Plongez au cœur de l'histoire captivante de Blaise Mamoun, Frédéric Mendy et Abdou Coulibaly, trois joueurs
de football africain ayant laissé leur empreinte à l'AS Saint-Étienne. De leurs formation et débuts sur les terrains stéphanois à leurs passages en équipe nationale, nous retraçons leur parcours exceptionnel. Mais au-delà des exploits sportifs, découvrez leur
reconversion professionnelle post-football et explorez les raisons profondes qui les ont poussés à rester enracinés dans la ville de Saint-Étienne, longtemps après avoir raccroché leurs crampons. À travers des témoignages sincères et des moments intimes, un
regard unique sur l'héritage durable que ces hommes ont laissé dans la communauté stéphanoise et leur lien indéfectible avec le club qui a façonné une grande partie de leur vie.
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regard unique sur l'héritage durable que ces hommes ont laissé dans la communauté stéphanoise et leur lien indéfectible avec le club qui a façonné une grande partie de leur vie.
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00:00Musique
00:16Une ambiance extraordinaire, les supporters étaient là, ils se soutenaient jusqu'au bout.
00:21Extraordinaire, en plus le scénario du match est parfait. Merci le président.
00:25Et la chanson culte de Queen bien évidemment...
00:28Bonjour à tous, aujourd'hui nous nous trouvons devant le stade Geoffroy Guichard
00:31et vous le savez, quand je suis là, nous allons parler football.
00:34Nous allons parler football, nous allons traverser les frontières, nous allons partir en Afrique.
00:38Nous allons rencontrer 3 joueurs, 3 anciens joueurs de la SS.
00:41Nous allons parler de Blaise Mamoun, de Frédéric Mendy et d'Abdoulaye Koulibaly.
00:45Ces 3 joueurs vont nous expliquer un peu leur déroulement de carrière, leur après carrière.
00:49Nous allons passer un moment formidable dans leur compagnie.
00:51Maintenant, vous êtes prêts, vous venez avec moi, nous allons les rencontrer.
00:54Blaise Mamoun, ancien footballeur professionnel
01:17Bonjour, Blaise Mamoun, ancien footballeur professionnel.
01:20Avant d'arriver à Saint-Etienne, je suis arrivé dans les années 90, 94, 95.
01:26Ensuite, j'ai intégré le centre de formation de Saint-Etienne
01:31après avoir participé au tournoi de Montaigu avec la sélection du Cameroun.
01:35J'ai été repéré par Christian Larièvre qui m'a contacté et qui m'a sollicité à travers mes parents.
01:42Tu as fait toute ta formation ?
01:44J'ai fait toute ma formation à Saint-Etienne jusqu'à participer à intégrer le groupe professionnel.
01:50C'est dans les années 98, 99, c'est ça ?
01:52Avant, 97, 98, à l'époque, j'avais été repéré par Robert Ervin.
02:01J'étais couché dans ma chambre au centre de formation à l'Étras.
02:04J'ai Gilbert Secarelli, que tu as très bien connu, qui frappe à ma porte et qui me dit
02:11« Ecoute Blaise, le coach de l'équipe professionnelle t'attend à l'entraînement tout à l'heure. »
02:18C'est vrai qu'à l'époque, il y avait le centre de formation à l'Étras,
02:21mais les pros s'entraînaient encore ici, à Geoffroy-Guichard.
02:23Tout à fait, on s'entraînait à Geoffroy-Guichard, donc les vestiaires étaient encore à Geoffroy-Guichard.
02:26Elles étaient encore sur la tri, comme maintenant mais pas dans le même dispositif.
02:29Et on s'entraînait sur le terrain aujourd'hui qui est nommé Salif Keita.
02:35D'accord, les féminines jouent cette année.
02:37Tout à fait, c'est ça.
02:42Abdoulaye Koulibaly, date de naissance 1929-1976.
02:46Je suis né en Côte d'Ivoire, poste attaquant et latéral gauche.
02:51Abdoulaye, plaisir de te retrouver ici.
02:53Bon, on n'a pas un super temps, c'est dommage,
02:55mais bon, on va parler football, on va parler un petit peu de ta carrière.
