je suis soulagé.
14:11 - Ah, c'est terrible, parce qu'en plus, c'est un vrai derby, ce match-là.
14:14 - C'était une finale. En fait, au Brésil, quand il y a le match à l'air, vous faites une finale.
14:20 C'était la finale de ce match à l'air.
14:22 Et c'est pour ça que c'était les grosses équipes de Flamengo.
14:25 Vasco venait d'être champion l'année d'avant, champion de Rio.
14:30 Et là, je jouais.
14:32 Et ce n'est pas le Maracanã de maintenant, le Maracanã d'avant, c'était assez impressionnant.
14:38 - Comment tu t'es remis alors ?
14:39 Parce que là, quand on t'entend dire que tu tremblais, que tu n'arrivais pas à être à la hauteur,
14:45 comment tu as fait pour rebondir derrière ça ? Ce n'est pas facile.
14:48 - Non, mais c'est juste que vous avez l'habitude de jouer ce genre de match.
14:51 C'est-à-dire que, au Vasco, quand on commençait à jouer, je n'étais plus titulaire.
14:55 J'étais remplaçant et on faisait rentrer petit à petit dans les matchs, dans les grands matchs.
15:00 Alors que moi, j'ai marqué au Maracanã en 92.
15:04 Juste avant de quitter Vasco, j'avais marqué mon premier but.
15:06 J'en ai marqué deux au Maracanã.
15:08 Et c'était ça, parce que c'était quand même difficile à jouer quand vous avez autant de pression.
15:13 Parce que au Brésil, quand vous êtes 18 ans ou 19 ans ou 17 ans,
15:16 vous avez la pression énorme de la presse, des supporters, du club.
15:22 Parce que vous êtes dans un club comme le Vasco.
15:24 Mais petit à petit, j'ai commencé à m'habituer à rentrer dans la responsabilité de joueur de haut niveau.
15:31 Et j'ai commencé à attaquer les matchs différemment.
15:35 - D'accord. Et tu avais qui comme coéquipier qu'on connaît ?
15:38 - Bebeto.
15:39 - Il y avait Bebeto, il y avait Mazinho, qui c'est le papa de notre ami Acanthara.
15:48 - Thiago Acanthara.
15:51 - Après à l'époque, il y avait des grands joueurs qui jouaient au Brésil.
15:56 Roberto Dinamite, c'était la grande star de Vasco, qui a fait un passage à Barcelone, mais vite fait.
16:02 - Roberto Dinamite, parce qu'il farpait tellement fort.
16:05 - Il farpait fort, il explosait les filets.
16:08 - Génial.
16:09 Et ta vie de jeune footballeur à Rio, c'était comment ?
16:15 - C'était entre l'ambition de jouer.
16:18 Parce qu'à cette époque-là, on ne gagnait pas d'argent.
16:20 Même quand j'ai signé mon premier contrat pro à Vasco, on ne gagnait pas vraiment de l'argent.
16:26 Et c'était juste de...
16:28 Je ne sortais pas beaucoup, parce qu'à 18 ans, on ne voulait pas sortir.
16:32 A 19 ans, 20 ans, on ne sortait pas.
16:34 J'ai connu ma première femme à 18 ans, elle a 17 ans, on s'est mariés, on avait 20 ans.
16:39 - Ah oui, ça va vite.
16:42 - Ça va très vite. On essayait de trouver un cadre familial.
16:45 J'ai eu la chance de la voir, sa famille à Rio, qui était à côté de moi pour aller.
16:52 Mais on ne vit pas pour sortir, on vit pour le football.
16:57 À cette époque-là, mon père m'avait appris ça.
17:01 Il disait "Attention aux femmes, attention à l'argent, attention à les sorties,
17:05 parce que tout ça, ça va être dangereux pour ta carrière.
17:08 Et quand vous grandissez avec ça, à 18 ans, 19 ans, vous n'avez qu'une chose dans la tête, c'est de jouer."
17:14 - Sérieux, pas comme ton frère.
17:17 Ta vie de jeune footballeur à Rio, tu vas le quitter quand même à un moment donné,
17:20 parce que tu te retrouves au servet de Genève l'été de 92.
17:25 Comment ça s'est fait ça ?
17:26 - Voilà, parce que le servet... Après, j'étais transféré de Vasco à Guarani.
17:31 Et un bon dimanche, j'ai joué au 92,
17:35 on jouait à São Paulo, Guarani contre São Paulo, on fait 0-0.
17:40 C'était un dimanche, le lundi du décrassage, il y a un agent qui vient me voir
17:44 et qui me dit tout simplement "Demain, tu pars avec moi en Suisse."
17:48 - OK. - Voilà, j'ai dit "OK".
17:51 Et à ce moment-là, j'ai averti ma femme à l'époque, j'ai dit "Je pars demain en Suisse."
17:56 Vraiment, Darren, je ne connaissais pas la Suisse. Je ne connaissais pas l'Europe.
18:00 Et pour moi, il faisait froid toute l'année.
18:03 Je ne savais pas le club, je ne savais rien du tout.
18:06 Et on fait tout le voyage avec l'agent et on arrive en Suisse.
18:10 On va dans un hôtel à côté de l'aéroport.
18:13 On arrive le matin, vous voyez que c'était de nuit.
18:15 On arrive le matin et là, il y a un dirigeant,
18:18 M. Roux, qui était le dirigeant du servet à l'époque,
18:21 qui discute avec l'agent. Et l'agent ne parlait qu'italien,
18:24 il ne parlait pas français et moi, je ne parlais que portugais.
