Les précédentes élections européennes de 2019 avaient enregistré un taux de participation de 51%. Comment mobiliser davantage les Européens pour ce scrutin ? Vote obligatoire, droit de vote à 16 ans : des solutions sont testées dans certains Etats-membres. On en parle dans l'émission Ici l'Europe, sur France 24 et Public Sénat.
Année de Production : 2023
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00:25 Bonjour à tous et bienvenue pour "Ici l'Europe". Alors, qui veut investir dans l'Union européenne ?
00:30 Eh bien, notre invité de la semaine. Nous sommes ensemble sur France 24 et RFI pour recevoir cette grande invitée.
00:37 Il s'agit de Nadia Calvino. Bonjour. Je rappelle que vous étiez depuis 2018 ministre de l'Économie du gouvernement Sánchez,
00:46 puis première vice-présidente de ce gouvernement socialiste. Et au 1er janvier dernier, après un match très disputé,
00:53 vous avez succédé à Werner Hoyer aux commandes de la Banque européenne d'investissement.
00:59 Vous êtes la première femme d'ailleurs à accéder à la présidence de cette grande banque de l'UE.
01:04 Elle est dotée d'un capital de 248 milliards d'euros et elle a investi depuis sa création, c'était en 1958,
01:11 1 000 milliards d'euros dans notre économie européenne. L'an dernier, 87 milliards.
01:17 La Banque européenne d'investissement s'était jadis plutôt missionnée sur les grands travaux et finance aujourd'hui le capital risque.
01:24 Elle prête au public, au privé, au service de l'écologie, des technologies du futur.
01:29 C'est une institution qui est en train de devenir centrale, finalement, Nadia Calvino, des politiques européennes.
01:36 Oui, tout à fait. La Banque européenne d'investissement est le bras financier de l'Union.
01:41 On est le banque multilatérale le plus grand du monde, en fait. Et on fait des investissements qui sont clés pour l'avenir de l'Europe,
01:49 dans l'Europe et en dehors de l'Europe, parce qu'on investit aussi environ 8 milliards d'euros en dehors de l'Europe.
01:56 Plusieurs capitales estiment que la gestion de votre prédécesseur à la BEI, l'allemand Werner Hoyer, était un peu trop prudente,
02:04 en particulier pour de nouveaux territoires comme l'industrie de la défense avec la guerre en Ukraine.
02:10 Est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse qu'il faut explorer de nouveaux territoires ?
02:14 D'abord, en ce qui concerne le risque, il faut avoir une gestion prudente, évidemment, parce que la triple A de notre bilan,
02:22 et notre grand bilan et le portefeuille d'investissement de haute qualité, est vraiment ce qui nous permet de donner des crédits à bonnes conditions à nos clients.
02:31 Et c'est pourquoi il faut toujours préserver cette force financière. Mais c'est vrai que la BEI doit contribuer aux politiques de l'Union
02:38 et aux nécessités dont on a besoin en ce moment pour faire de la double transition verte et digitale à un succès européen.
02:45 Alors, votre banque d'investissement, effectivement, a annoncé le 8 mai qu'elle modifiait ses règles strictes relatives au financement de la sécurité et de la défense
02:55 en renonçant aux restrictions concernant les biens à double usage civil et militaire. C'est un tout petit pas en avant quand même ?
03:03 C'est un grand pas en avant, en fait, parce que jusqu'à maintenant, on est financé de double usage que quand il y avait plus de 50 % de revenus du côté civil.
03:12 En enlevant cette restriction, on pourra contribuer à soutenir l'industrie européenne de la sécurité et de la défense.
03:19 Je pense qu'on est tous, malheureusement, on est devenus très conscients qu'il fallait renforcer l'industrie européenne. Et la BEI doit y contribuer, évidemment.
03:29 Parce que finalement, les ministres des Finances de l'Union européenne qui siègent à votre Conseil d'administration de la Banque européenne d'investissement
03:38 ont décidé aussi de faciliter l'accès pour les petites et moyennes entreprises du secteur de la sécurité et de la défense. Les PME, c'est important.
03:46 Tout à fait. Notre plan d'action est axé sur deux côtés. D'abord, l'élargissement de la définition de double usage, comme vous venez d'évoquer.
03:54 Et deuxièmement, d'ouvrir nos programmes pour les PME, aussi pour les petites et moyennes entreprises qui sont actives dans le domaine de l'industrie de la sécurité et de la défense en Europe.
04:04 Et qui fournissent pas mal d'emplois en Europe.
04:06 Tout à fait. Ce sont des joueurs majeurs, mais aussi très innovateurs. Parce qu'il faut soutenir toutes les nouvelles technologies, que ce soit dans l'espace, les drones, le digital.