02:58Alors explique-nous, je sais que tu viens de Côte d'Ivoire,
03:00mais tu es tout début en Côte d'Ivoire, comment ça s'est passé ?
03:03Déjà, dans un premier temps, j'étais à l'étranger,
03:07je ne faisais que des petits tournois dans les quartiers.
03:10Et après, j'ai eu la chance et mes parents sont venus travailler en France.
03:16Donc, par rapport à ça, avec le regroupement familial,
03:21j'ai pu profiter de cette location-là pour venir en France.
03:26Ces petits tournois que tu me parles au pays, comment ça se passait ?
03:29C'est un petit tournoi, c'est un petit tournoi,
03:34Ces petits tournois que tu me parles au pays, comment ça se passait ?
03:37C'est là où tu as vraiment appris à jouer au football ?
03:39C'est là où j'ai vraiment commencé à jouer au football.
03:42C'était des terrains, des quartiers où on se retrouvait entre les potes
03:47et vraiment, on prenait du plaisir.
03:51Franchement, c'était vraiment chaleureux.
03:54C'est là où tout a commencé, au fait.
03:56Et ça a été rapide, parce que 1991, Saint-Gilles-des-Bois,
03:59et là, tu as un recruteur qui vient de Saint-Étienne
04:01et qui te propose de faire des essais au club ?
04:03Exactement. Il y a un recruteur dans la région parisienne
04:06qui est recruté pour Saint-Étienne.
04:08Et puis j'avais d'autres propositions aussi.
04:11Je ne sais pas pourquoi à Saint-Étienne.
04:13Et puis j'ai intégré le centre de formation de 1992 jusqu'en 1995.
04:20Je m'appelle Frédéric Mendy, ancien joueur de Saint-Étienne.
04:25Donc Fred, on est là, on va parler un petit peu de ta carrière,
04:27de tes débuts à Saint-Étienne.
04:29Comment tu es arrivé à Saint-Étienne ?
04:30Par quel biais ? Qui t'a recruté ?
04:32Explique-nous un petit peu tout ça.
04:34J'ai quitté le pays.
04:35J'étais dans une école de football qui s'appelle ICI Ego,
04:39de Liberté 5.
04:40Et c'est là que j'ai commencé à jouer au football.
04:44J'étais dans une école de football qui s'appelle ICI Ego,
04:47de Liberté 5.
04:49Et c'est Abdoulaye qui m'a amené à Saint-Étienne.
04:53Et je suis arrivé ici à l'âge de 13-14 ans.
04:56Et je suis venu juste directement pour faire des tests ici à Saint-Étienne.
04:59D'accord. Comment sont passés tes premiers essais,
05:01tes premiers pas à Saint-Étienne ?
05:03J'avoue que quand je suis arrivé ici, il faisait trop froid.
05:07Je suis arrivé en 2 heures, j'avais trop froid.
05:11Sinon, ça s'est bien passé.
05:13T'as été accueilli par qui au centre de formation ?
05:15Je suis accueilli par Gérard Fernandez et Christian Larrièbe,
05:20puis à son nom.
05:21D'accord, oui, Christian Larrièbe qui a accueilli
05:23beaucoup de jeunes Africains à Saint-Étienne.
05:26Et tes premiers pas au centre de formation,
05:28c'était directement… t'étais en 14-15 ans, c'est ça, non ?
05:31Non, je suis arrivé ici à 13-14 ans.
05:34Et à l'époque, c'était au stade.
05:36On avait des chambres au stade.
05:38Et j'étais dans la chambre avec Blaise Mamoun.
05:40Ton premier coach, donc, c'était Gérard ?
05:42Oui, mon premier coach, c'était Gérard Fernandez.
05:44Et d'ailleurs, je crois que c'est toujours un petit peu…
05:46On peut dire le papa, un petit peu, Gérard.
05:48Exactement, c'est ça.
05:49Qui a suivi un petit peu ta carrière et qui t'a lancé.
05:52Exactement.
05:53Donc, je disais, Fred, t'étais dans une génération dorée.
05:55Julia Sablé, Stéphane Hernandez, Jérémy Jeanneau,
05:58Sylvain Méliens, et j'en oublie certains.
