La colère, un sentiment perçu comme négatif mais qui, quand elle est bien gérée, peut être très positive

  • il y a 4 mois
Il existe trois types de colères. La colère hétéro-agressive, celle qui est dirigée vers les autres. La colère auto-agressive, dirigée vers soi-même. Et enfin, la colère productive, ou constructive, qui, canalisée de manière positive, peut provoquer un changement ou résoudre un problème.

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Transcript
00:00 - Eh bien moi je ne suis pas du tout d'accord avec ça.
00:02 Mais il faut apprendre à la réguler, à la gérer.
00:04 Alors ce qui est sûr c'est que la colère c'est vraiment l'émotion mal aimée par excellence.
00:08 Socialement elle est synonyme de conflit, culturellement elle est toujours mal perçue.
00:12 Vous vous souvenez, dès qu'une femme se mettait en colère il y a un moment on disait voilà, elle est complètement hystérique.
00:17 Et puis elle est souvent réprimée.
00:19 Nos parents nous disent aux petits "bon quand tu te seras calmée tu sortiras de ta chambre".
00:23 Donc c'est vraiment l'émotion qu'il faut planquer, cacher, qu'il ne faut absolument pas exprimer.
00:28 Mais en fait c'est complètement faux, quand on sait bien la gérer elle peut être extrêmement positive.
00:33 Bonne conseillère, il nous a apporté beaucoup.
00:35 Je vous fais un petit rappel, les émotions elles viennent évidemment du cerveau.
00:39 Au centre du cerveau le cerveau limbique avec une zone qui s'appelle l'amidale.
00:43 C'est de là que sont sécrétées toutes les émotions.
00:47 Alors quand on a une pulsion comme ça d'adrénaline et de cortisol, c'est l'hormone du stress.
00:53 Eh bien là on peut avoir des flambées anxieuses, des flambées de colère.
00:56 Normalement c'est la sérotonine qui régule tout ça.
00:59 Parfois tout ça ne se passe pas très très bien et c'est là qu'on perd le contrôle
01:02 et que la colère peut devenir mauvaise conseillère.
01:05 Alors petit rappel, il existe trois types de colère, vous allez me dire si vous vous reconnaissez.
01:09 La colère hétéro-agressive, c'est celle qui est dirigée contre les autres.
01:14 On n'a rien à se reprocher, c'est l'autre le problème.
01:16 Alors on pousse des cris, des gueulantes, on insulte, on peut avoir des gestes menaçants.
01:20 Ça peut aller loin chez certaines personnalités.
01:22 Cette colère est complètement stérile, elle ne sert à rien, elle ne permet même pas de se remettre en question.
01:27 Donc celle-là, on la met de côté.
01:29 Il y a la colère auto-agressive, celle qu'on s'inflige à soi-même et qu'on retrouve souvent chez les jeunes,
01:34 les jeunes adolescents, les jeunes adultes qui se font du mal à eux-mêmes,
01:38 qui peuvent se scarifier, avoir des comportements menaçants à leur égard, de la violence.
01:43 Celle-là est vraiment synonyme de grande souffrance interne, de grande souffrance psychique.
01:48 Donc l'idéal, c'est vraiment de consulter, ce n'est pas une colère qui est pérenne et qui apporte quelque chose.
01:53 Celle sur laquelle il faut se concentrer, c'est la colère constructive ou productive,
01:58 celle qui nous permet de nous canaliser.
02:00 C'est pouvoir regarder sa colère en face et se dire "qu'est-ce qu'elle dit de moi ?".
02:04 Un peu comme une météo intérieure, "est-ce qu'elle va pouvoir m'apprendre de moi ?", "qu'est-ce que je vais en faire ?"
02:09 Et cette colère-là, elle permet déjà d'être vigilant parce qu'on est dans un système d'alerte,
02:14 comme je vous ai décrit physiologiquement, l'adrénaline, la cortisol, on est un petit peu en état d'hypervigilance.
02:21 Mais elle nous permet de nous poser les bonnes questions, de savoir comment on peut évoluer,
02:24 de mener des combats, de vouloir changer les choses, de prendre des décisions qui vont nous permettre d'être entendus,
02:31 en adéquation avec nous-mêmes.
02:34 Est-ce que vous, vous avez des stratégies pour gérer votre colère ?
02:37 Moi, je ne me mets jamais en colère.
02:39 Oui, bien sûr ! Je suis tout le temps zen.
02:42 Je rame.
02:43 Tu rames ?
02:44 Oui, il fait beaucoup de rame.
02:45 Il fait de l'aviron sur la scène.
02:46 Ah, pour de vrai !
02:47 Il fait du rameur.
02:48 En salle, en salle.
02:49 Mais qui est colérique ici, déjà ?
02:50 Tout le monde un peu, non ?
02:51 On est tous un peu colériques.
02:52 Moi, par exemple, je fais du sport.