18:27 Rien d'autre.
18:29 Et ils m'ont mis à l'écart.
18:31 Moi, j'étais un peu loin, ils discutaient tous les deux.
18:33 Ça a duré toute la journée.
18:34 Ils venaient et ils me disaient "Bon, ça va aller.
18:36 T'inquiète pas, ça va aller, ça va aller, ça va aller."
18:39 Et là, j'ai regardé, il y a le dirigeant, M. Roux, qui regardait.
18:43 Je faisais des sourires, ils faisaient des sourires
18:46 et je ne comprenais pas ce qui s'est passé.
18:47 On arrive à la fin de journée.
18:51 Ils me voient et ils me disent "Sonny, il y a un match.
18:53 Le servet joue contre Monaco en match amical.
18:56 Mais ils veulent quand même que tu fasses. C'était le match, c'était le jeudi.
18:58 Il faut que tu fasses ce match-là.
19:01 Ils veulent voir.
19:02 On va faire un essai."
19:04 Je dis "OK".
19:05 J'ai fait l'essai parce qu'en fait,
19:07 moi, je suis venu parce qu'Evair, qui était un joueur brésilien
19:10 qui jouait à l'époque à la Talenta et après il est parti au Brésil,
19:13 il n'a pas voulu revenir en Europe.
19:16 Et du coup, l'agent, il dit "Je ne peux pas aller de mains vides."
19:19 Il faut que j'amène quelqu'un.
19:21 Et ce quelqu'un, c'était moi.
19:23 Ça tombe sur toi.
19:23 Ça tombe sur moi.
19:25 Et je fais ce match contre Monaco.
19:26 On perd 3-0.
19:28 Il pleuvait.
19:30 À ce moment-là, je rentre à l'hôtel.
19:33 Je prends le téléphone de l'hôtel.
19:35 Je ne savais même pas qui c'est qui allait payer la note de l'hôtel.
19:38 Je prends le téléphone.
19:38 J'appelle au Brésil ma femme et je dis "Je crois que je vais rentrer.
19:42 On perd 3-0."
19:44 Et le lendemain, je suis au petit-déjeuner.
19:46 L'agent, même pas le jour même du match, le lendemain, l'agent, il vient.
19:49 Il me fait "Bon, moi, j'ai dit alors on part quelle heure?"
19:52 Il me fait "Non, non. Ils ont vu que tu avais quelque chose.
19:54 Ils vont te garder."
19:56 C'est le début de l'histoire.
19:59 C'est le début de ton aventure européenne.
20:01 Incroyable quand même.
20:02 Et finalement, effectivement, tu joues en Suisse
20:06 et tu vas être vu aussi en marquant un but contre un club français.
20:09 Contre Bordeaux.
20:10 Oui.
20:10 Contre Bordeaux, en Coupe de l'UEFA,
20:13 on avait fait match nul en Suisse.
20:19 On a perdu 2-1.
20:21 Et ce moment-là, c'était important pour moi.
20:24 C'était là où la France, où les gens ont vu vraiment,
20:27 parce que j'ai marqué un super but contre Bordeaux.
20:31 Et le commentaire, c'était Michel Platini.
20:33 Je me souviens.
20:34 Et à ce moment-là, Michel Platini parlait super bien de moi.
20:38 Et c'est là où la France et notamment Marseille ont vu,
20:43 ils m'ont vu jouer, mais on perd 2-1, on est éliminés.
20:46 Et j'ai fait une bonne prestation.
20:48 Oui, j'ai vu le but.
20:49 Vous pouvez aller le chercher, cher auditeur.
20:52 Ce but pour le servette contre Bordeaux en Coupe de l'UEFA.
20:56 Effectivement, le jeune Sonny Anderson,
20:57 qui avait déjà les chaussettes au-dessus du genou.
21:00 Oui, tout le temps.
21:01 Ça a toujours été ton truc à toi.
21:02 Ça a toujours été, parce qu'en fait, ça a commencé,
21:04 parce qu'il y a un moment dans le match,
21:06 moi j'étais fatigué.
21:08 Et au lieu de mettre les mains, les genoux,
21:10 sur la hanche,
21:11 j'ai pris le temps de remonter les chaussettes.
21:14 J'ai remonté les chaussettes, je descendais, je remontais.
21:16 Et à un moment, quand je remonte les chaussettes,
21:18 je me sentais bien et moins fatigué.
21:20 C'est impressionnant.
21:20 Du coup, j'ai gardé.
21:22 C'est devenu une mode.
21:24 C'est devenu ton petit truc à toi.
21:26 Ok, donc tu arrives à Marseille pendant six mois,
21:29 parce que le club va être rétrogradé,
21:31 on ne va pas parler de ces histoires-là.
21:32 Mais tu marques 16 buts en 20 matchs de championnat.
21:35 Tu as été une star tout de suite du côté du Vélodrome.
21:39 Et donc, après la descente de Marseille,
21:42 tu te retrouves à Monaco,
21:43 où les chaussettes hautes vont impressionner un jeune Thierry Henry peut-être.
21:47 Oui, parce que Thierry, à ce moment-là,
21:49 il commençait sa carrière et on était assez proches l'un de l'autre.
21:56 À l'époque, il ne se conduisait pas.
21:58 C'est moi qui l'accompagnais.
22:00 J'allais chercher, je suis venu chez lui pour amener l'entraînement.
22:04 Il venait à la maison.
22:05 On était souvent ensemble, les entraînements ensemble.