04:19 Tout ce qui sont les nouvelles technologies dans le domaine de la sécurité et de la défense, où il y a des petites entreprises innovatrices, des startups qu'il faut soutenir aussi.
04:29 Mais est-ce qu'en tant que nouvelle présidente de la Banque européenne d'investissement, vous êtes favorable à la production de plus de munitions en Europe ?
04:37 Et pour que vous puissiez la soutenir, puisque c'est ce que les Ukrainiens demandent en priorité ?
04:41 On est en train de financer la sécurité et la défense depuis 8 ans. Et on a alloué 6 milliards d'euros pour y investir, dans un programme dédié à l'industrie de la sécurité et de la défense.
04:53 Et dans le domaine du doublusage, on peut vraiment couvrir la plupart des investissements que les États membres nous demandent.
05:00 Que ce soit le contrôle de frontières, la mobilité du matériel militaire, les drones, toutes les infrastructures.
05:08 Mais pas les munitions encore, soyons clairs.
05:10 Nous sommes en train de nous aligner avec les autres institutions financières là-dessus, et contribuer vraiment là où il y a un valeur ajoutée d'une banque d'investissement, comme c'est le cas de la Banque européenne d'investissement, bien sûr.
05:21 Alors vous êtes aussi partie prenante dans la reconstruction de l'Ukraine à la Banque européenne d'investissement.
05:27 2 milliards d'euros pour l'Ukraine, une expertise technique aussi.
05:31 Ça veut dire quoi d'abord cette expertise technique ? Est-ce que l'Union européenne sera au rendez-vous de la reconstruction de ce grand pays ?
05:40 En ce moment, nous sommes le partenaire le plus important de l'Ukraine en ce qui concerne les investissements.
05:45 Je viens de signer un accord avec le Premier ministre Jmihal, et j'espère qu'en juin on va signer déjà des projets concrets pour aider maintenant à la résilience, la force de l'économie ukrainienne.
05:57 Et j'espère que bientôt aussi la reconstruction du pays, une fois que la guerre sera terminée.
06:02 Et ça veut dire que nous sommes en train de financer de grandes infrastructures énergétiques, de transports, aussi la reconstruction des bâtiments des services publics municipaux,
06:13 du genre les écoles, les hôpitaux, la récupération des bâtiments qui ont été, les maisons qui ont été détruites, et aussi soutenir le secteur privé.
06:22 Je pense qu'on est en train de jouer un rôle important, et on le jouera d'autant plus une fois que la guerre sera terminée.
06:28 Alors côté américain, on parle justement de cette concurrence, d'un grand plan d'investissement de l'administration Biden, l'Inflation Reduction Act, subvention à la transition énergétique massive.
06:40 Et l'Union européenne a d'ailleurs vu certains grands groupes quitter son territoire avec un poids dans les exportations mondiales qui a chuté.
06:47 Il était il y a cinq ans de 16%, aujourd'hui à peine de 13,7%, tandis que les grands groupes chinois bénéficient eux aussi de subventions de Pékin.
06:56 Est-ce qu'on n'est pas en train de constater un décrochage de l'Union européenne par rapport finalement à ces grands acteurs que sont les États-Unis et la Chine, et comment finalement rattraper ?
07:08 L'Union européenne est vraiment une puissance mondiale de premier ordre dans le domaine des nouvelles technologies, par exemple dans le domaine des technologies vertes, de la santé.
07:22 Il faut préserver cette leadership parce que c'est vraiment là qu'on doit construire la compétitivité, la productivité, et le bien-être des citoyens dans l'avenir.
07:33 Il faut faire de la transition verte un succès européen et que ce soit accessible pour les entreprises, pour les citoyens. Il faut soutenir les secteurs les plus affectés, par exemple l'agriculture.
07:43 Et là, la BEI s'est consolidée comme la banque du climat, précisément parce que nous sommes en train d'investir dans les technologies disruptives pour que les industries restent en Europe,
07:55 mais aussi soutenir les PEE, les secteurs les plus affectés, pour qu'ils puissent faire la transition et que ce soit win-win, que ce soit gagnant, que ce soit aussi profitable d'un point de vue de leur business.
08:06 Et je pense que nous sommes en train de ce côté-là, avec ça, et la France en bénéficie pas mal, de soutenir la compétitivité de l'Europe, mais aussi les projets qui sont très proches du citoyen.
08:19 Vous parlez de la France, justement, si on regarde les chiffres, 12,2 milliards pour la France en 2023, c'est la place au second rang des bénéficiaires de la Banque européenne d'investissement et de ses prêts après l'Italie.
08:32 La deuxième économie d'Europe a vraiment besoin de ce financement européen pour être compétitive ?
08:38 Ah oui, certainement, parce qu'on a besoin de l'investissement public pour pouvoir prendre des risques que les investisseurs privés ne prennent pas.
