• il y a 7 mois
La bande d'Alice jusqu'à minuit réagit à la rupture entre le Rassemblement national et le parti d'extrême droite allemand AFD

Category

🗞
News
Transcription
00:00 On commence avec vous, Christophe Barbier.
00:02 Cette décision du Rassemblement national a deux semaines des européennes.
00:05 Le parti prend donc définitivement ses distances avec ses partenaires allemands de l'AFD.
00:11 Alors, ça faisait des mois que les relations étaient très compliquées,
00:15 mais ce week-end, ça a été la goutte d'eau.
00:18 Oui, parce que le leader de l'AFD a déclaré dans une interview à un journal italien
00:21 qu'il ne pouvait pas considérer tout soldat de la Waffen-SS comme un criminel.
00:26 Alors là, évidemment, c'est la goutte d'eau, mais c'est aussi un peu le prétexte.
00:29 C'est une chronique d'une rupture annoncée.
00:31 L'AFD avait demandé à la France de rendre Mayotte au comore.
00:34 Le leader de l'AFD a un assistant qui est accusé d'être un espion chinois.
00:39 Le numéro 2 de la liste AFD aux européennes est lui-même soutenu d'avoir été stipendié par la Russie.
00:44 Scandale à tous les étages de l'AFD, ça s'est d'ailleurs ressenti dans leur sondage.
00:48 Donc on sentait bien que Marine Le Pen voulait se débarrasser de cet allié encombrant.
00:52 Mais il y a deux autres points à signaler.
00:54 D'abord, cette stratégie de banalisation, de normalisation du RNFN,
00:58 c'est un peu hypocrite tout cela.
01:00 Parce qu'il fut un temps où Jean-Marie Le Pen fréquentait assidûment Franz Schoenhuber,
01:04 qui avait passé son service militaire dans la Waffen-SS.
01:08 Donc pour eux, ce n'était pas très gênant.
01:10 On voit d'ailleurs dans les défilés du GUD des étendards avec le symbole de la Waffen-SS.
01:16 Et même si le RN a rompu avec le GUD,
01:19 on sait les liens qui peuvent avoir persisté pendant de longues années
01:23 entre certains GUDards ou anciens GUDards et le RN.
01:26 Donc il y a un petit peu quand même d'hypocrisie dans tout cela.
01:29 Troisième point, c'est en fait le préalable peut-être à une grande recomposition
01:33 des extrêmes-droites nationalistes et souverainistes.
01:36 On sait que l'AFD, le RN, c'est dans un groupe qui s'appelle ID.
01:40 Il y a à côté le groupe ERC ou CRE selon qu'on le dit en anglais ou en français,
01:45 où vous avez Mme Mélanie, reconquête...
01:47 - Les conservateurs réformistes.
01:48 - Les conservateurs réformistes en français.
01:50 C'est pour ça que je dis CRE plutôt que ERC, qui est l'acronyme anglais.
01:53 Il y a M. Orban dans tout cela.
01:55 Il y a aussi les Polonais du PiS qui sont autour de cela.
01:58 On voit que Mme Mélanie aimerait peut-être, pour obtenir des faveurs plus grandes de l'Europe,
02:03 se rapprocher du PPE, se banaliser, rentrer dans la droite classique.
02:07 Et donc tout cela va faire un grand maelstrom dont on aura la réponse après le 9 juin.
02:11 - Sachant que c'était ce dimanche, juste pour tirer le fil,
02:15 que Marine Le Pen s'est rendue à Madrid, invitée par le parti Vox,
02:20 le parti d'extrême droite. - Accueillie comme une rockstar.
02:22 - Voilà, exactement. - Moins cravière Millet.
02:24 - Exactement.
02:25 Mais que tout ceci a donné lieu à un grand rout des droites nationalistes
02:29 et des extrêmes droites européennes qui tentent, par ce biais-là,
02:33 de sortir de leur idée de Frexit, par exemple, pour le Rassemblement national.
02:38 Georgia Mélanie, de son côté, qui a tout de suite adoubé l'Europe
02:42 et qui a eu aussi des liens avec Ursula von der Leyen, etc.
02:47 On y reviendra certainement.
02:49 Mais là-dessus, ce qui est assez intéressant, c'est que dans ce cadre-là,
02:52 ils sont en train d'acter la volonté de transformer l'Union européenne de l'intérieur
02:57 et de créer une forme d'Europe forteresse, souverainiste, et pour la première fois.
03:02 Alors, est-ce que ça donnera quelque chose ?
03:03 Parce que des nationalistes souverainistes qui discutent ensemble,
03:06 jusque-là, ça n'avait pas donné grand-chose.
03:07 Donc, on verra.
03:08 - L'international des nationalistes, ça n'a pas marché.
03:11 Ça a commencé avec un Belge.
03:13 - Ça rebat l'écart de l'organisation des extrêmes droites.
03:17 Je voudrais qu'on entende Richard là-dessus.
03:18 - Il y a un Belge, dans les années 50, qui avait tenté de rapprocher
03:21 tous les nationalistes, et les Allemands et les Italiens s'étaient disputés
03:24 au bout d'un quart d'heure sur le "alto a dige", disent les Italiens,
03:27 le Sud-Tirol, disent les Allemands.
03:28 - Donc, ça avait été de courte durée.
03:29 - Ils ont très bien, voilà.
03:30 - Richard, est-ce que c'est malin de la part du RN de faire ça maintenant,
03:34 à ce moment-là, à deux semaines des européennes et de cette manière-là ?
03:37 - Non, mais parce qu'il y a une chose qui est certaine.
03:39 On parle souvent des problèmes, des difficultés du moteur
03:42 ou du couple franco-allemand, mais le couple franco-allemand
03:45 entre les deux extrêmes droites, ça ne marche absolument pas
03:47 parce qu'ils se détestent.
03:49 C'est ça qui est en train de se passer parce que, n'oublions pas
03:52 que le RN ne fait que dénoncer économiquement la tutelle de,
03:58 ça ne vous a pas échappé, l'Allemagne.
03:59 Donc, à partir de ce moment-là, comment voulez-vous que ces deux parties
04:02 s'entendent au-delà des noms d'oiseaux qu'ils peuvent se lancer ?
04:05 Entre les deux, c'est irréconciliable.

Recommandations