22:10 Après, on a commencé à jouer tous les deux, à jouer ensemble.
22:13 On a fait des super matchs de championnat,
22:16 aux Coupes d'Europe aussi.
22:18 Et à partir de là, il avait gardé les chaussettes comme moi.
22:21 Excellent. Ces années à Monaco étaient bien réussies pour toi.
22:26 Et c'est Barcelone qui vient toquer à la porte.
22:28 Tu vas te retrouver en Espagne ou en Catalogne, je devrais dire.
22:33 Ça, c'était comment d'aller au Barcelone pour un Brésilien.
22:37 Il y avait déjà Rivaldo à cette époque-là, non ?
22:38 Non, Rivaldo, il est arrivé au même moment que moi.
22:40 Elle est arrivée en même temps.
22:41 Moi, je viens pour remplacer Ronaldo, qui parle l'intérieur de mes langues.
22:44 Oui, pour remplacer Ronaldo, ce n'est pas évident.
22:48 Pas évident pour un Brésilien qui remplace un autre Brésilien.
22:51 Moi, j'avais fait un nom en France.
22:53 Il fallait refaire ça en Espagne et surtout remplacer Ronaldo.
22:57 Quoi qu'il arrive, les gens, ils vont dire, il y a un numéro 9, c'est un Brésilien.
23:02 Ils doivent jouer pareil que Ronaldo.
23:04 Mais non, personne ne peut jouer comme Ronaldo.
23:07 Et moi, j'ai eu ce malheur d'avoir Van Gaal comme coach.
23:11 Mais au début, ça se plait bien passer.
23:12 Mon premier match, c'était le trophée de Guinper.
23:15 On joue contre la Fiorentina.
23:17 J'ai marqué.
23:18 Non, contre la Sampdoria, j'ai marqué.
23:20 Et je commençais bien.
23:21 Je n'étais pas en sélection.
23:23 Et là, pour moi, c'était fantastique.
23:24 Et après, c'était un peu plus compliqué parce que les gens, ils voulaient voir vraiment
23:29 Ronaldo numéro 9.
23:31 Parce que Ronaldo ne courait pas.
23:33 Ronaldo, il allait accélérer, il avait été explosif.
23:36 On ne peut pas remplacer Ronaldo.
23:38 Et moi, je n'arrêtais pas de dire, j'ai ma façon de jouer.
23:40 J'ai mon style à moi.
23:41 Je ne suis pas comme Ronaldo.
23:43 Mais les gens ne voulaient pas savoir.
23:45 Ils voulaient que je marque sur tous les matchs comme Ronaldo.
23:48 Pour moi, c'était un peu plus compliqué la première année.
23:50 Ce n'est pas évident.
23:51 C'est comme suivre Maradona.
23:53 Ronaldo, à cette époque-là, en plus, était le meilleur attaquant du monde.
23:57 C'est tellement impressionnant.
23:58 Donc, ce n'est pas évident.
23:59 Mais on va peut-être revenir là-dessus.
24:00 Mais d'abord, justement, Ronaldo, match numéro 3, ce n'est que ce que tu as choisi.
24:04 Dix ans après le Maracana, se retrouver au Stade de France pour ce 12 juillet 1998.
24:10 Tout le monde sait de quoi on va parler.
24:12 La finale de la Coupe du Monde entre la France et le Brésil,
24:15 c'est plutôt des souvenirs douloureux pour un Brésilien.
24:18 Donc, pourquoi choisir ce match-là?
24:20 Choisir parce qu'il y a quelques années, moi, j'ai fait quand même les sélections en 97,
24:26 où j'ai marqué mon premier but avec l'équipe de Brésil.
24:29 J'aurais dû faire cette Coupe du Monde en 98.
24:33 J'espérais le faire.
24:34 Il y en a été trois à Barcelone.
24:36 Il y a eu deux qui sont partis, Giovanni et Rivaldo, qui font la Coupe du Monde.
24:40 Moi, non.
24:42 Et en fait, je choisis ça parce qu'à ce moment de la Coupe du Monde, j'étais au Brésil.
24:47 J'étais au Brésil, j'ai retourné et on regardait le match à Rio.
24:52 À ce moment-là, j'habitais à Rio.
24:55 Et à la fin du match, les Brésiliens, notamment la famille qui était là,
25:00 m'ont dit "t'es content, t'es triste?"
25:03 J'ai dit "je ne suis ni triste ni content".
25:06 "Ah, mais le Brésil a perdu".
25:07 Parce qu'en 98, la plupart des joueurs qui étaient sur le terrain,
25:10 j'avais joué soit contre, soit avec.
25:13 C'était des amis.
25:15 J'avais Thuram, Joakim, Petit, Trézéguet, Thierry Henry.
25:21 Oui, bien sûr.
25:22 J'avais Thierry Henry.
25:23 Et après, j'ai joué contre Zizou, contre Lizarazu, Marcel.
25:28 En fait, tous ces joueurs-là, je connaissais tout le monde.
25:31 Et en fait, j'étais content parce que le Brésil avait déjà gagné trois.
25:35 J'ai dit "la France est la première et mes amis ont gagné une Coupe du Monde".
25:40 En fait, je vais rentrer un moment ou l'autre les voir en France.
25:43 Et voilà, j'étais content.
25:44 Pour moi, c'était parce que c'était la première de la France
25:48 et que mes amis avaient gagné une Coupe du Monde.
25:50 Je me suis mis dans la place.
25:52 Je n'étais ni triste ni content.