08:46 On doit mobiliser l'investissement privé, et c'est là où la Banque européenne d'investissement a un rôle majeur en Europe.
08:53 On dit risque, on enlève le risque de projet pour que les investisseurs privés y entrent.
08:58 Et on montre aussi, on donne un cachet qui dit que c'est un bon projet, et ça mobilise aussi l'investissement.
09:04 Et en France, on est en train d'investir dans des projets risqués, mais aussi très innovateurs, que ce soit les sémiconducteurs, par exemple, à Kroll, très près de Grenoble,
09:14 que ce soit aussi les usines pour les batteries automobiles, à Dunkerque, à Douai, par exemple.
09:23 Mais aussi des projets qui sont très proches de la citoyenneté et dont on bénéficie au quotidien, que ce soit les écoles, les hôpitaux, l'hôpital de Nantes,
09:32 ou les transports publics à Nice, à Tours, à Strasbourg.
09:37 Donc ce sont des projets qui sont sur le terrain et qui bénéficient, et qui font que la France soit un pays,
09:43 bon, c'est l'un des pays du monde les meilleurs pour vivre.
09:49 J'allais dire le premier, mais étant espagnol, vous voyez, je dois faire attention.
09:53 Vous êtes partagée.
09:54 L'un des pays les meilleurs pour vivre, sans doute.
09:56 C'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
10:02 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
10:07 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
10:12 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
10:17 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
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10:57 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
11:02 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
11:07 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
11:12 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
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11:22 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
11:27 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
11:32 Et c'est vrai que dans le Bégin, on a des projets qui sont très proches de la citoyenneté.
11:37 Vous avez été élu à cette banque en pensant que la méthode que vous avez employée en Espagne était très originale.
11:43 Ça consistait en quoi ? Dites-nous ce secret.
11:46 Je pense qu'on a beaucoup bénéficié de la solidarité européenne.
11:50 Parce qu'on a beaucoup souffert de la pandémie.
11:53 Mais la solidarité européenne a créé ces plans massifs d'investissement et réformes.
11:58 On a été assez ambitieux en Espagne. On a fait des réformes structurelles transformatrices.
12:03 On a fait des investissements, on a lancé des investissements dans les domaines de l'avenir.
12:07 Et c'est ça, c'est ça l'énergie qui est en train maintenant de mobiliser l'économie espagnole et créer de l'emploi.
12:14 C'est ce qui a été le défi le plus important jusqu'à maintenant.
12:17 Et c'est la force, je pense, en ce moment.
12:20 Et c'est bien d'avoir plusieurs moteurs pour l'Europe en ce moment.
12:26 Je suis heureuse que l'Espagne soit l'un des moteurs de l'Europe. Mais la France aussi.
12:31 Parlons élection européenne en Espagne. La situation est particulière avec un gouvernement minoritaire
12:37 soutenu par des indépendantistes catalans.
12:40 Indépendantistes qui d'ailleurs viennent de perdre des plumes dans des élections régionales en Catalogne.
12:45 Comment vous la voyez cette situation pour l'Espagne et puis après pour le reste de l'Europe ?
12:50 En général, je ne peux pas commenter la situation politique nationale évidemment.
12:54 Mais je pense que c'est une bonne nouvelle que les mouvements nationalistes qui sont moins pro-européens
13:01 continuent à avoir la majorité dans une région aussi importante comme la Catalogne, aussi pour la France.
13:06 Et en général, je pense que ces élections sont très importantes.
13:10 Parce que les citoyens parfois, peut-être, ne sont pas conscients de ce que l'Europe fait pour eux au quotidien.
13:18 Mais je pense que la B8 est un bon exemple.
13:20 Parce que nous sommes en train d'investir pour donner aux jeunes européens un avenir plus prometteur,
13:26 plus d'opportunités. Mais on doit le faire ensemble.
13:29 Aucun pays, même la France ou l'Allemagne, qui sont des grands pays, ne peuvent pas faire face aux défis actuels tout seuls.
13:36 L'Union nous fait plus fort. Et il faut vraiment continuer à construire une Union européenne
13:42 qui nous permette d'avoir une meilleure confiance pour faire face aux grands défis.
13:46 Alors Nadek, Alvino, vous vous êtes fait remarquer en mai 2022 en refusant d'être prise en photo
13:51 aux côtés de plusieurs chefs d'entreprise lors d'un forum économique de Madrid,
13:55 après avoir réalisé que vous n'étiez entouré que d'hommes.
13:58 Le manque de parité dans les cercles de pouvoir est l'un de vos combats en Europe.
14:03 Est-ce que vous pensez que 2024, aussi, nouvelle commission, nouveau Parlement, changement de toutes les institutions,
14:09 est-ce que l'Europe est assez paritaire à votre goût ?
14:12 On a avancé pas mal ces dernières décennies. On a vu le changement de notre société.