06:01Cette génération-là, vous avez gagné la Grande Bardello
06:03en 97-98, c'est ça, hein ?
06:05Comment ça s'est passé ?
06:06À l'époque, le coach, c'était Gérard Fernandez.
06:08On avait un bon groupe.
06:10La Grande Bardello, on est parti jusqu'au bout.
06:12Et la finale, on est tombé contre le PSG.
06:15On a gagné au tir au but.
06:17Et l'année d'après, on s'était contre Auxerre.
06:19On a perdu au tir au but.
06:21Comment se passe ton intégration avec les professionnels ?
06:23Au début, c'était dur.
06:25Parce que je ne connaissais pas le milieu professionnel.
06:28Par contre, je perdais des balles faciles et tout.
06:31Donc, du coup, je me suis fait engueuler.
06:34Et à l'époque, il y avait Kader Ferrari.
06:36Lui, il ne m'a pas loupé.
06:38Donc ensuite, tu enchaînes, tu enchaînes, tu enchaînes.
06:40On arrive à l'année 2004.
06:42Et cette année 2004, c'est une année fantastique.
06:44C'est une année que jamais je n'oublierai cette année.
06:48Depuis la montée...
07:05Je pense que le stade devait être plein.
07:07L'ambiance...
07:08L'ambiance et tout.
07:09Je suis allé voir tout de suite les supporters et tout.
07:11Et à la fin du match, on a fait la fête au Béziers.
07:14C'était la fête super fête.
07:16Super fête. Super.
07:35Après ses apparitions à Saint-Étienne,
07:37le club décide de te prêter au Red Star.
07:40Donc, je suis parti.
07:41Une saison magnifique.
07:42Et on a fait un parcours magnifique en Coupe de la Ligue.
07:45Parce qu'on a sorti Saint-Étienne en quart.
07:49En quart de finale.
07:50Ici, 3-1.
07:51Et on est éliminé en demi-finale par Guegnon.
07:53Qui gagne la Coupe de la Ligue cette année-là.
07:55Qui gagne la Coupe de la Ligue cette année-là.
07:56Ou je rate le pénalty.
07:58C'est pénalty.
08:00C'est pénalty.
08:03Et Patrick Guillaume nous en parle souvent.
08:05C'est ça.
08:06Donc, effectivement, je rate le pénalty.
08:09Le quatrième pénalty qui aurait pu nous envoyer au Stade de France.
08:13Je garde un souvenir très amer de ce pénalty.
08:17Parce que, malheureusement, j'ai privé le Red Star
08:20peut-être de sa première finale en Coupe de la Ligue.
08:23Et donc, après le Red Star, tu décides…
08:25Après le Red Star, je reviens à Saint-Étienne.
08:27Tu reviens à Saint-Étienne.
08:28Je reviens à Saint-Étienne.
08:29En contrat, il s'est terminé.
08:31Et puis, il n'a pas été prolongé.
08:33J'avais des propositions de clubs nationales et Ligue 2 en France.
08:36Mais je n'avais pas envie de jouer en Ligue 2.
08:38J'avais vraiment envie de partir.
08:40Trouver quelque chose de nouveau.
08:42Repartir sur des nouvelles bases.
08:44Et j'avais Oldham aussi qui était intéressé.
08:47Donc, j'ai fait une semaine d'entraînement à Oldham.
08:49Et après, je suis parti à Scantop.
08:51J'ai signé.
08:53Mais il y a beaucoup de jeunes français qui partent à l'étranger.
08:57C'est très difficile de s'acclimater.
09:01De s'intégrer.
09:02Ce n'est pas évident.
09:03Alors, j'avais la barrière de la langue aussi.
09:05Heureusement pour moi, j'avais la chance de pouvoir parler anglais couramment.
09:09Parce que c'est ma langue maternelle.
09:11Donc, je n'avais pas de problème de langue.
09:14Mais le climat…
09:17Il pleut tout le temps.
09:18Alors que pourtant, on dit Saint-Étienne.
09:20Il ne pleut pas tous les jours à Saint-Étienne.
09:23Scantop, il pleuvait tous les jours.
09:26Pendant un mois, il pleuvait.
