Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, invité du 6-9 France Bleu Roussillon avec Tanguy Bocconi.
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00:00 France Bleu Roussillon, l'invité du 6/9.
00:03 Il est 7h43 sur France Bleu Roussillon et France 3.
00:06 Pays, Quai Talens, Tanguy, Bocconi, cette question,
00:08 quelle mesure, quel projet face à la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales ?
00:12 Le ministre de la Transition écologique est en visite dans notre département
00:15 pour y présenter son plan d'action.
00:17 Et il est notre invité ce matin sur France Bleu Roussillon.
00:19 Bonjour Christophe Béchum.
00:21 Bonjour messieurs.
00:21 Merci d'être avec nous en direct en studio.
00:23 On va détailler dans un instant les nombreuses mesures
00:25 que vous comptez mettre en œuvre pour lutter contre la sécheresse dans notre département.
00:29 Mais d'abord, il y a un sujet sur lequel votre parole est particulièrement attendue,
00:34 vous le savez, un sujet très symbolique, celui du golfe de Villeneuve de la Rao.
00:37 Vous avez voulu prendre le temps de la réflexion.
00:40 Question simple, réponse directe on l'espère.
00:42 Est-ce que vous avez pris une décision concernant ce dossier ?
00:45 C'est effectivement un dossier compliqué.
00:47 Parce qu'à l'origine, l'État était opposé à ce projet.
00:49 C'est une décision de justice qui a forcé à la délivrance des autorisations.
00:52 Je vous parle de ça il y a quelques années.
00:54 Et à la différence de projets parfois emblématiques,
00:56 ce n'est pas l'État qui est maître d'ouvrage.
00:57 C'est une commune, une collectivité, un conseil municipal.
01:00 Pour moi, il y a deux choses qui sont évidentes.
01:03 Ce projet, il est anachronique.
01:04 Peut-être qu'au moment où il a été conçu, il était bien.
01:06 Mais quand on regarde la situation aujourd'hui,
01:07 ce n'est pas de golfe dont on manque dans le pays catalan.
01:10 C'est plutôt d'eau.
01:11 Et un golfe, ça consomme de l'eau.
01:14 Et un golfe, ça consomme de l'eau.
01:15 Donc, à défaut de pouvoir le bloquer, parce que c'est un tout
01:18 dans lequel il y a à la fois des logements sur un territoire en plus
01:20 qui manque de logements sociaux.
01:21 En fait, ce que vous êtes en train de nous dire, c'est que vous n'avez pas la main.
01:24 Quand bien même vous ne voudriez pas ce golfe,
01:26 vous n'avez pas la capacité de l'empêcher.
01:28 Je n'ai pas la main de revenir sur une décision de justice
01:30 et de dire l'État s'assoit sur ce que le juge a pu décider à une époque.
01:33 En revanche, à défaut de bloquer la construction,
01:36 on peut bloquer la mise en service.
01:38 Et la bloquer, ça veut dire quoi ?
01:39 Ça veut dire conditionner cette mise en service
01:41 au fait qu'il n'y ait pas un mètre cube, un centimètre cube d'eau
01:44 qui provienne de la nappe, qui provienne des eaux brutes,
01:48 qui provienne de l'eau potable.
01:49 Et obliger le projet à dire, vous voulez le monter,
01:51 il devra être 100% au taux suffisant
01:53 et uniquement s'alimenter avec les eaux usées
01:55 des maisons qui seront construites à côté.
01:57 Ça c'est votre engagement, monsieur le ministre,
01:59 mais comment vous allez pouvoir vérifier que ce soit bien le cas ?
02:02 Vous aurez une vigilance particulière sur ce dossier
02:04 parce que la maire avait déjà dit qu'il serait au taux suffisant, ce golfe.
02:08 Ah tout à fait.
02:09 Elle avait suggéré que le projet pourrait utiliser les eaux usées de la commune.
