A la base, elle cherchait juste un endroit pour se poser, mais...
Retrouvez Fraîcheur Marine par Marine Baousson sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-marine-baousson
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AmusantTranscription
00:00 Ce week-end, comme j'avais une escale de 3h30 à la gare de Rennes, j'ai testé dîner
00:09 toute seule dans un resto chic.
00:11 Moi à la base, je cherchais juste un endroit où me poser pour bosser sans entendre toutes
00:15 les 3 minutes.
00:16 Le train à destination de Paris-Montparnasse arrivera voie 4.
00:23 Le resto avait l'air calme, j'ai donc dit « Bonjour, je peux boire un verre ? Oh et
00:26 puis manger, soyons fous ! » Fous c'est le mot, j'avais pas vu les prix.
00:29 Les sièges étaient beiges, dans une gare, j'aurais dû le sentir que c'était un resto
00:33 chic.
00:34 Deuxième indice, il y avait aussi le nom du cuisinier sur la devanture.
00:37 Ça s'appelait le Paris-Brest by Christian Lescaire.
00:39 Quand t'as ton nom sur une devanture, c'est soit que tu possèdes une boulangerie, soit
00:43 que c'est très cher.
00:44 Quoi qu'il en soit, c'est pas dans les gares qu'on voit ça d'habitude.
00:46 Y'a pas écrit en général « Le Relais by Séverine et Renan » avec leur spécialité
00:50 le superposé de blé sur isocèle de chiffonade de charcuterie, le sandwich triangle jambon
00:54 beurre quoi.
00:55 Et écrasé de délices de la mer en robe soyeuse, le fameux thon maillot.
00:58 Du coup, je me suis lancée, j'ai opté pour le luxe.
01:02 Et c'était un peu marrant parce que comme c'est une gare, on était plein de gens
01:04 seuls qui se trouvaient donc à dîner en tête à tête avec leurs valises dans le
01:07 buvant du champagne.
01:08 Alors, ça va ma valoche ? En plus, c'est un peu rigolo parce que quand on prend le
01:12 train, on n'est pas du tout habillé pour aller dans le resto d'un mec étoilé.
01:15 J'avais beau avoir une sorte de vieux jean pull informe, j'ai quand même apprécié
01:19 la vue qui était sublime, comme dans les grands restos.
01:21 J'ai passé un très très beau repas vue sur la gare routière.
01:24 Je peux maintenant dire qu'il n'y a pas grand chose de plus émouvant qu'un cul
01:27 de bus qui s'éloigne vers le lointain dans un nuage de pollution.
01:30 À côté de moi, il y avait un couple un peu improbable.
01:33 Je me suis même demandé si c'était un couple officiel.
01:36 Et quand le dessert est arrivé, le monsieur a dit très fort « c'est fou, ça ne me
01:39 ressemble pas du tout la Pavlova ! ». Et je me suis dit, mais enfin, quelle idée
01:43 étrange que celle qu'on devrait absolument ressembler à son dessert.
01:46 Après j'avoue, le mec n'avait pas du tout une tête de meringue citron verveine,
01:49 ça c'est sûr.
01:50 Il a un petit peu pris le temps de réfléchir à quel dessert seraient les gens.
01:53 Par exemple, toi Marie, t'es clairement une île flottante, légère, avec une poche
01:56 de vanille.
01:57 François Ruffin, c'est clairement un riz au lait.
01:58 Marine Le Pen, grosse vibe de clafoutis.
02:01 Et puis Darmanin, il a vraiment une énergie de dessert qui galère avec la Nouvelle-Calédonie
02:05 en ce moment.
02:06 En tout cas, ils sont partis, mes voisins, et ils ont laissé leur bouteille d'eau
02:09 à moitié vide.
02:10 Ou à moitié pleine, en fonction de comment vous voyez la vie.
02:12 D'ailleurs, j'ai remarqué que parfois, quand c'est de l'alcool, le verre est à
02:15 moitié vide, mais la personne qui le tient en main est à moitié pleine.
02:19 C'est ça la façon de voir les choses.
02:20 En tout cas, je trouve que c'est un signe extérieur de richesse d'acheter un truc
02:24 que tu peux avoir gratuitement et ensuite d'en laisser la moitié.
02:26 Moi, tout ce qui est gratuit, je le finis.
02:28 La carafe d'eau, je la finis.
02:29 Le pain, je le finis.
02:30 C'est gratuit, on prend.
02:31 D'autant vous dire qu'une eau payante, y'a pas moyen, Dja Dja, que je le quitte
02:34 le resto avant qu'il n'en reste plus la moindre goutte.
02:37 Et tant pis si j'ai pas soif.
02:38 C'est une question de principe.
02:39 J'ai donc eu le droit à un Amuse-Bouche.
02:41 C'était une chips de pommes de terre avec des petits concombres dessus.
02:44 Et je me suis dit, ok, ils me filent une chips parce qu'ils m'ont démasqué.
02:46 Ils savent que je suis une plouc.
02:48 Ils ont lu en moi.
02:49 Sauf que moi, une seule chips, j'appelle pas ça un Amuse-Bouche.
02:51 J'appelle ça un apéro de radin normalement.
02:53 Mais bon, c'était quand même délicieux.
02:54 Ensuite, j'ai choisi les ravioles ricotta roquette.
02:57 Alors, on va croire que j'exagère pour la chronique, mais il y en avait trois dans l'assiette.
03:00 Vraiment.
03:01 Et c'était quand même accompagné de champignons, de radis, d'épinards, de pignons de pinte,
03:03 de brocolis.
03:04 C'était hyper bon.
03:05 Et j'avoue, ça m'a arrangé dans mon grand projet de manger 30 fruits et légumes différents
03:08 par semaine pour avoir un microbiote de princesse.
03:11 Tu le sais, on mange ensemble à la cantine.
03:12 Marie, j'essaye tous les jours.
03:13 Elle essaye d'avoir un microbiote de princesse.
03:14 C'est vrai, c'est vrai.
03:15 Enfin, pour terminer, j'ai eu très peur quand est arrivé mon dessert.
03:18 S'il ne me ressemblait pas, j'étais stressée.
03:20 A la limite de la crise d'angoisse.
03:22 Mais figurez-vous que j'ai mangé le meilleur Paris-Brest de ma vie.
03:25 C'était sucré mais pas trop.
03:26 Intense et léger à la fois avec un goût de revienzy.
03:28 Exactement moi si j'étais un dessert.
03:30 Pour résumer, j'ai mangé une chips, trois ravioles et un Paris-Brest au Paris-Brest
03:34 entre Paris et Brest.
03:35 Et c'était super.
03:36 On te retrouve tous les jours, frais, jour, marine en podcast.
03:38 Et elle sera le 24 mai à Clermont-Ferrand avec la tournée des humoristes France Inter.
03:42 - Oh, oui ! - Oh, oui !