09:28Je suis resté un mois, il pleuvait tous les jours.
09:31Comme tu dis, en n'ayant pas joué beaucoup à Saint-Étienne,
09:33tu as un titre de champion de France avec Saint-Étienne ?
09:35Oui.
09:36Tu as un titre de champion d'Allemagne ?
09:37En Allemagne, je ne me considère pas trop comme un titre de champion d'Allemagne.
09:44Parce que, justement, l'année où ils sont champions,
09:48je suis prêté à Mannheim.
09:50Six mois.
09:51Je fais une moitié de saison avec Le Verdaire.
09:54Et ensuite, je suis prêté à Mannheim.
09:55Et l'année où je pars à Mannheim, c'est cette année-là où ils font le doublé.
09:59On peut dire que si tu as joué les six premiers mois avec Le Verdaire,
10:02tu fais partie de l'effectif qui gagne le titre.
10:06J'ai resté humble.
10:13Tes meilleurs moments que tu as vécu à Saint-Étienne avec cette génération ?
10:16Déjà, comme tu as dit, par rapport à la gambarde.
10:21Et après, les championnats qu'on a pu jouer en U17.
10:26Franchement, puis des tournois aussi.
10:28Des tournois où on partait, où on prenait vraiment les meilleurs moments de ma jeunesse et de ma carrière.
10:37Ça a été ici.
10:38Tu as le cas pour passer pro à Saint-Étienne ?
10:40Ça se passe comment ?
10:41Cette génération, c'était une grosse équipe.
10:44Cette équipe-là, en 1992-1993, c'était l'Étienne Mendy, Titicamara, Mourachic.
10:50Peut-être de la patience.
10:51Je pense que je n'ai pas été patient.
10:53Parce que j'ai terminé à m'entraîner aussi avec les pros.
10:56Peut-être qu'à un moment donné, il fallait être patient.
10:59Moi, j'ai voulu vite partir.
11:02Le fait de précipiter les choses, ça fait que je suis parti finir ma formation ailleurs.
11:09Et à Laval, tu as fait des matchs en professionnel par contre ?
11:11Quand j'ai fait Laval, j'étais en D2.
11:14J'ai fait 14 matchs là-bas.
11:16Et de Laval, tu enchaînes plusieurs clubs derrière ?
11:18J'enchaîne plusieurs.
11:20Ce n'est pas une question de stabilité.
11:22Toujours vouloir aller vite.
11:24La patience, c'est ton défaut ?
11:25Exactement.
11:26Toujours peut-être vouloir aller vite.
11:28Alors qu'à un moment, l'endroit où on était, ce n'était pas un endroit où je ne me plaisais pas.
11:33Après Laval, je suis parti à Pau.
11:35Donc Pau en national.
11:37Après derrière, j'ai pas mal de clubs de national qui s'enchaînent.
11:41Donc j'ai Pau.
11:42Après, je suis parti à Saint-Priez.
11:44Après, je suis parti à Romorantin.
11:45Où j'ai passé des belles saisons aussi.
11:48Des bons moments.
11:50Et puis à cette période-là, j'ai retrouvé ma femme.
11:56Et puis on a pu...
11:58Ma fille aujourd'hui, elle a été faite là-bas.
12:01Cette petite aujourd'hui qui a 19 ans.
12:03Qui est sportive aussi ?
12:04Qui est sportive, qui est au Coquelicot, qui fait la clé.
12:07Malheureusement, elle s'est fait les croiser aujourd'hui.
12:10Donc là, elle est en rugby à Cabreton.
12:13Donc là, c'est en rugby.
12:15Bien sûr, tout se passe bien.
12:16C'est le principal.
12:17Tout se passe bien.
12:242004, quelque chose de magnifique aussi.
12:26Tu fais une canne ?
12:27Ouais, la canne.
12:28Avec le Sénégal aussi.
12:302006, on a...
12:322004, vous perdez en quarte finale, c'est ça ?
12:34La quarte finale contre la Tunisie, je crois.
12:37Et après en 2008...
12:40Non, en 2006, contre l'Égypte.
12:43Comment ça se passe quand t'es en sélection ?
12:46Ouais, en sélection, c'est...