02:14 Moi je ne vous parle pas des eaux usées de la commune,
02:16 je vous parle des eaux usées du terrain.
02:17 C'est le distinguo qui n'est pas un détail.
02:20 Vraiment, ça ne sera que sur les logements à Thonolgolfe.
02:23 Pas du tout un détail, parce que ça veut dire de façon très concrète
02:26 que le projet devrait être autonome,
02:28 que demain ce sont l'eau des douches et du lave-vaisselle
02:32 qui seront réutilisées y compris sur le site,
02:35 et donc que le projet doit se concevoir sans prendre
02:40 un centimètre d'eau à l'agriculture,
02:43 aux autres activités humaines dont on a besoin sur le territoire
02:46 et qu'il faut qu'on soit capable de sanctuariser.
02:47 Et vous pensez que ce sera possible ?
02:49 Vous pensez que ce sera possible d'arroser un golfe juste avec les 600 logements ?
02:52 Je vous assure que oui, ça veut simplement dire que ce sera un golfe
02:55 qui sera à l'économie s'il ne pleut pas,
02:57 qui acceptera d'avoir une couleur qui soit un peu jaune,
02:59 mais qui tienne compte du fait qu'on est dans un contexte
03:01 où la priorité aujourd'hui, c'est de préserver des activités humaines,
03:05 à la fois pour se nourrir,
03:07 pour faire en sorte de pouvoir continuer à avoir une activité économique sur le territoire,
03:11 mais en tenant compte de ce qui change.
03:13 Pourquoi je suis là aujourd'hui ?
03:14 Pas seulement pour le plaisir de vous rencontrer,
03:16 de bénéficier des moments que je vais passer aujourd'hui,
03:19 parce qu'on est dans une situation unique en France,
03:22 mais qui malheureusement pourrait bien devenir quelque chose qui se généralise.
03:25 Quand vous regardez la carte des nappes phréatiques,
03:28 vous avez la quasi-totalité du pays qui est au-dessus des normales de saison
03:31 avec des pluies très abondantes et interrictoires.
03:33 Sauf chez nous, dans les Pays-Bas.
03:34 Qui est à 90% de déficit hydrique.
03:39 Et avec un souci, c'est qu'il y a eu la pluie hier,
03:41 il y a eu quelques pluies ces derniers jours.
03:42 Mais ça ne suffit pas.
03:43 On le sait, on le dit assez souvent sur France 2.
03:45 Parce que les nappes sont à des niveaux qui sont tellement bas
03:48 que quoi qu'il arrive à la fin de cet été,
03:49 on repartira à un niveau plus bas que l'année dernière.
03:52 On a beaucoup de choses à annoncer, pas beaucoup de temps à Christophe Béchut.
03:55 Donc on va rentrer dans le vif du sujet.
03:57 Vous êtes venu faire des annonces avec plusieurs axes.
04:00 On va commencer par des projets que vous comptez lancer le plus rapidement possible.
04:05 Quelle est votre priorité sur ces projets détaillés, noulés ?
04:09 Il y en a sept, je crois.
04:12 Ça commence notamment par empêcher les fuites d'eau sur le réseau, c'est ça ?
04:15 Alors, vous avez tout à fait raison.
04:16 Il y a des projets lourds, structurants,
04:19 mais qui vont prendre un tout petit peu de temps
04:20 et pour lesquels on finalise des études.
04:21 Il y en a trois gros.
04:22 Le plus important, ce qui sera une décision l'année prochaine,
04:25 c'est à quoi domicile.
04:26 Et c'est le fait de savoir si en amenant l'eau du Rhône,
04:27 on peut faire en sorte d'aller changer aussi une partie de la donne sur ce territoire.
04:31 Le deuxième, ça concerne la métropole perpignan-méditerranée
04:35 et le fait de savoir si là aussi, avec de la réutilisation,
04:38 mais sur des volumes de 6 à 10 millions de mètres cubes,
04:40 on pourrait pas remettre de l'eau en aval
04:42 qui permettrait de faire un certain nombre de choses.
