• il y a 7 mois
Marie Portolano reçoit le danseur étoile Hugo Marchand, il sera dans le ballet Gisèle à l'Opéra Garnier les 25,27 mai et 1er juin prochain et donnera plusieurs représentations de son spectacle Les étoiles au château, au domaine de Fabrègue les 8,9 juin et à Chambord les 21 et 22 juillet. Il revient sur ce dernier projet qui a pour vocation de faire participer tout un public à la danse, avec des places à 13 euros dans des lieux du Patrimoine. Le pari était de rendre le ballet accessible à tous et de créer de la proximité en démystifiant le rôle de danseur étoile. 

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Transcription
00:00 Il est 9h14 en direct sur Télématin, nous avons rendez-vous avec une étoile.
00:04 Je ne parle pas de vous Sylvie Edigard, même si vous êtes quand même un petit peu l'étoile de Télématin.
00:09 Non, je parle de vous, Hugo Marchand, bonjour.
00:12 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:14 Vous êtes 1m92 de grâce, de douceur, vous êtes danseur.
00:19 Vous serez à la fin du mois dans le ballet Gisèle à l'Opéra Garnier, les 25, 27 et 1er juin.
00:25 Enfin 25, 27 mai et 1er juin prochain.
00:28 Et puis vous allez donner plusieurs représentations de votre spectacle "Les étoiles au château"
00:33 au domaine de Fabregne les 8 et 9 juin ou encore à Chambord les 21 et 22 juillet.
00:38 Grosse actu quand même.
00:39 Oui c'est sûr.
00:40 Alors on a Gisèle qui se termine sur la série à l'Opéra de Paris
00:43 et on a l'association Hugo Marchand pour la danse avec ce projet "Les étoiles au château"
00:47 qui a pour vocation de faire participer tout un public à la danse.
00:51 On vend des places à 13 euros et on fait ça dans des lieux du patrimoine.
00:55 On va au domaine de Fabregne en Provence.
00:57 Génial ce lieu.
00:58 Oui, chez Pierre Ivanovitch qui nous fait l'honneur de nous recevoir.
01:01 Et on va proposer un spectacle avec les danseurs étoiles de l'Opéra de Paris,
01:04 1h20, 1h30, spécialement pour le public du Var et de Provence.
01:08 Oui parce que vous voulez démocratiser la danse.
01:10 Mais pourquoi ? C'est pas évident pour tout le monde la danse classique ?
01:13 Aujourd'hui je pense que la danse classique souffre d'une image un petit peu élitiste.
01:16 C'est vrai que pour venir voir un spectacle dans un opéra ça coûte relativement cher.
01:21 Aujourd'hui le pari c'était de faire comprendre à tous les publics, à toutes les bourses
01:24 qu'on peut aller voir un ballet, qu'on peut changer le regard sur la danse aussi,
01:28 que les hommes dansent, qu'il y a une poésie, qu'il y a une grâce,
01:31 qu'il y a aussi un côté très athlétique et très sportif dans cette pratique.
01:35 Et c'est une manière aussi de créer de la proximité, de dédramatiser,
01:38 de démystifier ce rôle de danseur étoile ou ce titre de danseur étoile.
01:42 Et créer aussi des vocations peut-être aussi, non ?
01:44 En espérant des vocations. En tout cas un bon moment de poésie j'espère.
01:48 Ce spectacle "Les étoiles au château" réunit 6 grands danseurs,
01:51 2 musiciennes de l'Opéra National de Paris qui nous en mettent plein les yeux.
01:55 Regardez !
01:56 C'est magnifique franchement.
02:17 Comment ça s'est passé pour vous Hugo ?
02:19 Comment vous avez poussé les portes de ce milieu
02:21 qui semble peut-être un petit peu éloigné pour les gens, les petits qui nous regardent ?
02:25 On va dire que ça a été un non-choix.
02:27 Ça a été quelque chose qui s'est imposé.
02:29 La danse s'est imposée à moi.
02:31 Elle est née vraiment par le désir, la passion de se mouvoir en musique ou en silence
02:35 et de découvrir son propre corps, de prendre conscience des autres
02:38 et de prendre conscience de l'espace que j'avais.
02:41 Quand vous étiez tout petit déjà ?
02:42 Oui c'est ça.
02:43 A quel âge ?
02:44 A 9 ans.
02:45 Donc j'ai commencé la danse à Nantes
02:46 et puis j'ai eu la chance de rejoindre l'école de danse de l'Opéra de Paris
02:49 et ensuite d'avoir ce parcours qui est long et qui demande beaucoup de travail.
02:54 Vous vouliez devenir danseur étoile, c'était votre objectif ?
02:56 Je voulais danser.
02:58 Vous n'êtes pas dit "je veux être danseur étoile", c'est le Graal.
03:01 Ce n'était pas la première chose qui m'est arrivée dans la tête quand j'avais 9 ans et que j'ai commencé à danser.