25:54 J'étais... voilà.
25:55 Pour moi, le Brésil perd, mais la France gagne.
25:57 J'étais content.
25:58 Ton côté français était content quand même.
26:01 C'est vrai que pour cette Coupe du Monde,
26:04 Ronaldo est là, évidemment.
26:05 Il y a toute cette histoire de la finale où il n'est pas titulaire,
26:08 puis il est titulaire.
26:09 Bon, finalement, il ne joue pas très bien.
26:11 Rivaldo, d'accord, c'est un choix évident.
26:14 Mais derrière, Bebeto avait 34 ans, Edmundo, Denison.
26:20 Il y avait de la place pour un Sonny Henderson.
26:22 Il y avait de la place.
26:23 Pourquoi, à ton avis, tu n'as pas été pris et comment tu l'as appris ?
26:27 Oui, mais c'est...
26:29 Moi, j'ai appris les choses mal
26:31 parce que comme j'avais fait la Coupe de Confédération,
26:33 j'avais fait avant les matchs avec le Brésil.
26:35 Et quand je suis allé au Japon faire cette tournée en 1996,
26:38 c'était pour remplacer Romario qui était blessé.
26:41 Et moi, je me suis dit, je vais faire la Coupe du Monde.
26:43 J'ai fait la Coupe du Monde un an avant.
26:45 J'ai fait de bonnes prestations,
26:48 sauf qu'il y avait un côté sponsor qui m'empêchait d'aller
26:51 parce que l'époque, c'était Nike.
26:53 Ah oui ?
26:53 Sponsor. Et moi, je n'étais pas en Nike.
26:55 Ah, et ça joue...
26:58 Et ça jouait à cette époque-là, ça jouait énormément.
27:00 Et je n'ai pas pu faire ma Coupe du Monde.
27:04 Waouh, c'est terrible quand même.
27:05 Oui, c'est terrible, mais je n'ai aucun regret.
27:07 Aucun regret parce que je ne voyais pas dire à mes enfants plus tard
27:10 que j'ai fait la Coupe du Monde parce que j'étais obligé
27:13 d'être avec un sponsor pour pouvoir faire la Coupe du Monde.
27:15 Soit c'est parce que j'avais le talent,
27:17 on va le prendre, sinon...
27:19 Sinon, moi, j'étais... Après, effectivement,
27:21 quand on regarde ce moment-là, j'avais ma place.
27:25 Parce que Bebeto, qui était le grand Bebeto,
27:27 mais il était en fin de carrière,
27:29 et Mundo, qui n'était pas vraiment au top de sa carrière,
27:32 qui fait cette Coupe du Monde, alors que moi, au contraire,
27:34 à ce moment-là, j'étais bien.
27:35 Oui, tu étais un grand joueur avec le Barça en plus à ce moment-là.
27:39 Bref, les amis, vous écoutez les Matchs de ma vie,
27:42 le podcast de Beanspour,
27:43 où notre invité raconte les cinq matchs de foot.
27:45 Quand le plus marqué, c'est la vie,
27:46 on arrive au match numéro 4 de Sonny Anderson,
27:47 notre ami brésilien, Goliador.
27:49 Petite question, Sonny, avant d'enchaîner,
27:52 par rapport à tous les buts que tu as marqués,
27:54 est-ce que tu sais déjà combien de buts tu as marqués
27:56 dans ta carrière professionnelle ?
27:58 Je ne sais pas.
27:59 Tu ne sais pas ?
28:00 Je ne sais pas, peut-être 200, quelques, 300, je ne sais pas.
28:02 Pas loin de 300, me semble-t-il.
28:04 Justement, ma question, donc j'ai peut-être un début de réponse,
28:07 est-ce que tu es comme notre ami Jean-Pierre Papin,
28:10 qui se souvient de chaque but dans les détails,
28:13 ou est-ce que tu as en tête juste les meilleurs ?
28:15 Non, non, mais je me souviens d'à peu près,
28:17 vous me dites, un match, je peux peut-être sortir le but,
28:21 combien de buts j'ai marqué.
28:23 Et je me rappelle, c'est comme si je regarde une photo de moi,
28:27 je sais quel match j'ai fait.
28:29 On se souvient à peu près de tous les buts,
28:33 pas loin de tous, il y en a beaucoup, beaucoup que je me souviens,
28:36 pas vraiment ceux qui ont marqué,
28:37 mais ceux que, et je me souviens aussi de ceux que j'ai ratés.
28:39 Oui.
28:40 J'ai raté aussi.
28:41 Ça aussi.
28:41 Oui, aussi, parce que c'est des moments forts d'émotion
28:45 et que c'est difficile à oublier.
28:47 Oui, mais tu vois, je n'ai pas marqué beaucoup de buts
28:51 pour mon équipe de pub où je jouais,
28:56 mais je te rejoins sur cette idée de,
28:59 tu gardes en tête parfois des souvenirs douloureux,
29:01 des buts que tu aurais dû marquer.
29:03 T'aurais dû marquer.
29:04 Oui.
29:04 Je me souviens des actions, notamment à Vasco,
29:07 quand j'ai joué à Vasco, on joue en Libertadores,
29:12 on joue contre le National de Medellín
29:15 et en face, le gardien, c'était Higuita.
29:17 Oui.
29:17 Higuita et moi, je joue et sur le banc, il y avait
29:21 Roberto Dinamite, Ibebeto et c'est moi qui étais choisi
29:25 par Zagallo pour jouer ce match-là.
