Michel Onfray, essayiste, sur la gouvernance d'Emmanuel Macron présent ces derniers jours en Nouvelle-Calédonie : «Il embobine, il enfume tout le monde. Son discours est insaisissable».
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00:00 - Il y a toujours de la psychopathologie chez lui, c'est-à-dire qu'il a vraiment l'impression qu'il guérit les écrouelles, vous savez, comme les rois de France jadistes,
00:06 ils avaient l'impression qu'ils avaient la possibilité, en imposant les mains, de guérir tel ou tel. Et là, c'est la même chose, c'est "moi j'arrive, je saute dans l'avion et je vais vous parler".
00:15 - Il mouille la chemise en même temps. - Ça veut dire quoi mouiller la chemise pour le coup ?
00:19 - Il y va. - Il lit les textes qu'on lui a écrits, il y va, mais ça veut dire quoi ? Moi je préférerais qu'il travaille, quoi.
00:25 C'est cette façon de dire "je prends l'avion, j'arrive, je suis dans l'avion, je descends de l'avion, j'ai descendu l'avion, j'ai pris la voiture qui me permet d'aller là, etc."
00:34 Tout ça, c'est de l'occupation du terrain médiatique, c'est du temps pendant lequel il ne travaille pas. C'est précieux le temps d'un chef de l'État, quand il est vraiment chef de l'État.
00:41 Et tout ce temps consacré à la mise en scène de soi-même et cette mise en scène qui consiste à dire "je vais vous parler". Il fait ça depuis le début.
00:47 Les gilets jaunes, les paysans, j'arrive, je parle, y compris, vous savez, le salon d'agriculture, il retrousse la manche, il enlève la veste, bon alors on y va et je vais vous parler.
00:55 Et il en bobine. Il en fume tout le monde. Et le discours est absolument insaisissable. On lui demande juste de respecter la République, on lui demande juste d'être le président de la nation,
01:04 on lui demande juste de dire "il y a eu des élections, c'est déjà insupportable qu'il y ait eu trois référendums, il y en a un et puis on y obéit, qu'est-ce que c'est trois référendums ?"
01:11 En disant "peut-être qu'un quatrième serait bienvenu". - Là il va y avoir sans doute un nouveau. - Oui, ben voilà. Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
01:16 D'autant que c'est une occasion de réfléchir sur la question du référendum, cette aventure, parce que le référendum, tout le monde s'en moque depuis 2018, depuis le traité de Lisbonne.
01:26 En 2005, une question est clairement posée et on demande aux Français s'ils veulent du traité constitutionnel. Massivement, ils disent "on n'en veut pas".
01:31 Et en 2018, on nous dit "président Sarkozy, président Hollande, tous les deux". Paris Match avait fait une belle couverture. - Très belle couverture de Paris Match à l'époque.
01:39 - Vous voyez Blambonnet et Blambonnet qui disent "d'accord, jouons les députés et jouons les sénateurs contre le peuple".
01:44 "Ah, vous avez voulu ça, mais nous, finalement, on veut autre chose". Le Valéry Giscard d'Estaing avait dit d'ailleurs dans Le Point à cette époque-là que finalement,
01:50 on avait changé les deux places, deux ou trois paragraphes pour donner l'impression que c'était autre chose, mais que c'était la même chose.
01:55 Qu'est-ce que ça veut dire cette façon de demander au peuple ce qu'il en pense et de dire "vous ne pensez pas bien, on jette tout ça à la poubelle".
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