03:05 Ensuite on rentre dans un engrenage et on rentre dans une maison, dans une institution
03:09 qui nous propose ce titre de danseur étoile
03:11 avec toute la liberté et les responsabilités que cela comporte.
03:14 C'est une grande joie et c'est aussi beaucoup d'investissement, d'énergie à donner.
03:20 Vous disiez quelque chose qui m'intéresse particulièrement tout à l'heure,
03:23 c'est que les hommes dansent aussi.
03:25 C'est vrai que la danse classique a souvent été réservée aux petites filles
03:28 avec le petit chignon, le petit tutu, etc.
03:31 C'est en train de changer ça aussi, cette image-là ?
03:33 J'espère que c'est en train de changer.
03:35 En tout cas, je prends mon rôle de danseur étoile à cœur
03:38 et pas seulement en faisant des spectacles à l'Opéra de Paris ou en tournant
03:41 mais aussi en m'engageant à travers d'autres projets.
03:44 Là j'étais à Poitiers, par exemple, il y a deux semaines
03:46 pour un concours qui s'appelle "Changer le regard"
03:48 où on a proposé à des jeunes garçons de toute la France
03:51 de proposer une chorégraphie, de danser
03:53 et d'échanger sur leur rapport à la danse et les expériences qu'ils ont à l'école,
03:57 quand ils sont au collège ou au lycée.
04:00 Donc c'est toujours intéressant de voir que le monde n'a pas tellement changé finalement en 2024.
04:05 On voit quelques images du ballet Gisèle.
04:07 Vous, parce que c'est quand même beaucoup de sacrifices, danseur étoile,
04:11 c'est vraiment un métier incroyable.
04:13 Physiquement, on se fait des sacrifices.
04:15 Et puis surtout, il y a des sacrifices également personnels.
04:17 C'est quoi les sacrifices que vous, vous avez dû faire pour arriver là où vous êtes aujourd'hui ?
04:20 C'est les sacrifices qui nous sont rendus avec d'autres plaisirs.
04:23 Évidemment, entre 15 et 30 ans,
04:27 aujourd'hui j'ai 30 ans, je n'ai pas vraiment profité.
04:31 On pourrait l'entendre de la jeunesse sortir, faire la fête.
04:34 Vous n'avez pas bu d'alcool ?
04:35 Non, je n'ai pas bu d'alcool comme tout le monde. Je suis un bon vivant.
04:37 Mais simplement, on a un corps à respecter
04:40 et qui nous permet de vivre des grands moments de liberté.
04:43 Donc finalement, ces petites choses sur lesquelles on va faire attention vont nous être rendues...
04:46 Vous n'avez pas le sentiment d'avoir sacrifié, d'avoir fait des sacrifices ?
04:49 Je n'appellerais pas ça un sacrifice, puisque ça m'est rendu au centuple.
04:52 Et aujourd'hui, j'ai une conscience de mon corps
04:54 et les expériences que je peux vivre sur scène sont des expériences rares et belles
04:58 que la majorité des gens ne peuvent pas vivre.
05:00 Donc en fait, on enlève un petit peu quelque part pour avoir beaucoup plus d'un côté.
05:04 C'est des choix de vie en fait.
05:06 Même en vous cassant un pied, vous avez quand même eu aussi des fractures, des chutes et tout,
05:12 vous n'avez jamais eu envie de baisser les bras ?
05:14 On est évidemment challengés, puisque le corps s'abîme
05:18 et c'est la partie de notre travail la plus dure,
05:20 puisqu'on fait face à des blessures, à des douleurs qui sont quotidiennes.
05:22 C'est peut-être ce qui fait qu'à 42 ans, à la retraite à l'Opéra de Paris...
05:26 C'est ça, c'est 42 ans la retraite. Donc il vous reste 12 ans, c'est ça ?
05:29 Mais c'est peut-être ça qui fait qu'on est finalement soulagé d'arrêter au bout d'un moment,
05:32 parce que je pense que la douleur et la souffrance qui vient avec le corps,
05:36 mais aussi chez les sportifs de haut niveau, ça inhére à notre travail.
05:40 Peut-être quand ça s'apaise, ça fait du bien quand même.
05:42 Et vous vous entraînez tous les jours ?
05:45 Presque tous les jours. On a quand même des jours de repos
05:47 pour respecter un rythme biologique de repos pour notre corps et de récupération,
05:51 mais on travaille beaucoup.
05:52 Combien d'heures par jour d'entraînement ?
05:54 Ça va dépendre en fait. On peut travailler peu, mais de manière très très intense,
05:57 et on peut travailler longtemps de manière peu intense.
05:59 Donc c'est vraiment très mouvant. L'Opéra Paris, nos plannings changent souvent
06:02 en fonction des spectacles que l'on doit danser, ou des projets à l'extérieur,
06:05 qui sont des projets privés, comme les étoiles au château par exemple, que l'on met en place.
06:09 Vous mangez des éclairs au chocolat ?
06:11 Bien sûr !
06:12 J'en mange bien, j'adore ça !

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