14:18 Et je pense que le rôle de la femme, que ce soit dans les médias, dans la politique, dans les entreprises,
14:23 je pense que ça a été une force de progrès pour l'Europe.
14:27 Et je pense qu'il faut continuer dans ces dynamiques-là.
14:29 Et j'espère bien que la prochaine commission, le prochain Parlement, sera le plus paritaire possible.
14:34 À tout état des causes, mon expérience est que les groupes, les systèmes, les entreprises,
14:40 aussi les institutions qui sont paritaires, sont plus efficaces, ont de meilleurs résultats,
14:44 et c'est meilleur aussi pour les citoyens.
14:47 Quel est votre bilan pour la dernière mandature, les cinq dernières années de l'Union européenne ?
14:53 Est-ce qu'elles ont fait progresser l'Europe ?
14:55 Et quels sont les défis qui nous attendent dans les cinq prochaines années, selon vous ?
14:58 En ce moment, c'est évident que la géopolitique marque notre jour.
15:03 C'est aussi l'avenir le plus proche.
15:05 On est resté unis jusqu'à maintenant.
15:07 On a répondu à la pandémie et à la guerre en Ukraine de façon unie, déterminée,
15:11 et je pense que c'est le secret de notre succès.
15:14 Il faut continuer dans la même ligne pour l'avenir.
15:17 Mais là, la pression géopolitique ne doit pas nous faire oublier les autres défis,
15:21 qui sont plus structurels, le changement climatique, la transition digitale.
15:27 Et il faut là-dessus aussi ne pas perdre la boussole et continuer à...
15:31 Elle est très débattue dans ces élections européennes.
15:33 Le pacte vert est mis en cause.
15:36 Il y a vraiment un débat très virulent sur l'écologie versus l'économie.
15:42 C'est là où je vous disais, pour moi, c'est évident que l'Europe a tout intérêt à garder le leadership.
15:49 Parce qu'il y a une concurrence technologique, une course technologique
15:54 qui est en train de se produire à niveau mondial.
15:57 Il faut que l'Europe garde les technologies les plus avancées et les plus efficaces.
16:02 Et aussi qu'on réduise notre dépendance des pays qui produisent les énergies fossiles,
16:07 qui franchement ne sont pas toujours des démocraties comme les nôtres.
16:12 Et aussi, si vous me permettez, je pense que ces élections doivent être marquées aussi
16:17 pour la protection de nos valeurs.
16:20 Parce que l'Europe a été un phare de liberté, de paix, de protection des minorités,
16:25 aussi de respect pour les autres qui ne pensent pas comme nous.
16:29 Et tout ça doit être protégé, parce que ce rôle de l'Europe dans le monde doit continuer à être positif.
16:35 Une force pour le bien-être, le progrès dans le monde.
16:40 Merci Nadia Calvigno, présidente de la Banque Européenne d'Investissement.
16:45 Merci à vous de nous avoir suivis.
16:46 Restez en notre compagnie, tout de suite, nous allons parler avec nos confrères de public Sénat
16:51 d'abstention et de vote des jeunes aux prochaines élections européennes.
16:56 C'est notre débat.
16:58 Merci de nous rejoindre pour parler des élections européennes,
17:06 alors que nous sommes à quelques jours désormais d'un scrutin qui aura lieu
17:09 dans les 27 États membres de l'Union Européenne entre le 6 et 9 juin.
17:13 Les Européens vont-ils bouder ce scrutin ou se passionner pour lui ?
17:17 Ces élections sont en tout cas dans plusieurs pays marquées par de fortes abstentions,
17:20 avec une légère embellie tout de même en 2019 et une participation de 51% des Européens.
17:26 Oui, mais alors on constate tout de même des écarts très importants.
17:29 À peine 22% des Slovaques se sont rendus aux urnes il y a 5 ans,
17:33 alors que 88% des Belges ont voté.
17:36 Ce dernier chiffre spectaculaire est lié au vote obligatoire en vigueur en Belgique,
17:41 sous peine d'amende, mais aussi en Bulgarie, en Grèce, au Luxembourg.
17:45 De plus en plus d'États membres espèrent aussi booster la participation des jeunes
17:50 en baissant l'âge du vote à 16 ans.
17:53 Pour les Européennes, ce sera le cas en Belgique, mais aussi en Allemagne,
17:57 alors que cette possibilité est plus étendue pour les élections locales et nationales.
18:02 Alors pour parler de ces efforts pour mobiliser les électeurs européens,
18:06 nous recevons aujourd'hui Stuart Shaw. Bonjour.
18:09 Bonjour.
18:10 Vous êtes directeur d'études pour le groupe Vérian
18:12 et vous avez réalisé des sondages notamment sur le vote des jeunes Européens.