12:50En sélection, il y a une bonne ambiance.
12:53Déjà, quand on était à l'hôtel, il y a une bonne ambiance.
12:56À l'entraînement aussi, il y a une bonne ambiance.
12:58Par contre, quand on prépare les matchs,
13:00c'est tout le monde concentré.
13:02On en a parlé de 2004-2006,
13:04mais 2002, t'étais dans le groupe pour la Coupe du Monde.
13:06Ouais, j'étais dans le groupe, ouais.
13:07Dans le groupe de la Coupe du Monde.
13:09Ce premier match contre la France, t'étais sur la feuille.
13:12Ouais, là, c'est...
13:14Ça, c'est des choses qui restent toujours dans ma tête,
13:17aggravées dans ma tête, quoi.
13:19J'oublierai jamais ça.
13:20Et après, ils ont montré le pays et tout.
13:23Tout le monde était dehors.
13:24Tout le monde, tout le monde.
13:26Et nous, on était là-bas, on regardait.
13:28Ça a dû être...
13:29Ouais, chez moi, c'était blindé aussi, donc...
13:34C'est des choses que j'oublierai jamais.
13:37On arrive en 2006.
13:38En 2006, sélection de Côte d'Ivoire
13:40pour les phases finales de la Coupe du Monde, c'est ça ?
13:42C'est ça.
13:43La génération de la Côte d'Ivoire à cette époque-là.
13:45Tu peux me sortir des grands noms ?
13:46Ah ouais, génération...
13:47Vraiment, des gros noms, il y avait Didier Drogba,
13:50qui était le capitaine.
13:52Le maestro qui est passé à Saint-Etienne, Zocora.
13:55Voilà, puis c'était la génération aussi,
13:58les frères Touré, Yaya et...
14:01Voilà, donc franchement, il y avait une très belle génération.
14:04Donc malheureusement,
14:05moi je faisais partie des 26-30 sélectionnables.
14:10Vu qu'il y avait pas mal de monde.
14:12Mais ça a été vraiment une expérience pour moi.
14:15Où vraiment, j'ai pris du plaisir.
14:18Représenter son pays, c'est quelque chose d'extraordinaire.
14:20Exactement, exactement.
14:21Donc même si c'était cinq sélections, c'était court.
14:25Mais franchement, le fait de fréquenter, de côtoyer ces noms,
14:30c'était vraiment que du bonheur pour moi.
14:34Au niveau de la sélection nationale,
14:35comment ça s'est passé pour toi Blaise ?
14:37Première sélection du Cameroun, d'abord avec les jeunes.
14:40Donc j'arrive, je fais la Coupe d'Afrique des Nations Junior à l'époque.
14:44Et on termine médaillé de bronze.
14:48Et ensuite, je me blesse pendant la Coupe d'Afrique.
14:50Et donc j'ai pas pu faire la Coupe du Monde en 1999.
14:54Mais à un moment donné, j'ai dû relancer à la sélection du Cameroun.
14:57Parce que voilà, pour des raisons personnelles.
15:01Et ensuite, les blessures ? Beaucoup de blessures ?
15:03Les blessures, c'est ce qui t'amène peut-être à mettre un terme à ma carrière.
15:07Donc en fait, 2005, d'abord 2004, première blessure.
15:13Ensuite 2005, deuxième blessure à la cheville,
15:15et puis les tendons perronniers.
15:18Suite à la deuxième opération, j'ai décidé d'arrêter ma carrière à 27 ans.
15:22L'après-carrière, comment tu l'as géré ?
15:24L'après-carrière, j'avais anticipé.
15:26Et aujourd'hui, je réserve, c'est un métier de recruteur et formateur
15:29dans la restauration rapide.
15:32Magnifique ! Tu passes du football à la gastronomie.
15:35Voilà, c'est ça.
15:37T'entame une nouvelle carrière, carrière de coach.
15:39Pas coach masculin, mais coach avec les féminines.
15:42Comment ça se passe avec les filles de l'SS ?
15:44Je me suis investi pour être coach.
15:47J'ai commencé dans plusieurs catégories à Andrézieux.
15:50Après, j'ai fait FFR, Vosges.