29:27 Le grand Zagallo.
29:28 Oui, et moi, j'ai joué ce match-là.
29:30 La première minute, j'ai mon copain William,
29:32 qui était au milieu de terrain, qui me fait un ballon profondeur,
29:35 j'accélère, Higuita, il sort, j'enlève de la poitrine,
29:38 sauf que au lieu de mettre la tête tout de suite,
29:40 j'attends que le ballon descende pour mettre le pied,
29:42 il y a la défenseur qui vient et qui enlève.
29:45 On perd 1-0 et là, tout s'effondre,
29:49 t'as tous les supporters qui ne voulaient plus que j'aie joué à Vasco.
29:52 Ça, c'est des choses qui sont négatives, mais ça marque.
29:56 Tu ne peux pas perdre cette image de ta tête.
29:58 Oui, je comprends trop bien.
30:00 Le quatrième match de ta liste, Sonny.
30:02 On est le 5 mai 2001 au Stade de France de nouveau,
30:05 mais cette fois-ci, tu es sur la pelouse et même capitaine de l'Olympique lyonnais
30:09 pour la finale de la Coupe de la Ligue
30:11 contre l'un de tes anciens clubs, l'AS Monaco.
30:14 Tu l'as choisi pour quelles raisons cette finale ?
30:16 J'ai choisi parce que au moment de ma signature avec Lyon,
30:21 Jean-Michel Hollaise vient me chercher et me dit
30:24 "moi, je veux transformer ce club en un des plus grands en France
30:28 et je veux gagner des titres parce qu'on n'a pas gagné depuis 33 ans.
30:31 Il faut gagner des titres, il faut amener des titres".
30:33 Voilà pourquoi je suis venu.
30:35 Et quand on fait ce match-là, c'était tellement spécial
30:38 parce qu'effectivement, j'ai joué contre Monaco.
30:40 Sur le banc, il y avait Claude Puel comme coach à Monaco,
30:43 qu'on avait joué ensemble à Monaco.
30:46 Et en face, il y avait Ludovic Jouly, il y avait Marc Simonnet,
30:49 Shaban Inounda, il y avait une grosse équipe comme Marquez, Galliardo.
30:54 C'était une très belle équipe.
30:54 Une très très belle équipe.
30:56 Et nous, on avait une équipe qui était...
30:58 Sous le nom, ils étaient plus forts.
31:00 On avait vraiment une équipe de copains.
31:01 Et ce jour-là, on ne voulait pas lâcher.
31:03 Tellement on ne voulait pas lâcher parce que quand il y a un partout,
31:06 à la 118e minute,
31:08 moi, j'ai pris un ballon parce que tout le match,
31:11 Rodríguez, défenseur de Monaco,
31:13 il me prenait et il ne me laissait jamais retourner.
31:15 Je pense qu'il y avait des consignes de Claude.
31:18 Il ne me laissait pas retourner.
31:19 Et à ce moment-là, je reçois un ballon de Jérémie Bréchet.
31:22 Je contrôle, il n'est pas derrière moi.
31:24 Et là, je me retourne.
31:25 J'avais qu'une chose dans la tête, c'est d'amener le ballon
31:27 dans la surface de réparation.
31:29 Et après, on verra ce qui va se passer.
31:31 Et j'arrive à accélérer.
31:32 À la 118e minute, j'avais le mollet qui était gonflé.
31:35 Et je lève la tête.
31:37 Je vois Patrick Mollet.
31:39 Je centre, il se jette, il marque.
31:41 En fait, là, on s'est dit, ça y est, on est champion.
31:44 En fait, c'est peut-être pour beaucoup de monde,
31:46 mais ce n'est pas important de gagner la Coupe de la Ligue
31:48 à ce moment-là, parce qu'on a fait la fête.
31:50 Mais c'était le premier titre avec Lyon.
31:52 Parce qu'après, il y a eu d'autres titres,
31:54 le championnat, c'est venu et tout.
31:55 Mais celui-là, c'était le premier titre pour moi,
31:57 avec le club, pourquoi je suis venu à Lyon.
32:00 Et c'était vraiment spécial de voir 40 000 personnes
32:03 au stade qui créaient la fête à Lyon.
32:07 Tout ce qu'on a fait là.
32:09 Ce qui est bien, c'est que les joueurs, la plupart,
32:11 on a gardé encore les contacts aujourd'hui.
32:13 On est tous des copains.
32:15 - C'est quelque chose de très fort dans ton parcours
32:17 et dans l'histoire de l'OL, effectivement.
32:19 - Oui, surtout parce qu'on attendait tous depuis longtemps,
32:22 avec une équipe que quand on regarde le passé,
32:25 tout le monde peut dire, ce n'était pas la meilleure équipe.
32:27 Mais c'était une équipe vraiment de copains.
32:29 On s'entendait et on voulait cette Coupe de la Ligue.
32:33 Surtout la façon dont on se qualifiait face à Nantes.
32:35 On gagnait 3-2 à la maison pour se qualifier.
32:39 C'était compliqué.
32:40 Nantes venait d'être champion de France à ce moment-là.
32:43 On a dit, on est en finale, on ne peut pas la perdre cette finale
32:46 parce qu'on va rendre heureux un peuple
32:48 qui attend ça depuis longtemps.
32:50 Pour moi, c'était magnifique parce que pourquoi je suis venu,
32:54 pourquoi j'ai signé ce moment-là,
32:56 pratiquement deux ans avant avec l'OL.