04:43 Et puis on a, dans les Aspres,
04:45 un projet qui consiste à aller faire de l'irrigation de vignes,
04:47 y compris pour pouvoir faire de la protection à incendie.
04:50 Mais ça, on finalise les études et il nous faut 6, 12, 18 mois,
04:54 en fonction des trois projets dont je viens de parler,
04:56 pour avoir une vision définitive.
04:57 Ce ne sont pas des études pour étudier,
04:59 c'est des études pour décider.
05:00 Et tout de suite, sans attendre, on lance sept projets.
05:03 Trois qui sont de la réutilisation d'eau usée.
05:06 En particulier parce que quand vous êtes en bord de mer,
05:08 rejeter de l'eau à la mer qui n'en manque pas,
05:10 si on peut la conserver à l'intérieur de la terre,
05:12 notamment pour soutenir nos agriculteurs, on en a besoin.
05:14 Trois projets, Argelès, Saint-Cyprien et le Canet en Roussillon,
05:19 où je dirais, où à chaque fois, ce sont des centaines,
05:21 des milliers d'hectares qu'on va être capable d'irriguer
05:23 avec des eaux usées avant de les rendre vides.
05:25 - Donc le principe, c'est que sur ces trois localités,
05:27 donc Canet, on le répète, Argelès et Saint-Cyprien,
05:31 vous allez récupérer l'eau concrètement
05:32 des stations d'épuration de prépés
05:34 et les remettre en amende, c'est bien ça ?
05:35 - En fait, on va copier en particulier
05:37 nos amis italiens ou espagnols.
05:39 Moins de 1% des eaux usées en France est réutilisée.
05:43 En Espagne, c'est 20%. En Italie, c'est 10%.
05:46 On a des marges de manœuvre et les technologies sont françaises.
05:49 - Tout ça, M. le ministre, ça coûte de l'argent.
05:50 Combien vous allez mettre sur la table ?
05:52 - 50%. L'État va soutenir les projets.
05:54 C'est globalement une enveloppe de 10 millions d'euros
05:56 sur les sept projets dont je parle.
05:57 C'est trois de réutilisation.
05:59 Et puis quatre autres où là, on est à l'intérieur des terres.
06:01 La réutilisation est un tout petit peu moins utile
06:04 quand vous évitez de rejeter dans la mer,
06:05 mais que vous rejetez dans le milieu.
06:07 Mais là, on a des problèmes de lutte contre les fuites ou d'addiction.
06:10 - Juste un chiffre.
06:12 En France, en moyenne, un litre d'eau sur cinq est perdu dans les fuites.
06:16 Dans beaucoup de communes de ce territoire,
06:17 on n'est pas un litre sur cinq, on est un litre sur trois.
06:20 - On est au-delà.
06:21 - Et donc, avec un réseau qui est défaillant
06:23 et dans lequel il n'y a eu globalement pas suffisamment d'investissements
06:26 au cours de ces dernières années.
06:27 - Justement, vous en parlez effectivement.
06:31 Le chiffre qui ressort sur la rénovation des réseaux d'eau,
06:35 c'est que c'est très cher.
06:36 En France, ça coûte 150 000 euros le kilomètre.
06:40 C'est le chiffre généralement.
06:41 150 000 euros le kilomètre, vous me le confirmez.
06:43 Quand on regarde, la seule agglomération de Perpignan,
06:46 c'est 1 600 kilomètres de réseaux d'eau.
06:49 Là, on amène 10 millions.
06:51 Si on fait un calcul simple, avec 10 millions,
06:53 on pourrait rénover à peine 66 kilomètres.
06:56 Même si c'est le numéro du département, mais ce n'est pas beaucoup.
06:59 Comment on peut faire ?