15:52Et puis là aujourd'hui, retour à la maison, encore.
15:55Donc j'ai encore la chance que le club me tient la main.
16:00J'ai cette équipe féminine, c'est un autre monde.
16:04En tant que coach, t'as déjà des titres ?
16:06Deux Coupes de la Loire déjà ?
16:08Deuxième qui va arriver, une de gagner l'année dernière.
16:10J'ai pu voir d'ailleurs.
16:12Et cette année, encore en finale contre ?
16:14Ça va être Sorbier ou Firmini.
16:16Tu joues toujours aussi un petit peu avec les anciens ?
16:18Oui.
16:19C'est des bons moments, ça rappelle un peu
16:22tous les bons moments qu'on a pu passer ensemble.
16:25Ce moment de se retrouver avec les anciens verts,
16:28c'est que du bonheur.
16:29C'est que du bonheur.
16:30Qu'est-ce que tu deviens, ton après-carrière ?
16:33Maintenant, je travaille au centre.
16:36Je surveille les jeunes, je les encadre
16:38et je leur donne des conseils.
16:40Comment je suis passé par là, je sais ce que c'est le centre.
16:44Donc j'essaie de tout faire pour les encadrer
16:47et puis leur donner des bons conseils.
16:49Tu joues le rôle du grand frère maintenant ?
16:51Voilà, je joue le rôle d'un grand frère là-bas.
16:53Je vais revenir là-dessus.
16:54T'as eu un petit souci de santé il y a un an.
16:56Tu peux nous en dire un petit peu mieux maintenant ?
16:58Je crois que c'est le 20 décembre 2021,
17:04si je ne me trompe pas.
17:07J'étais parti à l'entraînement à l'étivalière.
17:09Après, je suis rentré chez moi, j'avais rien.
17:12C'était normal.
17:14Après, j'ai pris ma douche.
17:16Après ma douche, je me suis dit
17:17je vais faire à manger dans la cuisine.
17:20Et arrivé dans la cuisine, je suis tombé.
17:23Ils m'ont amené en urgence
17:25et le lendemain, ils m'ont dit
17:27t'as un début AVC.
17:29J'ai dit début AVC ?
17:31Ils m'ont dit ouais, c'est ça.
17:33Du coup, je suis resté deux semaines là-bas.
17:36T'as toujours un petit peu des séquelles ?
17:38Séquelles ?
17:39Avant, j'avais la main, le pied et tout.
17:44Mais là, ça va.
17:45Comment as-tu géré ton patrimoine ?
17:47Est-ce que tu as aidé ta famille au Cameroun ?
17:49Est-ce que ça a été dur de gérer tout ça,
17:51compliqué de faire ta vie ici
17:54et d'aider ta famille au Cameroun ?
17:56C'est culturel.
17:58Quand on arrive ici,
18:01on laisse des gens
18:05qui ont beaucoup d'attente et beaucoup d'espoir.
18:09Moi, j'ai aidé ma famille,
18:10mais tout en sachant que derrière,
18:12j'ai une vie aussi à côté.
18:14Donc j'ai fait des investissements aujourd'hui
18:15qui me permettent peut-être
18:17d'être beaucoup plus serein que certains.
18:19Moi, la chance que j'ai eue,
18:21c'est que mes parents n'ont pas été dans ce baison-là.
18:25Après, j'avais d'autres personnes,
18:28des tantes, des cousins ou des oncles.
18:32C'est une reconnaissance.
18:34Même s'ils ne te demandent pas,
18:36le fait de le faire, c'est naturel.
18:39C'est bien d'aider la famille,
18:41mais si on est couché, si on est par terre,
18:45comment on pourra aider la famille ?
18:46Ce n'est pas possible.
18:47On ne peut pas relever des gens qui sont au sol
18:50si nous-mêmes, on est par terre.
18:51Donc c'est important de pouvoir investir,
18:54de pouvoir penser à la famille,
18:55mais penser à soi-même aussi,
18:56parce qu'on a des familles aussi à construire.
19:04Même dans les moments difficiles, ils sont là.
19:07Ils sont toujours là.
19:08Dans les moments difficiles, ils sont là.