33:00 - En plus, cette finale-là,
33:02 c'était un moment difficile dans ta vie d'homme.
33:05 - Oui, c'était un moment complètement difficile
33:07 parce que quelques mois avant,
33:09 j'avais eu une séparation, la perte de mon papa.
33:13 C'était compliqué, hyper compliqué.
33:15 Jean-Michel Olaz me voit et me dit,
33:17 est-ce que tu es capable de jouer ?
33:19 J'ai dit, président, je veux jouer et je veux la gagner.
33:25 C'était hyper compliqué parce que niveau émotions,
33:29 il n'y a que un moment pour oublier.
33:31 Pour moi, c'était le solo terrain.
33:33 Je me suis dit, je vais faire ça pour mon père
33:35 parce qu'il attendait tellement de me voir
33:37 et m'a suivi toute ma carrière.
33:39 Il n'était plus là.
33:41 Je me suis dit, je vais le faire aussi pour mon père.
33:45 C'était le moment pour moi de rendre tout ce qu'il a fait pour moi.
33:49 - C'est génial. C'est un bel hommage aussi
33:51 de gagner comme ça en pensant à ton papa.
33:53 Et puis ce but, effectivement,
33:55 que tu crées à la 118e,
33:57 donc à deux minutes de la fin des prolongations,
33:59 Patrick Muller qui se retrouve buteur !
34:01 Il était entré en jeu, le défenseur suisse.
34:03 - Il était en jeu parce que le défenseur,
34:05 il était remplaçant alors qu'il venait d'être titulaire
34:09 toute la saison.
34:11 Je pense qu'il y avait un autre joueur
34:13 qui avait fait les 118 minutes,
34:15 qui avait fait toutes les prolongations,
34:17 ils étaient incapables de faire ça,
34:19 d'aller chercher ce ballon.
34:21 Parce que c'est un ballon en direction de Patrick Muller,
34:23 mais il fallait tacler quand même
34:25 et mettre son plat du pied.
34:27 Et lui, quand il a vu, je vois que c'est lui,
34:29 je centre, mais après le centre n'est pas un peu fort,
34:31 mais il tacle, il arrive à marquer,
34:33 on se dit, qu'est-ce qu'il faisait là ?
34:35 Parce que celui qui a marqué quand même le premier but,
34:37 c'était un défenseur, c'est Kassapa.
34:39 Et là, pour donner la victoire,
34:41 c'est une autre défenseur, c'est Patrick Muller.
34:43 Comme quoi, peut-être pas besoin d'attaquant
34:45 pour marquer des buts au final.
34:47 - Mais pour faire les passes nécessaires quand même.
34:49 - Pour faire des passes.
34:51 - Et la saison suivante, effectivement,
34:53 Lyon sera champion de France pour la première fois
34:55 de son histoire et ça va continuer comme ça,
34:57 il y aura sept titres d'affilée.
34:59 Et toi, tu as joué un rôle hyper important
35:01 dans ces succès, tu es bien conscient
35:03 de ce que tu as apporté.
35:05 - Oui, parce que quand j'ai signé à L'Olympe,
35:07 c'était pour devenir ce club un grand.
35:09 Il y avait des changements
35:11 qui étaient obligatoires de faire
35:13 dans le club,
35:15 dans la façon de s'entraîner,
35:17 pour plein de choses,
35:19 pour qu'on devienne quand même un club professionnel.
35:21 Même si c'était un professionnel,
35:23 il y avait des choses qui étaient un peu...
35:25 Et moi, je suis arrivé pour faire des changements
35:27 entre la presse
35:29 et le club,
35:31 les joueurs, entre le terrain,
35:33 moi, quand je suis arrivé, j'ai impressionné tout le monde
35:35 parce que pour moi, c'était l'habitude
35:37 d'arroser le terrain avant chaque entraînement.
35:39 Parce qu'à Barcelone, on faisait ça
35:41 et je demandais aux jardiniers,
35:43 il faut que le terrain soit arrosé
35:45 pour que le ballon aille plus vite, qu'il glisse,
35:47 qu'il fuse.
35:49 Il avait fait ça, il y a plein de changements
35:51 qui ont été acceptés par les joueurs.
35:53 Si on ne montrait pas les amples
35:55 sur le terrain, on ne pouvait pas demander
35:57 des changements.
35:59 Et les changements sont venus petit à petit
36:01 avec le comportement des joueurs,
36:03 avec le staff, avec les kinés,
36:05 avec les attendants,
36:07 parce qu'ils sont restés amis aujourd'hui.
36:09 Parce que ce sont des gens qui travaillent dans l'ombre.
36:11 Et quand je suis arrivé de Barcelone, ils avaient tous peur.
36:13 "Il y a le gros Sonia Anderson qui arrive,
36:15 Astar qui arrive,
36:17 nous on est un petit club Lyon, on joue la troisième place,
36:19 quatrième place,
36:21 qu'est-ce qu'il va nous faire ?"
36:23 Et ça est devenu mes amis,
36:25 que ce soit Abidel le kiné, Guy Géné l'attendant,
36:27 c'est tout ça, le doc Jean-Jacques Imprino,
36:29 tout ça c'est devenu des amis aujourd'hui.
36:31 Parce que je suis allé dans leur côté
36:33 pour expliquer qu'il n'y a pas d'histoire sans vous.
36:35 On ne peut pas être sans vous.
36:37 On ne peut pas être quelque chose dans notre carrière
36:39 sans vous derrière nous,
36:41 et qu'on ne parle pas beaucoup, mais qui sont là pour nous rendre
36:43 on va dire en forme,
36:45 mettre en forme pour les matchs.
