Interview cinéma d'une émission produite par CANAL+ autour du 77e Festival de Cannes 2024
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00:00 Je trouve que c'est un peu tout ce qui nous reste dans la vie, l'amour et la parole.
00:04 C'est un film très libre, c'est une immense histoire d'amour qui explore plein de formes d'amour différentes.
00:08 Mais c'est vrai que c'est dur de le qualifier, après il y a des moments dansés avec la horde,
00:12 il y a quand même toute une partie sur la vengeance où il y a beaucoup d'action,
00:16 puis on sent vraiment les références et les échos de Gilles, et musical et cinématographique,
00:22 mais du coup c'est un peu dur à réduire, donc j'avoue que moi je m'en sors avec une grande histoire d'amour.
00:26 Mais je crois qu'il faut le voir en fait pour le saisir complètement.
00:29 Je joue Clotaire après un passage de dix ans en prison pour des faits qu'il n'a pas commis.
00:35 Donc je dirais que Clotaire jeune déjà c'est un personnage qui vient d'un milieu social défavorisé,
00:42 qui a un papa un peu désabusé qui travaille à l'usine et qui très tôt le conditionne à arrêter de rêver,
00:49 donc à un peu éteindre le petit garçon poétique qu'il peut être.
00:52 Donc il y a une rage déjà en lui vis-à-vis de ça.
00:54 Ensuite l'injustice qu'il vit je pense continue de lui faire perdre espoir,
00:59 et en fait la seule lueur de beauté et d'amour dans sa vie c'est le personnage de Jackie
01:04 qu'il rencontre sur les bancs du collège, du lycée, mais en fait non,
01:09 parce que mon personnage ne va pas à l'école, donc devant le collège lycée,
01:13 ça donne place à des séquences que j'adore entre les deux jeunes acteurs Malik Frika et Malorie Van Eyck.
01:18 C'est comment il va essayer de revenir à cet amour ?
01:21 Je pensais qu'il avait répondu pour les deux.
01:24 Jackie pour moi c'est une jeune femme qui recherche l'absolu,
01:28 qui perd sa mère très jeune, qui a un papa qui essaye de combler un peu ça à l'un-cha-bas
01:31 avec une tendresse infinie et une immense complicité,
01:34 sauf que je pense qu'on ne remplace jamais une maman.
01:37 Son premier amour va être un jeune garçon,
01:40 chez qui elle voit une immense douceur là où tout le monde voit de la violence,
01:43 et je pense qu'elle y voit une grande pureté et une grande poésie.
01:47 Elle va vivre toutes ses premières fois avec lui,
01:49 elle va goûter à la liberté, à l'incandescence, à la douceur.
01:53 Il va y avoir toutes ses promesses et ses désirs d'adolescent,
01:56 et puis d'un coup tout va s'arrêter lors de son entrée en prison.
02:00 Surtout, Jackie c'est une jeune femme qui, comme se montra,
02:03 se dit que dans la vie on a toujours le choix.
02:06 Elle a perdu un être cher très jeune, et elle n'a pas eu le choix,
02:09 mais elle a eu le choix de continuer à grandir avec son père,
02:12 d'essayer de prendre ce qu'il y avait à prendre, de se construire,
02:14 de se faire ses propres armes, etc.
02:16 Et d'un coup, face à ce chagrin, elle va se retrouver justement
02:19 face à ce propre choix de "Est-ce qu'on renonce à un amour comme ça,
02:22 si jeune ? Est-ce que c'était juste de l'ordre des fantasmes, etc.
02:25 Est-ce qu'on reste dans le déni, dans la convention,
02:27 dans un mariage plus aisé, plus posé ?
02:29 Et vu que je ne veux pas trop spoiler, je vais m'arrêter là.
02:32 Le film pose la question existentielle qu'on a tous eue à un moment donné dans nos vies.
02:36 Parfois on a un choix qui s'offre à nous,
02:38 on est sur le tranchant de notre destin,
02:40 et en fait est-ce qu'on veut un truc stable, confortable, bien,
02:43 ou est-ce qu'on a besoin d'autre chose,
02:46 de plus de puissance de vivre ?
02:48 Ça provoque ces questions chez les gens, ce film.
02:50 Moi, je m'étais fait la réflexion que peut-être que je me considérais
02:54 plus proche justement d'un Clotaire que d'une Jackie,
02:56 et en même temps, le fait qu'elle ait envie de voir de la beauté chez les autres,
02:59 là où personne n'en voit, ça peut convoquer quelque chose chez moi qui existe.
03:02 Je les aime tous, moi, les personnages.
03:04 C'est-à-dire que j'aime la dignité que provoque Elodie Bouchèze,
03:07 j'aime l'impuissance que convoque Karine Leclou,
03:11 j'aime la tendresse incroyable de Chabat,
03:13 j'aime la générosité de Cuenard.
03:15 Donc si je pouvais avoir un peu des vertus de tous les personnages,
03:18 je n'ai pas cette prétention, mais en tout cas, j'aimerais bien y aspirer.
03:21 Moi, je suis dans un état d'esprit hyper joyeux,
03:23 hyper joyeux, hyper honoré.
03:25 Sincèrement, je ne m'attendais pas à ce qu'on soit en compétition officielle.
03:27 Donc tout est un peu une fête depuis,
03:30 et ce film a commencé comme une fête très collective,
03:33 dans la manière dont il nous a annoncé qui nous proposait le rôle,
03:36 où il nous a convoqués à plusieurs.
03:38 Après, il y a eu la lecture du scénario, les 18 semaines de tournage,
03:41 la rencontre avec les enfants, avec Jacqui et Clotaire plus jeunes,
03:44 le tournage, et maintenant ici, c'est un peu une continuité pour moi
03:48 de joie et d'honneur.
03:49 Et j'aime beaucoup et le film et mon personnage égoïstement,
03:52 donc je suis super joyeux.
03:54 Un mélange d'excitation et quand même un peu de stress.
03:57 Après, quand même, j'aime tellement, comme Adèle, le film,
04:01 les gens qui l'ont fait, je suis tellement sûr de ce qu'on a fait,
04:05 de ce que j'ai vu, que quelque part, quoi qu'il se passe,
04:09 je ne sais pas, je prends quoi.
04:11 C'est de la joie.