02:53 Si je ne fais pas de sport, je pense que je peux casser un meuble.
02:56 Par exemple.
02:57 Je rigole.
02:58 Mais ça m'aide à m'apaiser, ça fait vraiment partie de mon hygiène.
03:01 Mais on est d'accord que si ta colère, elle provoque le fait que tu casses un meuble,
03:05 ce n'est pas une colère très productive.
03:07 Non, mais je la rends productive en faisant du sport.
03:09 D'abord parce que ça me fait du bien à ma tête, ça me fait du bien au corps.
03:13 Et pendant que je fais du sport, j'en fais quelque chose.
03:15 Est-ce qu'on peut dire que c'est productif quand juste tu fais quelque chose pour que la colère, elle passe ?
03:18 Non, tu ne la fais pas pour passer, tu la transformes.
03:20 Tu prends note de ta colère, tu l'acceptes, tu la regardes en face, tu ne la minimises pas,
03:25 tu ne la mets pas de côté comme quelque chose qu'il faut stigmatiser et mettre de côté.
03:28 Ce n'est pas du positivisme à tout prix vers son réseau sociaux.
03:32 Regardez, moi, je ne me mets jamais en colère.
03:34 Pas du tout.
03:35 Tu la transformes en quelque chose où tu peux réfléchir, qui t'apporte du bien.
03:38 Et quand tu t'es épuisé, dans mon cas par exemple avec le sport, Marc, tu nous diras si c'est la même chose pour toi,
03:44 il en sort quelque chose de positif.
03:46 Non, mais la colère, il faut qu'elle sorte.
03:48 Il faut qu'elle s'exprime.
03:50 Il y a une forme de décompression qui s'exprime et puis après il faut aller la vider.
03:57 La sortir, la vider.
03:59 Alors, il faut qu'elle s'exprime d'une certaine manière, mais d'autres personnes vont écrire.
04:03 Il y a beaucoup d'artistes qui subliment un petit peu leur colère en écrivant.
04:07 Et puis il y en a qui cassent des meubles aussi.
04:09 Marie ?
04:10 Moi, j'appelle les gens dont je suis proche, Marc par exemple, j'en parle avec eux.
04:14 Tu l'engueules ?
04:15 Non, je ne l'engueule pas, mais je dis "Ah, ça me saoule, non, non, non, non, non, non".
04:18 Et le fait de l'exprimer auprès de quelqu'un, ça aide.
04:21 Et derrière, Marc ?
04:22 Raccroche.
04:23 Et moi, je la sermonne et je lui dis "Bon, écoute, Marie, ça suffit".
04:27 Mais non, moi, je l'exprime souvent par un peu des insultes, des gros mots.
04:33 J'ai besoin de dire...
04:34 Non.
04:35 Voilà.
04:36 Et du chocolat ?
04:37 Et un peu de... Ouais.
04:38 Mathieu ?
04:39 Moi, j'ai des colères froides, mais je m'isole.
04:41 Ça ne m'étonne pas.
04:42 Lui, il s'énerve beaucoup quand on marche.
04:44 Justement, ça, c'est intéressant.
04:45 Une colère froide, c'est-à-dire assez rentrée, je fais la gueule.
04:48 Est-ce qu'il vaut mieux pas l'exprimer plutôt que de la conserver ?
04:53 Il faut regarder ce que ça fait chez Mathieu.
04:55 Est-ce que cette introspection est synonyme de réflexion, d'autocritique ?
04:59 C'est une façon pour lui de s'apaiser, de ressortir ?
05:01 Il rumine, peut-être.
05:02 Il rumine, non ?
05:03 Non, c'est ça qu'on veut dire, la rumination.
05:05 Tu t'isoles et tu...
05:06 Il s'isole, il réfléchit, il ne se dispute avec personne.
05:09 Ça préserve l'environnement et l'encourage.
05:11 Non, mais c'est vrai.
05:12 Exactement.
05:13 Et il y en a qui ont complètement compris ça et qui ont inventé une sorte d'activité
05:17 à laquelle on peut s'inscrire.
05:18 Et on arrive avec une batte de baseball, on met des lunettes, on se protège.
05:22 Et là, on peut tout casser dans la salle, des meubles, de la verrerie et tout ça.
05:26 T'as une petite obsession pour des meubles, toi.
05:28 Oui, mais regardez.
05:29 C'est Joana.
05:30 Je suis une musli.
05:32 Mais regardez, c'est moi par exemple le week-end dernier.
05:36 Tout simplement.
05:37 Tout ce qui s'est passé le week-end dernier.
05:39 Et on casse, ça fait du bien.
05:41 Donc voilà, il y a la théorie, la réflexion, tout ça.
05:44 Je peux te dire ce qui s'est passé le week-end dernier ?
05:46 Non, non, peut-être pas.
05:48 On n'était pas dispo, on n'a pas pu faire de soirée.
05:50 Du coup, elle était vraiment de très mauvaise humeur.
05:52 Donc je suis allée péter une gueule.
05:53 Le week-end prochain.
05:54 Voilà, c'est la vie.
05:56 On peut aussi écouter de la musique.
05:58 Voilà, écouter de la musique.
05:59 C'est ce qu'on va faire tout de suite avec Lorène.
06:00 Culturez-vous.

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