07:00 Ça paraît démesuré, l'enveloppe à côté,
07:02 par rapport aux frais qu'il va falloir engager.
07:05 - Il faut bien comprendre que quand on fait des travaux de ce type,
07:07 vous construisez des canalisations pour 50 ou 60 ans.
07:10 Il ne s'agit pas d'aller tout faire en une année.
07:12 - On ne va pas tout faire d'un coup, on est d'accord.
07:14 - Il s'agit d'avoir un rythme de renouvellement
07:16 qui vous permette demain d'arrêter,
07:19 de jeter une ressource qui devient de plus en plus précieuse.
07:22 Comment ça se passe ailleurs en France ?
07:24 D'abord, on a un prix de l'eau qui est un peu plus élevé.
07:26 - Ah !
07:27 Ça, ça va intéresser nos auditeurs.
07:28 Alors effectivement, là sur l'agglomération de Perpignan,
07:33 si vous pensez à nos potables, on est sur 98 centimes du mètre cube en moyenne.
07:41 Donc c'est moins cher par rapport à la moyenne nationale.
07:43 - On est globalement 30% en dessous des prix qui existent dans le reste de la France.
07:49 Et il faut comprendre que ça peut sembler être une somme qui est faible,
07:52 parce qu'on discute de quelques euros par foyer et par an.
07:56 Mais à la fin, ces euros-là,
07:58 ils sont ceux qui permettent d'aller rembourser les emprunts
07:59 que vous faites sur des longues périodes,
08:01 et ils vous permettent d'investir sur le réseau.
08:02 Ils évitent à terme de se retrouver avec des coupures ou avec des difficultés.
08:06 - Donc ça veut dire que concrètement,
08:07 il va falloir s'attendre à ce que le prix du mètre cube d'eau dans les P.O.
08:10 augmente un petit peu dans les années à venir ?
08:13 - Bien sûr. On est face à une ressource qui est rare et avec des sous-investissements.
08:17 Vous savez, dans une autre vie, moi je suis ministre depuis quelques mois,
08:19 mais j'ai été maire d'une ville de 150 000 habitants dans l'ouest de la France.
08:23 Une des premières décisions que j'ai prises en 2014,
08:26 ça a été de légèrement augmenter le prix de l'eau,
08:28 parce que notre rythme de renouvellement de réseau n'était pas bon.
08:31 Et on a moins de problèmes de fuite.
08:32 Mais dans un territoire où il y a beaucoup de végétales spécialisées,
08:36 où il y a beaucoup de parcs et jardins,
08:37 quand on voyait là aussi les litres qu'on perdait,
08:39 et en faisant un petit effort,
08:42 mais en le faisant dans la constance et dans la durée,
08:44 vous vous donnez une capacité d'investir qui est extrêmement importante.
08:47 - Alors ça on entend bien, mais quand vous parlez de petit effort,
08:50 parce qu'il y a le problème de pouvoir... - Et l'État qui met 50%.
08:52 - Quand on parle de petit effort, il y a aussi le pouvoir d'achat à côté,
08:55 Monsieur le ministre, ce petit effort, vous le quantifiez à combien ?
08:58 - On va être très très clair.
09:00 Un foyer normal avec des parents et deux enfants,
09:04 c'est environ 120 m3 d'eau par an.
09:08 Vous faites le calcul.
09:09 Si vous augmentez de 30% un prix et qu'à la fin ça représente,
09:13 vous avez dit 1€, 30 ou 40 centimes,
09:16 c'est à peu près la somme avec laquelle vous vous retrouvez tous les mois.
09:22 C'est-à-dire que pour être très concret,
09:24 à 1€ vous êtes à 120€ de faible.
09:26 - 1€ c'est la fourchette basse.
09:27 Ça varie, ça peut monter jusqu'à 3€.
09:31 - Je vous confirme, parce qu'on a effectivement des écarts très importants.