18:17 Et alors depuis Rome, Béatrice Covassi, bonjour.
18:20 Vous êtes députée européenne italienne, membre du groupe des sociodémocrates au Parlement européen.
18:24 Et puis nous sommes aussi en compagnie de Benoît Lutgen,
18:27 eurodéputé belge, membre du groupe du Parti populaire européen à la droite de l'hémicycle.
18:33 Alors Stuart Shaw, pour commencer, selon les sondages, selon vos études,
18:37 est-ce que les Européens vont se mobiliser dans ce scrutin cette année
18:41 et est-ce qu'on va continuer la dynamique des dernières européennes 2019
18:45 où on avait battu des records de participation pour le scrutin européen ?
18:50 Alors en moyenne européenne, effectivement, on a des scores qui sont plutôt satisfaisants.
18:54 On a un peu plus de 7 sur 10, un peu moins de 8 sur 10
18:57 qui estiment aujourd'hui très probables d'aller voter au mois de juin prochain.
19:02 Alors évidemment, il faudra faire attention aux chiffres,
19:06 aux derniers chiffres officiels qui seront annoncés le soir même du vote.
19:10 Mais c'est une dynamique assez positive.
19:12 Par rapport à 2019, je pense que par conséquent, il faudra être assez vigilant pour deux raisons.
19:18 La première, c'est qu'on est dans un contexte évidemment très différent avec, il faut le dire,
19:22 sur un certain nombre de pays membres, une montée des partis populistes très importants
19:27 qui ne sont pas forcément très pro-européens, voire même plutôt eurosceptiques.
19:32 Et puis le deuxième contexte, c'est aussi, vous le rappelez, le vote des jeunes en 2019.
19:35 On se rappelle notamment en France où ça a fait bondir le taux de participation en moyenne.
19:40 Pour vous donner quelques chiffres, en 2019, 42% des moins de 25 ans français s'étaient rendus aux jeunes.
19:47 C'était une progression de 14 points par rapport à 2014.
19:50 Et sur la tranche au-dessus, les 25-34 ans, la participation avait bondi de plus de 12 points.
19:55 Donc on est vraiment sur une élection 2019 très à part,
19:59 à voir si pour le mois de juin, ça sera différent ou similaire.
20:04 Alors Béatrice Covazzi, en Italie, c'est vrai qu'on s'interroge comme dans le reste de l'Europe.
20:10 L'Europe est loin pour les citoyens, peu incarnée.
20:13 Mais chez vous, c'est votre Première ministre, Giorgia Meloni,
20:16 qui a choisi d'être la tête de liste de son parti, les Frères d'Italie.
20:20 Est-ce que vous sentez les électeurs très mobilisés ?
20:24 Pas très mobilisés. Disons, on risque aussi, on craint qu'il y ait une institution importante.
20:31 Parce qu'on vote en week-end de juin, il fait déjà très chaud, il fait très beau.
20:37 Donc pour la première fois, on vote le samedi après-midi, 8 juin, et tous les dimanches, 9 juin ici.
20:44 Et le risque, c'est un peu que ce vote, plus qu'être un vote pour le Parlement européen,
20:51 pour l'Europe, ça va être un vote sur Giorgia Meloni, sur le gouvernement.
20:57 Donc ça va être un espèce de référendum sur les actions des gouvernements,
21:04 le premier gouvernement des droites en Italie.
21:07 Et donc, plutôt un vote motivé pour des motivations nationales,
21:14 pas vraiment sur les grands enjeux européens.
21:18 Aussi, la secrétaire de mon parti est chef de liste dans l'Italie du centre,
21:24 et chef de liste dans les îles, donc Sicile et Sardinia.
21:30 Et donc, il y aura une confrontation entre la secrétaire du Parti démocrate et l'Ischlein,
21:37 et Giorgia Meloni, une confrontation importante.
21:40 Oui, un enjeu pour porter à la dimension européenne dans ce scrutin, face à la dimension politique nationale.
21:46 Alors, Benoît Ludjain, en Belgique, le scrutin va être un peu particulier,
21:51 car pour les Belges, ce sera aussi les élections législatives fédérales, régionales et les élections européennes.
21:58 On le rappelle, le vote est obligatoire, ce qui donne une forte participation.
22:02 Mais est-ce que les Belges s'intéressent vraiment à ces élections européennes ?
22:05 Le vote est obligatoire en Belgique, parce que nous estimons qu'être citoyen et voter, c'est un droit, mais aussi un devoir.
22:13 Alors, vous l'avez dit, vu qu'il y a une triple élection, en même temps, le même jour, le 9 juin,
22:18 à la fois pour l'Assemblée nationale, les assemblées régionales et l'Union européenne ou le Parlement européen,
22:24 c'est clair que le risque, et c'est à chaque fois un peu la même chose,
22:28 c'est que l'élection européenne soit un peu mise de côté, si je puis dire.