36:47 Ils sont devenus amis aujourd'hui.
36:49 - Donc une belle histoire d'amitié pour toi
36:51 avec ce club, avec tous ces gens que tu viens de citer
36:53 et plein d'autres aussi.
36:55 Et tout ça c'est marque de ton éducation aussi
36:57 et de ton papa qui disait toujours être sérieux,
36:59 être sérieux pour avoir une réussite en carrière.
37:03 Il avait raison ton papa.
37:05 Et on arrive au dernier des 5 matchs
37:07 qui ont le plus marqué ta vie.
37:09 On est le 1er juillet 2006
37:11 et à Francfort, on va assister à un quart de finale
37:13 de la Coupe du Monde mémorable
37:15 entre la France
37:17 et le Brésil. Ronaldo,
37:19 Rolandinho, Kaká, Roberto Carlos,
37:21 Juninho d'un côté,
37:23 Machelevi, Vieira, Ribéry, Henry,
37:25 Zidane de l'autre. Effectivement,
37:27 c'est un match extraordinaire.
37:29 La France va de nouveau battre le Brésil.
37:31 1-0 cette fois. Alors pourquoi as-tu mis
37:33 cette rencontre sur ta liste ?
37:35 Mon cher Sonny, encore une défaite pour le Brésil que tu as choisi.
37:37 Tu es un peu maso quand même !
37:39 - Non parce qu'en fait,
37:41 c'est le match,
37:43 c'est comment ça s'est passé, les choses
37:45 qui se marquent parce que
37:47 la France a joué avec,
37:49 on va dire gagné,
37:51 avec 12 Brésiliens.
37:53 - Il y avait un 12ème Brésilien sur la pelouse.
37:55 - Un 12ème Brésilien sur la pelouse mais il était du côté français.
37:57 - Du côté de la France.
37:59 - C'était Zizou. Parce qu'à ce moment-là, j'étais à ce match-là.
38:01 J'étais là-bas, je suis allé voir
38:03 et j'avais vu des matchs de Zidane.
38:05 J'avais vu des matchs qu'il avait fait, j'ai joué contre lui.
38:07 Mais ce match-là,
38:09 ce match-là, on n'avait même pas
38:11 de regret de dire "on perd"
38:13 parce qu'il y a une faute de l'attention
38:15 sur le but de Thierry Henry et tout ça.
38:17 On a dit, on était là, on était
38:19 admiratif ce qu'il faisait Zidane.
38:21 On s'est dit, on ne peut pas
38:23 ne pas être pour la France ce jour-là
38:25 ne pas être pour Zidane
38:27 parce qu'avec ses gestes techniques, ce qu'il a fait
38:29 effectivement avec Ronaldinho
38:31 sur le terrain, Ronaldo, Kaká,
38:33 tu avais tous ces joueurs-là. - Tellement de talent.
38:35 - Tellement de talent et tout le monde avait le regard
38:37 qu'il n'y avait que pour un seul, Zizou.
38:39 Parce qu'il nous a fait...
38:41 Et là, ce n'est pas vraiment la défaite
38:43 en fait c'était le match qu'il a présenté
38:45 Zidane. Dans le Brésil,
38:47 tout le monde a dit "nous on avait 11 Brésiliens
38:49 et eux ils en avaient un
38:51 et ils ont gagné.
38:53 Avec un seul, nous on avait 11.
38:55 - Si joli ça, effectivement.
38:59 Je ne sais pas ce que ça veut dire, ce que ça nous
39:01 dit sur toi, le fait que tu choisis
39:03 ce match où le Brésil
39:05 est battu par la France, mais en tout cas
39:07 c'est très sympa de t'entendre
39:09 parler comme ça de cette équipe de France.
39:11 Zidane malheureusement qui ne va pas gagner la finale
39:13 mais effectivement contre l'Espagne
39:15 et puis contre le Brésil, il était
39:17 extraordinaire et ça t'a plu
39:19 apparemment en tant que Brésilien
39:21 et en tant que fan de foot.