09:34 Le chiffre à retenir, c'est qu'on a 20 à 30% de tarifs ici sur ce territoire
09:38 qui sont en dessous de la moyenne et que ça représente quelques euros par mois.
09:42 Je ne dis pas que c'est rien.
09:44 Je dis juste qu'à un moment, si à la fin, il faut aller acheter des bouteilles en plastique
09:47 dans le supermarché à côté parce qu'on n'a plus d'eau dans le robinet
09:50 et qu'on n'a pas fait les investissements,
09:51 y compris en termes de pouvoir d'achat, vous le sentez davantage passer
09:54 que le fait d'aller faire des travaux pour préserver une ressource qu'est la vie.
09:57 Je veux bien croire que tout est indispensable,
09:58 mais il n'y a pas grand-chose de plus indispensable que l'eau.
10:00 Et de façon à en sorte de la préserver, ça semble assez cohérent.
10:03 - Rapidement, Christophe Béchut, parce qu'il nous reste très peu de temps,
10:05 vous voulez aussi mettre le paquet sur les contrôles.
10:09 Vous vous estimez qu'il va falloir vraiment vérifier les fourrages.
10:14 On sait qu'il y a beaucoup de problèmes de fourrage, notamment illégaux dans notre département.
10:17 C'est un dossier sur lequel vous allez vous pencher,
10:19 vraiment mettre l'accent beaucoup plus qu'avant en travaillant sur des télé-relevés.
10:22 Vous pouvez nous expliquer ça ?
10:23 - Je vous confirme, on va faire deux choses.
10:25 On va régulariser des fourrages qui sont existants et qui sont extrêmement vigilants,
10:31 ne pas se retrouver avec des fourrages anarchiques dans divers endroits.
10:35 Et dans le même temps, on va systématiser la télé-relevé.
10:38 L'idée c'est de savoir ce qu'on consomme à un moment donné,
10:41 pour être capable, y compris, de dimensionner les réseaux.
10:43 Il faut bien comprendre que quand vous multipliez les installations anarchiques
10:46 où les gens font des trucs de leur côté et vont directement pomper dans la nappe...
10:49 - Mais concrètement, ça veut dire quoi ?
10:50 Qu'il y aura plus de contrôles plus souvent et que vous allez mettre des appareils
10:53 pour contrôler, pour essayer de mesurer qui pompe de l'eau illégalement ?
10:56 - On va mettre des appareils de télé-relève pour être capable de connaître en temps réel
11:00 les débits d'eau dans un certain nombre de secteurs.
11:02 Il n'y a qu'une dizaine de départements en France qui vont être pilotes
11:05 et les Pyrénées-Orientales vont faire partie de ce dispositif
11:08 qui fait partie du plan eau globale annoncé par le Président de la République.
11:12 Et en parallèle, la police de l'eau, les moyens qui sont consacrés à ça,
11:15 vont effectivement d'abord être dans un temps de pédagogie
11:18 où l'enjeu ce n'est pas d'aller verbaliser des gens qui manquent d'eau,
11:20 c'est de regarder avec eux ce que sont les installations
11:22 et c'est de les régulariser si elles ont un certain âge
11:24 parce qu'il y a des époques où on ne faisait pas les choses comme aujourd'hui
11:27 mais pour l'avenir, faire les choses de manière propre,
11:30 de manière carrée et de manière partagée.
11:33 On a un enjeu enfin qui consiste à mettre tout le monde autour de la table.
11:37 Je vais vite, vous avez un patrimoine exceptionnel sur ce territoire,
11:39 pas seulement historique, vous avez aussi ces canaux qui sont hérités...
11:42 - Avec la rénovation du canal de Perpignan, ça aussi c'est quelque chose que vous venez annoncer.
11:45 - C'est un excellent exemple, la rénovation du canal de Perpignan.
11:48 - 15e siècle.