22:32 Alors, sur la participation en Belgique, même si le vote est obligatoire,
22:36 on constate malheureusement une augmentation des personnes qui ne se déplacent pas le jour des élections.
22:41 On est à plus de 10% aujourd'hui.
22:43 Certes, il y a des sanctions qui sont prévues dans la loi belge, mais elles ne sont plus appliquées,
22:47 vu le nombre de personnes qui ne vont pas voter.
22:49 C'est un peu plus de 10%.
22:51 Donc, ça reste un combat, malgré tout, de participation.
22:53 Je crois que c'est aussi par l'éducation, par l'ensemble, la motivation qu'on peut apporter à l'ensemble de la population,
23:00 qu'on peut mobiliser les citoyens.
23:02 Mais c'est évidemment en Belgique, et ça reste quand même très fortement ancré, le vote et le vote obligatoire.
23:07 Est-ce que d'ailleurs, Monsieur Chaud, les crises à répétition, le Covid, la guerre en Ukraine,
23:13 ont changé l'intérêt des Européens pour ce scrutin ?
23:16 Vous parliez d'une forte mobilisation aux dernières élections européennes, 51% de participation.
23:21 C'était même plus que les législatives en France, par exemple.
23:24 Est-ce que là, en l'occurrence, le contexte joue plutôt en la faveur de la mobilisation ?
23:30 On aurait pu le croire, en tout cas, qu'il jouerait beaucoup plus,
23:33 parce qu'on est dans un contexte international extrêmement agité.
23:37 Vous avez raison de rappeler la crise sanitaire, qui a quand même été marquante et frappante,
23:42 pour mettre l'Union européenne au devant de la scène.
23:44 Ce qui est assez intéressant, c'est qu'en dépit de ce contexte-là,
23:47 qui, effectivement, pourrait amener l'Union européenne à prendre une place beaucoup plus importante
23:51 dans les différentes opinions publiques,
23:53 on a plutôt le sentiment qu'au contraire, il y a une sorte d'effet déceptif
23:58 vis-à-vis des nombreux défis auxquels l'Union européenne est confrontée,
24:02 auxquels elle n'apporte pas suffisamment de réponses.
24:05 Et pour rebondir, et peut-être pour faire la suite sur la question de la mobilisation des jeunes,
24:09 c'est un petit peu ça que ces jeunes reprochent aussi à l'Union européenne,
24:13 c'est de ne pas suffisamment porter un discours de preuve sur les actions concrètes,
24:18 tangibles et solutions efficaces apportées par l'Union européenne.
24:22 Or, et vous avez raison de le rappeler, il y a quand même énormément d'exemples
24:26 de solutions, de politiques qui ont été menées à l'échelle européenne
24:31 et qui ont permis de relever un certain nombre de défis.
24:33 On a parlé de la crise Covid, évidemment,
24:36 on voit quand même que sur le positionnement de l'invasion russe en Ukraine,
24:40 heureusement qu'on a quand même une voie européenne,
24:43 on le voit aussi sur les questions climatiques,
24:45 où d'ailleurs on se dit, sans l'Union européenne, on ne pourra pas aller plus loin.
24:49 Il y a une véritable exigence, aujourd'hui, qui est plutôt perçue dans une forme d'effet un peu déceptif.
24:55 C'est vraiment un discours de preuve qu'attend une grande partie de la population.
24:58 Alors on va parler des jeunes dans un instant, mais d'abord, Béatrice Kovacsia,
25:01 un mot sur une autre solution pour augmenter la participation des Européens à ce scrutin,
25:05 le vote obligatoire, qui est donc en vigueur en Belgique,
25:09 mais également en Bulgarie, en Grèce, au Luxembourg.
25:12 Est-ce que ça peut être la bonne solution pour donner plus de vigueur démocratique à ces élections européennes ?
25:18 Je pense que c'est effectivement important de souligner que c'est un devoir aussi,
25:23 donc on n'a pas que des droits, on a aussi des devoirs.
25:27 En ce qui concerne l'Italie, je m'en doute que le vote obligatoire soit la solution plus efficace.
25:36 Je veux souligner aussi qu'en Italie, on vote dans 3 700 administrations locales,
25:43 donc il y a un vote local très important dans ces élections.
25:47 Donc ça peut-être, ça va un peu budgeter les votes européens,
25:51 parce que bien sûr, les citoyennes perçoivent le niveau local,
25:55 l'administration locale comme plus proche aux exigences de chaque jour,
26:02 mais il faudrait, je pense, surtout souligner les liens entre les élections européennes
26:09 et les gouvernements futurs de l'Europe.
26:12 Les citoyens ne voient pas ça, ne voient pas la différence dans les votés
26:15 et l'impact sur la vie quotidienne.