39:23 Toi tu étais donc au stade ? - Oui, j'étais au stade
39:25 à cette époque-là, j'étais
39:27 invité par TF1
39:29 je faisais ça avec TF1
39:31 pour le 20h. J'étais invité
39:33 et j'ai dit "j'ai de la chance"
39:35 J'ai de la chance parce que
39:37 d'être présent
39:39 dans ce match-là
39:41 et de voir... Quand je suis descendu
39:43 dans le vestiaire pour voir les joueurs Brésiliens
39:45 et les joueurs Français
39:47 en fait j'étais partagé
39:49 dans quel vestiaire je vais
39:51 parce qu'effectivement comme je dis, j'ai ce côté
39:53 qui... Mes amis aussi
39:55 qui étaient là, il y avait Coteriori
39:57 il y avait tous ces joueurs avec qui j'ai joué
39:59 qui étaient là et qui viennent de battre le Brésil
40:01 mais j'avais aussi mes copains
40:03 Brésiliens comme Juninho, comme Ronaldo
40:05 comme Ronaldinho qui étaient de l'autre côté
40:07 il y avait Chris
40:09 aussi qui était sélectionné
40:11 et moi je suis passé les voix
40:13 mais il n'y avait pas vraiment la tristesse
40:15 parce qu'on a joué, comme je disais
40:17 le Brésil a joué contre un phénomène
40:19 quelqu'un qui
40:21 ne pouvait pas faire autrement
40:23 qu'il gagnait ce match-là
40:25 mais voilà
40:27 parce que pour moi, ce n'est pas des moments tristes
40:29 même si il y a des défaites
40:31 parce qu'à chaque fois
40:33 c'est contre nos deuxièmes pays
40:35 Nos deuxièmes pays étant la France bien évidemment
40:37 mais tu vois ce que tu dis, ça me fait revenir
40:39 sur ton premier choix
40:41 lorsque le Brésil est battu par l'Italie
40:43 c'était ton premier match choisi
40:45 et j'avais noté que le capitaine
40:47 et philosophe quelque part, Socrates avait dit
40:49 après cette élimination
40:51 il existe une tendance à valoriser
40:53 le succès et les résultats
40:55 plutôt que l'art et la beauté
40:57 et parfois la victoire est trempeuse
40:59 oui, exactement
41:01 et là c'était de l'art
41:03 effectivement
41:05 il a raison Socrates de dire ça
41:07 parce que c'était
41:09 quelqu'un qui avait l'intelligence du jeu
41:11 qui avait le cœur, qui avait un talent
41:13 énorme
41:15 il faisait tout et réfléchit
41:17 et le football
41:19 les artistes, il faut le mettre en avant
41:21 même si il faut reconnaître la défaite
41:23 on ne va pas aller chercher pourquoi il y a une faute
41:25 pourquoi il y a une faute d'attention
41:27 de côté de Roberto Carlos pour le but de Thierry Henry
41:29 non, c'est Zizou
41:31 ce jeu-là, il y avait
41:33 un artiste sur le terrain
41:35 et cet artiste-là nous a fait
41:37 il a fait du mal au Brésil
41:39 mais il a fait du bien au football
41:41 effectivement, c'est ton ami Thierry Henry qui marque le but de la victoire
41:43 on est au bout de ta liste
41:45 des cinq matchs
41:47 tu étais en 2006 joueur au Qatar
41:49 oui, j'avais arrêté ma carrière
41:51 j'ai rentré en 2006 au Qatar
41:53 j'avais décidé
41:55 d'arrêter ma carrière de joueur
41:57 je suis rentré en France
41:59 où j'avais un restaurant à Lyon
42:01 juste pour passer le temps
42:03 pour voir un peu plus de monde
42:05 à ce moment-là, j'étais déjà en fin de carrière
42:07 donc francophile
42:09 et francophone et maintenant français aussi
42:11 tu as le passeport ?
42:13 oui, j'ai ma double nationalité
42:15 je suis fier d'avoir
42:17 j'espère un jour que je vais faire des démarches aussi
42:19 pour te rejoindre
42:21 un petit mot sur ta volonté
42:23 de faire quoi
42:25 aujourd'hui
42:27 une de tes volontés c'est d'être encore plus fort au golf
42:29 tu joues déjà pas mal
42:31 me semble-t-il
42:33 tu es handicapé au golf ?
42:35 je suis neuf d'index
42:37 et là j'attaque un autre sport
42:39 c'est le paddle
42:41 j'attaque un autre sport aussi
42:43 le golf c'est pas mal
42:45 j'ai moins de temps
42:47 entre le paddle et le golf
42:49 c'est un nouveau sport, je suis à fond comme j'étais au golf
42:51 j'espère être aussi bon
42:53 au paddle que j'étais au golf
42:55 il y a beaucoup de joueurs de foot qui deviennent
42:57 très très accro à ce sport
42:59 je vois de temps en temps Robert Pires
43:01 à Thèmes Benarfa
43:03 à Paris qui joue aussi
43:05 j'imagine qu'il ne te manque pas de partenaires
43:07 au niveau des clubs
43:09 le coaching
43:11 être dirigeant, tu en es où ?
43:13 bien évidemment
43:15 aujourd'hui
43:17 on est ensemble
43:19 depuis 11 ans
43:21 on se régale
43:23 à faire des matchs
43:25 ça me fait énormément plaisir
43:27 mais il y a toujours quelque chose
43:29 quand on est sur le terrain
43:31 et moi
43:33 c'est de retransmettre quelque chose
43:35 entraîneur des attaquants
43:37 c'est ce que j'ai fait à Lyon pendant 4 ans
43:39 c'est quelque chose
43:41 si un jour je peux revenir
43:43 dans un staff de travailler
43:45 en tant qu'entraîneur des attaquants
43:47 parce qu'on est en train de perdre
43:49 le numéro 9, on est en train de perdre des attaquants
43:51 on a des attaquants
43:53 mais on n'a plus d'avant-centre
43:55 c'est en train de finir
43:57 et de revenir un jour sur le terrain
43:59 et de travailler ça
44:01 avec les attaquants
44:03 moi c'est ça, avec plaisir
44:05 l'appel est lancé Sonny
44:07 tout le monde nous écoute
44:09 ton téléphone va forcément sonner
44:11 dans les minutes qui suivent
44:13 merci beaucoup d'avoir partagé
44:15 ces moments de vie avec nous
44:17 et on te souhaite plein d'autres matchs mémorables à venir
44:19 j'espère, très très vite
44:21 merci à vous chers auditeurs de nous avoir écoutés
44:23 s'il vous plaît n'hésitez pas à partager
44:25 avec vos amis, à en parler
44:27 sur vos réseaux sociaux et sur la plateforme
44:29 où vous nous écoutez évidemment
44:31 allez à très vite pour un nouvel épisode de
44:33 Les Matchs de ma vie, bye bye

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