11:48 - Mais pas seulement, on a des canaux partout,
11:50 mais il y a 200 associations différentes qui gèrent des bouts de canaux.
11:54 Si on n'est pas capable de s'entendre entre l'amont et l'aval,
11:56 s'il n'y a pas un minimum de solidarité entre les uns et les autres,
11:59 on n'y arrivera pas.
12:00 Je veux juste vous dire une chose,
12:01 tout ça, ce n'est pas le ministre qui débarque avec un plan qu'il a écrit sur un coin de table.
12:06 C'est deux ans de boulot, globalement sur ce territoire depuis la sécheresse de 2022,
12:10 c'est un mois d'avril où tout le monde a été mis autour de la table,
12:13 c'est l'écoute des élus locaux de toute sensibilité
12:15 parce que l'eau n'a pas de couleur politique et n'a pas de carte de parti
12:18 et c'est une attention particulière au monde agricole
12:21 dont je sais à quel point il souffre dans le contexte dans lequel nous sommes.
12:24 - Eh bien justement, ce sera ma toute dernière question,
12:25 M. le ministre, on va devoir vous libérer parce que vous allez à la préfecture.
12:28 Les agriculteurs vous attendent un petit peu de pied ferme,
12:30 ils ont prévu un sit-in devant la préfecture.
12:32 Est-ce que vous comptez recevoir une délégation éventuellement tout à l'heure
12:35 pour discuter avec eux, voir quelles peuvent être leurs revendications ?
12:38 - Alors, leurs revendications, je...
12:40 - Vous les connaissez ?
12:41 - Je les connais un peu, y compris pour avoir eu des échanges
12:43 et je peux vous dire que cet avenir de l'agriculture...
12:46 - Qu'est-ce que vous leur dites en fait ce matin ?
12:47 - Cet avenir de l'agriculture méditerranéenne,
12:49 il est au cœur des préoccupations du gouvernement.
12:51 Parce qu'on sait que ces agriculteurs, ils sont en première ligne.
12:55 Donc on vient pas leur donner des leçons en matière d'adaptation au changement climatique,
12:58 eux, ils le vivent et ils voient bien dans les dates de floraison
13:00 qu'il y a des choses qui sont plus pareilles dans le climat.
13:02 Les accompagner, c'est l'obsession du gouvernement.
13:05 Ça a été la raison pour laquelle Gabriel Attal,
13:06 avec les organisations syndicales, a passé autant de temps
13:09 et je suis évidemment dans le dialogue, dans la discussion.
13:12 Il me semblait qu'on avait calé un moment en amont de ce temps
13:18 pour échanger et pour discuter avec eux parce qu'ils sont au cœur du plan.
13:21 J'ai effectivement appris hier qu'ils avaient la volonté d'aller faire un sit-in.
13:25 On va bien trouver un moyen que le dialogue ait lieu malgré les tracteurs et les bennes.
13:28 - Bon, la main tendue en tout cas.
13:30 Merci beaucoup Christophe Béchut,
13:32 ministre de la Transition écologique, d'avoir été avec nous en studio aujourd'hui.
13:35 On vous attend à Canet pour continuer à annoncer les différentes mesures
13:40 qui sont prévues dans votre nouveau plan contre la sécheresse dans les Péos.
13:42 Merci.
13:43 - Merci à vous messieurs et merci pour le travail que vous faites ici,
13:45 à France Bleu Roussillon, parce que je sais aussi que vous utilisez cette antenne
13:48 pour insister sur tous les gestes qui permettent d'éviter le gaspillage d'eau.
13:52 Et quand on regarde ce qui s'est passé l'année dernière,
13:54 30% de baisse de consommation en particulier pendant l'été,
13:57 c'est aussi dû à l'activité des médias et au civisme de vos auditeurs que je salue.
14:02 - On espère qu'on pourra continuer à le faire encore longtemps, monsieur le ministre.
14:05 Merci.