26:19 Donc notre travail, c'est un travail très dur d'insister sur ces aspects
26:25 et faire voir effectivement que les futurs gouvernements de l'Europe,
26:28 si c'est un gouvernement d'extrême droite ou si c'est un gouvernement des progressistes,
26:34 ça va donner un contenu de politique complètement différent.
26:38 Benoît Ludjian n'est pas d'accord avec vous.
26:40 Alors la Belgique, à la fois vote à 16 ans et à la fois a des amendes pour non-vote entre 100 et 250 euros.
26:46 J'imagine que ce n'est pas très populaire d'avoir des amendes de Benoît Ludjian.
26:50 Ça doit être problématique quand même.
26:52 Les Belges ne doivent pas être très contents de devoir payer s'ils ne vont pas voter.
26:58 C'est clair, mais ça fait partie des devoirs des citoyens.
27:02 Il y a peu de poursuites, vu le nombre de personnes et de citoyens belges
27:07 qui ne vont pas voter malgré l'obligation.
27:10 Je voulais rebondir sur ce qui a été dit.
27:12 Dans plusieurs pays par rapport à l'élection européenne, il y a un détournement de cette élection vers des enjeux nationaux.
27:18 C'est un référendum en France pro ou anti Macron quasiment.
27:23 En Italie, il y a des enjeux aussi qui deviennent des enjeux nationaux.
27:25 Donc on ne met pas suffisamment en avant l'enjeu européen,
27:28 ce que l'Europe apporte concrètement par rapport au quotidien de la population.
27:32 Ça c'est une première chose.
27:34 Et donc on voit ça dans toute une série de pays, ce détournement finalement de l'impact de l'élection européenne
27:39 sur les vrais enjeux européens pour le quotidien de la population.
27:43 Ça c'est une première chose.
27:44 Deuxième élément, au-delà de ce détournement, il n'existe pas uniquement pendant la campagne électorale.
27:49 Trop souvent, des politiques nationaux ou locaux ont une propension, et surtout en France,
27:55 de dire "c'est la faute de Bruxelles, c'est la faute de l'Europe"
27:58 pour se dédouaner de leurs responsabilités.
28:00 Ils oublient très souvent de dire "c'est grâce à l'Europe, c'est grâce à l'Union européenne
28:03 qu'effectivement on a pu régler la crise Covid,
28:05 que grâce à l'Europe on a pu ramener grâce au plan de relance des moyens pour répondre à des enjeux d'emploi,
28:11 à des enjeux pour nos entreprises, pour la qualité de vie globale des Européens".
28:16 Il y a aussi ce petit jeu qui est assez, je dois dire, déplaisant
28:21 et qui détourne l'enjeu démocratique de l'élection européenne
28:25 par toutes ces interventions dans différents pays européens à l'égard de l'Union européenne.
28:30 Alors si Wartschow, parlons de la genèse de leur participation dans ces élections européennes.
28:34 Ils votent moins que la moyenne, vous l'avez dit, 42% de participation en 2019
28:39 et en même temps ils ont une bonne image des apports de l'Europe.
28:43 Ça peut paraître paradoxal.
28:44 Oui mais je rebondis sur ce que disait M. le député tout à fait en disant que
28:48 oui on a, il faut le dire, une jeunesse européenne et une jeunesse française
28:53 qui restent attachées au projet commun qu'est l'Union européenne.
28:56 On a à peu près 6 sur 10 qui ont une bonne image de l'Union européenne.
29:00 Vous avez plus de 8 jeunes européens sur 10 qui estiment que leur pays a bénéficié
29:05 et bénéficie de son appartenance à l'Union européenne.
29:08 Donc pour rebondir sur ce qui vient d'être dit, les Français et les plus jeunes
29:12 et les Européens et les plus jeunes Européens sont convaincus de l'apport
29:15 de l'Union européenne dans leur vie au quotidien.
29:17 D'ailleurs je vous donne juste un chiffre et j'arrête sur les chiffres.
29:20 Vous avez quand même plus de 7 sur 10 Européens aujourd'hui qui vous disent
29:23 qu'ils ont le sentiment que la politique européenne a une incidence sur leur vie.
29:27 Donc ce que je veux dire c'est qu'on a souvent l'idée que c'est une institution
29:31 très loin, très distante des préoccupations.
29:33 Non, elle est quand même dans l'état d'esprit des électeurs.
29:37 Deuxième élément par contre et je rebondis sur aussi ce qui a été dit.
29:41 Oui il y a une nationalisation des débats dans chacun des pays, on le voit en France,
29:45 qui à mon sens peut porter et dévier le débat sur la question et les enjeux nationaux
29:52 et pas les enjeux européens.