19:11Dans les bons moments, ils sont là.
19:13Donc, chapeau !
19:15On peut dire qu'on est l'un des meilleurs publics de France.
19:17Je dirais que c'est Saint-Etienne et Lens.
19:20Deux clubs miniers ?
19:21Oui, je pense que c'est les deux meilleurs.
19:23L'effet de rentrer sur ce terrain à 18 ans, magnifique.
19:2625 000 supporters.
19:28C'était contre Lille.
19:30À l'époque, Lille était en Ligue 2.
19:3225 000 supporters.
19:34Et là, c'est quelque chose d'inexplicable.
19:38Tu l'as vécu ?
19:39Je l'ai vécu, oui.
19:40À l'époque, je pense qu'il y avait encore plus que 25 000.
19:43Mais pour un gamin de 17 ans,
19:45rentrer dans le chaudron avec 25 000 supporters qui chantent,
19:50tu parles à ton copain à côté, il ne t'entend pas.
19:53Il ne t'entend pas, oui.
19:54Non, il ne t'entend pas.
19:55C'est magique.
19:56Même les consignes du coach...
19:57Non, il ne t'entend pas.
19:59Et je pense qu'à un moment donné,
20:01ce qui fait vraiment la différence,
20:04c'est quand tu entends les supporters scander ton nom,
20:08et là, tu te dis...
20:09En fait, tu ne joues pas pour l'équipe.
20:12Tu joues pour ces gens qui sont dans les tribunes.
20:14Tu joues pour eux,
20:15parce que la façon dont ils chantent, ils encouragent,
20:20à un moment donné, ça te transcende.
20:23Le retour à Saint-Étienne.
20:24Mais pourquoi Saint-Étienne ?
20:26On se sentait tellement bien à Saint-Étienne.
20:28Ce n'est pas qu'ailleurs, on ne se sentait pas bien.
20:30Je ne sais pas.
20:31Il y avait tout.
20:32Tout était réuni.
20:33Donc, moi, ma femme, elle est de Saint-Étienne.
20:35Ma fille, elle est née à Saint-Étienne.
20:37Donc, voilà.
20:38Donc, franchement, tout est réuni.
20:39Donc, ça fait que c'était du bonheur de revenir ici.
20:42Pourquoi tu es revenu à Saint-Étienne, spécialement à Saint-Étienne ?
20:46Je suis revenu ici,
20:47parce que Saint-Étienne, c'est mon club de cœur.
20:49Et puis, je me sens bien ici.
20:51Je suis bien avec les gens ici.
20:54Et puis, comme ça, j'ai dit, je vais retourner ici.
20:56Tu aurais pu aller à Bastiaux.
20:58Le dernier abri de nos affaires, il est à Bastiaux.
21:00Je vais rester à Bastiaux ou à Laval.
21:02Mais il y a mes enfants qui sont ici.
21:05Du coup, j'ai dit, je vais revenir ici.
21:07C'est vrai, quand on est à Saint-Étienne, on se sent bien.
21:09Ah oui, je me sens bien.
21:11En fait, c'est comme un club de famille.
21:14Du coup, je me sens bien ici.
21:16C'est pour ça que je suis revenu ici.
21:18C'est la ville que je connais le mieux au monde.
21:20C'est la plus belle ville du monde.
21:22Quoi qu'on puisse dire, les gens sont adorables, accueillants.
21:29Ma défunte épouse, elle était de Saint-Étienne.
21:31Elle est revenue à Saint-Étienne.
21:33Moi, j'ai passé la moitié de ma vie à Saint-Étienne.
21:36Je suis parti.
21:37J'aurais pu vivre à Paris.
21:38J'aurais pu vivre à Lyon.
21:39Je suis revenu à Saint-Étienne parce que Saint-Étienne,
21:41une fois qu'on a vécu ici, on ne peut pas aller ailleurs.
21:44C'est ma ville.
21:46Ancrée ici, dans le cœur, à jamais.
21:48Moi, j'ai le sang vert qui coule.
21:50Les gens, ils ont le rouge, mais moi, c'est le vert.
21:52Moi, je suis marqué.
21:53Tu es marqué à la ville.
21:54À la ville.
22:09Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org