29:54 Je vous donne un exemple pour les jeunes par exemple si vous regardez les trois sujets
29:58 les plus importants pour eux dans cette élection c'est 1) la santé publique,
30:03 2) les inégalités et la pauvreté, 3) le changement climatique.
30:07 Je ne suis pas certain que dans chaque pays membre aujourd'hui
30:11 on fasse campagne sur ces trois enjeux.
30:13 Alors ça c'est un bon point mais justement pour attirer les jeunes vers le vote,
30:18 est-ce que poser ce vote dès l'âge de 16 ans comme l'a décidé l'Allemagne
30:23 cette année comme le fait la Belgique, est-ce que ça c'est une bonne piste ?
30:28 L'Italie a hésité à le faire sous le gouvernement de Monsieur l'État.
30:32 Très rapidement il nous reste peu de temps pour conclure sur ce vote à 16 ans.
30:36 Madame Kovacic.
30:37 Le vote à 16 ans c'est très important, on l'a proposé, j'espère qu'on pourra l'introduire dans le futur.
30:43 Et aussi j'ai vu souligner que l'exemple de la Brexit nous dit et nous enseigne
30:50 que le vote des jeunes c'est très important.
30:53 Dans la Brexit aussi les jeunes étaient pour l'Europe, pour rester en Europe,
30:58 mais ils ne sont pas allés voter.
31:00 Je veux dire aux jeunes qui nous écoutent, allez voter,
31:04 parce que sinon l'Europe sera faite par d'autres personnes qui ne vous représentent pas.
31:10 Et donc ne laissez pas aux autres dire ce qui est important pour vous.
31:15 Vote à 16 ans, on continue.
31:17 Et en Belgique justement, la Belgique a instauré récemment le vote à 16 ans pour ses seules élections européennes.
31:24 Benoît Ludjain, ça va être un test, qu'est-ce que vous en attendez ?
31:27 Comme vous l'avez dit, récemment et trop récemment.
31:32 Il y a eu une impréparation quelque part à cette obligation de vote à partir de 16 ans en Belgique.
31:37 Ça veut dire qu'on a été envahi d'ailleurs ces derniers mois, ces dernières semaines,
31:41 au Parlement européen par toute une série d'écoles qui demandaient de venir ici au Parlement
31:44 pour essayer d'expliquer ce qu'est l'Europe et les enjeux liés aux élections,
31:47 parce qu'ils allaient voter quelques semaines plus tard.
31:49 Donc ça, je regrette cette impréparation en Belgique.
31:51 Je pense que c'est important qu'au niveau de l'éducation, parce que c'est là que ça se joue aussi,
31:55 on puisse préparer au mieux chaque électeur pour qu'il puisse faire son opinion,
31:59 d'éviter les fake news.
32:00 Et on sait aussi que la jeunesse, elle est plus pro-européenne,
32:03 merci par rapport à ce qui a été exprimé, mais elle est aussi parfois plus sensible aux fake news.
32:08 Reconnaissons-le, aux fake news, et aussi en Belgique en tout cas, une forme d'extrémisme.
32:13 Est-ce que ce vote à 16 ans, il peut stimuler un vote des jeunes plus abondant ?
32:18 Je ne suis pas certain. Je suis ouvert à toutes les solutions possibles.
32:22 Je pense qu'il faut tout tenter pour une raison qui est assez simple.
32:25 La première, c'est que les jeunes, lorsqu'ils ne vont pas voter,
32:28 ce n'est pas simplement pour un désintérêt contre la démocratie ou pour l'Union européenne,
32:32 même si effectivement, on le voit, ils sont moins intéressés,
32:35 ils déclarent moins suivre l'actualité européenne, ça c'est un fait,
32:39 mais ils sont attachés finalement à la démocratie, à l'acte démocratique.
32:43 Ils ne vont pas voter parce qu'ils ont le sentiment que la politique ne change pas les choses.
32:47 C'est ça le travail de fond. C'est d'essayer de donner des preuves,
32:51 je vous parlais tout à l'heure du discours de preuve,
32:53 que effectivement, la politique peut changer les choses,
32:56 et par conséquent, l'Union européenne peut changer les choses.
32:58 Et juste, si je peux me permettre, en quelques secondes,
33:00 les jeunes, lorsqu'ils ne vont pas voter, pour eux, c'est aussi un petit peu en donnant leur avis,
33:04 c'est-à-dire que je ne vote pas, et en ne pas votant, je donne mon avis,
33:08 c'est-à-dire que je donne cette idée que pour moi, la politique ne sert pas mes intérêts.
33:13 – Et merci, merci à tous les trois d'avoir participé à ces échanges très intéressants.
33:18 – Merci à vous de nous avoir suivis sur France 24 et Public Sénat.
33:22 Restez sur nos antennes.
33:23 – Et n'oubliez pas d'aller voter aux élections européennes.
33:25 [Musique]